Treize
Chapitre V : Quelque Chose de Diabolique


Auteur : Lojie

Disclaimer : Tous les personnages sont la propriété de la WB et d'Amblin.

Note de l'auteur : Luka passe le flambeau à John, donc maintenant avis aux fans de John Carter. Bon y aura pas de grandes révélations sur lui, enfin si une ou deux ;o) vous verrez bien. Et cela ne portera pas que sur Lucy (même si j'adorais ce personnage ! C'est trop injuste ! )


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09:00

Joffrey allait poser une autre question quand le téléphone sonna. Tout le monde fut brusquement tiré de ses songes à propos du passé de Luka. La cruelle vérité de la situation se rappelait à leur bon souvenir. Le garçon alla se placer au tableau tandis que le docteur Kovac s'approcha du téléphone :

" _Allô ? "

" _Nous avons le cédé de Snoop Dog, le dernier. " Dit Husser sur le ton le plus calme possible.

Joffrey sauta de joie devant le tableau des consultations.

"_ Mais nous aussi nous aimerions pouvoir faire une requête en échange. "

Luka jeta un coup d'œil interrogateur au garçon qui écoutait plus attentivement à présent.

" _Nous aimerions que vous libériez quelques otages en échange. "

Joffrey réfléchit quelques instants, puis inscrit rapidement une phrase au tableau.

" _Ils sont d'accord pour.. Pour libérer un otage, mais.. Mais pas avant d'avoir le cédé. Ils veulent aussi que le cédé soit amené près de la porte par.. Par un petit véhicule télécommandé. "

" _Marché conclu, " répondit Husser. " Donnez-nous un quart d'heure. "

Luka raccrocha le premier sous demande de Joffrey.

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Husser frappa du poing sur la table.

" _Ces petits fils de pute se foutent de notre gueule ! " Ragea-t-il. " Jamais on n'a pu entendre leurs voix encore, ils parlent toujours par l'intermédiaire de ce Kovac ! "

" _Je vais aller trouver une voiture télécommandée, " dit Younberg pour pouvoir s'éclipser.

Le soleil de la glaciale mâtinée, peinait à faire fondre la mince couche de givre sur les vitres des véhicules. Tous les policiers étaient maintenant en ébullition, et cette agitation inquiétait les familles. Abby se demandait bien à quoi pouvait penser Luka à ce moment précis.

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" _Et ton quatrième meurtre, c'est quoi ? " Demanda Joffrey qui avait tranquillement repris sa place sur le comptoir.

" _Le quatrième c'est justement l'une des conséquences de cette part d'ombre, que la guerre nous dévoile en nous, " répondit Luka. " J'étais avec mon amie, le soir tard sur les bords du lac. Un mec nous a agressé et m'a frappé au crâne. Mais je me suis relevé alors qu'il agressait Abby, mon amie, et je l'ai battu.. A mort. J'ai pas réussi à arrêter mes gestes, à les contrôler. "

"_Là c'est un vrai meurtre par contre ! " Remarqua Joffrey non sans ironie.

Mais il n'y avait bien que lui qui en riait. Cela avait coûté beaucoup à Luka de dire ça. Contrairement à ce qu'il pensait au départ, les autres le regardaient ni avec peur ni avec méfiance. Il n'y avait pas non plus de pitié, mais de la compréhension. Les coups durs peuvent amener à des comportements extrêmes, et ils en étaient chaque jour témoins face à certains patients.

" _Bon, j'crois que t'en as assez dit et on va t'laisser tranquille. A toi maintenant ! Comment tu t'appelles ? " Joffrey dirigeait la situation comme un présentateur d'émissions télé.

" _John Carter. "

" _Et toi ? T'as déjà tué quelqu'un ou pas ? " Demanda Joffrey partagé entre l'ironie et le sérieux.

" _Non, " répondit John. " J'ai jamais tué personne. Enfin ,pas dans le sens où on l'entend"

" _Alors, quelles sont les choses qu't'as jamais osé dire ? Profites-en pour les dire maintenant, on sait pas comment va finir c't'histoire, " ajouta le garçon en prenant un air malicieux, mais qui étant donné les circonstances avait quelque chose de diabolique.

" _Que j'ai jamais osé dire… Et bien, il y a quelque chose que je n'ai jamais dit à personne après la mort de Lucy.. "

" _Qui est Lucy ? " Coupa Joffrey en haussant un sourcil.

" _C'était mon ancienne étudiante en médecine, " répondit John. " En résumé, elle avait un patient schizophrène et je ne l'ai pas cru. Il nous a agressé profitant d'une fête dans le service, et Lucy ne s'en est pas sortit. "

" _Pas d'bol. " Commenta Joffrey.

" _Pas de bol comme tu dis, " reprit Carter. Comme Luka il avait décidé de jouer le jeu.

Après tout il n'avait rien à perdre. Il se pouvait bien que ce soit les dernières heures de sa vie, et parler serait comme une sorte de confession.

"_ Vous savez, on se rend toujours compte de la chance qu'on a quand on la perd. Et c'est exactement ce qui s'est passé pour mon cas. "

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" _Qui attendez-vous ? " Demanda Milicent à Abby.

La dame se sentait un peu seule et avait envie de discuter. De plus, pour ne pas sentir les protestations de son corps transi par une brise glaciale, elle avait besoin de s'occuper l'esprit. Abby se retourna vers elle, le nez et les pommettes rougis par le froid :

" _Plusieurs personnes en fait. Je travaille ici. Je m'appelle Abby Lockhart et je suis infirmière. "

" _Je suis la grand-mère de John Carter. Mais je suppose que vous vous en doutiez. Si je ne me trompe, vous et mon petit-fils vous connaissez bien. "

" _Oui, nous nous entendons bien. Mais ces derniers temps, nos relations ont été plutôt houleuses. " Admit l'infirmière.

" _Houleuses ? John n'aime pas être en mauvais termes avec les gens. Cela s'arrangera sûrement si… s'il arrive à survivre une fois encore à cet hôpital ! "

Milicent faisait bien sûr allusion à la fois où il avait failli perdre la vie à cause de Paul Sobriki, et maintenant toujours dans ce même service, il était pris en otage. Abby comprenait très bien son exaspération.

" _Je devais lui annoncer quelque chose ce midi, quand il aurait fini sa garde. Je viens de faire un profond sacrifice pour lui, mais est-ce qu'au moins arriverons-nous à en profiter ! "

Abby commençait à avoir du mal à retenir ses larmes. La fatigue nerveuse prenait le pas sur sa raison. Elle avait rompu avec Luka, ce qu'elle aurait déjà dû faire depuis longtemps. Elle savait qu'il ne l'aimait pas. De plus, elle se sentait attirée par John, alors pourquoi ne pas tenter le coup ?

" _John ne me parle que très peu de sa vie privé, de ses amis, de son travail. Je dois tout deviner dans ses yeux. J'aimerais tellement qu'il se confie un peu plus à moi. J'ai appris à le connaître par l'observation, c'est un être si secret. Mais à en croire les rares fois où il m'a parlé de vous, il vous considérait un peu plus que comme une amie, n'est-ce pas ? "

" _En effet, et moi aussi. "

Les deux femmes se turent en voyant la petite voiture télécommandée s'approcher des portes automatiques.

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Le téléphone se mit à sonner. John interrompit ses propos. Joffrey se plaça automatiquement près du tableau, tout en indiquant à Luka de répondre :

" _Allô ? "

" _Nous allons pouvoir procéder à l'échange, " dit Husser à l'autre bout du fil. " Le cédé est juste dans une voiture télécommandée à quelques mètres des portes automatiques. Vous nous aviez promis de relâcher un otage." Rappela l'officier.

Luka blêmit en voyant ce que Joffrey inscrivait au tableau. Ce gamin était définitivement et complètement inconscient des risques qu'il encourait. Après avoir fini sa phrase, l'arme toujours soudée à sa main, il se retourna avec un sourire victorieux.

" _Nous ne voulons plus du cédé, vous pouvez le garder car il ne vaut pas un otage. Amenez l'hélicoptère et obtenez la libération immédiate de Michael Banner. Là nous pourrons négocier. " Lut Luka sans hésitation.

Le médecin entendit un long silence à l'autre bout du fil. L'inspecteur Husser devait être en train de s'arracher les cheveux. Finalement, une voix tremblante de colère lui répondit :

" _Il nous faut du temps. La libération de Michael Banner ne sera pas facile, en plus il est incarcéré dans un autre état, " expliqua Husser.

Joffrey se remit à écrire au tableau.

" _Dépêchez-vous avant que je ne commence à tuer des otages, " lut Luka dont les genoux commençaient à trembler.

Joffrey le força à raccrocher et le médecin alla se rasseoir. Le garçon se remit sur le comptoir et se tourna vers John.

" _Alors ? Où on en était ? "

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Le petit véhicule télécommandé fit demi-tour et revint vers les fourgonnettes de police. Tout le monde regarda l'engin revenir avec stupéfaction. Que venait-il de se passer ?

" _Pourquoi la voiture repart ? " Demanda Mark submergé par l'inquiétude. " Pourquoi la voiture repart ? ! ? Y a-t-il quelqu'un qui puisse me dire ici pourquoi cette FOUTUE VOITURE REPART ! ! ! "

" _Mark, " chuchota Susan en lui prenant le bras. " Calmes-toi. Cela ne sert à rien de s'énerver. "

Cela n'augurait rien de bon. Les preneurs d'otages gagnaient du temps et faisaient tourner tout le monde en rond.

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" _T'avais un p'tit faible pour elle en fait ? " Demanda Joffrey en souriant.

" _En vérité, je crois que j'aimais Lucy mais j'étais trop orgueilleux. C'était une étudiante et en plus je savais qu'elle n'avait pas les mêmes sentiments envers moi, elle me considérait plus comme un grand frère. Un grand frère parfois très énervant mais Lucy tenait à moi. Elle me faisait confiance. " Répondit John.

Chuny lui lança un petit regard en souriant. Elle se rappelait du jour où elle les avait surpris dans une salle de radiologie. Ce temps paraissait si lointain à présent, comme une autre époque où tout le monde était heureux. Pas comme cette année où chaque membre des urgences avait connu malheur et désespoir.

" _Et quand tu disais qu't'avais pas tué quelqu'un au sens où on l'entendait, tu parlais d'Lucy ? " Demanda Joffrey.

John resta silencieux. Non, à ce moment précis il ne parlait de Lucy, il parlait de quelque chose qui remontait à sa jeune enfance, quelque chose qui avait marqué un tournant décisif dans sa manière d'aborder la vie. Cela il ne l'avait jamais dit à personne, il n'osait même pas se l'avouer à lui-même. Alors en parler maintenant devant tout le monde, il ne savait pas s'il en était capable. Joffrey scrutait son regard et voyait bien le combat intérieur du jeune médecin.

John inspira profondément. Chaque regard était posé sur lui à présent. Malheureusement il avait souvent été le principal sujet des rumeurs des urgences. Cela n'allait pas s'arrêter avec ce qu'il s'apprêtait à dire. Mais de toute façon, ça ne pouvait pas être pire que ce que Luka avait dit. Il ouvrit la bouche pour commencer à parler.

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A suivre…

Et voui, la deuxième révélation (et la plus importante) c'est pour le chapitre suivant :o)