Chapitre V : Delirium.
"Alone for a while, I've been searching thru the dark…". Chole rentra en chantant dans la grange. "… melodies of life, love's lost refrain…". Elle tenait dans chaque main un seau rempli de légumes pour chocobo. « Bonjour mes bébés ! Voilà le déjeuner ! Vous avez intérêt à avoir faim ! »
Elle posa l'un des seaux près de l'entrée tout en sifflant l'air de sa chanson, et alla nourrir le premier pensionnaire, dans l'écurie la plus proche. "We met, we laughed, we held on fast, and then we said goodbye…". Elle caressa doucement le cou du chocobo. "…who'll hear the echoes of stories never told ?"
Puis elle passa au suivant. « Charly ! On ne picore pas dans la mangeoire des autres ! C'est ton tour maintenant, tu ne peux pas patienter un moment, goinfre ! »
Sa voix douce et claire s'élevait dans la grange, les chocobos se mirent à se dandiner suivant le rythme apaisant de la chanson. "… Leave 'em now and see what tomorrow brings… In your dearest memories, do you remember loving me ?"
Elle en arriva finalement aux deux derniers, tout au fond de la grange. Mais avant, elle alla chercher l'autre seau de nourriture.
"…voice from the past, joining yours and mine…"
Elle sentit que quelque chose clochait…
"…now I know…"
…mais ne comprit pas, avant d'atteindre les deux écuries du fond.
« Iiiiiiih ! CESAR ! »
Elle laissa tomber son seau, les légumes s'éparpillèrent sur le sol. Elle passa en courant près de l'enclos extérieur où des chocobos jaunes, verts et bleus lui chantèrent "rrrrWark !". Elle faillit trébucher plusieurs fois en fonçant vers la maison.
« Billy ! ». Elle était au bord des larmes.
Tout en courant à sa rencontre, Billy se demandait ce qui mettait sa sœur dans cet état.
« Billy, Chole ! Qu'est-ce qu'il se passe ? » s'informa leur grand-père en sortant de la maison.
Lieu : Mideel - Temps : le jour-même, au petit matin.
En entrant dans la chambre, Barrett vit Clad endormi sur le lit de Tifa.
Ou plutôt : Clad, assis au pied de son lit, dormait, ses avant-bras sur le matelas, la tête posée sur ses bras croisés.
« - Chut ! Laisse-le dormir, Barrett.
- Tifa ! Tu te sens mieux ? chuchota t-il
- Je vais très bien ! Désolée de vous avoir causé du soucis, hier soir…
- Oh, je n'étais pas trop inquiet ! mentit Barrett. Je sais que tu es très résistante !
- Merci ! rit Tifa.
- Le docteur veut que tu te reposes encore un jour ou deux...
- Mais je vais à merveille ! Je peux me lever ! »
Ses protestations réveillèrent Clad. «…mmmh, encore cinq minutes, M'man… » Puis il se rendormit.
Tifa se mit à rire le plus discrètement possible.
« - Pas question de te lever, Tifa. Au moins pas avant que le médecin t'ait examinée à nouveau. D'ailleurs, ni Clad ni moi ne devrions être là ; le docteur Mentor croit que c'est une sorte de virus, ou quelque chose du genre…
- Un virus ?!
- On en saura plus quand les résultats de tes analyses seront arrivés. »
« - … Tu ne peux pas savoir comme j'ai attendu ce moment, Lucrécia… Mais je ne me le pardonnerais jamais si je profitais de la situation…
- Hé, Vinnie ! Lâche-toi un peu, Chéri ! T'es si rabat-joie !
- VAS te coucher…
- D'accord si tu m'accompagnes !
- ... te coucher, SEULE ! On en reparlera demain. Si jamais tu t'en souviens encore… »
« - Alors, vous voyez que je vais bien !
- …hmm, fit le médecin d'un air évasif. Tes analyses sont négatives, mais j'aimerais en faire d'autres.
- Pourquoi donc si mes analyses sont normales ?!
- J'ai dit qu'elles étaient négatives, Tifa. Ta fièvre n'était pas due à un virus comme je le pensais… Mais les analyses ne sont pas "normales" !
- Qu'est-ce que…
- As-tu fait partie du SOLDAT ? demanda le médecin d'un air mystérieux.
- Quoi ?! Bien sûr que non !
- Que voulez-vous dire, Docteur ? intervint Clad.
- Tu sais de quoi je veux parler, Clad, fit le médecin. Les membres du SOLDAT subissent des injections de Mako, ce qui les rend plus forts et plus résistants que les autres hommes.
- Le SOLDAT n'accepte pas de femmes dans ses rangs ! siffla Tifa entre ses dents.
- … ils voulaient Aeris dans leur troupe…
- Quoi qu'il en soit, Tifa, conclut le docteur Mentor. Il n'est pas question que tu quittes cette clinique avant deux jours au moins ! Tu as encore besoin de repos !
- Mais…
- Ne discute pas les ordres du médecin, Tifa, fit Barrett d'un ton paternel, on restera avec toi, ne t'en fais pas.
- Docteur ! appela Clad alors que celui-ci s'apprêtait à sortir de la chambre.
- hmmm ?
- Pourquoi croyiez-vous que Tifa avait fait partie du SOLDAT ?
- Ses analyses sanguines révélaient un fort taux d'une substance… particulière. J'ai procédé à des analyses plus poussées… »
Clad comprit avant même que le médecin ne finisse sa phrase :
« - …Et la substance inhabituelle était du Mako. Mais à un taux très élevé. Très élevé. Il faut qu'elle garde la chambre, Clad. J'ai peur d'une rechute.
- Elle n'ira nulle part sans votre autorisation, Docteur…
- Je compte sur toi !
- Ouais, comptez sur lui ! » ronchonna Tifa, agacée qu'on ne lui demande pas son avis.
Le médecin quitta la chambre, traversa l'étroit couloir et alla répondre au téléphone qui sonnait dans son bureau.
Au même moment, Cid, Yuffie, Red et Cait Sith entrèrent bruyamment dans la chambre, avec chacun un bouquet de fleurs, Red tenant le sien dans sa gueule.
« - Hmm, 'u 'as 'in, 'i'a ? fit-il
- Pardon ?
- Il veut savoir si tu vas bien, Tifa, répondit Cid en débarrassant Red de ses fleurs.
- Si elle ne se sentait pas bien, vous l'auriez déjà tuée, en débarquant ici avec la délicatesse d'une horde d'éléphants et le silence d'un réacteur de jumbo-jet !
- Ne t'énerve pas, Barrett, minauda Tifa. J'aime quand il y a de l'ambiance !
- Clad, téléphone pour toi ! » fit le médecin en ouvrant la porte de la chambre.
Il vit l'attroupement autour du lit de Tifa, s'énerva, mit tout le monde dehors et referma la porte en lançant : « Repos forcé, miss Lockheart ! Ordre du médecin ! »
« Et mes bouquets de fleurs ?! » protesta Tifa.
Deux minutes s'écoulèrent et Yuffie entra sur la pointe des pieds, chargée de fleurs.
« Le docteur me tuerait s'il me voyait ici ! » fit-elle avec un sourire. Elle déposa les fleurs sur la table de chevet et sortit.
« - Rétablis-toi vite, Tifa…
- Merci.
- … et montre au vieux que t'es pas une chochotte ! »
Yuffie savait déjà que le hérisson blon…– enfin, Clad – était plutôt bizarre. Mais à ce point !
Quand elle rentra dans le bureau du docteur Mentor, dont la porte était entrouverte, le docteur était parti en visite à ses autres patients mais toute l'équipe était là. Et Clad était au milieu d'eux, riant tellement qu'il se tenait le ventre. Barrett lui prit le combiné téléphonique des mains, de peur qu'il ne le lâche.
« - HAHAHA ! IL A VOLE CESAR ! hurlait Clad en s'esclaffant.
- Il est malade, il se sent mal ? s'enquit Yuffie.
- pfff… HAHAHA ! IL A CHOISI CESAR ! QUEL IDIOT ! HAHAHA ! »
Clad se tapait sur les cuisses, plié en deux, et n'arrêtait pas de rire.
« Clad ? Tu vas bien ? » fit une voix au téléphone.
Barrett avait enclenché le haut-parleur, de sorte que tous pouvaient entendre la conversation.
« Barrett au téléphone, Billy. Clad est juste… il est juste en train de se marrer ! »
« Tu sais ce qu'il lui prend ? » demanda Red à Cid.
Cid ne répondit rien mais pointa l'index sur sa tempe gauche et le tourna d'une façon significative. Yuffie était bien d'accord avec lui : Clad venait de péter les plombs ! Red fut plus indulgent : « ce doit être nerveux, après toute une nuit à se faire du soucis pour Tifa… C'est la tension qui se relâche trop brutalement… ». Cait Sith se gratta la tête avec sa patte car il n'y comprenait rien.
« - HAHAHAHA ! DIS-LEUR, BILLY ! HAHAHA !
- Nous dire quoi, Billy ?
- Eh bien, Chole vient de découvrir à l'instant qu'un de nos chocobos, un des chocobos de Clad…
- CESAR ! CESAR ! WHAHAHA!
- ... euh, c'est ça... Donc César a été volé, sûrement il y a à peine une demi-heure. Parce qu'il était encore dans son écurie quand j'y suis venu. Un vol en pleine journée, et je n'ai rien vu ! César…
- CESAR ! HAHAHA !
- …était tout au fond de la grange en plus ! Et rendez vous compte : un chocobo doré de grande valeur ! Et c'est le préféré de Chole ; ça lui a fait un choc ! J'ai tenu à prévenir Clad au plus vite et…
- HAHAHAAARGH ! »
Clad toussa, se remit à rire, faillit s'étrangler en toussant de nouveau. Il se calma, s'essuya les yeux et prit une grande inspiration pour se remettre de ses émotions. N'entendant plus les rires de Clad, Billy continua, d'une voix perplexe :
« Le voleur savait qu'il avait beaucoup de valeur, il est allé directement à Cés.. – je veux dire, le chocobo doré. Alors qu'il y avait d'autres chocobos dans l'enclos extérieur, et un autre chocobo doré dans l'écurie près de l'entrée ! Mais César a une stature peu ordinaire aussi, il est déjà plus grand qu'un choco adulte, alors qu'il vient de naître ! Il a des parents exceptionnels, et il promet d'être un champion plus tard ! »
En entendant ça, les épaules de Clad furent à nouveau pris de tremblements.
« - Ah non, Clad ! Arrête de rire comme une baleine et dis nous c'qu'il y a de drôle !?
- César est exceptionnel en effet, fit Clad très sérieux. Mais il… HAHAHARGH... »
Il s'était remis à tousser comme un asthmatique, sa toux était entrecoupée de rires nerveux.
« Qu'est-ce que je disais ! C'est les nerfs ! » fit Red, très sûr de lui.
« - Clad, ça SUFFIT ! lui cria Barrett.
- HAHAHA, oh ! Mon estomac va éclater… HAHAHA ! »
Excédée, Yuffie mit son poing dans la figure de Clad. Il tomba sur son… postérieur, et baissa la tête. Il gémit.
« - Aïe ! Pourquoi t'as fait ça, Yuffie !…. pfff… HAHAHAHA… !
- Oh mon Dieu, il est irrécupérable !
- Je vais vous expliquer, soupira Billy. Voyez-vous, César…
- HAHAHA ! CESAR !
- Hum… il vient de naître, comme je vous l'ai dit, et pour le moment… il est incontrôlable…
- HAHAHA !
- Mais bon sang, faites-le taire ! cria Barrett.
- … il ne sait pas sa gauche de sa droite et n'obéit pas. Nous n'avons pas eu le temps de beaucoup l'entraîner, et il n'est pas très rapide à la course…
- HAHAHA ! IL SE TRAÎNE A LA VITESSE D'UN ESCARGOT ENDORMI PLUTÔT ! WHAHAHAHA !
- … BREF, arriva finalement à conclure Billy, vous pourrez facilement rattraper le voleur si vous savez par où il se dirigeait. Je vous conseille tout de même de passer par la ferme : j'ai vu le Hautvent…
- MON HAUTVENT ! s'écria Cid.
- …posé près du marais, et j'ai peur qu'un Zolom ne s'en prenne à l'avion. Mais ne comptez pas sur moi pour déplacer l'appareil : j'ai HORREUR de ces serpents visqueux et je ne tiens pas non plus à savoir ce que ça fait de s'écraser en avion !
- Le Hautvent ?! » s'exclama tout à coup Clad en se relevant.
Il était redevenu complètement sérieux, comme si rien ne s'était passé. Yuffie, qui s'apprêtait à lui envoyer son fameux crochet du gauche, s'arrêta à temps.
« - Dis-moi, Billy. L'appareil te paraît en bon état ou est-il hors d'état de voler ?
- % #$ ! jura Cid. Ce $%&# de voleur va s'en mordre les doigts si mon Hautvent a une seule égratignure !
- Promets de ne plus rire, Clad !
- Billy !
- Bon, OK ! Le Hautvent s'est posé sans bruit et tout me paraît en ordre, sinon j'aurais entendu le crash…
- Merci. Au revoir, Billy !
- Euh… Ouais, salut, Clad ! »
Le combiné fut raccroché à l'autre bout du fil. On n'entendit plus dans le bureau du médecin que la tonalité du téléphone. Biiip, biiip…
Puis Barrett raccrocha.
Clad avait un léger sourire énigmatique sur les lèvres.
« Question à 100 000 gils, annonça t-il, pourquoi un voleur s'en prend-il à un chocobo doré qui vaut deux fois moins et va dix fois plus lentement que le superbe Hautvent de Cid - en état de marche - qui était en sa possession ? »
"Alone for a while, I've been searching thru the dark…". Chole rentra en chantant dans la grange. "… melodies of life, love's lost refrain…". Elle tenait dans chaque main un seau rempli de légumes pour chocobo. « Bonjour mes bébés ! Voilà le déjeuner ! Vous avez intérêt à avoir faim ! »
Elle posa l'un des seaux près de l'entrée tout en sifflant l'air de sa chanson, et alla nourrir le premier pensionnaire, dans l'écurie la plus proche. "We met, we laughed, we held on fast, and then we said goodbye…". Elle caressa doucement le cou du chocobo. "…who'll hear the echoes of stories never told ?"
Puis elle passa au suivant. « Charly ! On ne picore pas dans la mangeoire des autres ! C'est ton tour maintenant, tu ne peux pas patienter un moment, goinfre ! »
Sa voix douce et claire s'élevait dans la grange, les chocobos se mirent à se dandiner suivant le rythme apaisant de la chanson. "… Leave 'em now and see what tomorrow brings… In your dearest memories, do you remember loving me ?"
Elle en arriva finalement aux deux derniers, tout au fond de la grange. Mais avant, elle alla chercher l'autre seau de nourriture.
"…voice from the past, joining yours and mine…"
Elle sentit que quelque chose clochait…
"…now I know…"
…mais ne comprit pas, avant d'atteindre les deux écuries du fond.
« Iiiiiiih ! CESAR ! »
Elle laissa tomber son seau, les légumes s'éparpillèrent sur le sol. Elle passa en courant près de l'enclos extérieur où des chocobos jaunes, verts et bleus lui chantèrent "rrrrWark !". Elle faillit trébucher plusieurs fois en fonçant vers la maison.
« Billy ! ». Elle était au bord des larmes.
Tout en courant à sa rencontre, Billy se demandait ce qui mettait sa sœur dans cet état.
« Billy, Chole ! Qu'est-ce qu'il se passe ? » s'informa leur grand-père en sortant de la maison.
Lieu : Mideel - Temps : le jour-même, au petit matin.
En entrant dans la chambre, Barrett vit Clad endormi sur le lit de Tifa.
Ou plutôt : Clad, assis au pied de son lit, dormait, ses avant-bras sur le matelas, la tête posée sur ses bras croisés.
« - Chut ! Laisse-le dormir, Barrett.
- Tifa ! Tu te sens mieux ? chuchota t-il
- Je vais très bien ! Désolée de vous avoir causé du soucis, hier soir…
- Oh, je n'étais pas trop inquiet ! mentit Barrett. Je sais que tu es très résistante !
- Merci ! rit Tifa.
- Le docteur veut que tu te reposes encore un jour ou deux...
- Mais je vais à merveille ! Je peux me lever ! »
Ses protestations réveillèrent Clad. «…mmmh, encore cinq minutes, M'man… » Puis il se rendormit.
Tifa se mit à rire le plus discrètement possible.
« - Pas question de te lever, Tifa. Au moins pas avant que le médecin t'ait examinée à nouveau. D'ailleurs, ni Clad ni moi ne devrions être là ; le docteur Mentor croit que c'est une sorte de virus, ou quelque chose du genre…
- Un virus ?!
- On en saura plus quand les résultats de tes analyses seront arrivés. »
« - … Tu ne peux pas savoir comme j'ai attendu ce moment, Lucrécia… Mais je ne me le pardonnerais jamais si je profitais de la situation…
- Hé, Vinnie ! Lâche-toi un peu, Chéri ! T'es si rabat-joie !
- VAS te coucher…
- D'accord si tu m'accompagnes !
- ... te coucher, SEULE ! On en reparlera demain. Si jamais tu t'en souviens encore… »
« - Alors, vous voyez que je vais bien !
- …hmm, fit le médecin d'un air évasif. Tes analyses sont négatives, mais j'aimerais en faire d'autres.
- Pourquoi donc si mes analyses sont normales ?!
- J'ai dit qu'elles étaient négatives, Tifa. Ta fièvre n'était pas due à un virus comme je le pensais… Mais les analyses ne sont pas "normales" !
- Qu'est-ce que…
- As-tu fait partie du SOLDAT ? demanda le médecin d'un air mystérieux.
- Quoi ?! Bien sûr que non !
- Que voulez-vous dire, Docteur ? intervint Clad.
- Tu sais de quoi je veux parler, Clad, fit le médecin. Les membres du SOLDAT subissent des injections de Mako, ce qui les rend plus forts et plus résistants que les autres hommes.
- Le SOLDAT n'accepte pas de femmes dans ses rangs ! siffla Tifa entre ses dents.
- … ils voulaient Aeris dans leur troupe…
- Quoi qu'il en soit, Tifa, conclut le docteur Mentor. Il n'est pas question que tu quittes cette clinique avant deux jours au moins ! Tu as encore besoin de repos !
- Mais…
- Ne discute pas les ordres du médecin, Tifa, fit Barrett d'un ton paternel, on restera avec toi, ne t'en fais pas.
- Docteur ! appela Clad alors que celui-ci s'apprêtait à sortir de la chambre.
- hmmm ?
- Pourquoi croyiez-vous que Tifa avait fait partie du SOLDAT ?
- Ses analyses sanguines révélaient un fort taux d'une substance… particulière. J'ai procédé à des analyses plus poussées… »
Clad comprit avant même que le médecin ne finisse sa phrase :
« - …Et la substance inhabituelle était du Mako. Mais à un taux très élevé. Très élevé. Il faut qu'elle garde la chambre, Clad. J'ai peur d'une rechute.
- Elle n'ira nulle part sans votre autorisation, Docteur…
- Je compte sur toi !
- Ouais, comptez sur lui ! » ronchonna Tifa, agacée qu'on ne lui demande pas son avis.
Le médecin quitta la chambre, traversa l'étroit couloir et alla répondre au téléphone qui sonnait dans son bureau.
Au même moment, Cid, Yuffie, Red et Cait Sith entrèrent bruyamment dans la chambre, avec chacun un bouquet de fleurs, Red tenant le sien dans sa gueule.
« - Hmm, 'u 'as 'in, 'i'a ? fit-il
- Pardon ?
- Il veut savoir si tu vas bien, Tifa, répondit Cid en débarrassant Red de ses fleurs.
- Si elle ne se sentait pas bien, vous l'auriez déjà tuée, en débarquant ici avec la délicatesse d'une horde d'éléphants et le silence d'un réacteur de jumbo-jet !
- Ne t'énerve pas, Barrett, minauda Tifa. J'aime quand il y a de l'ambiance !
- Clad, téléphone pour toi ! » fit le médecin en ouvrant la porte de la chambre.
Il vit l'attroupement autour du lit de Tifa, s'énerva, mit tout le monde dehors et referma la porte en lançant : « Repos forcé, miss Lockheart ! Ordre du médecin ! »
« Et mes bouquets de fleurs ?! » protesta Tifa.
Deux minutes s'écoulèrent et Yuffie entra sur la pointe des pieds, chargée de fleurs.
« Le docteur me tuerait s'il me voyait ici ! » fit-elle avec un sourire. Elle déposa les fleurs sur la table de chevet et sortit.
« - Rétablis-toi vite, Tifa…
- Merci.
- … et montre au vieux que t'es pas une chochotte ! »
Yuffie savait déjà que le hérisson blon…– enfin, Clad – était plutôt bizarre. Mais à ce point !
Quand elle rentra dans le bureau du docteur Mentor, dont la porte était entrouverte, le docteur était parti en visite à ses autres patients mais toute l'équipe était là. Et Clad était au milieu d'eux, riant tellement qu'il se tenait le ventre. Barrett lui prit le combiné téléphonique des mains, de peur qu'il ne le lâche.
« - HAHAHA ! IL A VOLE CESAR ! hurlait Clad en s'esclaffant.
- Il est malade, il se sent mal ? s'enquit Yuffie.
- pfff… HAHAHA ! IL A CHOISI CESAR ! QUEL IDIOT ! HAHAHA ! »
Clad se tapait sur les cuisses, plié en deux, et n'arrêtait pas de rire.
« Clad ? Tu vas bien ? » fit une voix au téléphone.
Barrett avait enclenché le haut-parleur, de sorte que tous pouvaient entendre la conversation.
« Barrett au téléphone, Billy. Clad est juste… il est juste en train de se marrer ! »
« Tu sais ce qu'il lui prend ? » demanda Red à Cid.
Cid ne répondit rien mais pointa l'index sur sa tempe gauche et le tourna d'une façon significative. Yuffie était bien d'accord avec lui : Clad venait de péter les plombs ! Red fut plus indulgent : « ce doit être nerveux, après toute une nuit à se faire du soucis pour Tifa… C'est la tension qui se relâche trop brutalement… ». Cait Sith se gratta la tête avec sa patte car il n'y comprenait rien.
« - HAHAHAHA ! DIS-LEUR, BILLY ! HAHAHA !
- Nous dire quoi, Billy ?
- Eh bien, Chole vient de découvrir à l'instant qu'un de nos chocobos, un des chocobos de Clad…
- CESAR ! CESAR ! WHAHAHA!
- ... euh, c'est ça... Donc César a été volé, sûrement il y a à peine une demi-heure. Parce qu'il était encore dans son écurie quand j'y suis venu. Un vol en pleine journée, et je n'ai rien vu ! César…
- CESAR ! HAHAHA !
- …était tout au fond de la grange en plus ! Et rendez vous compte : un chocobo doré de grande valeur ! Et c'est le préféré de Chole ; ça lui a fait un choc ! J'ai tenu à prévenir Clad au plus vite et…
- HAHAHAAARGH ! »
Clad toussa, se remit à rire, faillit s'étrangler en toussant de nouveau. Il se calma, s'essuya les yeux et prit une grande inspiration pour se remettre de ses émotions. N'entendant plus les rires de Clad, Billy continua, d'une voix perplexe :
« Le voleur savait qu'il avait beaucoup de valeur, il est allé directement à Cés.. – je veux dire, le chocobo doré. Alors qu'il y avait d'autres chocobos dans l'enclos extérieur, et un autre chocobo doré dans l'écurie près de l'entrée ! Mais César a une stature peu ordinaire aussi, il est déjà plus grand qu'un choco adulte, alors qu'il vient de naître ! Il a des parents exceptionnels, et il promet d'être un champion plus tard ! »
En entendant ça, les épaules de Clad furent à nouveau pris de tremblements.
« - Ah non, Clad ! Arrête de rire comme une baleine et dis nous c'qu'il y a de drôle !?
- César est exceptionnel en effet, fit Clad très sérieux. Mais il… HAHAHARGH... »
Il s'était remis à tousser comme un asthmatique, sa toux était entrecoupée de rires nerveux.
« Qu'est-ce que je disais ! C'est les nerfs ! » fit Red, très sûr de lui.
« - Clad, ça SUFFIT ! lui cria Barrett.
- HAHAHA, oh ! Mon estomac va éclater… HAHAHA ! »
Excédée, Yuffie mit son poing dans la figure de Clad. Il tomba sur son… postérieur, et baissa la tête. Il gémit.
« - Aïe ! Pourquoi t'as fait ça, Yuffie !…. pfff… HAHAHAHA… !
- Oh mon Dieu, il est irrécupérable !
- Je vais vous expliquer, soupira Billy. Voyez-vous, César…
- HAHAHA ! CESAR !
- Hum… il vient de naître, comme je vous l'ai dit, et pour le moment… il est incontrôlable…
- HAHAHA !
- Mais bon sang, faites-le taire ! cria Barrett.
- … il ne sait pas sa gauche de sa droite et n'obéit pas. Nous n'avons pas eu le temps de beaucoup l'entraîner, et il n'est pas très rapide à la course…
- HAHAHA ! IL SE TRAÎNE A LA VITESSE D'UN ESCARGOT ENDORMI PLUTÔT ! WHAHAHAHA !
- … BREF, arriva finalement à conclure Billy, vous pourrez facilement rattraper le voleur si vous savez par où il se dirigeait. Je vous conseille tout de même de passer par la ferme : j'ai vu le Hautvent…
- MON HAUTVENT ! s'écria Cid.
- …posé près du marais, et j'ai peur qu'un Zolom ne s'en prenne à l'avion. Mais ne comptez pas sur moi pour déplacer l'appareil : j'ai HORREUR de ces serpents visqueux et je ne tiens pas non plus à savoir ce que ça fait de s'écraser en avion !
- Le Hautvent ?! » s'exclama tout à coup Clad en se relevant.
Il était redevenu complètement sérieux, comme si rien ne s'était passé. Yuffie, qui s'apprêtait à lui envoyer son fameux crochet du gauche, s'arrêta à temps.
« - Dis-moi, Billy. L'appareil te paraît en bon état ou est-il hors d'état de voler ?
- % #$ ! jura Cid. Ce $%&# de voleur va s'en mordre les doigts si mon Hautvent a une seule égratignure !
- Promets de ne plus rire, Clad !
- Billy !
- Bon, OK ! Le Hautvent s'est posé sans bruit et tout me paraît en ordre, sinon j'aurais entendu le crash…
- Merci. Au revoir, Billy !
- Euh… Ouais, salut, Clad ! »
Le combiné fut raccroché à l'autre bout du fil. On n'entendit plus dans le bureau du médecin que la tonalité du téléphone. Biiip, biiip…
Puis Barrett raccrocha.
Clad avait un léger sourire énigmatique sur les lèvres.
« Question à 100 000 gils, annonça t-il, pourquoi un voleur s'en prend-il à un chocobo doré qui vaut deux fois moins et va dix fois plus lentement que le superbe Hautvent de Cid - en état de marche - qui était en sa possession ? »
