Echec et mat, ma Reine !
2 ème Epoque : Chapitre XXVI
Rencontres
Pyra frissonna.
Elle resserra un peu sa robe autour d'elle et Dalamar lui jeta un petit regard intrigué.
Elle se détourna et reboucla le ceinturon de Koran pour ce donner une contenance.
- Allons-y Dalamar. Vint à son secours Raistlin.
- Mais...
Raistlin lança un regard froid à son ami qui finit par laisser courir.
Les trois mages rejoignirent les autres.
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Ripper faisait les cent pas.
Il devait attendre que les renforts du Régent arrivent, mais ca l'agaçait particulièrement. Il n'avait pas besoin d'aide, mais devait se plier aux exigences du crétin...
Pour ce changer les idées, il se décida a aller voir Shandra. La gamine l'amusait toujours autant
- Suivant ! Brailla-t-elle.
Taradon s'avança et ce mit en position de combat.
Hariel se rapprocha, intrigué.
Jawad se jeta sur Shand qui l'évita d'une rotation du bassin et en profita pour lui coller une grosse claque sur les fesses.
Le Garde revint à la charge et cette fois ci la jeune fille lui piqua un de ses bracelets.
- Mouais... j'espère que tu n'a pas payé ce bracelet trop cher, il est allié avec du cuivre...
Vexé, le Garde lui sauta à nouveau dessus sans réfléchir.
Shandra s'effaça. Le Garde se cogna contre la branche basse vers laquelle l'adolescente l'avait attiré et il tomba au sol avec un bruit de batterie de cuisine qui s'effondre.
Un tonnerre d'applaudissement naquit spontanément des spectateurs.
Bon joueur, Taradon s'inclina devant le jeune fille qui lui planta un gros baiser sonore sur la joue.
Le Garde rougit furieusement et Shand ce fendit d'un magnifique sourire plein de fossettes.
Ripper se prit le front dans la main et secoua la tête avec un petit rire.
Décidément, la fillette ressemblait trop à une sienne sœur dans ses attitudes provocatrice. Des soupçons nouveaux lui effleurèrent l'esprit.
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Les archimages avaient adoptés un bon galop qui dévorait les kilomètres et regagnèrent rapidement leurs campement.
Soudain, Pyra arrêta sa jument et tira Koran.
Raist et Dalamar s'arrêtèrent.
- Qu'y a-t-il ?
- Vous n'entendez pas ?
Les deux archimages tendirent l'oreille. Après quelques secondes, ils distinguèrent les bruits caractéristiques d'une lutte.
- Sharn et Eka disent que ce sont de simple brigands. Mais ils sont nombreux...
- Allons leur donner un coup de main... Soupira Dalamar.
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Striker fit signe à ses hommes. Salom ouvrit le Couloir devant eut. Ils entrèrent dedans et le passage se referma, les emportant jusqu'à la surface.
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Pyra lança Lance d'Acier au galop et fondit sur les assaillants, tel un noir faucon aux ailes de gueules sur des souris...
Elle claqua un brigand du plat de la sa lame et lança un sort de sommeil sur deux autres qui ferraillaient d'importance contre Laurana.
Raistlin balança paresseusement quelques boules de feu, imité bien vite par Dalamar.
L'arrivée inopiné de trois robes noires eut sur les brigands l'effet escompté et ils se carapatèrent au plus vite, bien que très largement supérieur en nombre.
Dalérion salut l'arrivée de son petit frère par une grande claque dans le dos de Rivebise qui encaissa le coup en grimaçant.
Tout le monde rengaina ses armes et on fit le compte des blessés.
Quelques coups d'aiguilles plus tard, Tika et Pyra avaient réparées les blessures et tout le monde se mettait en selle.
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Exers referma son grimoire.
- Bien, tu fais de gros progrès dis-moi...
Palin eut une moue dubitative.
- Je ne comprends pas. Vous nous avez fait prisonnier, et pourtant, vous entraînez mes frères et Shand au combat au combat. Moi et Myraël à la magie, et Sypher s'arrache les cheveux à aider Shand à contrôler son don d'élémentaliste... Je ne comprends pas....
L'elfe soupira.
- Je ne comprends pas moi même. J'ai une mauvais impression... Une impression de danger. Approche.
L'adolescent se pencha en avant et Kilwan lui ôta son collier.
- Voilà. Je voudrais aussi que tu fasse comme Shandra et que tu enlève ta robe d'apprenti mage. Mets des habits normaux...
- Pourquoi ?
- Je te l'ai dit. J'ai un mauvais pressentiment. Je suis peut-être alarmiste pour rien, mais il ce pourrait que cela te sauve la vie.
L'elfe hésita un instant. Ripper entra.
- Baxter leur a donné...
Exers acquiesça de la tête et tira la dague de Palin de sous sa robe et la lui tendit.
- Tiens, planque la quelque part. Baxter à donné des armes à ceux qui savent s'en servir...
Palin, totalement ébahi, ramassa la dague et la glissa dans son fourreau de poignet.
Il se rembruni.
- J'es père que les choses ne vont pas aller aussi mal que vous le présenter...
- Nous l'espérons aussi, Palin. Nous l'espérons... Confirma Ripper, très sombre.
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Dalérion fit signe à ses hommes qui ralentirent. Les autres les imitèrent.
- Il est plus de midi. Nous devrions manger un petit quelque chose et laisser un peu de repos aux chevaux.
- Je croyait que Pyra s'occupait d'eux ?
- Je fatigue moi aussi ! Grinça la magicienne.
Le barbare haussa les épaules et mis pieds à terre.
Tika et Laurana envoyèrent d'autorité leurs époux à la recherche de bois pour le feu et se mirent à la marmite.
Pyra s'écarta un peu pour réfléchir.
Sa mine était si sombre que Lunedor s'en inquiéta.
- Qu'est ce qu'elle a. Demanda-t-elle à Raistlin.
L'archimage tourna vers elle les prunelles dorées qui la faisait toujours frémir.
- Elle a eut de mauvaises nouvelles, mais elle ne veut pas en parler...
- Tu devrais essayer de la convaincre Raistlin. Elle a plus confiance en toi qu'en n'importe qui d'autre.
L'archimage eut une petite moue peu convaincue.
- Elle n'a pas confiance en grand monde, Lunedor. Et je la comprends...
- ???
- Etre trahis par un proche et un parent, ce n'est jamais sympathique.
Dalamar hoqueta.
- Elle t'a finalement raconté !
- On a eut une petite discussion de femme à femme, il y a quelques nuit. Expliqua l'homme avec un sourire ambigu. D'ailleurs il faudra que nous aillons une petite conversations touts les deux.
- A quel propos ?
- A propos de la descendance de Pyra...
- Quelle descendance ?
- Justement...
L'elfe haussa un sourcil mais n'ajouta rien sur le sujet.
- Va lui parler, Shalafi !
- Tes désirs sont mes ordres, mon amour... Badina l'archimage.
Dalamar s'empourpra sous le petit nom et Lunedor s'enfuit en courant, les oreilles en feu.
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Striker sortit du Couloir qu'avait ouvert Isander;
- Eh bien, dis moi ! Tu as fais de sacré progrès ! Quelques minutes au lieu d'une heure !
- J'ai eu le temps de travailler pendant notre exil forcé. Répliqua l'homme en haussant les épaules.
Vicero se glissa vers l'entrée de la grotte.
- Leur camps est là-bas. Nous allons attendre la tombée de la nuit pour attaquer...
- Si tu veux...
- Tu n'as pas l'air très enthousiaste Raël.
Renfern haussa les épaules.
- Franchement, je m'en fout. N'eusse été la loyauté que je te dois, je ne serai pas venu...
Striker grimaça.
- En quel bel estime tu me tiens.
- Tu es un tueur et un sadique. Vicero. Le temps ne t'a pas amélioré. Je te dois la vie, alors je te suivrai. Mais ne compte pas sur moi pour tuer...
L'ex-chef de la garde rougit violemment puis pâlit.
- Je ne te retiens pas...
- Je paye ma dette. Mais ne compte plus sur moi après ca.
Striker grinça des dents.
- Très bien, je m'en rappellerai...
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Raistlin eut peine à retrouver Pyra.
La magicienne s'était enfoncée dans la forêt, et seules les indications mentales d'Ekalaka lui permirent de la retrouver.
La jeune femme était assis au pied d'un arbre, roulée en boule, la tête sur les genoux et elle fredonnait doucement une vieille balade.
L'archimage s'accroupit devant elle.
Eka et Sharn jetèrent à l'homme un regard inquiet et il les rassura d'un caresse sur la tête.
Les deux familiers s'éloignèrent.
- Ca ne va pas ?
- Si, si...
- C'est ce que t'as dit Valoran ?
- ...
- Pyra... je ne peut pas t'aider si tu ne dis rien !
- Je n'ai rien à te dire. Tu ne sais pas ce que cela signifie pour moi...
- Non, je ne sais pas. Et j'aimerai assez que tu m'expliques.
La magicienne releva le nez et fixa un long moment l'archimage.
- Quand j'ai quitté Varune... En fait, c'était dix mois après...qu'il...
- Oui, je vois. Coupa bien vite l'homme en sentant la réticence de la jeune femme.
- J'était très jeune. Je ne savait pas quoi faire. Et tout de suite après...je voulais mourir...
- Qu'est ce qui t'en a empêché ?
- Trois choses.
- ?
- Sandor, mon grand oncle et mon maître mage. Samaël, qui m'a soigné physiquement...après. Il est resté trois mois sans bouger près de moi.
- Trois mois ! Mais c'est pas possible ça !
- C'est un dragon, Raist...
Un regard exorbité lui répondit.
- J'ai passé trois mois entre les pattes avant d'un dragon qui me berçait nuit et jour...
- Je vois...et la troisième chose.
- Mon bébé.
- Ton ...???!!!!
- IL m'avait mise enceinte. Et je n'ai pas pu me débarrasser de l'enfant. Je suis parti dès qu'il est né...
- Oh, Pyra...
- Je ne sais même pas comment il s'appelle, ni même si c'est une fille ou un garçon. Il vient d'avoir vingt-cinq ans, et je ne l'ai jamais vu...
Une larme coula sur la joue de la jeune femme.
- Je suis désolé...
- C'était il y a longtemps.
- Et ce que t'a dit Valoran ?
Pyra secoua la tête et se releva. Raistlin l'imita.
Elle marcha quelques mètres et se retourna vers Raistlin.
- Dit , approche un peu...
Intrigué, le mage obéit.
- Tourne toi.
La magicienne tirailla un peu sur la robe et l'ajusta sur les hanches de Raistlin.
- Mais dis-moi, tu t'empâtes ! Tu n'arriveras bientôt plus à rentrer dans tes pantalons si ca continue...
- PYRA ! S'insurgea l'homme.
- S'il te plait, Raistlin. Ce que m'a dit Valoran ne regarde que moi.
- Si tu veux. Lui sourit l'archimage. Mais n'oublie pas, si tu as besoin d'une épaule...
- Je sais. Toi et Dalamar serez toujours là. Je voudrais rester un peu seule si tu veux bien.
- Bien sûr. Ne tardes pas trop tout de même.
Pyra déposa un léger baiser sur les lèvres pales de l'archimage.
- Ne t'inquiètes pas...
Raistlin rejoignit les autres.
- Comment va-t-elle ? Demanda Lunedor.
- Ca va aller.
- Sûr ?
- Absolument.
L'archimage fronça les sourcils
- Dites ? Demanda-t-il à la cantonade.
Une douzaine de regard convergèrent vers lui.
Il se retourna et ajusta sa robe sur ses fesses.
- Vous trouvez que je m'empâte vous ???
Léon (c'est comme ça que je vais baptiser mon kiwi nain) passa en skateboard.
Dalamar ricana.
- Tu es parfais. Et puis, j'aime pas dormir sur le parquet...
- DALAMAR ! S'offusqua faussement l'archimage.
2 ème Epoque : Chapitre XXVII
Séparations
La nuit tombait lorsque les héros de la Lance et leur petite troupe hétéroclite atteignit la mer.
Tanis mit pied à terre et fit signe aux autres de venir l'aider à monter les tentes. Pyra les arrêta.
- Ce ne sera pas nécessaire... Le bateau ne mettra que quelques minutes à arriver...
- Ha bon ? Comment tu va l'appeler ? Y a rien dans le coin que te signale !
La magicienne se fendit d'un sourire énigmatique, ôta sa robe et entra dans l'eau.
- Joli... murmura Dalamar.
Raistlin lui colla une claque sur la nuque.
- Que je ne te prenne pas à reluquer les autres femmes. Répondit de même l'archimage.
Pyra leur jeta un regard irrité et les deux hommes se turent. La magicienne sortit un petit coquillage d'une bourse et souffla dedans. Le bruit était désagréable et nombreux furent ceux qui firent la grimace.
- Eh bien ? S'impatienta Caramon après quelques minutes.
- Un peu de patience... Lui enjoignit Pyra.
Elle ressouffla dans son instrument étonnant et patienta encore.
Un elfe aquatique sortit de l'eau près d'elle.
- Bonjour petite sœur...
- Bonjour Phandael. Comment vas-tu ?
- Bien, bien. Dis moi, c'est le défilé en ce moment ! Hariel est passé ici il n'y a pas une semaine...
- Je sais. Il est déjà retourné à Varune ?
- Il était encore sur la plage ce matin.
- Il faut que nous le rattrapions. Expliqua Varzil qui s'était rapproché.
- La politique varunoise est trop touffue pour moi rit l'elfe marin. Je ne veux pas savoir ! Le bateau sera là dans une petite heure.
- Merci petit frère. Le remercia Pyra.
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- Salom, c'est quand tu veux...
Isander traça un pentacle sur le sol poussiéreux de la caverne et s'assit à l'intérieur.
Les trois autres ex-Garde reculèrent et patientèrent en silence.
Une lueur verdâtre, malsaine naquit à l'intérieur du cercle d'invocation et s'enroula autours de l'homme.
Salom lia l'apparition à son ordre et attendit les instructions de son chef.
- fais le posséder les gardes de Hamelet. Qu'ils arrêtent les Gardes. Et n'oublie pas de spécifier un traitement de faveur pour les porteurs de robe...
Isander répéta les ordres de Striker aux démons et attendit.
Un frémissement dans le nuage verdâtre se fit.
- Il sont d'accord, mais ils demandent les âmes des possédés en payement...
- Accordé !
Ils patientèrent encore un instant.
Salom se leva et effaça le pentacle du bout du pied.
La brume sortit de la caverne et se glissa en silence dans le camp de Ripper.
Un soldat la repéra. Intrigué, il s'approcha. La brume glissa autour de lui, remonta autours de ses jambes, l'empêchant de bouger? Quand l'homme ouvrit la bouche pour crier, la vapeur entra dans sa gorge. Le soldat se débattit un instant, puis tout fut terminé.
Le démon nouvellement incarné ramassa la lance qui était tombée au sol et se mit en quête de nouvelles victimes.
En une heure, tous les soldats étaient passés sous le contrôle de Striker.
- Bien, allons y ! Informa-t-il ses hommes. J'ai hâte de revoir ce cher Hariel...
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- C'est hors de question, Sélianna ! Nous sommes mortes je te le rappelle ! nous ne pouvons quitter la nécropole !
- Kamara le peut, et toi aussi ! Il faut les prévenir !
- C'est non...
- Grand-mère... Il vont ce faire tuer !
- Certains vont mourir, c'est inévitable. Mais les autres vivront. Tes enfants doivent se retrouver la-haut. Il leur sera nécessaire de faire front commun ici. Tous griefs devra être effacé avant qu'il ne posent les pieds à Varune.
Sélianna fit un effort méritoire pour reprendre son calme et une petite lueur rusée se fit jour au fond de ses yeux.
- N'y pense même pas ! Il n'est pas prêt ! Et j'ai d'autres projets pour lui.
Sélianna soupira.
- Estéhaulan est tout de même mon petit fils ! Il faut bien qu'il sache ce qui attend sa mère !
- Il ne guère être pressé de savoir qui est son père, va. Et de toute façon il est trop occupé par la perspective de rencontrer Dévadoris et les attentions de Samaël.
- C'est encore toi n'est pas ? Demanda Merine.
- Samaël méritait que quelqu'un prenne soin de lui...
- Certes, mais de là à lui coller un bâtard dans les pattes...
- C'est justement Siona. La fille de Déva régnera ici. Il fallait bien se débrouiller pour que 'Lan ne soit pas jaloux de cette fonction. Et Sandor ce fait vieux. Il m'a plusieurs fois demandé à rendre son poste. 'Lan sera bientôt prêt mais il lui faudra un soutient fort. Et à eux trois ils remettront l'Empire sur des bases plus saines. Le sang neuf qu'ils apportent n'en sera que plus fort !
- La FILLE de Dévadoris ???
- Elle s'en occupe.... Sourit Varune avec un sourire mystérieux.
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Poussé par la brise que Dersandre avait appelé, la lourde mahonne fendait l'eau bien plus vite que Rivebise et Tanis n'avait jamais vu un navire faire voile.
- Combien de temps ?
- Une douzaine d'heure. Nous serons là-bas pour demain midi, Caramon. Relaxe ! Tu retrouveras bientôt tes rejetons...
- Et s'il sont partis ?
- Nous serons sur le territoire de Varune, la magie de Varune y est prédominante. Les rejetons de la lignées peuvent l'utiliser pour ce contacter à distance.
- Mais voudra-t-il t'écouter ? Et si....
- Pitié, pas toi aussi !
- Mais... Ca suffit je te dis ! Nous verrons quand nous y serons !
- T'es de mauvais poils, toi...
- J'ai beaucoup de soucis.
- Si je peux faire quelque chose...
- Oui, empêche Tanis et Rivebise de venir me gonfler toutes les cinq minutes !
Caramon lança un regard madré à la jeune femme.
- Je verrais ce que je peut faire...
- Je t'en serrais infiniment reconnaissante.
Caramon s'éloigna, aussitôt remplacé par Raistlin et Dalamar.
- Pyra ? J'ai discuté de ce que tu m'avais demandé avec Dalamar...
- Et ? Demanda la magicienne en coulant un regard appréhensif à l'elfe.
- C'est d'accord.
- Vrai ? Murmura-t-elle.
Les deux hommes hochèrent la tête.
Pyra leur sauta au cou et leur colla un gros baiser sur la joue à tous les deux.
- Et puis on a bien réfléchis tous les deux... Continua Raistlin. Shandra est grande, et ca commence à nous manquer de ne plus avoir de bébé à s'occuper... Tu pourra m'aider pour le sort ?
Pyra ouvrit de grands yeux ronds avant d'éclater de rire.
- Mais bien sûr... Quand veux-tu ?
- Ben, on va d'abord s'assurer de ton cas, et on pourra voir ca après ? Qu'est ce que tu en pense ?
- Ca me va.
- On commence tout de suite ? Demanda ingénument Dalamar en prenant ses deux amis par la taille et en gagnant l'une des cabines.
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Ripper se réveilla en sursaut. Quelque chose n'allait pas et il ne pouvait mettre le doigt dessus. Il se rhabilla bien vite et sortit de sa tente.
Baxter lavait sentit aussi quelque chose car il revint bien vite son chef.
- Où sont les soldats ?
- Je ne sais pas... Lebannon cherche le capitaine Rif et les amoureux sont en train de débarrasser les enfants de leurs chaînes...
Shandra et Palin sortirent les premiers de la tente des prisonniers.
- Que ce passe-t-il ?
- Nous ne savons pas Shandra. Mais je crois qu'il serait judicieux que vous vous prépariez à quelque chose. Prévenez les autres. Et n'hésitez pas à fuir en cas de ....
- HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!!
Un horrible cri de douleur liquéfia les entrailles des deux Gardes. Apher et Exers sortirent de la tente des enfants.
- C'était Lebannon. Murmura Kilwan d'une voix blanche.
Le capitaine Rif sortit de derrière le couvert d'une tente et s'approcha à grand pas de Ripper. Chelinox apparu à son tour en courant et secoua le capitaine. Une dague couverte de sang s'enfonça dans l'œil du nain sans la moindre sommation.
Le corps de Floyd se convulsa une fois et glissa au sol. Rif le suivi, lapant le sang qui s'échappait de la plaie. Deux autres soldats le rejoignirent.
- Mon dieu ! Murmura Shandra en désignant un petit groupe de soldat.
Horrifié, Ripper et Baxter virent plusieurs soldats déchiqueter le cadavre de Lebannon et l'ingurgiter avidement.
Sypher et Hicks rejoignirent les autres, les enfants sur les talons.
- Nous sommes encerclés... Taradon...Il c'est fait avoir en essayant de fuir vers la mer. Deux enfants ont été capturés...
- ILS LES ONT TUES ?!
- Non, juste fait prisonnier.
- C'est déjà ça... Shand, Palin, rassemblez les enfants, nous allons essayer de faire une percée. Profitez en pour fuir...
- C'est une île, Ripper. On va pas aller bien loin ! Remarqua Shand.
- C'est bourré d'anfractuosités. Cachez vous dedans. Et si vous le pouvez, essayez d'atteindre l'artefact de l'autre côté de cette crête...
- Mais!
- Shandra Majere ! J'avais juré que personne ne vous ferez de mal, je vous ai peut-être enlevés, mais ma parole ne sera pas déniée. Allez !
- Bien Ripper...
Palin et Shandra rentrèrent sous la tente des enfants et prévinrent les autres.
Exers et Apher tracèrent un cercle de protection et se préparèrent à attaquer les démons qui les encerclaient.
Ripper se connecta à la terre et donna les meilleurs chemins aux enfants qui se regroupèrent. Toute la famille Majere se pressa contre le bord de la protection, prête à fuir.
Les elfes abaissèrent la barrière et les enfants coururent. Concentrés aussi profondément qu'ils le pouvaient pour contenir les monstres, les elfes laissèrent le soin de leur protection au autres Gardes. Quelques enfants hurlèrent, rapidement rattrapés par les démons. Vite assommés, ils étaient traînés vers l'Allée.
Shandra s'arrêta de courir et retint Palin par la manche. Elle lui désigna un petit trou dans les rochers.
- Ici...
- On est pas assez loin !
- Ca suffira.
- Où sont les autres ?
- Je ne sais pas. On a été séparés.
- Il faut les retrouver !
- Il faut être libre !
Palin fixa un instant Shandra dans les yeux.
- C'est ma famille ! Supplia-t-il presque.
Avec un juron, Shandra lui décocha un grand coup dans le plexus solaire qui l'envoya bouler au sol. Elle agrippa le jeune homme par la tunique et tira. Myraël vint l'aider, et a eux deux, ils parvinrent à le glisser dans la petite grotte. Toussant et crachant, luttant pour retrouver son souffle, Palin vit Shandra agripper les bords de la grotte et tirer. A sa grande surprise, l'entrée de la caverne se referma, ne laissant subsister qu'une légère fente qui leur apportait de l'air frais.
Haletante, Shandra s'écroula près de Palin et serra Myraël contre elle. Plusieurs enfants passèrent devant la grotte, poursuivit par les soldat d'Hamelet. Pendant plus d'une heure, la partie de cache-cache se poursuivit, rythmiquement marquée par les hurlements de terreur des enfants et les cris de douleurs des Gardes. Shandra pressa ses mains sur ses oreilles. Palin l'imita, soudain plus désireux du tout d'argumenter avec la jeune fille...Au bout de quelques heures, tous les bruits se turent.
Epuisés les deux enfants s'endormirent.
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Striker était ravis. Tous les enfants avaient été attrapés et reposaient en travers des selles des soldats d'Hamelet. Six des neuf Gardes avaient été capturés vivant et attendaient son bon vouloir.
Les quatre ex-gardes sortirent enfin de l'Allée. Le Capitaine Rif, le regard vide, son plastron couvert de sang séché tenait Ripper a genoux, le visage écrasé contre le sol. Striker lui releva violemment la tête.
- Bonjour mon neveu...Heureux de te revoir. Murmura-t-il en léchant le sang qui coulait du visage du jeune homme.
- Toi...J'aurais dut le savoir...
- Je vois que je t'ai manqué. Ronronna Striker.
- Salopard...
- Emmenez les ! Ordonna-t-il aux soldats.
Les six Gardes furent hissés sur leurs pieds et traînés vers l'artefact.
- Je sais que tu aime particulièrement cet endroit. Magnifique pour y finir sa vie n'est ce pas.... Attachez les. Continua-t-il en désignant les gros rochers qui encadraient le cercle d'onyx.
- Qu'est ce que tu va faire ?
Vicero sourit.
- Je n'ai pas particulièrement apprécié ce que tu m'as fait il y a vingt cinq ans....
- Et ce que tu as fait à Déva alors ! J'ai eux tord d'avoir pitié...
- Je vois, ca ne t'as pas suffit de me castrer hein ???!!! J'aurais du mourir... Rassure toi, je vais faire preuve de la même mansuétude pour tes hommes et pour toi même. Faites un feu !
Les soldats s'exécutèrent.
- Tu vois, je vais vous laisser là, au soleil... La succession de journées caniculaires et de nuits polaires devraient vous achever bien vite... C'est une question de semaines...Et comme il pleut souvent en cette saison, vous aurez tout ce qu'il vous faut pour boire...
Un frisson parcourut l'échine des Gardes.
- Mais pour toi, j'ai quelque chose de particulier...
Vicero planta sa dague dans les flammes rougeoyantes et attendit quelques minutes.
Presque tendrement, il retira l'arme chauffée à blanc du feu et saisit Ripper par la gorge.
- Avant que tu ne meurt, je veux que tu saches ce qu'est une blessure dont on sait quelle ne guérira jamais, dont la douleur ne disparaît jamais totalement, une blessure à la fois invalidante et honteuse. Répugnante à voir et vivre. Je veux que tu vois ta propre déchéance dans les yeux de tes hommes. Attachez le à l'artefact !
Rif hissa Ripper sur le cercle d'onyx.
Ecartelé entre les cordes de cuirs qui le retenaient, Ripper respirait par à-coups.
Un sourire mauvais aux lèvres, Vicero s'approcha de lui et le tira par les cheveux. Avec lenteur, il approcha sa dague du visage de son neveux.
L'arme brûlante l'enfonça dans l'orbite gauche du jeune homme.
Un hurlement atroce déchira l'atmosphère et s'arrêta net.
Striker lâcha l'homme évanoui.
- Maintenant nous sommes quittes... Renfern ?
Raël releva les yeux. Le teint vert, jeta un regard horrifié et dégoûté à son ancien ami.
- Tu es complètement malade...
Striker lui sourit et lui enfonça la dague entre les côtes. L'homme s'effondra sans un son.
Vicero lâcha un rire fou.
- Allons y....
Isander referma sa robe autour de lui et jeta un regard effrayé à Vandover.
Guère plus rassuré, son collège se rapprocha de lui.
- Ne faisons pas attendre le Régent. Caqueta encore Vicero.
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Pyra passa une main sur son ventre et posa sa tête sur le torse de Dalamar.
- Alors ?
- Je crois qu'on pourra s'occuper de ton cas dans la matinée, Raist...
- Qui est...?
- Aucune idée, Dalamar.
- Je peux regarder si tu veux.
- Pas question ! je ne veux pas le savoir avant qu'il soit né...
- Il ?
- C'est un effet de style Raist...
Les trois mages se collèrent les uns contre les autres.
Allongée entre les deux archimages, Pyra fixait le plafond. Le bateau tanguait et elle entendait les pas des autres sur le pont. Fermant les yeux, elle se concentra sur la petite étincelle de vie qui grandissait lentement. D'une pensée, elle l'effleura doucement et l'enveloppa dans un voile de pur amour.
2 ème Epoque : Chapitre XXVIII
Retrouvailles
Caramon cogna bruyamment à la porte de la cabine et les trois mages se réveillèrent.
- On débarque dans une heure !
- Remercie Damon pour nous Caramon !
Raistlin bailla et entreprit de démêler ses membres de ceux de ses collègues. Pyra se leva à son tour et Dalamar resta à paresser, allongé sur la couchette.
- Tu nous aide ?
L'elfe s'étira et se leva à son tour. Il attrapa au vol la robe que lui lança Raist.
- Qu'est ce que tu veux que j'en fasse ?
- Range la. Pyra va me prêter une des siennes. Je doute que tu apprécie l'idée de me voir me balader dans des vêtements trop petits...
Dalamar secoua la tête avec amusement et s'habilla.
Les trois mages s'assirent et se prirent les mains.
- Dalamar, tu nous ancres, Pyra va servir de "modèle" et je lance le sort...
- Si tu veux...
Les trois mages incantèrent ensemble et l'air vacilla autour de Raistlin.
- Piouuuuu ! Ca me fait toujours un de ces effets.... Se plaignit une voix nouvelle de soprano.
Pyra gloussa.
- Je suis sure que Dalamar ce fera un plaisir de t'aider à retrouver tes habitudes... Je vais aller calmer ton frère avant qu'il ne débarque ici comme un taureau furieux...
- Et prépare les au choc aussi...J'en connais qui vont faire une drôle de tête ! Ajouta Dalamar en enlaçant Raistlana.
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Apher s'éveilla le premier. Sa tête lui faisait mal et des crampes douloureuses tiraillaient ses muscles. Il chercha à s'étirer et sentit la pierre aiguë lui rentrer dans le dos. Il hoqueta et ouvrit les yeux.
Un instant de panique lui ôta tous ses moyens. Il voulut crier mais le bâillon que lui avait posé Isander l'empêchait d'émettre le moindre son.
Exers bougea près de lui et il le fixa des yeux. Kilwan était en aussi mauvais état que lui, mais au moins, il était vivant.
Exers fit signe de la tête vers l'artefact de pierre et, non sans répugnance, Sirdal tourna la tête vers Ripper.
Le Chef de la Garde Noire n'avait toujours pas repris conscience, mais les petits gémissements qu'il émettait rassurait au moins sur sa survie. Du sang noir gouttait de son visage sur son torse dénudé et souillait le corps tremblant de fièvre.
Apher tirailla sur les lanières de cuirs qui l'entravaient et parvint à relever la tête de quelques centimètres.
De l'autre côté de l'anneau d'onyx, Baxter et Sypher se débattaient également. Hicks ne bougeait pas et à cette distance, Sirdal ne pouvait distinguer si la poitrine du demi-elfe se soulevait ou pas.
L'elfe laissa retomber sa tête.
S'ils n'obtenaient pas de l'aide, et très vite, ils appartiendraient bientôt au passé.
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Pyra sortit de la cabine en rigolant, plus heureuse qu'elle ne l'avait été depuis bien longtemps. Elle passa discrètement une main sur son ventre et sourit plus largement. Varzil lui jeta un petit regard interrogatif et la magicienne lui fit signe de ne rien dire. L'assassin acquiesça d'un battement de paupière et la félicita d'un hochement affectueux du chef. Pyra lui répondit d'un clin d'œil et alla voir Lance d'Acier.
Elle brossait énergiquement la jument lorsque Rivebise et Tanis revinrent à la charge.
- Mais qu'est ce qu'ils fichent ?
- Que veux-tu que deux adultes consentants fassent dans une chambre ? Répliqua Pyra avec une moue moqueuse.
Tanis eut un geste horrifié.
- C'est monstrueux...
- Nous arrivons bientôt de toute façon. Changea de sujet la magicienne en sentant la bulle de magie morte entourer le navire. Nous pourrons débarquer dans un petit quart d'heure.
- Pyra ?
- Dersandre ?
- Que vas-tu faire ?
- Pour ?
- Le trône...
Dévadoris soupira.
- Je vais réclamer le trône pour moi, comme j'en ai le droit, puis j'abdiquerais et remettrait la couronne à la femme de la lignée que j'estimerai la plus à même de remplir ce rôle...
- Méléria va te le contester.
- Les erreurs de procédures viennent de son fait, pas du mien. Devant le tribunal du Conseil, c'est elle qui sera en tort. Elle ne m'a pas fait prévenir de la mort de notre mère...
Lunedor s'interposa.
- Et nos enfants !!!
- Du calme Lunedor. A partir du moment où la couronne sera portée par Dévadoris, le contrat entre Hariel et Hamelet sera automatiquement dissous. Hariel n'aura alors plus aucune raison de continuer. Dans un mois au pire vos enfants vous seront rendus.
- UN MOIS !
- Il faut quinze jours pour descendre à Varune. Je compte comme si Hariel et ses hommes étaient redescendus et que ne puissions par les rattraper avant...
Laurana soupira d'exaspération.
- Ne fait pas cette tête Laurana, tu retrouvera ton petit monstre bien assez tôt. Confirma un soprano inconnu.
La princesse elfe releva le nez et sentit sa mâchoire descendre de trois centimètres.
- Azrmldsr !??!!?
Rivebise et Tanis étaient muets de stupeur et un énorme sourire ornaient les visages de Tika et Caramon.
- Maismaismaismaismaismaismais.........Parvint à articuler Lunedor.
- Ben maintenant, vous comprenez comment, ou plutôt d'où est née Shandra... murmura Dalamar en lançant un regard affectueux à son maître.
Varzil tourna un instant autour de Raistlin.
- Mazette ! J'aimerai bien connaître ce tour !
Il appuya un doigts sur les flotteurs de l'archimage qui lui colla une claque devant son effronterie.
- Et c'est des vrais ! C'est un déguisement ?
- Du tout. Expliqua Raistlana. Dans certaines circonstances, je me sens mieux en femme et comme nous allons devoir aller à Varune, ça ma semblé une bonne idée.
- A savoir ? S'enquit Tanis qui se remettait doucement de sa surprise.
- Varune est une société matriarcale, demi-elfe. Expliqua Dersandre. Une femme y sera toujours mieux considérée et mieux écoutée qu'un homme. Fut-il magicien...
- Oh...Je vois...Mais...Ca te gène pas ? Je veux dire... Le demi-elfe rougit.
- Ce qui me gène surtout, c'est d'avoir à me réhabituer à un corps masculin après. C'est si lourd et disgracieux par rapport à ça ! Expliqua Raistlana en faisant glisser ses mains sur ses flancs.
- Heu, Raistlin...
- Raistlana... Le repris l'archimage.
- Raistlana. Temporisa Tanis devant la nouvelle idiosyncrasie du jeune homme. Tu as un physique heu...stupéfiant sous cette...forme, mais il serai peut-être judicieux d'un peu plus la couvrir...
- C'est pour ca que je suis là... Répliqua l'archimage en haussant les épaules ce qui fit ballotter ses appâts sous le nez du demi-elfe qui ne put retenir un petit regard en coulisse dans le décolleté de la chemise.
Pyra eut un petit rire et lança un petit paquet à l'archimage qui l'attrapa au vol et retourna vers sa cabine sur un délicieux retroussis d'ourlet de sa courte, très courte chemise.
Tanis eut un petit sourire vers Dalamar.
- Là, je comprends mieux...
- N'est ce pas... Mais tu sais, il est aussi délicieux en homme, hein ! Ne put s'empêcher d'ajouter l'elfe.
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Shandra frémissait. Myraël encore endormis dans ses bras, la jeune fille jeta un regard effrayé à Palin.
- Qu'est ce qu'on fait ?
L'apprenti lança un regard tout aussi déboussolé à sa cousine.
- Je ne sais pas... On ferait peu-être mieux d'attendre encore un peu avant de sortir. Peut-être qu'ils nous cherchent...
- Tu as sûrement raison.
- Essayons de dormir...on sortira à la nuit...
Shandra se rapprocha de Palin.
- Si tu veux.
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- Voilà l'île. Cria Damon.
- Préparez vous a débarquer les chevaux. Commanda Pyra.
- Tu sens quelque chose ? Demanda Raistlin
Pyra lui tendit la main.
- Vois toi-même, c'est bizarre...
Les deux mages se turent et explorèrent les environs mentalement.
- Oui, c'est bizarre... Je ne sens pas les enfants. Juste six vies déclinantes...
- Essaye d'appeler Shand... Proposa Dalamar.
- Je ne peux pas, je ne peux franchir le Mur sans l'aide de Pyra...
- Attends, ta dague...
- Que fais-tu ?
- Ta main. Dalamar, arrive aussi.
Intrigués, les deux mages tendirent la main droite à Pyra qui leur égratigna la paume avant de faire pareil avec sa main. Elle mêla les sangs et prononça quelques mots en varunois.
- Répétez ce que je viens de dire s'il vous plait.
Les archimages s'entreregardèrent mais obéirent.
- Ac tana filia, na Kh'aa.
- Voilà, maintenant la Mur ne sera plus un obstacle pour vous.
- Qu'as tu fais ?
- En gros, vous faites maintenant partit de la famille royale. Pour simplifier, je vous ai adopté comme frères de sang...
- Je vois... Grimacèrent les deux hommes.
Raistlin ferma les yeux et lança un appel à sa fille.
Un sursaut de stupéfaction et une joie intense lui répondirent.
- ELLE EST LA !
- Bien. La calma Dalamar. Allons prévenir les autres et débarquons...
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Shandra somnolait. La chaleur dans cette anfractuosité de rocher la terrassait et elle n'en pouvait plus d'attendre.
Une présence mentale recouvrit l'île et la jeune fille ce fit la plus petite possible.
- 'SHANDRA ?'
L'adolescente resta un instant paralysée de stupeur.
A voix basse, elle articula.
- Papa...
Avec une joie toute enfantine, elle se concentra de toutes ses forces.
- 'PAPA, JE SUIS LA !'
- ' On arrive ma chérie, retrouve nous sur la plage si tu peux...'
Shand piaula de plaisir et secoua rudement Palin qui se réveilla de mauvaise grâce.
- Papa, papa est là ! Je viens de l'entendre....
- Qui ?
- Raistlin, papa est là !
- Oncle Raistlin ? Tu es sure ?
La jeune fille ne répondit pas et concentra ses dernières forces sur l'ouverture de la petite grotte. L'ouverture reprit sa forme originelle et elle revint à Myraël qu'elle secoua à son tour.
- Myraël, ils sont là...
Le petit elfe se réveilla en sursaut et sourit à sa "grande sœur". L'adolescente l'aida à se lever et tous deux dévalèrent aussi vite que possible la centaine de mètres qui les séparaient de la plage.
Plus circonspect, Palin les suivit plus lentement mais se mit à courir dès qu'il reconnu la silhouette familière de son père.
Courant de toute la vitesse de ses jambes, il se jeta dans les bras de ses parents en pleurant tout ce qu'il savait.
Shandra sanglotait dans les bras de ses parents et Myraël était dans les bras de Pyra qui l'avait soulevé de terre et le berçait comme un bébé.
Laurana, Tanis, Rivebise et Lunedor ne purent retenir leur appréhension et coupèrent au plus vite les effusions.
- Où sont les autres ?
Myraël fut le premier à répondre.
- Les méchants les ont emmenés.
- Les méchants ? Questionna Pyra.
- Un grand type aux cheveux noirs, avec une grosse balafre sur la joue.
Pyra pâlit dangereusement.
- Strifer, je crois que les autres l'ont appelé comme ca.
- Striker. Le repris la jeune femme d'une voix blanche.
Raistlin lâcha un instant sa fille et secoua doucement Pyra par l'épaule. La magicienne lui rendit un regard où une authentique panique se le disputait avec une abjecte terreur.
- Mais il est mort. Gémit-elle. Hariel l'a tué il y a vingt-cinq ans.
Ne parvenant plus à se contrôler, elle s'effondra en larme dans les bras de Raistlin.
L'archimage la serra contre elle, craignant un instant que la jeune femme n'arrive pas à surmonter sa peur.
La magicienne repoussa un peu rudement son amie et se releva. Dans son regard, la peur avait fait place à la haine la plus farouche. Elle se dégagea et enfourcha Lance. Sans un mot de plus elle la talonna sauvagement et partit vers la haut de la plus proche crète.
Remettant leurs retrouvailles à un peu plus tard, les autres la suivirent.
Ils la rattrapèrent en haut de la colline, plus blême encore qu'avant.
- Palin, Shand, Myraël. Retournez sur la plage ! Ordonna-t-elle aux enfants.
- Mais ...
- TOUT DE SUITE . Rugit-elle.
Shandra s'exécuta et tira Palin et Myraël par la manche.
- Mieux vaux obéir.. Murmura-t-elle.
Palin hésita à laisser s'éloigner ses parents mais obéit.
Pyra descendit de sa jument et s'approcha de l'artefact.
Un gémissement s'éleva sur sa droite et elle courut vers le rocher.
- Bonté divine. Murmura-t-elle. ILS SONT VIVANTS ! Cria-t-elle en direction des autres.
Dalérion et les jumeaux furent les premiers à réagir.
Ils dévalèrent la colline et rejoignirent la jeune femme qui finissait de détacher le demi-elfe.
- Occupez-vous des autres !
Hicks frémit en touchant le sol. Et murmura quelque chose trop bas pour être audible.
- ..riel..vi...vant....
Pyra se pencha et tenta de saisir les paroles du blessé.
- PYRA !
La jeune femme se releva avec irritation et rejoint Caramon qui détachait l'homme attaché au cercle d'onyx.
Elle resta de longues secondes immobiles, peinant à reconnaître dans l'être défiguré son jeune frère.
- Hariel...
- Ton frère ?
Elle opina du chef.
- Il est en train de mourir. On ne peut rien faire.
- Lunedor ?
- Elle est submergée avec les autres...
Pyra ôta son gant et posa sa main sur le front de son frère.
- Je vais faire de mon mieux...
La magicienne se concentra, aspirant le plus de forces possible à travers la pierre pour la redonner à son frère. La pierre renâcla à l'idée de se séparer de tant d'énergie et Pyra se fâcha pour la première fois.
- ' Ca suffit, obéit ! Tu auras du sang, mais plus tard. Pour l'instant, il me faut une vie !'
Un silence choqué lui répondit et la pierre s'inclina de bonne grâce, une certaine satisfaction planant même dans le silence qui suivit la libération de tout le pouvoir qu'elle avait accumulée au cours des années.
Pyra retira sa main et constata avec satisfaction que son frère respirait mieux. Son état n'était pas brillant, mais il vivrait.
- Laurana, vous pouvez allez chercher les enfants maintenant.
- Et il faut monter des tentes. Nous ne pourrons rien faire sans leur aide...Ajouta Dalérion en donnant ses ordres à ses hommes.
2 ème Epoque : Chapitre XXIX
Descente
Varune, Tour de Sandor, deux jours plus tard
- Voilà. C'est réparé. Constata Sandor avec satisfaction en recollant la jambe de la poupée de Dévadoris. Et fait y attention cette fois.
- Oui oncle Sandor !
La fillette sauta du divan aussi vite que sa jambe cassée et ses côtes douloureuses le lui permettaient et regagna la bibliothèque où elle passait des heures à lire et relire les livres fabuleux décrivant la surface. La fillette était totalement fasciné par cela et Sandor utilisait cette fascination pour accélérer l'apprentissage de l'enfant.
On frappa à la porte de l'étude du mage et il se leva pour aller ouvrir.
Cassandra entra dans la pièce comme toute une tempête équatoriale et s'affala sur le sofa que venait de quitter Déva. Elle ôta ses gants et les jeta à côté d'elle dans un geste rageur.
- Cette salope prétentieuse... Si elle n'était pas ma sœur...
- Faeryl a encore fait quelque chose ? Elle n'a pas voulu te donner le cheval que tu voulais ? Plaisanta Sandor.
- Je te parle de Méléria, vieux fou !
Un silence choqué lui répondit.
- Je suis désolé, oncle Sandor. Je suis tellement inquiète...Je me met tout le monde à dos. Pardonne moi...
Le vieux mage soupira et tapota la bras de sa petite nièce.
- Ca va, ca va...Qu'a-t-elle encore fait ?
- Tu n'es pas au courant ?
- Non. Nous nous sommes quittés en assez mauvais terme la dernière fois.
- Alors ceci explique peut-être cela. Elle t'as fait retirer ta place au Conseil.
- QUOI ??!!
- Et ce n'est pas tout ! J'ai été limogé de ma place de Chef des Armées et de Maître d'Armes , Sadric a perdu sa place de maître de la Guilde des Marchants, Varzil et les jumeaux ont également perdus leurs postes, et nous sommes tous assignés à résidence...Sathorn, Fran, Diane et Merlon ont été retirés à leurs parent et des soldats cherchent Estéhaulan partout. Va savoir comment elle à sut pour le fils de Déva ?!
Sandor était blême.
- C'est elle qui a promulguée ces décrets ou ils ont té édictés par Hamelet ?
- C'est du pur Méléria. Elle a argué du fait qu'elle craindrait un complot contre sa personne et contre la lignée légitime du trône ! Comme si nous n'étions pas aussi légitime qu'elle ! Et toi encore davantage que nous...
- Bien, je vois ce qu'il me reste à faire. Je vais sceller la Tour. Toi et tes frères et sœurs pourrez encore y entrer mais pas Méléria. Cela restera un refuge pour vous, même si je ne suis pas là...
- Où vas-tu ?
- Ta sœur va bientôt revenir et j'ai des choses à préparer avant son retour, notamment une technique pour qu'elle accepte de reprendre le trône...
Cassandra resta un instant silencieuse.
- Alors Méléria n'a pas tout à fait tord, tu veux la destituer...
- Ce ne serai pas la première fois que je le ferait. Et elle n'a pas les capacités pour régner. Nous le voyons biens depuis dix-neuf ans...Pyra ne pourra que faire mieux. Et je tiens de source autorisée que la lignée des reines se perpétuera de son sang, pas de celui de Mélie.
- Oh, et puis, il y a encore autre chose... Elle a décidé qu'il était inadmissible que des surfaciens aient été élevés à une distinction aussi importante que celle de Garde Noire, alors elle a destitué Hariel et ses hommes de ses fonctions et l'a remplacé par Vicero ! Je savais même pas qu'il était encore en vie !
Sandor se leva et arpenta la pièce en lâchant jurons sur jurons.
- Enfin, c'est pas trop idiot...Il faisait pas trop mal son boulot. C'est peut-être la décision la moins idiote qu'elle est prise...
La mage se retourna tout d'un bloc.
- Tu plaisantes !
- ...???
- Mon frère est un malade, un sadique qui effrayait ses propres hommes. Je suppose que tu ne sais pas pourquoi Hariel l'a défié ?
- Non.
- Alors assieds toi...
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Antre de Samaël
Estéhaulan gémissait, il tenta de repousser l'homme qui l'agressait mais il était trop fort et ce saisit de lui. Il le jeta au sol et arracha ses vêtements. Avec un rictus satisfait, il ôta lentement son uniforme et le saisit par la gorge.
A moitié étranglé, 'Lan ne pouvait plus bouger. Une terreur débilitante l'empêchait d'utiliser sa magie et sa dague était hors d'atteinte. La langue de l'homme envahit sa bouche. De toutes ses forces, il mordit et son agresseur se redressa avec colère. Une écume rose fleurissant au coin de sa bouche, il frappa l'adolescent comme plâtre et sa tête tapa contre le sol. Il manqua sombre dans l'inconscience et l'homme en profita pour s'installer à califourchon sur lui.
Il hurla.
Et se réveilla en sursaut.
Tremblant, couvert de sueur, Estéhaulan se nicha contre le flanc de Samaël qui tourna se grande tête écailleuse vers lui.
- Ca ne va pas ?
- Un cauchemar...
- Quel genre ?
- Ca n'a pas d'importance.
- Oh que si mon petit. Et je doute que tu te rendorme si tu ne purge pas de son souvenir.
Frémissant, le jeune homme raconta son rêve, n'omettant aucun détail, aucun souvenir de douleur...
Samaël soupira et hésita un instant.
- Ce n'était pas un cauchemar...
- QUOI ? Que veux-tu dire ?
- Tu te souviens, lorsque tu as eux une précog, il y a quelques mois... La femme au cheveux roux que tu as vu. C'est ta mère. Et ce que tu a revécut ce soir, c'est ta conception. L'agresseur et Vicero Kh'aa Merine, le frère de Sandor...Je suis désolé.
'Lan était livide. La brutalité de l'annonce, le rêve si vivant qu'il se sentait encore sale des attouchements de Vicero.
- C'est pas possible... Murmura-t-il. C'est pas vrai ! Cria-t-il en larmes.
Il se leva et voulu quitter la couche du dragon mais l'animal le rattrapa du bout de l'aile et le ramena vers lui.
Prenant forme humaine, il sera le jeune homme contre lui.
- Comme elle doit me haïr... Sanglotait 'Lan.
- Mon petit...
Samaël ne savait que faire et il se contenta de tenir le jeune homme contre lui.
Enfin, il se calma.
- Je ferais mieux de ne pas la rencontrer... Elle aura déjà assez souffert par ma faute. Murmura l'humain.
- Ne dit pas de bêtise Estéhaulan. Ta mère attend avec impatience de pouvoir te rencontrer.
- Qui ?
- Tu ne me reconnais donc pas ? S'étonna l'apparition translucide. Je suis déçue...Sam, quelle éducation donnes tu donc à ce gosse ?
- Pardonne moi, mon ami, mais j'ai plutôt axé son apprentissage sur la magie que su l'histoire. S'excusa le dragon.
- Vous ressemblez beaucoup à la dame de mon rêve...
- Ta mère et moi ne sommes pas de la même lignée pour rien...
- Varune ?
- Ah, tout de même !
- Co...Comment dois-je vous appelez. Frémit 'Lan en s'agenouillant.
- Tu peux m'appeler grand-mère. Et je te certifie que ta maman attend de te voir avec impatience. Elle t'aime, n'en doute pas. Elle hait ton père, mais elle sait faire la différence entre toi et lui... Tu pourras lui sauter au cou dans deux petites semaines.
- Et c'est pour donner ces donnes nouvelles que vous êtes là ?
- Non, pour vous prévenir. Ne remettez pas les pieds en ville avant que Pyra ne soit arrivé. Les hommes de Méléria veulent retrouver Estéhaulan. Et ce qu'ils projettent pour lui n'est pas des plus réjouissant.
Samaël secoua la tête.
- Deviennent-ils donc tous fous....
- Takhisis corrompt tous ceux qu'elle touche. Et la contamination est très rapide. Méléria n'a pas cru Sandor quand il lui a dit qu'Hamelet avait voulu tué la petite et l'a destitué. Il n'en faudra guère avant qu'elle ne s'incline devant la Reine Noire...
- Pyra sera-t-elle assez forte pour lutter contre elle ?
- Ce n'est pas elle qui devra la combattre. Son rôle sera différent. Mais tout se met en place à ma convenance.
- Grand-mère ? Et à nous, quel est notre rôle ?
- Si je vous l'expliquait, votre façon de l'accomplir en serait affecté. Sachez simplement que vous ferez ce qu'il faut au moment où il sera nécessaire que vous soyez là....
'Lan soupira à son tour et se serra un peu plus contre Samaël.
- Enfin, ce fichu crêpage de chignon cosmique ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir. Dans un sens ou dans l'autre...
- Crêpage de chignon cosmique ??? Releva Samaël
- T'occupes, vocabulaire de femme. Nous nous reverrons bientôt les enfants. A plus tard.
Le fantôme de la reine disparut et Estéhaulan tourna un visage enjoué à son ami.
- Bien, on se remet au boulot ?
Samaël resta une fois de plus sidéré par la capacité de cette famille à changer d'état d'esprit en quelques secondes.
- Si tu veux....
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Abords de l'Allée de la Reine
Pyra utilisa une fois de plus la pierre sur Hariel. Les cicatrices les plus vilaines s'estompèrent un peu et la magicienne se releva.
- Comment va-t-il ?
- C'est pas brillant, Bax. Et toi ? Ca va mieux ?
Le Garde Noir sourit stoïquement et tapota sur ses côtes.
- La prêtresse m'a bien soigné. Apher et Exers se sont réveillés...
- Apher et Exers ?
- Les deux elfes. Tu ne les connais pas c'est vrai. Ils ont rejoint la Garde après ton départ. Juste avant Hicks...
- Ca ce passe comment avec les autres ?
- Les deux mages sont courtois, mais les autres... C'est à croire qu'ils vont nous bouffer tout crus si on bouge !
- Comprends les, vous leur avez volés leurs enfants ! Et pour les donner en pâture à Takhisis !
- Nous ne le savions pas. Pas plus que nous ne savions que Striker serait de la partie. Pardon, je ne voulais pas... S'excusa-t-il en voyant la jeune femme pâlir.
- Ca va.
- Mais je comprends mieux pourquoi les manière de Shand m'étaient si familière...
- Mouais... En tout cas, nous ne pouvons attendre plus longtemps. On va fabriquer une litière pour Hariel et on se mettra en route se soir.
- Bien ma Reine...
La magicienne donna une petite tape sur le sommet du crâne de son vieil ami.
Palin observait son oncle de loin, totalement consterné par l'aspect de ce dernier.
Son père s'approcha de lui et il fit semblant de s'abîmer dans l'étude du grimoire que Raist lui avait prêté.
- Un problème ?
- Non non...
Caramon s'assit à côté de son fils.
- Alors ?
Palin soupira avec irritation et lança un regard noir à son père.
- Je m'attendait pas à ce que mon "oncle" soit une femme...
- C'est un homme...
- Ah bon, un travesti en plus !
- Ce n'est pas cela. Ton oncle est une femme en ce moment, mais avant c'était un homme.
- ...
- D'où vient Shand à ton avis ?
- ???
- Laisses tomber, crois moi...
- ...
- Je m'étonnes plus de rien avec lui. C'est la meilleure chose à faire. Et tu va vite te rendre compte que Pyra est "beaucoup" plus compliquée que Raist.
- La rouquine... Je pige que dalle...C'est trop compliqué pour moi.
Apher salua son confrère surfacien.
- C'est rare de voir un elfe en robe noire. S'extasia-t-il.
- Ah bon, vous ...
- Non, rouge. Mais l'uniforme de la Garde est noir, alors... c'est vous le mère de Shand, non ? Demanda-t-il en regardant Raistlana.
- Exact pourquoi ?
- Je croyais que vous étiez un homme ?
- Jusqu'à il y a soixante-douze heures.
- Dites, vous pourriez m'apprendre le sort...Murmura l'elfe en coulant un regard vers Exers.
- Mais bien sur !
- Ca m'arrangerai...
************************
Temple de Takhisis, Varune
- Voilà, ma Reine. Voici les enfants.
La statuette promena un regard glacé sur les enfants et revint au Régent.
D'une coup de tête, elle l'envoya bouler à dix mètres et revint sur Striker.
- INCAPABLES ! IL MANQUE DEUX DES PLUS IMPORTANT ! RETROUVEZ LES !
- Mais, ils sont tous là...
- NON, IL MANQUE LES DEUX APPRENTIS MAGES. JE LES VEUX. CE SONT EUX QUI SONT LA CLE DE MA LIBERATION ! JE VOUS DONNE UNE SEMAINE !
- Bien ma Reine. S'écrasa mollement Vicero. Que faisons nous des autres. Demanda-t-il en désignant les jeunes inconscients.
- Laissez les ici. ET MAINTENANT SORTEZ. ET EMPORTEZ "CA" AVEC VOUS. Reprit elle en désignant le Régent.
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Abysses
- Mmmmmmm, joli... Comment as-tu réussi ce coup là ?
- Voyons Sargonnas, tu sais très bien que je garde un yeux sur eux... Je me suis contenté d'aider Shandra à se protéger...
- Le coup de la caverne, c'était toi ?
- Elle y serait parvenue toute seule, je n'ai fait que lui prêter l'énergie nécessaire. Tu sais bien que je ne peut intervenir directement.
- Mouais...c'est nouveau...
- C'est pas tout ca, mais il vaut mieux que je parte. Je n'ai pas envie que ma chère sœur ce rende compte de ma présence ici.
- Comment pourrait-elle ne serais-ce que supposer une seconde que Paladine se balade dans les Abysses...
- C'est pas pour ca que je vais risquer mes ailes ! Répliqua drôlement le dieu en disparaissant.
- Paladine et Sargonnas unis dans un même but... Ricana Nuitari. On aura tout vu ! C'est digne des livres d'histoire.
- Je t'en prie ! Astinus est déjà suffisamment atterré par la situation.
- Tant qu'un des fidèles de la Vieille n'a pas l'idée d'aller farfouiller dans ses chroniques...
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Bibliothèque de Palanthas.
Astinus finit de retranscrire la conversation entre Nuitari et Sargonnas et se laissa aller contre le dossier de sa chaise.
Il était le seul a avoir une réelle vision d'ensemble des évènements, et ce qui se profilait à l'horizon ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout.
Fronçant les sourcils, il se replongea dans l'étude de Méléria. De tous, c'était d'elle que viendraient les plus gros problèmes prédit-il.
2 ème Epoque : Chapitre XXX
Attente
Temple de Takhisis
Tanin jeta un regard mauvais à la statuette et tenta une fois de plus de crocheter la serrure. Comme à chaque fois, elle lui résista. La pointe de la dague cassa nette et le jeune homme s'entailla les jointures. Avec un juron, il jeta les restes de l'arme au sol et se suça les doigts.
- On ne sortira jamais d'ici. Gronda-t-il.
- Il faut attendre... Murmura Gil
- Ah oui ? Et quoi ?
- Nos parents doivent bien nous chercher !
- Nous chercher. Renifla Sturm. Nous chercher où...
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Allée de la Reine, une semaine plus tard
- Bon sang, Pyra, t'es sensée connaître ce coin comme ta poche ! Tu peux pas nous faire aller plus vite ! La réveilla Rivebise en secouant la jeune femme.
Pyra ne répondit pas mais jaillit de son sac de couchage comme un diable d'une boite et couru à l'écart pour vomir tout son soul.
- Et bien, tu lui fais de l'effet ! Grimaça Hariel avec amusement.
L'homme allait mieux mais ni Pyra, ni Lunedor n'avait put faire quoique ce soit pour son œil. Il s'appuya un peu plus sur Baxter et lui fit signe qu'il voulait s'asseoir.
Pyra continuait a vomir tripes et boyaux lorsque Raistlin bouscula Rivebise et courut rejoindre la magicienne et se joindre à elle.
Les deux femmes se vidèrent de leurs repas deux trois dernières semaines de concert.
Pyra s'essuya la bouche et sourit à son amie.
- Toi aussi, ca y est ?
- Semblerait...Répondit Raistlana encore un peu pâle.
Pyra sauta au cou de sa consœur et lui planta un gros baiser sur la joue.
Caramon s'approcha et jeta un regard amusé à son frère.
- Dalamar est au courant ?
- Evidement...
- Et toi Pyra, qui est le père ?
Tanis ne put s'empêcher de mettre son grain de sel.
- Qu'est ce qui se passe ? Elles sont malades ?
- Mais non, Tanis, justes enceintes...
- QUOI ? Tu plaisantes !
- Alors Pyra ?
- Je sais pas...
Rivebise renifla avec mépris.
- Quand on se conduit mal, il ne faut pas s'étonner...
Pyra voulu répondre mais Raist se hérissa la première.
- Tu sous-entend quoi, là ?
- Une pute reste une pute, "Raistlin" ! Cracha le barbare.
- C'est valable pour moi aussi ? Demanda l'archimage d'une voix trop douce.
- Je me contente de constater que vous êtes toutes les deux grosses d'on ne sait qui.
Dalamar ramena sa fraise.
- De quoi ? Nan mais tu parles meilleurs à mes amies toi, si tu veux pas que je te customise version Fistandantilus époque post-apocalyptique...
- Quoi ! T'es même pas sur que ta gamine soit de toi, tu crois vraiment qu'elle t'as attendue pour ce faire culbuter pas tout ce qui bouge, cette "femelle" ?
Dalamar se haussa sur la pointe des pieds pour tenter de mettre ses yeux à hauteur de ceux du barbare.
- Tu veux que je te transforme en ornithorynque à poil dur !
- Voilà bien un mage noir ! Se moqua le barbare. C'est infichu d'avoir une quelconque discussion, tout de suite des menaces...Mais après tout, ca prouve bien que t'es pas aussi sur de ta paternité que tu veux bien nous le faire croire... Il se retourna vers Raistlin qui était au bord de l'apoplexie et s'en reprit à elle. Alors, dis nous, ton cher petit elfe sera ravit de savoir qui d'autre tu t'es tapé... Et j'y pense, un tel couple de tapettes ne s'est sûrement pas limité à une honnête fidélité non plus... Je comprends mieux pourquoi il y a autant d'apprentis dans les Tours, et pourquoi Pyra se sent si à l'aise chez vous. Il jeta un coup d'œil à Pyra. C'est lequel des deux le père de ton gamin...
Raistlin sentit une rage froide l'envahir lorsqu'il vit que Shandra pleurait des insinuations déplacées du barbare. Il le saisit brusquement par les parties et ferma le poing.
Le barbare poussa un petit couinement de douleur et se tut.
D'une voix si froide que même Pyra frémit, il parla d'une voix douce.
- Tu vois, Rivebise. Y a des choses que je tolère, et d'autre non. Que tu me prennes à partie, d'accord, j'ai l'habitude. Que tu t'en prennes à mes amis, j'aime déjà moins; à ma famille, plus du tout, et à ma fille, a lors là je deviens méchant... Et puisque ce que je fait de mes fesses t'intéresse à ce point, sache que Dalamar est le seul père de mes enfants et le seul homme qui m'ai jamais touché...
Le barbare renifla de dérision et l'archimage serra plus fort le poing.
- Deuxièmement, le père du gamin de Pyra, c'est moi, j'ai vérifié. Continua-t-il avec un petit regard d'excuse à Pyra qui marmonna dans son coin. Que c'est elle qui nous a demandé la permission, à Dalamar et à moi et que nous étions tous deux d'accord. Dernière chose, fait encore pleurer une seule fois Shand, et là, je deviendrais "vraiment" méchante... Compris, ou je développe ?
Le barbare fit la grimace.
- C'est bon, j'ai compris.
- Bien, comme quoi tout arrive. Conclu-t-elle en lâchant le barbare.
Rivebise se renfrogna et prit les autres à témoins.
- Mais il est complètement malade...Pourquoi vous n'avez rien fait ?
Caramon écarta les mains.
- C'est toi qui t'en ai pris à eux. Je ne vois pas pourquoi nous aurions fait quelque chose. J'admets que tu ne comprenne pas quelle genre de relation unis ces trois mages, je ne prétend par la comprendre non plus, mais je sais une chose. Si tu te les mets à dos, tu pourras numéroter tes abatis...
La colère du barbare ne retomba pas et même les efforts de sa femme ne le calmèrent pas. Il repoussa rudement Lunedor et repris Raistlin à partie.
- C'est ridicule ! Ce n'est pas une bande de dégénérés qui va m'imposer quoi que ce soit ! Je n'ai jamais aimé les elfes, mais je commence à comprendre pourquoi ton propre peuple t'a banni, Dalamar...
L'elfe pâlit furieusement et même Tanis et Laurana accusèrent le coup.
- Et l'aut'folle là ! C'est de sa faute si nos enfants ont été enlevés... Qu'est ce que c'est encore que cette histoire d'Empire perdu où la magie est reine ? Tout ca ce ne sont que des foutaises de femelle hystérique... Heureusement que celle là n'est plus en contact avec nos petits. Continua-t-il sur le ton le plus insultant que possible en revenant sur Shandra. Elle aurait pervertit nos petits ... Avec ses airs de sainte nitouche, elle ne peut être qu'aussi fourbe et vicieuse que ses parents.
Hariel rua dans les brancards, un peu moins atomisé que les autres par les paroles crues du barbare.
- Ah, monsieur, je vous prierai de faire preuve d'un peu plus de retenue, votre conduite à la limite de l'incorrection !
- Quoi, qu'est ce qui me veux le mercenaire de bas étage, incapable de surveiller un campement et qui trouve le moyen de se faire a moitié tuer par QUATRE personnes ! Et des vieillards qui plus est ! Si c'est ça la fameuse troupe d'élite de Varune, je croit qu'on a aucun soucis à ce faire... Tient, pendant qu'on y sera, restez donc là-bas les mages. Ce n'est pas nous qui allons vous regretter. Krynn sera au moins débarrassée d'une pollution notoire...
Dalamar grinça des dents et sa fureur éclata d'un coup.
- Alors là tu dépasse les bornes... Murmura-t-il en collant un monstrueux coup de point dans l'estomac du barbare qui se plia en deux. Il lui balança son pied dans la figure et l'acheva à grands coups de bottes dans les côtes.
Baxter et Sypher se précipitèrent pour l'éloigner de sa victime qui se releva en essuyant le sang qui coulait de sa bouche.
- Sale petite... Commença-t-il.
Pyra tendit la main et exerça une brusque torsion sur la trachée de Rivebise.
Il tenta bien de dire quelque chose, mais aucun mot ne sortit plus de sa bouche.
La magicienne ne lui dédia pas un regard de plus.
Dalamar se calma assez vite.
- Je suis désolé, Pyra, Raist...
- Ce n'est pas de ta faute...
L'elfe secoua la tête avec consternation. Lunedor s'approcha timidement.
- Je suis navrée... Je ne savais pas qu'il nourrissait une telle rancœur contre vous...
Raistlin haussa les épaules.
- Il n'a jamais aimé les mages et les elfes. Et avec les préjugés qu'il a ... Ce n'est pas bien grave, va. Sourit-il difficilement en berçant sa fille en larmes.
- C'est, c'est vrai ?
- Quoi donc ?
- Que vous êtes toutes les deux enceintes ?
- Exact. Pyra est enceinte de moi et moi de Dalamar.
- Mais... comment... je veux dire... tu...bafouilla la prêtresse un peu dépassée.
- Pyra à quelques heures d'avance sur moi. Je n'ai prit une forme plus... heu...arrondie qu'après que nous fûmes assurés de sa grossesse. Elle ne voulait pas savoir qui était le père de moi ou de Dalamar, mais j'ai pas put résister à la curiosité. S'excusa l'archimage en tirant un petit bout de langue.
Shandra sourit en travers de ses larmes.
- Alors ca veux dire que je vais avoir un petit frère et une demi-sœur ?
- Voila, ou l'inverse...
L'adolescente piaula de bonheur.
- Je peux annoncer la bonne nouvelle à Palin ?
- Si tu veux...
Shand se dégagea des bras de sa mère et courut vers les chevaux que n'avaient pas quitter le jeune homme.
- En voilà au moins une qui est contente. Ricana Hariel. Mes félicitations grande sœur. Je suis heureux de voir que tu va mieux.
- Pas tant que ça, mon petit. Mais Raistlin et Dalamar m'ont beaucoup aidés, même s'il n'en avaient pas conscience.
Raistlin haussa de nouveau les épaules.
- Au fait. Continua la magicienne. Je les ai prit comme frères de sang !
Hariel ouvrit de grands yeux.
- Ah bon ? C'est une bonne nouvelle...excellente, même.
Ils eurent beau insisté, le Garde Noir se refusa à dire pourquoi.
************************
Striker et Salom arpentaient les tunnels nord depuis près d'une semaine et ils n'avaient rien trouvés.
L'agacement commençait à sérieusement dissoudre le sang froid de Vicero et Isander commençait à craindre pour sa vie.
- LA !
Le mage sursauta et se pencha.
- Quoi ?
- Ici, tu vois ces marques ? C'est Samaël qui les a faites. Estéhaulan est avec lui. Nous n'avons qu'a les suivre pour les trouver...
- Heu...Il serait peut-être plus prudent de rameuter les autres ...
- NON, nous y allons MAINTENANT !
Salom se tut, attentif à ne pas provoquer davantage la folie de son ancien chef.
- Si...Si tu veux...Passe devant...
Vicero suivi la piste et s'arrêta soudain.
Il s'accroupit derrière un rocher et fit signe à son second de l'imiter.
- Là-bas. Murmura-t-il en désignant le fonds de la caverne.
Salom suivit son doigt et hoqueta de surprise.
Allongé sur le flanc, jouant du bout des ailes avec un jeune homme d'une vingtaine d'année, un immense dragon noir occupait tout le mur du fond de la grotte.
- Allons-y. Murmura Vicero.
Salom sentit une authentique panique l'envahir.
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Samaël replia ses ailes à la consternation de 'Lan et tendit une patte devant lui.
- Monte, on rentre.
- Si tu veux. Se soumis instantanément le jeune homme.
Le dragon se redressa et déploya à nouveau ses ailes. D'un vigoureux battements, il s'éleva de quelques mètres et entra dans l'un des tunnels supérieurs. Il se posa sur le bord et se laissa glisser dans le boyau qui le ramènerai au centre de son antre.
Estéhaulan se pencha en avant, entourant le long cou sinueux de ses bras.
- 'Mon dragon !' Pensa-t-il farouchement.
- 'Toujours' Lui répondit de même Samaël.
Les deux amis se figèrent et s'entre regardèrent.
- Je crois que nous avons des choses à discuter, 'Lan. Murmura le dragon en prenant forme humaine.
- Il semblerait. Confirma 'Lan en s'asseyant sur son fauteuil.
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Vicero hurla de rage.
Samaël s'était envolé au delà de ses capacités et le Garde n'aimait pas cela.
- Transporte nous là-haut. Ordonna-t-il à Salom.
- Je ne peux pas, je n'ai pas le sort...
Striker gifla de toutes ses forces son second qui subit stoïquement.
- On rentre. Grinça Le vieil homme.
2 ème Epoque : Chapitre XXXI
Reines
Varune, Nouveau Palais
Méléria s'assit sur son trône pour la première fois depuis la naissance de sa fille.
Suivant les ordres de Takhisis, Hamelet avait cessé de droguer Méléria à mort et se contentait de lui donné du jus de fleur de léthée. Si elle recouvrait peu à peu ses esprits, elle devenait de plus en plus dépendante de son époux. Les nobles étaient ravis qu'elle remonte sur le trône, et Hamelet conservait une position aussi forte, et même plus maintenant qu'il disposait de la voix de sa femme au Conseil, qu'avant.
Le Sénéchal s'avança vers sa reine et s'inclina longuement.
- Ma Reine, Je suis heureux de vous revoir...
- Merci mon ami. Le Conseil peut commencer.
Le sénéchal s'inclina une fois de plus et annonça les conseillers. Nombreux furent ceux qui s'étonnèrent de la présence de leur reine et rares furent ceux qui s'en réjouirent en voyant le regard vide de la jeune femme. Le petit sourire satisfait du Régent ne les rassura guère davantage.
- Je suis heureuse de voir que pendant mon absence, Varune a été aussi bien gouvernée qui si je l'avait fait moi même et j'en remercie profondément chacun d'entre vous. Toutefois, et bien que ne soit pas encore tout à fait remise, les évènements qui ont été portés à ma connaissance m'ont forcés à reprendre ma place.
La reine se tut un instant et son regard se fit glacé.
- Vous remarquerez que Sandor n'est pas ici, pas plus que Cassandra, Sadric ou un autre de mes frères et sœurs... Cela me déchire le cœur d'avoir à le reconnaître, mais j'ai appris d'une source dont la fiabilité ne peut être remise en cause qu'Oncle Sandor et mes sœurs complotaient contre le trône. Oncle Sandor est vieux, mais il n'a jamais accepté de devoir se contenter d'être le Maitre-mage du royaume. Je crains qu'il n'ai vu dans ma maladie une possibilité pour prendre la place qu'il considérait comme sienne. Je me vois donc contrainte de leurs retirer à tous leurs place au conseil et de les déclarer hors la loi. J'ai également appris, alors que des soldats allaient les arrêter, qu'ils avaient tous fuit la ville et se terraient dans les tunnels extérieurs. Devant la gravité d'une telle situation, je me vois contrainte de déclarer la loi martiale, applicable dès demain, à l'aube. Un couvre feu sera instauré à partir de huit heures du soir et pour douze heures. Toute personne sortant de chez elle pendant le couvre feu se verra arrêtée et conduite en détention. Un refus d'obtempérer sera considéré comme un délit de fuite avec autorisation de tirer à vue. Des groupes de soldats accompagnés d'archers patrouillerons dans les rues à raison d'une patrouille par demi-heure. Les mauvaises nouvelles n'arrivants jamais seules, je doits également vous faire part du décès en opération de mon frère Hariel et des tous ses hommes, laissant Varune sans l'efficace protection de la Garde Noire. C'est pour cette raison que je nomme mon oncle Vicero Kh'aa Merine à ce poste. L'ayant déjà occupé, il sera le plus à même d'effectuer un travail efficace...
Un silence morbide envahit la salle du conseil.
Le vieux Sologno retrouva sa contenance le premier.
- Ma Reine, pardonnez mon outrecuidance, mais nous ne sommes pas en guerre, vous n'avez pas droit de décret dans ses circonstances...
Méléria tourna un regard vide vers son époux qui fit un petit signe de la main.
Un garde s'avança et embrocha le vieillard sur sa lance de parade.
- D'autres réclamations ?
Un silence atterré lui répondit.
La reine eut un sourire satisfait.
************************
Varune, Tunnels extérieurs.
Lance d'Acier dansait littéralement sur place.
La jument trottinait, les postérieurs complètement engagés, pointant dès que les mains de sa cavalières lui laissaient quelques centimètres de manœuvres, se cabrant à demi dès qu'elle fermait les jambes et tentant frénétiquement de lui arracher les rênes des mains.
Hariel ricana.
- Ta monture me semble bien énervée, Divi...
- Elle est aussi excitée que moi. Confirma Pyra en caressant l'encolure écumante de la pouliche.
- Ca va aller ?
- Ne t'inquiètes pas...
- Nous devrions peut-être d'abord passer par la Tour d'oncle Sandor ?
- Je ne pense pas que cela soit judicieux contra Varzil.
- Pourquoi ?
- Allons Dersandre, réfléchis ! Le Régent sait qu'il doit s'attendre à une quelconque réaction. Il aura sûrement posté des espions partout. Aller coir Sandor serait le plus sur moyen de le prévenir de notre arrivée...
- Y a-t-il un moyen de te hisser sur le trône et de faire en sorte que le rôle te soit incontestable ? Ajouta Raistlin.
La magicienne réfléchis.
- Je ne sais pas. Mais ce n'est pas moi la spécialiste de la question. Répondit-elle en se tournant vers Hariel.
- Oui, il y a un moyen...
- Lequel ? Questionnèrent âprement Raist et Dalamar.
- Ben...Si je me souviens bien des cours d'histoire d'oncle Sandor, après le Guerre de l'Opale, Alathéa Ière avait demandée au maître mage de l'époque d'inventer un moyen pour que la légitimité de la reine soit visible de tous... il a mit au point un système qui permet à la reine de commander les portes de la vile et du palais par sa seule décision...L'héritière est automatiquement reliée à ce système...
- Et en quoi ca nous aide ? Je ne pense pas qu'il soit possible de le trafiquer...
- Y a pas besoin, Raistlin. Les reines ont pris l'habitude, avec le temps de nommer leurs héritières. Hors, comme Vanda est morte peu avant notre mère, elle a choisit Divi comme nouvelle héritière ou, si elle était indisponible, n'importe laquelle de nos sœurs qui accepterait le trône. Par habitude, c'est la plus âgée qui reprends le flambeau, mais comme Pyra est vivante, le choix de Sélianna, qui était resté en suspends du fait de l'absence de Divi est toujours valable. De fait, c'est Méléria qui a la régence !
- Donc il me suffit de rentre en ville pour que la charge me soit instantanément transmise ?
- D'après l'énoncé du sort original, oui...
- Comment ça, "d'après" ? Ca a jamais marché ?
- Ben...Il n'y avait jamais eut besoin jusque là...
Les mages échangèrent un regard consterné.
- Alors qu'est ce qu'on fait ?
- Légalement, Mélie ne peut pas me contester le trône... Mais avec Hamelet derrière...
Pyra haussa les épaules.
- Tant pis, tentons le tout pour le tout ! Direction le palais !
- D'accord pour le palais, mais quand franchirons nous les portes de la ville ...?
- Les portes, mais nous les avons déjà franchies, Caramon. Ricana Varzil. Nous SOMMES à Varune...
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Nécropole impériale
- MERE !
- Kamara ? Qu'y a-t-il ? Tu n'as pas besoin de hurler tu sais...
- Elle vient de franchir les portes de la ville ! Hariel, Damon, Varzil et Dersandre l'accompagnent. Et il y a deux mages bizarres avec elle.
Varune s'éclaira.
- Bien...Très bien...Sais tu ce qu'ils vont faire ?
- Ils vont investir directement le palais.
- Parfait. Va me chercher Merine. Qu'elle prévienne son fils de rassembler les autres et qu'ils se préparent à donner un coup de main à leur aînée...
Kamara se refondit dans la Voûte et Varune se frotta les mains de satisfaction.
- Bien, maintenant nous allons voir ce que vous allez faire, Takhisis...
************************
Tour de Sandor
- Je vous avez dit que cette Tour vous servirait de refuge, mais pas que vous deviez tous vous y entasser ! S'emporta Sandor
- Oncle Sandor, nous avons fait ce que nous croyons être correct. Les soldats de Mélie nous traquent sans arrêt. Même dans les tunnels extérieurs nous ne sommes pas à l'abris ! Fiorel à faillit se faire tuer par un archer alors même qu'il ne savait pas ce qui se passe ! Il nous fallait un endroit sur où nous retrouver...
- Et maintenant, nous sommes tous coincés ici sans pouvoir rien faire ! Vous avez vu la quantité de soldats qui entourent la Tour ?!
- Ne me fait pas croire qu'il n'y a pas de sorties dérobées, mon oncle. Tes prédécesseurs et toi-même êtes trop paranoïaques de nature pour avoir négligé cette simple précaution.
Le mage lança une bordée de jurons haute en couleur et regarda Cassandra droit dans les yeux.
- Evidement que nous pouvons sortir. Mais c'est le principe même de votre présence ici que je réfute. Méléria est probablement persuadée que nous sommes tous contre elle maintenant...
- C'est le cas, non ?
- Certes, mais il n'était pas utile de le crier haut et fort. Tu sais très bien que la population est très attachée au principe de monarchie matriarcale de la Lignée... Il ne manquerait plus que nous nous la mettions à dos...
- Mon fils ?
Un silence flotta un instant.
- Mère ? Murmura Sandor avec émotion.
- Dévadoris vient de franchir les portes de la ville, elle a l'intention de reprendre son trône sans perdre une seconde. Grand-mère pense qu'il serait préférable que vous la retrouviez tous dans la salle du trône...
- Bien, mère. Heu... Estéhaulan a-t-il été prévenu de l'arrivée de sa mère ?
- Pas encore, mais cela ne va pas tarder.
La forme brumeuse du fantôme s'estompa.
- Mère ? La rappela Sandor.
- Mon fils ?
- Je suis heureux de vous avoir revu...
La reine morte se fendit d'un petit sourire triste et disparut.
Sandor secoua la tête.
- Bien, vous avez entendu ? Mettez vous tous sur votre trente et un, nous avons un rendez-vous urgent...Dévadoris, tu restes ici pendant notre absence, d'accord ?
- Vous n'allez pas faire de mal à ma maman, hein ?!
- Mais non, ne t'inquiètes pas... La rassura Faeryl.
************************
Varune, ville basse
Pyra, les yeux dans le vague regardait nostalgiquement la ville de son enfance.
Elle poussa un énorme soupir et Damon lui tapota l'épaule.
- Allons, courage... Regarde plutôt comment tes amis ce comportent, c'est à mourir de rire !
Pyra obéit à son frère et se retourna sur sa selle.
Les yeux agrandis de stupéfaction, se retournant de droite et de gauche pour ne rien perdre du spectacle étonnant de la ville, les surfaciens se comportaient comme de jeunes enfants dans leur premier musée...
Pyra pouffa de rire et s'attira un regard haineux de Rivebise.
Raistlin se tourna vers la magicienne.
- Mais...c'est...grand ! Et ...haut !... C'est pas possible... Mais y a combien d'habitants ici ?!
- Oh, deux centaines de milliers dans la ville principale et environ de triple sur la reste de l'empire... La population totale doit avoisiner le million...
- Tant que ça !
- Hé!...
- Voilà le Nouveau Palais. Précisa Dersandre au détour d'une rue.
Les surfaciens en restèrent comme deux ronds de flanc.
- C'est quoi cette sucrerie ? S'enquirent Dalamar et Dalérion en cœur.
- Une idiosyncrasie de feu Alathéa IV. Elle estimait que les visiteurs étrangers devaient en avoir pour leur argent...
- C'est ridicule !
- Je suis bien d'accord, mais même les reines peuvent être ridicules... Ce n'est pas réservé à leurs sujets !
Raistlin reporta son attention sur Pyra.
- Sa Majesté est prête à faire son entrée ?
- Ma Majesté aimerait bien se changer avant...
************************
Samaël observa attentivement Estéhaulan. Il prit sa décision et lui fit signe de s'asseoir.
Le jeune homme obéit et annexa une patte avant du dragon.
- Ta mère vient d'arriver à Varune. Elle est au Palais, actuellement. Elle se prépare à reprendre le trône.
'Lan se figea.
- Nous pourrons aller la voir dans la soirée si tu veux... D'ici là, tout devrait être terminé.
************************
Raistlin mit à contribution un petit sort d'invisibilité pour circonvenir les soldats et les putschistes se glissèrent discrètement dans le Palais.
Arrivés sans encombre devant la Salle du Trône, Pyra chassa nerveusement des poussières imaginèrent de sa jupe et prit une grande inspiration.
- Si tu as tort, Hariel, on ai dans la merde....
- Fais moi confiance !
- Pourquoi suffit-il que quelqu'un prononce cette phrase pour que j'ai envie de m'enfuir en courant ? Murmura Laurana.
- Lucidité ? Répondit Tika de même.
Pyra posa ses mains sur la porte et poussa. Un infime chuintement se fit entendre et la porte s'ouvrit sans difficulté.
La petite troupe entra dans la pièce et Pyra s'assit sur le trône.
Raistlin annula le sort et un soldat qui somnolait dans un coin se réveilla en glapissant. Il détalla promptement et alla chercher du renfort.
- Les choses sérieuses commencent, petite sœur. Déclara gravement Hariel. Tu es prêtes ?
- Autant que faire ce peux. Répondit Pyra.
************************
- Des étrangers dans la Salle du Trône ? C'est impossible s'emporta Méléria.
- Je vous jure ma reine... Et une femme c'est assise sur le Trône.
- Impossible, elle aurait été foudroyée...
- Je vous assure...
- Ma chère, autant allez voir... Je ne pense pas que ce vermisseau ai assez de cervelle pour nous mentir, et si Cassandra à choisit de vous contester le Trône, elle en fera les frais à la minute, je vous le jure... Ronronna Hamelet.
Méléria paru réfléchir un instant et se rangea, comme toujours, à l'avis de son époux.
- Bien, si c'est ce que vous voulez...
- Oui, ma mie.
************************
Pyra s'installa confortablement dans une position qu'on ne pouvait qualifier que de royale.
Les jambes croisée, le dos droit, les mains reposant doucement sur les accoudoirs, la magicienne endossa sa personnalité de parade que connaissaient si bien Raistlin et Dalamar.
Les autres eurent un désagréable frisson au creux des reins en l'observant.
La porte s'ouvrit à la volée et une femme au cheveux déjà gris et au visage fatigué entra comme une furie dans la Salle.
- QUI ES-TU ?
Une seconde voix s'éleva sur le côté en Sandor sortit de l'ombre accompagné de ses autres neveux et nièces.
- J'adore les réunions de famille ! Badina-t-il méchamment.
- QUE SIGNIFIE CETTE PLAISANTERIE !? Glapit Méléria
- Surprise petite sœur, moi aussi je suis contente de te revoir... Tu ne te souviens pas de moi ? Rassure toi, je vais prendre mon temps pour te rafraîchir la mémoire ! Répondit Pyra avec un sourire si carnassier que les soldats qui suivaient Méléria reculèrent de deux pas
2 ème Epoque : Chapitre XXXII
Trônes
Antre de Samaël
Estéhaulan enfila la courte tunique bleu ciel qu'il affectionnait tant et la noua à sa taille. Ses doigts tremblaient tellement que Samaël dut l'aider et fermer le vêtement à sa place.
- Arrête de t'angoisser... ca ne sert à rien.
- Je sais que c'est idiot, mais je n'y peut rien... Tu viens avec moi, hein ? Supplia le jeune homme d'une voix enfantine.
- Promis... Tu es prêt ?
- Je crois...
- Alors allons-y, ta mère est au Nouveau Palais.
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Salle du trône
- Alors petite sœur, tu n'as pas l'air ravie de me revoir...
- Je suis sensée vous connaître ? Demanda Méléria d'une voix glacée.
Pyra se pencha en avant.
- Allons ma chère... Dévadoris, ça ne te dit rien ?
Le regard de la reine s'éclaircit un peu.
- Si, je me rappelle maintenant... Et que veux-tu ?
Pyra eut un chaud rire de gorge, propre à remuer tous les mâles de l'assistance.
- Mais mon trône ma chère, mon trône.
Méléria se renfrogna.
- La place est déjà prise, "ma sœur". C'était il y a vingt ans que tu aurais du revenir...
- C'était ton travail que de me faire chercher.
- A quoi bon, la place ne t'intéressait pas, sinon tu ne serais pas partie !
Pyra renifla.
- Tu aurais put au moins suivre les dernières volontés de notre mère !
Mélie accusa le coup.
- Tu es au courant ?
- Je suis au courant de tout, ma chère. De tes plus infimes manœuvres et de celles de ton "cher et tendre". Je te conseille fortement de mettre les choses au point avec lui avant le conseil exceptionnel.
- Quel Conseil ? L'interrompit Hamelet pour la première fois.
- Alors c'est toi, le Régent. Je m'attendait à quelqu'un d'un peu plus imposant... Vraiment, minable...Reprit Pyra avec hauteur et dédain.
L'homme frémit.
- De tout façon, vous n'avez rien à faire là. Le couronnement confère à Méléria toute la légitimité dont elle a besoin...
Pyra se leva.
- Mais certainement, cher ami. Mélie, ma chère, reprends donc ton trône...
La reine leva haut le menton et se dirigea vers son trône.
Elle s'assit.
Un claquement sourd retentit et elle fut projetée au sol.
Pyra se rassit.
- Il semble bien que la question est réglée...
Sandor s'approcha de sa nièce.
- Divi, ma chère, ta sœur c'est amusée à déclarer la loi martiale et à nous déchoir de nos titres...
- Ces ordres sont bien sûr effacés mon oncle... Pouvez vous vous occuper de faire rassembler le Conseil ?
- Pour demain ?
- Aux des réactions "enthousiastes", je pense que le plus tôt serait le mieux.
- Donne moi une heure mon enfant.
Le vieux mage se pencha et embrassa le jeune femme sur le front.
- Tu m'as manquée, ma petite.
- Tu m'as manqué aussi, mon oncle...
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Abysses
Takhisis fulminait littéralement de rage.
- C' EST PAS POSSIBLE ! JE VEUX SA PEAU ! HAMELET !!!!
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Le régent chancela sur ses jambes et un mal de tête monstrueux lui emprisonna les tempes.
- 'Hamelet, débrouille toi pour me débarrasser de cette femme ! Discrédite la de suite ! Elle ne doit pas reprendre la place qui est la sienne !' Ordonna Takhisis dans son esprit
- 'Bien ma Reine', Répondit-il de même.
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Le sénéchal s'inclina devant Méléria.
- Je suis navré, mais le testament de votre mère était très précis. Le trône revient bien à votre sœur aînée. Votre Altesse ? Quand voudrez-vous qu'ai lieu votre couronnement ? Demanda-t-il en revenant vers Pyra.
- Au plus vite. Je ne vois pas l'intérêt de perdre du temps.
- Bien Ma Dame.
Hamelet se pencha vers sa femme.
- Je vais voir ce que je peut faire. Murmura-t-il avant de s'éclipser.
Tanis l'aperçut et voulu le suivre mais Pyra l'en empêcha d'un geste.
Sandor revint rapidement.
- Ma Reine ? Le Conseil vous attends.
Pyra sourit. Bien, alors allons-y...
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Nécropole
Varune jubilait.
Dévadoris remplissait son rôle avec une virtuosité impeccable, Méléria ne contrôlait plus rien, Hamelet venait de s'enfuir de la salle du trône en courant, et Kamara avait repérée la salle de détention des enfants.
Décidément, tout serait bientôt finit.
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Salle du Conseil
- Je vous remercie de vous être si vite rassemblés. Commença Sandor.
Uri se leva.
- Quelle est la raison de ce chambardement, Maitre-mage. On nous informe qu'un couronnement aura lieu avant la fin de la semaine ? Méléria ne semble pourtant en bonne santé !
Sandor leva les mains en geste d'apaisement.
- C'est exact, mais Dame Dévadoris est de retour parmi nous. D'après le choix effectué par notre défunte Sélianna, le trône est à elle. C'est la raison de votre présence ici. Elle souhaite être mise le plus vite possible au courant des affaires courantes. Sachez de plus que les dernières ordonnances de Méléria sont nulles et non avenues. Sourit le vieux mage en faisant allusion à son éviction et à celle de ses neveux du Conseil.
Pyra choisit ce moment pour faire son entrée, suivi de ses frères et sœurs qui s'assirent à la Table du Conseil, et des surfaciens qui s'installèrent sur les bancs qui entouraient la Table du Conseil, au grand dam des conseillers.
- Messieurs, mesdames, la plupart d'entre vous me connaissent ne serait-ce que de vue. Avant que vous ne m'en fassiez reproche, je vous informe que je n'était pas au courant du décès de ma mère, ma "chère sœur" ayant visiblement "oubliée" de me faire parvenir un quelconque message... Mais le trône n'est pas la seule raison à mon retour parmi vous.
Pyra sembla chercher ses mots un instant et fronça les sourcils, attendant visiblement quelque chose.
Elle reprit d'une voix polaire dès que le Régent entra dans la pièce.
- Pour une raison qui m'est encore inconnue, vous avez fait enlever une cinquante de jeunes surfaciens, dont les rejetons de mes amis. Commença-t-elle en désignant Raist, Caramon et les autres. Je m'intéresse guère au pourquoi. Mais j'aimerai que ces enfants soient rendus à leurs familles le plutôt possible. Aussi, Hamelet, veuillez faire le nécessaire pour qu'ils soient ici dans une heure. Je ne tolèrerait "aucune" excuse ou tentative d'incartade. Je VEUX ces enfants ICI ! Tonna-t-elle comme le Régent faisait mine de protester.
- Ma Dame, les choses ne sont pas aussi simples que cela... Ce n'est pas moi qui me suis occupé des prisonniers. Je ne sais où ils peuvent être...
- Et bien débrouillez vous avec vos âmes damnés !
Un sourire sournois joua sur les lèvres du Régent.
- Il serait sans doute plus efficace, et plus rapide, que vous jouiez vous même de votre autorité. Veuillez faire entrer... Commanda Hamelet au garde de la porte.
Pyra se figea et blêmit mortellement.
Incapable de penser, la bouche soudain très sèche, elle ne pouvait détourner ses regards de l'homme qui venait d'entrer.
Vicero s'avança calmement, un sourire supérieur accroché à la face.
- Eh bien, mon neveu... Vilaine cicatrice que tu t'es fait là ! S'étonna-t-il faussement devant l'œil borgne de Ripper.
Le jeune homme eut le geste de se jeter sur Striker, mais Baxter et Sypher le retinrent.
- Ne lui donne pas cette joie. Murmura Corwyn.
Ripper se contint au prix d'un effort visible et ses hommes le lâchèrent.
Striker laissa son regard dériver sur les surfaciens et s'arrêta sur Shand, Myraël et Palin avec une effrayante avidité.
Les trois jeunes gens se serrèrent instinctivement les uns contre les autres et Caramon se plaça devant eux dans une attitude protectrice.
Un éclat moqueur au fond des prunelles, il retourna son attention sur Pyra et son sourire se fit carnassier.
- Alors ma chère, comment allez vous depuis la dernière fois que nous nous sommes vus ?
Il se rapprocha davantage du trône et s'inclina avec outrance.
- Mieux, j'en suis sûr. Il me tarde de reprendre notre petite conversation là où elle s'était interrompue.
Pyra ne bougeait pas.
Totalement paralysée par la peur, elle avait l'impression d'être un lapereau devant un loup affamé.
Striker se rapprocha encore.
Sharn et Eka grondèrent.
Se désintéressant d'eux, l'ancien chef de la Garde Noire tendit la main et voulu prendre la jeune femme par le menton.
La main de Pyra jaillit et agrippa celle de Vicero. D'une brusque torsion, elle l'éloigna d'elle.
Un craquement sinistre retentit et l'homme recula en tenant son poignet brisé, une grimace de douleur sur le visage.
- Ne t'approche plus jamais de moi, tu m'entends ? Approche toi d'un seul de mes amis ou de leur progéniture, et je terminerai le travail que Ripper à commencé... Gronda la magicienne de la voix la plus venimeuse quon ne lui avait jamais entendue, si glaciale et porteuse de menace que plusieurs conseillers eurent un mouvement de recul.
Striker recula de deux pas lorsque Pyra se leva.
Dalamar tourna la tête vers Raistlin.
- Est-ce qu....
L'elfe se tu en voyant le regard fixe et vide de son amie. Son regard alla de Pyra à Raist et un sourire carnassier joua sur ses lèvres.
- Raist, espèce de petit démon...
Raistlin porta la main à Koran et lui lança une supplique fervente.
- 'Koran, s'il te plait, je ne sais pas comment ca marche une épée, alors donne moi un coup de main...'
Une voix masculine et amusée lui répondit de très loin.
- 'Du calme, je suis là. Laisse moi contrôler le bras de Pyra...'
Recroquevillée dans son propre esprit, totalement terrorisée, Pyra se sentait incapable de la moindre réaction. Lorsque la chaude et soyeuse présence qui était Raistlin envahit son esprit et la confina au fin fond d'elle-même, elle ne put lui résister et se laissa faire, confiante et soulagée.
Maintenant protégé par une douceur calme, et voyant la lueur de peur dans les yeux de Striker, elle commençait à regagner un peu son calme.
Koran jaillit de son fourreau et la main de Pyra la colla sur la gorge de Vicero. Une goutte de sang perla et Raistlin reprit.
- Donne moi une raison, une seule de ne pas t'embrocher comme un vulgaire poulet. Grinça-t-il par la voix de Pyra.
- Je suis le seul à savoir où sont les enfants... Couina l'ex-garde.
La lame de Koran descendit sur sa gorge, traçant un sillon sanglant.
Hamelet était paralysé de stupeur. Ce n'était pas du tout de cette façon que les choses étaient sensées se passer... Aussi vite qu'il le put, il réfléchit à une stratégie de replis.
Hariel fit un geste mais Dalamar le retint.
- Ne faites rien. Raistlin à les choses en mains. Lui murmura le mage qui s'était glissé près de lui.
- Raistlin ?
- Pyra était paralysée. Il a pris sa place. Pour l'instant, c'est lui qui contrôle le corps de ta sœur. Il sait ce qu'il fait...
Le Garde Noire jeta un regard ahuris à l'Archimage Noir.
Une colère brûlante naquit au tréfonds de Pyra lorsqu'elle vit Striker reculer devant Koran. Un peu de sang coula et une joie farouche exalta sa rage.
Avec vingt cinq ans de retard, la fillette découvrit qu'elle avait passée toutes ces années à craindre le souvenir d'un fantoche.
- 'Curieux comme les enfants s'enferme dans leur enfer personnel...' Pensa-t-elle en voyant le sillon sanglant s'ouvrir davantage.
Raistlin appuya et l'arme s'enfonça de quelques millimètres dans la poitrine de Striker. D'une torsion de poignet, il lui balafra le torse.
- Soit heureux que l'heure ne soit pas encore aux règlements de compte... Cracha-t-il. Sort d'ici. Si les enfants, TOUS les enfants ne sont pas réunis dans mes appartements d'ici une heure, je te montrerai les techniques que l'on utilise à la surface pour faire parler les prisonniers récalcitrants... Pour ton malheur, il se trouve que je suis très douée pour ce genre de jeu.
Vicero battit en retraire, frémissant de peur, se tenant le poignet et tentant maladroitement d'épancher le sang qui souillait sa tunique.
En douceur, Raistlin se retira de l'esprit de Pyra en s'excusant pour s'être insinué en elle sans son accord.
Pyra lui renvoya un affectueuse accolade et le mage soupira de soulagement en réintégrant son corps.
Pyra regagna son trône et s'y assit.
- Sénéchal, je suis réellement navrée pour ce qui vient de ce produire...
- Ma Reine, il est normal que vous asseyez votre autorité. Hasarda l'homme, pas plus rassuré que ça.
- Mais regardez le tapis ! Tout ce sang ! Ca va être irrattrapable ! Se lamenta-t-elle en secouant la tête sur un ton de tragédie.
Les conseillers se détendirent et se permirent un sourire.
Caramon et Tanis échangèrent un coup d'œil totalement ahuris. Rivebise fixa méchamment la jeune femme.
Un serviteur s'approcha de la Reine et s'inclina.
- Ma dame ? Deux personnes souhaites que vous les receviez.
- Qui ?
- Un certain Samaël et son élève, Ma Dame.
La magicienne lança un regard surpris à Sandor.
Le chaud sourire de son vieux maître fit battre le cœur de la jeune femme plus vite.
- Où sont-ils ?
- Dans les appartements que vous occupiez au Palais avant, ma Dame. Nous ne pourrons pas faire déménager Dame Méléria avant demain.
- Bien, merci. Tachez de trouver des appartements pour mes invités, pour les enfants...
- Je m'en charge, petite sœur. Offrit Hariel, pressentant ce qui allait ce passer.
- Merci, mon frère. Le Conseil est terminé pour aujourd'hui. Je veux vous revoir tous ici, demain, à la première heure après midi.
- Bien, Ma Reine. S'inclinèrent les nobles en se retirant.
Pyra quitta la pièce et gagna son ancienne chambre.
Avec appréhension, elle posa la main sur la poignée de la porte.
Elle la tourna et entra.
2 ème Epoque : Chapitre XXXIII
Mère et Fils
Pyra essuya ses mains moites sur sa robe de satin noir.
Samaël s'approcha d'elle et la serra dans ses bras avec chaleur, son sourire éclatant laissant voir de longues dents aiguës de carnassier.
- Petite sœur ! Je suis heureux de te revoir.
- Moi aussi mon ami, moi aussi.
La magicienne focalisa sa vision sur le dragon, redoutant de regarder l'autre occupant de la pièce.
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'Lan avala péniblement sa salive et leva les yeux sur la femme qui l'avait mis au monde;
Une peur irraisonnée lui étreignit les entrailles et il dut se retenir de fuir au plus vite.
Pour se distraire de ses terreurs, il s'abîma dans la contemplation de sa mère.
Le visage de Pyra était lisse, sans trace des rides que l'approche de la cinquantaine aurait du graver sur lui, et le jeune homme se rendit compte qu'elle ne paraissait guère plus de vingt ou vingt-cinq ans. La longue crinière de flammes liquides dont il avait hérité tombait jusqu' à ses pieds et il resta frappé par la volonté presque farouche qui transparaissait dans ses yeux d'acier.
Samaël sentit une pointe de pitié l'envahir en voyant le regard désespéré que lui lança Pyra.
Gentiment, mais fermement, il éloigna la jeune de lui.
Souriant doucement, il la poussa délibérément vers son fils.
- Je dois aller m'entretenir avec Sandor, mon amie. Ne faites pas trop de bêtises pendant mon absence.
Le dragon sortit, aveugle aux deux regards désespérés qui le suivirent jusqu'à la porte.
Pyra soupira et se retourna sur son enfant. Ne sachant que faire, elle l'étudia, intérieurement soulagée de voir à quel point la ressemblance entre elle et lui était frappante. Elle eut beau chercher, elle rien dans son physique pour lui rappeler son père.
Elle le fixa longtemps, sans bouger, sans s'apercevoir que son personnalité "de parade" avait instinctivement glissée sur ses traits.
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Samaël sortit de la pièce.
Une femme aux cheveux blancs et aux yeux d'or lui sauta instantanément dessus.
- Comment ça ce passe ?
Le dragon resta une seconde interdit.
- Entre Pyra et son rejeton ! Précisa Raistlin.
- Je ne sais pas trop, mademoiselle. Il faut attendre... Il est préférable qu'ils se débrouillent tout seuls, je pense.
Raistlin hocha la tête d'agrément.
- Vous savez où est Sandor ?
- Il est partit avec Hariel. Répondit l'archimage.
- Bien. Vous êtes une amie de Pyra, il me semble... Comment va-t-elle ?
- Bien, on ne peut mieux en fait. Elle n'était pas ravie de devoir revenir ici, mais elle à fait contre mauvaise fortune bon cœur.
- J'ai vaguement entendu dire qu'elle aurait blessée Striker ?
- Raistlin l'a un peu aidé. S'insinua Laurana.
- Racontez moi ça ?!
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Estéhaulan se sentait de plus en plus mal à l'aise sous le regard d'acier de sa mère. La femme ne semblait pas désireuse de faire le premier pas et le jeune homme ne s'en sentait pas le courage.
Une boule se forma dans sa gorge et il eut toutes les peines du monde à l'avaler.
Il se remémora tout ce qu'il aurait voulu lui dire, tout ce qu'il avait ressentit, mais les mots refusait de sortir, bloqués par le regard froid et distant de la jeune femme.
L'impression obsédante d'être de trop, de n'avoir aucune place en ce monde, et surtout dans "son" monde lui déchira le cœur.
Pour la première fois, il se rendait compte de la gène qu'il représentait pour sa mère. S'il n'existait pas, elle n'aurait pas eut à partir et aurait régnée depuis la mort de sa mère, Hamelet n'aurait pas prit le pouvoir et Varune ne serait pas au bord de l'effondrement.
Le poids de la culpabilité lui fit baisser la tête.
Une larme roula sur sa joue.
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Striker hurla de douleur lorsque Salom réduisit sa fracture et la banda.
- Ne peux-tu me guérir par la magie ? Cracha-t-il méchamment.
- Je suis un nécromancien ! Pas un guérisseur ! Lui répondit Isander sur le même ton.
Un gifle monumentale vint s'abattre sur le visage du magicien.
- Ne me parle plus JAMAIS sur ce ton, tu entends... Sinon, tu pourrais retrouver Renfern bien plus vite que tu ne le voudrais.... Gronda Vicero en saisissant son ami par la gorge.
Il le lâcha et Salom s'effondra au sol en toussant.
Il se frotta la gorge d'une main et lança une regard mauvais à son supérieur qui ne remarqua rien.
- Si tu as finit de te morfondre par terre, Hamelet veut nous voir au Temple de Takhisis. Et je te conseille de réfléchir à un moyen de reprendre l'avantage sur cette petite pute de Dévadoris !
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Pyra cachait sa peur sous un masque impassible.
Pas plus que son enfant elle ne savait comment jauger de la situation.
Elle savait qu'elle aurait dut faire le premier pas, parler la première, s'expliquer ! Mais pour dire quoi ? Elle ne savait pas ce que Samaël ou Sandor avait bien put dire à l'enfant de son géniteur, et s'il ne savait rien, elle ne voulait pas lui faire plus de mal qu'elle ne lui en avait déjà fait en l'abandonnant.
Avec vingt-cinq ans de retard, la lâcheté de ses actes lui apparus dans toute son horreur.
Jamais elle ne pourrait se faire pardonner. Jamais elle pourrait rattraper le temps qu'elle avait perdu.
Son enfant n'était pas le sien. Il était le fils de Sandor plus que de n'importe qui d'autre.
Pyra passa la main sur son ventre.
Elle sentit la délicate étincelle d'énergie qui grossissait en elle. Avec une ferveur qu'elle n'aurait jamais imaginée, elle souhaita trouver une moyen de se faire accepter par son enfant.
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Hariel s'assit lourdement sur un fauteuil.
Sandor l'imita.
- Que t'es-t-il arrivé à l'œil ? Demanda le vieux mage.
- Il m'est arrivé Striker...
- QUOI ?
- Si Pyra et ses amis n'étaient pas arrivés à temps, nous serions tous morts... Tu crois que ca va bien ce passer entre Divi et 'Lan ?
Le vieil homme soupira.
- Je n'en sais rien, Hariel. Vraiment rien. Elle a tellement changée, elle est devenu si dure...Tu as vu son attachement aux deux autres mages ?
- Comment ne pas le voir ! Sourit le Garde.
- Si elle ne les avait pas rencontrés, je croit qu'elle serait devenu folle...ou qu'elle serait morte...Ses tendances autodestructrices sont dominées par le besoin de contrôler les mêmes pulsions chez son amie...
- Elles se ressemblent beaucoup...
- J'ai un mauvais pressentiment, Hariel. Estéhaulan avait vu le retour de sa mère en rêve, mais il a vu beaucoup d'autre choses bien moins gaies. Cela me fait peur... Varune n'a jamais été aussi prêt de l'implosion, même pendant la Guerre de l'Opale... Takhisis s'en est mêlée. Elle veut la destruction de tous les surfaciens qui sont venus ici. Et de tous ceux qui leurs sont affiliés. Elle veux que Varune soit sa tête de pont à son retour sur ce plan... Cela va bien plus loin qu'une bête querelle entre sœurs...
- Ils le savent, Sandor. Ne t'inquiètes pas. Les mages le savent...Sinon ils n'auraient pas emportés l'arsenal magique qui est le leur...
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'Lan ravala ses larmes. Puisque sa mère ne voulait parler, c'est lui qui le ferait. La présence de Samaël près de lui lui manqua soudain cruellement.
Il prit une profonde respiration et se lança.
- Mère ?
- ...
- Je suis... Je ne... Pardonnez moi... Je ne sais ...que faire... pour...
Le jeune homme secoua la tête devant le mutisme de sa mère.
Elle continuait à le regarder, le même vide d'expression dans ses prunelles dures.
Un froid intense s'empara de lui.
Il baissa de nouveau la tête.
- Mère. Je sais que vous ne voulez pas de moi. Que vous ne m'aimez pas. Je sais ce que mon père vous a fait. Je l'ai revécut dans mes rêves, comme j'avais rêvé de votre retour ici. Je sais que vous ne pourrez jamais que me haïr, que je ne suis qu'un boulet pour vous, que je n'aurais jamais dut voir le jour. Je n'aurais jamais dut écouter Samaël. Je pensais... que peut-être... Vous voudriez me voir, me connaître... J'ai eut torts... Pardonnez moi. Je n'ai jamais voulu vous rappelez de mauvais souvenirs...
De nouvelles larmes envahirent les yeux d'Estéhaulan. Avec un geste rageur, il les ravala.
Il releva les yeux sur sa mère.
Son expression n'avait pas changée.
Totalement désespéré, il se détourna pour quitter la pièce.
************************
Hamelet attendit Striker et ses hommes.
Etonnamment, ils arrivèrent à l'heure.
Les quatre hommes entrèrent dans la petite pièce qui servait de Temple de Takhisis.
Une cinquantaine de paires d'yeux débordant de haines les accueillirent.
Les traitant par le mépris, les trois Gardes firent sortir les enfants et les ramenèrent dans les niveaux habitables du Vieux Palais.
Là, ils les confièrent à des soldats qui les emmenèrent vers Sandor, Hariel et leurs parents.
Les trois Gardes retournèrent au Temple.
- J'espère que vous avez une idée pour reprendre les choses en main. Les accueillit la voix venimeuse de la Déesse.
Salom s'avança.
- Oui, Déesse. J'ai un plan...
- Lequel ?
- Utilisons la haine des uns pour déclencher la douleur des autres...
- Soit plus explicite ?
- Arasha n'a jamais acceptée de na pas être la Reine. Elle fera tout pour pouvoir prendre sa revanche sur Miranda, Ô Déesse... Même maintenant qu'elles sont toutes deux mortes... Et la haine appelle la haine...
Dans les Abysses, la Reine Noire se fendit d'un sourire.
- Brillant...Tout simplement brillant. Quand entreras-tu en action ?
- Ce n'est pas moi qui le ferai, Déesse. Mais celui par qui le doute sera le plus fort...
Un rictus de pure perversité glissa sur le visage pâle de Takhisis.
************************
Pyra écoutait son fils.
Avec une stupeur proche de l'anéantissement, elle l'écouta se dénigrer lui même, prendre l'entière responsabilité d'une faute qui n'incombait qu'à elle.
Le remord qui la rongeait crût en conséquence.
Il se tut.
Puis se détourna pour partir.
Enfin, elle retrouva un semblant de lucidité.
Elle réfléchit rapidement, tout ce qu'elle aurait put dire lui semblant bien dérisoire en comparaison de la douleur qu'elle avait causé à son petit.
Elle courut vers lui et fit la seule chose dont elle se sentait capable.
Elle le serra contre elle dans une étreinte désespérée et lui ouvrit son esprit.
************************
Laurana poussa un petit piaulement de bonheur et Gil lui sauta dans les bras. Le visage de Tanis s'éclaira et rejoignit sa femme et son fils. Tanin, Sturm, Dezerel, Leaf, Kalin Melody et Kaitlin se précipitèrent vers leur parents et Tika les serra contre elle pendant que Caramon soulevait les plus jeunes avec un sourire qui lui mangeait la moitié de la figure. Les retrouvailles entre Brightdawn, Moonsong, Wanderer et leurs parents furent plus stoïques, mais même le rude Rivebise ne put retenir une petite larme de soulagement.
Raistlin et Dalamar, toujours pratiques malgré les litres qui s'épanchaient sur le plancher rejoignirent Hariel et Sandor.
- Et pour les autres ?
- Samaël et moi allons les ramener chez eux par les voies de la magie. Sypher les accompagnera... Cala ne devrait pas mettre plus de deux jours... Tout sera finit pour le couronnement.
- Quand est ce ?
- Dans une semaine.
************************
Estéhaulan resta saisit.
Tout l'amour de sa mère déferla dans son esprit , plus violent qu'une marée d'équinoxe.
Il ressentit ses doutes, ses peurs, sa haine pour son père, son amour pour lui, pour son frère adoptif, pour sa petite sœur encore à naître, son affection teinté d'amusement pour Raistlin et Dalamar. Il vit de quoi elle était capable, il sut qu'elle avait tuée, parfois de sang froid, des innocents qui s'étaient mis en travers de son chemins, des brutes coupables, pour le plaisir de tuer, pour le besoin de dominer... Il vit qui elle était, il vit ce qu'elle était...
Pyra lui ouvrit sa conscience, et il fit de même.
Avec un soulagement teinté de ce désespoir qui lui étreignait le cœur depuis des semaines, il se livra à elle. A travers lui elle revécut son enfance, ses craintes d'adolescent, son amour immodéré pour Samaël, son besoin d'être protégé...Tout cela dans un maëlstrom de souvenirs si vifs qu'ils restèrent un instant sans savoir à qui étaient lesquels...
Enfin, Pyra referma doucement son esprit, vaillant à ne pas blesser son fragile enfant.
Tous deux étaient tombés à genoux et se regardaient dans les yeux.
- Je t'aime mon fils, pardonne moi de t'avoir abandonné... J'avais tellement peur...
Le jeune homme se jeta dans ses bras.
- Maman ! Murmura-t-il entre deux sanglots.
- Mon fils ! Répondit de même Pyra en le serrant de toutes ses forces.
************************
Varune sourit.
Avec attendrissement, elle quitta la pièce, laissant la mère et le fils à leurs retrouvailles.
Discrètement, elle essuya les larmes qui mouillaient ses yeux d'acier...
2 ème Epoque : Chapitre XXXIV
Couronnement
Cinq jours plus tard
Myraël boudait.
Depuis que Pyra avait retrouvé son fils, ils passaient tout leur temps libre ensemble et la magicienne n'avait que peu de temps à lui accorder.
En une semaine, elle n'avait même pas trouvé le temps de les présenter officiellement Estéhaulan et lui.
Il soupira et s'assit sur la margelle de la fontaine qui trônait au milieu du patio.
- Salut ! Commença une petite voix timide.
Myraël se retourna.
- Salut. Répondit-il sur la défensive.
- Je m'appelle Dévadoris. Ta maman est ma tante.
- Oh... Qu'est ce que tu veux ?
- Ta maman voudrait que tu la rejoignes dans sa chambre... Les tailleurs veulent finir ton costume pour le couronnement je suppose. Expliqua la fillette en posant délicatement sa jambe bandée sur la margelle.
- Qu'est ce qui t'es arrivé ?
- Mon papa m'a tapé. Répondit la gamine avec un soupir.
- Tu veux rentrer ?
- Oui, il fait un peu frais aujourd'hui.
- Appuies-toi sur moi...
Déva sourit de toutes ses dents.
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Pyra venait de quitter une séance harassante avec le Conseil et s'était plongée avec un bel enthousiasme dans cette activité qui ravie l'âme féminine qu'est la couture.
Ces dames se retrouvaient dans les appartements privés de la future Reine couronnée et jouait de l'aiguille à qui mieux-mieux sur les robes stupéfiantes et les costumes somptueux que tous porteraient pour la cérémonie.
Pour l'heure, les victimes de la frénésie créatrice du troupeau de femelles faisait contre mauvais fortune bon cœur en serrant les dents et en anticipant les affres d'agonie que les autres mâles allaient bientôt avoir à supporter, eux qui, pour l'instant, se gondolaient tranquillement, une chope de bière à la main .
Dalamar soupira avec désespoir et lança un regard de bête aux abois à Samaël. Le dragon lui rendit un sourire amusé et se tourna sur l'ordre de Laurana. La princesse elfe s'acharna quelques minutes sur les fentes de la veste qui laissaient passer les longues ailes du dracomorphe avant de renoncer à les camoufler de façon plus convaincante.
- Vous prenez ça étonnamment bien. Constata Dalamar à son compagnon d'infortune.
Le dragon renifla.
- L'habitude. Ca fait près de quatre milles ans que j'assiste à chaque cérémonie officielle alors vous savez...
- Je vois... Elles vont pas bientôt arrêter de s'engueuler ? S'énerva l'elfe en voyant que Pyra et Raistlana continuaient à discuter du tombé de la robe qu'il allait porter.
- Elles font ca parce qu'elles t'aiment. Expliqua le dragon. Pour elles, il est important que tu sois aussi parfaitement habillé qu'elles t'imaginent être réellement. Si elle s'en fichaient, là ! Je commencerait à m'inquiéter à ta place...
- Ce n'est qu'une robe. Pleurnicha l'elfe quand une épingle s'enfonça dans sa cuisse.
- Ne bouge pas ! Pesta Raistlana.
- Oui ma douce. Répondit stoïquement l'archimage noir.
************************
Salom traça le pentacle d'invocation.
Le couronnement aurait lieu dans moins de deux jours et il devait être prêt.
Il sortit le bébé vagissant de son berceau et l'égorgea au-dessus de la vasque de pierre.
Le corps du nouveau-né fut agité de quelques soubresauts et s'affaissa.
Le mage jeta le petit cadavre dans la cheminée et entama son invocation.
Derrière lui, Hamelet et Striker attendaient...
Une vapeur grisâtre naquit au centre du cercle de protection et voleta, incertain, au milieu du pentacle.
Le spectre repéra la vasque et se jeta avidement dessus.
Il but la sang frais jusqu'à la dernière goutte.
Le fantôme releva la tête et essuya sa bouche dégouttante de sang.
Elle braque son regard noir, vide, sur Vicero.
- Bonjour mon neveu...Que veux-tu ?
************************
Dalamar soupira de soulagement. Raist et Pyra s'étaient "enfin" mises d'accord sur sa tenue et c'était maintenant au tour de Caramon, Rivebise et Tanis de souffrir entre les mains de leurs femmes et des couturières.
Raistlana glissa ses bras autour de la taille de l'elfe et l'embrasa dans le cou.
- Tu m'en veux ?
- Pour ?
- T'avoir embêté avec cette fichue robe...
- Noooooooon, pourquoi veux-tu ? J'adore passer trois heures entre tes mains expertes...
L'archimage lui tira la langue.
Hariel sourit avec amusement.
- Pyra, Myraël est dans tes appartements.
- Bien, merci. Tu voudras bien t'occuper de la sécurité de la cérémonie ? J'ai comme l'impression que Striker et Hamelet n'en ont pas finis... Tu sais comment va Méléria ?
- Ses serviteurs m'ont dit qu'elle étaient tombée malade après ta prise de pouvoir. Elle commence juste à se remettre.
- Tu voudras bien lui demander si elle veux venir à mon couronnement ?
- Ce n'est pas très raisonnable...
- C'est ma sœur...
- A propos, Cassandra et les jumeaux voudraient te parler à propos de ta jument. Ils voudraient la croiser avec des étalons autochtones...
- Je verrais ça avec eux. 'Lan, reste là, s'il te plait... Cria Pyra à l'autre bout du couloir en voyant son fils passer.
- Mère ?
- Viens avec moi, il faut que je te présente quelqu'un.
- Bien mère.
- On se voit ce soir pour la répétition ? Demanda-t-elle à la cantonade.
- A ce soir. Lui répondirent les autres en s'éclipsant.
La mère et le fils gagnèrent les appartements privés de Pyra. Myraël se leva à leur arrivée et son air boudeur fit sourir sa mère.
- Myraël ? Je t'ai un peu négligé ces temps ci. Et il faut que je te présente. Voici ton frère, Estéhaulan. 'Lan, ton frère, Myraël.
'Lan s'agenouilla devant l'elfe.
- Heureux de t'être enfin officiellement présenté. Tu veux bien partager ta maman avec moi ? Demanda-t-il avec un sourire charmeur.
L'elfe ne put y résister très longtemps.
- Tu veux bien jouer avec moi ? Demanda-t-il d'une toute petite voix.
Le sourire le 'Lan s'élargi davantage et il s'assit par terre à côté de son petit frère...
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Le spectre d'Arasha Kh'aa Kamara disparut dans les hauteurs de la pièce.
Salom frissonna, horrifié par ses propres actes, alors qu'Hamelet et Striker semblaient satisfait.
Avec une prescience qui n'était pas dans sa nature, l'homme sut que ses actes le condamneraient à brève échéance. Tout ce qu'il espérait, c'était que son bourreau ne serai pas Striker. Quitte à mourir, il pria pour que sa mort soit rapide et indolore.
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Paladine soupira.
- Je ne peux rien faire de plus? Maintenant, c'est eux de jouer...
- Tu as fait ce que tu as put, mon ami. Le rassura Mishakal.
- Est-ce que ce sera suffisant ? J'en doute... Et avoir des robes noires comme champions n'est pas dans mes habitudes.
La déesse renifla avec supériorité.
- Il ne sont peut-être pas dignes de confiances, mais ils ne t'ont jamais déçut. Surtout ces trois là. Alors pourquoi maintenant ? Cesse de te mettre la rate au court-bouillon pour des évènements que tu ne peux maîtriser !
- Tu a raison, ma chère. Comme toujours. Plaisanta Paladine.
- Evidement !
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Le lendemain.
Pyra revêtue la longue robe de satin bleu ciel que ces dames et elle avaient confectionnées et ajouta par dessus la lourde cape de velours noir qui sacrifiait à la tradition des mages.
Elle ôta les quelques bijoux qu'elle portait d'habitude et retira avec répugnance les gants de soies qui protégeaient la pierre.
Elle jeta un coup d'œil dessus et en trouva le cœur étrangement agité. Elle haussa les épaules, supposant que sa propre anxiété agissait inconsciemment sur l'artefact vivant.
Raistlin dénoua le cordon qui retenant sa longue crinière et la brossa rapidement. Il l'étala sur les épaules de la magicienne et jugeant l'effet satisfaisant, n'estima pas nécessaire d'ajouter de quelconques bijoux dessus.
Dès que Pyra fut apprêtée, l'archimage et les autres femmes s'habillèrent à leur tour.
On toqua à la porte des appartements de la reine.
Le sénéchal entra sur son ordre et s'inclina.
- Majesté ? Tout est prêt. Nous devons être à la salle du trône dans dix minutes.
- Nous sommes toutes prêtes, sénéchal...
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Striker se fendit d'une sourire avide. Tout était prêt. Il n'y avait plus qu'a attendre...
Le sourire de l'ex-Garde Noir se figea et disparut soudain.
Ses mains se mirent à trembler.
Pyra passa devant lui et ne lui jeta pas un regard.
Lorsque ces dames se furent éloignées, Vicero étaient plus pâle qu'un cadavre...
Pour la première fois, un doute l'envahit.
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Tanis, Caramon, Dalamar et Rivebise, Dalérion et ses hommes, les survivants de la Garde noire, les enfants, tous attendaient avec impatience de voir le couronnement commencer.
Les dames entrèrent dans la petite pièce attenante à la Salle du trône et par où ils entreraient. Il avait été décidé, au grand dam des Conseillers, qu'en plus des proches parents de la Reine, ses amis seraient Témoins.
Dans la Salle, les gens du commun attendaient avec une impatience croissante de voir, enfin, une reine digne de ce nom monter sur le Trône...
Ces messieurs restèrent sans voix devant la débauche de soies et de brocards que leurs épouses portaient. Mais plus que n'importe qui d'autre, en dehors de Pyra qui était tout simplement stupéfiante, c'est Raistlin qui les estomaqua.
Pyra l'avait, contre son avis, forcée à revêtir une robe bleue outremer, si échancrée qu'elle en était presque indécente qui lui dégageait les épaules et une bonne partie de la poitrine, le tout était rehaussé d'une débauche de dentelle vaporeuse et brumeuse qui retombait en deux petite lignes de neiges dans le dos et qui finissait leur course sur l'ourlet de la traîne. Les cheveux de l'archimage étaient retenues par une résille d'or et deux cabochons d'émeraude pendaient à ses oreilles. Elle était maquillée et le cosmétique atténuait le couleur dorée de sa peau en la faisant paraître plutôt bronzée...
Dalamar eut besoin de quelques secondes pour se souvenir comment respirer.
Tanis mit un instant avant de détourner son regard du décolleté de l'archimage et y fut heureusement aidé par le talon aiguille que sa chère et tendre lui enfonça dans le tibia.
Rivebise faisait la gueule et semblait dégoûté par le spectacle et même sa femme et ses enfants lui jetèrent un petit regard irrité.
- J'ai mal au crâne... Gronda le barbare en guise d'excuse
Caramon était fushia et semblait prêt à casser la gueule à quiconque reluquerait d'un peu trop près son frère.
Très satisfaite de son effet, l'archimage prit le bras de son elfe.
Pyra fit un signe au sénéchal qui ouvrit la porte de la Salle du Trône.
Le cérémonie commença.
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Salom était assis au centre d'un pentacle, suivant les évènements.
- Ma Reine ? Appela-t-il Arasha. C'est quand vous voulez...
Un petit ricanement sinistre lui répondit.
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Sandor, en temps que plus vieux membre de la famille royale encore en vie mena la cérémonie avec toute la pompe que le bon peuple était en droit d'attendre.
La Reine était jeune et vigoureuse, elle dégageait force et autorité, tout un chacun voyait en elle une reine digne des plus grande.
Sandor referma sur ses poignets les menottes d'or qui symbolisaient sa charge puis ajouta le lourd collier et les chaînes qui lui enserrèrent la taille et la poitrine, visible représentation du poids du pouvoir et de l'attachement que la reine devait avoir pour la prospérité et le bien-être de son peuple. Enfin, il posa le diadème d'onyx sur son front.
Une ovation spontanée naquit dans les milliers de gorges assemblées.
Pyra se releva et chacun des Témoins vint lui présenter ses respects.
Ses frères et sœurs vinrent les premiers, visiblement ravis de la voir à ce poste.
Méléria vint elle aussi, et Hariel se tendit lorsqu'elle serra sa sœur dans ses bras.
- Finalement c'est aussi bien... Murmura-t-elle avant de se retirer.
Fiorel et Faeryl, inséparables, purent enfin approcher pour la première fois la sœur qu'ils n'avaient jamais vu et furent soufflé par sa force contenue.
Enfin, ce fut au tour de ses amis.
Raistlin et Dalamar en tête bien sûr, puis Tanis et Laurana la félicitèrent.
Rivebise et Lunedor vinrent en suite.
Pyra reçut l'accolade de la prêtresse avec plaisir, mais fut étonnée lorsque Rivebise imita sa femme.
Ravie que le barbare ait décidé d'enterrer la hache de guerre, elle se laissa faire.
Un cri survint sur sa droite et elle vit Hariel se jeter sur elle.
Une douleur paralysante explosa dans son flanc gauche.
Avec un étonnement teinté d'indifférence, elle porta la main à son côté et la ramena couverte de sang.
Ses jambes se dérobèrent sous elle.
Hariel tenta de la rattraper.
Estéhaulan couru vers elle.
Dalamar et Raistlin étaient totalement figés de stupeur.
Le rictus de pure haine de Rivebise était visible de tous.
La dague ensanglantée qu'il tenait à la main tomba au sol avec une résonance cristalline.
Pyra toucha terre.
Quand 'Lan parvint près d'elle, il était trop tard, la Reine était morte...
Le jeune homme souleva le cadavre dans ses bras, la suppliant d'ouvrir les yeux, de respirer.
Une main se posa sur l'épaule du jeune homme.
En larmes, Raistlin se pencha vers lui.
- C'est finit... Murmura-t-il.
'Lan le regarda, refusant de comprendre.
Un cri de bête blessé franchit ses lèvres.
Sharn et Eka firent écho à sa souffrance.
Le peuple se figea d'horreur.
Dans les abysses, Takhisis triomphait.
Varune était effondrée sur son trône de cristal et pleurait.
Sandor sanglotait.
La lueur rouge qui obscurcissait les yeux de Rivebise disparut.
Il jeta un regard circulaire autour de lui, leva sa main poissée vers son visage et constata le sang qui la souillait.
Ses yeux tombèrent sur Pyra.
Avec horreur, il se rendit compte de son geste.
Lorsque Myraël lui enfonça la dague qui avait tué sa mère dans les reins, il ne réagit pas...
2 ème Epoque : Chapitre XXVI
Rencontres
Pyra frissonna.
Elle resserra un peu sa robe autour d'elle et Dalamar lui jeta un petit regard intrigué.
Elle se détourna et reboucla le ceinturon de Koran pour ce donner une contenance.
- Allons-y Dalamar. Vint à son secours Raistlin.
- Mais...
Raistlin lança un regard froid à son ami qui finit par laisser courir.
Les trois mages rejoignirent les autres.
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Ripper faisait les cent pas.
Il devait attendre que les renforts du Régent arrivent, mais ca l'agaçait particulièrement. Il n'avait pas besoin d'aide, mais devait se plier aux exigences du crétin...
Pour ce changer les idées, il se décida a aller voir Shandra. La gamine l'amusait toujours autant
- Suivant ! Brailla-t-elle.
Taradon s'avança et ce mit en position de combat.
Hariel se rapprocha, intrigué.
Jawad se jeta sur Shand qui l'évita d'une rotation du bassin et en profita pour lui coller une grosse claque sur les fesses.
Le Garde revint à la charge et cette fois ci la jeune fille lui piqua un de ses bracelets.
- Mouais... j'espère que tu n'a pas payé ce bracelet trop cher, il est allié avec du cuivre...
Vexé, le Garde lui sauta à nouveau dessus sans réfléchir.
Shandra s'effaça. Le Garde se cogna contre la branche basse vers laquelle l'adolescente l'avait attiré et il tomba au sol avec un bruit de batterie de cuisine qui s'effondre.
Un tonnerre d'applaudissement naquit spontanément des spectateurs.
Bon joueur, Taradon s'inclina devant le jeune fille qui lui planta un gros baiser sonore sur la joue.
Le Garde rougit furieusement et Shand ce fendit d'un magnifique sourire plein de fossettes.
Ripper se prit le front dans la main et secoua la tête avec un petit rire.
Décidément, la fillette ressemblait trop à une sienne sœur dans ses attitudes provocatrice. Des soupçons nouveaux lui effleurèrent l'esprit.
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Les archimages avaient adoptés un bon galop qui dévorait les kilomètres et regagnèrent rapidement leurs campement.
Soudain, Pyra arrêta sa jument et tira Koran.
Raist et Dalamar s'arrêtèrent.
- Qu'y a-t-il ?
- Vous n'entendez pas ?
Les deux archimages tendirent l'oreille. Après quelques secondes, ils distinguèrent les bruits caractéristiques d'une lutte.
- Sharn et Eka disent que ce sont de simple brigands. Mais ils sont nombreux...
- Allons leur donner un coup de main... Soupira Dalamar.
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Striker fit signe à ses hommes. Salom ouvrit le Couloir devant eut. Ils entrèrent dedans et le passage se referma, les emportant jusqu'à la surface.
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Pyra lança Lance d'Acier au galop et fondit sur les assaillants, tel un noir faucon aux ailes de gueules sur des souris...
Elle claqua un brigand du plat de la sa lame et lança un sort de sommeil sur deux autres qui ferraillaient d'importance contre Laurana.
Raistlin balança paresseusement quelques boules de feu, imité bien vite par Dalamar.
L'arrivée inopiné de trois robes noires eut sur les brigands l'effet escompté et ils se carapatèrent au plus vite, bien que très largement supérieur en nombre.
Dalérion salut l'arrivée de son petit frère par une grande claque dans le dos de Rivebise qui encaissa le coup en grimaçant.
Tout le monde rengaina ses armes et on fit le compte des blessés.
Quelques coups d'aiguilles plus tard, Tika et Pyra avaient réparées les blessures et tout le monde se mettait en selle.
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Exers referma son grimoire.
- Bien, tu fais de gros progrès dis-moi...
Palin eut une moue dubitative.
- Je ne comprends pas. Vous nous avez fait prisonnier, et pourtant, vous entraînez mes frères et Shand au combat au combat. Moi et Myraël à la magie, et Sypher s'arrache les cheveux à aider Shand à contrôler son don d'élémentaliste... Je ne comprends pas....
L'elfe soupira.
- Je ne comprends pas moi même. J'ai une mauvais impression... Une impression de danger. Approche.
L'adolescent se pencha en avant et Kilwan lui ôta son collier.
- Voilà. Je voudrais aussi que tu fasse comme Shandra et que tu enlève ta robe d'apprenti mage. Mets des habits normaux...
- Pourquoi ?
- Je te l'ai dit. J'ai un mauvais pressentiment. Je suis peut-être alarmiste pour rien, mais il ce pourrait que cela te sauve la vie.
L'elfe hésita un instant. Ripper entra.
- Baxter leur a donné...
Exers acquiesça de la tête et tira la dague de Palin de sous sa robe et la lui tendit.
- Tiens, planque la quelque part. Baxter à donné des armes à ceux qui savent s'en servir...
Palin, totalement ébahi, ramassa la dague et la glissa dans son fourreau de poignet.
Il se rembruni.
- J'es père que les choses ne vont pas aller aussi mal que vous le présenter...
- Nous l'espérons aussi, Palin. Nous l'espérons... Confirma Ripper, très sombre.
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Dalérion fit signe à ses hommes qui ralentirent. Les autres les imitèrent.
- Il est plus de midi. Nous devrions manger un petit quelque chose et laisser un peu de repos aux chevaux.
- Je croyait que Pyra s'occupait d'eux ?
- Je fatigue moi aussi ! Grinça la magicienne.
Le barbare haussa les épaules et mis pieds à terre.
Tika et Laurana envoyèrent d'autorité leurs époux à la recherche de bois pour le feu et se mirent à la marmite.
Pyra s'écarta un peu pour réfléchir.
Sa mine était si sombre que Lunedor s'en inquiéta.
- Qu'est ce qu'elle a. Demanda-t-elle à Raistlin.
L'archimage tourna vers elle les prunelles dorées qui la faisait toujours frémir.
- Elle a eut de mauvaises nouvelles, mais elle ne veut pas en parler...
- Tu devrais essayer de la convaincre Raistlin. Elle a plus confiance en toi qu'en n'importe qui d'autre.
L'archimage eut une petite moue peu convaincue.
- Elle n'a pas confiance en grand monde, Lunedor. Et je la comprends...
- ???
- Etre trahis par un proche et un parent, ce n'est jamais sympathique.
Dalamar hoqueta.
- Elle t'a finalement raconté !
- On a eut une petite discussion de femme à femme, il y a quelques nuit. Expliqua l'homme avec un sourire ambigu. D'ailleurs il faudra que nous aillons une petite conversations touts les deux.
- A quel propos ?
- A propos de la descendance de Pyra...
- Quelle descendance ?
- Justement...
L'elfe haussa un sourcil mais n'ajouta rien sur le sujet.
- Va lui parler, Shalafi !
- Tes désirs sont mes ordres, mon amour... Badina l'archimage.
Dalamar s'empourpra sous le petit nom et Lunedor s'enfuit en courant, les oreilles en feu.
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Striker sortit du Couloir qu'avait ouvert Isander;
- Eh bien, dis moi ! Tu as fais de sacré progrès ! Quelques minutes au lieu d'une heure !
- J'ai eu le temps de travailler pendant notre exil forcé. Répliqua l'homme en haussant les épaules.
Vicero se glissa vers l'entrée de la grotte.
- Leur camps est là-bas. Nous allons attendre la tombée de la nuit pour attaquer...
- Si tu veux...
- Tu n'as pas l'air très enthousiaste Raël.
Renfern haussa les épaules.
- Franchement, je m'en fout. N'eusse été la loyauté que je te dois, je ne serai pas venu...
Striker grimaça.
- En quel bel estime tu me tiens.
- Tu es un tueur et un sadique. Vicero. Le temps ne t'a pas amélioré. Je te dois la vie, alors je te suivrai. Mais ne compte pas sur moi pour tuer...
L'ex-chef de la garde rougit violemment puis pâlit.
- Je ne te retiens pas...
- Je paye ma dette. Mais ne compte plus sur moi après ca.
Striker grinça des dents.
- Très bien, je m'en rappellerai...
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Raistlin eut peine à retrouver Pyra.
La magicienne s'était enfoncée dans la forêt, et seules les indications mentales d'Ekalaka lui permirent de la retrouver.
La jeune femme était assis au pied d'un arbre, roulée en boule, la tête sur les genoux et elle fredonnait doucement une vieille balade.
L'archimage s'accroupit devant elle.
Eka et Sharn jetèrent à l'homme un regard inquiet et il les rassura d'un caresse sur la tête.
Les deux familiers s'éloignèrent.
- Ca ne va pas ?
- Si, si...
- C'est ce que t'as dit Valoran ?
- ...
- Pyra... je ne peut pas t'aider si tu ne dis rien !
- Je n'ai rien à te dire. Tu ne sais pas ce que cela signifie pour moi...
- Non, je ne sais pas. Et j'aimerai assez que tu m'expliques.
La magicienne releva le nez et fixa un long moment l'archimage.
- Quand j'ai quitté Varune... En fait, c'était dix mois après...qu'il...
- Oui, je vois. Coupa bien vite l'homme en sentant la réticence de la jeune femme.
- J'était très jeune. Je ne savait pas quoi faire. Et tout de suite après...je voulais mourir...
- Qu'est ce qui t'en a empêché ?
- Trois choses.
- ?
- Sandor, mon grand oncle et mon maître mage. Samaël, qui m'a soigné physiquement...après. Il est resté trois mois sans bouger près de moi.
- Trois mois ! Mais c'est pas possible ça !
- C'est un dragon, Raist...
Un regard exorbité lui répondit.
- J'ai passé trois mois entre les pattes avant d'un dragon qui me berçait nuit et jour...
- Je vois...et la troisième chose.
- Mon bébé.
- Ton ...???!!!!
- IL m'avait mise enceinte. Et je n'ai pas pu me débarrasser de l'enfant. Je suis parti dès qu'il est né...
- Oh, Pyra...
- Je ne sais même pas comment il s'appelle, ni même si c'est une fille ou un garçon. Il vient d'avoir vingt-cinq ans, et je ne l'ai jamais vu...
Une larme coula sur la joue de la jeune femme.
- Je suis désolé...
- C'était il y a longtemps.
- Et ce que t'a dit Valoran ?
Pyra secoua la tête et se releva. Raistlin l'imita.
Elle marcha quelques mètres et se retourna vers Raistlin.
- Dit , approche un peu...
Intrigué, le mage obéit.
- Tourne toi.
La magicienne tirailla un peu sur la robe et l'ajusta sur les hanches de Raistlin.
- Mais dis-moi, tu t'empâtes ! Tu n'arriveras bientôt plus à rentrer dans tes pantalons si ca continue...
- PYRA ! S'insurgea l'homme.
- S'il te plait, Raistlin. Ce que m'a dit Valoran ne regarde que moi.
- Si tu veux. Lui sourit l'archimage. Mais n'oublie pas, si tu as besoin d'une épaule...
- Je sais. Toi et Dalamar serez toujours là. Je voudrais rester un peu seule si tu veux bien.
- Bien sûr. Ne tardes pas trop tout de même.
Pyra déposa un léger baiser sur les lèvres pales de l'archimage.
- Ne t'inquiètes pas...
Raistlin rejoignit les autres.
- Comment va-t-elle ? Demanda Lunedor.
- Ca va aller.
- Sûr ?
- Absolument.
L'archimage fronça les sourcils
- Dites ? Demanda-t-il à la cantonade.
Une douzaine de regard convergèrent vers lui.
Il se retourna et ajusta sa robe sur ses fesses.
- Vous trouvez que je m'empâte vous ???
Léon (c'est comme ça que je vais baptiser mon kiwi nain) passa en skateboard.
Dalamar ricana.
- Tu es parfais. Et puis, j'aime pas dormir sur le parquet...
- DALAMAR ! S'offusqua faussement l'archimage.
2 ème Epoque : Chapitre XXVII
Séparations
La nuit tombait lorsque les héros de la Lance et leur petite troupe hétéroclite atteignit la mer.
Tanis mit pied à terre et fit signe aux autres de venir l'aider à monter les tentes. Pyra les arrêta.
- Ce ne sera pas nécessaire... Le bateau ne mettra que quelques minutes à arriver...
- Ha bon ? Comment tu va l'appeler ? Y a rien dans le coin que te signale !
La magicienne se fendit d'un sourire énigmatique, ôta sa robe et entra dans l'eau.
- Joli... murmura Dalamar.
Raistlin lui colla une claque sur la nuque.
- Que je ne te prenne pas à reluquer les autres femmes. Répondit de même l'archimage.
Pyra leur jeta un regard irrité et les deux hommes se turent. La magicienne sortit un petit coquillage d'une bourse et souffla dedans. Le bruit était désagréable et nombreux furent ceux qui firent la grimace.
- Eh bien ? S'impatienta Caramon après quelques minutes.
- Un peu de patience... Lui enjoignit Pyra.
Elle ressouffla dans son instrument étonnant et patienta encore.
Un elfe aquatique sortit de l'eau près d'elle.
- Bonjour petite sœur...
- Bonjour Phandael. Comment vas-tu ?
- Bien, bien. Dis moi, c'est le défilé en ce moment ! Hariel est passé ici il n'y a pas une semaine...
- Je sais. Il est déjà retourné à Varune ?
- Il était encore sur la plage ce matin.
- Il faut que nous le rattrapions. Expliqua Varzil qui s'était rapproché.
- La politique varunoise est trop touffue pour moi rit l'elfe marin. Je ne veux pas savoir ! Le bateau sera là dans une petite heure.
- Merci petit frère. Le remercia Pyra.
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- Salom, c'est quand tu veux...
Isander traça un pentacle sur le sol poussiéreux de la caverne et s'assit à l'intérieur.
Les trois autres ex-Garde reculèrent et patientèrent en silence.
Une lueur verdâtre, malsaine naquit à l'intérieur du cercle d'invocation et s'enroula autours de l'homme.
Salom lia l'apparition à son ordre et attendit les instructions de son chef.
- fais le posséder les gardes de Hamelet. Qu'ils arrêtent les Gardes. Et n'oublie pas de spécifier un traitement de faveur pour les porteurs de robe...
Isander répéta les ordres de Striker aux démons et attendit.
Un frémissement dans le nuage verdâtre se fit.
- Il sont d'accord, mais ils demandent les âmes des possédés en payement...
- Accordé !
Ils patientèrent encore un instant.
Salom se leva et effaça le pentacle du bout du pied.
La brume sortit de la caverne et se glissa en silence dans le camp de Ripper.
Un soldat la repéra. Intrigué, il s'approcha. La brume glissa autour de lui, remonta autours de ses jambes, l'empêchant de bouger? Quand l'homme ouvrit la bouche pour crier, la vapeur entra dans sa gorge. Le soldat se débattit un instant, puis tout fut terminé.
Le démon nouvellement incarné ramassa la lance qui était tombée au sol et se mit en quête de nouvelles victimes.
En une heure, tous les soldats étaient passés sous le contrôle de Striker.
- Bien, allons y ! Informa-t-il ses hommes. J'ai hâte de revoir ce cher Hariel...
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- C'est hors de question, Sélianna ! Nous sommes mortes je te le rappelle ! nous ne pouvons quitter la nécropole !
- Kamara le peut, et toi aussi ! Il faut les prévenir !
- C'est non...
- Grand-mère... Il vont ce faire tuer !
- Certains vont mourir, c'est inévitable. Mais les autres vivront. Tes enfants doivent se retrouver la-haut. Il leur sera nécessaire de faire front commun ici. Tous griefs devra être effacé avant qu'il ne posent les pieds à Varune.
Sélianna fit un effort méritoire pour reprendre son calme et une petite lueur rusée se fit jour au fond de ses yeux.
- N'y pense même pas ! Il n'est pas prêt ! Et j'ai d'autres projets pour lui.
Sélianna soupira.
- Estéhaulan est tout de même mon petit fils ! Il faut bien qu'il sache ce qui attend sa mère !
- Il ne guère être pressé de savoir qui est son père, va. Et de toute façon il est trop occupé par la perspective de rencontrer Dévadoris et les attentions de Samaël.
- C'est encore toi n'est pas ? Demanda Merine.
- Samaël méritait que quelqu'un prenne soin de lui...
- Certes, mais de là à lui coller un bâtard dans les pattes...
- C'est justement Siona. La fille de Déva régnera ici. Il fallait bien se débrouiller pour que 'Lan ne soit pas jaloux de cette fonction. Et Sandor ce fait vieux. Il m'a plusieurs fois demandé à rendre son poste. 'Lan sera bientôt prêt mais il lui faudra un soutient fort. Et à eux trois ils remettront l'Empire sur des bases plus saines. Le sang neuf qu'ils apportent n'en sera que plus fort !
- La FILLE de Dévadoris ???
- Elle s'en occupe.... Sourit Varune avec un sourire mystérieux.
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Poussé par la brise que Dersandre avait appelé, la lourde mahonne fendait l'eau bien plus vite que Rivebise et Tanis n'avait jamais vu un navire faire voile.
- Combien de temps ?
- Une douzaine d'heure. Nous serons là-bas pour demain midi, Caramon. Relaxe ! Tu retrouveras bientôt tes rejetons...
- Et s'il sont partis ?
- Nous serons sur le territoire de Varune, la magie de Varune y est prédominante. Les rejetons de la lignées peuvent l'utiliser pour ce contacter à distance.
- Mais voudra-t-il t'écouter ? Et si....
- Pitié, pas toi aussi !
- Mais... Ca suffit je te dis ! Nous verrons quand nous y serons !
- T'es de mauvais poils, toi...
- J'ai beaucoup de soucis.
- Si je peux faire quelque chose...
- Oui, empêche Tanis et Rivebise de venir me gonfler toutes les cinq minutes !
Caramon lança un regard madré à la jeune femme.
- Je verrais ce que je peut faire...
- Je t'en serrais infiniment reconnaissante.
Caramon s'éloigna, aussitôt remplacé par Raistlin et Dalamar.
- Pyra ? J'ai discuté de ce que tu m'avais demandé avec Dalamar...
- Et ? Demanda la magicienne en coulant un regard appréhensif à l'elfe.
- C'est d'accord.
- Vrai ? Murmura-t-elle.
Les deux hommes hochèrent la tête.
Pyra leur sauta au cou et leur colla un gros baiser sur la joue à tous les deux.
- Et puis on a bien réfléchis tous les deux... Continua Raistlin. Shandra est grande, et ca commence à nous manquer de ne plus avoir de bébé à s'occuper... Tu pourra m'aider pour le sort ?
Pyra ouvrit de grands yeux ronds avant d'éclater de rire.
- Mais bien sûr... Quand veux-tu ?
- Ben, on va d'abord s'assurer de ton cas, et on pourra voir ca après ? Qu'est ce que tu en pense ?
- Ca me va.
- On commence tout de suite ? Demanda ingénument Dalamar en prenant ses deux amis par la taille et en gagnant l'une des cabines.
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Ripper se réveilla en sursaut. Quelque chose n'allait pas et il ne pouvait mettre le doigt dessus. Il se rhabilla bien vite et sortit de sa tente.
Baxter lavait sentit aussi quelque chose car il revint bien vite son chef.
- Où sont les soldats ?
- Je ne sais pas... Lebannon cherche le capitaine Rif et les amoureux sont en train de débarrasser les enfants de leurs chaînes...
Shandra et Palin sortirent les premiers de la tente des prisonniers.
- Que ce passe-t-il ?
- Nous ne savons pas Shandra. Mais je crois qu'il serait judicieux que vous vous prépariez à quelque chose. Prévenez les autres. Et n'hésitez pas à fuir en cas de ....
- HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!!
Un horrible cri de douleur liquéfia les entrailles des deux Gardes. Apher et Exers sortirent de la tente des enfants.
- C'était Lebannon. Murmura Kilwan d'une voix blanche.
Le capitaine Rif sortit de derrière le couvert d'une tente et s'approcha à grand pas de Ripper. Chelinox apparu à son tour en courant et secoua le capitaine. Une dague couverte de sang s'enfonça dans l'œil du nain sans la moindre sommation.
Le corps de Floyd se convulsa une fois et glissa au sol. Rif le suivi, lapant le sang qui s'échappait de la plaie. Deux autres soldats le rejoignirent.
- Mon dieu ! Murmura Shandra en désignant un petit groupe de soldat.
Horrifié, Ripper et Baxter virent plusieurs soldats déchiqueter le cadavre de Lebannon et l'ingurgiter avidement.
Sypher et Hicks rejoignirent les autres, les enfants sur les talons.
- Nous sommes encerclés... Taradon...Il c'est fait avoir en essayant de fuir vers la mer. Deux enfants ont été capturés...
- ILS LES ONT TUES ?!
- Non, juste fait prisonnier.
- C'est déjà ça... Shand, Palin, rassemblez les enfants, nous allons essayer de faire une percée. Profitez en pour fuir...
- C'est une île, Ripper. On va pas aller bien loin ! Remarqua Shand.
- C'est bourré d'anfractuosités. Cachez vous dedans. Et si vous le pouvez, essayez d'atteindre l'artefact de l'autre côté de cette crête...
- Mais!
- Shandra Majere ! J'avais juré que personne ne vous ferez de mal, je vous ai peut-être enlevés, mais ma parole ne sera pas déniée. Allez !
- Bien Ripper...
Palin et Shandra rentrèrent sous la tente des enfants et prévinrent les autres.
Exers et Apher tracèrent un cercle de protection et se préparèrent à attaquer les démons qui les encerclaient.
Ripper se connecta à la terre et donna les meilleurs chemins aux enfants qui se regroupèrent. Toute la famille Majere se pressa contre le bord de la protection, prête à fuir.
Les elfes abaissèrent la barrière et les enfants coururent. Concentrés aussi profondément qu'ils le pouvaient pour contenir les monstres, les elfes laissèrent le soin de leur protection au autres Gardes. Quelques enfants hurlèrent, rapidement rattrapés par les démons. Vite assommés, ils étaient traînés vers l'Allée.
Shandra s'arrêta de courir et retint Palin par la manche. Elle lui désigna un petit trou dans les rochers.
- Ici...
- On est pas assez loin !
- Ca suffira.
- Où sont les autres ?
- Je ne sais pas. On a été séparés.
- Il faut les retrouver !
- Il faut être libre !
Palin fixa un instant Shandra dans les yeux.
- C'est ma famille ! Supplia-t-il presque.
Avec un juron, Shandra lui décocha un grand coup dans le plexus solaire qui l'envoya bouler au sol. Elle agrippa le jeune homme par la tunique et tira. Myraël vint l'aider, et a eux deux, ils parvinrent à le glisser dans la petite grotte. Toussant et crachant, luttant pour retrouver son souffle, Palin vit Shandra agripper les bords de la grotte et tirer. A sa grande surprise, l'entrée de la caverne se referma, ne laissant subsister qu'une légère fente qui leur apportait de l'air frais.
Haletante, Shandra s'écroula près de Palin et serra Myraël contre elle. Plusieurs enfants passèrent devant la grotte, poursuivit par les soldat d'Hamelet. Pendant plus d'une heure, la partie de cache-cache se poursuivit, rythmiquement marquée par les hurlements de terreur des enfants et les cris de douleurs des Gardes. Shandra pressa ses mains sur ses oreilles. Palin l'imita, soudain plus désireux du tout d'argumenter avec la jeune fille...Au bout de quelques heures, tous les bruits se turent.
Epuisés les deux enfants s'endormirent.
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Striker était ravis. Tous les enfants avaient été attrapés et reposaient en travers des selles des soldats d'Hamelet. Six des neuf Gardes avaient été capturés vivant et attendaient son bon vouloir.
Les quatre ex-gardes sortirent enfin de l'Allée. Le Capitaine Rif, le regard vide, son plastron couvert de sang séché tenait Ripper a genoux, le visage écrasé contre le sol. Striker lui releva violemment la tête.
- Bonjour mon neveu...Heureux de te revoir. Murmura-t-il en léchant le sang qui coulait du visage du jeune homme.
- Toi...J'aurais dut le savoir...
- Je vois que je t'ai manqué. Ronronna Striker.
- Salopard...
- Emmenez les ! Ordonna-t-il aux soldats.
Les six Gardes furent hissés sur leurs pieds et traînés vers l'artefact.
- Je sais que tu aime particulièrement cet endroit. Magnifique pour y finir sa vie n'est ce pas.... Attachez les. Continua-t-il en désignant les gros rochers qui encadraient le cercle d'onyx.
- Qu'est ce que tu va faire ?
Vicero sourit.
- Je n'ai pas particulièrement apprécié ce que tu m'as fait il y a vingt cinq ans....
- Et ce que tu as fait à Déva alors ! J'ai eux tord d'avoir pitié...
- Je vois, ca ne t'as pas suffit de me castrer hein ???!!! J'aurais du mourir... Rassure toi, je vais faire preuve de la même mansuétude pour tes hommes et pour toi même. Faites un feu !
Les soldats s'exécutèrent.
- Tu vois, je vais vous laisser là, au soleil... La succession de journées caniculaires et de nuits polaires devraient vous achever bien vite... C'est une question de semaines...Et comme il pleut souvent en cette saison, vous aurez tout ce qu'il vous faut pour boire...
Un frisson parcourut l'échine des Gardes.
- Mais pour toi, j'ai quelque chose de particulier...
Vicero planta sa dague dans les flammes rougeoyantes et attendit quelques minutes.
Presque tendrement, il retira l'arme chauffée à blanc du feu et saisit Ripper par la gorge.
- Avant que tu ne meurt, je veux que tu saches ce qu'est une blessure dont on sait quelle ne guérira jamais, dont la douleur ne disparaît jamais totalement, une blessure à la fois invalidante et honteuse. Répugnante à voir et vivre. Je veux que tu vois ta propre déchéance dans les yeux de tes hommes. Attachez le à l'artefact !
Rif hissa Ripper sur le cercle d'onyx.
Ecartelé entre les cordes de cuirs qui le retenaient, Ripper respirait par à-coups.
Un sourire mauvais aux lèvres, Vicero s'approcha de lui et le tira par les cheveux. Avec lenteur, il approcha sa dague du visage de son neveux.
L'arme brûlante l'enfonça dans l'orbite gauche du jeune homme.
Un hurlement atroce déchira l'atmosphère et s'arrêta net.
Striker lâcha l'homme évanoui.
- Maintenant nous sommes quittes... Renfern ?
Raël releva les yeux. Le teint vert, jeta un regard horrifié et dégoûté à son ancien ami.
- Tu es complètement malade...
Striker lui sourit et lui enfonça la dague entre les côtes. L'homme s'effondra sans un son.
Vicero lâcha un rire fou.
- Allons y....
Isander referma sa robe autour de lui et jeta un regard effrayé à Vandover.
Guère plus rassuré, son collège se rapprocha de lui.
- Ne faisons pas attendre le Régent. Caqueta encore Vicero.
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Pyra passa une main sur son ventre et posa sa tête sur le torse de Dalamar.
- Alors ?
- Je crois qu'on pourra s'occuper de ton cas dans la matinée, Raist...
- Qui est...?
- Aucune idée, Dalamar.
- Je peux regarder si tu veux.
- Pas question ! je ne veux pas le savoir avant qu'il soit né...
- Il ?
- C'est un effet de style Raist...
Les trois mages se collèrent les uns contre les autres.
Allongée entre les deux archimages, Pyra fixait le plafond. Le bateau tanguait et elle entendait les pas des autres sur le pont. Fermant les yeux, elle se concentra sur la petite étincelle de vie qui grandissait lentement. D'une pensée, elle l'effleura doucement et l'enveloppa dans un voile de pur amour.
2 ème Epoque : Chapitre XXVIII
Retrouvailles
Caramon cogna bruyamment à la porte de la cabine et les trois mages se réveillèrent.
- On débarque dans une heure !
- Remercie Damon pour nous Caramon !
Raistlin bailla et entreprit de démêler ses membres de ceux de ses collègues. Pyra se leva à son tour et Dalamar resta à paresser, allongé sur la couchette.
- Tu nous aide ?
L'elfe s'étira et se leva à son tour. Il attrapa au vol la robe que lui lança Raist.
- Qu'est ce que tu veux que j'en fasse ?
- Range la. Pyra va me prêter une des siennes. Je doute que tu apprécie l'idée de me voir me balader dans des vêtements trop petits...
Dalamar secoua la tête avec amusement et s'habilla.
Les trois mages s'assirent et se prirent les mains.
- Dalamar, tu nous ancres, Pyra va servir de "modèle" et je lance le sort...
- Si tu veux...
Les trois mages incantèrent ensemble et l'air vacilla autour de Raistlin.
- Piouuuuu ! Ca me fait toujours un de ces effets.... Se plaignit une voix nouvelle de soprano.
Pyra gloussa.
- Je suis sure que Dalamar ce fera un plaisir de t'aider à retrouver tes habitudes... Je vais aller calmer ton frère avant qu'il ne débarque ici comme un taureau furieux...
- Et prépare les au choc aussi...J'en connais qui vont faire une drôle de tête ! Ajouta Dalamar en enlaçant Raistlana.
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Apher s'éveilla le premier. Sa tête lui faisait mal et des crampes douloureuses tiraillaient ses muscles. Il chercha à s'étirer et sentit la pierre aiguë lui rentrer dans le dos. Il hoqueta et ouvrit les yeux.
Un instant de panique lui ôta tous ses moyens. Il voulut crier mais le bâillon que lui avait posé Isander l'empêchait d'émettre le moindre son.
Exers bougea près de lui et il le fixa des yeux. Kilwan était en aussi mauvais état que lui, mais au moins, il était vivant.
Exers fit signe de la tête vers l'artefact de pierre et, non sans répugnance, Sirdal tourna la tête vers Ripper.
Le Chef de la Garde Noire n'avait toujours pas repris conscience, mais les petits gémissements qu'il émettait rassurait au moins sur sa survie. Du sang noir gouttait de son visage sur son torse dénudé et souillait le corps tremblant de fièvre.
Apher tirailla sur les lanières de cuirs qui l'entravaient et parvint à relever la tête de quelques centimètres.
De l'autre côté de l'anneau d'onyx, Baxter et Sypher se débattaient également. Hicks ne bougeait pas et à cette distance, Sirdal ne pouvait distinguer si la poitrine du demi-elfe se soulevait ou pas.
L'elfe laissa retomber sa tête.
S'ils n'obtenaient pas de l'aide, et très vite, ils appartiendraient bientôt au passé.
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Pyra sortit de la cabine en rigolant, plus heureuse qu'elle ne l'avait été depuis bien longtemps. Elle passa discrètement une main sur son ventre et sourit plus largement. Varzil lui jeta un petit regard interrogatif et la magicienne lui fit signe de ne rien dire. L'assassin acquiesça d'un battement de paupière et la félicita d'un hochement affectueux du chef. Pyra lui répondit d'un clin d'œil et alla voir Lance d'Acier.
Elle brossait énergiquement la jument lorsque Rivebise et Tanis revinrent à la charge.
- Mais qu'est ce qu'ils fichent ?
- Que veux-tu que deux adultes consentants fassent dans une chambre ? Répliqua Pyra avec une moue moqueuse.
Tanis eut un geste horrifié.
- C'est monstrueux...
- Nous arrivons bientôt de toute façon. Changea de sujet la magicienne en sentant la bulle de magie morte entourer le navire. Nous pourrons débarquer dans un petit quart d'heure.
- Pyra ?
- Dersandre ?
- Que vas-tu faire ?
- Pour ?
- Le trône...
Dévadoris soupira.
- Je vais réclamer le trône pour moi, comme j'en ai le droit, puis j'abdiquerais et remettrait la couronne à la femme de la lignée que j'estimerai la plus à même de remplir ce rôle...
- Méléria va te le contester.
- Les erreurs de procédures viennent de son fait, pas du mien. Devant le tribunal du Conseil, c'est elle qui sera en tort. Elle ne m'a pas fait prévenir de la mort de notre mère...
Lunedor s'interposa.
- Et nos enfants !!!
- Du calme Lunedor. A partir du moment où la couronne sera portée par Dévadoris, le contrat entre Hariel et Hamelet sera automatiquement dissous. Hariel n'aura alors plus aucune raison de continuer. Dans un mois au pire vos enfants vous seront rendus.
- UN MOIS !
- Il faut quinze jours pour descendre à Varune. Je compte comme si Hariel et ses hommes étaient redescendus et que ne puissions par les rattraper avant...
Laurana soupira d'exaspération.
- Ne fait pas cette tête Laurana, tu retrouvera ton petit monstre bien assez tôt. Confirma un soprano inconnu.
La princesse elfe releva le nez et sentit sa mâchoire descendre de trois centimètres.
- Azrmldsr !??!!?
Rivebise et Tanis étaient muets de stupeur et un énorme sourire ornaient les visages de Tika et Caramon.
- Maismaismaismaismaismaismais.........Parvint à articuler Lunedor.
- Ben maintenant, vous comprenez comment, ou plutôt d'où est née Shandra... murmura Dalamar en lançant un regard affectueux à son maître.
Varzil tourna un instant autour de Raistlin.
- Mazette ! J'aimerai bien connaître ce tour !
Il appuya un doigts sur les flotteurs de l'archimage qui lui colla une claque devant son effronterie.
- Et c'est des vrais ! C'est un déguisement ?
- Du tout. Expliqua Raistlana. Dans certaines circonstances, je me sens mieux en femme et comme nous allons devoir aller à Varune, ça ma semblé une bonne idée.
- A savoir ? S'enquit Tanis qui se remettait doucement de sa surprise.
- Varune est une société matriarcale, demi-elfe. Expliqua Dersandre. Une femme y sera toujours mieux considérée et mieux écoutée qu'un homme. Fut-il magicien...
- Oh...Je vois...Mais...Ca te gène pas ? Je veux dire... Le demi-elfe rougit.
- Ce qui me gène surtout, c'est d'avoir à me réhabituer à un corps masculin après. C'est si lourd et disgracieux par rapport à ça ! Expliqua Raistlana en faisant glisser ses mains sur ses flancs.
- Heu, Raistlin...
- Raistlana... Le repris l'archimage.
- Raistlana. Temporisa Tanis devant la nouvelle idiosyncrasie du jeune homme. Tu as un physique heu...stupéfiant sous cette...forme, mais il serai peut-être judicieux d'un peu plus la couvrir...
- C'est pour ca que je suis là... Répliqua l'archimage en haussant les épaules ce qui fit ballotter ses appâts sous le nez du demi-elfe qui ne put retenir un petit regard en coulisse dans le décolleté de la chemise.
Pyra eut un petit rire et lança un petit paquet à l'archimage qui l'attrapa au vol et retourna vers sa cabine sur un délicieux retroussis d'ourlet de sa courte, très courte chemise.
Tanis eut un petit sourire vers Dalamar.
- Là, je comprends mieux...
- N'est ce pas... Mais tu sais, il est aussi délicieux en homme, hein ! Ne put s'empêcher d'ajouter l'elfe.
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Shandra frémissait. Myraël encore endormis dans ses bras, la jeune fille jeta un regard effrayé à Palin.
- Qu'est ce qu'on fait ?
L'apprenti lança un regard tout aussi déboussolé à sa cousine.
- Je ne sais pas... On ferait peu-être mieux d'attendre encore un peu avant de sortir. Peut-être qu'ils nous cherchent...
- Tu as sûrement raison.
- Essayons de dormir...on sortira à la nuit...
Shandra se rapprocha de Palin.
- Si tu veux.
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- Voilà l'île. Cria Damon.
- Préparez vous a débarquer les chevaux. Commanda Pyra.
- Tu sens quelque chose ? Demanda Raistlin
Pyra lui tendit la main.
- Vois toi-même, c'est bizarre...
Les deux mages se turent et explorèrent les environs mentalement.
- Oui, c'est bizarre... Je ne sens pas les enfants. Juste six vies déclinantes...
- Essaye d'appeler Shand... Proposa Dalamar.
- Je ne peux pas, je ne peux franchir le Mur sans l'aide de Pyra...
- Attends, ta dague...
- Que fais-tu ?
- Ta main. Dalamar, arrive aussi.
Intrigués, les deux mages tendirent la main droite à Pyra qui leur égratigna la paume avant de faire pareil avec sa main. Elle mêla les sangs et prononça quelques mots en varunois.
- Répétez ce que je viens de dire s'il vous plait.
Les archimages s'entreregardèrent mais obéirent.
- Ac tana filia, na Kh'aa.
- Voilà, maintenant la Mur ne sera plus un obstacle pour vous.
- Qu'as tu fais ?
- En gros, vous faites maintenant partit de la famille royale. Pour simplifier, je vous ai adopté comme frères de sang...
- Je vois... Grimacèrent les deux hommes.
Raistlin ferma les yeux et lança un appel à sa fille.
Un sursaut de stupéfaction et une joie intense lui répondirent.
- ELLE EST LA !
- Bien. La calma Dalamar. Allons prévenir les autres et débarquons...
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Shandra somnolait. La chaleur dans cette anfractuosité de rocher la terrassait et elle n'en pouvait plus d'attendre.
Une présence mentale recouvrit l'île et la jeune fille ce fit la plus petite possible.
- 'SHANDRA ?'
L'adolescente resta un instant paralysée de stupeur.
A voix basse, elle articula.
- Papa...
Avec une joie toute enfantine, elle se concentra de toutes ses forces.
- 'PAPA, JE SUIS LA !'
- ' On arrive ma chérie, retrouve nous sur la plage si tu peux...'
Shand piaula de plaisir et secoua rudement Palin qui se réveilla de mauvaise grâce.
- Papa, papa est là ! Je viens de l'entendre....
- Qui ?
- Raistlin, papa est là !
- Oncle Raistlin ? Tu es sure ?
La jeune fille ne répondit pas et concentra ses dernières forces sur l'ouverture de la petite grotte. L'ouverture reprit sa forme originelle et elle revint à Myraël qu'elle secoua à son tour.
- Myraël, ils sont là...
Le petit elfe se réveilla en sursaut et sourit à sa "grande sœur". L'adolescente l'aida à se lever et tous deux dévalèrent aussi vite que possible la centaine de mètres qui les séparaient de la plage.
Plus circonspect, Palin les suivit plus lentement mais se mit à courir dès qu'il reconnu la silhouette familière de son père.
Courant de toute la vitesse de ses jambes, il se jeta dans les bras de ses parents en pleurant tout ce qu'il savait.
Shandra sanglotait dans les bras de ses parents et Myraël était dans les bras de Pyra qui l'avait soulevé de terre et le berçait comme un bébé.
Laurana, Tanis, Rivebise et Lunedor ne purent retenir leur appréhension et coupèrent au plus vite les effusions.
- Où sont les autres ?
Myraël fut le premier à répondre.
- Les méchants les ont emmenés.
- Les méchants ? Questionna Pyra.
- Un grand type aux cheveux noirs, avec une grosse balafre sur la joue.
Pyra pâlit dangereusement.
- Strifer, je crois que les autres l'ont appelé comme ca.
- Striker. Le repris la jeune femme d'une voix blanche.
Raistlin lâcha un instant sa fille et secoua doucement Pyra par l'épaule. La magicienne lui rendit un regard où une authentique panique se le disputait avec une abjecte terreur.
- Mais il est mort. Gémit-elle. Hariel l'a tué il y a vingt-cinq ans.
Ne parvenant plus à se contrôler, elle s'effondra en larme dans les bras de Raistlin.
L'archimage la serra contre elle, craignant un instant que la jeune femme n'arrive pas à surmonter sa peur.
La magicienne repoussa un peu rudement son amie et se releva. Dans son regard, la peur avait fait place à la haine la plus farouche. Elle se dégagea et enfourcha Lance. Sans un mot de plus elle la talonna sauvagement et partit vers la haut de la plus proche crète.
Remettant leurs retrouvailles à un peu plus tard, les autres la suivirent.
Ils la rattrapèrent en haut de la colline, plus blême encore qu'avant.
- Palin, Shand, Myraël. Retournez sur la plage ! Ordonna-t-elle aux enfants.
- Mais ...
- TOUT DE SUITE . Rugit-elle.
Shandra s'exécuta et tira Palin et Myraël par la manche.
- Mieux vaux obéir.. Murmura-t-elle.
Palin hésita à laisser s'éloigner ses parents mais obéit.
Pyra descendit de sa jument et s'approcha de l'artefact.
Un gémissement s'éleva sur sa droite et elle courut vers le rocher.
- Bonté divine. Murmura-t-elle. ILS SONT VIVANTS ! Cria-t-elle en direction des autres.
Dalérion et les jumeaux furent les premiers à réagir.
Ils dévalèrent la colline et rejoignirent la jeune femme qui finissait de détacher le demi-elfe.
- Occupez-vous des autres !
Hicks frémit en touchant le sol. Et murmura quelque chose trop bas pour être audible.
- ..riel..vi...vant....
Pyra se pencha et tenta de saisir les paroles du blessé.
- PYRA !
La jeune femme se releva avec irritation et rejoint Caramon qui détachait l'homme attaché au cercle d'onyx.
Elle resta de longues secondes immobiles, peinant à reconnaître dans l'être défiguré son jeune frère.
- Hariel...
- Ton frère ?
Elle opina du chef.
- Il est en train de mourir. On ne peut rien faire.
- Lunedor ?
- Elle est submergée avec les autres...
Pyra ôta son gant et posa sa main sur le front de son frère.
- Je vais faire de mon mieux...
La magicienne se concentra, aspirant le plus de forces possible à travers la pierre pour la redonner à son frère. La pierre renâcla à l'idée de se séparer de tant d'énergie et Pyra se fâcha pour la première fois.
- ' Ca suffit, obéit ! Tu auras du sang, mais plus tard. Pour l'instant, il me faut une vie !'
Un silence choqué lui répondit et la pierre s'inclina de bonne grâce, une certaine satisfaction planant même dans le silence qui suivit la libération de tout le pouvoir qu'elle avait accumulée au cours des années.
Pyra retira sa main et constata avec satisfaction que son frère respirait mieux. Son état n'était pas brillant, mais il vivrait.
- Laurana, vous pouvez allez chercher les enfants maintenant.
- Et il faut monter des tentes. Nous ne pourrons rien faire sans leur aide...Ajouta Dalérion en donnant ses ordres à ses hommes.
2 ème Epoque : Chapitre XXIX
Descente
Varune, Tour de Sandor, deux jours plus tard
- Voilà. C'est réparé. Constata Sandor avec satisfaction en recollant la jambe de la poupée de Dévadoris. Et fait y attention cette fois.
- Oui oncle Sandor !
La fillette sauta du divan aussi vite que sa jambe cassée et ses côtes douloureuses le lui permettaient et regagna la bibliothèque où elle passait des heures à lire et relire les livres fabuleux décrivant la surface. La fillette était totalement fasciné par cela et Sandor utilisait cette fascination pour accélérer l'apprentissage de l'enfant.
On frappa à la porte de l'étude du mage et il se leva pour aller ouvrir.
Cassandra entra dans la pièce comme toute une tempête équatoriale et s'affala sur le sofa que venait de quitter Déva. Elle ôta ses gants et les jeta à côté d'elle dans un geste rageur.
- Cette salope prétentieuse... Si elle n'était pas ma sœur...
- Faeryl a encore fait quelque chose ? Elle n'a pas voulu te donner le cheval que tu voulais ? Plaisanta Sandor.
- Je te parle de Méléria, vieux fou !
Un silence choqué lui répondit.
- Je suis désolé, oncle Sandor. Je suis tellement inquiète...Je me met tout le monde à dos. Pardonne moi...
Le vieux mage soupira et tapota la bras de sa petite nièce.
- Ca va, ca va...Qu'a-t-elle encore fait ?
- Tu n'es pas au courant ?
- Non. Nous nous sommes quittés en assez mauvais terme la dernière fois.
- Alors ceci explique peut-être cela. Elle t'as fait retirer ta place au Conseil.
- QUOI ??!!
- Et ce n'est pas tout ! J'ai été limogé de ma place de Chef des Armées et de Maître d'Armes , Sadric a perdu sa place de maître de la Guilde des Marchants, Varzil et les jumeaux ont également perdus leurs postes, et nous sommes tous assignés à résidence...Sathorn, Fran, Diane et Merlon ont été retirés à leurs parent et des soldats cherchent Estéhaulan partout. Va savoir comment elle à sut pour le fils de Déva ?!
Sandor était blême.
- C'est elle qui a promulguée ces décrets ou ils ont té édictés par Hamelet ?
- C'est du pur Méléria. Elle a argué du fait qu'elle craindrait un complot contre sa personne et contre la lignée légitime du trône ! Comme si nous n'étions pas aussi légitime qu'elle ! Et toi encore davantage que nous...
- Bien, je vois ce qu'il me reste à faire. Je vais sceller la Tour. Toi et tes frères et sœurs pourrez encore y entrer mais pas Méléria. Cela restera un refuge pour vous, même si je ne suis pas là...
- Où vas-tu ?
- Ta sœur va bientôt revenir et j'ai des choses à préparer avant son retour, notamment une technique pour qu'elle accepte de reprendre le trône...
Cassandra resta un instant silencieuse.
- Alors Méléria n'a pas tout à fait tord, tu veux la destituer...
- Ce ne serai pas la première fois que je le ferait. Et elle n'a pas les capacités pour régner. Nous le voyons biens depuis dix-neuf ans...Pyra ne pourra que faire mieux. Et je tiens de source autorisée que la lignée des reines se perpétuera de son sang, pas de celui de Mélie.
- Oh, et puis, il y a encore autre chose... Elle a décidé qu'il était inadmissible que des surfaciens aient été élevés à une distinction aussi importante que celle de Garde Noire, alors elle a destitué Hariel et ses hommes de ses fonctions et l'a remplacé par Vicero ! Je savais même pas qu'il était encore en vie !
Sandor se leva et arpenta la pièce en lâchant jurons sur jurons.
- Enfin, c'est pas trop idiot...Il faisait pas trop mal son boulot. C'est peut-être la décision la moins idiote qu'elle est prise...
La mage se retourna tout d'un bloc.
- Tu plaisantes !
- ...???
- Mon frère est un malade, un sadique qui effrayait ses propres hommes. Je suppose que tu ne sais pas pourquoi Hariel l'a défié ?
- Non.
- Alors assieds toi...
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Antre de Samaël
Estéhaulan gémissait, il tenta de repousser l'homme qui l'agressait mais il était trop fort et ce saisit de lui. Il le jeta au sol et arracha ses vêtements. Avec un rictus satisfait, il ôta lentement son uniforme et le saisit par la gorge.
A moitié étranglé, 'Lan ne pouvait plus bouger. Une terreur débilitante l'empêchait d'utiliser sa magie et sa dague était hors d'atteinte. La langue de l'homme envahit sa bouche. De toutes ses forces, il mordit et son agresseur se redressa avec colère. Une écume rose fleurissant au coin de sa bouche, il frappa l'adolescent comme plâtre et sa tête tapa contre le sol. Il manqua sombre dans l'inconscience et l'homme en profita pour s'installer à califourchon sur lui.
Il hurla.
Et se réveilla en sursaut.
Tremblant, couvert de sueur, Estéhaulan se nicha contre le flanc de Samaël qui tourna se grande tête écailleuse vers lui.
- Ca ne va pas ?
- Un cauchemar...
- Quel genre ?
- Ca n'a pas d'importance.
- Oh que si mon petit. Et je doute que tu te rendorme si tu ne purge pas de son souvenir.
Frémissant, le jeune homme raconta son rêve, n'omettant aucun détail, aucun souvenir de douleur...
Samaël soupira et hésita un instant.
- Ce n'était pas un cauchemar...
- QUOI ? Que veux-tu dire ?
- Tu te souviens, lorsque tu as eux une précog, il y a quelques mois... La femme au cheveux roux que tu as vu. C'est ta mère. Et ce que tu a revécut ce soir, c'est ta conception. L'agresseur et Vicero Kh'aa Merine, le frère de Sandor...Je suis désolé.
'Lan était livide. La brutalité de l'annonce, le rêve si vivant qu'il se sentait encore sale des attouchements de Vicero.
- C'est pas possible... Murmura-t-il. C'est pas vrai ! Cria-t-il en larmes.
Il se leva et voulu quitter la couche du dragon mais l'animal le rattrapa du bout de l'aile et le ramena vers lui.
Prenant forme humaine, il sera le jeune homme contre lui.
- Comme elle doit me haïr... Sanglotait 'Lan.
- Mon petit...
Samaël ne savait que faire et il se contenta de tenir le jeune homme contre lui.
Enfin, il se calma.
- Je ferais mieux de ne pas la rencontrer... Elle aura déjà assez souffert par ma faute. Murmura l'humain.
- Ne dit pas de bêtise Estéhaulan. Ta mère attend avec impatience de pouvoir te rencontrer.
- Qui ?
- Tu ne me reconnais donc pas ? S'étonna l'apparition translucide. Je suis déçue...Sam, quelle éducation donnes tu donc à ce gosse ?
- Pardonne moi, mon ami, mais j'ai plutôt axé son apprentissage sur la magie que su l'histoire. S'excusa le dragon.
- Vous ressemblez beaucoup à la dame de mon rêve...
- Ta mère et moi ne sommes pas de la même lignée pour rien...
- Varune ?
- Ah, tout de même !
- Co...Comment dois-je vous appelez. Frémit 'Lan en s'agenouillant.
- Tu peux m'appeler grand-mère. Et je te certifie que ta maman attend de te voir avec impatience. Elle t'aime, n'en doute pas. Elle hait ton père, mais elle sait faire la différence entre toi et lui... Tu pourras lui sauter au cou dans deux petites semaines.
- Et c'est pour donner ces donnes nouvelles que vous êtes là ?
- Non, pour vous prévenir. Ne remettez pas les pieds en ville avant que Pyra ne soit arrivé. Les hommes de Méléria veulent retrouver Estéhaulan. Et ce qu'ils projettent pour lui n'est pas des plus réjouissant.
Samaël secoua la tête.
- Deviennent-ils donc tous fous....
- Takhisis corrompt tous ceux qu'elle touche. Et la contamination est très rapide. Méléria n'a pas cru Sandor quand il lui a dit qu'Hamelet avait voulu tué la petite et l'a destitué. Il n'en faudra guère avant qu'elle ne s'incline devant la Reine Noire...
- Pyra sera-t-elle assez forte pour lutter contre elle ?
- Ce n'est pas elle qui devra la combattre. Son rôle sera différent. Mais tout se met en place à ma convenance.
- Grand-mère ? Et à nous, quel est notre rôle ?
- Si je vous l'expliquait, votre façon de l'accomplir en serait affecté. Sachez simplement que vous ferez ce qu'il faut au moment où il sera nécessaire que vous soyez là....
'Lan soupira à son tour et se serra un peu plus contre Samaël.
- Enfin, ce fichu crêpage de chignon cosmique ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir. Dans un sens ou dans l'autre...
- Crêpage de chignon cosmique ??? Releva Samaël
- T'occupes, vocabulaire de femme. Nous nous reverrons bientôt les enfants. A plus tard.
Le fantôme de la reine disparut et Estéhaulan tourna un visage enjoué à son ami.
- Bien, on se remet au boulot ?
Samaël resta une fois de plus sidéré par la capacité de cette famille à changer d'état d'esprit en quelques secondes.
- Si tu veux....
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Abords de l'Allée de la Reine
Pyra utilisa une fois de plus la pierre sur Hariel. Les cicatrices les plus vilaines s'estompèrent un peu et la magicienne se releva.
- Comment va-t-il ?
- C'est pas brillant, Bax. Et toi ? Ca va mieux ?
Le Garde Noir sourit stoïquement et tapota sur ses côtes.
- La prêtresse m'a bien soigné. Apher et Exers se sont réveillés...
- Apher et Exers ?
- Les deux elfes. Tu ne les connais pas c'est vrai. Ils ont rejoint la Garde après ton départ. Juste avant Hicks...
- Ca ce passe comment avec les autres ?
- Les deux mages sont courtois, mais les autres... C'est à croire qu'ils vont nous bouffer tout crus si on bouge !
- Comprends les, vous leur avez volés leurs enfants ! Et pour les donner en pâture à Takhisis !
- Nous ne le savions pas. Pas plus que nous ne savions que Striker serait de la partie. Pardon, je ne voulais pas... S'excusa-t-il en voyant la jeune femme pâlir.
- Ca va.
- Mais je comprends mieux pourquoi les manière de Shand m'étaient si familière...
- Mouais... En tout cas, nous ne pouvons attendre plus longtemps. On va fabriquer une litière pour Hariel et on se mettra en route se soir.
- Bien ma Reine...
La magicienne donna une petite tape sur le sommet du crâne de son vieil ami.
Palin observait son oncle de loin, totalement consterné par l'aspect de ce dernier.
Son père s'approcha de lui et il fit semblant de s'abîmer dans l'étude du grimoire que Raist lui avait prêté.
- Un problème ?
- Non non...
Caramon s'assit à côté de son fils.
- Alors ?
Palin soupira avec irritation et lança un regard noir à son père.
- Je m'attendait pas à ce que mon "oncle" soit une femme...
- C'est un homme...
- Ah bon, un travesti en plus !
- Ce n'est pas cela. Ton oncle est une femme en ce moment, mais avant c'était un homme.
- ...
- D'où vient Shand à ton avis ?
- ???
- Laisses tomber, crois moi...
- ...
- Je m'étonnes plus de rien avec lui. C'est la meilleure chose à faire. Et tu va vite te rendre compte que Pyra est "beaucoup" plus compliquée que Raist.
- La rouquine... Je pige que dalle...C'est trop compliqué pour moi.
Apher salua son confrère surfacien.
- C'est rare de voir un elfe en robe noire. S'extasia-t-il.
- Ah bon, vous ...
- Non, rouge. Mais l'uniforme de la Garde est noir, alors... c'est vous le mère de Shand, non ? Demanda-t-il en regardant Raistlana.
- Exact pourquoi ?
- Je croyais que vous étiez un homme ?
- Jusqu'à il y a soixante-douze heures.
- Dites, vous pourriez m'apprendre le sort...Murmura l'elfe en coulant un regard vers Exers.
- Mais bien sur !
- Ca m'arrangerai...
************************
Temple de Takhisis, Varune
- Voilà, ma Reine. Voici les enfants.
La statuette promena un regard glacé sur les enfants et revint au Régent.
D'une coup de tête, elle l'envoya bouler à dix mètres et revint sur Striker.
- INCAPABLES ! IL MANQUE DEUX DES PLUS IMPORTANT ! RETROUVEZ LES !
- Mais, ils sont tous là...
- NON, IL MANQUE LES DEUX APPRENTIS MAGES. JE LES VEUX. CE SONT EUX QUI SONT LA CLE DE MA LIBERATION ! JE VOUS DONNE UNE SEMAINE !
- Bien ma Reine. S'écrasa mollement Vicero. Que faisons nous des autres. Demanda-t-il en désignant les jeunes inconscients.
- Laissez les ici. ET MAINTENANT SORTEZ. ET EMPORTEZ "CA" AVEC VOUS. Reprit elle en désignant le Régent.
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Abysses
- Mmmmmmm, joli... Comment as-tu réussi ce coup là ?
- Voyons Sargonnas, tu sais très bien que je garde un yeux sur eux... Je me suis contenté d'aider Shandra à se protéger...
- Le coup de la caverne, c'était toi ?
- Elle y serait parvenue toute seule, je n'ai fait que lui prêter l'énergie nécessaire. Tu sais bien que je ne peut intervenir directement.
- Mouais...c'est nouveau...
- C'est pas tout ca, mais il vaut mieux que je parte. Je n'ai pas envie que ma chère sœur ce rende compte de ma présence ici.
- Comment pourrait-elle ne serais-ce que supposer une seconde que Paladine se balade dans les Abysses...
- C'est pas pour ca que je vais risquer mes ailes ! Répliqua drôlement le dieu en disparaissant.
- Paladine et Sargonnas unis dans un même but... Ricana Nuitari. On aura tout vu ! C'est digne des livres d'histoire.
- Je t'en prie ! Astinus est déjà suffisamment atterré par la situation.
- Tant qu'un des fidèles de la Vieille n'a pas l'idée d'aller farfouiller dans ses chroniques...
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Bibliothèque de Palanthas.
Astinus finit de retranscrire la conversation entre Nuitari et Sargonnas et se laissa aller contre le dossier de sa chaise.
Il était le seul a avoir une réelle vision d'ensemble des évènements, et ce qui se profilait à l'horizon ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout.
Fronçant les sourcils, il se replongea dans l'étude de Méléria. De tous, c'était d'elle que viendraient les plus gros problèmes prédit-il.
2 ème Epoque : Chapitre XXX
Attente
Temple de Takhisis
Tanin jeta un regard mauvais à la statuette et tenta une fois de plus de crocheter la serrure. Comme à chaque fois, elle lui résista. La pointe de la dague cassa nette et le jeune homme s'entailla les jointures. Avec un juron, il jeta les restes de l'arme au sol et se suça les doigts.
- On ne sortira jamais d'ici. Gronda-t-il.
- Il faut attendre... Murmura Gil
- Ah oui ? Et quoi ?
- Nos parents doivent bien nous chercher !
- Nous chercher. Renifla Sturm. Nous chercher où...
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Allée de la Reine, une semaine plus tard
- Bon sang, Pyra, t'es sensée connaître ce coin comme ta poche ! Tu peux pas nous faire aller plus vite ! La réveilla Rivebise en secouant la jeune femme.
Pyra ne répondit pas mais jaillit de son sac de couchage comme un diable d'une boite et couru à l'écart pour vomir tout son soul.
- Et bien, tu lui fais de l'effet ! Grimaça Hariel avec amusement.
L'homme allait mieux mais ni Pyra, ni Lunedor n'avait put faire quoique ce soit pour son œil. Il s'appuya un peu plus sur Baxter et lui fit signe qu'il voulait s'asseoir.
Pyra continuait a vomir tripes et boyaux lorsque Raistlin bouscula Rivebise et courut rejoindre la magicienne et se joindre à elle.
Les deux femmes se vidèrent de leurs repas deux trois dernières semaines de concert.
Pyra s'essuya la bouche et sourit à son amie.
- Toi aussi, ca y est ?
- Semblerait...Répondit Raistlana encore un peu pâle.
Pyra sauta au cou de sa consœur et lui planta un gros baiser sur la joue.
Caramon s'approcha et jeta un regard amusé à son frère.
- Dalamar est au courant ?
- Evidement...
- Et toi Pyra, qui est le père ?
Tanis ne put s'empêcher de mettre son grain de sel.
- Qu'est ce qui se passe ? Elles sont malades ?
- Mais non, Tanis, justes enceintes...
- QUOI ? Tu plaisantes !
- Alors Pyra ?
- Je sais pas...
Rivebise renifla avec mépris.
- Quand on se conduit mal, il ne faut pas s'étonner...
Pyra voulu répondre mais Raist se hérissa la première.
- Tu sous-entend quoi, là ?
- Une pute reste une pute, "Raistlin" ! Cracha le barbare.
- C'est valable pour moi aussi ? Demanda l'archimage d'une voix trop douce.
- Je me contente de constater que vous êtes toutes les deux grosses d'on ne sait qui.
Dalamar ramena sa fraise.
- De quoi ? Nan mais tu parles meilleurs à mes amies toi, si tu veux pas que je te customise version Fistandantilus époque post-apocalyptique...
- Quoi ! T'es même pas sur que ta gamine soit de toi, tu crois vraiment qu'elle t'as attendue pour ce faire culbuter pas tout ce qui bouge, cette "femelle" ?
Dalamar se haussa sur la pointe des pieds pour tenter de mettre ses yeux à hauteur de ceux du barbare.
- Tu veux que je te transforme en ornithorynque à poil dur !
- Voilà bien un mage noir ! Se moqua le barbare. C'est infichu d'avoir une quelconque discussion, tout de suite des menaces...Mais après tout, ca prouve bien que t'es pas aussi sur de ta paternité que tu veux bien nous le faire croire... Il se retourna vers Raistlin qui était au bord de l'apoplexie et s'en reprit à elle. Alors, dis nous, ton cher petit elfe sera ravit de savoir qui d'autre tu t'es tapé... Et j'y pense, un tel couple de tapettes ne s'est sûrement pas limité à une honnête fidélité non plus... Je comprends mieux pourquoi il y a autant d'apprentis dans les Tours, et pourquoi Pyra se sent si à l'aise chez vous. Il jeta un coup d'œil à Pyra. C'est lequel des deux le père de ton gamin...
Raistlin sentit une rage froide l'envahir lorsqu'il vit que Shandra pleurait des insinuations déplacées du barbare. Il le saisit brusquement par les parties et ferma le poing.
Le barbare poussa un petit couinement de douleur et se tut.
D'une voix si froide que même Pyra frémit, il parla d'une voix douce.
- Tu vois, Rivebise. Y a des choses que je tolère, et d'autre non. Que tu me prennes à partie, d'accord, j'ai l'habitude. Que tu t'en prennes à mes amis, j'aime déjà moins; à ma famille, plus du tout, et à ma fille, a lors là je deviens méchant... Et puisque ce que je fait de mes fesses t'intéresse à ce point, sache que Dalamar est le seul père de mes enfants et le seul homme qui m'ai jamais touché...
Le barbare renifla de dérision et l'archimage serra plus fort le poing.
- Deuxièmement, le père du gamin de Pyra, c'est moi, j'ai vérifié. Continua-t-il avec un petit regard d'excuse à Pyra qui marmonna dans son coin. Que c'est elle qui nous a demandé la permission, à Dalamar et à moi et que nous étions tous deux d'accord. Dernière chose, fait encore pleurer une seule fois Shand, et là, je deviendrais "vraiment" méchante... Compris, ou je développe ?
Le barbare fit la grimace.
- C'est bon, j'ai compris.
- Bien, comme quoi tout arrive. Conclu-t-elle en lâchant le barbare.
Rivebise se renfrogna et prit les autres à témoins.
- Mais il est complètement malade...Pourquoi vous n'avez rien fait ?
Caramon écarta les mains.
- C'est toi qui t'en ai pris à eux. Je ne vois pas pourquoi nous aurions fait quelque chose. J'admets que tu ne comprenne pas quelle genre de relation unis ces trois mages, je ne prétend par la comprendre non plus, mais je sais une chose. Si tu te les mets à dos, tu pourras numéroter tes abatis...
La colère du barbare ne retomba pas et même les efforts de sa femme ne le calmèrent pas. Il repoussa rudement Lunedor et repris Raistlin à partie.
- C'est ridicule ! Ce n'est pas une bande de dégénérés qui va m'imposer quoi que ce soit ! Je n'ai jamais aimé les elfes, mais je commence à comprendre pourquoi ton propre peuple t'a banni, Dalamar...
L'elfe pâlit furieusement et même Tanis et Laurana accusèrent le coup.
- Et l'aut'folle là ! C'est de sa faute si nos enfants ont été enlevés... Qu'est ce que c'est encore que cette histoire d'Empire perdu où la magie est reine ? Tout ca ce ne sont que des foutaises de femelle hystérique... Heureusement que celle là n'est plus en contact avec nos petits. Continua-t-il sur le ton le plus insultant que possible en revenant sur Shandra. Elle aurait pervertit nos petits ... Avec ses airs de sainte nitouche, elle ne peut être qu'aussi fourbe et vicieuse que ses parents.
Hariel rua dans les brancards, un peu moins atomisé que les autres par les paroles crues du barbare.
- Ah, monsieur, je vous prierai de faire preuve d'un peu plus de retenue, votre conduite à la limite de l'incorrection !
- Quoi, qu'est ce qui me veux le mercenaire de bas étage, incapable de surveiller un campement et qui trouve le moyen de se faire a moitié tuer par QUATRE personnes ! Et des vieillards qui plus est ! Si c'est ça la fameuse troupe d'élite de Varune, je croit qu'on a aucun soucis à ce faire... Tient, pendant qu'on y sera, restez donc là-bas les mages. Ce n'est pas nous qui allons vous regretter. Krynn sera au moins débarrassée d'une pollution notoire...
Dalamar grinça des dents et sa fureur éclata d'un coup.
- Alors là tu dépasse les bornes... Murmura-t-il en collant un monstrueux coup de point dans l'estomac du barbare qui se plia en deux. Il lui balança son pied dans la figure et l'acheva à grands coups de bottes dans les côtes.
Baxter et Sypher se précipitèrent pour l'éloigner de sa victime qui se releva en essuyant le sang qui coulait de sa bouche.
- Sale petite... Commença-t-il.
Pyra tendit la main et exerça une brusque torsion sur la trachée de Rivebise.
Il tenta bien de dire quelque chose, mais aucun mot ne sortit plus de sa bouche.
La magicienne ne lui dédia pas un regard de plus.
Dalamar se calma assez vite.
- Je suis désolé, Pyra, Raist...
- Ce n'est pas de ta faute...
L'elfe secoua la tête avec consternation. Lunedor s'approcha timidement.
- Je suis navrée... Je ne savais pas qu'il nourrissait une telle rancœur contre vous...
Raistlin haussa les épaules.
- Il n'a jamais aimé les mages et les elfes. Et avec les préjugés qu'il a ... Ce n'est pas bien grave, va. Sourit-il difficilement en berçant sa fille en larmes.
- C'est, c'est vrai ?
- Quoi donc ?
- Que vous êtes toutes les deux enceintes ?
- Exact. Pyra est enceinte de moi et moi de Dalamar.
- Mais... comment... je veux dire... tu...bafouilla la prêtresse un peu dépassée.
- Pyra à quelques heures d'avance sur moi. Je n'ai prit une forme plus... heu...arrondie qu'après que nous fûmes assurés de sa grossesse. Elle ne voulait pas savoir qui était le père de moi ou de Dalamar, mais j'ai pas put résister à la curiosité. S'excusa l'archimage en tirant un petit bout de langue.
Shandra sourit en travers de ses larmes.
- Alors ca veux dire que je vais avoir un petit frère et une demi-sœur ?
- Voila, ou l'inverse...
L'adolescente piaula de bonheur.
- Je peux annoncer la bonne nouvelle à Palin ?
- Si tu veux...
Shand se dégagea des bras de sa mère et courut vers les chevaux que n'avaient pas quitter le jeune homme.
- En voilà au moins une qui est contente. Ricana Hariel. Mes félicitations grande sœur. Je suis heureux de voir que tu va mieux.
- Pas tant que ça, mon petit. Mais Raistlin et Dalamar m'ont beaucoup aidés, même s'il n'en avaient pas conscience.
Raistlin haussa de nouveau les épaules.
- Au fait. Continua la magicienne. Je les ai prit comme frères de sang !
Hariel ouvrit de grands yeux.
- Ah bon ? C'est une bonne nouvelle...excellente, même.
Ils eurent beau insisté, le Garde Noir se refusa à dire pourquoi.
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Striker et Salom arpentaient les tunnels nord depuis près d'une semaine et ils n'avaient rien trouvés.
L'agacement commençait à sérieusement dissoudre le sang froid de Vicero et Isander commençait à craindre pour sa vie.
- LA !
Le mage sursauta et se pencha.
- Quoi ?
- Ici, tu vois ces marques ? C'est Samaël qui les a faites. Estéhaulan est avec lui. Nous n'avons qu'a les suivre pour les trouver...
- Heu...Il serait peut-être plus prudent de rameuter les autres ...
- NON, nous y allons MAINTENANT !
Salom se tut, attentif à ne pas provoquer davantage la folie de son ancien chef.
- Si...Si tu veux...Passe devant...
Vicero suivi la piste et s'arrêta soudain.
Il s'accroupit derrière un rocher et fit signe à son second de l'imiter.
- Là-bas. Murmura-t-il en désignant le fonds de la caverne.
Salom suivit son doigt et hoqueta de surprise.
Allongé sur le flanc, jouant du bout des ailes avec un jeune homme d'une vingtaine d'année, un immense dragon noir occupait tout le mur du fond de la grotte.
- Allons-y. Murmura Vicero.
Salom sentit une authentique panique l'envahir.
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Samaël replia ses ailes à la consternation de 'Lan et tendit une patte devant lui.
- Monte, on rentre.
- Si tu veux. Se soumis instantanément le jeune homme.
Le dragon se redressa et déploya à nouveau ses ailes. D'un vigoureux battements, il s'éleva de quelques mètres et entra dans l'un des tunnels supérieurs. Il se posa sur le bord et se laissa glisser dans le boyau qui le ramènerai au centre de son antre.
Estéhaulan se pencha en avant, entourant le long cou sinueux de ses bras.
- 'Mon dragon !' Pensa-t-il farouchement.
- 'Toujours' Lui répondit de même Samaël.
Les deux amis se figèrent et s'entre regardèrent.
- Je crois que nous avons des choses à discuter, 'Lan. Murmura le dragon en prenant forme humaine.
- Il semblerait. Confirma 'Lan en s'asseyant sur son fauteuil.
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Vicero hurla de rage.
Samaël s'était envolé au delà de ses capacités et le Garde n'aimait pas cela.
- Transporte nous là-haut. Ordonna-t-il à Salom.
- Je ne peux pas, je n'ai pas le sort...
Striker gifla de toutes ses forces son second qui subit stoïquement.
- On rentre. Grinça Le vieil homme.
2 ème Epoque : Chapitre XXXI
Reines
Varune, Nouveau Palais
Méléria s'assit sur son trône pour la première fois depuis la naissance de sa fille.
Suivant les ordres de Takhisis, Hamelet avait cessé de droguer Méléria à mort et se contentait de lui donné du jus de fleur de léthée. Si elle recouvrait peu à peu ses esprits, elle devenait de plus en plus dépendante de son époux. Les nobles étaient ravis qu'elle remonte sur le trône, et Hamelet conservait une position aussi forte, et même plus maintenant qu'il disposait de la voix de sa femme au Conseil, qu'avant.
Le Sénéchal s'avança vers sa reine et s'inclina longuement.
- Ma Reine, Je suis heureux de vous revoir...
- Merci mon ami. Le Conseil peut commencer.
Le sénéchal s'inclina une fois de plus et annonça les conseillers. Nombreux furent ceux qui s'étonnèrent de la présence de leur reine et rares furent ceux qui s'en réjouirent en voyant le regard vide de la jeune femme. Le petit sourire satisfait du Régent ne les rassura guère davantage.
- Je suis heureuse de voir que pendant mon absence, Varune a été aussi bien gouvernée qui si je l'avait fait moi même et j'en remercie profondément chacun d'entre vous. Toutefois, et bien que ne soit pas encore tout à fait remise, les évènements qui ont été portés à ma connaissance m'ont forcés à reprendre ma place.
La reine se tut un instant et son regard se fit glacé.
- Vous remarquerez que Sandor n'est pas ici, pas plus que Cassandra, Sadric ou un autre de mes frères et sœurs... Cela me déchire le cœur d'avoir à le reconnaître, mais j'ai appris d'une source dont la fiabilité ne peut être remise en cause qu'Oncle Sandor et mes sœurs complotaient contre le trône. Oncle Sandor est vieux, mais il n'a jamais accepté de devoir se contenter d'être le Maitre-mage du royaume. Je crains qu'il n'ai vu dans ma maladie une possibilité pour prendre la place qu'il considérait comme sienne. Je me vois donc contrainte de leurs retirer à tous leurs place au conseil et de les déclarer hors la loi. J'ai également appris, alors que des soldats allaient les arrêter, qu'ils avaient tous fuit la ville et se terraient dans les tunnels extérieurs. Devant la gravité d'une telle situation, je me vois contrainte de déclarer la loi martiale, applicable dès demain, à l'aube. Un couvre feu sera instauré à partir de huit heures du soir et pour douze heures. Toute personne sortant de chez elle pendant le couvre feu se verra arrêtée et conduite en détention. Un refus d'obtempérer sera considéré comme un délit de fuite avec autorisation de tirer à vue. Des groupes de soldats accompagnés d'archers patrouillerons dans les rues à raison d'une patrouille par demi-heure. Les mauvaises nouvelles n'arrivants jamais seules, je doits également vous faire part du décès en opération de mon frère Hariel et des tous ses hommes, laissant Varune sans l'efficace protection de la Garde Noire. C'est pour cette raison que je nomme mon oncle Vicero Kh'aa Merine à ce poste. L'ayant déjà occupé, il sera le plus à même d'effectuer un travail efficace...
Un silence morbide envahit la salle du conseil.
Le vieux Sologno retrouva sa contenance le premier.
- Ma Reine, pardonnez mon outrecuidance, mais nous ne sommes pas en guerre, vous n'avez pas droit de décret dans ses circonstances...
Méléria tourna un regard vide vers son époux qui fit un petit signe de la main.
Un garde s'avança et embrocha le vieillard sur sa lance de parade.
- D'autres réclamations ?
Un silence atterré lui répondit.
La reine eut un sourire satisfait.
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Varune, Tunnels extérieurs.
Lance d'Acier dansait littéralement sur place.
La jument trottinait, les postérieurs complètement engagés, pointant dès que les mains de sa cavalières lui laissaient quelques centimètres de manœuvres, se cabrant à demi dès qu'elle fermait les jambes et tentant frénétiquement de lui arracher les rênes des mains.
Hariel ricana.
- Ta monture me semble bien énervée, Divi...
- Elle est aussi excitée que moi. Confirma Pyra en caressant l'encolure écumante de la pouliche.
- Ca va aller ?
- Ne t'inquiètes pas...
- Nous devrions peut-être d'abord passer par la Tour d'oncle Sandor ?
- Je ne pense pas que cela soit judicieux contra Varzil.
- Pourquoi ?
- Allons Dersandre, réfléchis ! Le Régent sait qu'il doit s'attendre à une quelconque réaction. Il aura sûrement posté des espions partout. Aller coir Sandor serait le plus sur moyen de le prévenir de notre arrivée...
- Y a-t-il un moyen de te hisser sur le trône et de faire en sorte que le rôle te soit incontestable ? Ajouta Raistlin.
La magicienne réfléchis.
- Je ne sais pas. Mais ce n'est pas moi la spécialiste de la question. Répondit-elle en se tournant vers Hariel.
- Oui, il y a un moyen...
- Lequel ? Questionnèrent âprement Raist et Dalamar.
- Ben...Si je me souviens bien des cours d'histoire d'oncle Sandor, après le Guerre de l'Opale, Alathéa Ière avait demandée au maître mage de l'époque d'inventer un moyen pour que la légitimité de la reine soit visible de tous... il a mit au point un système qui permet à la reine de commander les portes de la vile et du palais par sa seule décision...L'héritière est automatiquement reliée à ce système...
- Et en quoi ca nous aide ? Je ne pense pas qu'il soit possible de le trafiquer...
- Y a pas besoin, Raistlin. Les reines ont pris l'habitude, avec le temps de nommer leurs héritières. Hors, comme Vanda est morte peu avant notre mère, elle a choisit Divi comme nouvelle héritière ou, si elle était indisponible, n'importe laquelle de nos sœurs qui accepterait le trône. Par habitude, c'est la plus âgée qui reprends le flambeau, mais comme Pyra est vivante, le choix de Sélianna, qui était resté en suspends du fait de l'absence de Divi est toujours valable. De fait, c'est Méléria qui a la régence !
- Donc il me suffit de rentre en ville pour que la charge me soit instantanément transmise ?
- D'après l'énoncé du sort original, oui...
- Comment ça, "d'après" ? Ca a jamais marché ?
- Ben...Il n'y avait jamais eut besoin jusque là...
Les mages échangèrent un regard consterné.
- Alors qu'est ce qu'on fait ?
- Légalement, Mélie ne peut pas me contester le trône... Mais avec Hamelet derrière...
Pyra haussa les épaules.
- Tant pis, tentons le tout pour le tout ! Direction le palais !
- D'accord pour le palais, mais quand franchirons nous les portes de la ville ...?
- Les portes, mais nous les avons déjà franchies, Caramon. Ricana Varzil. Nous SOMMES à Varune...
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Nécropole impériale
- MERE !
- Kamara ? Qu'y a-t-il ? Tu n'as pas besoin de hurler tu sais...
- Elle vient de franchir les portes de la ville ! Hariel, Damon, Varzil et Dersandre l'accompagnent. Et il y a deux mages bizarres avec elle.
Varune s'éclaira.
- Bien...Très bien...Sais tu ce qu'ils vont faire ?
- Ils vont investir directement le palais.
- Parfait. Va me chercher Merine. Qu'elle prévienne son fils de rassembler les autres et qu'ils se préparent à donner un coup de main à leur aînée...
Kamara se refondit dans la Voûte et Varune se frotta les mains de satisfaction.
- Bien, maintenant nous allons voir ce que vous allez faire, Takhisis...
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Tour de Sandor
- Je vous avez dit que cette Tour vous servirait de refuge, mais pas que vous deviez tous vous y entasser ! S'emporta Sandor
- Oncle Sandor, nous avons fait ce que nous croyons être correct. Les soldats de Mélie nous traquent sans arrêt. Même dans les tunnels extérieurs nous ne sommes pas à l'abris ! Fiorel à faillit se faire tuer par un archer alors même qu'il ne savait pas ce qui se passe ! Il nous fallait un endroit sur où nous retrouver...
- Et maintenant, nous sommes tous coincés ici sans pouvoir rien faire ! Vous avez vu la quantité de soldats qui entourent la Tour ?!
- Ne me fait pas croire qu'il n'y a pas de sorties dérobées, mon oncle. Tes prédécesseurs et toi-même êtes trop paranoïaques de nature pour avoir négligé cette simple précaution.
Le mage lança une bordée de jurons haute en couleur et regarda Cassandra droit dans les yeux.
- Evidement que nous pouvons sortir. Mais c'est le principe même de votre présence ici que je réfute. Méléria est probablement persuadée que nous sommes tous contre elle maintenant...
- C'est le cas, non ?
- Certes, mais il n'était pas utile de le crier haut et fort. Tu sais très bien que la population est très attachée au principe de monarchie matriarcale de la Lignée... Il ne manquerait plus que nous nous la mettions à dos...
- Mon fils ?
Un silence flotta un instant.
- Mère ? Murmura Sandor avec émotion.
- Dévadoris vient de franchir les portes de la ville, elle a l'intention de reprendre son trône sans perdre une seconde. Grand-mère pense qu'il serait préférable que vous la retrouviez tous dans la salle du trône...
- Bien, mère. Heu... Estéhaulan a-t-il été prévenu de l'arrivée de sa mère ?
- Pas encore, mais cela ne va pas tarder.
La forme brumeuse du fantôme s'estompa.
- Mère ? La rappela Sandor.
- Mon fils ?
- Je suis heureux de vous avoir revu...
La reine morte se fendit d'un petit sourire triste et disparut.
Sandor secoua la tête.
- Bien, vous avez entendu ? Mettez vous tous sur votre trente et un, nous avons un rendez-vous urgent...Dévadoris, tu restes ici pendant notre absence, d'accord ?
- Vous n'allez pas faire de mal à ma maman, hein ?!
- Mais non, ne t'inquiètes pas... La rassura Faeryl.
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Varune, ville basse
Pyra, les yeux dans le vague regardait nostalgiquement la ville de son enfance.
Elle poussa un énorme soupir et Damon lui tapota l'épaule.
- Allons, courage... Regarde plutôt comment tes amis ce comportent, c'est à mourir de rire !
Pyra obéit à son frère et se retourna sur sa selle.
Les yeux agrandis de stupéfaction, se retournant de droite et de gauche pour ne rien perdre du spectacle étonnant de la ville, les surfaciens se comportaient comme de jeunes enfants dans leur premier musée...
Pyra pouffa de rire et s'attira un regard haineux de Rivebise.
Raistlin se tourna vers la magicienne.
- Mais...c'est...grand ! Et ...haut !... C'est pas possible... Mais y a combien d'habitants ici ?!
- Oh, deux centaines de milliers dans la ville principale et environ de triple sur la reste de l'empire... La population totale doit avoisiner le million...
- Tant que ça !
- Hé!...
- Voilà le Nouveau Palais. Précisa Dersandre au détour d'une rue.
Les surfaciens en restèrent comme deux ronds de flanc.
- C'est quoi cette sucrerie ? S'enquirent Dalamar et Dalérion en cœur.
- Une idiosyncrasie de feu Alathéa IV. Elle estimait que les visiteurs étrangers devaient en avoir pour leur argent...
- C'est ridicule !
- Je suis bien d'accord, mais même les reines peuvent être ridicules... Ce n'est pas réservé à leurs sujets !
Raistlin reporta son attention sur Pyra.
- Sa Majesté est prête à faire son entrée ?
- Ma Majesté aimerait bien se changer avant...
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Samaël observa attentivement Estéhaulan. Il prit sa décision et lui fit signe de s'asseoir.
Le jeune homme obéit et annexa une patte avant du dragon.
- Ta mère vient d'arriver à Varune. Elle est au Palais, actuellement. Elle se prépare à reprendre le trône.
'Lan se figea.
- Nous pourrons aller la voir dans la soirée si tu veux... D'ici là, tout devrait être terminé.
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Raistlin mit à contribution un petit sort d'invisibilité pour circonvenir les soldats et les putschistes se glissèrent discrètement dans le Palais.
Arrivés sans encombre devant la Salle du Trône, Pyra chassa nerveusement des poussières imaginèrent de sa jupe et prit une grande inspiration.
- Si tu as tort, Hariel, on ai dans la merde....
- Fais moi confiance !
- Pourquoi suffit-il que quelqu'un prononce cette phrase pour que j'ai envie de m'enfuir en courant ? Murmura Laurana.
- Lucidité ? Répondit Tika de même.
Pyra posa ses mains sur la porte et poussa. Un infime chuintement se fit entendre et la porte s'ouvrit sans difficulté.
La petite troupe entra dans la pièce et Pyra s'assit sur le trône.
Raistlin annula le sort et un soldat qui somnolait dans un coin se réveilla en glapissant. Il détalla promptement et alla chercher du renfort.
- Les choses sérieuses commencent, petite sœur. Déclara gravement Hariel. Tu es prêtes ?
- Autant que faire ce peux. Répondit Pyra.
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- Des étrangers dans la Salle du Trône ? C'est impossible s'emporta Méléria.
- Je vous jure ma reine... Et une femme c'est assise sur le Trône.
- Impossible, elle aurait été foudroyée...
- Je vous assure...
- Ma chère, autant allez voir... Je ne pense pas que ce vermisseau ai assez de cervelle pour nous mentir, et si Cassandra à choisit de vous contester le Trône, elle en fera les frais à la minute, je vous le jure... Ronronna Hamelet.
Méléria paru réfléchir un instant et se rangea, comme toujours, à l'avis de son époux.
- Bien, si c'est ce que vous voulez...
- Oui, ma mie.
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Pyra s'installa confortablement dans une position qu'on ne pouvait qualifier que de royale.
Les jambes croisée, le dos droit, les mains reposant doucement sur les accoudoirs, la magicienne endossa sa personnalité de parade que connaissaient si bien Raistlin et Dalamar.
Les autres eurent un désagréable frisson au creux des reins en l'observant.
La porte s'ouvrit à la volée et une femme au cheveux déjà gris et au visage fatigué entra comme une furie dans la Salle.
- QUI ES-TU ?
Une seconde voix s'éleva sur le côté en Sandor sortit de l'ombre accompagné de ses autres neveux et nièces.
- J'adore les réunions de famille ! Badina-t-il méchamment.
- QUE SIGNIFIE CETTE PLAISANTERIE !? Glapit Méléria
- Surprise petite sœur, moi aussi je suis contente de te revoir... Tu ne te souviens pas de moi ? Rassure toi, je vais prendre mon temps pour te rafraîchir la mémoire ! Répondit Pyra avec un sourire si carnassier que les soldats qui suivaient Méléria reculèrent de deux pas
2 ème Epoque : Chapitre XXXII
Trônes
Antre de Samaël
Estéhaulan enfila la courte tunique bleu ciel qu'il affectionnait tant et la noua à sa taille. Ses doigts tremblaient tellement que Samaël dut l'aider et fermer le vêtement à sa place.
- Arrête de t'angoisser... ca ne sert à rien.
- Je sais que c'est idiot, mais je n'y peut rien... Tu viens avec moi, hein ? Supplia le jeune homme d'une voix enfantine.
- Promis... Tu es prêt ?
- Je crois...
- Alors allons-y, ta mère est au Nouveau Palais.
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Salle du trône
- Alors petite sœur, tu n'as pas l'air ravie de me revoir...
- Je suis sensée vous connaître ? Demanda Méléria d'une voix glacée.
Pyra se pencha en avant.
- Allons ma chère... Dévadoris, ça ne te dit rien ?
Le regard de la reine s'éclaircit un peu.
- Si, je me rappelle maintenant... Et que veux-tu ?
Pyra eut un chaud rire de gorge, propre à remuer tous les mâles de l'assistance.
- Mais mon trône ma chère, mon trône.
Méléria se renfrogna.
- La place est déjà prise, "ma sœur". C'était il y a vingt ans que tu aurais du revenir...
- C'était ton travail que de me faire chercher.
- A quoi bon, la place ne t'intéressait pas, sinon tu ne serais pas partie !
Pyra renifla.
- Tu aurais put au moins suivre les dernières volontés de notre mère !
Mélie accusa le coup.
- Tu es au courant ?
- Je suis au courant de tout, ma chère. De tes plus infimes manœuvres et de celles de ton "cher et tendre". Je te conseille fortement de mettre les choses au point avec lui avant le conseil exceptionnel.
- Quel Conseil ? L'interrompit Hamelet pour la première fois.
- Alors c'est toi, le Régent. Je m'attendait à quelqu'un d'un peu plus imposant... Vraiment, minable...Reprit Pyra avec hauteur et dédain.
L'homme frémit.
- De tout façon, vous n'avez rien à faire là. Le couronnement confère à Méléria toute la légitimité dont elle a besoin...
Pyra se leva.
- Mais certainement, cher ami. Mélie, ma chère, reprends donc ton trône...
La reine leva haut le menton et se dirigea vers son trône.
Elle s'assit.
Un claquement sourd retentit et elle fut projetée au sol.
Pyra se rassit.
- Il semble bien que la question est réglée...
Sandor s'approcha de sa nièce.
- Divi, ma chère, ta sœur c'est amusée à déclarer la loi martiale et à nous déchoir de nos titres...
- Ces ordres sont bien sûr effacés mon oncle... Pouvez vous vous occuper de faire rassembler le Conseil ?
- Pour demain ?
- Aux des réactions "enthousiastes", je pense que le plus tôt serait le mieux.
- Donne moi une heure mon enfant.
Le vieux mage se pencha et embrassa le jeune femme sur le front.
- Tu m'as manquée, ma petite.
- Tu m'as manqué aussi, mon oncle...
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Abysses
Takhisis fulminait littéralement de rage.
- C' EST PAS POSSIBLE ! JE VEUX SA PEAU ! HAMELET !!!!
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Le régent chancela sur ses jambes et un mal de tête monstrueux lui emprisonna les tempes.
- 'Hamelet, débrouille toi pour me débarrasser de cette femme ! Discrédite la de suite ! Elle ne doit pas reprendre la place qui est la sienne !' Ordonna Takhisis dans son esprit
- 'Bien ma Reine', Répondit-il de même.
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Le sénéchal s'inclina devant Méléria.
- Je suis navré, mais le testament de votre mère était très précis. Le trône revient bien à votre sœur aînée. Votre Altesse ? Quand voudrez-vous qu'ai lieu votre couronnement ? Demanda-t-il en revenant vers Pyra.
- Au plus vite. Je ne vois pas l'intérêt de perdre du temps.
- Bien Ma Dame.
Hamelet se pencha vers sa femme.
- Je vais voir ce que je peut faire. Murmura-t-il avant de s'éclipser.
Tanis l'aperçut et voulu le suivre mais Pyra l'en empêcha d'un geste.
Sandor revint rapidement.
- Ma Reine ? Le Conseil vous attends.
Pyra sourit. Bien, alors allons-y...
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Nécropole
Varune jubilait.
Dévadoris remplissait son rôle avec une virtuosité impeccable, Méléria ne contrôlait plus rien, Hamelet venait de s'enfuir de la salle du trône en courant, et Kamara avait repérée la salle de détention des enfants.
Décidément, tout serait bientôt finit.
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Salle du Conseil
- Je vous remercie de vous être si vite rassemblés. Commença Sandor.
Uri se leva.
- Quelle est la raison de ce chambardement, Maitre-mage. On nous informe qu'un couronnement aura lieu avant la fin de la semaine ? Méléria ne semble pourtant en bonne santé !
Sandor leva les mains en geste d'apaisement.
- C'est exact, mais Dame Dévadoris est de retour parmi nous. D'après le choix effectué par notre défunte Sélianna, le trône est à elle. C'est la raison de votre présence ici. Elle souhaite être mise le plus vite possible au courant des affaires courantes. Sachez de plus que les dernières ordonnances de Méléria sont nulles et non avenues. Sourit le vieux mage en faisant allusion à son éviction et à celle de ses neveux du Conseil.
Pyra choisit ce moment pour faire son entrée, suivi de ses frères et sœurs qui s'assirent à la Table du Conseil, et des surfaciens qui s'installèrent sur les bancs qui entouraient la Table du Conseil, au grand dam des conseillers.
- Messieurs, mesdames, la plupart d'entre vous me connaissent ne serait-ce que de vue. Avant que vous ne m'en fassiez reproche, je vous informe que je n'était pas au courant du décès de ma mère, ma "chère sœur" ayant visiblement "oubliée" de me faire parvenir un quelconque message... Mais le trône n'est pas la seule raison à mon retour parmi vous.
Pyra sembla chercher ses mots un instant et fronça les sourcils, attendant visiblement quelque chose.
Elle reprit d'une voix polaire dès que le Régent entra dans la pièce.
- Pour une raison qui m'est encore inconnue, vous avez fait enlever une cinquante de jeunes surfaciens, dont les rejetons de mes amis. Commença-t-elle en désignant Raist, Caramon et les autres. Je m'intéresse guère au pourquoi. Mais j'aimerai que ces enfants soient rendus à leurs familles le plutôt possible. Aussi, Hamelet, veuillez faire le nécessaire pour qu'ils soient ici dans une heure. Je ne tolèrerait "aucune" excuse ou tentative d'incartade. Je VEUX ces enfants ICI ! Tonna-t-elle comme le Régent faisait mine de protester.
- Ma Dame, les choses ne sont pas aussi simples que cela... Ce n'est pas moi qui me suis occupé des prisonniers. Je ne sais où ils peuvent être...
- Et bien débrouillez vous avec vos âmes damnés !
Un sourire sournois joua sur les lèvres du Régent.
- Il serait sans doute plus efficace, et plus rapide, que vous jouiez vous même de votre autorité. Veuillez faire entrer... Commanda Hamelet au garde de la porte.
Pyra se figea et blêmit mortellement.
Incapable de penser, la bouche soudain très sèche, elle ne pouvait détourner ses regards de l'homme qui venait d'entrer.
Vicero s'avança calmement, un sourire supérieur accroché à la face.
- Eh bien, mon neveu... Vilaine cicatrice que tu t'es fait là ! S'étonna-t-il faussement devant l'œil borgne de Ripper.
Le jeune homme eut le geste de se jeter sur Striker, mais Baxter et Sypher le retinrent.
- Ne lui donne pas cette joie. Murmura Corwyn.
Ripper se contint au prix d'un effort visible et ses hommes le lâchèrent.
Striker laissa son regard dériver sur les surfaciens et s'arrêta sur Shand, Myraël et Palin avec une effrayante avidité.
Les trois jeunes gens se serrèrent instinctivement les uns contre les autres et Caramon se plaça devant eux dans une attitude protectrice.
Un éclat moqueur au fond des prunelles, il retourna son attention sur Pyra et son sourire se fit carnassier.
- Alors ma chère, comment allez vous depuis la dernière fois que nous nous sommes vus ?
Il se rapprocha davantage du trône et s'inclina avec outrance.
- Mieux, j'en suis sûr. Il me tarde de reprendre notre petite conversation là où elle s'était interrompue.
Pyra ne bougeait pas.
Totalement paralysée par la peur, elle avait l'impression d'être un lapereau devant un loup affamé.
Striker se rapprocha encore.
Sharn et Eka grondèrent.
Se désintéressant d'eux, l'ancien chef de la Garde Noire tendit la main et voulu prendre la jeune femme par le menton.
La main de Pyra jaillit et agrippa celle de Vicero. D'une brusque torsion, elle l'éloigna d'elle.
Un craquement sinistre retentit et l'homme recula en tenant son poignet brisé, une grimace de douleur sur le visage.
- Ne t'approche plus jamais de moi, tu m'entends ? Approche toi d'un seul de mes amis ou de leur progéniture, et je terminerai le travail que Ripper à commencé... Gronda la magicienne de la voix la plus venimeuse quon ne lui avait jamais entendue, si glaciale et porteuse de menace que plusieurs conseillers eurent un mouvement de recul.
Striker recula de deux pas lorsque Pyra se leva.
Dalamar tourna la tête vers Raistlin.
- Est-ce qu....
L'elfe se tu en voyant le regard fixe et vide de son amie. Son regard alla de Pyra à Raist et un sourire carnassier joua sur ses lèvres.
- Raist, espèce de petit démon...
Raistlin porta la main à Koran et lui lança une supplique fervente.
- 'Koran, s'il te plait, je ne sais pas comment ca marche une épée, alors donne moi un coup de main...'
Une voix masculine et amusée lui répondit de très loin.
- 'Du calme, je suis là. Laisse moi contrôler le bras de Pyra...'
Recroquevillée dans son propre esprit, totalement terrorisée, Pyra se sentait incapable de la moindre réaction. Lorsque la chaude et soyeuse présence qui était Raistlin envahit son esprit et la confina au fin fond d'elle-même, elle ne put lui résister et se laissa faire, confiante et soulagée.
Maintenant protégé par une douceur calme, et voyant la lueur de peur dans les yeux de Striker, elle commençait à regagner un peu son calme.
Koran jaillit de son fourreau et la main de Pyra la colla sur la gorge de Vicero. Une goutte de sang perla et Raistlin reprit.
- Donne moi une raison, une seule de ne pas t'embrocher comme un vulgaire poulet. Grinça-t-il par la voix de Pyra.
- Je suis le seul à savoir où sont les enfants... Couina l'ex-garde.
La lame de Koran descendit sur sa gorge, traçant un sillon sanglant.
Hamelet était paralysé de stupeur. Ce n'était pas du tout de cette façon que les choses étaient sensées se passer... Aussi vite qu'il le put, il réfléchit à une stratégie de replis.
Hariel fit un geste mais Dalamar le retint.
- Ne faites rien. Raistlin à les choses en mains. Lui murmura le mage qui s'était glissé près de lui.
- Raistlin ?
- Pyra était paralysée. Il a pris sa place. Pour l'instant, c'est lui qui contrôle le corps de ta sœur. Il sait ce qu'il fait...
Le Garde Noire jeta un regard ahuris à l'Archimage Noir.
Une colère brûlante naquit au tréfonds de Pyra lorsqu'elle vit Striker reculer devant Koran. Un peu de sang coula et une joie farouche exalta sa rage.
Avec vingt cinq ans de retard, la fillette découvrit qu'elle avait passée toutes ces années à craindre le souvenir d'un fantoche.
- 'Curieux comme les enfants s'enferme dans leur enfer personnel...' Pensa-t-elle en voyant le sillon sanglant s'ouvrir davantage.
Raistlin appuya et l'arme s'enfonça de quelques millimètres dans la poitrine de Striker. D'une torsion de poignet, il lui balafra le torse.
- Soit heureux que l'heure ne soit pas encore aux règlements de compte... Cracha-t-il. Sort d'ici. Si les enfants, TOUS les enfants ne sont pas réunis dans mes appartements d'ici une heure, je te montrerai les techniques que l'on utilise à la surface pour faire parler les prisonniers récalcitrants... Pour ton malheur, il se trouve que je suis très douée pour ce genre de jeu.
Vicero battit en retraire, frémissant de peur, se tenant le poignet et tentant maladroitement d'épancher le sang qui souillait sa tunique.
En douceur, Raistlin se retira de l'esprit de Pyra en s'excusant pour s'être insinué en elle sans son accord.
Pyra lui renvoya un affectueuse accolade et le mage soupira de soulagement en réintégrant son corps.
Pyra regagna son trône et s'y assit.
- Sénéchal, je suis réellement navrée pour ce qui vient de ce produire...
- Ma Reine, il est normal que vous asseyez votre autorité. Hasarda l'homme, pas plus rassuré que ça.
- Mais regardez le tapis ! Tout ce sang ! Ca va être irrattrapable ! Se lamenta-t-elle en secouant la tête sur un ton de tragédie.
Les conseillers se détendirent et se permirent un sourire.
Caramon et Tanis échangèrent un coup d'œil totalement ahuris. Rivebise fixa méchamment la jeune femme.
Un serviteur s'approcha de la Reine et s'inclina.
- Ma dame ? Deux personnes souhaites que vous les receviez.
- Qui ?
- Un certain Samaël et son élève, Ma Dame.
La magicienne lança un regard surpris à Sandor.
Le chaud sourire de son vieux maître fit battre le cœur de la jeune femme plus vite.
- Où sont-ils ?
- Dans les appartements que vous occupiez au Palais avant, ma Dame. Nous ne pourrons pas faire déménager Dame Méléria avant demain.
- Bien, merci. Tachez de trouver des appartements pour mes invités, pour les enfants...
- Je m'en charge, petite sœur. Offrit Hariel, pressentant ce qui allait ce passer.
- Merci, mon frère. Le Conseil est terminé pour aujourd'hui. Je veux vous revoir tous ici, demain, à la première heure après midi.
- Bien, Ma Reine. S'inclinèrent les nobles en se retirant.
Pyra quitta la pièce et gagna son ancienne chambre.
Avec appréhension, elle posa la main sur la poignée de la porte.
Elle la tourna et entra.
2 ème Epoque : Chapitre XXXIII
Mère et Fils
Pyra essuya ses mains moites sur sa robe de satin noir.
Samaël s'approcha d'elle et la serra dans ses bras avec chaleur, son sourire éclatant laissant voir de longues dents aiguës de carnassier.
- Petite sœur ! Je suis heureux de te revoir.
- Moi aussi mon ami, moi aussi.
La magicienne focalisa sa vision sur le dragon, redoutant de regarder l'autre occupant de la pièce.
************************
'Lan avala péniblement sa salive et leva les yeux sur la femme qui l'avait mis au monde;
Une peur irraisonnée lui étreignit les entrailles et il dut se retenir de fuir au plus vite.
Pour se distraire de ses terreurs, il s'abîma dans la contemplation de sa mère.
Le visage de Pyra était lisse, sans trace des rides que l'approche de la cinquantaine aurait du graver sur lui, et le jeune homme se rendit compte qu'elle ne paraissait guère plus de vingt ou vingt-cinq ans. La longue crinière de flammes liquides dont il avait hérité tombait jusqu' à ses pieds et il resta frappé par la volonté presque farouche qui transparaissait dans ses yeux d'acier.
Samaël sentit une pointe de pitié l'envahir en voyant le regard désespéré que lui lança Pyra.
Gentiment, mais fermement, il éloigna la jeune de lui.
Souriant doucement, il la poussa délibérément vers son fils.
- Je dois aller m'entretenir avec Sandor, mon amie. Ne faites pas trop de bêtises pendant mon absence.
Le dragon sortit, aveugle aux deux regards désespérés qui le suivirent jusqu'à la porte.
Pyra soupira et se retourna sur son enfant. Ne sachant que faire, elle l'étudia, intérieurement soulagée de voir à quel point la ressemblance entre elle et lui était frappante. Elle eut beau chercher, elle rien dans son physique pour lui rappeler son père.
Elle le fixa longtemps, sans bouger, sans s'apercevoir que son personnalité "de parade" avait instinctivement glissée sur ses traits.
************************
Samaël sortit de la pièce.
Une femme aux cheveux blancs et aux yeux d'or lui sauta instantanément dessus.
- Comment ça ce passe ?
Le dragon resta une seconde interdit.
- Entre Pyra et son rejeton ! Précisa Raistlin.
- Je ne sais pas trop, mademoiselle. Il faut attendre... Il est préférable qu'ils se débrouillent tout seuls, je pense.
Raistlin hocha la tête d'agrément.
- Vous savez où est Sandor ?
- Il est partit avec Hariel. Répondit l'archimage.
- Bien. Vous êtes une amie de Pyra, il me semble... Comment va-t-elle ?
- Bien, on ne peut mieux en fait. Elle n'était pas ravie de devoir revenir ici, mais elle à fait contre mauvaise fortune bon cœur.
- J'ai vaguement entendu dire qu'elle aurait blessée Striker ?
- Raistlin l'a un peu aidé. S'insinua Laurana.
- Racontez moi ça ?!
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Estéhaulan se sentait de plus en plus mal à l'aise sous le regard d'acier de sa mère. La femme ne semblait pas désireuse de faire le premier pas et le jeune homme ne s'en sentait pas le courage.
Une boule se forma dans sa gorge et il eut toutes les peines du monde à l'avaler.
Il se remémora tout ce qu'il aurait voulu lui dire, tout ce qu'il avait ressentit, mais les mots refusait de sortir, bloqués par le regard froid et distant de la jeune femme.
L'impression obsédante d'être de trop, de n'avoir aucune place en ce monde, et surtout dans "son" monde lui déchira le cœur.
Pour la première fois, il se rendait compte de la gène qu'il représentait pour sa mère. S'il n'existait pas, elle n'aurait pas eut à partir et aurait régnée depuis la mort de sa mère, Hamelet n'aurait pas prit le pouvoir et Varune ne serait pas au bord de l'effondrement.
Le poids de la culpabilité lui fit baisser la tête.
Une larme roula sur sa joue.
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Striker hurla de douleur lorsque Salom réduisit sa fracture et la banda.
- Ne peux-tu me guérir par la magie ? Cracha-t-il méchamment.
- Je suis un nécromancien ! Pas un guérisseur ! Lui répondit Isander sur le même ton.
Un gifle monumentale vint s'abattre sur le visage du magicien.
- Ne me parle plus JAMAIS sur ce ton, tu entends... Sinon, tu pourrais retrouver Renfern bien plus vite que tu ne le voudrais.... Gronda Vicero en saisissant son ami par la gorge.
Il le lâcha et Salom s'effondra au sol en toussant.
Il se frotta la gorge d'une main et lança une regard mauvais à son supérieur qui ne remarqua rien.
- Si tu as finit de te morfondre par terre, Hamelet veut nous voir au Temple de Takhisis. Et je te conseille de réfléchir à un moyen de reprendre l'avantage sur cette petite pute de Dévadoris !
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Pyra cachait sa peur sous un masque impassible.
Pas plus que son enfant elle ne savait comment jauger de la situation.
Elle savait qu'elle aurait dut faire le premier pas, parler la première, s'expliquer ! Mais pour dire quoi ? Elle ne savait pas ce que Samaël ou Sandor avait bien put dire à l'enfant de son géniteur, et s'il ne savait rien, elle ne voulait pas lui faire plus de mal qu'elle ne lui en avait déjà fait en l'abandonnant.
Avec vingt-cinq ans de retard, la lâcheté de ses actes lui apparus dans toute son horreur.
Jamais elle ne pourrait se faire pardonner. Jamais elle pourrait rattraper le temps qu'elle avait perdu.
Son enfant n'était pas le sien. Il était le fils de Sandor plus que de n'importe qui d'autre.
Pyra passa la main sur son ventre.
Elle sentit la délicate étincelle d'énergie qui grossissait en elle. Avec une ferveur qu'elle n'aurait jamais imaginée, elle souhaita trouver une moyen de se faire accepter par son enfant.
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Hariel s'assit lourdement sur un fauteuil.
Sandor l'imita.
- Que t'es-t-il arrivé à l'œil ? Demanda le vieux mage.
- Il m'est arrivé Striker...
- QUOI ?
- Si Pyra et ses amis n'étaient pas arrivés à temps, nous serions tous morts... Tu crois que ca va bien ce passer entre Divi et 'Lan ?
Le vieil homme soupira.
- Je n'en sais rien, Hariel. Vraiment rien. Elle a tellement changée, elle est devenu si dure...Tu as vu son attachement aux deux autres mages ?
- Comment ne pas le voir ! Sourit le Garde.
- Si elle ne les avait pas rencontrés, je croit qu'elle serait devenu folle...ou qu'elle serait morte...Ses tendances autodestructrices sont dominées par le besoin de contrôler les mêmes pulsions chez son amie...
- Elles se ressemblent beaucoup...
- J'ai un mauvais pressentiment, Hariel. Estéhaulan avait vu le retour de sa mère en rêve, mais il a vu beaucoup d'autre choses bien moins gaies. Cela me fait peur... Varune n'a jamais été aussi prêt de l'implosion, même pendant la Guerre de l'Opale... Takhisis s'en est mêlée. Elle veut la destruction de tous les surfaciens qui sont venus ici. Et de tous ceux qui leurs sont affiliés. Elle veux que Varune soit sa tête de pont à son retour sur ce plan... Cela va bien plus loin qu'une bête querelle entre sœurs...
- Ils le savent, Sandor. Ne t'inquiètes pas. Les mages le savent...Sinon ils n'auraient pas emportés l'arsenal magique qui est le leur...
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'Lan ravala ses larmes. Puisque sa mère ne voulait parler, c'est lui qui le ferait. La présence de Samaël près de lui lui manqua soudain cruellement.
Il prit une profonde respiration et se lança.
- Mère ?
- ...
- Je suis... Je ne... Pardonnez moi... Je ne sais ...que faire... pour...
Le jeune homme secoua la tête devant le mutisme de sa mère.
Elle continuait à le regarder, le même vide d'expression dans ses prunelles dures.
Un froid intense s'empara de lui.
Il baissa de nouveau la tête.
- Mère. Je sais que vous ne voulez pas de moi. Que vous ne m'aimez pas. Je sais ce que mon père vous a fait. Je l'ai revécut dans mes rêves, comme j'avais rêvé de votre retour ici. Je sais que vous ne pourrez jamais que me haïr, que je ne suis qu'un boulet pour vous, que je n'aurais jamais dut voir le jour. Je n'aurais jamais dut écouter Samaël. Je pensais... que peut-être... Vous voudriez me voir, me connaître... J'ai eut torts... Pardonnez moi. Je n'ai jamais voulu vous rappelez de mauvais souvenirs...
De nouvelles larmes envahirent les yeux d'Estéhaulan. Avec un geste rageur, il les ravala.
Il releva les yeux sur sa mère.
Son expression n'avait pas changée.
Totalement désespéré, il se détourna pour quitter la pièce.
************************
Hamelet attendit Striker et ses hommes.
Etonnamment, ils arrivèrent à l'heure.
Les quatre hommes entrèrent dans la petite pièce qui servait de Temple de Takhisis.
Une cinquantaine de paires d'yeux débordant de haines les accueillirent.
Les traitant par le mépris, les trois Gardes firent sortir les enfants et les ramenèrent dans les niveaux habitables du Vieux Palais.
Là, ils les confièrent à des soldats qui les emmenèrent vers Sandor, Hariel et leurs parents.
Les trois Gardes retournèrent au Temple.
- J'espère que vous avez une idée pour reprendre les choses en main. Les accueillit la voix venimeuse de la Déesse.
Salom s'avança.
- Oui, Déesse. J'ai un plan...
- Lequel ?
- Utilisons la haine des uns pour déclencher la douleur des autres...
- Soit plus explicite ?
- Arasha n'a jamais acceptée de na pas être la Reine. Elle fera tout pour pouvoir prendre sa revanche sur Miranda, Ô Déesse... Même maintenant qu'elles sont toutes deux mortes... Et la haine appelle la haine...
Dans les Abysses, la Reine Noire se fendit d'un sourire.
- Brillant...Tout simplement brillant. Quand entreras-tu en action ?
- Ce n'est pas moi qui le ferai, Déesse. Mais celui par qui le doute sera le plus fort...
Un rictus de pure perversité glissa sur le visage pâle de Takhisis.
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Pyra écoutait son fils.
Avec une stupeur proche de l'anéantissement, elle l'écouta se dénigrer lui même, prendre l'entière responsabilité d'une faute qui n'incombait qu'à elle.
Le remord qui la rongeait crût en conséquence.
Il se tut.
Puis se détourna pour partir.
Enfin, elle retrouva un semblant de lucidité.
Elle réfléchit rapidement, tout ce qu'elle aurait put dire lui semblant bien dérisoire en comparaison de la douleur qu'elle avait causé à son petit.
Elle courut vers lui et fit la seule chose dont elle se sentait capable.
Elle le serra contre elle dans une étreinte désespérée et lui ouvrit son esprit.
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Laurana poussa un petit piaulement de bonheur et Gil lui sauta dans les bras. Le visage de Tanis s'éclaira et rejoignit sa femme et son fils. Tanin, Sturm, Dezerel, Leaf, Kalin Melody et Kaitlin se précipitèrent vers leur parents et Tika les serra contre elle pendant que Caramon soulevait les plus jeunes avec un sourire qui lui mangeait la moitié de la figure. Les retrouvailles entre Brightdawn, Moonsong, Wanderer et leurs parents furent plus stoïques, mais même le rude Rivebise ne put retenir une petite larme de soulagement.
Raistlin et Dalamar, toujours pratiques malgré les litres qui s'épanchaient sur le plancher rejoignirent Hariel et Sandor.
- Et pour les autres ?
- Samaël et moi allons les ramener chez eux par les voies de la magie. Sypher les accompagnera... Cala ne devrait pas mettre plus de deux jours... Tout sera finit pour le couronnement.
- Quand est ce ?
- Dans une semaine.
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Estéhaulan resta saisit.
Tout l'amour de sa mère déferla dans son esprit , plus violent qu'une marée d'équinoxe.
Il ressentit ses doutes, ses peurs, sa haine pour son père, son amour pour lui, pour son frère adoptif, pour sa petite sœur encore à naître, son affection teinté d'amusement pour Raistlin et Dalamar. Il vit de quoi elle était capable, il sut qu'elle avait tuée, parfois de sang froid, des innocents qui s'étaient mis en travers de son chemins, des brutes coupables, pour le plaisir de tuer, pour le besoin de dominer... Il vit qui elle était, il vit ce qu'elle était...
Pyra lui ouvrit sa conscience, et il fit de même.
Avec un soulagement teinté de ce désespoir qui lui étreignait le cœur depuis des semaines, il se livra à elle. A travers lui elle revécut son enfance, ses craintes d'adolescent, son amour immodéré pour Samaël, son besoin d'être protégé...Tout cela dans un maëlstrom de souvenirs si vifs qu'ils restèrent un instant sans savoir à qui étaient lesquels...
Enfin, Pyra referma doucement son esprit, vaillant à ne pas blesser son fragile enfant.
Tous deux étaient tombés à genoux et se regardaient dans les yeux.
- Je t'aime mon fils, pardonne moi de t'avoir abandonné... J'avais tellement peur...
Le jeune homme se jeta dans ses bras.
- Maman ! Murmura-t-il entre deux sanglots.
- Mon fils ! Répondit de même Pyra en le serrant de toutes ses forces.
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Varune sourit.
Avec attendrissement, elle quitta la pièce, laissant la mère et le fils à leurs retrouvailles.
Discrètement, elle essuya les larmes qui mouillaient ses yeux d'acier...
2 ème Epoque : Chapitre XXXIV
Couronnement
Cinq jours plus tard
Myraël boudait.
Depuis que Pyra avait retrouvé son fils, ils passaient tout leur temps libre ensemble et la magicienne n'avait que peu de temps à lui accorder.
En une semaine, elle n'avait même pas trouvé le temps de les présenter officiellement Estéhaulan et lui.
Il soupira et s'assit sur la margelle de la fontaine qui trônait au milieu du patio.
- Salut ! Commença une petite voix timide.
Myraël se retourna.
- Salut. Répondit-il sur la défensive.
- Je m'appelle Dévadoris. Ta maman est ma tante.
- Oh... Qu'est ce que tu veux ?
- Ta maman voudrait que tu la rejoignes dans sa chambre... Les tailleurs veulent finir ton costume pour le couronnement je suppose. Expliqua la fillette en posant délicatement sa jambe bandée sur la margelle.
- Qu'est ce qui t'es arrivé ?
- Mon papa m'a tapé. Répondit la gamine avec un soupir.
- Tu veux rentrer ?
- Oui, il fait un peu frais aujourd'hui.
- Appuies-toi sur moi...
Déva sourit de toutes ses dents.
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Pyra venait de quitter une séance harassante avec le Conseil et s'était plongée avec un bel enthousiasme dans cette activité qui ravie l'âme féminine qu'est la couture.
Ces dames se retrouvaient dans les appartements privés de la future Reine couronnée et jouait de l'aiguille à qui mieux-mieux sur les robes stupéfiantes et les costumes somptueux que tous porteraient pour la cérémonie.
Pour l'heure, les victimes de la frénésie créatrice du troupeau de femelles faisait contre mauvais fortune bon cœur en serrant les dents et en anticipant les affres d'agonie que les autres mâles allaient bientôt avoir à supporter, eux qui, pour l'instant, se gondolaient tranquillement, une chope de bière à la main .
Dalamar soupira avec désespoir et lança un regard de bête aux abois à Samaël. Le dragon lui rendit un sourire amusé et se tourna sur l'ordre de Laurana. La princesse elfe s'acharna quelques minutes sur les fentes de la veste qui laissaient passer les longues ailes du dracomorphe avant de renoncer à les camoufler de façon plus convaincante.
- Vous prenez ça étonnamment bien. Constata Dalamar à son compagnon d'infortune.
Le dragon renifla.
- L'habitude. Ca fait près de quatre milles ans que j'assiste à chaque cérémonie officielle alors vous savez...
- Je vois... Elles vont pas bientôt arrêter de s'engueuler ? S'énerva l'elfe en voyant que Pyra et Raistlana continuaient à discuter du tombé de la robe qu'il allait porter.
- Elles font ca parce qu'elles t'aiment. Expliqua le dragon. Pour elles, il est important que tu sois aussi parfaitement habillé qu'elles t'imaginent être réellement. Si elle s'en fichaient, là ! Je commencerait à m'inquiéter à ta place...
- Ce n'est qu'une robe. Pleurnicha l'elfe quand une épingle s'enfonça dans sa cuisse.
- Ne bouge pas ! Pesta Raistlana.
- Oui ma douce. Répondit stoïquement l'archimage noir.
************************
Salom traça le pentacle d'invocation.
Le couronnement aurait lieu dans moins de deux jours et il devait être prêt.
Il sortit le bébé vagissant de son berceau et l'égorgea au-dessus de la vasque de pierre.
Le corps du nouveau-né fut agité de quelques soubresauts et s'affaissa.
Le mage jeta le petit cadavre dans la cheminée et entama son invocation.
Derrière lui, Hamelet et Striker attendaient...
Une vapeur grisâtre naquit au centre du cercle de protection et voleta, incertain, au milieu du pentacle.
Le spectre repéra la vasque et se jeta avidement dessus.
Il but la sang frais jusqu'à la dernière goutte.
Le fantôme releva la tête et essuya sa bouche dégouttante de sang.
Elle braque son regard noir, vide, sur Vicero.
- Bonjour mon neveu...Que veux-tu ?
************************
Dalamar soupira de soulagement. Raist et Pyra s'étaient "enfin" mises d'accord sur sa tenue et c'était maintenant au tour de Caramon, Rivebise et Tanis de souffrir entre les mains de leurs femmes et des couturières.
Raistlana glissa ses bras autour de la taille de l'elfe et l'embrasa dans le cou.
- Tu m'en veux ?
- Pour ?
- T'avoir embêté avec cette fichue robe...
- Noooooooon, pourquoi veux-tu ? J'adore passer trois heures entre tes mains expertes...
L'archimage lui tira la langue.
Hariel sourit avec amusement.
- Pyra, Myraël est dans tes appartements.
- Bien, merci. Tu voudras bien t'occuper de la sécurité de la cérémonie ? J'ai comme l'impression que Striker et Hamelet n'en ont pas finis... Tu sais comment va Méléria ?
- Ses serviteurs m'ont dit qu'elle étaient tombée malade après ta prise de pouvoir. Elle commence juste à se remettre.
- Tu voudras bien lui demander si elle veux venir à mon couronnement ?
- Ce n'est pas très raisonnable...
- C'est ma sœur...
- A propos, Cassandra et les jumeaux voudraient te parler à propos de ta jument. Ils voudraient la croiser avec des étalons autochtones...
- Je verrais ça avec eux. 'Lan, reste là, s'il te plait... Cria Pyra à l'autre bout du couloir en voyant son fils passer.
- Mère ?
- Viens avec moi, il faut que je te présente quelqu'un.
- Bien mère.
- On se voit ce soir pour la répétition ? Demanda-t-elle à la cantonade.
- A ce soir. Lui répondirent les autres en s'éclipsant.
La mère et le fils gagnèrent les appartements privés de Pyra. Myraël se leva à leur arrivée et son air boudeur fit sourir sa mère.
- Myraël ? Je t'ai un peu négligé ces temps ci. Et il faut que je te présente. Voici ton frère, Estéhaulan. 'Lan, ton frère, Myraël.
'Lan s'agenouilla devant l'elfe.
- Heureux de t'être enfin officiellement présenté. Tu veux bien partager ta maman avec moi ? Demanda-t-il avec un sourire charmeur.
L'elfe ne put y résister très longtemps.
- Tu veux bien jouer avec moi ? Demanda-t-il d'une toute petite voix.
Le sourire le 'Lan s'élargi davantage et il s'assit par terre à côté de son petit frère...
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Le spectre d'Arasha Kh'aa Kamara disparut dans les hauteurs de la pièce.
Salom frissonna, horrifié par ses propres actes, alors qu'Hamelet et Striker semblaient satisfait.
Avec une prescience qui n'était pas dans sa nature, l'homme sut que ses actes le condamneraient à brève échéance. Tout ce qu'il espérait, c'était que son bourreau ne serai pas Striker. Quitte à mourir, il pria pour que sa mort soit rapide et indolore.
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Paladine soupira.
- Je ne peux rien faire de plus? Maintenant, c'est eux de jouer...
- Tu as fait ce que tu as put, mon ami. Le rassura Mishakal.
- Est-ce que ce sera suffisant ? J'en doute... Et avoir des robes noires comme champions n'est pas dans mes habitudes.
La déesse renifla avec supériorité.
- Il ne sont peut-être pas dignes de confiances, mais ils ne t'ont jamais déçut. Surtout ces trois là. Alors pourquoi maintenant ? Cesse de te mettre la rate au court-bouillon pour des évènements que tu ne peux maîtriser !
- Tu a raison, ma chère. Comme toujours. Plaisanta Paladine.
- Evidement !
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Le lendemain.
Pyra revêtue la longue robe de satin bleu ciel que ces dames et elle avaient confectionnées et ajouta par dessus la lourde cape de velours noir qui sacrifiait à la tradition des mages.
Elle ôta les quelques bijoux qu'elle portait d'habitude et retira avec répugnance les gants de soies qui protégeaient la pierre.
Elle jeta un coup d'œil dessus et en trouva le cœur étrangement agité. Elle haussa les épaules, supposant que sa propre anxiété agissait inconsciemment sur l'artefact vivant.
Raistlin dénoua le cordon qui retenant sa longue crinière et la brossa rapidement. Il l'étala sur les épaules de la magicienne et jugeant l'effet satisfaisant, n'estima pas nécessaire d'ajouter de quelconques bijoux dessus.
Dès que Pyra fut apprêtée, l'archimage et les autres femmes s'habillèrent à leur tour.
On toqua à la porte des appartements de la reine.
Le sénéchal entra sur son ordre et s'inclina.
- Majesté ? Tout est prêt. Nous devons être à la salle du trône dans dix minutes.
- Nous sommes toutes prêtes, sénéchal...
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Striker se fendit d'une sourire avide. Tout était prêt. Il n'y avait plus qu'a attendre...
Le sourire de l'ex-Garde Noir se figea et disparut soudain.
Ses mains se mirent à trembler.
Pyra passa devant lui et ne lui jeta pas un regard.
Lorsque ces dames se furent éloignées, Vicero étaient plus pâle qu'un cadavre...
Pour la première fois, un doute l'envahit.
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Tanis, Caramon, Dalamar et Rivebise, Dalérion et ses hommes, les survivants de la Garde noire, les enfants, tous attendaient avec impatience de voir le couronnement commencer.
Les dames entrèrent dans la petite pièce attenante à la Salle du trône et par où ils entreraient. Il avait été décidé, au grand dam des Conseillers, qu'en plus des proches parents de la Reine, ses amis seraient Témoins.
Dans la Salle, les gens du commun attendaient avec une impatience croissante de voir, enfin, une reine digne de ce nom monter sur le Trône...
Ces messieurs restèrent sans voix devant la débauche de soies et de brocards que leurs épouses portaient. Mais plus que n'importe qui d'autre, en dehors de Pyra qui était tout simplement stupéfiante, c'est Raistlin qui les estomaqua.
Pyra l'avait, contre son avis, forcée à revêtir une robe bleue outremer, si échancrée qu'elle en était presque indécente qui lui dégageait les épaules et une bonne partie de la poitrine, le tout était rehaussé d'une débauche de dentelle vaporeuse et brumeuse qui retombait en deux petite lignes de neiges dans le dos et qui finissait leur course sur l'ourlet de la traîne. Les cheveux de l'archimage étaient retenues par une résille d'or et deux cabochons d'émeraude pendaient à ses oreilles. Elle était maquillée et le cosmétique atténuait le couleur dorée de sa peau en la faisant paraître plutôt bronzée...
Dalamar eut besoin de quelques secondes pour se souvenir comment respirer.
Tanis mit un instant avant de détourner son regard du décolleté de l'archimage et y fut heureusement aidé par le talon aiguille que sa chère et tendre lui enfonça dans le tibia.
Rivebise faisait la gueule et semblait dégoûté par le spectacle et même sa femme et ses enfants lui jetèrent un petit regard irrité.
- J'ai mal au crâne... Gronda le barbare en guise d'excuse
Caramon était fushia et semblait prêt à casser la gueule à quiconque reluquerait d'un peu trop près son frère.
Très satisfaite de son effet, l'archimage prit le bras de son elfe.
Pyra fit un signe au sénéchal qui ouvrit la porte de la Salle du Trône.
Le cérémonie commença.
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Salom était assis au centre d'un pentacle, suivant les évènements.
- Ma Reine ? Appela-t-il Arasha. C'est quand vous voulez...
Un petit ricanement sinistre lui répondit.
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Sandor, en temps que plus vieux membre de la famille royale encore en vie mena la cérémonie avec toute la pompe que le bon peuple était en droit d'attendre.
La Reine était jeune et vigoureuse, elle dégageait force et autorité, tout un chacun voyait en elle une reine digne des plus grande.
Sandor referma sur ses poignets les menottes d'or qui symbolisaient sa charge puis ajouta le lourd collier et les chaînes qui lui enserrèrent la taille et la poitrine, visible représentation du poids du pouvoir et de l'attachement que la reine devait avoir pour la prospérité et le bien-être de son peuple. Enfin, il posa le diadème d'onyx sur son front.
Une ovation spontanée naquit dans les milliers de gorges assemblées.
Pyra se releva et chacun des Témoins vint lui présenter ses respects.
Ses frères et sœurs vinrent les premiers, visiblement ravis de la voir à ce poste.
Méléria vint elle aussi, et Hariel se tendit lorsqu'elle serra sa sœur dans ses bras.
- Finalement c'est aussi bien... Murmura-t-elle avant de se retirer.
Fiorel et Faeryl, inséparables, purent enfin approcher pour la première fois la sœur qu'ils n'avaient jamais vu et furent soufflé par sa force contenue.
Enfin, ce fut au tour de ses amis.
Raistlin et Dalamar en tête bien sûr, puis Tanis et Laurana la félicitèrent.
Rivebise et Lunedor vinrent en suite.
Pyra reçut l'accolade de la prêtresse avec plaisir, mais fut étonnée lorsque Rivebise imita sa femme.
Ravie que le barbare ait décidé d'enterrer la hache de guerre, elle se laissa faire.
Un cri survint sur sa droite et elle vit Hariel se jeter sur elle.
Une douleur paralysante explosa dans son flanc gauche.
Avec un étonnement teinté d'indifférence, elle porta la main à son côté et la ramena couverte de sang.
Ses jambes se dérobèrent sous elle.
Hariel tenta de la rattraper.
Estéhaulan couru vers elle.
Dalamar et Raistlin étaient totalement figés de stupeur.
Le rictus de pure haine de Rivebise était visible de tous.
La dague ensanglantée qu'il tenait à la main tomba au sol avec une résonance cristalline.
Pyra toucha terre.
Quand 'Lan parvint près d'elle, il était trop tard, la Reine était morte...
Le jeune homme souleva le cadavre dans ses bras, la suppliant d'ouvrir les yeux, de respirer.
Une main se posa sur l'épaule du jeune homme.
En larmes, Raistlin se pencha vers lui.
- C'est finit... Murmura-t-il.
'Lan le regarda, refusant de comprendre.
Un cri de bête blessé franchit ses lèvres.
Sharn et Eka firent écho à sa souffrance.
Le peuple se figea d'horreur.
Dans les abysses, Takhisis triomphait.
Varune était effondrée sur son trône de cristal et pleurait.
Sandor sanglotait.
La lueur rouge qui obscurcissait les yeux de Rivebise disparut.
Il jeta un regard circulaire autour de lui, leva sa main poissée vers son visage et constata le sang qui la souillait.
Ses yeux tombèrent sur Pyra.
Avec horreur, il se rendit compte de son geste.
Lorsque Myraël lui enfonça la dague qui avait tué sa mère dans les reins, il ne réagit pas...