Auteur: Asrial

Base: Lancedragon

Genre : POV / angst

Couple : Raistlin X Nuitari



1 Sublimation

2



Tu jures bruyamment en une douzaine de langues en des termes qui feraient rougir Takhisis elle-même, puis fiche Chien dehors d'un coup de pied avant de revenir vers moi.

Tu es furieux.

Je le sens.

Tu es mon maitre après tout.

Je ferme les yeux lorsque tu lèves la main sur moi, attendant le coup.

Ce n'est pas ma faute pourtant. je n'ai pas fais exprès de salir le tapis.

J'ai envie de me defendre.je ne sais pas pourquoi, mais j'ai envie de te montrer que je ne suis pas indifferent.

Il y a si longtemps.

Si longtemps que je n'ai pas eut un désir au c?ur..

Une douleur cuisante me fait glapir, me tirant de mes pensées.

Mes joues ne me cuisent pas, pas plus que mon dos ou mes épaules, juste mon poignet ouvert dont tu tente d'endiguer l'hémorragie après avoir retirer le bout de verre tranchant mes veines.

Tu ne m'a pas frappé.

Tu as juste descendu l'un des pot d'herbe tronant sur l'un des étagères au dessus de mon lit..

Tu ne donnes même pas l'impression de t'être rendu compte d ema réaction, tout a tes travaux de raccommodage, un petit bout de langue au coin des lèvres..

Delicieux petit bout de langue rose comme une fleur.si doux.

Je sursaute et baisse la tête, confus, sous le regard interrogatif de Nuitari.

La petite lune noire ebourrife familièrement mes cheveux avant de mettre la dernière touche au bandage de ma main.

J'ai honte.

Je ne comprends pas pourquoi je réagit ainsi.

J'ai envie qu'il me touche.

J'ai si peur qu'il me fasse mal.

Comme les autres.

Je sursaute a nouveau lorsqu'il me secoue par l'épaule.

Son regard est inquiet, emplis de confusion et de trouble.

Comme le mien.

Ce n'est pas son regard que je vois.

Juste le mien refletté dans les billes de sable de ses prunelles insondables.

Je baisse a nouveau les yeux, craintif.

Je n'ai pas le droit de te regarder dans les yeux, n'est ce pas.

Comme les autres. un simple mortel n'as pas a imposer la souillure de son regard sur son maitre immortel. Alors un simple jouet malhabile et abimé.

Je ne sais plus ce que je ressents.

Je ne sais plus comment réagir.

Je me sent troublé et confus.

Je me sent emprunté et incapable.

Inutile et misérable

Pourquoi me fais tu ca, Nuitari.

Pourquoi me fais tu ca mon maitre.

Pourquoi me fais tu ca mon dieu.

Tout étais si simple pour moi jusqu'ici.

Douleur et Solitude

Terreur et Crainte

Feu et Souffrance

Peur et Degout.

Si simple.

Si..Inutile.

Pourquoi as tu réveillé mes sentiments.

Pourquoi m'as tu montré autre chose

Pourquoi avoir reveillé mon tourment.

S'il te plait, mon maitre. Ne me regarde pas avec se sourire tendre.

S'il te plait, mon dieu.Ne caresse pas ma joue avec cette douceur.

S'il te plait...mon ami.Ne me fait promesse que jamais tu ne pourra tenir.

Une larme unique coule sur ma joue que tu efface avec gentillesse.

Je ne sais si, comme ton oncle ou ta mère tu lit mes pensées, je ne sais si comme eux, tu jouis de m'infliger tourments.

Je sais juste.Que tu fendilles la glace autour de mon coeur.

Je sais juste.Que le contact de tes doigts sur ma peau m'est plus précieux que toute la Magie qui ai pu couler dans mes veines.

Je sais juste. Non. Je me refuse a cela.

Je me dégage avec colère et violence.

Je tombe sur le sol, épuisé et malade, affaiblit par le sang qui me nargue ainsi répendu sur le sol en une mince couche carmine, metallique comme une lame et visqueux comme les ténèbres qui engluent mon ame.

Tu ne t'offusque point de ma ruade et te porte a mon aide.

Je deteste cela.

Je deteste ta douceur.

Je ne veux pas que tu sois gentil avec moi.

Je refuse que tu éprouve une quelconque tendresse a mon égard.

Je ne la mérite pas.

Je ne suis pas de ceux que l'on peut suivre sans ce perdre.

Je ne veux pas.te faire souffrir.

Suis je si ridicule dans mes craintes que tu te contente de me rallonger sur mon lit, t'asseyant a mon coté, ma tête sur tes cuisses.

Suis je si misérable que tu me caresse les cheveux comme tu flatterais chien ?

Suis-je.si confus.Que je ne parvient même plus a savoir ce que je veux.

Ne t'approche pas de moi, mon dieu.Mais garde moi dans tes bras.

Ne me touche pas.Mais caresse encore ma peau meurtrit.

Ne me parle pas d'une voix si douce.Mais continue a me bercer.

Dis moi, Nuitari.Comment peux-tu me supporter, alors même que je ne me supporte plus ?

Je somnolle dans tes bras.

Je suis bien.

Comme un enfant dans le sein de sa mère.

Comme un homme entouré de sa fraternité d'esprit.

Comme un amant entre les bras de son aimé.

Avais-tu prévus cela, lorsque tu m'as recueillit ?

Avait tu decidé de me soigner ?

Avais-tu decidé.De m'apprendre a vivre ?

La chaleur de ta peau sous mes doigts me tire de la torpeur imbécile ou mes réflexions stupides m'ont plongées.

Je ne sais lorsque j'ai levé la main pour te caresser la gorge, pas plus que je ne sais lorsque tu as couvert mes doigts des tiens et fermées les yeux, ta tête penchée sur ton épaule, un sourire de délice au visage.

J'hésite a retirer ma main.

Je ne le fais pas.

J'apprécie ton contact autant que tu semble apprecier le mien.

Et si ma peur faiblie quelque peu sous la tendresse du geste, ma honte, elle, reste intacte.

Pardonne moi, nuitari.

Malgré tout mon effort pour me soumettre a toi, il y a des souillures plus difficiles que les autres a effacer.

Je frémis sous ta caresse et me raidis, incapable d'en supporter davantage.

Tu ne semble pas t'en offusquer.

Toujours ce doux sourire tendre.

Un masque ???

Un pincement douloureux m'etreint le c?ur tandis que ton sourire s'elargis.

Oui.

Tu lis en moi comme dans un livre ouvert.

Tu est heureux de ma crainte.

Ce n'est pas de la méchanceté de ta part.

Tu te penche sur moi et m'embrasse le front.

Je ferme les yeux et me laisse faire.

J'aime ca.

Pardonne moi, Nuitari. Pardonne moi d'aimer cela.Pardonne moi de ne pouvoir le supporter..

Tu poses sur mes épaules la couverture dont je viens de me debarrasser en me redressant, fuyant ta caresse.

Tu m'enjoint a me reposer et quitte ma chambre, nettoyant d'un geste negligeant de la main le tapis souillé sous tes pas.

Je ne puis retenir un sourire devant ta désinvolture.

Te rends tu compte que du même geste impudent tu as guérit une grande part de mon âme fracassé ?

Sans doute.

Ou peut-être pas.

L'avenir me le dira n'est ce pas ?

Pour la première fois depuis des années.

Pour la première fois depuis mes sept ans.

J'attend l'avenir avec curiosité, si ce n'est avec plaisir.

Une grosse tête poilue se pose sur ma cuisse.

Je hausse les yeux au ciel.

Comment ce diable de sac a puce est-il parvenu a rentrer malgré la porte fermée.

Je lui gratouille le derrière des oreilles en réflechissant.

Tu te fiches de moi, gros cabot.

Tu te moques de mes craintes interieures.

Peut-être as-tu raison après tout.

Peut-être devrais me contenter de sentir les vagues et me laisser bercer..

Et pourtant.

Pourtant mon âme se rebelle.

N'est ce pas ce que j'ai fait toute ma vie.

Attendre et voir venir.

Quel bel aphorisme que celui là.

Merci.

Merci infiniment, par-Salian.

Merci de m'avoir ainsi forcé dans la voie qu'on m'avais tracé.

Merci de m'avoir a ce point influencé sur le chemin qui fut le mien.

Je suis ridicule.

Je n'ai fait que ce que j'ai voulu, n'est ce pas ?

Je ne me suis pas fait manipulé par un vieil imbécile incapable de voir plus loin que le bout de son nez.

Tout au moins, c'est ce que je veux croire.Même s'il me faut pour cela m'accrocher bec et ongle a un idée aussi stupide que fausse.

Chien me fixe avec sa coutumière hilarité baveuse.

Ce réveil imbécile de mon orgueil est tout aussi deplacé que la présence de Paladine a mes côtés.

Pourtant.

Ce vieux sadique est là.

Près de mon lit.

Les grondements de Chien ne me laisse pas hésiter sur la nature de la demande du dieu.

Je ne veux pas.

Je refuse de la suivre.

Les grognements se muent en abois sauvages ponctués de magnifiques retroussis de babines sur des crocs aigus aussi longs que des dagues.

Paladine ne semble pas s'en émouvoir.

Son sourire est calme et froid.

Sur qu'il est de son bon droit.

Je ne t'appartient pas.

Je ne t'appartient plus.

Laisse moi !

Laisse moi en paix !

Lache moi !

Ton glapissement douloureux lorsque Chien te mort me sort de mon immobilisme épouvanté.

Je m'enfuis comme je peux.

Droit devant moi.

Droit vers toi, Nuitari.

Je sais ou tu es.

Je sais ou te trouver.

S'il te plait.

Ne le laisse pas me prendre.

S'il te plait.

Garde moi près de toi.

Le gemissement de douleur de Chien me fait detaller plus vite.

Il n'a rien a faire ici.

Il n'a pas a venir me chercher dans ton domaine.

Je ne suis plus a lui.

Je ne veux pas.

Je te trouve enfin.

Ta stupeur est égale a la mienne lorsque tu le vois.

Tu veux me proteger, me prend dans tes bras.

Le petit jeu ne semble plus amuser ton oncle.

Ton cri de rage me déchire encore les tympan lorsque je me retrouve dans le palais du dieu dragon.

Une main se pose sur ma joue.

Comme tu l'as fait.

Elle glisse sur ma gorge.

Comme tu l'as fait.

Il n'y a aucune chaleur dans ce geste.

Aucun tendresse.

Juste.

Du désir pur.

Egoiste et brutal.

Sans la moindre compassion.

Sans.

Rien.

Ne compte pas sur moi, Paladine.

Ne compte plus sur moi..

Je m'echappe.

Ta rage n'y changera rien.

Je m'efface.

A suivre