VIS TA VIE
- Part 3 : Si fragile -
"Dis moi, elle s'est bien amusée hier soir ?" demanda Molly Weasley à Harry.
"Oh, oui, vous pouvez me croire."
Pouvait-il dire à Molly que sa fille avait bu qu'elle n'aurait du ? Que sa fille n'allait pas du tout bien ? Il décida de garder le secret. Après tout, Ginny était une adulte et elle aurait certainement en colère contre lui s'il avait dit quelque chose pouvant contrarier sa mère.
"Hello !"
Ginny apparut dans la cuisine, radiante, comme si elle avait passé la nuit à dormir. Harry rit sous cape et avant qu'il ne puisse dire quelque chose, elle continua :
"Pourquoi traînes tu toujours ici Harry ?" Elle regarda sa montre "A 9h du matin ?"
Harry lui sourit de plus belle "Je ne manquerais jamais un petit déj de ta mère… Tu le sais mieux que quiconque."
Ginny prit une chaise et s'assit "Evidemment !"
Tout en dégustant des pancakes, elle observa Harry. Il était loin d'être maigrelet. Elle regarda attentivement ses avant-bras. Le Quidditch avait fait des merveilles sur lui. Elle frissonna et se souvint qu'elle n'avait pas fait l'amour depuis un certain temps déjà. Elle était perdue dans ses pensées quand sa mère intervint disant qu'elle serait à côté si quelqu'un avait besoin d'elle.
Ginny se resservit en pancake. Harry la regarda, surpris mais content. Après quelques minutes, alors qu'elle était concentrée sur sa fourchette, elle releva la tête et vit Harry qui lui souriait.
"Quoi ?" dit-elle la bouche pleine.
Il ouvrit sa bouche comme pour répondre, mais ne dit rien.
"Qu'est-ce qu'il y a ?" redemanda-t-elle, pointant sa fourchette vers lui. "Pourquoi tu me mates comme ça ?"
Il s'enfonça dans sa chaise, fit courir une de ses mains dans ses cheveux et dit finalement "Pour rien !"
Elle explosa de rire "Harry, je te connais !" Et tout en faisant tournoyé sa fourchette, elle demanda : "A quoi tu penses ? Tu meurs d'envie de me dire quelque chose… Tes yeux pétillent."
Harry fut quelque peu surpris qu'elle le connaisse si bien. "Je… Comment connais tu ce sort ?"
Elle redevint sérieuse "Quel sort ?"
Voyant qu'il ne répéta pas, elle réitéra sa question :" Quel sort ?"
"Ginny ! Tu crois que je ne connais pas ce sort ?" Il se tut mais comme elle ne répondait pas, il continua "Tu as beaucoup bu hier soir…"
Ginny prit de nouveau un pancake et Harry l'entendit murmurer. "Ce sort là…."
Ce fameux sort était bien connu des sorciers soucieux de récupérer le plus rapidement d'une cuite… Apparemment Ginny et Harry en avaient déjà fait l'usage chacun de leur côté.
Harry la regarda de nouveau. Elle était splendide dans cette robe. Il remarqua que c'était de la marque. Evidemment Paul avait les moyens. Mais ses yeux s'assombrirent quand il repensa au corps de son amie… Si maigre. Il se demanda si elle se forçait à manger devant lui ou si elle appréciait son petit déj.
"Euh, d'habitude, je ne mange pas tant ! Tu dois penser que je suis une vraie gloutonne !"
Cette phrase fit sortir Harry de ses pensées. Ginny avait du remarquer avec quelle insistance il la regardait manger.
"Je ne dis rien. Et puis je préfère te voir manger." Lui dit-il la regardant droit dans les yeux.
Elle fut interloquée. "Quoi ?"… "Qu'est-ce que tu as dit ?"
Le regard d'Harry alla se perdre sur la porte fenêtre, comme s'il eut une soudaine envie de disparaître par celle-ci.
"Tu pourrais au moins me regarder !"
Il frotta son front…
"Harry !" Maintenant Ginny voulait en savoir plus.
Leurs yeux se rencontrèrent de nouveau. Il ne pouvait pas lui mentir. Sa santé était plus importante que tout. Il devait lui parler. Elle serait en colère contre lui, mais il pensa que c'était la meilleure chose à faire… Lui faire comprendre qu'il savait et qu'elle n'était pas seule.
Il baissa la tête et commença à parler "Euh, Ginny…"
De nouveau, et comme toutes les fois où il était nerveux, il fit passer une de ses mains dans ses cheveux. Si c'était difficile de casser avec quelqu'un, c'était encore plus difficile de peut être perdre une amitié.
"C'est pas facile à dire."
Elle posa sa fourchette. "Essaies."
Il leva la tête et la regarda droit dans les yeux. Il prit son courage à deux mains et se lança : "Hier soir… Euh… Je t'ai vu sans tes vêtements, et… Euh… T'es pas grosse… Je veux dire, tu es trop maigre. Tu…"
Elle lui coupa la parole. "Quoi ? Comment ?… Comment … Pourquoi m'as tu vu sans mes vêtements ?"
Il répondit rapidement "Je t'ai déshabillé pour te mettre au lit."
Elle ferma les yeux. Il pouvait dire qu'il l'avait fâché. Elle se pinça les lèvres. La seule chose qu'Harry pouvait faire était d'attendre qu'elle explose, telle une Weasley. Mais elle n'explosa pas. Elle rouvrit ses yeux et l'affronta.
Elle commença à parler lentement "Tout d'abord, tu n'avais aucun droit pour me déshabiller… Je… Je ne suis pas une de ces…." Elle se mit alors à parler plus vite "mannequins bourrées que tu peux ramasser dans un quelconque bar à la mode. Et… et je pense que tu aurais pu avoir plus de respect pour moi… Ok ? J'arrive pas à croire que t'es fait ça ! Je ne suis même pas ta petite amie, même pas ta sœur ! Et là ? La seule chose que tu peux me dire c'est que je suis trop maigre ? Oui ! Je suis maigre ! Ma vie est différente de la tienne ! J'ai des problèmes, tu le sais ça ? Passer un an dans un hôpital n'est pas ce que j'appelle des vacances… Tu es chanceux… Ca aussi tu le sais ? Tu es chanceux, tu vis comme tu l'entends, dans des lieux magnifiques où tu rencontres des gens intéressants. Et en plus, tu fais ce qu'il te plait, du Quidditch. Tu as une vie géniale !"
Elle s'adoucit "Mais la mienne ne l'est pas… Pas pour le moment."… "Et si je suis trop maigre, ne t'inquiètes pas, j'irais probablement mieux quand…." Ses yeux s'embrumèrent. "Quand tout sera fini." Puis elle ferma mes yeux.
Harry savait ce qu'elle entendait par "quand tout sera fini"… Cela voulait dire la mort de Paul. Il se leva de sa chaise et alla près d'elle. Il s'agenouilla et essaya de la faire le regarder. Elle semblait si fragile, sa tête enfoncée dans ses mains, et cette coupe de cheveux qui la rendait plus vieille que ses frères aînés…
"Je suis désolé." Lui dit-il. Et il l'était sincèrement.
Elle reposa son coude sur la table et son front dans sa main gauche. Elle le regarda. Son regard attrista Harry. Ses lèvres tremblaient. Soudain, il l'enveloppa dans ses bras et la serra aussi fort qu'il le pouvait. Puis elle commença à pleurer.
Aucun d'eux ne sut combien de temps ils restèrent là, dans les bras l'un de l'autre. Mais Ginny savait que c'était l'une des meilleurs choses qui lui soit arrivé depuis longtemps, pleurer en ne pensant pas à ce que pouvait penser les autres. Harry savait écouter et rassurer les gens.
Après le repas, Harry était toujours aussi décidé de s'occuper de Ginny. Il s'attachait obstinément à son devoir de grand frère et à la réconforter dans ces durs moments. Il passa deux semaines entières au Terrier, prenant soin de Ginny tous les après-midi.
Ginny, au départ, était assez réticente de quitter sa mère tous les après-midi, mais elle apprécia très vite aller se balader avec Harry. Ils marchaient pendant des heures, à parler de tout et de rien, s'asseyant quelques fois sur un banc, ou parfois se couchant dans l'herbe d'un parc.
C'est lors d'un de ces après-midi que le moment qu'elle redoutait le plus arriva, elle devait partir. Ils étaient tous les deux allongés sur l'herbe, les mains derrière leur tête, essayant de deviner des animaux dans les nuages.
'Je m'en vais demain." Dit-elle.
Si Harry était surpris par ces mots, il n'en montra rien. Elle se tourna vers lui. Il souriait.
"Pourquoi tu souris ?"
A son tour, Harry se tourna vers elle et sourit de plus belle. "C'est toi qui me fait sourire."
Elle regarda de nouveau le ciel : "Et pourquoi ça s'il te plaît ?"
Il hésita légèrement 'Pour rien.' Et lui aussi regarda de nouveau les nuages.
Si Ginny avait eu plus de confiance en elle, elle aurait remarqué que l'homme qui était étendu près d'elle était tombé éperdument amoureux d'elle. Durant les deux dernières semaines, d'anciens sentiments étaient remontés à la surface. Harry savait qu'il ne pouvait pas lui résister, que tout ce qu'elle voulait avoir, il serait en manière de lui obtenir. Et ferait tout pour qu'elle l'obtienne et qu'elle soit heureuse. Seulement, il pensait que ces sentiments n'étaient que ceux d'un grand frère pour sa petite sœur.
"Quand est-ce que le championnat de Quidditch reprend ?"
"Dans trois semaines… Et Lundi prochain, je serais de retour pour les entraînements."
"Prêt ?"
"Moui, je crois."
Une minute passa.
"Je pense que tu devrais venir à l'un des entraînements un jour."
"Je crois pas. Je n'aurais pas le temps."
Il s'appuya sur son coude et la regarda.
"J'espère que tu auras le temps"
Elle le regarda, perplexe.
"Enfin, je veux dire, pour toi… Tu devrais t'occuper de toi un peu."
Elle lui sourit. "Je le ferais, je te le promets."
Il commença à jouer avec des brins d'herbe et elle regarda sa main jouer.
"Tu crois pas que tu devrais trouver du boulot aussi ?"
Ginny n'avait pas entendu la question, principalement parce qu'elle était concentrée sur le bouts d'herbe qu'Harry tenait. Sans aucun doute, il avait de vraies mains d'homme.
"Ginny ?"
"Mhm ?" Elle leva les yeux vers lui.
"Tu as un diplôme, tu pourrais trouver facilement du boulot."
Ses yeux étaient vraiment aussi jolis que ses mains.
"Qu'est-ce que tu aimerais faire ?"
Ginny regarda alors Harry sous un autre angle. Harry était vraiment plus que séduisant. Elle s'assit soudainement. Il lui parlait de son futur, et elle n'était concentrée que sur son physique. Elle s'en voulut immédiatement. Il ne lui arrivait jamais de regarder les autres hommes… Mais là, c'était différent. C'était Harry.
Il s'asseya à son tour. "Qu'est-ce qu'il y a ?"
Elle évita son regard. Mais il mit sa main sur son bras. "Qu'est-ce qu'il y a ?" demanda-t-il, alors très soucieux.
Elle commenca à rire. Elle était extrêmement mal à l'aise. Pouvait-elle lui dire ?
"Rien." Elle retira son bras de sa main et se mit à refaire sa coiffure.
Harry remarqua qu'elle était de plus en plus jolie quand elle ne pensait pas à Paul. Pas qu'elle ne l'aimait pas, Harry savait qu'elle l'aimerait pour toujours, mais lorsqu'elle ne pensait plus à la maladie de Paul, elle était resplendissante. Lorsque plutôt, elle avait annoncé qu'elle partirait le lendemain, Harry en avait eu le cœur brisé. Il aurait souhaité qu'elle resta plus de temps ici, qu'elle accepta de venir le voir à ses entraînements, et qu'enfin, ils puissent se voir, à peu près tous les jours.
"Je crois que je choisirais de travailler avec des enfants. J'adore les enfants. Mais Paul et moi n'avons jamais eu la chance d'en avoir."
L'estomac d'Harry fit un nœud. Bien, il savait que Ginny aimait Paul, mais de là, à tout ramener à lui. Soudain, la vérité le frappa. Il souhaitait plus que tout au monde que Ginny parle de lui, comme elle le faisait de Paul. Il aimerait que si Ginny avait des enfants, qu'il en soit le père. Que si elle devait être la femme de quelqu'un, que ça devait être la sienne.
Comment avait-il pu être aussi aveugle ? A aucun moment, il ne se serait douté qu'il était amoureux d'elle. Il n'avait pas hésité à la sortir le soir, à parler avec elle, faire de longues promenades, ne pensant qu'à lui remonter le moral. Bien sûr, il s'était aperçu qu'elle était l'une des personnes qu'il appréciait le plus au monde, voir la seule personne à qui il pouvait se confier sans avoir l'air ridicule. Il s'était également aperçu que Ginny n'était plus une enfant, qu'elle avait admirablement grandi, en beauté extérieur et intérieur.
Après un court moment de réalisation où se mêlèrent des sentiments de joie et d'amour, Harry revint à la réalité. Ginny ne lui était pas exclusive.
Il se leva '"Je pense qu'on devrait y aller."
Ginny le regarda avec surprise. Harry commença à s'éloigner. Elle se leva rapidement, dépoussiéra sa robe et lui courut après. Quand elle arriva à ses côtés, elle attrapa son bras et l'arrêta. Elle le questionna du regard. Et ce regard, Harry ne put le supporter. Il s'avait qu'il allait enfreindre sa morale, son éthique, mais il la prit dans ses bras et l'embrassa.
Désespéré à l'idée que bientôt, elle pourrait se détacher de lui, il la garda serrée au creux de ses bras, la serrant très fort pour qu'elle puisse comprendre combien il tenait à elle. Ginny avait été si surprise par le geste qu'elle s'était laissée faire. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avais pas ressentie une telle force dans un baiser. Elle aurait pu embrasser en retour, mais elle choisit de ne pas le faire. Car ce n'était pas Paul.
Le désir, la passion y étaient, mais pas l'amour.
/* A SUIVRE */
