Je vais craquer.
Elle le sait autant que moi. Je la sens se rapprocher, lentement jusqu'à se trouver dans mon espace vital. Si cela n'avait pas été elle, je l'aurais fait reculer, mais elle, c'est... C'est différent. Je tente de cacher mon envie en évitant son regard moqueur. Son sourire grandit en découvrant que j'essaie d'éviter son regard. De sa voix grave, elle me demande, non elle m'ordonne.
- Regarde-moi.
Je veux résister. Je tente de le faire pendant de longues secondes avant de sentir ses doigts fins sur mon menton. Elle relève ma tête et je croise enfin son regard vert. De mes yeux bleus, je lui lance un regard noir pour essayer de faire attraction de ses yeux. Malheureusement, cela m'est impossible. De plus, voir son regard devenir amusé par ma réaction ne m'aide pas.
D'un geste doux, ses doigts caressent mon menton. Je sais que je ne dois pas la laisser faire. Que je dois me reculer pour essayer de respirer. Il n'y a que ses doigts qui me touchent et pourtant, j'ai l'impression que c'est toute mon âme qu'elle caresse.
Je veux me réveiller, sortir de ce doux cauchemar qu'elle me fait vivre chaque jour lorsqu'elle me voit. J'ai l'impression de recevoir comme un pincement, un pincement assez fort qui me réveille enfin. Avec toute la détermination que j'ai en moi, je la repousse. Je sens qu'elle me lâche. En revanche, son sourire ne disparaît pas de ses fines lèvres que je rêve de toucher. Je croise mes bras en signe de protection et sèchement, je lui dis.
- Arrête de faire ça.
Elle prend la même posture que moi en croisant les bras, mais c'est tout sauf en signe de protection. Je sais qu'elle se moque de moi. Qu'elle pense que je vais encore craquer. Mais si aujourd'hui, j'ai réussi à la faire reculer, peut-être que j'arriverais à l'éloigner de moi. Le peu d'espoir qui se forme en moi disparaît par ses paroles qui me font frissonner.
- Tu penses trop Clarke.
Pourquoi lorsqu'elle dit mon prénom cela me fait toujours autant d'effets ? Elle le sait parfaitement, car elle a bien vu ma réaction. Mes épaules se soulèvent en signe de désespoir face à mon désir pour elle. Cela l'encourage à revenir vers moi.
Ses mains viennent se loger sur mes hanches. Ma peau se met à frissonner et cela l'encourage à venir glisser ses lèvres sur ma joue où elle y dépose plusieurs baisers. Ma réaction ne se fait pas attendre. Je me fige en mordant ma lèvre pour éviter de lui montrer que mon corps et mon cœur apprécient ce qu'elle est en train de faire. Malheureusement, je sais qu'elle a bien remarqué mes frissons sur ma peau, car elle déplace sa bouche dans mon cou. Ses mains se resserrent sur mon corps, même si je sais déjà que je ne souhaite pas partir. Je veux rester dans ses bras. Je suis en train de perdre pied. Je sens sa bouche remontée sur mon oreille qu'elle se met à mordiller. Sa voix est devenue plus grave lorsque je l'entends me dire.
- Tu es à moi Clarke.
Je ne peux rien répondre, car ses lèvres viennent se poser avec avidité sur les miennes. J'ai encore perdu. Je sens sa langue se frayer un chemin entre mes lèvres et je ne l'en empêche pas, je ferme les yeux. Je n'y arrive plus et je sais déjà tout comme elle, que je suis sa prisonnière maintenant.