Quand nous fûmes revenus au camp, les bras chargés de nourriture que nous avions par chance trouvée sur le chemin du retour il n'échappa à personne que Taichi et moi étions extrêmement mal à l'aise mais ils avaient tellement l'habitude de nous voir nous bagarrer que personne ne sen préoccupa, sauf, fidèle à elle-même, Sora qui ne pouvait décidément pas s'empêcher de se mêler de ce qui ne la regarde pas. Quand elle vint me questionner, je l'envoya sur les roses sans délicatesse et Taichi eu la même réaction quand ce fut son tour. Un peu dépitée, elle partit se joindre aux autres et n'ouvrit plus la bouche de la soirée.
J'ai très peu dormi cette nuit là, je ne cessais de repenser à Taichi, à ses mains sur mon visage, à ses lèvres sur les miennes. Ca me troublait : Taichi ? Homosexuel ? J'avais du mal à le croire et pourtant, j'en avais bien eu la preuve. Mes sentiments s'étaient transformés en un véritable sac de nœuds : Taichi était mon meilleur ami et je ne voulais pas le voir souffrir mais que faire si j'étais incapable de le lui rendre ? Etait-il possible que j'aime les garçons ? Je n'y avais jamais réfléchi jusqu'alors. Je n'avais même jamais pensé à avoir des sentiments autres que familiaux et quant au sexe, j'y avais encore moins pensé. Tout cela me semblait obscur. Je tournais et retournais ces questions cent fois dans tout les sens sans trouver de réponses ce qui me fit douter de moi-même sur mon intelligence d'une part et sur mes préférences d'autre part. Finalement, la fatigue eut raison de moi et je m'endormis. Un sommeil bien étrange, peuplé par le visage de Taichi tout les membres du groupe étaient là : Sora, Jyou, Miyako, Takeru, Koushiro, Hikari, Taichi et moi aussi. Oui tout le monde mais je ne voyais qu'un visage : Taichi. Il avait le même regard que j'avais vu dans la forêt quand il a tenté de m'embrasser. Dés mon réveil, je décidais d'aller lui parler de ce qu 'il s'était passé la veille :
- Taichi ?
- Ouais ?
- Je peux te parler ?
- Bien sûr !
- A propos d'hier soir, dans la forêt….
- Quoi ?
- Dis-moi, ça va peut-être te paraître bête mais…. Heu…tu…tu es homosexuel ?
- Oui, ça te gêne pas vrai ?
- A vrai dire, je ne sais pas. Tu sais si je t'ai frappé hier c'est parce que…..
- Parce que Takeru arrivait ?
- Oui
- Donc ça ne t'a pas déplu ?
- En fait non mais ça ne pas plu non plus. A vrai dire, je ne sais plus ou j'en suis. Tu es mon meilleur ami et je ne veux pas te perdre mais je ne sais même pas si j'aime les filles ou les garçons. Tu sais, tout s'embrouille dans ma tête.
- Peut-être devrait-tu en parler aux filles, elles sont plus sensibles donc niveau sentiments, elles doivent en connaître un rayon.
- Mais, tu accepterais que je leur dise que tu es homo ?
- Ecoute Yamato, j'en ai assez de mentir, de toutes ces cachotteries qui m'empoisonnent la vie et pour te dire toute la vérité….. Je …je t'aime.
Il avait dit ça dans un souffle comme s'il se libérait d'un véritable fardeau et je suppose que c'est ce qu'il ressentait. Je suivais son conseil et j'allais voir Miyako quand Takeru me prit par la main pour m'emmener un peu plus loin. Il voulait me parler seul à seul :
- Je vous ai vus hier toi et Taichi.
- Et qu'en pense-tu ?
- Rien, mais je ne comprends pas pourquoi tu lui as fait mal.
- J'avais peur que ça te choque
- Quoi donc ?
- Deux garçons qui s'embrassent
- Pourquoi ? Ca te choque toi ?
- Non, mais….
- Tu aimes ça ?
- Je ne sais pas
- Comment ça tu sais pas ? il t'a embrassé.
- Oui mais ça ne m'a fait aucun effet
- Comme un milk-shake pas fini, ça ne fait aucun effet.
- Oui si on veut.
Un milk-shake pas fini…c'est vraiment enfantin et pourtant j'ai compris grâce à cette image comment faire pour résoudre mon problème de doutes et en plus éviter que les autres le sachent car ça avait beau ne pas gêner Taichi, moi ça me gênais beaucoup. Pas fini, voilà pourquoi ça ne m'avait fait aucun effet. La réponse était simple, il fallait que Taichi m'embrasse pour de bon et je serai vite fixé. Je partis donc à sa recherche mais ne le trouvais nulle part .Personne ne savait ou il était et je commençais à m'inquiéter sérieusement tout comme le reste du groupe d'ailleurs. Nous partîmes dans une recherche effrénée sans résultats. Le soir tombait nous allions bientôt devoir arrêter les recherches. Et j'étais de plus en plus inquiet. A la nuit tombée, tout le monde était couché, la plupart en pleurs, moi y compris. Le sommeil nous emporta tous. Je me réveilla au milieu de la nuit en proie à une peur panique, j'avais le sentiment que quelque chose d'affreux s'était produit mais je n'arrivais pas à déterminer quoi. Soudain le nom de Taichi s'incrusta dans mon esprit. C'était lui à qui il était arrivé quelque chose d'affreux j'en étais persuadé. Je partis seul à sa recherche. Au bout de quelques heures, j'ai commencé à perdre espoir de le retrouver un jour puis, j'ai regardé la forêt ou nous étions il y a deux jours et j'y alla. Je savais que je courais de gros risques en y pénétrant seul mais il fallait que je le retrouve, c'était plus fort que moi. J'en explorait donc les moindres recoins et finis par trouver un morceau de son t-shirt accroché à une branche ce qui par bonheur m'indiquait le chemin à prendre. J'y voyais mal dans le noir mais au bout d'un moment, je finis par discerner un sentier de la largeur d'un homme et qui en regardant plus loin dans cette direction menait à un lac. Je décidais de l'emprunter. Arrivé au bout de ce sentier, je me trouvais sur une plage et en explorait toute la longueur jusqu'à me trouver devant un ponton de bois qui ne semblait pas très stable. J'avais peur d'y entrer car je craignais qu'il ne cède sous mon poids. Mais j'y entrai tout de même.
Chapitre six
