Petit mot de l'auteure : je pense que comme beaucoup de monde, j'ai été très peinée d'apprendre le décès de Robbie Coltrane. Voici donc un modeste texte pour rendre hommage à Hagrid. Je m'excuse d'avance, cela ne sera sûrement pas mon meilleur texte : comme je l'ai dit, je suis vraiment très triste de cette nouvelle et j'avais besoin d'écrire pour extérioriser.


Quand Harry ouvrit la porte de la cabane, Crockdur ne lui sauta même pas dessus.

Certes, le molosse n'avait jamais été le chien le plus dynamique qu'il lui avait été donné de voir. Néanmoins, en rentrant chez Hagrid, Harry avait toujours eu la certitude de recevoir un baiser bien baveux de la part du chien. Mais le sorcier ne pouvait pas réellement dire être surpris par cet accueil morne. Comment en vouloir à Crockdur d'être prit dans une tristesse profonde alors même que son maître était...

Harry lui-même n'arrivait pas à formuler l'idée.

Il allait bien devoir se confronter à la réalité, pourtant. Après tout, celle-ci était sous ses yeux : le feu était mort, les biscuits rochers encore plus secs que d'habitude et surtout, le grand fauteuil de Hagrid était vide.

Oui, Hagrid était bel et bien parti et ne reviendrait jamais.

Harry avait bien évidemment comprit cette réalité quand il avait reçu le hibou de Neville lui annonçant que le garde-chasse était décédé dans sa cabane de Poudlard. Mais il y avait une différence entre apprendre la nouvelle et la constater de ses propres yeux.

Devant l'émotion, Harry se laissa tomber sur la première chaise qui s'offrait à lui. Bien mal lui en prit. Dans cette posture où il avait été de si nombreuses fois, les souvenirs affluaient. Tous ces repas partagés, les discussions au coin du feu, les bêtises couvertes et réprimandées...

Mon enfance est définitivement loin derrière moi, songea alors Harry.

Paradoxalement, cette pensée lui tira un drôle de réconfort. Il n'avait jamais réellement réalisé cette vérité pourtant toute simple : grâce à Hagrid, il avait pu connaître la joie d'avoir une famille. Les Dursley ne comptaient pas ; sa vie avec eux ne comportait que des abus et maltraitances. Alors que Hagrid l'avait accueillit à bras ouverts. Il avait rit avec lui, lui avait offert une épaule sur qui pleurer, une âme à qui se confier. Il l'avait gâté tout en restant juste, essayant à sa manière maladroite sur lui montrer le droit chemin.

Hagrid lui avait fait le plus beau des cadeaux : une enfance.

Le pleurer était donc bien normal. Mais il ne pouvait se laisser aller au chagrin ; s'il se laissait submerger par les larmes, il en viendrait à oublier la joie qu'il a eu à connaître le garde-chasse.

Alors Harry se releva et s'en alla caresser Crockdur.

- Je sais qu'il nous manque. Mais il sera toujours avec nous. D'accord ?

Le chien aboya. Harry ouvrit alors la porte et se furent côtes à côtes qu'ils quittèrent la cabane du gardien des clefs.