Titre: Si nous survivons - Chapitre 4: Hommes Vertueux (4/11)

Author: R. J. Anderson

Email: rebeccaj@pobox.com

Traduit de l'anglais par dark_rogue@caramail.com

Category: Drama/Angst/Romance

Mots-clefs: Rogue, George, après la coupe de feu, Voldemort, guerre

(Accord parental souhaitable)

Les vagues sont énormes maintenant, des masses se soulevant avec des crêtes blanches entrant en collision avec le rivage rocheux. Comme la pluie tombe plus durement et plus rapidement, elle tire le capuchon de son manteau et jette un "Impervius" chuchoté, se protégeant du plus mauvais du froid et l'humidité; mais tout de même elle ne bouge pas de sa place, ne fait aucune autre concession au temps. La tête haute, elle fait face à l'approche de la tempête ...

* * *

Le ciel de l'aube était de couleur d'ardoise, l'air frais et piquant sentant faiblement le bois brûlé. Des feuilles sèches craquaient au-dessous des pieds de Maud tandis qu'elle marchait sur le chemin familier du point de transplanation au laboratoire. Il était à peine huit heures, mais déjà la cour était pleine de sons : de pieds se dépêchant et des roues grinçantes, le bavardage d'infirmières et le sifflement dépourvu de mélodie du janissaire. Cela semblait un autre jour ordinaire à St. Mungo.

Une ombre rapide, vacillante passa au-dessus d'elle et elle leva la tête pour voir Demeter, la chouette-effraie de Tony Gamble, battant des ailes vers le laboratoire avec la dernière édition de la Gazette du Sorcier dans ses serres. Pas pour la première fois, Maud pensa mélancoliquement qu'il pourrait être agréable d'avoir un hibou à elle de nouveau; mais comme toujours, elle retint la pensée seulement une seconde ou deux avant de la repousser. Cela avait toujours un goût de trahison de même penser à remplacer Athéna.

Demeter avait fait sa livraison et s'était envolée de nouveau lorsque Maud atteint le laboratoire. Elle ouvrit la porte et entra, pour voir Tony assis à son établi avec le journal dans ses mains et Sarah regardant les titres par dessus son épaule.

Immédiatement Maud put dire que quelque chose n'allait pas. Ils étaient tous les deux trop tranquilles, trop calmes. Le dynamisme caractéristique de Tony semblait l'avoir abandonné, le laissant vide; et bien qu'il n'y ait rien eu d'inhabituel à voir Sarah l'air hanté, ses yeux semblaient d'une façon ou d'une autre plus tristes et plus sombres que Maud les avait jamais vus auparavant.

"Qu'est-ce qui se passe ?" demanda Maud et elle tressaillit quand sa voix se répercuta à travers la pièce, la question sonnant comme un cuivre dans le silence. Trop fort, pensa-t-elle : mais alors, même un chuchotement aurait semblé importun.

Tony fixa le papier lentement, le poussa à travers la table vers elle. Son visage était gris et sa bouche s'étirait d'un coup sec comme s'il réprimait quelque émotion puissante. Craignant ce qu'elle pourrait voir, sachant pourtant qu'elle n'avait pas le choix, Maud se força à lire courageusement le titre imprimé devant elle :

L' EXPLOSION D'ABERDEEN FAIT 2 MORTS , 13 DISPARUS

Orphelinat dirigé par des sorciers détruit dans une Tragédie Matinale .

Elle leva les yeux brusquement. "Pas Thistledown ," dit-elle.

Tony serra ses yeux fermés. "Callum", s'étrangla-t-il . Avec une violence brusque il chiffonna le papier et le lança dans la corbeille . Puis il sauta sur ses pieds, saisit son manteau et transplana .

Un instant Maud et Sarah restèrent toutes les deux debout regardant fixement la place où il avait été. Alors Maud dit lentement, "Il ne savait même pas avant de lire le journal ? Pourquoi personne ne lui a dit ?"

"Ils ont probablement essayé," dit Sarah de sa petite voix sans couleur. "Mais il n'est pas rentré chez lui hier soir..." Elle rougit et ses mains se tordirent dans le tissu gris sombre de ses robes.

Maud fut tentée de demander pourquoi , ou comment Sarah le savait; mais en voyant l'expression frappée de l'autre femme, elle décida de ne pas le faire. Au lieu de cela, elle contourna le bureau et sortit la Gazette de la corbeille à papier. Soigneusement elle reposa le journal sur l'établi et l'aplanit pour lire plus de l'article en première page :

Les résidants de la Rue Thistledown ont été réveillés ce matin par une explosion illuminant le ciel et brisant les fenêtres des deux côtés de la rue. Des voisins accourant pour examiner la source de la détonation trouvèrent seulement le squelette carbonisé de la grande maison Victorienne du numéro 53 et les corps des propriétaires Callum et Bridget Gamble couchés sans vie dans le carnage. Il n'y avait aucun signe des 13 orphelins qui vivaient aussi dans la maison au moment de l'incident.

"J'étais juste en train de mettre mes chaussettes, quand il y a eut ce grand coup et ce flash," dit Septimus Fogg, sorcier et résidant de longue date de la pension au 38 Thistledown. "J'ai regardé par la fenêtre - et la maison était juste partie."

Jusqu'à présent aucune explication officielle n'a été donnée, mais les Moldus et les autorités du Ministère de la Magie promettent une enquête approfondie sur la tragédie, aussi bien qu'une recherche des orphelins disparus.

"C'est une chose horrible," dit Hattie Bright, sorcière voisine, qui a vécu en face de chez les Gamble pendant les douze dernières années. "C'étaient des personnes si agréables, de si bons voisins - et ils avaient toujours su se débrouiller avec les enfants."

Maud ferma les yeux. Elle pouvait imaginer ce que Tony devait ressentir en ce moment : le chagrin ,la misère et la colère...

"Tu penses que c'était-" commença Sarah timidement et s'arrêta. Elle n'avait aucun besoin de continuer; elles savaient toutes les deux ce qu'elle voulait dire.

"Oui," dit Maud avec une conviction morne. "Je pense."

Ce n'était pas la première tragédie sans "aucune explication officielle" à faire les titres de La Gazette du Sorcier. Pendant les deux derniers mois, plusieurs personnes avaient disparu ou avaient été trouvées mortes dans des circonstances semblables et dans chaque cas le Ministère de la Magie avait fini les mains vides.

Ou c'est ce qu'ils prétendaient en tout cas, et peut-être quelques sorcières et sorciers désespérément optimistes les croyaient : mais les autres savaient . Bien que le Ministère ait imposé une censure des médias quant à certains détails de leurs enquêtes, sans doute craignant une panique générale si l'histoire entière était connue, le bouche à oreille avait dit ce que les journaux censurés et la radio ne pouvaient pas. Sur chaque scène de dévastation, chaque disparition soudaine, des témoins avaient vu planer l'énorme signe de la Marque Sombre de Voldemort.

"Mais pourquoi eux ?" demanda Sarah doucement. "Callum n'a jamais rien fait contre Tu-Sais-Qui "; il avait seulement dix-sept ans quand la première guerre s'est finie. Et Bridget - elle était Moldue. Les enfants étaient probablement tous des Moldus, aussi-"

"Bien sûr qu'ils l'étaient," dit Maud amèrement. "Si Callum avait épousé une sorcière, si les orphelins de qui ils s'occupaient avaient été des « sangs-purs » - L'Ennemi n'aurait eut aucune raison de faire un exemple d'eux."

Sarah pencha la tête, ses frisettes embrouillées faisant de l'ombre à son visage. "J'espère seulement," murmura-t-elle, " que les enfants vont bien."

"Moi aussi," dit Maud doucement, regardant l'image en première page de la Gazette, où un couple à l'air gai était debout entouré par une bande luttant, riant, rebondissant d'orphelins. "Crois-moi, moi aussi."

* * *

... Tony est revenu après une heure environ, mais il était trop secoué pour se concentrer, alors Sarah et moi l'avons finalement persuadé de rentrer chez lui. Lui et son plus jeune frère étaient très proches et bien qu'ils n'aient pas été d'accord au départ sur le mariage de Callum avec Bridget, je pouvais dire que Tony en était venu à l'aimer, aussi. Je n'ai jamais vu d'homme si complètement dévasté. Particulièrement quand il a dit qu'il n'y avait toujours aucun signe des enfants...

Maud fit une pause, sa plume suspendue au-dessus du parchemin et relit la lettre qu'elle avait écrite. Elle aurait pu être adressée à n'importe qui, elle pensa d'un air un peu piteux : même les salutations étaient un simple Cher Severus et ne donnaient aucune information. Bien qu'elle sache que leur système de communication était sûr - des lettres codées avec un Charme Anagrammatica qui les faisait ressembler à une ennuyeuse correspondance d'affaires, classée dans le tiroir supérieur de l'armoire la plus à gauche de Glossop dans un dossier marqué "Comptes Arriéré" - elle trouvait toujours difficile de poser sur le papier ses pensées les plus profondes et les sentiments de son cœur. Trop d'années passées à n'écrire que des devoirs scolaires et des comptes rendus à son Oncle Alastor semblaient avoir entravé sa plume.

Ce qui était ironique, vraiment, parce que les lettres de Rogue étaient positivement éloquentes. Peut-être parce que c'était sa première occasion d'exprimer sa pensée librement, sans distraction ou interruption; et comme il l'avait lui-même dit dans sa première lettre, l'acte de mettre des mots sur le papier avait une durabilité qui le forçait à être honnête :

... le visage et la langue peuvent tromper et personne n'être plus sage; mais c'est un art différent que de mentir avec de l'encre et du parchemin et un art dans quel j'avoue n'avoir jamais eu aucune raison ou inclination de passer maître. Ainsi dans ces lettres tu peux être sûre de ne lire de moi ni plus ni moins que la vérité simple, sans verni....

... Je t'aime. Cela t'étonne-t-il de voir que j'écris ces mots, alors que je ne les ai jamais dits ? Tu serais sans aucun doute encore plus étonnée de savoir comme ils me sont venus facilement. Et pourtant, avec cette compréhension calme que tu as et qui ne cesse jamais de me stupéfier, tu n'as jamais mis en doute la réalité de mon amour juste parce que je ne l'ai pas avoué ouvertement. Tu étais assez gracieuse pour accepter mes actions et pas exiger les mots.

Ce n'était pas la lâcheté qui me tenait silencieux, comme je crois que tu le sais. Mais avant d'être sûr de t'avoir prouvé mon amour, je pensais que ce serait une moquerie et une insulte que de le déclamer . Puisque tu m'as dit que tu m'épouseras - la confirmation suprême - je le dis maintenant : mais seulement avec l'honnêteté pure de mon stylo. Ma bouche disgracieuse a dit bien trop de demi vérités et de mensonges, même pour une bonne cause; avant de pouvoir renoncer à cette vie de fantôme et de montrer au monde le vrai visage de mon âme, je n'ai aucun droit de dire à haute voix quelque chose de si essentiellement sacré.

Mais quand Voldemort sera détruit et quand je serais libre de perdre cette peau de duperie et devenir l'homme que seulement toi et Dumbledore avez jamais deviné qui reposait en moi - alors je crierai mon amour pour toi de la plus haute tour de Poudlard, si tu le souhaites. (Bien que je soupçonne que mes élèves, non moins que moi, préféreraient énormément que tu ne le fasses pas.)...

Maud sourit à ce souvenir et regarda sa page à demi écrite de nouveau. Si Rogue avait été déçu par ses lettres précédentes, il ne l'avait pas dit . Cependant, elle estimait qu'elle lui devait au moins d'essayer de surmonter sa réticence, de lui donner quelque petit remboursement pour la sincérité avec laquelle il lui avait écrit. Elle suça pensivement le bout de sa plume un instant (une mauvaise habitude de son enfance, souvent combattue, mais jamais vaincue), puis recommença à écrire :

Je pense à toi tous les jours. Et bien, en fait, plusieurs fois par jour...

Ce n'était pas exactement poétique, mais c'était un début.

* * *

"Maud ? Tu es là ? Hé, femme, réponds quand on t'appelle!"

La voix familière se répercuta dans l'appartement, la laissant ahurie. Avec une chiquenaude hâtive de sa baguette elle envoya les derniers plats du petit déjeuner au lavabo, puis s'essuya les mains sur un torchon à vaisselle et sortit dans la salle de séjour, pour voir la tête de George lui souriant du foyer.

"J'ai des nouvelles pour toi," dit-il, élevant sa voix au-dessus du crépitement des flammes. "Désolé d'interrompre ta routine du matin, mais cela ne peut pas attendre. Puddlemere contre Montrose, demi-finale de la Coupe de la Ligue. Commence dans deux heures ... et j'ai les tickets ici."

"Je suis ... heureuse pour toi ?" dit Maud, avec un froncement de sourcils faible . Pourquoi l'appellerait-il juste pour le lui dire ?

"Pas moi, imbécile. Toi. Nous y allons tous les deux."

"Moi ?" Elle fut déconcertée. "Et Fred ?"

"Il vient aussi, avec Angelina. Mais nous ne pouvions pas avoir quatre places côte à côte et j'ai gagné les deux meilleures à pile ou face. De toute façon, le point est - tu as pu esquiver le sport toutes ces années pour avoir été aveugle, mais maintenant que tu peux voir de nouveau tu n'as aucune excuse et je vais faire de toi une fan folle de Quidditch même si ça doit me tuer."

Elle eut un petit rire incrédule. "Est-ce qu'il ne fait pas trop froid pour le Quidditch ?"

"Est-ce que tu es folle ? Ce n'est jamais trop quoi que ce soit pour le Quidditch. Arrête de discuter et commence à te préparer. Retrouve-moi au Terrier et nous continuerons ensemble à partir de là..."

"Je n'ai jamais été chez toi."

"Par pitié," dit George. "N'importe qui penserait que tu ne veux pas venir. Et si tu ne peux pas transplaner – emploie de la poudre de Cheminette. Tu es sur le réseau, n'est-ce pas ?"

À contrecœur, Maud acquiesça.

"Bien. A dans quelques minutes, alors." Avec un faible « pop », il disparut.

Ce n'était pas exactement ce que Maud avait projeté ce faire de son samedi après-midi, d'autant plus qu'elle avait très peu d'intérêt pour le sport; mais George passerait du bon temps à essayer de la convertir et elle supposait qu'il y avait des façons plus mauvaises de passer la journée. Cependant, elle devait appeler Imogen avant d'y aller. Elle prit une fiole de sur le manteau de la cheminée, jeta une poignée de poussière dans le feu et quand les flammes étincelèrent de pourpre elle appela, "Imogen! Es-tu là ?"

Il était usuel de mettre sa tête dans les flammes, elle le savait; mais sa voix porterait aussi bien et lui épargnerait le besoin de se mettre à genoux parmi les cendres. Bien sûr, elle ne serait pas capable de voir Imogen de cette manière, mais elle n'en avait pas vraiment besoin . "Imogen ?"

"Je suis là," vint une voix faible et ensuite plus forte, "Maud ?"

"Oui, c'est moi. Je voulais juste te dire que je sors aujourd'hui, donc j'espère que tu n'avais rien prévu-"

"Sortir sans moi ?" Imogen affecta un ton blessé. "Qu'est-ce qui pourrait probablement être comparé aux joies de ma compagnie ?"

"Les joies du Quidditch, apparemment. George Weasley vient de m'appeler pour m'inviter à un match."

"Ooh, la demi-finale! J'avais pensé y aller." Elle fit une pause. "Je me demande si je peux encore avoir un billet. Au pire, je pourrais y aller tôt et rôder un peu autour du stade; il y a d'habitude un ou deux gobelins cachés là, espérant faire un bénéfice..."

"Tu veux venir ?" Maud fut étonnée. "Je ne savais pas que tu aimais le Quidditch."

"Et bien, je n'en suis pas tout à fait folle comme certaines personnes que je connais, mais je vais à un match de temps en temps. En plus-" et maintenant Maud pouvait entendre le sourire de sa voix - "je meurs d'envie de rencontrer ton fameux George ."

"Il est trop jeune pour toi," l'avertit Maud.

"Oh, foutaises. Je ne suis pas difficile. Et à propos, ma chère, tu sais ce qu'on dit à propos de jeter la pierre ?"

Maud n'était pas entièrement sûre que George Weasley apprécierait être évalué par une sorcière étrange d'environ six ans son aînée, mais elle dût admettre qu'Imogen marquait un point.

* * *

Bien qu'elle ait été née et élevée dans le monde sorcier, la vue d'un stade Quidditch montant des brumes de Dartmoor donna un choc considérable à Maud. Planté suffisant et carré au milieu de ce désert énorme, gris, rude, ses murs brillants dans un contraste complet avec la pierre antique, couverte de lichen sur laquelle il était dressé, son existence même ne semblait rien que présomptueuse. Le calme froid de l'atmosphère, le ciel bas de plomb, ressemblait à une réprimande que personne n'écoutait.

"Superbe endroit, n'est-ce pas ?"dit George avec enthousiasme. Les yeux fixés sur le stade, il rebondit jusqu'à la porte, où une sorcière à l'air fatigué vérifiait les billets. Maud soupira, fit des excuses silencieuses à la lande de la part de tous les sorciers et le suivit.

"Où sont Fred et Angelina ?" demanda-t-elle.

"Sais pas. Ils sont sortis pour déjeuner d'abord – ils pourraient même ne pas encore être là ."

" Section rouge," dit la sorcière à l'air fatigué, remettant à George les billets. "Troisième rangée sur votre gauche et tout en haut."

À l'extérieur du stade, une couche épaisse de brouillard et de sorts avait avalé tout le son; mais quand ils entrèrent, le brouhaha du bavardage excité, d'appels et de sifflements et les cris rauques des vendeurs escaladant les rangées de haut en bas , étaient presque assourdissants. "Est-ce que c'est toujours aussi fort ?" cria Maud dans l'oreille de George.

"Nanh," répondit-il en hurlant, "ce sera encore mieux après le début du match. Avance."

Maud s'était préparée à un après-midi froid et avait apporté des gants et un manteau supplémentaire à tout hasard; mais dans un stade plein à craquer de gens, qui pour la plupart semblaient être bien approvisionnés en feux en bouteilles ou en Charmes de Réchauffage ou les deux, la température était en réalité tout à fait confortable. Ils venaient de trouver leurs places et s'installaient entre un sorcier robuste d'un certain âge qui portait ce qui ressemblait à une énorme tarte fourrée sur sa tête et une sorcière minuscule avec une écharpe de marin à motifs avec des joncs d'or, quand une voix inattendue retentit du l'allée :

"Maud Maugrey, comme je vis et respire! Qu'est-ce que tu fais ici-" un halètement, comme Maud et George tournèrent leurs têtes en même temps - "avec un Weasley ?"

"Salut, Annie," dit Maud avec résignation.

Son ancienne camarade de dortoir n'avait pas changé de brin depuis Poudlard, semblait-il : toujours jolie, toujours les cheveux frisés et toujours dangereusement lâche de la langue. "Attends que je dise ça à Muriel," elle rit sottement. "Elle crachera des clous ... oops, je n'aurais pas dû dire ça, n'est-ce pas ? Maintenant, es-tu Fred ou George ?"

"Est-ce que c'est important ?" dit George sèchement.

Annie lui jeta un regard flashant. "Probablement pas."

"Tu as dit dire à Muriel." Maud fronça les sourcils. "Tu veux dire qu'elle est ici ?"

"Bien sûr. Son cousin est Batteur pour les pies, tu ne savais pas ? Il lui donne des billets chaque fois qu'elle en veut. J'ai dû me mettre à plat ventre comme folle pour la faire me laisser venir, c'était vraiment dégradant, mais je l'ai persuadée à la fin, alors me voici." "Comme un Serpentard," murmura George.

Maud se racla la gorge.

"Quoi ? Oh." Il lui fit un sourire faiblement timide. "Et alors j'avais oublié. Ce n'est pas ma faute si tu es anormale."

"Merci," dit Maud. Elle revint à Annie. "Et Lucinda est ici aussi ?"

Le sourire d'Annie s'effaça. "Non. Elle ne ... va pas si bien. Après ce qui est arrivé, tu sais..." Maud ne savait pas et ouvrait juste sa bouche pour demander, quand une corne sonna et la foule éclata dans un hurlement. La tête d'Annie se leva soudainement, comme un cerf effrayé. "Ca commence!" s'exclama-t-elle et détala dans l'escalier.

"Et maintenant, fans de Quidditch gronda la voix désincarnée de l'annonceur au-dessus du vacarme, "il est temps d'accueillir ... les Pies de Montrose!"

"Tiens," George lui hurla, poussant une paire fatiguée d'omnioculaires dans ses mains. "Je les ai empruntés à Ron , il n'a pas besoin d'elles à Poudlard de toute façon."

Comme la musique gonflait et que les Pies vêtues de noir et blanc arrivaient en volant sur le terrain au son d'applaudissements sauvages, Maud mit les omnioculaires à ses yeux et parcourut la foule. Il y avait Fred et Angelina, quelques rangées plus bas à gauche; Fred portait un chapeau des Pies, tandis qu'Angelina avait une rosette colorées des Puddlemere. Cela, Maud pensa avec une ironie désabusée, devrait rendre leur après-midi intéressant...

En changeant sa ligne de vision vers le haut, dans la direction vers laquelle Annie était partie en courant, elle trouva Muriel dans la Section Dorée. Elle fronçait les sourcils vers Annie, qui se tordait les mains et semblait faire des excuses pour quelque chose. Apparemment, même la perspective d'une vengeance sinistre sur Rogue et Maud n'avait pas réussi à rendre Muriel heureuse.

Pas pour la première fois, Maud se trouva en train de se demander pourquoi elle avait envoyé le Balafreur à Rogue et pas à elle. Muriel n'avait peut- être pas été capable de découvrir encore où Maud vivait, ou où elle travaillait; mais elle aurait pu envoyer quelque paquet malveillant par hibou et aurait au moins eu la satisfaction d'imaginer ce qu'il ferait à Maud quand elle l'ouvrirait. La vengeance pouvait être un plat qui se mangeait froid, mais sûrement qu'il y avait des limites même à la patience de Muriel ?

George la poussa du coude. "Ohé! Fais attention, n'est-ce pas ? Le jeu est sur le point le débuter."

Obéissant, Maud se retourna vers le terrain, mais sous l'apparence d'observer le mouvement de joueurs en formation de départ, elle parcourut la foule sur le côté opposé du terrain cherchant quelque signe d'Imogen. Si elle était ici, il ne devrait pas être dur de la trouver; peu de sorcières ou sorciers s'habillaient avec des couleurs aussi vives qu'elle...

"Excusez-moi," dit une voix familière à sa droite, "cela vous ennuierait- il de changer de place avec moi ? La mienne est bien meilleure - regardez."

Maud tourna sa tête brusquement, pour voir Imogen, resplendissante de cédrat et turquoise, montrant un billet bordé d'or à la petite sorcière avec l'écharpe Puddlemere. "C'est vrai ?" glapit la sorcière, les yeux s'élargissant . "Vous voulez échanger avec moi ?"

"Et bien, puisque vous êtes assise à côté de ma meilleure amie, oui." Imogen fit à Maud un rapide sourire reconnaissant. "De toute façon, je suis sûr que vous apprécierez la vue plus que moi."

"Oh, mon - oh, et bien - merci beaucoup en effet!" Son visage mince transfiguré de plaisir, la sorcière se précipita dans l'escalier, serrant le billet de Section Dorée contre son cœur. Imogen l'observa s'en aller, puis tomba lourdement sur le siège libéré et s'étira avec un soupir de satisfaction.

"Ca m'a pris assez longtemps pour vous trouver tous les deux," dit-elle. "Ai-je manqué quelque chose ?"

Maud jeta un coup d'œil à George, mais il ne semblait pas avoir entendu la question d'Imogen, ou même remarquer qu'elle était là. Ses omnioculaires étaient collé à ses yeux et ses lèvres étaient entrouvertes avec impatience comme il suivait l'action des joueurs. "Oh, bien joué," souffla-t-il. "Belle passe à Templar - ooh, c'était près - allez, allez-"

"Comment as-tu réussi à obtenir un si bon billet ?" demanda Maud curieusement.

Imogen haussa les épaules. "Oh, eh bien, j'ai tiré quelques cordes. Je pensais que j'aurais besoin d'une place à demi convenable si je devais échanger." Elle tourna la tête de côté et considéra George avec un vif intérêt . "Pas mal," dit-elle, "si tu aimes les cheveux roux et les taches de rousseur." Passant le bras par dessus Maud, elle tapa George sur l'épaule.

"Pose ces ' ocs une seconde, tu veux ?"

George sursauta et laissa presque tomber les omnioculaires. "Quel-" commença-t-il à dire à Maud et puis ses yeux glissèrent vers Imogen, qui lui faisait signe de la main joyeusement de la place suivante. "D'ou est-ce qu'elle vient ?"

"Imogen Crump," dit Imogen, lui tendant la main. "George Weasley, je présume. T'as de beaux yeux, à propos. De ta mère ?"

"BUT!" gronda l'annonceur et la foule éclata en acclamations. George souffla ,exaspéré. "Regardez maintenant que vous avez fait," se plaint-il. "Je l'ai manqué."

"Ce n'est pas grave," dit Imogen consolatrice. "Il y en aura plein d'autres. À propos, es-tu toujours si grossier, ou t'ai-je juste attrapé sur un bon jour ?"

George rougit. "Désolé. Mais – cela te dérange t'il si nous remettons les introductions à plus tard ? Il y a un match en cours-"

"Oh, eh bien, si tu le dis," dit Imogen avec un haussement d'épaules et se rassis à sa place. "Ah les hommes".

Ils furent silencieux pendant les quelques minutes suivantes, observant le jeu. Ce n'était pas ennuyeux, Maud dût l'admettre : les joueurs savaient clairement exactement ce qu'ils faisaient et leurs manœuvres aériennes étaient souvent tout à fait impressionnantes. Cependant, elle ne pouvait pas s'empêcher d'être frappée par la futilité de l'exercice. Quand huit sorcières et sorciers avaient été enlevés ou tués dans deux derniers mois et que treize orphelins manquaient toujours à l'appel, quelle différence cela faisait il si cette sorcière en noir et blanc ou ce sorcier en bleu marine faisaient passer une balle en cuir rouge à travers un cercle ? Pourtant ici ,dans le stade au moins, les gens semblaient infiniment plus concernés par cette dernière pensée...

Ses pensées furent interrompues par un cri perçant venant des rangées du dessous et elle dévia instinctivement ses omnioculaires vers le bruit. Une petite fille ,debout sur son siège pointait le bas de l'escalier, son petit visage blanc de terreur. Son père, un grand magicien décharné, la prit dans ses bras, afin de la calmer , mais elle continuait à crier et à se tortiller et ne pouvait pas être consolée.

Imogen se leva à demi de son siège. "Qu'est-ce qui lui-" commença-t-elle et alors les cris perçants commencèrent.

Une figure grande, noire, encapuchonnée apparaissait dans les ombres au niveau du sol. Son visage était ombragé, mais ses mains brillaient exsangues et blanches. Comme il s'avançait sur l'escalier, une vague de terreur balaya la foule : les sorcières et sorciers se mirent tous à hurler et commencèrent à se marcher les uns sur les autres dans un effort de fuite.

"Quelle sorte d'idiot laisserait un Détraqueur - ?" bafouilla Imogen d'un air incrédule. Elle inspira brusquement, se tourna vers George. "Peux-tu conjurer un Patronus ?" Il n'y avait aucun besoin de demander à Maud, bien sûr : même si elle ne l'avait pas appris à Durmstrang, une bonne connaissance pratique du Charme Patronus était une formation standard au Département .

"Je sais la théorie," dit George, mais il semblait un peu douter.

"Pas suffisant. Bien, alors. Tu restes ici, essaye de garder les gens calmes. Maud, tu viens avec moi-"

"Imogen," dit Maud d'une voix étranglée. "Il y en a d'autres."

Des silhouettes vêtues de noir se déversaient dans le stade par chaque entrée, avançant rapidement autour des allées, entourant le terrain. Jusqu'à ce moment les joueurs Quidditch avaient continué leur jeu, absorbés dans la chaleur de la compétition; maintenant eux- aussi, s'affolaient et s'en allèrent à toute vitesse dans toutes les directions, certains d'entre eux fonçant droit sur les gradins dans un effort désespéré pour s'échapper.

"Mesdames et Messieurs," dit l'annonceur, l'air secoué, "restez calmes s'il vous plaît -"

"Aucun espoir," dit Imogen d'un air mécontent, sa voix s'élevant au-dessus des cris perçants et des souffles de la foule. Déjà les sorties étaient bloquées de gens essayant de fuir les Détraqueurs et des sorciers et sorcières défaillaient partout.

"Pourquoi ne transplanent-ils pas ?" demanda George avec un froncement de sourcils. Imogen secoua la tête. "Trop affolés pour réfléchir, probablement. Ayant peur de se désartibluler. Ou-" Elle le regarda. "Pourquoi n'essayes-tu pas ?"

Il la regarda fixement. "Et vous laisser toutes les deux seules ? Quelle sorte de lâche penses-tu que je suis ?"

"Pas au loin," expliqua Imogen patiemment. "Juste au sommet des gradins et en arrière de nouveau. Allez." George prit une respiration profonde et pendant un instant son corps sembla vaciller; alors il se pétrifia, porta une main à sa tête et jura puissamment.

"J'en avais peur," dit Imogen. "Nous ne traitons pas juste avec des Détraqueurs - vous n'avez pas remarqué comment certains d'entre eux sont courts ? Les Mangemorts sont ici en force ... et ils ne vont pas laisser qui que ce soit juste transplaner au loin."

Une détonation d'air froid gonfla venant d'en bas et Maud serra ses yeux fermés, essayant désespérément de ne pas céder à la marée naissante d'hystérie—

"Combattez, imbéciles!" cria Imogen, sautant sur son siège. "Restez et combattez! Nous les dépassons à cinquante contre un!" Quand personne ne sembla l'écouter, elle dirigea sa baguette vers le plus proche Détraqueur et cria, "Expecto Patronum!"

Une énorme, forme d'argent éblouissante éclata de sa baguette magique. C'était un cheval ailé, massif et abondamment musclé, se cabrant sur ses pieds de derrière pour envoyer de violents coups de sabots et de dents. Le Détraqueur chancela et tomba en arrière, entraînant trois autres figures encapuchonnés dans sa dégringolade et Imogen baissa sa baguette avec un sourire morne de satisfaction.

"Ne m'as tu pas dit qu'elle était à Pouffesouffle?" demanda George, stupéfié.

"C'est ça," dit Imogen avant que Maud ne puisse répondre, redescendant de son siège de nouveau. "Ne dites jamais que le travail ne paye pas. Allez, Maud, voyons ce que nous pouvons faire d'autre ici-"

"Suffit."

C'était une voix froide sifflante, aiguë et exsangue. Comme celle de l'annonceur, elle semblait venir de tout autour d'eux, se répercutant partout dans le stade. Le son figea tout le monde sur place; en quelques secondes les cris perçants diminuèrent en sanglots et pleurnicheries et Maud put entendre la respiration de George.

"Prenez vos places et tenez-vous tranquilles," commanda la voix froide. "Mes serviteurs ne vous feront pas de mal. C'est-à-dire pas à moins que vous ne soyez assez idiots pour les provoquer - ou me défier."

Il y eut un fracas soudain de sièges comme les trois-quarts de la foule se rassirent. Les autres restèrent debout, mais ne bougèrent pas. La terreur initiale qui avait saisi les spectateurs semblait avoir cédé la place au désespoir et pendant que les Détraqueurs et les Mangemorts - identique au premier coup d'œil, avec leurs robes encapuchonnées noires et leurs traits cachés dans l'ombre – se répandaient à travers le stade, beaucoup penchèrent la tête, ou cachèrent leur visage dans leurs mains.

"J'ai le plaisir de voir," dit la voix sifflante, "que vous tous reconnaissez tous la futilité de vous opposer à moi. Gardez cela en mémoire : cela vous servira ."

"Oh, arrêtez de fanfaronner et venez en au but," murmura Imogen. Pendant un instant George sembla effrayé; puis il sourit et leva le pouce vers elle comme la voix continuait :

"Je suis venu cette après-midi pour vous offrir une chance. Une dernière chance. Bientôt, un nouveau jour se lèvera. La saleté et les ordures seront balayés et seulement la vraie, race de sorciers sang purs restera."

Des mèches de brouillard gris tombaient d'en haut, tourbillonnant ensemble dans le centre du terrain de Quidditch.

"Déjà", continua la voix, "vous avez goûté mon pouvoir et avez appris à le craindre. Et c'est mon pouvoir, pas le travail de quelques fous désorganisés, comme cet imbécile de Fudge voulait vous le faire croire-"

Les brumes s'unirent soudainement, formant une forme flottante énorme - la tête et les épaules d'un homme, ou quelque chose de moins qu'un homme : un visage pareil à crâne deux yeux rouges rayonnants, des narines fendues et une bouche fendue sans lèvres. Il y eut une respiration collective, frissonnante et au même moment la voix retentit haute et triomphante : "Je suis Lord Voldemort!"

Des cris de terreur désespérée se répercutèrent dans les gradins, mélangés avec quelques cris rauques de démenti. Dans l'allée suivante, un sorcier vira au gris, mit les mains sur son cœur et s'effondra.

"Oui," continua la voix avec satisfaction ,se réjouissant avec malveillance. "C'est vrai. Je suis revenu, me suis réincarné et suis plus fort que jamais auparavant - et soyez assurés que vous n'avez pas même commencé à évaluer ce que moi et mes fidèles serviteurs pouvons faire.

"Si vous me rejoignez maintenant et vous courbez devant moi, vos vies seront épargnées. Si vous refusez-" la voix durcit - "vous serez détruits."

Il y eut une pause terrible et même Imogen ne bougea plus du tout. Maud regarda derrière elle vers George, vit son visage blanc et posé en défi, luttant avec sa bouche comme s'il voulait répondre en criant à Voldemort, mais était toujours trop épouvanté pour former une phrase logique. Alors, inopinément :

"Jamais!" mordit une autre voix, craquante et hésitante, mais féroce de détermination. Apparemment, quelque vieux vétéran avait finalement récupéré assez de présence d'esprit pour employer Sonorus. "Nous nous battrons! Nous vous avons déjà battus une fois vous et vos Mangemorts et nous vous battrons de nouveau!"

"Vous m'avez battu ?" La voix de Voldemort dégouttait de mépris. "Imbécile présomptueux. Aucun homme ne m'a battu. Échappé , pour peu de temps, oui - mais je gagnerai toujours, à la fin."

Le vieux sorcier caqueta. "Et le garçon Potter, hein ? Il vous a bouché un coin , n'est-ce pas ?" "Bonne répartie!" respira George appréciatif.

Mais l'image de Voldemort sembla seulement amusée. "Vous pensez qu'un enfant hurlant au berceau était responsable de ma défaite ? Il n'était - n'est - rien. C'était ma propre négligence qui m'a ruiné - oh, oui, je l'admets. Moi, Lord Voldemort, me suis battu tout seul. Mais soyez sûrs, je ne ferai pas la même erreur de nouveau. En fait, je me suis déjà préparé contre ce morveux de Potter. Maintenant le propre sang du garçon court dans mes veines et quand je choisirai de l'éliminer-" sa voix s'abaissa en un ronronnement - "rien - et personne - ne pourra le protéger de moi."

Des halètements d'inquiétude montèrent de la foule, mais le vieux sorcier pipa imperturbable : "Albus Dumbledore peut! Vous pouvez ne pas avoir peur d'Harry Potter, mais vous avez peur de lui! S'il a battu vieux Grindlewald, il peut s'occuper de vous! Et avec lui de notre côté nous sommes sûrs de gagner - juste attendez voir!"

"Oui!" cria une jeune sorcière, arrachant son écharpe Puddlemere et l'agitant en air. "Dumbledore!"

"Hourra pour Dumbledore!" cria Fred de dessous, sautant sur son siège.

"Dumbledore!" cria George presque simultanément, faisant de même. "Trois hourras pour Harry, Poudlard et Dumbledore!"

C'était l'étincelle qui ralluma la flamme : partout dans le stade, les têtes baissées se redressèrent et les yeux mornes brillèrent avec un espoir revitalisé. "Dum-ble-dore!" vint le chant scandé, se gonflant en volume en montant à travers les rangs de spectateurs. "DUM-BLE-DORE! DUM-BLE-"

L'image de Voldemort rejeta sa tête horrible en arrière et rit, un haut rire terrifiant qui réverbéra dans le stade. Le chant hésita, perdant son rythme et bien que quelques âmes courageuses aient essayé vaillamment de le tenir, et enfin le son de ce rire épouvantable défit même eux. Parce c'était un rire connaisseur, le rire d'un homme qui tient toutes les cartes et est près à les abattre.

Un poing froid se serra autour du cœur de Maud. Aveuglément, elle étendit les mains vers le dossier de la place devant elle et le saisit durement.

"Espèces d'imbéciles," dit l'image brumeuse de Voldemort, avec un sourire épouvantable. "Parce que vous voyez et parlez avec mon avatar, imaginez- vous que je suis ici ? Et croyez-vous vraiment que le peu de mes serviteurs que vous voyez autour de vous, ces Détraqueurs que j'ai réuni au banquet, sont la pleine force de mon armée ?

"À l'extérieur des murs de ce stade, à ce moment précis, sont réunies les forces de votre Ministère pathétique, essayant de passer à travers le tissu de sorts que mes Mangemorts ont jeté et de vous libérer. Et à la fin, sans doute ils réussiront. Mais tandis qu'ils dépensent leur énergie ici, Albus Dumbledore attend en vain leur appui à Poudlard ... et c'est là que moi, mon vrai moi, est parti le détruire..."

Maud ferma les yeux. Non, elle peina silencieusement. Non..

"OUI!" tonna l'ombre de Voldemort, dans une extase de triomphe. "En ce moment, l'amorce est prise! Le piège a sauté! Et Albus Dumbledore, votre héros, votre ami, votre sauveur potentiel...

"... est mort!"

A suivre…