Treize
Chapitre II : Comme Le Boléro
Auteur : Lojie
Disclaimer : Tous les personnages sont la propriété de la WB et d'Amblin.
Note de l'auteur : Enfin un peu d'action ! ! ! Excusez les passages où il y a des termes médicaux, je ne comprends rien de ce que je raconte et en conséquent, il y a SUREMENT des erreurs. Le début de cette partie est toute aussi lente que le premier chapitre, mais vous allez voir que vous allez être réveillé sans même vous en rendre compte ! :o)
¤°¤°¤°¤ ¤°¤°¤°¤
Soudainement la radio grésilla. La voix de Moralez un ambulancier interrompit la discussion de Randi et Dave.
« _Cook County, appel pour un patient grave, blessures par balle, perte de sang importante, PC depuis quinze minutes, pouls faible mais régulier. Vous pouvez prendre ? »
Malucci se rua pour leur répondre :
« _Bien sûr qu'on le prend ! »
¤°¤°¤°¤
06:00
Les brumes matinales se dispersaient à peine quand tremblants de froid, Kerry Weaver, Luka Kovac et Peter Benton attendaient l'ambulance. Grelottants dans leurs blouses blanches recouvertes des protections jaunes flottantes, ils entendirent avec soulagement une sirène au loin. Haleh, Chuny et Malik étaient aussi avec eux. Enfin le véhicule apparut dans la baie et s'arrêta en grandes pompes face au County. Moralez ouvrit les portes auxquelles s'étaient déjà agglutinées tout le personnel médical. L'ambulancier fit descendre le brancard en douceur :
« _Il n'a toujours pas repris conscience mais son rythme est régulier. Son pouls reste quand même faible, mais on lui a déjà transfusé un peu de o neg et 10 mg de magnésium. On lui a fait passé presque un litre de physio et 3 grammes de morphine pour la douleur. »
« _Ok, » répondit Peter en prenant les choses en main. « On l'amène au bloc 3. La balle est apparemment logée dans l'épaule, il faut vite la lui enlever. »
Ils poussèrent tous le brancard à l'intérieur et passèrent à toute vitesse devant le bureau des admissions, où s'étaient réunis tous les inactifs. En arrivant au bloc le patient reprit conscience. En voyant tout ce monde agité autour de lui, il commença à paniquer :
« _Qu'est-c'que j'fous là ? ! ? Putain ! Mais qu'est-c'qui s'passe ? »
C'était un jeune garçon noir à l'air un peu perdu. Son t-shirt vert militaire était tâché par son sang, son jean lâche recouvrait entièrement ses baskets usées. La peur se reflétait dans ses yeux et Chuny tenta aussitôt de le rassurer :
« _Ne t'inquiètes pas. Tout ira bien, on va s'occuper de toi et te remettre sur pieds. » Dit-elle sur un ton rassurant.
L'adolescent sembla se calmer, mais il restait méfiant et observait chaque geste des docteurs avec suspicion.
« _Radio du thorax, gaz du sang. Amenez la dopamine et l'adrénaline ! » Ordonna le docteur Weaver.
« _C'est quoi ça ! » Demanda-t-il en attrapant le bras de Kerry qui allait lui faire une piqûre.
« _C'est de la dopamine ! C'est pour ton bien ! » Rétorqua-t-elle en se dégageant.
Il la laissa faire, puis observa Peter Benton en train d'examiner sa plaie.
« _C'est grave ? » Demanda l'adolescent prenant soudainement conscience de sa santé.
« _Non, » répondit distraitement le chirurgien. « Amenez-moi des compresses ! »
«_Comment tu t'appelles ? On a besoin de ton nom pour les fiches de soins. » Intervint Haleh.
« _Joffrey Banner. » Répondit-il après hésitation.
Haleh commença aussitôt à remplir sa fiche de soin.
¤°¤°¤°¤
Au bureau des admissions, les autres docteurs jaloux tentaient d'ignorer ce qui se passait au bloc 3. Randi avait finalement cédé au sommeil, la tête posée dans ses bras sur le comptoir. Jing-Mei en était au moins à son dixième café mais pourtant la fatigue et la lassitude ne disparaissaient pas. Yosh finissait par désespoir les derniers gâteaux apportés par Haleh. John et Dave avaient allumé la télévision et regardait du base-ball. Quand à Elisabeth, elle n'était pas remontée en chirurgie, et restait perdue dans ses pensées sur une chaise. Sinon le service restait désert. Tout le reste du personnel devait être dans les quelques cafés environnants l'hôpital.
Yosh soupira en remarquant qu'il avait fini les gâteaux. Il vint s'asseoir près de John :
« _Dis, il n'y aurait pas autre chose que du base-ball ? » Demanda-t-il peu passionné par ce sport.
Mais John ne lui répondit pas, il était scotché à l'écran. C'était un match entre Chicago et New-York. Il ragea et frappa du poing sur le comptoir à côté de lui, quand le batteur vedette de Chicago eut une balle relancée. Au contraire, Dave sauta de joie. Randi plongée dans un lointain pays imaginaire, commença à ronfler. Jing-Mei lui lança un de ses gobelets vides à la tête. Cela la fit s'arrêter de ronfler quelques instants, puis elle reprit. Tout le monde soupira. Seule Elisabeth qui commençait elle aussi malgré tout à s'endormir, restait étrangement silencieuse. Soudainement, ce fut John qui bondit de joie hors de sa chaise alors que Dave se prit la tête entre ses mains. Les Yankees venaient de perdre un point facile. Yosh vint s'asseoir à côté de Jing-Mei et ils commencèrent à parler de mode.
Ils se retournèrent tous en entendant le bruit des portes automatiques. Randi releva son visage tout ensommeillé, et remit ses cheveux en place pour paraître un peu plus présentable. L'agent de police s'approcha de la standardiste :
«_Je suis l'agent de police John MacDonnel. J'ai été appelé car vous avez signalé une blessure par balle. » Dit-il très poliment en retirant son képi de son crâne.
« _Bloc 3, » répondit Randi pour une fois sans mâchouiller de chewing-gum.
« _Merci mademoiselle, dis donc y'a pas foule aujourd'hui, » remarqua l'officier en voyant les médecins à mi chemin de l'état comateux.
Ils approuvèrent tous soit d'un regard endormi, soit d'un lent hochement de tête. John MacDonnel partit en direction du bloc d'un pas tranquille. John et Dave se replongèrent dans leur match de base ball. Jing-Mei et Yosh continuèrent leur discussion qui avait maintenant dérivé sur la cuisine, Elisabeth et Randi commencèrent à se rendormir.
¤°¤°¤°¤
Le visage du garçon pâlit quand il vit l'agent de police entrer au bloc. Kerry Weaver remarqua l'entrée de John MacDonnel :
« _Vous venez pour faire votre rapport ? » Demanda-t-elle délaissant un instant sa tâche.
« _Oui, je dois interroger ce jeune garçon. Il est en état de me répondre ou pas ? »
« _Oui, vous pouvez. Nous venons à l'instant d'en finir avec son cas », répondit-elle. « Le docteur Kovac restera avec vous pour finir les sutures. »
Luka voulut protester mais finalement se retint. Suturer était principalement le travail des premières années, pas le sien. Joffrey restait silencieux, et avait pris un air méfiant en voyant l'agent de police s'approcher de lui. Personne ne s'en inquiéta, après tout ce n'était qu'un adolescent un peu rebelle. Peter, Kerry, Haleh, Chuny et Malik sortirent du bloc laissant les trois individus ensemble.
Luka commença à recoudre doucement au niveau de l'épaule. Sous anesthésie locale, l'adolescent ne prêtait aucune attention au travail du docteur. L'officier MacDonnel prit un tabouret et s'assit près de Joffrey. Il prit un air paternel et compatissant, qui repoussa aussitôt le jeune patient.
« _Comment tu t'appelles, petit ? » Demanda-t-il en essayant de paraître amical.
« _Joffrey Banner, » répondit sèchement l'adolescent.
« _Comment t'es-tu fait tirer dessus ? » L'officier commençait à remplir une fiche.
« _On m'a pas vraiment tiré dessus. »
Luka surpris, releva la tête un instant. Mais il se reconcentra aussitôt sur ses points de sutures.
« _Qu'est-ce que ça veut dire on t'as pas vraiment tirer dessus ? » Demanda MacDonnel.
« _J'me suis fait ça moi-même sans l'faire express. J'avais une arme, et j'tais furieux parc'que j'arrivais pas à atteindre la conserve sur l'mur. J'ai j'té l'flingue par terre, et y'a un putain de coup qu'est parti dans mon épaule. »
« _Tu sais que tu n'as pas le droit de porter des armes, » ajouta calmement le policier. « C'est interdit par la loi. Dis moi maintenant comment et pourquoi tu t'es procuré cette arme ? »
« _Ca j'vous l'dirais pas ! » Rétorqua Joffrey en tournant la tête dans la direction inverse de MacDonnel.
Luka avait maintenant presque fini les points de sutures et rangeait les instruments. Il n'aimait pas la tournure que prenait la discussion. Le garçon se sentait acculé par le policier, et pourrait avoir des réactions violentes. Les examens du sang avaient montré quelques traces de substances illicites dans son organisme. De surcroît, le policier ne faisait pas preuve de beaucoup de tact.
«_Si tu ne me dis pas tout, je peux t'envoyer en prison. Tu le sais ça, non ? » Menaça MacDonnel peu pédagogue en prenant un ton plus incisif.
« _J'vous dirais rien ! Et puis, d'toute façon la prison ça m'fait pas peur ! » Protesta Joffrey nullement impressionné.
Luka installa un pansement sur l'épaule de l'adolescent, qui commençait à un peu trop s'agiter à son goût.
« _Baisse le ton petit ! » Ordonna MacDonnel. « J'en ai maté des plus durs que toi ! »
« _Je ne pense pas que ce soit la meilleur façon de... » Voulut remarquer Luka mais le policier intervient :
« _Vous le docteur, faîtes votre boulot et laissez-moi faire le mien ! » Dit-il en se relevant de son tabouret, et s'approchant du lit où Luka se tenait de l'autre côté.
Sans se méfier, il se pencha légèrement au dessus de Joffrey. Le garçon attrapa alors l'arme glissée dans la ceinture de l'officier et relié grâce à un gros fil noir entortillé.
« _BOUGE PLUS ! » Ordonna l'adolescent. MacDonnel et Luka restèrent pétrifiés. Joffrey se retourna vers le croate. « Donne-moi un scalpel doc, s'tu veux pas y passer ! »
Kovac hésita un instant, puis lui tendit l'instrument qu'il prit sur une paillasse. Il entendait clairement les autres discuter au bureau des admissions, complètement ignorants du drame qui se déroulait dans le bloc 3. Le policier commençait à avoir des sueurs froides, et jetait des regards furtifs à Luka. Le garçon prit le scalpel et coupa le fil noir qui reliait l'arme à la ceinture. Puis il jeta l'instrument dans le fond de la pièce. Il se leva de son lit tout en tenant les deux hommes en joue. Joffrey peu sûr de lui tremblait et ne savait plus vraiment quoi faire.
MacDonnel avait remarqué ses hésitations. Le garçon reculait en marche arrière jusqu'aux battants de la porte du bloc. Soudainement, il faillit glisser sur un gant sur le sol. Le policier n'hésita pas une seule seconde et se jeta sur Joffrey. Pris de panique, il appuya sur la gâchette et le coup de feu partit.
Le silence résonna dans le service des urgences, on ne discutait plus au bureau des admissions. Luka vit MacDonnel rester immobile un instant, puis il tomba lourdement à la renverse comme au ralenti. Une flaque de sang s'étala aussitôt autour de son corps relâché sur le sol. La scène avait quelque chose d'irréel et les secondes paraissaient des éternités. Joffrey avait maintenant les larmes aux yeux, et tremblait encore plus qu'avant. Luka releva des yeux effarés vers lui et croisa son regard perdu. Le policier avait été touché en plein coeur et était mort sur le coup. Reculer était impossible à présent.
Peter Benton, John Carter et Dave Malucci arrivèrent dans la pièce. Ils eurent tous un mouvement de recul en voyant d'abord MacDonnel gisant sur le sol, puis Joffrey l'arme au poing. Pris de panique, celui-ci releva son arme vers les trois médecins qui venaient de faire irruption.
« _BOUGEZ PAS ! Ou.. Ou.. Ou sinon vous finirez COMME LUI ! » Menaça-t-il. Personne n'osait plus bouger, ni même respirer. Joffrey était perdu et ne savait plus ce qu'il faisait, et c'était ça qui le rendait doublement dangereux. Il n'avait plus rien à perdre. « On.. On va aller rejoindre les autres. » dit-il sur un ton plus bas.
Les quatre médecins sortirent du bloc sous la menace de l'arme. Ils arrivèrent blancs comme des linges au bureau des admissions. Joffrey les suivait de près, il tenait l'arme de sa main tremblante mais ne pleurait plus. Son visage était maintenant sévère et dur, comme s'il avait entièrement repris le contrôle de ses émotions. Tous les gens présents au bureau se levèrent en même temps. Ils observaient avec peur le garçon.
Randi commença à mâcher nerveusement le chewing-gum qu'elle avait dans la bouche. Elisabeth sentit son cuir chevelu et son système pileux qui s'hérissaient, Jing-Mei était incapable de faire un seul geste ni de former une seule pensée cohérente, Kerry s'agrippa en désespoir de cause à sa béquille, Haleh et Chuny faisaient silence et se tenaient chacune le bras, Malik n'osait même plus faire le geste de poser la télécommande de la télé quelque part, Yosh jetait des regards nerveux tout autour de lui. Pour ce qui concernait Luka, Peter, John et Dave, ils ignoraient s'il fallait qu'ils restent debout, ou bien s'accroupir au sol.
Les images des personnes qui leur étaient chers en même temps que celle de la mort, vinrent envahir les esprits apeurés du personnel pris en otage. Les ronronnements des chats de Randi. Les gazouillements de bébé Ella. Le dessin de Michael sur le frigo. La mère biologique de Kerry. Le sourire du petit-fils de Haleh. La bague de fiançailles de Chuny. Les cheveux nattés de Betty MacGrath. Les sushis de la mère de Yosh. La famille perdue de Luka. Les mains agiles de Reese. Les yeux pétillants de grand-mère. La fièvre de la fille de Dave.
Une question commune les inquiétait.
Qu'est-ce qui allait se passer maintenant ?
¤°¤°¤°¤
A suivre...
Suspense, suspense... :o)))))
Ceux qui ont lu « Après » (et qui s'en rappellent surtout), ont dû percuter au nom de l'officier de police :oP
Vos Commentaires
Chapitre II : Comme Le Boléro
Auteur : Lojie
Disclaimer : Tous les personnages sont la propriété de la WB et d'Amblin.
Note de l'auteur : Enfin un peu d'action ! ! ! Excusez les passages où il y a des termes médicaux, je ne comprends rien de ce que je raconte et en conséquent, il y a SUREMENT des erreurs. Le début de cette partie est toute aussi lente que le premier chapitre, mais vous allez voir que vous allez être réveillé sans même vous en rendre compte ! :o)
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Soudainement la radio grésilla. La voix de Moralez un ambulancier interrompit la discussion de Randi et Dave.
« _Cook County, appel pour un patient grave, blessures par balle, perte de sang importante, PC depuis quinze minutes, pouls faible mais régulier. Vous pouvez prendre ? »
Malucci se rua pour leur répondre :
« _Bien sûr qu'on le prend ! »
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06:00
Les brumes matinales se dispersaient à peine quand tremblants de froid, Kerry Weaver, Luka Kovac et Peter Benton attendaient l'ambulance. Grelottants dans leurs blouses blanches recouvertes des protections jaunes flottantes, ils entendirent avec soulagement une sirène au loin. Haleh, Chuny et Malik étaient aussi avec eux. Enfin le véhicule apparut dans la baie et s'arrêta en grandes pompes face au County. Moralez ouvrit les portes auxquelles s'étaient déjà agglutinées tout le personnel médical. L'ambulancier fit descendre le brancard en douceur :
« _Il n'a toujours pas repris conscience mais son rythme est régulier. Son pouls reste quand même faible, mais on lui a déjà transfusé un peu de o neg et 10 mg de magnésium. On lui a fait passé presque un litre de physio et 3 grammes de morphine pour la douleur. »
« _Ok, » répondit Peter en prenant les choses en main. « On l'amène au bloc 3. La balle est apparemment logée dans l'épaule, il faut vite la lui enlever. »
Ils poussèrent tous le brancard à l'intérieur et passèrent à toute vitesse devant le bureau des admissions, où s'étaient réunis tous les inactifs. En arrivant au bloc le patient reprit conscience. En voyant tout ce monde agité autour de lui, il commença à paniquer :
« _Qu'est-c'que j'fous là ? ! ? Putain ! Mais qu'est-c'qui s'passe ? »
C'était un jeune garçon noir à l'air un peu perdu. Son t-shirt vert militaire était tâché par son sang, son jean lâche recouvrait entièrement ses baskets usées. La peur se reflétait dans ses yeux et Chuny tenta aussitôt de le rassurer :
« _Ne t'inquiètes pas. Tout ira bien, on va s'occuper de toi et te remettre sur pieds. » Dit-elle sur un ton rassurant.
L'adolescent sembla se calmer, mais il restait méfiant et observait chaque geste des docteurs avec suspicion.
« _Radio du thorax, gaz du sang. Amenez la dopamine et l'adrénaline ! » Ordonna le docteur Weaver.
« _C'est quoi ça ! » Demanda-t-il en attrapant le bras de Kerry qui allait lui faire une piqûre.
« _C'est de la dopamine ! C'est pour ton bien ! » Rétorqua-t-elle en se dégageant.
Il la laissa faire, puis observa Peter Benton en train d'examiner sa plaie.
« _C'est grave ? » Demanda l'adolescent prenant soudainement conscience de sa santé.
« _Non, » répondit distraitement le chirurgien. « Amenez-moi des compresses ! »
«_Comment tu t'appelles ? On a besoin de ton nom pour les fiches de soins. » Intervint Haleh.
« _Joffrey Banner. » Répondit-il après hésitation.
Haleh commença aussitôt à remplir sa fiche de soin.
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Au bureau des admissions, les autres docteurs jaloux tentaient d'ignorer ce qui se passait au bloc 3. Randi avait finalement cédé au sommeil, la tête posée dans ses bras sur le comptoir. Jing-Mei en était au moins à son dixième café mais pourtant la fatigue et la lassitude ne disparaissaient pas. Yosh finissait par désespoir les derniers gâteaux apportés par Haleh. John et Dave avaient allumé la télévision et regardait du base-ball. Quand à Elisabeth, elle n'était pas remontée en chirurgie, et restait perdue dans ses pensées sur une chaise. Sinon le service restait désert. Tout le reste du personnel devait être dans les quelques cafés environnants l'hôpital.
Yosh soupira en remarquant qu'il avait fini les gâteaux. Il vint s'asseoir près de John :
« _Dis, il n'y aurait pas autre chose que du base-ball ? » Demanda-t-il peu passionné par ce sport.
Mais John ne lui répondit pas, il était scotché à l'écran. C'était un match entre Chicago et New-York. Il ragea et frappa du poing sur le comptoir à côté de lui, quand le batteur vedette de Chicago eut une balle relancée. Au contraire, Dave sauta de joie. Randi plongée dans un lointain pays imaginaire, commença à ronfler. Jing-Mei lui lança un de ses gobelets vides à la tête. Cela la fit s'arrêter de ronfler quelques instants, puis elle reprit. Tout le monde soupira. Seule Elisabeth qui commençait elle aussi malgré tout à s'endormir, restait étrangement silencieuse. Soudainement, ce fut John qui bondit de joie hors de sa chaise alors que Dave se prit la tête entre ses mains. Les Yankees venaient de perdre un point facile. Yosh vint s'asseoir à côté de Jing-Mei et ils commencèrent à parler de mode.
Ils se retournèrent tous en entendant le bruit des portes automatiques. Randi releva son visage tout ensommeillé, et remit ses cheveux en place pour paraître un peu plus présentable. L'agent de police s'approcha de la standardiste :
«_Je suis l'agent de police John MacDonnel. J'ai été appelé car vous avez signalé une blessure par balle. » Dit-il très poliment en retirant son képi de son crâne.
« _Bloc 3, » répondit Randi pour une fois sans mâchouiller de chewing-gum.
« _Merci mademoiselle, dis donc y'a pas foule aujourd'hui, » remarqua l'officier en voyant les médecins à mi chemin de l'état comateux.
Ils approuvèrent tous soit d'un regard endormi, soit d'un lent hochement de tête. John MacDonnel partit en direction du bloc d'un pas tranquille. John et Dave se replongèrent dans leur match de base ball. Jing-Mei et Yosh continuèrent leur discussion qui avait maintenant dérivé sur la cuisine, Elisabeth et Randi commencèrent à se rendormir.
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Le visage du garçon pâlit quand il vit l'agent de police entrer au bloc. Kerry Weaver remarqua l'entrée de John MacDonnel :
« _Vous venez pour faire votre rapport ? » Demanda-t-elle délaissant un instant sa tâche.
« _Oui, je dois interroger ce jeune garçon. Il est en état de me répondre ou pas ? »
« _Oui, vous pouvez. Nous venons à l'instant d'en finir avec son cas », répondit-elle. « Le docteur Kovac restera avec vous pour finir les sutures. »
Luka voulut protester mais finalement se retint. Suturer était principalement le travail des premières années, pas le sien. Joffrey restait silencieux, et avait pris un air méfiant en voyant l'agent de police s'approcher de lui. Personne ne s'en inquiéta, après tout ce n'était qu'un adolescent un peu rebelle. Peter, Kerry, Haleh, Chuny et Malik sortirent du bloc laissant les trois individus ensemble.
Luka commença à recoudre doucement au niveau de l'épaule. Sous anesthésie locale, l'adolescent ne prêtait aucune attention au travail du docteur. L'officier MacDonnel prit un tabouret et s'assit près de Joffrey. Il prit un air paternel et compatissant, qui repoussa aussitôt le jeune patient.
« _Comment tu t'appelles, petit ? » Demanda-t-il en essayant de paraître amical.
« _Joffrey Banner, » répondit sèchement l'adolescent.
« _Comment t'es-tu fait tirer dessus ? » L'officier commençait à remplir une fiche.
« _On m'a pas vraiment tiré dessus. »
Luka surpris, releva la tête un instant. Mais il se reconcentra aussitôt sur ses points de sutures.
« _Qu'est-ce que ça veut dire on t'as pas vraiment tirer dessus ? » Demanda MacDonnel.
« _J'me suis fait ça moi-même sans l'faire express. J'avais une arme, et j'tais furieux parc'que j'arrivais pas à atteindre la conserve sur l'mur. J'ai j'té l'flingue par terre, et y'a un putain de coup qu'est parti dans mon épaule. »
« _Tu sais que tu n'as pas le droit de porter des armes, » ajouta calmement le policier. « C'est interdit par la loi. Dis moi maintenant comment et pourquoi tu t'es procuré cette arme ? »
« _Ca j'vous l'dirais pas ! » Rétorqua Joffrey en tournant la tête dans la direction inverse de MacDonnel.
Luka avait maintenant presque fini les points de sutures et rangeait les instruments. Il n'aimait pas la tournure que prenait la discussion. Le garçon se sentait acculé par le policier, et pourrait avoir des réactions violentes. Les examens du sang avaient montré quelques traces de substances illicites dans son organisme. De surcroît, le policier ne faisait pas preuve de beaucoup de tact.
«_Si tu ne me dis pas tout, je peux t'envoyer en prison. Tu le sais ça, non ? » Menaça MacDonnel peu pédagogue en prenant un ton plus incisif.
« _J'vous dirais rien ! Et puis, d'toute façon la prison ça m'fait pas peur ! » Protesta Joffrey nullement impressionné.
Luka installa un pansement sur l'épaule de l'adolescent, qui commençait à un peu trop s'agiter à son goût.
« _Baisse le ton petit ! » Ordonna MacDonnel. « J'en ai maté des plus durs que toi ! »
« _Je ne pense pas que ce soit la meilleur façon de... » Voulut remarquer Luka mais le policier intervient :
« _Vous le docteur, faîtes votre boulot et laissez-moi faire le mien ! » Dit-il en se relevant de son tabouret, et s'approchant du lit où Luka se tenait de l'autre côté.
Sans se méfier, il se pencha légèrement au dessus de Joffrey. Le garçon attrapa alors l'arme glissée dans la ceinture de l'officier et relié grâce à un gros fil noir entortillé.
« _BOUGE PLUS ! » Ordonna l'adolescent. MacDonnel et Luka restèrent pétrifiés. Joffrey se retourna vers le croate. « Donne-moi un scalpel doc, s'tu veux pas y passer ! »
Kovac hésita un instant, puis lui tendit l'instrument qu'il prit sur une paillasse. Il entendait clairement les autres discuter au bureau des admissions, complètement ignorants du drame qui se déroulait dans le bloc 3. Le policier commençait à avoir des sueurs froides, et jetait des regards furtifs à Luka. Le garçon prit le scalpel et coupa le fil noir qui reliait l'arme à la ceinture. Puis il jeta l'instrument dans le fond de la pièce. Il se leva de son lit tout en tenant les deux hommes en joue. Joffrey peu sûr de lui tremblait et ne savait plus vraiment quoi faire.
MacDonnel avait remarqué ses hésitations. Le garçon reculait en marche arrière jusqu'aux battants de la porte du bloc. Soudainement, il faillit glisser sur un gant sur le sol. Le policier n'hésita pas une seule seconde et se jeta sur Joffrey. Pris de panique, il appuya sur la gâchette et le coup de feu partit.
Le silence résonna dans le service des urgences, on ne discutait plus au bureau des admissions. Luka vit MacDonnel rester immobile un instant, puis il tomba lourdement à la renverse comme au ralenti. Une flaque de sang s'étala aussitôt autour de son corps relâché sur le sol. La scène avait quelque chose d'irréel et les secondes paraissaient des éternités. Joffrey avait maintenant les larmes aux yeux, et tremblait encore plus qu'avant. Luka releva des yeux effarés vers lui et croisa son regard perdu. Le policier avait été touché en plein coeur et était mort sur le coup. Reculer était impossible à présent.
Peter Benton, John Carter et Dave Malucci arrivèrent dans la pièce. Ils eurent tous un mouvement de recul en voyant d'abord MacDonnel gisant sur le sol, puis Joffrey l'arme au poing. Pris de panique, celui-ci releva son arme vers les trois médecins qui venaient de faire irruption.
« _BOUGEZ PAS ! Ou.. Ou.. Ou sinon vous finirez COMME LUI ! » Menaça-t-il. Personne n'osait plus bouger, ni même respirer. Joffrey était perdu et ne savait plus ce qu'il faisait, et c'était ça qui le rendait doublement dangereux. Il n'avait plus rien à perdre. « On.. On va aller rejoindre les autres. » dit-il sur un ton plus bas.
Les quatre médecins sortirent du bloc sous la menace de l'arme. Ils arrivèrent blancs comme des linges au bureau des admissions. Joffrey les suivait de près, il tenait l'arme de sa main tremblante mais ne pleurait plus. Son visage était maintenant sévère et dur, comme s'il avait entièrement repris le contrôle de ses émotions. Tous les gens présents au bureau se levèrent en même temps. Ils observaient avec peur le garçon.
Randi commença à mâcher nerveusement le chewing-gum qu'elle avait dans la bouche. Elisabeth sentit son cuir chevelu et son système pileux qui s'hérissaient, Jing-Mei était incapable de faire un seul geste ni de former une seule pensée cohérente, Kerry s'agrippa en désespoir de cause à sa béquille, Haleh et Chuny faisaient silence et se tenaient chacune le bras, Malik n'osait même plus faire le geste de poser la télécommande de la télé quelque part, Yosh jetait des regards nerveux tout autour de lui. Pour ce qui concernait Luka, Peter, John et Dave, ils ignoraient s'il fallait qu'ils restent debout, ou bien s'accroupir au sol.
Les images des personnes qui leur étaient chers en même temps que celle de la mort, vinrent envahir les esprits apeurés du personnel pris en otage. Les ronronnements des chats de Randi. Les gazouillements de bébé Ella. Le dessin de Michael sur le frigo. La mère biologique de Kerry. Le sourire du petit-fils de Haleh. La bague de fiançailles de Chuny. Les cheveux nattés de Betty MacGrath. Les sushis de la mère de Yosh. La famille perdue de Luka. Les mains agiles de Reese. Les yeux pétillants de grand-mère. La fièvre de la fille de Dave.
Une question commune les inquiétait.
Qu'est-ce qui allait se passer maintenant ?
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A suivre...
Suspense, suspense... :o)))))
Ceux qui ont lu « Après » (et qui s'en rappellent surtout), ont dû percuter au nom de l'officier de police :oP
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