Treize
Chapitre XII : Sensations



Auteur : Lojie

Disclaimer : Tous les personnages sont la propriété de la WB et d'Amblin.

Note de l'auteur : Bon les enfants, préparez vos mouchoirs ça va sûrement chialer grave dans les lignes qui suivent. Dépressifs passez votre chemin ;o)



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16 : 00

" _On est prêt à intervenir " grésilla le talkie-walkie de Husser.

" _Vous avez le feu vert, " répondit l'inspecteur.

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Seuls Joffrey et Luka étaient debout.

Le silence régnait de nouveau au bureau des admissions. Chacun attendait la réaction du garçon. La surprise se lisait très clairement sur son visage. Une larme coula le long de sa joue chocolat :

" _Vous voulez que moi, moi je raconte ma vie ? " Demanda-t-il avec la voix enrouée par l'émotion.

Ils hochèrent tous de la tête en silence.

" _Pourquoi ? "

" _On s'intéresse à toi. " Répondit tout naturellement Luka.

" _Ma vie… "

Soudainement les secondes s'écoulèrent plus lentement et ce dans le silence le plus total. Chacun vit les hommes des troupes de choc qui sortirent de nulle part, envahirent le bureau des admissions sans que personne ne puisse réagir. Les fusils nerveux au poing, l'excitation dans les yeux, les mouvements rapides, ils quadrillèrent en un instant tout l'espace.

Joffrey resta pétrifié un instant sous le coup de la surprise. Puis il se retourna vers Luka et vit dans ses yeux que le médecin était parfaitement au courant que cela allait arriver. L'enfant ne savait pas comment mais Luka avait su que les hommes d'interventions ne tarderaient pas. Plusieurs d'entre eux sommèrent Joffrey de lâcher son arme. Il avait les larmes aux yeux, il se sentait trahi.

Brusquement les secondes reprirent leur rythme normal et le son revint. Joffrey releva brusquement le bras et une détonation déchira les tympans de tous les gens présents. Il y eut plusieurs cris.

Luka sentit une vive douleur au sein de sa poitrine. Il regarda autour de lui et vit les regards effarés de tous les gens qui l'entouraient. Une autre détonation retentit et il vit devant lui Joffrey qui s'écroula sur le sol. Lui-même se sentit soudainement basculer en arrière. Il ne sentit même pas le contact avec le sol puis releva la tête pour observer sa poitrine. Sa chemise blanche était immaculée de rouge.

Il sentit des mains qui commençaient à compresser sa plaie, d'autres qui lui prenaient le pouls, on lui ausculta les yeux, on le transporta dans une salle de soins… Mais Luka était déjà loin. Il ne voyait plus ce qui l'entourait.

Il ne voyait qu'un jeune garçon en pleurs en train de débrancher une prise, une femme coincée sous une jeep retenant son souffle face à un éléphant en colère, une autre femme découvrant dans un tiroir des lettres cachées adressées à son mari par une certaine Susan, un gamin couvert de bleus et de cicatrices insouciant de son propre malheur, un jeune afro-américain seul à une table dans une cafétéria de campus, une toute récente mère regardant son enfant dans les bras d'une autre. Il se sentait aussi lentement et inexorablement dérivé vers une destination inconnue.

Luka tourna la tête sur le côté et vit dans le bloc voisin Joffrey étendu sur un brancard. Le jeune garçon bondit soudainement en avant sous l'effet des électrochocs. Mais plus rien ne pouvait le ramener à présent.

Tout comme lui.

" _Danijela… " Murmura-t-il.

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Husser entra dans sa fourgonnette et frappa amicalement le dos de Younberg. Il éclata de rire et leva bien haut son gobelet de bière. Face à lui, une importante partie de son équipe se trouvait :

" _Bravo messieurs ! Nous tenons notre moyenne ! " S'exclama-t-il joyeusement. " Comme d'habitude nous n'avons pas dépassé les deux otages morts ! "

Tous les policiers levèrent eux aussi leurs gobelets de bière en s'exclamant et se félicitant.

" _Allez maintenant tout est terminé. On peut rentrer chez nous. " Ajouta Husser avant de ressortir du fourgon.

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Les deux brancards recouverts d'un drap blanc furent descendus à la morgue. Le service des urgences observa impuissant Luka disparaître de leur vue. John, Kerry, Elisabeth, Dave, Peter, Jing-Mei et les autres étaient assis dans des fauteuils dans le couloir. Au sol les flaques de sang avaient coagulé. L'impuissance s'était emparée d'eux tout comme un fort sentiment d'inutilité.

Il y avait eu plusieurs morts aujourd'hui. Tout d'abord il y avait eu ce policier, ensuite ils avaient tous tués leurs démons grâce au jeu de la vérité, puis Joffrey mi coupable mi victime était tombé à l'aurore de sa vie sous les soi disantes balles de la justice, enfin Luka avait lui aussi succombé retrouvant enfin sa famille disparue.

Tout s'était passé si vite et ils étaient encore dans le choc.

Les portes automatiques s'ouvrirent et des silhouettes familières inquiètes entrèrent. C'était le moment des retrouvailles, pâle rayon de soleil au milieu de cette tempête dans laquelle étaient pris les anciens otages.

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John s'approcha de sa grand-mère et la serra longuement dans ses bras. Milicent avait les larmes aux yeux et tenait fortement son petit-fils contre elle.

" _Grand-mère, " murmura-t-il. " Il faut que je te dise quelque chose… Quelque chose que jusqu'à aujourd'hui je n'ai jamais dit à personne. "

" _Vas-y chéri, " répondit-elle la voix prise par l'émotion du soulagement.

Il la tenait toujours dans ses bras puis approcha ses lèvres de son oreille. Il commença à lui murmurer comment son autre petit-fils était vraiment mort. Milicent porta brusquement sa main devant sa bouche pour étouffer un cri de peine. Quand il eut fini de tout lui avouer il voulut se dégager de son étreinte. Mais sa grand-mère au contraire le serra encore plus fort tout contre elle, et cacha ses larmes contre la chemise de son petit-fils.

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Kerry vit Kim qui s'avançait vers elle. La psychologue allait la prendre dans ses bras mais s'arrêta avant. Elle semblait calme mais Weaver s'aperçut qu'elle tremblait de tous ses membres.

" _J'ai tout dit, " dit Kerry. " J'ai tout dit, tout le monde le sait et je me sens simplement bien, simplement heureuse. "

Kim eut un sourire rayonnant et en même temps encore gêné. Les larmes lui vinrent aussitôt aux yeux mais cette fois ce fut Kerry qui fit le premier pas. Elle s'approcha et prit la psychologue dans ses bras. Kim passa ses bras sur ses épaules et laissa aller ses pleurs.

" _Chut… Tout est fini maintenant. " La réconforta Kerry les yeux clos et le sourire aux lèvres.

Elle lâcha sa béquille qui tomba sur le sol pour pouvoir mieux prendre de ses deux bras Kim.

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Elisabeth n'eut presque pas le temps de se relever que Mark la tenait déjà dans ses bras. Elle remarqua aussi Susan se tenant quelques pas en retrait. En même temps submergée par la joie et la colère, elle repoussa avec fermeté mais non sans mal son mari. Mark leva un regard surpris avec elle :

" _Qu'est-ce qui se passe ? " Demanda-t-il complètement perdu qu'elle le repousse.

" _Beaucoup de choses se sont passé aujourd'hui, " répondit Elisabeth en retenant ses sanglots. " Nous savons l'un comme l'autre que nous ne sommes plus celui que nous avons épousé. "

" _Qu'est-ce que ça veut dire ? Et puis pourquoi tu parles de ça maintenant ? "

" _Mark, tu le sais très bien. Va retrouver Susan. "

" _Mais.. "

Elle ne lui laissa pas le temps de finir en lui posant un doigt sur ses lèvres. Elle fit tristement non de la tête.

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Dave prit la petite Elena dans ses bras avec douceur. Endormie, l'enfant ne s'aperçut de rien. Il lui caressa tendrement le visage du revers la main et écarta toutes les mèches rebelles. Puis il posa délicatement un baiser sur son front. Il ne se sentait jamais aussi heureux que quand il tenait sa fille dans ses bras. C'était son petit miracle, son petit bijoux, son petit bout de choux qui grandissait malheureusement si vite. Devant lui, Maria ne put s'empêcher de sourire. Elle aimait les voir ainsi.

" _Je suis si désolé, " s'excusa Dave sur un ton bas pour ne pas réveiller sa fille. " Je suis tellement désolé de t'avoir frappé et de ne m'en être même pas rendu compte. Je ne sais même pas comment j'ai pu faire ça. "

" _Elle le sait que tu ne l'as pas fait express, " intervint Maria sur un ton doux. " Et moi aussi je le sais. "

" _Je me sens quand même coupable. "

" _C'est moi la plus coupable dans l'histoire, " répondit son ex-femme à la surprise de Dave. " Ce n'est pas en te séparant de ta fille que tout s'arrangera. Je crois qu'il faut simplement du temps. Viens à la maison ce soir, Elena en sera si ravie. Moi aussi d'ailleurs, cela fait tellement longtemps que l'on ne s'est pas retrouvé tous les trois. "

En guise de réponse Dave sourit simplement.

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Peter aperçut Cleo et Carla qui s'avancèrent en même temps vers lui. Même à ce moment précis les deux femmes s'échangèrent un regard noir. Le chirurgien soupira en se disant que rien ne changerait décidément. Derrière elles, il vit Elisabeth qui l'observait.

" _J'ai eu si peur Peter ! " S'exclama Cleo en se jetant dans ses bras.

" _Moi aussi ! Dis tu n'as rien ? " Ajouta Carla en passant elle aussi ses bras autour des épaules de Peter.

Il les repoussa toutes les deux avec douceur.

" _Je vais bien, ne vous inquiétez pas. Je crois même que je n'ai jamais aussi clairement perçu les choses que depuis aujourd'hui ! "

Surprises, les deux femmes s'échangèrent un regard étonné et confus. Peter venait de se faire prendre otage et il venait de dire qu'il ne s'était jamais senti aussi bien. Quelque chose échappait à Cleo et Carla. Puis Peter passa entre les deux femmes sans même leur adresser un regard et s'approcha d'Elisabeth. Plus loin, Mark et Susan avaient eux aussi observé la scène.

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Jing-Mei vit ses parents inquiets s'approcher d'elle. Ils la prirent simultanément leurs bras. Autant de démonstrations d'affection était surprenant venant de leurs parts. Elle savait qu'ils l'aimaient mais elle savait aussi qu'ils n'avaient jamais vraiment su comment s'y prendre pour le lui montrer.

" _Je vais bien, ne vous inquiétez pas. "

" _On a eu si peur pour toi ! " S'exclama son père. " On a eu si peur de ne jamais te revoir en vie ! "

" _Et il y avait tellement de choses qu'on regrettait de ne pas en avoir parler avec toi ! On se sentait si coupables ! " Ajouta sa mère. " Si quelque chose de tragique était arrivé nous nous en serions voulu même après la mort ! "

"_Peut-être que toutes ces choses, nous pouvons en parler maintenant, " proposa Jing-Mei. " Je sais qu'on a toujours eu du mal à communiquer dans la famille, il faudrait qu'on commence sérieusement à songer à y remédier. "

Ses parents la regardèrent avec les larmes aux yeux. Puis une fois de plus ils la prirent dans leurs bras.

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A suivre…

Nota Bene : Snif…