Résumé : Ron est amoureux mais a peur d'assumer sa relation. Ron est amoureux oui mais pas de n'importe qui. Un serpentard, meilleur ami de Draco Malefoy alias la fouine. Excédé, le serpent pousse son petit ami à assumer leur relation. Au bord de la rupture, Ron se retrouve face à un dilemme mais il pourra compter sur le soutien de ses deux meilleurs amis et de sa sœur.

Personnages : Ron Weasley, Blaise Zabini, Harry Potter, Hermione Granger, Ginny Weasley, Drago Malefoy

Mention : Membres de la famille Weasley : Molly, Arthur, Bill, Charlie, Percy et les jumeaux.

Couple : Blaise/Ron

Note de l'auteur : Ce récit a été écrit suite à un défi d'écriture : écrire sur un couple improbable. Personnellement j'ai choisi ce couple car je trouve qu'ils se complètent mutuellement.

Bonne lecture !

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Pénétrant dans la salle commune des Gryffondor, Ronald Bilius Weasley, plus communément appelé Ron, alla s'écraser dans un canapé éloigné. Ses deux meilleurs amis le regardèrent surpris, ils n'avaient jamais vu le rouquin aussi énervé. Ô grand jamais, il avait été dans une telle colère au point de les ignorer et d'aller dans un coin tranquille. D'un commun accord, les deux gryffondors se dirigèrent vers leur ami, inquiets pour lui. Le rouquin n'eut aucune réaction en voyant l'arrivée de ses deux amis de toujours. Il ne leur adressa aucun sourire et ses yeux ne brillaient pas de bonheur, contrairement à d'habitude.
Les deux compères s'assirent tous deux, au pied du canapé à même le sol. La brune vient doucement jouer avec les cheveux de feu de son ami laissant le Survivant prendre la parole

— Qu'est ce qui ne va pas Ron ?
— J'ai pas envie d'en parler…
— Ron tu as besoin de parler, insista Hermione une lueur d'inquiétude dans ses yeux, ça fait presque une semaine que tu as perdu toute trace de bonne humeur. Et au vu de tes cernes, ça doit faire plusieurs jours que tu dors mal.
— Hermione a raison Ron, mais saches que si tu veux parler on est là pour toi, comme toi quand tu as été là pour nous. Tu peux nous parler de tout ce que tu veux, et tu sais qu'on ne te jugera pas.

Ron regarda ses deux amis un long moment, mais ne dit rien. Il savait qu'ils avaient raison, qu'il pouvait compter sur eux, mais il n'arrivait pas à leur dire. Il ne se voyait pas leur dire : "Hey je suis gay, je sors avec Blaise Zabini, un serpentard qui est juste un véritable fondant au chocolat" avant de se remettre à son activité favorite comme si de rien était.

Oh non, il ne se voyait pas leur dire. Il ne voulait pas devenir la risée des lions mais aussi de toute l'école, tout comme il ne voulait pas que Blaise se retrouve dans une mauvaise posture au sein des serpents, même si celui-ci lui avait assuré qu'il s'en moquait bien. Ron voulait tellement être comme son frère George qui assumait pleinement son homosexualité tout comme Harry, ou encore sa soeur Ginny qui sortait avec Luna depuis peu. Il n'était pas aussi courageux qu'eux, il avait peur du regard des autres. Il avait sans cesse cette impression d'être moins bien que sa famille. Il n'était pas comme Bill et Percy qui avaient tous deux, un excellent travail ou encore Charlie qui n'avait pas peur des dragons quand lui avait une peur panique des araignées. Il n'était pas non plus aussi créatif que les jumeaux ou aussi tenace que sa sœur.

Non, il était loin d'être tout ça. Il ne se voyait que comme un garçon maladroit avec les mots et ses actions. Il était juste doué au d'échec sorcier, il avait un talent inné pour cela. Il savait aussi qu'il avait réussi à sauver ses amis parfois, lors de leur première année lors de l'échiquier géant, en deuxième année il avait suivi Harry dans la forêt malgré sa peur des araignées. Mais parfois, cela ne lui suffisait plus pour se rassurer qu'il était tout aussi doué que ses amis.

Il ne se trouvait pas courageux, il était tout le contraire bien souvent et il allait jusqu'à se demander ce qu'il faisait chez les Lions, la maison du courage et de la bravoure. Cette pensée le fit lâcher un petit rire sous le regard curieux de Harry et Hermione.

— Tout va bien Ron ?
— Oui je pensais juste à un truc de pas très important.
— Si tu le dis, j'ai cru ne plus jamais te revoir rire

Ronald lui sourit faiblement en réponse avant de fixer le plafond, devenant silencieux à nouveau. Les deux autres lions basculèrent la tête en arrière, fixant eux aussi le plafond, avant qu'ils ne commencent à raconter de vieilles anecdotes, espérant ainsi remonter le moral de leur ami. Ron les écouta un faible sourire accroché aux lèvres alors qu'il ne cessait de fixer le plafond.

Le trio resta ainsi une bonne demi-heure, avant qu'Hermione ne décrète que c'était l'heure d'aller manger. Les trois amis quittèrent ainsi le canapé et enfin la salle commune des rouges et or. Ron espéra ne pas croiser son petit ami secret, il ne voulait pas croiser son regard et craquer. Blaise Zabini avait un regard à le faire fondre et à le faire devenir aussi rouge qu'une tomate au soleil.

Ron souffla un bon coup, marchant aux côtés de ses amis. Il était rassuré de ne toujours pas avoir croisé son serpent, mais il savait que plus il avançait, plus il avait de chance de le croiser. Perdu dans ses pensées, il ne remarqua pas qu'il fonçait droit sur un élève.

— Tu peux pas faire gaffe la belette ?
— J'ai pas fait exprès la fouine, grommela le rouquin, en arrangeant ses robes de sorcier.
— Bousculé par un traître à son sang, je suis dégouté
— Ca suffit Malfoy, intervint finalement Harry, se rapprochant de son meilleur ami
— Je ne t'ai rien demandé, Saint Potter, cracha le blond.

Ron n'osa pas relever les yeux, il savait qu'il était là, c'était un des meilleurs amis de cette fouine de Drago Malfoy. Il souffla doucement et tira le bras de son meilleur ami avec Hermione, surprenant le brun.

— Laisses Harry, il n'en vaut pas la peine.

Il ne voulait pas se battre avec ce serpent, il n'avait pas le courage et il ne voulait pas que Harry rencontre de nouveau problème. Il en avait suffisamment avec Ombrage, et il ne voulait pas que Malfoy et sa bande s'en prennent à nouveau à lui. Le cœur serré, il entraîna le brun à lunette et Hermione jusqu'à la table des Gryffondor. Il était là, à côté de ce blondinet arrogant et il n'avait rien fait pour le défendre, sauf qu'il ne pouvait pas : Ron refusait qu'ils se montrent en public.

Il secoua la tête avant de soupirer un bon coup, il devait arrêter d'y penser et se concentrer sur ses amis. Le trio s'installa à table, Ron en face de Harry et d'Hermione, ils se servirent à manger tout en bavardant.

Le repas se passa tranquillement, Ron retrouvait le sourire grâce à ses amis, jetant de temps en temps un regard sur la table des Serpentard pour le regarder. Blaise Zabini était assis à côté de son ami Drago, il ne parlait pas avec ses amis, restant concentré sur son assiette mais le regard se posait régulièrement sur son rouquin.
L'espace d'un instant leurs regards se croisèrent, et Blaise lâcha un sourire en coin alors que Ron détourna le regard gêné. De tous les sorciers présents dans cette école, il avait fallu que les lutins d'amour désignent Blaise Zabini comme son partenaire idéal. Il soupira un bon coup et se concentra sur ses deux amis qui le regardaient inquiets. Il leur sourit et relança la conversation comme si de rien était. Il savait qu'il devait leur en parler mais il n'y arrivait pas, il ne voulait pas que cela se sache même s'il savait qu'ils ne diraient rien s' il leur disait.

Ron leur dira tout, il se l'était promis mais pas maintenant ou peut être que si. Il devait en parler à quelqu'un mais il ne savait pas qui. Fred et George étaient trop occupés par leur commerce de farces pour embêter Ombrage, Charlie et Bill tous deux trop occupés, Percy, et bien c'était Percy, Ginny, il ne voulait pas embêter sa petite sœur avec ses peines de cœur. Sa mère non plus, trop surprotectrice et un brin conservatrice, elle avait encore dû mal à accepter l'homosexualité de George et celle de Ginny, il ne lui restait que son père mais il avait peur de le déranger surtout en ce moment avec tous les problèmes au ministère.
Il ne lui restait plus que Harry et Hermione, ils avaient été ses deux premiers amis en arrivant à Poudlard, à le respecter pour qui il était. Il devait juste trouver le meilleur moment pour leur en parler, chose quasiment impossible désormais avec le règlement Ombrage, alias le bonbon rose.

Elle interdisait tout contact physique intime : câlin, baiser, se tenir la main il fallait oublier. Mais surtout, Ombrage avait en horreur tous les couples qui ne sont pas hétéros. Il ne voulait pas causer plus de problèmes, d'autant plus que sa maison détestait les Serpentard, et il savait que malgré tout Harry allait le soutenir tout comme Hermione, mais le brun avait suffisamment de problèmes.

Ron soupira légèrement, en se grattant la nuque. Il lui tardait que l'année se finisse, ne voulant plus voir ce bonbon rose. Cependant, il lui tardait surtout que le dîner se termine, de rejoindre son dortoir avant d'aller retrouver son bel Apollon. Oh oui, il voulait le retrouver dans leur petit coin, s'asseoir tout contre lui et profiter d'un moment paisible avec lui, et seulement lui. A son plus grand plaisir, le dîner se termina rapidement et les élèves gagnèrent leur dortoir directement depuis le nouveau règlement de leur chère et tendre professeure de défense contre les forces du mal. Ron passa un moment avec tous ses amis au dortoir, avant que tout le monde n'aille dormir. Le rouquin attendit le moment opportun, pour s'éclipser en empruntant la cape de son meilleur ami.

En entendant enfin les ronflements de Neville, Ron sortit de son lit et trouva facilement la cape de Harry qu'il enfila rapidement. L'avantage de dormir dans la même chambre chaque année et d'avoir les mêmes partenaires de chambre, il savait où mettre les pieds pour ne pas se faire mal et faire du bruit par la même occasion. Il quitta rapidement son dortoir, puis la salle commune avant de traverser nombre de couloirs et de grimper divers escaliers. Son cœur battait la chamade un peu plus, à chaque pas le rapprochant de la tour d'astronomie. C'était leur petit repaire à tous les deux, où ils pouvaient contempler les milliards d'étoiles dans le ciel.
Arrivé en haut, le Gryffondor sourit en voyant son chocolat noir assit, le dos appuyé contre un mur, une jambe pendant dans le vide. Il ôta rapidement la cape d'invisibilité et rejoignit son petit ami avant de venir se blottir contre lui. Aussitôt, les bras de Blaise viennent s'enrouler autour de sa taille. Le Serpentard vient lui voler un tendre baiser avant de lui faire ce sourire qui le faisait fondre sur place.

— Bonsoir petit lion
— Salut, j'ai pas été trop long ?
— Non pas du tout, je suis arrivé il y a quelques minutes

Souriant doucement, il cala sa tête contre l'épaule de son petit ami soulagé, et leva ses yeux bleus vers le ciel étoilé. Il observa les étoiles brillantes de mille feux autour de la lune qui les éclairait, d'une douce lueur. Le rouquin baissa un instant ses yeux sur les avants bras découverts de son petit ami avant de lâcher un petit rire.

— Qu'est ce qui te fait rire ?
— Rien, c'est même pas drôle
— Dis moi sinon je vais t'embêter jusqu'à ce que tu me dises
— Je ne dirais rien

Blaise sourit malicieusement avant de se mettre à chatouiller son petit ami sur chaque zone sensible qu'il connaissait. Celui-ci éclata de rire en se tortillant contre lui, essayant d'échapper à son étreinte et à ses mains taquines.

— Arrêtes Blaise !
— J'ai mal entendu et j'arrêterai que si tu me dis tout ! continue le Serpentard en riant avec son lion
— Arrêtes mon serpent, je te dirai tout !

Le serpent sourit largement fier de lui, et cessa ses chatouilles, reprenant son petit ami contre lui. Le lion reprit son souffle, les joues rougies avant d'hésiter à lui dire à quoi il pensait, mais finit par se lancer :

— Et bien, j'étais en train de me dire que tu ressemblais à un chocolat noir lacté..

Blaise lâcha un petit rire amusé, resserrant ses bras autour de lui

— Je ne m'attendais pas à cette comparaison mais c'est mignon petit lion. Je pense comprendre pour le chocolat noir, mais lacté ?
— Et bien, la lune se reflète sur nous et elle fait comme des reflets blancs sur ta peau, comme si on y avait versé du lait dessus…
— C'est encore plus adorable mon lion, sourit Blaise attendri venant lui voler un tendre baiser.

Ron rougit légèrement et resta contre son petit ami. Tous deux reprirent leur contemplation des étoiles. Le rouquin sourit doucement, apaisé par la présence de son petit ami. Les deux amoureux se murmuraient des mots d'amour, profitant du calme. Blaise finit par rompre ce moment de calme, en serrant son petit ami un peu plus :

— Ron, tu crois qu'on peut se dévoiler demain ? J'aimerai pouvoir montrer à tout le monde que je suis avec le plus bel homme de l'école…
— On est vraiment obligé de faire ça…? Je veux pas que tu aies des problèmes…
— Je m'en fiche des problèmes, je pourrais en avoir plein que je m'en moquerai surtout si ça me permet d'être avec toi.
— Je… Je ne peux pas Blaise…

Blaise se tendit et poussa doucement son petit ami, pour le regarder en face :

— Tu ne peux pas ou tu ne veux pas Ron ? Je ne pourrai pas attendre indéfiniment que tu sois prêt à dévoiler notre couple au grand jour. Je veux pouvoir montrer à tout le monde, que je t'aime et qu'on est heureux ensemble. Que les Serpentard et les Gryffondor peuvent s'entendre et même plus. Mais je ne supporterai plus notre situation indéfiniment Ron, si tu ne veux pas te montrer, très bien mais saches que je ne resterai pas dans l'ombre éternellement et que je peux passer à autre chose.

Le rouquin baissa les yeux, blessé mais resta silencieux. Blaise souffla un bon coup avant de reprendre devant le silence de Ron

— Je vais aller me coucher, réfléchis bien mon lion. Je t'aime mais je ne peux plus.

Il se baissa et embrassa son front avec douceur avant de s'en aller. La mort dans l'âme, Ron entama le chemin du retour jusqu'à sa tour pour rejoindre son lit, dans lequel il pleura longuement après avoir lancé un sortilège de silence. Il avait tout gâché.

Les semaines s'écoulèrent depuis leur dernier échange, et pas une seule fois Ron ne croisa son petit ami. Il avait peu à peu arrêté d'aller en haut de la tour d'astronomie. Il savait qu'il avait tout gâché mais ne savait pas comment réparer ses torts.
Ses deux meilleurs amis voyaient bien l'état émotionnel de leur ami mais ne savaient pas quoi faire et encore moins quand celui-ci repoussa Ginny qui avait décidé d'intervenir. Le duo avait décidé d'intervenir finalement à la fin du cours donné par Harry dans la salle sur demande :

— Bon Ron ça suffit maintenant ! Tu vas nous dire ce qu'il ne va pas ! On en a assez de voir notre meilleur ami morose sans aucune étincelle de vie ! Il est où notre Ron qui est prêt à enfreindre les règles pour sauver le monde ? A prendre un malin plaisir à me battre aux échecs version sorcier ? Ou encore à s'entraîner au Quidditch ? s'emporta finalement Harry, excédé de voir son ami se laisser aller.

Ron baissa les yeux jouant doucement avec sa baguette, assis sur un sofa. Il ne pouvait plus se cacher au risque de perdre ses deux meilleurs amis. Il pouvait leur dire qu'il était gay et peut être en couple. Il ne savait plus où il en était avec Blaise. A vrai dire le jeune serpentard lui avait fait comprendre qu'il en avait marre d'attendre et qu'il était prêt à passer à autre chose. Ce qu'il commençait lentement à faire d'ailleurs, faisant plonger Ron dans une tristesse sans fin, au bord d'une sorte de dépression.
Il ferma les yeux un moment, mais les rouvrit rapidement encore envahi par des images de son chocolat.

— Je suis gay… lâcha t il après un moment de silence.
— Oh… Tu avais peur qu'on te juge Ron ? questionna Harry, un peu vexé de cette non confiance.
— Je pense pas que ce soit à cause de ça Harry, c'est sûrement plus profond.

Ron hocha la tête pour confirmer les dires de la Gryffondor. Il souffla un bon coup, essayant de se donner du courage. N'était il pas à gryffondor ? La maison des lions, du courage et de la bravoure ?

— Je suis, enfin j'étais en couple avec quelqu'un, un serpentard… avoua t il finalement, après un moment d'hésitation.

Les deux amis regardèrent le rouquin surpris face à cette annonce, avant de toiser du regard tous deux silencieux. Ron devint plus anxieux face à ce silence et sentait ses entrailles se tordre de peur. Et si ses deux amis le rejettaient, le traitant de monstre ou encore de dégénérer à sortir avec un serpentard ?

— Wow c'est inattendu mais si ce serpent te rend heureux Ron, c'est l'essentiel pour moi, et je pense que pour Hermione c'est pareil.
— Vous trouvez pas ça horrible ? Dégradant ?
— Non pourquoi tu penses ça ? s'étonna Harry
— Et bien, nos maisons se détestent, ça serait mal vu pour beaucoup et euh j'ai pas envie que ça vous cause des problèmes… Je dis ça parce que si vous m'acceptez comme je suis, et que vous me défendez en cas de problème, ça va vous attirez des ennuis et je ne veux pas ça.

Hermione soupira longuement, devant cette pensée du rouquin ou encore devant la béatitude du brun à lunette.

— C'est pas nos maisons qui définissent qui nous sommes, mais nos actions Ron, tu as le droit d'aimer qui tu veux, on a pas à te juger pour la personne que tu es et qui tu aimes, on peut te conseiller, te dire ce que l'on pense tant que cela reste bienveillant. Alors, non ce ni dégradant, ni horrible ou quoique se soit d'autres. Tout ce qui nous importe c'est que tu sois heureux avec cette personne, peu importe sa maison. Alors oui, nous nous interposerons si on voit que tu as des problèmes avec les autres ou même cette fichue professeur de pacotille qui ne jure que par le rose. On est tes amis et on le restera quoiqu'il se passe entre nous.

Ron laissa un sourire fleurir doucement devant la sagesse de sa meilleure amie en serrant sa main dans la sienne, qu'elle avait attrapée durant son monologue. Le rouquin l'attira contre lui, dans une étreinte fraternelle, murmurant un merci à son oreille alors que Harry sourit doucement, avant de déclarer, taquin :

— Ouais tant que ce n'est pas cette foutue fouine, on ne jugera pas !
— Nan je ne sortais pas avec lui, Harry ! Je préfère affronter des araignées que sortir avec ce type ! ria Ron, les yeux pétillant

Le trio éclata de rire juste après ce petit échange. Ron ne regrettait absolument pas de s'être confié à eux, tout comme ses deux amis ne regrettaient pas de l'avoir poussé à se confier à eux. Harry finit par se calmer et regarda son meilleur ami, en tiltant sur l'utilisation du passé :

— Comment ça "j'étais en couple", tu veux dire que c'est fini entre vous ?

Ron baissa les yeux, perdant son sourire et sentant son coeur se serrer

— Je sais pas trop, il a dit qu'il n'en pouvait plus d'attendre que je veuille bien qu'on se dévoile. Qu'il était prêt à passer à autre chose si notre relation n'avançait pas…
— Je ne prendrai pas partie Ron, mais mets toi à sa place, imagine toi à sa place : être amoureux de quelqu'un qui refuse de dévoiler son amour au public. Tu ne crois pas que c'est tout aussi dur pour lui de devoir rester cacher ? Vous vous épanouirez difficilement si vous restez planqué. Je ne dis pas ça pour te blesser Ron, je comprends aussi pourquoi tu as peur, tu nous l'as bien expliqué juste avant. On a vu que tu étais heureux quand tu étais avec lui alors soit un gryffondor, sort les crocs, les griffes tout ce que tu veux et montre à tout le monde ce que c'est d'être courageux.
— Oui mais et si c'était trop tard ? Et s' il est vraiment passé à autre chose ?
— Il ne peut pas passer à autre chose aussi facilement Ron, il t'a dit ça pour te pousser à accepter mais si tu tardes trop, tu le perdras définitivement, fit Harry avec douceur, approuvé par la brune.

Le dernier garçon de la famille Weasley hocha lentement la tête, plus serein grâce à ses amis mais toujours un peu stressé. Il devait agir rapidement, mais d'abord il devait des excuses à sa petite sœur. Elle avait essayé de le pousser à se confier à elle, mais il l'avait envoyée bouler sèchement.

— J'irais le voir, c'est promis, mais d'abord je dois aller m'excuser auprès de Ginny.

Les deux autres membres du trio d'or hochèrent la tête et Harry lui prêta la carte du maraudeur pour qu'il puisse localiser plus facilement la rouquine. Une fois fait, Ron les quitta et sortit de la salle sur demande avant de se diriger d'un pas rapide et décidé vers le terrain de Quidditch. Il aurait dû se douter qu'il allait la trouver là-bas, sa sœur aimait voler : cela lui permettait de se vider la tête.

Il courut presque retrouver la dernière née des Weasley, descendant avec grande hâte les escaliers, zigzaguant entre les écoliers. Il accéléra le pas en voyant les poteaux surmontés de cerceaux qui servaient de but à leur sport favori. Arrivant sur les lieux, le rouquin s'arrêta et observa un moment sa sœur faire des pirouettes sur son balais. Il sourit doucement en la voyant ainsi, la trouvant plus détendue et apaisée sur le balais, elle avait l'air libre et il aimait la voir ainsi. Il n'avait presque pas envie de détruire son moment de plénitude. Il souffla un bon coup et se frappa les joues plusieurs fois d'affilée avant de secouer la tête et d'appeler la rouquine.

— Ginny !

Reconnaissant la voix de son frère, ladite Ginny s'arrêta et le regarda un moment sans bouger, avant d'amorcer une descente pour être à son niveau.

— Qu'est ce que tu veux Ron ?
— Je voulais m'excuser d'avoir agi comme un crétin et de t'avoir repoussé alors que tu voulais simplement m'aider, souffla le rouquin, mettant sa fierté de côté.

Ginny le regarda surprise un moment avant de secouer la tête, en lâchant un petit sourire

— C'est oublié Ron, puis je ne t'en veux pas vraiment, enfin je ne t'en veux plus, sourit sa sœur
— Je suis quand même désolé Ginny, je n'avais pas à te parler comme ça. Tu voulais m'aider et je t'ai repoussée alors que j'avais besoin de parler et je savais que je pouvais le faire avec toi… Alors si je peux toujours te parler…

Ginny sourit doucement et descendit de son balais avant d'entraîner son frère vers les gradins. Ils s'installèrent sur un des bancs réservés aux professeurs avant que sa soeur ne l'invite à parler, un sourire rassurant aux lèvres.

— Je suis gay et je sortais avec un Serpentard… Je n'osais pas en parler à toi ou à quelqu'un d'autre de peur d'être jugé, critiqué, mis à l'écart. Ce n'est pas très Gryffondoresque mais je n'y arrivais pas. Je ne voulais pas t'embêter toi ou même les jumeaux ou encore Bill et Charlie, vous étiez tous occupés, tout comme papa, maman a dû mal à accepter encore l'homosexualité de George ou encore la tienne alors lui rajouter la mienne…
— Tu pouvais venir me voir Ron, tu es mon frère et j'aurai pu au moins t'apporter une oreille attentive même si je savais déjà que tu es gay, sourit elle, les yeux brillant de malice.
— J'osais pas… Attends quoi ? Tu le savais mais depuis quand ?
— Oh depuis un moment, avant même que tu ne t'en rendes compte. Ça se voit frangin, du moins je l'ai vu puis je te connais alors ça aide. Alors maintenant, tu vas me faire plaisir et aller voir ton serpent et tout remettre dans l'ordre. Tu fais comprendre à tout le monde que vous êtes ensemble, avec une phrase bien sorti

Ron lâcha un petit rire et serra sa sœur contre lui, avant que les deux ne gagnèrent la grande salle pour le repas du soir.
Ils arrivèrent une dizaine de minutes après. Employant tout son courage de lion, Ron entra dans la salle et se dirigea tout droit vers les serpents. Il avait repéré son chocolat noir, lacté et serpenté. Il allait lui prouver qu'il aimait et qu'il était prêt. Il allait prouver à tout le monde qu'il n'était pas un lion pour rien.
Une fois à son niveau, Ron fit tourner le serpent vers lui et captura ses lèvres dans un baiser torride avant de dire doucement, la voix haletante :

— Je pense à toi à chaque fois, à chaque seconde, et à chaque fois j'ai une trique d'enfer, souffla-t-il avant de s'en aller.

Blaise cligna des yeux surpris, ignorant les regards de dégoût de ses camarades avant de partir rejoindre son petit ami lui rendre la monnaie de sa pièce. Il était certes un serpent, mais qui a dit qu'un serpent n'était pas courageux ?