Auteur: Asrial
Base: Lancedragon
Genre : POV / angst
1 Entropie
2 Déstructuration
Le petit garçon bat stupidement des paupières un instant.
Contre lui, il tient serré une vieille peluche, grise d'usure et de crasse.
Il ne sait d'où lui vient ce jouet.
Il ne sait qui le lui a offert et encore moins pourquoi.
Il sais juste que cette petite chose duveteuse est au cœur de son univers, la seule chose qui lui appartienne… La seule chose dont il puisse se réclamer.
Tous ses os lui font mal, ses muscles protestent et sa peau couverte de bleus le tire et l'élance.
Il n'en a cure.
Il a l'habitude.
Il n'est guère robuste…Il n'est pas né pour cela… Ce n'est pas ce pourquoi il est destiné…
Le petit garçon repousse une mèche de cheveux bruns, trop longs, trop sales, couverts de boue et de sang séchés, derrière son oreille.
Il n'a personne pour veiller sur lui.
Personne pour lui faire se laver derrière les oreilles.
Sa mère est folle…
Ses petits pieds nus foulent la terre damés par le passage incessants des habitants de la ville nichée dans les arbres.
C'est son chez lui…
Il n'a pas 6 ans…
Même s'il a parfois l'impression d'en avoir 600…
Ses grand yeux bleus glaciers se posent calmement sur quelque uns de ses habituels tourmenteurs, d'autre garçons plus forts et plus âgés, toujours a lui chercher querelle…
Quand il est seul… Uniquement lorsqu'il est seul…
Lâches…
Son jumeau est sa seule protection contre leur brutalité ordinaire.
Il a l'habitude.
Son petit corps couverts de bleus et de plaies a moitiés guéries ne le proclame que trop.
Ilm pose sur eux un regard qui n'a rien de celui d'un enfant.
Son regard n'a jamais été celui d'un innocent…
Le cœur déjà endurcit et blasé par la banalité de ses tourments, il ne s'inquiète pas du désintérêt des habitants sur son passage.
Personne ne le remarque jamais…
On ne remarque pas une petite souris grise et discrète, a la langue acérée comme seule l'est un stylet.
Sans un coup d'œil, il se faufile derrière un arbre, pathétique tentative d'éviter une énième volée.
Il ne lâche pas un son lorsqu'une main rude et calleuse de referme sur son épaule, martyrisant un peu plus ses meurtrissures.
Le regard vide, il fixe ses habituels bourreaux.
Sans rien dire…
Sans bouger…
Sans se plaindre…
Le garçon le lâche, mal a l'aise…
Il n'a pas l'habitude d'être confronté a un tel néant.
Même de la part de l'enfant.
Il a peur de lui…
Il ne le comprend pas…
Le gamin reprends son chemin.
Il n'a pas eut a ouvrir la bouche.
Il a l'impression de trottiner dans un monde gris et sans nuance.
Le cœur mort.
Il n'a qu'une envie, rentrez chez lui.
Il penche la tête sur le côté avant de monter l'escalier enfoncé dans le tronc de l'arbre.
Ses pieds nus ne font aucun bruits sur les planches usées par les passages multiples.
Une étrange craint lui étreint le cœur en apercevant au loin sa maison, petite masure a deux pièces serrée contre un tronc géant, comme se sœurs, a moitié dissimulée par le feuillage vigoureux du printemps…
Il s'arrête un instant pour reprend son souffle en haut de l'escalier et hésite.
Il ne c'est pas trompé.
Il est chez lui…
Et pourtant…
Il ne reconnais pas les lieux
Il ne reconnaît pas la maison, petite et bien tenue, avec des rideaux lavés de frais aux fenêtres, son petit tapis devant la porte en attente d'une visite, une parmi de nombreuses autres au vu de l'usure de la paille…
L'enfant s'arrête devant la porte, soudain timide, une crainte irraisonnée au cœur.
Il va pour frapper lorsque l'huis s'ouvre devant lui, révélant la haute stature du bûcheron, sa femme et son fils sur ses talons.
L'homme jète un regard étonné a l'enfant puis le prend en pitié et s'accroupit devant lui.
Le petit garçon serre sa peluche contre lui, ses larmes menaçant de dévaler ses joues creuses et souillées de crase.
Gilon lui demande son nom… l'enfant lui répond a voix basse.
Le bûcheron le pousse dans la petite maison et le laisse aux bons soins de sa femme qui lui sert un peu de soupe et de pain.
Rosamun repousse une longue mèche auburn derrière son oreille et sourit tendrement au petit.
L'enfant baisse le nez…
Une adolescente a l'allure garçonne le jauge du coin de l'œil tandis qu'un garçonnet de son age, a la carrure déjà imposante le fixe avec curiosité.
L'enfant sent le désespoir l'envahir.
Il n'y a pas la moindre trace de la présence d'un second petit garçon dans la petite maison. Pas le moindre indice de la folie engendrée par la magie chez la mère…
Rien…
Une famille toute simple comme des milliers d'autres…
Il ne sens même pas la pattes des dieux sur l'endroit…
Rien qui puisse lui rappeler son enfance…
L'enfant fixe longuement sa mère…
Elle est belle.
La magie incontrôlée qu'il se rappelle l'avoir vu la détruire ne coule pas en elle, prête a être transmise a son fils…
Raistlin repose son bol sur la table et se lève…
Les lambeaux du rêve se désagrègent lentement tandis qu'il sent son cœur se serrer un peu plus.
Il s'en veux.
Le fantôme de Rosamum disparaît le dernier avec un petit sourire a celui qui fut son fils mais qui n'aurait jamais du l'autre sans les désirs imbéciles des dieux.
Une larme roule sur sa joue.
Sa seule existence a tué sa mère…
Sa vie n'a aucun intérêt…
Sa présence n'a été que souffrance pour ceux qu'il aimait…
Je m'éveille lentement, confus et glacé, le visage poissé des larmes de mon cauchemars…
Tu me fixe, assis nonchalamment sur un profond fauteuil, un petit sourire satisfait au lèvres.
Tu te lève et t'assois sur le lit près de moi.
Ta main glisse sur ma joue, chaude, presque agréable… Si ce n'était l'étincelle avide et possessive que tu ne parvient a éteindre au fond de tes prunelles.
Tout mon corps me fait mal.
Mon dos et mes reins me brûlent lorsque je bouge légèrement sous le drap de soie.
Un frisson me parcours.
Je censure immédiatement le hurlement de souffrance et de désespoir qui me monte a la gorge en même temps que les souvenirs de la nuit que je viens de passer entre tes bras.
Je ne veux pas de toi.
Je ne veux pas de ton étreinte…
Tu continue a me caresser la joue, essuyant de la langue les larmes roulant sur ma peau.
Ta voix douce me parvient comme un murmure.
Tu jouis de me répéter mon rêve…
Tu prend plaisir a ma douleur…
Je suis seul…
Je le sais…
Depuis des années…
Avais-tu besoin de me mettre le nez dans mon insignifiance et mon inappérence…
Je te hais...
Ta main glisse sur ma gorge, sur mon torse...
Tu repousses les couvertures, dévoilant mon corps maigre et couvert de cicatrices et de plaies mal refermées…
La plupart sont tiennes….
La plupart sont de ton fait…
Cela ta fait-il a ce point plaisir que de me faire souffrir ?
Le goût de ta langue sur la mienne me révulse…
L'étreinte de tes mains sur mes hanches me dégoutte…
Je me cabre sous le poids de ton corps roulant sur le mien…
Je ne veux pas…
Je refuse…
Je ne peux rien faire…
Tu tombe lourdement sur le tapis a côté du lui, me fixant avec stupeur…
Je tremble de tous mes membres…
Un peu de sang coule de ta bouche que tu essuie avec incrédulité, ahuris que j'ai pu te mordre…
Des zébrures rouges commencent a apparaître sur ton torse, là ou mes ongles ont déchirés ta peau…
Ma bouche se dessèche…
Je ne peux rien faire lorsque tu me jète sur le sol avant de me saillit sauvagement, sans tenir compte de la moindre de mes supplications, du moindre de mes hurlements….
Tu me mords brutalement la nuque, me marquant comme un poulain rétif, me giflant les cuisses et le dos, me possédant avec une sauvagerie que je n'aurais jamais cru trouver chez un dieu du bien…
Me hais tu a ce point ?
Me hais tu de me refuser a tes manipulations ?
Une voix douce me parvient, me paralysant sous tes coups de boutoir…
Tu te retire brutalement avant qu'un autre prenne ta place….
Ses mains sont douces sur mes meurtrissures, sa voix tendre me fait frémir par ses accents vicieux…
Une mèche noire tombe sur mon épaule, chatouillant ma joue…
Il se retire a son tour, laissant la place a un prêtre, puis encore un autre…
Je ne parvient même pas a les compter tous…
Puis revient votre tour….
Ponctué de votre cruauté ordinaire…
Mes larmes ne coulent même plus…
Je ne sens même plus le soc me labourant encore et encore, sans que je puisse rien faire pour l'en empêcher…
Enfin, on me laisse m'effondrer par terre.
Je me recroqueville sur le tapis de laine.
Je n'ai même pas la force de lâcher une plainte ou une supplique…
Tu me caresse le visage avant de me faire la leçon comme tu le ferait à un enfant désobéissant…
Je n'ai même pas le courage de renâcler davantage…
Je me contente de fixer deux petits pieds non loin de moi…
Je n'écoute pas ce que tu me dis…
Je n'en ai cure…
Enfin, je trouve la force de lever les yeux…
Une douleur poignante me laboure le cœur avant qu'un petit rire hystérique ne franchisse mes lèvres…
Tu me fixe avec stupéfaction, sans comprendre…
Le prêtre à la longue crinière noire échange un regard avec toi avant de tombe soudain a terre en se tenant la poitrine…
Tu me frappe.
Sans parvenir a rien…
Je te hais…
Je te hais d'avoir souillé la dernière chose qui avait une valeur pour moi..
Je te hais de m'avoir arraché le dernier fragment intact de mon âme…
Je te hais d'avoir osé me voler le souvenir de la seule personne à m'avoir réellement aimé… Sans contrainte, sans autre but que m'aimer pour moi, sans espoir que je lui rende quoi que ce soit…
Le prêtre s'écroule a tes pieds, mort…
Ses derniers sursauts d'agonie font écho a celle de mon âme fracassée…
Je me lève…
Je ne sens pas plus la douleur de mon corps meurtris que le sang coulant entre mes jambes…
Tu fais un pas en arrière…
C'est soudain a ton tour d'avoir peur…
C'est soudain a ton tour de ressentir la morsure de la crainte…
Les prêtres ont depuis longtemps détallés lorsque je pose ma main sur ta joue.
Je n'ai même pas envie de te faire mal…
Je n'ai même pas envie de me venger…
Je n'ai envie de rien..
Si ce n'est que de l'oublis…
"- Tue-moi…
Tu me fixes sans bouger, incapable de réagir.
"- Tue-moi…
Tes lèvres se mettent a trembler.
"- Tue-moi…
Tu recules..
"- Tue-moi…
On me saisit soudain par derrière, des bras chaud et puissant me serrant contre un torse gainé de soie…
"- Tue-moi…
Paladine en profite pour reprendre contenance et me fixe avec dégoût…
"- Tue-moi…
Je ne bouge pas…
"- Tue-moi…
Nuitari se dresse maintenant entre son oncle et moi, brûlant de colère et de rage.
"- Tue-moi…
Je pose ma main sur son épaule.
"- Tue-moi…
Il se retourne.
"- Tue-moi…
La douleur de son visage me frappe au cœur…
"- Tue-moi…
Je ne pensais plus pouvoir ressentir…
"- Tue-moi…
Les larmes coulent sur son visage et je met un moment a comprendre pourquoi…
"- Tue-moi…
Il prend ma main dans la sienne et la porte a ses lèvres..
"- Je ne te tuerais pas, Raistlin…
Son sourire est tendre, un sourire que je connais bien…
"- tu vivras…
Il n'y a aucun dégoût dans tes yeux…
"- Avec moi…
Juste… Un amour si intense qu'il me fait mal…
"- Si tu le veux bien…
Je ne sais que faire…
"- Donne moi juste une chance…
Paladine renifle avec mépris…
"- Juste une chance…
Je prend ta main entre les miennes… n'importe quoi pour ne plus être vide…
"- Laisse moi t'apprendre a vivre…
Je me sens te sourire…
Offre moi une chance…
Apprend moi a vivre…
Fin.
Base: Lancedragon
Genre : POV / angst
1 Entropie
2 Déstructuration
Le petit garçon bat stupidement des paupières un instant.
Contre lui, il tient serré une vieille peluche, grise d'usure et de crasse.
Il ne sait d'où lui vient ce jouet.
Il ne sait qui le lui a offert et encore moins pourquoi.
Il sais juste que cette petite chose duveteuse est au cœur de son univers, la seule chose qui lui appartienne… La seule chose dont il puisse se réclamer.
Tous ses os lui font mal, ses muscles protestent et sa peau couverte de bleus le tire et l'élance.
Il n'en a cure.
Il a l'habitude.
Il n'est guère robuste…Il n'est pas né pour cela… Ce n'est pas ce pourquoi il est destiné…
Le petit garçon repousse une mèche de cheveux bruns, trop longs, trop sales, couverts de boue et de sang séchés, derrière son oreille.
Il n'a personne pour veiller sur lui.
Personne pour lui faire se laver derrière les oreilles.
Sa mère est folle…
Ses petits pieds nus foulent la terre damés par le passage incessants des habitants de la ville nichée dans les arbres.
C'est son chez lui…
Il n'a pas 6 ans…
Même s'il a parfois l'impression d'en avoir 600…
Ses grand yeux bleus glaciers se posent calmement sur quelque uns de ses habituels tourmenteurs, d'autre garçons plus forts et plus âgés, toujours a lui chercher querelle…
Quand il est seul… Uniquement lorsqu'il est seul…
Lâches…
Son jumeau est sa seule protection contre leur brutalité ordinaire.
Il a l'habitude.
Son petit corps couverts de bleus et de plaies a moitiés guéries ne le proclame que trop.
Ilm pose sur eux un regard qui n'a rien de celui d'un enfant.
Son regard n'a jamais été celui d'un innocent…
Le cœur déjà endurcit et blasé par la banalité de ses tourments, il ne s'inquiète pas du désintérêt des habitants sur son passage.
Personne ne le remarque jamais…
On ne remarque pas une petite souris grise et discrète, a la langue acérée comme seule l'est un stylet.
Sans un coup d'œil, il se faufile derrière un arbre, pathétique tentative d'éviter une énième volée.
Il ne lâche pas un son lorsqu'une main rude et calleuse de referme sur son épaule, martyrisant un peu plus ses meurtrissures.
Le regard vide, il fixe ses habituels bourreaux.
Sans rien dire…
Sans bouger…
Sans se plaindre…
Le garçon le lâche, mal a l'aise…
Il n'a pas l'habitude d'être confronté a un tel néant.
Même de la part de l'enfant.
Il a peur de lui…
Il ne le comprend pas…
Le gamin reprends son chemin.
Il n'a pas eut a ouvrir la bouche.
Il a l'impression de trottiner dans un monde gris et sans nuance.
Le cœur mort.
Il n'a qu'une envie, rentrez chez lui.
Il penche la tête sur le côté avant de monter l'escalier enfoncé dans le tronc de l'arbre.
Ses pieds nus ne font aucun bruits sur les planches usées par les passages multiples.
Une étrange craint lui étreint le cœur en apercevant au loin sa maison, petite masure a deux pièces serrée contre un tronc géant, comme se sœurs, a moitié dissimulée par le feuillage vigoureux du printemps…
Il s'arrête un instant pour reprend son souffle en haut de l'escalier et hésite.
Il ne c'est pas trompé.
Il est chez lui…
Et pourtant…
Il ne reconnais pas les lieux
Il ne reconnaît pas la maison, petite et bien tenue, avec des rideaux lavés de frais aux fenêtres, son petit tapis devant la porte en attente d'une visite, une parmi de nombreuses autres au vu de l'usure de la paille…
L'enfant s'arrête devant la porte, soudain timide, une crainte irraisonnée au cœur.
Il va pour frapper lorsque l'huis s'ouvre devant lui, révélant la haute stature du bûcheron, sa femme et son fils sur ses talons.
L'homme jète un regard étonné a l'enfant puis le prend en pitié et s'accroupit devant lui.
Le petit garçon serre sa peluche contre lui, ses larmes menaçant de dévaler ses joues creuses et souillées de crase.
Gilon lui demande son nom… l'enfant lui répond a voix basse.
Le bûcheron le pousse dans la petite maison et le laisse aux bons soins de sa femme qui lui sert un peu de soupe et de pain.
Rosamun repousse une longue mèche auburn derrière son oreille et sourit tendrement au petit.
L'enfant baisse le nez…
Une adolescente a l'allure garçonne le jauge du coin de l'œil tandis qu'un garçonnet de son age, a la carrure déjà imposante le fixe avec curiosité.
L'enfant sent le désespoir l'envahir.
Il n'y a pas la moindre trace de la présence d'un second petit garçon dans la petite maison. Pas le moindre indice de la folie engendrée par la magie chez la mère…
Rien…
Une famille toute simple comme des milliers d'autres…
Il ne sens même pas la pattes des dieux sur l'endroit…
Rien qui puisse lui rappeler son enfance…
L'enfant fixe longuement sa mère…
Elle est belle.
La magie incontrôlée qu'il se rappelle l'avoir vu la détruire ne coule pas en elle, prête a être transmise a son fils…
Raistlin repose son bol sur la table et se lève…
Les lambeaux du rêve se désagrègent lentement tandis qu'il sent son cœur se serrer un peu plus.
Il s'en veux.
Le fantôme de Rosamum disparaît le dernier avec un petit sourire a celui qui fut son fils mais qui n'aurait jamais du l'autre sans les désirs imbéciles des dieux.
Une larme roule sur sa joue.
Sa seule existence a tué sa mère…
Sa vie n'a aucun intérêt…
Sa présence n'a été que souffrance pour ceux qu'il aimait…
Je m'éveille lentement, confus et glacé, le visage poissé des larmes de mon cauchemars…
Tu me fixe, assis nonchalamment sur un profond fauteuil, un petit sourire satisfait au lèvres.
Tu te lève et t'assois sur le lit près de moi.
Ta main glisse sur ma joue, chaude, presque agréable… Si ce n'était l'étincelle avide et possessive que tu ne parvient a éteindre au fond de tes prunelles.
Tout mon corps me fait mal.
Mon dos et mes reins me brûlent lorsque je bouge légèrement sous le drap de soie.
Un frisson me parcours.
Je censure immédiatement le hurlement de souffrance et de désespoir qui me monte a la gorge en même temps que les souvenirs de la nuit que je viens de passer entre tes bras.
Je ne veux pas de toi.
Je ne veux pas de ton étreinte…
Tu continue a me caresser la joue, essuyant de la langue les larmes roulant sur ma peau.
Ta voix douce me parvient comme un murmure.
Tu jouis de me répéter mon rêve…
Tu prend plaisir a ma douleur…
Je suis seul…
Je le sais…
Depuis des années…
Avais-tu besoin de me mettre le nez dans mon insignifiance et mon inappérence…
Je te hais...
Ta main glisse sur ma gorge, sur mon torse...
Tu repousses les couvertures, dévoilant mon corps maigre et couvert de cicatrices et de plaies mal refermées…
La plupart sont tiennes….
La plupart sont de ton fait…
Cela ta fait-il a ce point plaisir que de me faire souffrir ?
Le goût de ta langue sur la mienne me révulse…
L'étreinte de tes mains sur mes hanches me dégoutte…
Je me cabre sous le poids de ton corps roulant sur le mien…
Je ne veux pas…
Je refuse…
Je ne peux rien faire…
Tu tombe lourdement sur le tapis a côté du lui, me fixant avec stupeur…
Je tremble de tous mes membres…
Un peu de sang coule de ta bouche que tu essuie avec incrédulité, ahuris que j'ai pu te mordre…
Des zébrures rouges commencent a apparaître sur ton torse, là ou mes ongles ont déchirés ta peau…
Ma bouche se dessèche…
Je ne peux rien faire lorsque tu me jète sur le sol avant de me saillit sauvagement, sans tenir compte de la moindre de mes supplications, du moindre de mes hurlements….
Tu me mords brutalement la nuque, me marquant comme un poulain rétif, me giflant les cuisses et le dos, me possédant avec une sauvagerie que je n'aurais jamais cru trouver chez un dieu du bien…
Me hais tu a ce point ?
Me hais tu de me refuser a tes manipulations ?
Une voix douce me parvient, me paralysant sous tes coups de boutoir…
Tu te retire brutalement avant qu'un autre prenne ta place….
Ses mains sont douces sur mes meurtrissures, sa voix tendre me fait frémir par ses accents vicieux…
Une mèche noire tombe sur mon épaule, chatouillant ma joue…
Il se retire a son tour, laissant la place a un prêtre, puis encore un autre…
Je ne parvient même pas a les compter tous…
Puis revient votre tour….
Ponctué de votre cruauté ordinaire…
Mes larmes ne coulent même plus…
Je ne sens même plus le soc me labourant encore et encore, sans que je puisse rien faire pour l'en empêcher…
Enfin, on me laisse m'effondrer par terre.
Je me recroqueville sur le tapis de laine.
Je n'ai même pas la force de lâcher une plainte ou une supplique…
Tu me caresse le visage avant de me faire la leçon comme tu le ferait à un enfant désobéissant…
Je n'ai même pas le courage de renâcler davantage…
Je me contente de fixer deux petits pieds non loin de moi…
Je n'écoute pas ce que tu me dis…
Je n'en ai cure…
Enfin, je trouve la force de lever les yeux…
Une douleur poignante me laboure le cœur avant qu'un petit rire hystérique ne franchisse mes lèvres…
Tu me fixe avec stupéfaction, sans comprendre…
Le prêtre à la longue crinière noire échange un regard avec toi avant de tombe soudain a terre en se tenant la poitrine…
Tu me frappe.
Sans parvenir a rien…
Je te hais…
Je te hais d'avoir souillé la dernière chose qui avait une valeur pour moi..
Je te hais de m'avoir arraché le dernier fragment intact de mon âme…
Je te hais d'avoir osé me voler le souvenir de la seule personne à m'avoir réellement aimé… Sans contrainte, sans autre but que m'aimer pour moi, sans espoir que je lui rende quoi que ce soit…
Le prêtre s'écroule a tes pieds, mort…
Ses derniers sursauts d'agonie font écho a celle de mon âme fracassée…
Je me lève…
Je ne sens pas plus la douleur de mon corps meurtris que le sang coulant entre mes jambes…
Tu fais un pas en arrière…
C'est soudain a ton tour d'avoir peur…
C'est soudain a ton tour de ressentir la morsure de la crainte…
Les prêtres ont depuis longtemps détallés lorsque je pose ma main sur ta joue.
Je n'ai même pas envie de te faire mal…
Je n'ai même pas envie de me venger…
Je n'ai envie de rien..
Si ce n'est que de l'oublis…
"- Tue-moi…
Tu me fixes sans bouger, incapable de réagir.
"- Tue-moi…
Tes lèvres se mettent a trembler.
"- Tue-moi…
Tu recules..
"- Tue-moi…
On me saisit soudain par derrière, des bras chaud et puissant me serrant contre un torse gainé de soie…
"- Tue-moi…
Paladine en profite pour reprendre contenance et me fixe avec dégoût…
"- Tue-moi…
Je ne bouge pas…
"- Tue-moi…
Nuitari se dresse maintenant entre son oncle et moi, brûlant de colère et de rage.
"- Tue-moi…
Je pose ma main sur son épaule.
"- Tue-moi…
Il se retourne.
"- Tue-moi…
La douleur de son visage me frappe au cœur…
"- Tue-moi…
Je ne pensais plus pouvoir ressentir…
"- Tue-moi…
Les larmes coulent sur son visage et je met un moment a comprendre pourquoi…
"- Tue-moi…
Il prend ma main dans la sienne et la porte a ses lèvres..
"- Je ne te tuerais pas, Raistlin…
Son sourire est tendre, un sourire que je connais bien…
"- tu vivras…
Il n'y a aucun dégoût dans tes yeux…
"- Avec moi…
Juste… Un amour si intense qu'il me fait mal…
"- Si tu le veux bien…
Je ne sais que faire…
"- Donne moi juste une chance…
Paladine renifle avec mépris…
"- Juste une chance…
Je prend ta main entre les miennes… n'importe quoi pour ne plus être vide…
"- Laisse moi t'apprendre a vivre…
Je me sens te sourire…
Offre moi une chance…
Apprend moi a vivre…
Fin.
