Quelques minutes plus tard, nous avions rejoint nos amis, visiblement inquiets. J'étais encore un peu blanc, mais Taichi et Takeru arborant un sourire qui leur arrivait presque aux oreilles, personne ne posa de questions où presque, car Sora, la psychologue parmi nous ne put s'empêcher d'être curieuse. Après tout, j'étais le seul à ne pas sourire et ça lui paraissait étrange : les deux personnes que j'appréciais le plus semblaient aux anges et moi, je marchais en regardant le sol. Elle vint donc me voir :
-Yamato ? Tout va bien ?
-Hein ? Heu, oui, tout va très bien. Ne t'inquiète pas.
Elle voyait bien que j'étais renfermé sur moi-même et n'insista pas. Au lieu de cela, elle alla voir Taichi et le pris entre quatre yeux ce qui me permit par la suite de savoir exactement ce qui s'était passé pendant ma période d'inconscience.
Le soir commençait à tomber et nous étions tous fatigués. Nous avons donc tous décidés de nous arrêter et de camper sur place. La faim me tiraillait et pas que moi d'ailleurs il y avait tant de grognements autour de moi que j'avais presque l'impression que la terre allait trembler. Nous devions manger et Taichi en bon petit chef qu'il est, à pris les choses en main :
-Bon, il faut aller chercher quelque chose à manger ! Hikari, Miyako et Sora, vous restez pour surveiller le camp Yamato et Takeru, vous venez avec moi.
Sora ne pouvait pas s'empêcher de penser que Taichi ne finirait jamais d'être aussi sexiste que le plus crétin des machos et lui fit partager son opinion ce qui eut pour résultat de rendre mon ami aussi irritable qu'un porc-épic qu'on essayerait d'attraper en le tâtant avec un bâton. Un peu plus tard, nous étions tous trois dans la forêt à chercher des baies ou autre chose à manger mais sans réel succès. Ce qu'avait dit Sora me faisait réfléchir, il me semblait qu'elle avait raison; aussi, je n'attendais que de me retrouver seul avec Taichi pour lui faire part de ma pensée. Cette occasion s'est présentée moins de dix minutes plus tard car Takeru devait aller au petit coin et est donc parti un peu plus loin dans la forêt afin de satisfaire ses besoins. Sitôt qu'il fut partit, j'alla voir Taichi :
-Dis donc l'ami, ça t'arrive de réfléchir autrement qu'en pensant que les hommes sont plus capables que les femmes ?
-A vrai dire, non. Pourquoi ?
-Parce que moi je trouve ça plutôt injuste je ne dis pas ça pour Hikari ou pour Miyako, elles seraient incapables de se défendre en cas de danger immédiat mais Sora en est tout à fait capable et elle est peut-être plus intelligente que toi et moi réunis.
-Peut-être, peut-être pas. Je préfère ne pas prendre le risque. Je sais que tu ne me comprends pas mais je vais te donner un exemple qui va peut-être t'aider à visualiser mes sentiments : si je n'avais pas pris les choses en main, toi, qui aurait-tu choisi pour aller dans la forêt ?
-Toi, moi et Sora
-Et tu aurais laissé Takeru au camp. Pourquoi ?
-Parce qu'il est trop jeune.
-et ?
-et parce que je me sens responsable de lui et que je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose
-Alors, tu dois me comprendre, moi aussi je me sens responsable, mais de nous tous Et si je préfère choisir les garçons pour aller dans la forêt, c'est parce que leur constitution leur permet plus d'efforts que celle d'une femme et que si après trois heures de recherche, quand nous sommes épuisés nous devions nous enfuir à toutes jambes, nous aurions sûrement plus de chances de nous en sortir que les filles.
Ce que venait de me dire Taichi était vrai, je le savais, mais mon orgueil et ma fierté en prenaient un coup et je ne pus m'empêcher de me mettre à hurler après lui qu'il avait tort tout en le bousculant violemment. Il a levé le poing et je m'attendais à ressentir la douleur de l'impact mais elle ne vint pas. Je voyais la haine dans se changer progressivement en quelque chose que je ne connaissais pas mais qui me paraissait d'une douceur extrême, je ne comprenais pas :
-Qu'est-ce que tu attends ?! me mis-je à hurler
-Je ne te veux pas de mal, j'en ai assez que l'on se dispute sans cesse.
-Pardon ?
-Ca suffit, je n'ai pas envie de te frapper, en fait…
-En fait quoi ?
Il prit une profonde inspiration ouvrit la bouche pour dire quelque chose puis la referma aussitôt. Je n'arrivais pas à comprendre son comportement et je n'ai pas eu le temps d'y réfléchir : Taichi à avancé ses mains et les à posées sur mon visage Puis, sans me laisser le temps de réagir, a posé ses lèvres sur les miennes et tenté de passer sa langue dans ma bouche mais ma mâchoire était plus fermée qu'un coffre fort. Au même moment, j'aperçus Takeru du coin de l'œil. Il avait tout vu. Promptement, je me dégageais en envoyant un coup de coude dans le ventre de « ce gars » car je pouvais plus penser à lui par son prénom. Il s'effondra, plié de douleur et ne pouvant plus articuler un seul mot. Immédiatement, mon frère vint l'aider à se relever, il ne comprenait pas pourquoi j'avais fait ça et je voyais clairement dans ses yeux qu'il m'en voulait d'avoir été aussi méchant envers notre ami. Pour moi, le fait qu'il ressente de la colère à mon égard était pire que si on m'avait lacéré de coups de couteau. Je fis donc la première chose à faire pour me faire pardonner, je tendis ma main à Taichi et l'aidait à se relever.
Chapitre cinq
