Titre: Si nous survivons - Chapitre 8: Agitation des Sphères (8/11)
Author: R. J. Anderson
Email: rebeccaj@pobox.com
Traduit de l'anglais par dark_rogue@caramail.com
Category: Drama/Angst/Romance
Mots-clefs: Rogue, George, après la coupe de feu, Voldemort, guerre
(Accord parental souhaitable)
Le ciel est complètement sombre maintenant, une étendue morne et sans lumière. Aucune lune, aucune étoile, seulement une masse oppressante épaisse de nuages de tempête se déplaçant lentement au-dessus d'elle, faisant sortir des éclairs de foudre de temps en temps et une pluie monotone et stable. Seule dans l'obscurité, balancée entre la terre et la mer, elle se rappelle avec une clarté soudaine la douleur de la solitude de dix-huit mois...
* * *
"Bien," dit Tony, "laissez tomber ce que vous faites et prêtez attention. Nous avons une urgence."
Maud leva les yeux de son chaudron. "Pas encore," dit-elle.
Pendant les quelques mois passés le laboratoire à St. Mangouste était devenu de plus en plus occupé, tandis que la guerre contre Voldemort et ses suivants s'était intensifiée. L'hôpital était plein de sorciers et de sorcières - beaucoup d'entre eux des Aurors, Langues-de-plomb, Sorciers de Choc, et ainsi de suite - souffrant des blessures magiques que seules les potions les plus sophistiquées pouvaient même commencer à soigner. Et c'était seulement la moitié de la charge de travail de l'équipe, à cause du nombre toujours croissant de commissions spéciales pour le Département du Mystère. Depuis des semaines maintenant les trois d'entre eux avaient travaillé tard chaque nuit et même quelques week-ends, essayant de se maintenir au niveau de la demande de leurs services. Comme l'humeur et l'énergie de Maud et de Sarah s'affaiblissaient, Tony les avait acclamées, encouragées et poussées, travaillant en même temps la plupart des heures supplémentaires et prenant les tâches les plus dangereuses pour lui-même. Maud ne pouvait pas se rappeler la dernière fois que Tony avait quitté le laboratoire avant elle et ses bras étaient tachetés de brûlures brillantes obtenues en fabriquant des potions volatiles. En effet, il se conduisait si impitoyablement envers lui-même qu'elle se demandait si la mort de son frère l'avait décidé à gagner cette guerre coûte que coûte...
"N'ai bien peur, chérie," dit Tony. "L'Espionnage a eu vent que Tu-Sais- Qui projette quelque chose de grand ce week-end. Nous ne sommes pas sûrs d'où, pour l'instant, mais les medicomages veulent une pleine réserve de potions guérisseuses le département de l'Application de la loi Magique demande un tas des belles choses qui font boom. Alors, nous y allons. Vous deux-" il indiqua Maud et Sarah - "Faites le bon. Je ferai le méchant."
La tête de Sarah se leva. "Pourquoi ?" Elle demanda catégoriquement. "Pourquoi toujours toi?"
Tony ne fit pas même de pause pour demander ce qu'elle voulait dire. "Parce que je suis l'expert, chérie. Je sais que tu as l'intelligence, mais tu n'as pas les nerfs. Et dans une situation comme celle-là, nous ne pouvons pas nous permettre d' erreurs."
C'était un vieux désaccord. Depuis presque par an maintenant Sarah avait poussé, d'abord timidement et ensuite avec une persistance croissante, pour avoir une chance de se prouver de nouveau. Et chaque fois que Tony refusait, elle devenait plus ouvertement contrariée; en fait, tout de suite, elle semblait presque fâchée.
"Je sais ce que je fais," dit-elle, sa voix tremblotant un peu. "Je sais plus que tu ne crois. Beaucoup plus."
"Nous n'avons pas le temps, chérie," dit Tony doucement. "Nous nous disputerons à propos de ça plus tard."
Un instant Sarah se mordit la lèvre et Maud pensa qu'elle admettrait sa défaite; mais alors son menton se releva et elle dit avec une détermination renouvelée, "Non. Nous en parlerons maintenant."
Tony la regarda obliquement un moment; puis il souffla dans un soupir et dit, "Bon, d'accord. Mais n'en faisons pas une grande scène, n'est-ce pas ? Et cela n'a aucun sens de distraire les trois d'entre nous." Il tira brusquement sa tête vers Maud. "Continue, alors. Nous serons de retour en un rien de temps."
Il courba un doigt vers Sarah, lui faisant signe de le suivre et marcha à grands pas à travers la porte dans la cour, sans regarder derrière lui. Sarah hésita, lécha ses lèvres nerveusement, puis glissa de derrière son établi et le suivit. La porte se referma derrière eux et Maud resta seule. Elle avait mis en marche trois chaudrons et ajoutait les ingrédients de base pour un Mélange Coagulant au premier quand la porte s'ouvrit de nouveau et Sarah revint à l'intérieur. Son visage était cendreux, ses yeux rouges et gonflés. Elle ne dit rien, elle ne regarda pas non plus Maud; elle garda la tête baissée et marcha en automate vers son bureau, où elle se pencha pour récupérer quelque chose d'un tiroir.
Maud était sur le point de demander si elle allait bien, mais alors Tony entra dans la pièce, son visage inhabituellement sérieux. Il regarda Sarah, fouillant dans son établi avec des épaules voûtées et la tête penchée et ses yeux se ramollirent; il fit quelques pas en avant et dit d'une voix basse, "Ne le prends pas si durement, chérie-"
Sarah se redressa. "Je te tuerai," dit-elle, d'une voix qui était d'autant plus terrifiante par son impassibilité complète. Alors elle plongea en avant, quelque chose scintillant dans sa main et Maud comprit avec un choc arrêtant son cœur qu'elle tenait un couteau.
Maud tira sa baguette, mais pas tout à fait assez vite. Le couteau de Sarah descendit avec un éclair pendant que Tony se tordait pour s'éloigner et il poussa un cri de douleur. Il plaqua une main sur son épaule; et la retira sombre de sang.
"Expelliarmus!" cria Maud, mais il n'y en avait plus aucun besoin. Sarah avait déjà laissé tomber le couteau et avait porté ses mains à sa bouche.
"Je-" balbutia-t-elle. "Je n'ai pas fait-" Tony la regarda, ses yeux frappés. "J'ai pensé que nous étions amis," dit-il doucement.
Sarah prit une respiration avec un son comme un sanglot. "Amis", haleta-t- elle. "Comment - comment peux-tu-" et ensuite elle tourbillonna, saisit son manteau et transplana sans autre mot, laissant Tony et Maud regarder fixement la place où elle avait été.
Un instant il y eut le silence dans le laboratoire et Maud pouvait entendre le sang cogner à ses oreilles; alors Tony grimaça et dit, "Et bien. Cela aurait pu mieux finir."
"Tu es blessé," dit Maud un peu brutalement, remettant sa baguette dans sa manche et se dirigeant rapidement vers lui. "Est-ce que c'est profond ?"
Il lui fit un sourire courageux, tordu. "Pas si mal. Juste une éraflure - pique comme une furie, mais ça ira bien dans un moment." Il fit une pause, ajouta en haletant, "Elle ... ce n'est pas ce qu'elle voulait, tu sais. C'est juste qu'elle ne pensait pas ."
Maud secoua la tête. "Tu sais que ce n'est pas vrai, Tony."
La graine de doute avait été plantée dans l'esprit de Maud il y a plus d'un an, quand l'Extrait Éclatant qu'elle avait emprunté au laboratoire avait échoué à marcher correctement. Depuis lors, plusieurs incidents soupçonneux étaient arrivés. Jusqu'à présent il n'y avait eu aucune façon de confirmer les craintes de Maud que leur groupe contenait non simplement un membre maladroit ou négligent, mais une dangereuse taupe Mangemort; mais tout ce temps elle avait observé la tension croissante entre Tony et Sarah de près, et avait fait aussi quelques enquêtes par elle-même. Quelques enquêtes discrètes et un coup d'œil dans les fichiers de Glossop, avaient fait beaucoup pour confirmer que ses soucis n'étaient pas sans fondement; maintenant, avec l'acte de violence soudain et peu habituel de Sarah, le soupçon était devenu une certitude sinistre.
"Aucune idée de ce que tu veux dire," dit Tony, mais ses yeux ne la regardèrent pas quand il parla. "Tu savais depuis longtemps," dit Maud tranquillement. "Trop de personnes du Ministère sont mortes ou ont été blessées à cause de potions défectueuses de ce laboratoire - même si personne d'autre ne l'a encore remarqué. Pensais-tu vraiment que tu pourrais contrôler Sarah, l'empêcher d'être un danger, juste parce qu'elle t'aimait ?"
Les épaules de Tony s'effondrèrent. "Tu ne sais pas ... ce qu'elle a subi..."
Oh, que si, Maud pensa d'un air sinistre. À haute voix elle dit, "Je sais. Tu la plaignais. Et moi aussi. Mais c'est fini maintenant. Tu sais qu'elle ne peut pas revenir au laboratoire après cela. Tu ne portes pas plainte contre elle ?"
"Non," dit-il brusquement. "Cela reste entre nous. Elle ne peut plus faire de mal maintenant; elle n'a jamais été bonne à autre chose qu'aux potions. Laisse-la aller."
Maud le regarda fixement. "Tony, comprends-tu ce que tu dis ?"
Il grimaça. "Je sais que cela à l'air fou. C'est juste - je ne pense pas qu'elle ait jamais voulu que cela tourne comme ça. Elle a commencé juste sur un coup de tête et ne pouvait pas voir d'issue." "Le crois-tu vraiment ?"
"Bien sûr . Si je ne le faisais pas, je l'aurais dénoncée il y a longtemps. Promets-moi, chérie-" Ses yeux était soudainement sérieux, la suppliant - "ne dit cela à personne. Gardons cela entre nous."
Une partie d'elle voulait lui crier dessus, le saisir par les épaules et le secouer, tout pour essayer de le sortir de cette folie; mais elle savait déjà que c'était inutile. Une fois que Tony avait composé son avis, il n'y avait aucune discussion possible avec lui. Elle regarda le plancher et soupira, mais ne fit aucune nouvelle protestation.
"Bonne fille." Tony posa sa main sur la blessure de son épaule, grimaça un peu. "Je ferais mieux d'aller m'occuper de cela. Juste tu continues à travailler, pendant que je suis parti - nous ne pouvons pas nous permettre de perdre plus de temps maintenant." Il se tourna pour partir. "Il y a juste une chose que je veux savoir," dit Maud tranquillement.
Il regarda vers elle se retournant et maintenant elle pouvait voir les lignes de tension dans son visage. "Quoi donc ?"
"Si tu aimais Sarah, pourquoi ne le lui as tu pas dit ?" Son regard se détendit un peu, comme s'il était soulagé qu'elle ait deviné sans qu'il doive lui dire. "C'est entre Sarah et moi, maintenant, n'est-ce pas ? Mais crois moi, chérie, j'avais mes raisons. Certaines choses ... juste ne sont pas sensées être."
Maud ne répondit pas . Tranquillement elle retourna au chaudron de Mélange Coagulant à demi terminé et commença à ajouter les ingrédients restants au liquide bouillant . Elle pouvait sentir Tony l'observer, mais elle ne lui rendit pas son regard fixe et un instant plus tard le son de pas reculant et un clic final lui dirent qu'il avait quitté la pièce et avait fermé la porte derrière lui. Ce fut alors et seulement alors, qu'elle libéra le souffle qu'elle avait tenu et le martèlement de son cœur commença à ralentir. Sarah, pensa-t-elle, dégoûtée par la mémoire du visage blanc et barbouillé de larmes de l'autre femme, le regard creux, mort dans ses yeux quand elle avait levé le couteau. Ils avaient travaillé ensemble pendant deux ans et maintenant elle était partie. Oh, Sarah, où es-tu maintenant ?
* * *
Deux jours plus tard, dans une brume d'épuisement après une longue semaine à casser les nerfs au laboratoire, Maud s'arrêta au bureau d'Euphemia Glossop sur son chemin pour rentrer. Il était huit heures passées , donc elle ne s'attendait pas trouver quelqu'un là; ce fut une surprise, alors, quand elle transplana dans un bureau éclairé et vit Glossop encore assise à son bureau.
"Bonsoir, Mlle Maugrey," dit-elle, la regardant avec des sourcils arqués.
Maud cligna des yeux et essaya sans beaucoup de succès d'étouffer un bâillement. "Je suis désolée, je suis juste venue vérifier mon fichier ... est-ce que je vous dérange?"
"Pas du tout." L'aînée se leva de son bureau et marcha vers elle, la regardant attentivement le avec un froncement de sourcils léger. "Vous n'avez pas bonne mine," dit-elle. "Est-ce que quelque chose ne va pas ?"
Maud fit une tentative blême pour sourire. "Rien que vous ne sachiez pas," dit-elle. "Cela a été ... une semaine difficile au laboratoire. Tony étant charmant comme d'habitude, mais..."
"Je comprends tout à fait," dit Glossop. "Je fais des excuses pour vous laisser dans une position si difficile - mais je dois être franche avec vous et vous avertir que vous devrez vous débrouiller seule un petit moment encore. Le Département n'a personne avec l'expertise nécessaire pour remplir le poste vacant dans votre groupe et la montée la plus récente de l'activité de l'Ennemi rend difficile de trouver le temps d'examiner de nouvelles recrues potentielles. Mais ce criblage doit être fait - nous ne pouvons pas nous permettre de mettre un autre Mangemort dans votre équipe."
Vraie à sa parole donnée implicite, Maud n'avait pas dit à Glossop ce qui était arrivé le jour où Sarah avait quitté le laboratoire. Ce que Tony n'avait pas compris, cependant, était qu'elle n'en avait pas eu besoin . Glossop avait été consciente des soupçons de Maud et de ses raisons, depuis plusieurs semaines maintenant; depuis lors, le laboratoire et ses membres avaient été sous surveillance magique presque constante.
"Mais si," dit Maud lentement, "vous recrutiez quelqu'un qui a déjà été examiné, ou pour lequel on pourrait au moins se porter garant ? Parce que j'ai pensé à quelqu'un, ou plutôt deux personnes, qui pourraient être presque idéales..."
"George Weasley et son jumeau, je présume ?" Maud fut surprise. "Comment avez-vous su?" "Imogen m'a fait la même suggestion presque aussitôt après que nous ayons appris le départ de Sarah. J'admettrai que je l'avais considéré, mais ne voulais pas le mentionner prématurément."
Vous vouliez que ce soit une surprise, vous voulez dire, pensa Maud, avec un éclair de soulagement. Ce ne fut qu'alors qu'elle comprit combien les dernières quelques semaines avaient été éprouvantes pour elle; la pensée de travailler dans un laboratoire entièrement pourvu en personnel, avec des gens en qui elle pourrait avoir confiance, était si primordialement bienvenu qu'elle en pleura presque . "Et pensez vous - projetez-vous d'entrer en contact avec eux, alors ?" S'il vous plaît, ajouta-t-elle silencieusement. S'il vous plaît, s'il vous plaît, dites oui...
"Non," dit Glossop et ensuite, comme le visage de Maud était retombé, "Nous l'avons déjà fait. Je comprends qu'ils ont une entreprise qu'ils sont peu disposés à laisser sans surveillance, mais la suggestion a été faite qu'ils pourraient aider sur une base provisoire et ils semblent le considérer."
"Leur avez-vous dit," dit Maud, qui se sentait un peu irréfléchie, "qu'ils seraient capables de faire un tas de belles choses qui font boom ?"
Glossop lui donna un regard pénétrant par dessus son pince-nez. "Pas précisément, non. Mlle Maugrey, puis-je suggérer que vous preniez votre lettre et alliez à la maison avant que vous ne vous effondriez ?"
"Y a-t-il une lettre ?" Son cœur sauta d'une manière extravagante. Elle avait été presque convaincue que le dossier serait vide; après une semaine malheureuse comme cela, une lettre de Rogue semblait presque trop à espérer . Elle se dépêcha vers le placard familier et ouvrit le tiroir supérieur, ses doigts trouvant instinctivement le fichier et retirant la feuille simple qu'il contenait. En réponse à votre demande du 25, nous sommes au regret de dire que nous devons encore recevoir paiement…, cela commençait. Maud la serra contre sa poitrine et ferma les yeux dans une prière silencieuse de gratitude. Pendant les quelques mois passés, comme la charge de travail de Rogue et ses responsabilités augmentaient, ses lettres étaient devenues de plus en plus espacées . Pendant l'année précédente ils s'étaient en réalité vus quelques fois, bien que dans des occasions publiques qui rendaient impossible de converser sur autre chose que le niveau le plus superficiel. Mais depuis que le Professeur McGonagall avait été blessée il y a plusieurs mois quand Voldemort avait fait sa dernière tentative à peine contrecarrée pour attenter à la vie de Harry Potter, Rogue avait repris le poste de Directeur et maintenant il quittait rarement Poudlard pour quelque raison que ce soit.
"Merci," dit Maud, pliant la lettre soigneusement dans la poche de ses robes et se tournant vers Glossop. "Si nous n'avions pas cela..."
"Je considère l'utilisation de mon meuble d'archivage un petit prix à payer," dit Glossop, "pour la santé et le bien-être de deux agents secrets fortement estimés. Severus et moi avons été des amis en quelque sorte pendant quelques années, mais je ne me flatte pas d'être capable de l'inspirer et de le motiver comme Dumbledore le faisait autrefois et que vous continuez à faire à votre propre façon. Et je suis aussi consciente que vous avez fait des sacrifices considérables pour le Département vous- même, que seulement Severus peut espérer récompenser. Non, c'est moi, Maud, qui doit vous être reconnaissante."
Si Maud avait été Imogen, elle aurait jeté ses bras autour du cou de Glossop et gazouillé, Oh, Phemie, je ne savais pas que tu te souciais de nous. Cependant, bien que ce soit une scène que Maud aurait donné plusieurs Galions pour voir, elle ne rêverait jamais de la jouer elle-même. Elle inclina légèrement la tête , dans une reconnaissance à demi embarrassée; puis elle fit un sourire hésitant mais cordial à Glossop et transplana.
* * *
Quand elle se matérialisa dans son appartement, la pièce principale était complètement sombre, de manière déconcertante; seule la luminescence faible, argentée du pot de lis de nuit, sur leur étagère habituelle près de la fenêtre aux rideaux fermés, confirmait qu'elle était bien arrivée au bon endroit. Un instant elle regarda autour d'elle, confuse; alors plusieurs voix crièrent en même temps "Lumos!" Et la pièce s'éclaira soudainement .
Elle eut à peine le temps de reconnaître les visages souriants autour d'elle avant qu'un énorme chapeau aux couleurs criardes brillantes se déploie du bout de la baguette d'Imogen et ne se pose de lui-même sur sa tête. Une pile de cadeaux enveloppés se matérialisa sur la table à thé. Les coussins de sofa volèrent de côté ("Tiens, ma brosse à cheveux," dit Lucinda surprise) et un tableau éblouissant d'oiseaux tropicaux éclata d'au-dessous d'eux, trillant dans l'harmonie de trois parties une chanson qui sonnait remarquablement comme "Joyeux Anniversaire". C'est alors que Maud dit, "Oh non," d'une voix faible et George Weasley dut l'attraper lorsque ses genoux vacillèrent.
"Rien de tout cela," dit-il, la dirigeant fermement au fauteuil, "nous sommes restés assis pendant des heures à attendre que tu rentres et nous n'allons pas finir la fête maintenant. Lucinda a cuit assez de hors d'œuvres pour nourrir trois trolls mourant de faim et le gâteau de Jennet est superbe, laisse moi te dire. En plus, tu n'as vingt ans qu'une fois dans ta vie."
Après la tension de la semaine passée, célébrer son anniversaire - ou se le rappeler même - avait été la dernière chose même à l'esprit de Maud. Et puisque son dix-neuvième anniversaire était venu et passé relativement calmement, elle n'avait jamais imaginé que ses amis conspireraient ensemble avoir une fête pour elle maintenant.
"Je ... ne sais pas que dire," murmura-t-elle, ce qui était vrai jusque là. Que pourrait-elle dire, après tout ? Ils étaient censés être aimables et ils avaient fait un effort considérable pour arranger cette célébration. Il n'y avait rien à gagner à leur dire que tout qu'elle voulait vraiment était de se pelotonner dans le lit avec la lettre de Rogue et aller dormir aussitôt que ses pensées dérangées pourraient le permettre.
"Ne dis rien alors," dit Imogen promptement. "Aucun discours exigé. En fait, si tu avais essayé d'en faire un nous t'aurions bourrée dans un sac et nous serions assis sur toi. Lucinda, donne ces canapés, veux-tu ? J'ai les yeux fixés sur ceux au saumon fumé à l'aneth depuis deux heures maintenant et je jure que si je n'en ai pas un à la minute, je deviendrai folle."
"Deviendrai ?" dit George, qui s'était perché sur le bras du sofa, avec un perroquet sur chaque épaule et un pinson exotique sur le sommet de sa tête. "Tu veux dire que nous remarquerions une différence ?" Jennet émit un tsk et poussa George dans les côtes. "Grossière chose. Je ne peux pas te sortir"
Il agita ses sourcils vers elle et se pencha pour l 'embrasser; elle leva son visage vers lui d'une manière attrayante, puis attrapa le perroquet le plus petit de son épaule et embrassa celui-ci à la place. A peine ses lèvres l'avaient-ils touché, cependant, qu'il éclata comme une bulle minuscule et elle sauta en arrière avec un "Oh!" choqué .
"Le Charme est rompu," dit George avec un haussement d'épaules d'insouciant. "Tu ne pensais pas que j'introduirais tant d'oiseaux réels ici, n'est-ce pas ? Ce tapis est assez sale comme il est."
"Ce n'est pas vrai!" dit Lucinda avec indignation, apparaissant de la cuisine avec un plateau chargé dans la main.
"J'y ai fait un Charme de Dépoussiérage hier."
Le tapis Persan fatigué et délavé avait été une source de tensions depuis le jour où Lucinda l'avait rapporté à la maison en triomphe d'un magasin d'occasion sur la Route de Kentish Town. Aucun doute il avait été magnifique autrefois, mais maintenant il était effacé, brûlé légèrement et avait des trous que même les meilleurs Charmes de Reprise ne pourraient cacher. Cependant, Lucinda l'aimait et Maud n'avaient jamais eu le cœur de lui dire combien il était horrible.
George, cependant, n'avait pas de tels scrupules. "Tu ne l'as pas fait," dit-il promptement. "Si tu l'avais, il ne resterait rien ."
Lucinda l'ignora héroïquement . "Là", dit-elle , offrant le plateau à Maud. "Sert toi, il y en a plein."
Se résignant à la sociabilité, Maud prit un hors d'œuvre de chaque sorte et s'installa pour les manger. Imogen passa devant elle et lui mit une boisson de quelque chose de rouge et d'effervescent dans la main; Maud le but à petits coups sans penser, puis fit un geste surpris en se sentant flotter de sa chaise.
"George!" Imogen dit exaspérée, tirant Maud vers le sol. "J'aurai dû savoir qu'il ne fallait pas te laisser faire le punch."
"Pas pu m'empêcher," dit George, souriant. "Le soda Ballon Rouge est notre dernière invention, il fallait que je l'essaye."
Heureusement, l'effet s'effaça après quelques secondes et Maud accrocha sa cheville autour du pied de la chaise avant de prendre une deuxième petite gorgée. Jennet, en attendant, semblait apprécier l'expérience de lévitation et était assise en tailleur dans des airs. Le diamant sur son doigt scintilla dans la lumière comme elle levait son verre pour se resservir; seulement alors Maud se réveilla assez pour demander, "Comment vont les plans de noces ?" "Sinistre," dit Jennet, avec un soupir. "Ma mère refuse simplement d'entendre raison. Je continue à lui dire, aucun charme, aucune potion, aucune magie de n'importe quelle sorte. Mais toutes les quelques minutes, c'est ' Oh, mais cherie, juste un peu de Charme Scintillant sur ton voile, ' et ' Mais le gâteau de noces doit chanter, c'est la tradition, ' et comme ça à l'infini. J'ai pensé qu'elle en avait fini avec tout cela quand Rob a épousé Laurel, mais apparemment c'est différent quand tu maries ta fille."
"Et bien," dit Imogen, "elle a déjà fait beaucoup de concessions. Je veux dire, ça a dû être un choc quand tu as insisté sur une cérémonie Moldue, dans une église Moldue, avec seulement cinquante invités et la moitié d'entre eux Moldus aussi."
"Elle aurait dû le voir venir, cependant" insista Jennet, qui avait terminé sa boisson et dérivait maintenant lentement vers le sofa. "Je veux dire, je suis pratiquement Moldue. Et si nous avions eu quoi que ce soit de ressemblant à la grande cérémonie de sorciers qu'elle voulait, avec beaucoup de parents éloignés et des connaissances sociales vagues et une annonce dans la Gazette des Sorciers, nous aurions pu aussi lever un signe avec des grandes lettres flashantes disant ATTAQUE DE MANGEMORTS ICI."
Elle grimaça. "Même maintenant je ne pense pas que je vais être capable de me détendre jusqu'à ce que ce soit fini." George s'étendit et laça ses doigts avec les siens, serrant sa main dans un geste de solidarité. "Tu penses être inquiète," dit-il. " Fred complote quelque blague pour le mariage et cette fois je n'ai absolument aucune idée de ce qu'il compte faire."
"Oh, eh bien, après cela, les plans les plus abominables de Tu-Sais-Qui pâlissent en comparaison," dit Imogen, roulant ses yeux.
"Je ne sais pas comment vous deux pouvez faire des plaisanteries sur un sujet comme ça," dit Lucinda. "C'est si terrible."
"Terrible mais nécessaire," dit Jennet philosophiquement. "Dès fois, si je n'avais pas George pour me faire rire, je deviendrais folle. Mais tu as raison pour une chose - ne parlons plus de Vous-Savez-Qui. C'est supposé être une fête."
"Une célébration double, en réalité," dit George, s'étendant pour autre canapé. "Hier Fred et moi avons reçu une offre à combiner avec notre affaire et aujourd'hui nous avons décidé qu'elle était trop bonne pour refuser. Alors, il semblerait que nous ayons beaucoup plus de travail à venir."
"George, c'est merveilleux!" dit Jennet, regardant étonné et heureuse. "Tu ne me l'avais pas dit-"
"Ouais, eh bien, j'ai pensé que tu avais assez de préoccupations ces jours- ci," dit-il avec un sourire tordu. "Et je ne voulais rien dire tout avant d'être sûr." Il tapota le genou de Jennet. "Je t'en dirai plus plus tard."
Une vague de soulagement passa sur Maud, balayant sa fatigue. Elle voulait jeter ses bras autour du cou de George et de l'étreindre jusqu'à ce qu'il ne puisse plus respirer, mais elle se résigna à lui envoyer un sourire radieux au lieu de cela.
Il lui rendit son sourire avec un peu avec hésitation, le regard faiblement perplexe et ce fut seulement alors qu'elle réalisa : George ne savait pas qu'ils travailleraient ensemble. Et à en juger par l'indifférence occasionnelle avec laquelle il regardait Imogen, il ne savait pas non plus qu'elle était avec le Département du Mystère. Ce qui voulait dire...
Maud jeta un coup d'oeil à Imogen pour confirmation, vit la courbe de bouche de son amie se tordre dans un petit, mauvais sourire. Évidemment, elle avait compris la mesure de l'ignorance de George aussi - et se préparait déjà à en faire une affaire. Oh, George, pensa Maud avec un plaisir à peine caché, tu vas avoir une grosse surprise lundi...
* * *
Il était presque onze heures lorsque la fête se finit. Entre temps Maud, ayant été forcée d'ouvrir ses cadeaux devant le groupe, se trouvait propriétaire d'un stylo antique (Lucinda), d'un chaudron auto chauffant portable (Jennet) avec un visage rayonnant, aux joues roses sur un côté qui tirait la langue et tirait la langue quand le chaudron était chaud (George) et une petite glace à l'ennemi joliment encadrée (apportée par Imogen de la part de l'Oncle Alastor, qui avait été appelé au loin ce soir).
Le cadeau final aurait presque été cruel si ce n'était pour la carte qui l'accompagnait, qui disait, Je ne renonce pas à l'espoir, alors tu ne devrais pas non plus - Imogen. La première couche de tissu révéla une camisole discrète à lacets blancs; le deuxième, un caleçon en soie noire avec des petits chaudrons dessus (qui, Maud remarqua, avec un teint coloré qui fit huer George et rendit Jennet et Lucinda perplexe, n'était pas sa taille).
Et maintenant, ayant dit bonsoir à tous de la porte et été chassée de force de la cuisine par Lucinda ("ne soit pas ridicule, Maud. C'est ton anniversaire"), elle était enfin où elle avait si longtemps espéré être, seule dans sa chambre à coucher avec la porte fermée et ses pieds en l'air, lisant la lettre de Rogue.
Mon amour (cela commençait),
En ce moment il n'y a rien que je désire plus qu'être avec toi, rejeter cette charade grotesque dans laquelle je me trouve vivre et embrasser l'honnêteté clairvoyante avec laquelle tu fais face au monde. L'infection crasseuse de connivence - cependant feinte de ma part - qui suinte dans les cachots de Poudlard me dégoûte de plus en plus chaque jour.
Draco Malfoy et un groupe d'élite de ses camarades Serpentards complotent ensemble en secret, préparant quelque preuve de leur fidélité à Voldemort; je détecte la main de Lucius Malfoy à cela, mais je dois encore déterminer ce que ce plan pourrait être, sans parler de quoi en faire. Quant à moi, mes responsabilités à Poudlard m'empêchent en grande partie de rencontrer mes collègues Mangemorts maintenant - ce que je compterais comme une bénédiction, s'il n'y avait pas la connaissance sinistre que le Seigneur des Ténèbres a un rôle spécial en vue pour moi et qu'il fera bientôt appel à moi pour l'accomplir.
Harry, aussi, sent que quelque conflit final et décisif est sur le point d'arriver; chaque jour je le vois reculant plus loin en lui, rassemblant ses pensées et sa force pour ce qui viendra. J'envie sa jeunesse et son élasticité, car bien qu'il ait été battu par la honte et l'échec et la perte d'amis, il se remet toujours et flambe d'une colère juste à la mention du nom de Voldemort. Moi, d'autre part, je suis simplement las de cela.
D'abord ma séparation de toi était intolérable; maintenant, après tant de mois séparés, cela semble une inévitabilité morne. J'appellerais cela désespoir, s'il n'y avait l'espoir vacillant de tes lettres et mes pensées de toi, brûlant toujours en moi. Tu connais peu ton pouvoir, mon amour. Même au loin, tu restes mon ancre, un point fixe dans des temps incertains. Cependant, tu n'as pas besoin de craindre le fardeau de mes espérances, maintenant ou jamais; je n'exige rien de toi sauf que tu restes toi-même.
Et maintenant tu as vingt ans, tu n'es plus une enfant d'après l'avis de tous et ils se demandent sans doute si ton prochain anniversaire sera aussi solitaire que celui-là. Je voudrais pouvoir dire que non; mais en vérité tout je peux dire est que notre monde, par bonheur ou par malheur est sur le point de changer. Quoi que cela puisse signifier, tu dois y être préparée; et si tu m'aimes, prépare toi. Mets de côté tous les doutes ou les entraves qui te gênent - même si je dois moi-même être l'un d'entre eux. Je ne te demanderai pas de tenir une promesse je ne t'ai jamais demandé de faire, ni te blâmerai pour renoncer à des vœux jamais prononcés. Et ne te retiens pas pour moi : qui sait, peut-être en te libérant toi-même pourras-tu me libérer aussi ?
Néanmoins, si vraiment tu veux rester mienne, je t'aime et serai toujours
A toi,
Severus Rogue
Pendant quelques minutes Maud resta assise regardant fixement la page; alors elle ferma sa main lentement autour de celle ci, chiffonnant le parchemin. . Je ne te demanderai pas de tenir une promesse je ne t'ai jamais demandé de faire... La ligne perçait sa conscience comme une épée à deux tranchants. Il était vrai qu'il ne lui avait pas vraiment demandé de l'épouser, au moins pas avec tant de mots. En anticipant sa proposition, elle avait seulement été censée le consoler, lui donner quelque assurance durable et définie de son amour qui soulagerait la douleur de la séparation. Maintenant, cependant, elle se demandait si elle avait été présomptueuse, de le lier à une obligation qu'il n'avait pas été entièrement préparé à prendre. De ses sentiments, alors et maintenant, elle n'avait aucun doute. Mais il avait toujours été plus prévoyant qu'elle et avait peut-être prévu quelles difficultés supplémentaires leur engagement pourrait créer… peut-être en te libérant toi-même pourras-tu me libérer aussi... Etait-ce ce dont il avait besoin d'elle ? Serait-ce la meilleure preuve de son amour que de couper les liens entre eux et le laisser aller ?
Et cependant ... le lien qu'ils partageaient ne pouvait pas être coupé, sauf par la mort elle-même; même si elle rompait l'engagement et cessait de lui écrire, il n'y aurait aucune liberté pour n'importe lequel d'entre eux tant que l'autre respirait encore. Si elle s'était trompée en déclarant être prête à devenir sa femme, cela était bien trop tard pour corriger cette erreur maintenant.
De nobles idiots , vous deux, gronda la voix de son oncle dans son esprit. C'était ce qu'il lui avait dit après une de ses rencontres publiques douloureuses avec Rogue, une réunion inattendue dans le Chemin de Traverse qui avait du être conduite fraîchement et avec une brièveté extrême et l'avait laissé secouée pendant plusieurs jours . Si vous êtes aussi paranoïaques et malheureux chaque fois vous vous voyez de toute façon, pourquoi n'organisez vous pas juste une fugue amoureuse secrète et finissez en ? Cela ne pourrait guère rendre la situation pire.
Une partie d'elle avait eu très envie de suivre son conseil, mais le reste n'était pas dupe : si elle et Rogue commençaient à se voir de nouveau, en particulier en tant que mari et femme, ce serait difficile ou impossible pour eux de s'arrêter. Les moments volés mèneraient aux heures volées et le danger d'être attrapés ensemble serait énormément augmenté. Même s'ils se rencontraient à quelque emplacement sûr comme le bureau de Glossop (une utilisation de ses équipements que Maud était tout à fait sûre que le Directeur n'approuverait pas), leurs absences mutuelles répétées de là où ils étaient supposés être pendant ce temps pourraient bien être notées - et, prises en tandem avec les rumeurs qui avaient circulé pendant l'année de Maud à Poudlard, pourraient fournir des preuves tout à fait convaincantes contre eux.
Pas qu'un nombre croissant de gens n'ait le pouvoir de les trahir de toute façon... De temps en temps Maud avait attrapé Lucinda à regarder le pot de lis de nuit pensivement et s'était demandée si même elle savait la vérité. La charade entière semblait plus ridicule et même désespérée à ce jour, mais cependant, il y avait seulement une issue maintenant.
Maud ouvrit sa main de nouveau, aplanit la lettre chiffonnée sur son genou (Si mardi prochain nous n'avons toujours pas reçu vos fonds, affichait- elle maintenant) et la plia soigneusement. D'un geste rapide de sa baguette elle la fit rejoindre les autres dans la vieille boîte d'expédition en étain au-dessous de son lit; alors elle se retourna, se glissa entre les draps frais et coula enfin dans l'oubli charitable du sommeil.
* * *
"Maud. Maud!"
La voix et la main sur son épaule, étaient celles de Lucinda, la secouant pour l'éveiller. Maud cligna des yeux à la lumière du soleil coulant par les rideaux ouverts, et dit vaguement, "Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?"
"La radio," dit à brûle-pourpoint Lucinda. "J'ai juste entendu les nouvelles-" Elle posa ses mains sur sa bouche, ses yeux énormes et hantés. "Oh, Maud, c'est mauvais."
Maud dut résister à la forte envie de la saisir par les épaules et de la secouer. Elle s'assit tout droit, dit avec un accent lent, délibéré, "Calme- toi. Dis-moi. Qu'est-ce qui est arrivé ?" Lucinda avala. "L'armée de Tu- Sais-Qui a attaqué Azkaban dans la nuit. Beaucoup des gardes ont été tués et certaines des créatures aussi - même un dragon-"
Un couteau froid de crainte poignarda le cœur de Maud. "Mais le Ministère aurait su que cela venait - ils auraient dû être préparés."
"Ils l'étaient, ou pensaient l'être, mais quelque chose dans leurs plans a mal tourné. Les prisonniers ont tous été libérés et oh, Maud, tu sais ce que cela signifie-"
Elle savait, oui. Et l'ironie amère de cela, après la lettre de Rogue et ses pensées d'hier soir, était presque trop à porter. Maud ferma les yeux, souffla un nom comme une malédiction : "Muriel."
A suivre ...
Author: R. J. Anderson
Email: rebeccaj@pobox.com
Traduit de l'anglais par dark_rogue@caramail.com
Category: Drama/Angst/Romance
Mots-clefs: Rogue, George, après la coupe de feu, Voldemort, guerre
(Accord parental souhaitable)
Le ciel est complètement sombre maintenant, une étendue morne et sans lumière. Aucune lune, aucune étoile, seulement une masse oppressante épaisse de nuages de tempête se déplaçant lentement au-dessus d'elle, faisant sortir des éclairs de foudre de temps en temps et une pluie monotone et stable. Seule dans l'obscurité, balancée entre la terre et la mer, elle se rappelle avec une clarté soudaine la douleur de la solitude de dix-huit mois...
* * *
"Bien," dit Tony, "laissez tomber ce que vous faites et prêtez attention. Nous avons une urgence."
Maud leva les yeux de son chaudron. "Pas encore," dit-elle.
Pendant les quelques mois passés le laboratoire à St. Mangouste était devenu de plus en plus occupé, tandis que la guerre contre Voldemort et ses suivants s'était intensifiée. L'hôpital était plein de sorciers et de sorcières - beaucoup d'entre eux des Aurors, Langues-de-plomb, Sorciers de Choc, et ainsi de suite - souffrant des blessures magiques que seules les potions les plus sophistiquées pouvaient même commencer à soigner. Et c'était seulement la moitié de la charge de travail de l'équipe, à cause du nombre toujours croissant de commissions spéciales pour le Département du Mystère. Depuis des semaines maintenant les trois d'entre eux avaient travaillé tard chaque nuit et même quelques week-ends, essayant de se maintenir au niveau de la demande de leurs services. Comme l'humeur et l'énergie de Maud et de Sarah s'affaiblissaient, Tony les avait acclamées, encouragées et poussées, travaillant en même temps la plupart des heures supplémentaires et prenant les tâches les plus dangereuses pour lui-même. Maud ne pouvait pas se rappeler la dernière fois que Tony avait quitté le laboratoire avant elle et ses bras étaient tachetés de brûlures brillantes obtenues en fabriquant des potions volatiles. En effet, il se conduisait si impitoyablement envers lui-même qu'elle se demandait si la mort de son frère l'avait décidé à gagner cette guerre coûte que coûte...
"N'ai bien peur, chérie," dit Tony. "L'Espionnage a eu vent que Tu-Sais- Qui projette quelque chose de grand ce week-end. Nous ne sommes pas sûrs d'où, pour l'instant, mais les medicomages veulent une pleine réserve de potions guérisseuses le département de l'Application de la loi Magique demande un tas des belles choses qui font boom. Alors, nous y allons. Vous deux-" il indiqua Maud et Sarah - "Faites le bon. Je ferai le méchant."
La tête de Sarah se leva. "Pourquoi ?" Elle demanda catégoriquement. "Pourquoi toujours toi?"
Tony ne fit pas même de pause pour demander ce qu'elle voulait dire. "Parce que je suis l'expert, chérie. Je sais que tu as l'intelligence, mais tu n'as pas les nerfs. Et dans une situation comme celle-là, nous ne pouvons pas nous permettre d' erreurs."
C'était un vieux désaccord. Depuis presque par an maintenant Sarah avait poussé, d'abord timidement et ensuite avec une persistance croissante, pour avoir une chance de se prouver de nouveau. Et chaque fois que Tony refusait, elle devenait plus ouvertement contrariée; en fait, tout de suite, elle semblait presque fâchée.
"Je sais ce que je fais," dit-elle, sa voix tremblotant un peu. "Je sais plus que tu ne crois. Beaucoup plus."
"Nous n'avons pas le temps, chérie," dit Tony doucement. "Nous nous disputerons à propos de ça plus tard."
Un instant Sarah se mordit la lèvre et Maud pensa qu'elle admettrait sa défaite; mais alors son menton se releva et elle dit avec une détermination renouvelée, "Non. Nous en parlerons maintenant."
Tony la regarda obliquement un moment; puis il souffla dans un soupir et dit, "Bon, d'accord. Mais n'en faisons pas une grande scène, n'est-ce pas ? Et cela n'a aucun sens de distraire les trois d'entre nous." Il tira brusquement sa tête vers Maud. "Continue, alors. Nous serons de retour en un rien de temps."
Il courba un doigt vers Sarah, lui faisant signe de le suivre et marcha à grands pas à travers la porte dans la cour, sans regarder derrière lui. Sarah hésita, lécha ses lèvres nerveusement, puis glissa de derrière son établi et le suivit. La porte se referma derrière eux et Maud resta seule. Elle avait mis en marche trois chaudrons et ajoutait les ingrédients de base pour un Mélange Coagulant au premier quand la porte s'ouvrit de nouveau et Sarah revint à l'intérieur. Son visage était cendreux, ses yeux rouges et gonflés. Elle ne dit rien, elle ne regarda pas non plus Maud; elle garda la tête baissée et marcha en automate vers son bureau, où elle se pencha pour récupérer quelque chose d'un tiroir.
Maud était sur le point de demander si elle allait bien, mais alors Tony entra dans la pièce, son visage inhabituellement sérieux. Il regarda Sarah, fouillant dans son établi avec des épaules voûtées et la tête penchée et ses yeux se ramollirent; il fit quelques pas en avant et dit d'une voix basse, "Ne le prends pas si durement, chérie-"
Sarah se redressa. "Je te tuerai," dit-elle, d'une voix qui était d'autant plus terrifiante par son impassibilité complète. Alors elle plongea en avant, quelque chose scintillant dans sa main et Maud comprit avec un choc arrêtant son cœur qu'elle tenait un couteau.
Maud tira sa baguette, mais pas tout à fait assez vite. Le couteau de Sarah descendit avec un éclair pendant que Tony se tordait pour s'éloigner et il poussa un cri de douleur. Il plaqua une main sur son épaule; et la retira sombre de sang.
"Expelliarmus!" cria Maud, mais il n'y en avait plus aucun besoin. Sarah avait déjà laissé tomber le couteau et avait porté ses mains à sa bouche.
"Je-" balbutia-t-elle. "Je n'ai pas fait-" Tony la regarda, ses yeux frappés. "J'ai pensé que nous étions amis," dit-il doucement.
Sarah prit une respiration avec un son comme un sanglot. "Amis", haleta-t- elle. "Comment - comment peux-tu-" et ensuite elle tourbillonna, saisit son manteau et transplana sans autre mot, laissant Tony et Maud regarder fixement la place où elle avait été.
Un instant il y eut le silence dans le laboratoire et Maud pouvait entendre le sang cogner à ses oreilles; alors Tony grimaça et dit, "Et bien. Cela aurait pu mieux finir."
"Tu es blessé," dit Maud un peu brutalement, remettant sa baguette dans sa manche et se dirigeant rapidement vers lui. "Est-ce que c'est profond ?"
Il lui fit un sourire courageux, tordu. "Pas si mal. Juste une éraflure - pique comme une furie, mais ça ira bien dans un moment." Il fit une pause, ajouta en haletant, "Elle ... ce n'est pas ce qu'elle voulait, tu sais. C'est juste qu'elle ne pensait pas ."
Maud secoua la tête. "Tu sais que ce n'est pas vrai, Tony."
La graine de doute avait été plantée dans l'esprit de Maud il y a plus d'un an, quand l'Extrait Éclatant qu'elle avait emprunté au laboratoire avait échoué à marcher correctement. Depuis lors, plusieurs incidents soupçonneux étaient arrivés. Jusqu'à présent il n'y avait eu aucune façon de confirmer les craintes de Maud que leur groupe contenait non simplement un membre maladroit ou négligent, mais une dangereuse taupe Mangemort; mais tout ce temps elle avait observé la tension croissante entre Tony et Sarah de près, et avait fait aussi quelques enquêtes par elle-même. Quelques enquêtes discrètes et un coup d'œil dans les fichiers de Glossop, avaient fait beaucoup pour confirmer que ses soucis n'étaient pas sans fondement; maintenant, avec l'acte de violence soudain et peu habituel de Sarah, le soupçon était devenu une certitude sinistre.
"Aucune idée de ce que tu veux dire," dit Tony, mais ses yeux ne la regardèrent pas quand il parla. "Tu savais depuis longtemps," dit Maud tranquillement. "Trop de personnes du Ministère sont mortes ou ont été blessées à cause de potions défectueuses de ce laboratoire - même si personne d'autre ne l'a encore remarqué. Pensais-tu vraiment que tu pourrais contrôler Sarah, l'empêcher d'être un danger, juste parce qu'elle t'aimait ?"
Les épaules de Tony s'effondrèrent. "Tu ne sais pas ... ce qu'elle a subi..."
Oh, que si, Maud pensa d'un air sinistre. À haute voix elle dit, "Je sais. Tu la plaignais. Et moi aussi. Mais c'est fini maintenant. Tu sais qu'elle ne peut pas revenir au laboratoire après cela. Tu ne portes pas plainte contre elle ?"
"Non," dit-il brusquement. "Cela reste entre nous. Elle ne peut plus faire de mal maintenant; elle n'a jamais été bonne à autre chose qu'aux potions. Laisse-la aller."
Maud le regarda fixement. "Tony, comprends-tu ce que tu dis ?"
Il grimaça. "Je sais que cela à l'air fou. C'est juste - je ne pense pas qu'elle ait jamais voulu que cela tourne comme ça. Elle a commencé juste sur un coup de tête et ne pouvait pas voir d'issue." "Le crois-tu vraiment ?"
"Bien sûr . Si je ne le faisais pas, je l'aurais dénoncée il y a longtemps. Promets-moi, chérie-" Ses yeux était soudainement sérieux, la suppliant - "ne dit cela à personne. Gardons cela entre nous."
Une partie d'elle voulait lui crier dessus, le saisir par les épaules et le secouer, tout pour essayer de le sortir de cette folie; mais elle savait déjà que c'était inutile. Une fois que Tony avait composé son avis, il n'y avait aucune discussion possible avec lui. Elle regarda le plancher et soupira, mais ne fit aucune nouvelle protestation.
"Bonne fille." Tony posa sa main sur la blessure de son épaule, grimaça un peu. "Je ferais mieux d'aller m'occuper de cela. Juste tu continues à travailler, pendant que je suis parti - nous ne pouvons pas nous permettre de perdre plus de temps maintenant." Il se tourna pour partir. "Il y a juste une chose que je veux savoir," dit Maud tranquillement.
Il regarda vers elle se retournant et maintenant elle pouvait voir les lignes de tension dans son visage. "Quoi donc ?"
"Si tu aimais Sarah, pourquoi ne le lui as tu pas dit ?" Son regard se détendit un peu, comme s'il était soulagé qu'elle ait deviné sans qu'il doive lui dire. "C'est entre Sarah et moi, maintenant, n'est-ce pas ? Mais crois moi, chérie, j'avais mes raisons. Certaines choses ... juste ne sont pas sensées être."
Maud ne répondit pas . Tranquillement elle retourna au chaudron de Mélange Coagulant à demi terminé et commença à ajouter les ingrédients restants au liquide bouillant . Elle pouvait sentir Tony l'observer, mais elle ne lui rendit pas son regard fixe et un instant plus tard le son de pas reculant et un clic final lui dirent qu'il avait quitté la pièce et avait fermé la porte derrière lui. Ce fut alors et seulement alors, qu'elle libéra le souffle qu'elle avait tenu et le martèlement de son cœur commença à ralentir. Sarah, pensa-t-elle, dégoûtée par la mémoire du visage blanc et barbouillé de larmes de l'autre femme, le regard creux, mort dans ses yeux quand elle avait levé le couteau. Ils avaient travaillé ensemble pendant deux ans et maintenant elle était partie. Oh, Sarah, où es-tu maintenant ?
* * *
Deux jours plus tard, dans une brume d'épuisement après une longue semaine à casser les nerfs au laboratoire, Maud s'arrêta au bureau d'Euphemia Glossop sur son chemin pour rentrer. Il était huit heures passées , donc elle ne s'attendait pas trouver quelqu'un là; ce fut une surprise, alors, quand elle transplana dans un bureau éclairé et vit Glossop encore assise à son bureau.
"Bonsoir, Mlle Maugrey," dit-elle, la regardant avec des sourcils arqués.
Maud cligna des yeux et essaya sans beaucoup de succès d'étouffer un bâillement. "Je suis désolée, je suis juste venue vérifier mon fichier ... est-ce que je vous dérange?"
"Pas du tout." L'aînée se leva de son bureau et marcha vers elle, la regardant attentivement le avec un froncement de sourcils léger. "Vous n'avez pas bonne mine," dit-elle. "Est-ce que quelque chose ne va pas ?"
Maud fit une tentative blême pour sourire. "Rien que vous ne sachiez pas," dit-elle. "Cela a été ... une semaine difficile au laboratoire. Tony étant charmant comme d'habitude, mais..."
"Je comprends tout à fait," dit Glossop. "Je fais des excuses pour vous laisser dans une position si difficile - mais je dois être franche avec vous et vous avertir que vous devrez vous débrouiller seule un petit moment encore. Le Département n'a personne avec l'expertise nécessaire pour remplir le poste vacant dans votre groupe et la montée la plus récente de l'activité de l'Ennemi rend difficile de trouver le temps d'examiner de nouvelles recrues potentielles. Mais ce criblage doit être fait - nous ne pouvons pas nous permettre de mettre un autre Mangemort dans votre équipe."
Vraie à sa parole donnée implicite, Maud n'avait pas dit à Glossop ce qui était arrivé le jour où Sarah avait quitté le laboratoire. Ce que Tony n'avait pas compris, cependant, était qu'elle n'en avait pas eu besoin . Glossop avait été consciente des soupçons de Maud et de ses raisons, depuis plusieurs semaines maintenant; depuis lors, le laboratoire et ses membres avaient été sous surveillance magique presque constante.
"Mais si," dit Maud lentement, "vous recrutiez quelqu'un qui a déjà été examiné, ou pour lequel on pourrait au moins se porter garant ? Parce que j'ai pensé à quelqu'un, ou plutôt deux personnes, qui pourraient être presque idéales..."
"George Weasley et son jumeau, je présume ?" Maud fut surprise. "Comment avez-vous su?" "Imogen m'a fait la même suggestion presque aussitôt après que nous ayons appris le départ de Sarah. J'admettrai que je l'avais considéré, mais ne voulais pas le mentionner prématurément."
Vous vouliez que ce soit une surprise, vous voulez dire, pensa Maud, avec un éclair de soulagement. Ce ne fut qu'alors qu'elle comprit combien les dernières quelques semaines avaient été éprouvantes pour elle; la pensée de travailler dans un laboratoire entièrement pourvu en personnel, avec des gens en qui elle pourrait avoir confiance, était si primordialement bienvenu qu'elle en pleura presque . "Et pensez vous - projetez-vous d'entrer en contact avec eux, alors ?" S'il vous plaît, ajouta-t-elle silencieusement. S'il vous plaît, s'il vous plaît, dites oui...
"Non," dit Glossop et ensuite, comme le visage de Maud était retombé, "Nous l'avons déjà fait. Je comprends qu'ils ont une entreprise qu'ils sont peu disposés à laisser sans surveillance, mais la suggestion a été faite qu'ils pourraient aider sur une base provisoire et ils semblent le considérer."
"Leur avez-vous dit," dit Maud, qui se sentait un peu irréfléchie, "qu'ils seraient capables de faire un tas de belles choses qui font boom ?"
Glossop lui donna un regard pénétrant par dessus son pince-nez. "Pas précisément, non. Mlle Maugrey, puis-je suggérer que vous preniez votre lettre et alliez à la maison avant que vous ne vous effondriez ?"
"Y a-t-il une lettre ?" Son cœur sauta d'une manière extravagante. Elle avait été presque convaincue que le dossier serait vide; après une semaine malheureuse comme cela, une lettre de Rogue semblait presque trop à espérer . Elle se dépêcha vers le placard familier et ouvrit le tiroir supérieur, ses doigts trouvant instinctivement le fichier et retirant la feuille simple qu'il contenait. En réponse à votre demande du 25, nous sommes au regret de dire que nous devons encore recevoir paiement…, cela commençait. Maud la serra contre sa poitrine et ferma les yeux dans une prière silencieuse de gratitude. Pendant les quelques mois passés, comme la charge de travail de Rogue et ses responsabilités augmentaient, ses lettres étaient devenues de plus en plus espacées . Pendant l'année précédente ils s'étaient en réalité vus quelques fois, bien que dans des occasions publiques qui rendaient impossible de converser sur autre chose que le niveau le plus superficiel. Mais depuis que le Professeur McGonagall avait été blessée il y a plusieurs mois quand Voldemort avait fait sa dernière tentative à peine contrecarrée pour attenter à la vie de Harry Potter, Rogue avait repris le poste de Directeur et maintenant il quittait rarement Poudlard pour quelque raison que ce soit.
"Merci," dit Maud, pliant la lettre soigneusement dans la poche de ses robes et se tournant vers Glossop. "Si nous n'avions pas cela..."
"Je considère l'utilisation de mon meuble d'archivage un petit prix à payer," dit Glossop, "pour la santé et le bien-être de deux agents secrets fortement estimés. Severus et moi avons été des amis en quelque sorte pendant quelques années, mais je ne me flatte pas d'être capable de l'inspirer et de le motiver comme Dumbledore le faisait autrefois et que vous continuez à faire à votre propre façon. Et je suis aussi consciente que vous avez fait des sacrifices considérables pour le Département vous- même, que seulement Severus peut espérer récompenser. Non, c'est moi, Maud, qui doit vous être reconnaissante."
Si Maud avait été Imogen, elle aurait jeté ses bras autour du cou de Glossop et gazouillé, Oh, Phemie, je ne savais pas que tu te souciais de nous. Cependant, bien que ce soit une scène que Maud aurait donné plusieurs Galions pour voir, elle ne rêverait jamais de la jouer elle-même. Elle inclina légèrement la tête , dans une reconnaissance à demi embarrassée; puis elle fit un sourire hésitant mais cordial à Glossop et transplana.
* * *
Quand elle se matérialisa dans son appartement, la pièce principale était complètement sombre, de manière déconcertante; seule la luminescence faible, argentée du pot de lis de nuit, sur leur étagère habituelle près de la fenêtre aux rideaux fermés, confirmait qu'elle était bien arrivée au bon endroit. Un instant elle regarda autour d'elle, confuse; alors plusieurs voix crièrent en même temps "Lumos!" Et la pièce s'éclaira soudainement .
Elle eut à peine le temps de reconnaître les visages souriants autour d'elle avant qu'un énorme chapeau aux couleurs criardes brillantes se déploie du bout de la baguette d'Imogen et ne se pose de lui-même sur sa tête. Une pile de cadeaux enveloppés se matérialisa sur la table à thé. Les coussins de sofa volèrent de côté ("Tiens, ma brosse à cheveux," dit Lucinda surprise) et un tableau éblouissant d'oiseaux tropicaux éclata d'au-dessous d'eux, trillant dans l'harmonie de trois parties une chanson qui sonnait remarquablement comme "Joyeux Anniversaire". C'est alors que Maud dit, "Oh non," d'une voix faible et George Weasley dut l'attraper lorsque ses genoux vacillèrent.
"Rien de tout cela," dit-il, la dirigeant fermement au fauteuil, "nous sommes restés assis pendant des heures à attendre que tu rentres et nous n'allons pas finir la fête maintenant. Lucinda a cuit assez de hors d'œuvres pour nourrir trois trolls mourant de faim et le gâteau de Jennet est superbe, laisse moi te dire. En plus, tu n'as vingt ans qu'une fois dans ta vie."
Après la tension de la semaine passée, célébrer son anniversaire - ou se le rappeler même - avait été la dernière chose même à l'esprit de Maud. Et puisque son dix-neuvième anniversaire était venu et passé relativement calmement, elle n'avait jamais imaginé que ses amis conspireraient ensemble avoir une fête pour elle maintenant.
"Je ... ne sais pas que dire," murmura-t-elle, ce qui était vrai jusque là. Que pourrait-elle dire, après tout ? Ils étaient censés être aimables et ils avaient fait un effort considérable pour arranger cette célébration. Il n'y avait rien à gagner à leur dire que tout qu'elle voulait vraiment était de se pelotonner dans le lit avec la lettre de Rogue et aller dormir aussitôt que ses pensées dérangées pourraient le permettre.
"Ne dis rien alors," dit Imogen promptement. "Aucun discours exigé. En fait, si tu avais essayé d'en faire un nous t'aurions bourrée dans un sac et nous serions assis sur toi. Lucinda, donne ces canapés, veux-tu ? J'ai les yeux fixés sur ceux au saumon fumé à l'aneth depuis deux heures maintenant et je jure que si je n'en ai pas un à la minute, je deviendrai folle."
"Deviendrai ?" dit George, qui s'était perché sur le bras du sofa, avec un perroquet sur chaque épaule et un pinson exotique sur le sommet de sa tête. "Tu veux dire que nous remarquerions une différence ?" Jennet émit un tsk et poussa George dans les côtes. "Grossière chose. Je ne peux pas te sortir"
Il agita ses sourcils vers elle et se pencha pour l 'embrasser; elle leva son visage vers lui d'une manière attrayante, puis attrapa le perroquet le plus petit de son épaule et embrassa celui-ci à la place. A peine ses lèvres l'avaient-ils touché, cependant, qu'il éclata comme une bulle minuscule et elle sauta en arrière avec un "Oh!" choqué .
"Le Charme est rompu," dit George avec un haussement d'épaules d'insouciant. "Tu ne pensais pas que j'introduirais tant d'oiseaux réels ici, n'est-ce pas ? Ce tapis est assez sale comme il est."
"Ce n'est pas vrai!" dit Lucinda avec indignation, apparaissant de la cuisine avec un plateau chargé dans la main.
"J'y ai fait un Charme de Dépoussiérage hier."
Le tapis Persan fatigué et délavé avait été une source de tensions depuis le jour où Lucinda l'avait rapporté à la maison en triomphe d'un magasin d'occasion sur la Route de Kentish Town. Aucun doute il avait été magnifique autrefois, mais maintenant il était effacé, brûlé légèrement et avait des trous que même les meilleurs Charmes de Reprise ne pourraient cacher. Cependant, Lucinda l'aimait et Maud n'avaient jamais eu le cœur de lui dire combien il était horrible.
George, cependant, n'avait pas de tels scrupules. "Tu ne l'as pas fait," dit-il promptement. "Si tu l'avais, il ne resterait rien ."
Lucinda l'ignora héroïquement . "Là", dit-elle , offrant le plateau à Maud. "Sert toi, il y en a plein."
Se résignant à la sociabilité, Maud prit un hors d'œuvre de chaque sorte et s'installa pour les manger. Imogen passa devant elle et lui mit une boisson de quelque chose de rouge et d'effervescent dans la main; Maud le but à petits coups sans penser, puis fit un geste surpris en se sentant flotter de sa chaise.
"George!" Imogen dit exaspérée, tirant Maud vers le sol. "J'aurai dû savoir qu'il ne fallait pas te laisser faire le punch."
"Pas pu m'empêcher," dit George, souriant. "Le soda Ballon Rouge est notre dernière invention, il fallait que je l'essaye."
Heureusement, l'effet s'effaça après quelques secondes et Maud accrocha sa cheville autour du pied de la chaise avant de prendre une deuxième petite gorgée. Jennet, en attendant, semblait apprécier l'expérience de lévitation et était assise en tailleur dans des airs. Le diamant sur son doigt scintilla dans la lumière comme elle levait son verre pour se resservir; seulement alors Maud se réveilla assez pour demander, "Comment vont les plans de noces ?" "Sinistre," dit Jennet, avec un soupir. "Ma mère refuse simplement d'entendre raison. Je continue à lui dire, aucun charme, aucune potion, aucune magie de n'importe quelle sorte. Mais toutes les quelques minutes, c'est ' Oh, mais cherie, juste un peu de Charme Scintillant sur ton voile, ' et ' Mais le gâteau de noces doit chanter, c'est la tradition, ' et comme ça à l'infini. J'ai pensé qu'elle en avait fini avec tout cela quand Rob a épousé Laurel, mais apparemment c'est différent quand tu maries ta fille."
"Et bien," dit Imogen, "elle a déjà fait beaucoup de concessions. Je veux dire, ça a dû être un choc quand tu as insisté sur une cérémonie Moldue, dans une église Moldue, avec seulement cinquante invités et la moitié d'entre eux Moldus aussi."
"Elle aurait dû le voir venir, cependant" insista Jennet, qui avait terminé sa boisson et dérivait maintenant lentement vers le sofa. "Je veux dire, je suis pratiquement Moldue. Et si nous avions eu quoi que ce soit de ressemblant à la grande cérémonie de sorciers qu'elle voulait, avec beaucoup de parents éloignés et des connaissances sociales vagues et une annonce dans la Gazette des Sorciers, nous aurions pu aussi lever un signe avec des grandes lettres flashantes disant ATTAQUE DE MANGEMORTS ICI."
Elle grimaça. "Même maintenant je ne pense pas que je vais être capable de me détendre jusqu'à ce que ce soit fini." George s'étendit et laça ses doigts avec les siens, serrant sa main dans un geste de solidarité. "Tu penses être inquiète," dit-il. " Fred complote quelque blague pour le mariage et cette fois je n'ai absolument aucune idée de ce qu'il compte faire."
"Oh, eh bien, après cela, les plans les plus abominables de Tu-Sais-Qui pâlissent en comparaison," dit Imogen, roulant ses yeux.
"Je ne sais pas comment vous deux pouvez faire des plaisanteries sur un sujet comme ça," dit Lucinda. "C'est si terrible."
"Terrible mais nécessaire," dit Jennet philosophiquement. "Dès fois, si je n'avais pas George pour me faire rire, je deviendrais folle. Mais tu as raison pour une chose - ne parlons plus de Vous-Savez-Qui. C'est supposé être une fête."
"Une célébration double, en réalité," dit George, s'étendant pour autre canapé. "Hier Fred et moi avons reçu une offre à combiner avec notre affaire et aujourd'hui nous avons décidé qu'elle était trop bonne pour refuser. Alors, il semblerait que nous ayons beaucoup plus de travail à venir."
"George, c'est merveilleux!" dit Jennet, regardant étonné et heureuse. "Tu ne me l'avais pas dit-"
"Ouais, eh bien, j'ai pensé que tu avais assez de préoccupations ces jours- ci," dit-il avec un sourire tordu. "Et je ne voulais rien dire tout avant d'être sûr." Il tapota le genou de Jennet. "Je t'en dirai plus plus tard."
Une vague de soulagement passa sur Maud, balayant sa fatigue. Elle voulait jeter ses bras autour du cou de George et de l'étreindre jusqu'à ce qu'il ne puisse plus respirer, mais elle se résigna à lui envoyer un sourire radieux au lieu de cela.
Il lui rendit son sourire avec un peu avec hésitation, le regard faiblement perplexe et ce fut seulement alors qu'elle réalisa : George ne savait pas qu'ils travailleraient ensemble. Et à en juger par l'indifférence occasionnelle avec laquelle il regardait Imogen, il ne savait pas non plus qu'elle était avec le Département du Mystère. Ce qui voulait dire...
Maud jeta un coup d'oeil à Imogen pour confirmation, vit la courbe de bouche de son amie se tordre dans un petit, mauvais sourire. Évidemment, elle avait compris la mesure de l'ignorance de George aussi - et se préparait déjà à en faire une affaire. Oh, George, pensa Maud avec un plaisir à peine caché, tu vas avoir une grosse surprise lundi...
* * *
Il était presque onze heures lorsque la fête se finit. Entre temps Maud, ayant été forcée d'ouvrir ses cadeaux devant le groupe, se trouvait propriétaire d'un stylo antique (Lucinda), d'un chaudron auto chauffant portable (Jennet) avec un visage rayonnant, aux joues roses sur un côté qui tirait la langue et tirait la langue quand le chaudron était chaud (George) et une petite glace à l'ennemi joliment encadrée (apportée par Imogen de la part de l'Oncle Alastor, qui avait été appelé au loin ce soir).
Le cadeau final aurait presque été cruel si ce n'était pour la carte qui l'accompagnait, qui disait, Je ne renonce pas à l'espoir, alors tu ne devrais pas non plus - Imogen. La première couche de tissu révéla une camisole discrète à lacets blancs; le deuxième, un caleçon en soie noire avec des petits chaudrons dessus (qui, Maud remarqua, avec un teint coloré qui fit huer George et rendit Jennet et Lucinda perplexe, n'était pas sa taille).
Et maintenant, ayant dit bonsoir à tous de la porte et été chassée de force de la cuisine par Lucinda ("ne soit pas ridicule, Maud. C'est ton anniversaire"), elle était enfin où elle avait si longtemps espéré être, seule dans sa chambre à coucher avec la porte fermée et ses pieds en l'air, lisant la lettre de Rogue.
Mon amour (cela commençait),
En ce moment il n'y a rien que je désire plus qu'être avec toi, rejeter cette charade grotesque dans laquelle je me trouve vivre et embrasser l'honnêteté clairvoyante avec laquelle tu fais face au monde. L'infection crasseuse de connivence - cependant feinte de ma part - qui suinte dans les cachots de Poudlard me dégoûte de plus en plus chaque jour.
Draco Malfoy et un groupe d'élite de ses camarades Serpentards complotent ensemble en secret, préparant quelque preuve de leur fidélité à Voldemort; je détecte la main de Lucius Malfoy à cela, mais je dois encore déterminer ce que ce plan pourrait être, sans parler de quoi en faire. Quant à moi, mes responsabilités à Poudlard m'empêchent en grande partie de rencontrer mes collègues Mangemorts maintenant - ce que je compterais comme une bénédiction, s'il n'y avait pas la connaissance sinistre que le Seigneur des Ténèbres a un rôle spécial en vue pour moi et qu'il fera bientôt appel à moi pour l'accomplir.
Harry, aussi, sent que quelque conflit final et décisif est sur le point d'arriver; chaque jour je le vois reculant plus loin en lui, rassemblant ses pensées et sa force pour ce qui viendra. J'envie sa jeunesse et son élasticité, car bien qu'il ait été battu par la honte et l'échec et la perte d'amis, il se remet toujours et flambe d'une colère juste à la mention du nom de Voldemort. Moi, d'autre part, je suis simplement las de cela.
D'abord ma séparation de toi était intolérable; maintenant, après tant de mois séparés, cela semble une inévitabilité morne. J'appellerais cela désespoir, s'il n'y avait l'espoir vacillant de tes lettres et mes pensées de toi, brûlant toujours en moi. Tu connais peu ton pouvoir, mon amour. Même au loin, tu restes mon ancre, un point fixe dans des temps incertains. Cependant, tu n'as pas besoin de craindre le fardeau de mes espérances, maintenant ou jamais; je n'exige rien de toi sauf que tu restes toi-même.
Et maintenant tu as vingt ans, tu n'es plus une enfant d'après l'avis de tous et ils se demandent sans doute si ton prochain anniversaire sera aussi solitaire que celui-là. Je voudrais pouvoir dire que non; mais en vérité tout je peux dire est que notre monde, par bonheur ou par malheur est sur le point de changer. Quoi que cela puisse signifier, tu dois y être préparée; et si tu m'aimes, prépare toi. Mets de côté tous les doutes ou les entraves qui te gênent - même si je dois moi-même être l'un d'entre eux. Je ne te demanderai pas de tenir une promesse je ne t'ai jamais demandé de faire, ni te blâmerai pour renoncer à des vœux jamais prononcés. Et ne te retiens pas pour moi : qui sait, peut-être en te libérant toi-même pourras-tu me libérer aussi ?
Néanmoins, si vraiment tu veux rester mienne, je t'aime et serai toujours
A toi,
Severus Rogue
Pendant quelques minutes Maud resta assise regardant fixement la page; alors elle ferma sa main lentement autour de celle ci, chiffonnant le parchemin. . Je ne te demanderai pas de tenir une promesse je ne t'ai jamais demandé de faire... La ligne perçait sa conscience comme une épée à deux tranchants. Il était vrai qu'il ne lui avait pas vraiment demandé de l'épouser, au moins pas avec tant de mots. En anticipant sa proposition, elle avait seulement été censée le consoler, lui donner quelque assurance durable et définie de son amour qui soulagerait la douleur de la séparation. Maintenant, cependant, elle se demandait si elle avait été présomptueuse, de le lier à une obligation qu'il n'avait pas été entièrement préparé à prendre. De ses sentiments, alors et maintenant, elle n'avait aucun doute. Mais il avait toujours été plus prévoyant qu'elle et avait peut-être prévu quelles difficultés supplémentaires leur engagement pourrait créer… peut-être en te libérant toi-même pourras-tu me libérer aussi... Etait-ce ce dont il avait besoin d'elle ? Serait-ce la meilleure preuve de son amour que de couper les liens entre eux et le laisser aller ?
Et cependant ... le lien qu'ils partageaient ne pouvait pas être coupé, sauf par la mort elle-même; même si elle rompait l'engagement et cessait de lui écrire, il n'y aurait aucune liberté pour n'importe lequel d'entre eux tant que l'autre respirait encore. Si elle s'était trompée en déclarant être prête à devenir sa femme, cela était bien trop tard pour corriger cette erreur maintenant.
De nobles idiots , vous deux, gronda la voix de son oncle dans son esprit. C'était ce qu'il lui avait dit après une de ses rencontres publiques douloureuses avec Rogue, une réunion inattendue dans le Chemin de Traverse qui avait du être conduite fraîchement et avec une brièveté extrême et l'avait laissé secouée pendant plusieurs jours . Si vous êtes aussi paranoïaques et malheureux chaque fois vous vous voyez de toute façon, pourquoi n'organisez vous pas juste une fugue amoureuse secrète et finissez en ? Cela ne pourrait guère rendre la situation pire.
Une partie d'elle avait eu très envie de suivre son conseil, mais le reste n'était pas dupe : si elle et Rogue commençaient à se voir de nouveau, en particulier en tant que mari et femme, ce serait difficile ou impossible pour eux de s'arrêter. Les moments volés mèneraient aux heures volées et le danger d'être attrapés ensemble serait énormément augmenté. Même s'ils se rencontraient à quelque emplacement sûr comme le bureau de Glossop (une utilisation de ses équipements que Maud était tout à fait sûre que le Directeur n'approuverait pas), leurs absences mutuelles répétées de là où ils étaient supposés être pendant ce temps pourraient bien être notées - et, prises en tandem avec les rumeurs qui avaient circulé pendant l'année de Maud à Poudlard, pourraient fournir des preuves tout à fait convaincantes contre eux.
Pas qu'un nombre croissant de gens n'ait le pouvoir de les trahir de toute façon... De temps en temps Maud avait attrapé Lucinda à regarder le pot de lis de nuit pensivement et s'était demandée si même elle savait la vérité. La charade entière semblait plus ridicule et même désespérée à ce jour, mais cependant, il y avait seulement une issue maintenant.
Maud ouvrit sa main de nouveau, aplanit la lettre chiffonnée sur son genou (Si mardi prochain nous n'avons toujours pas reçu vos fonds, affichait- elle maintenant) et la plia soigneusement. D'un geste rapide de sa baguette elle la fit rejoindre les autres dans la vieille boîte d'expédition en étain au-dessous de son lit; alors elle se retourna, se glissa entre les draps frais et coula enfin dans l'oubli charitable du sommeil.
* * *
"Maud. Maud!"
La voix et la main sur son épaule, étaient celles de Lucinda, la secouant pour l'éveiller. Maud cligna des yeux à la lumière du soleil coulant par les rideaux ouverts, et dit vaguement, "Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?"
"La radio," dit à brûle-pourpoint Lucinda. "J'ai juste entendu les nouvelles-" Elle posa ses mains sur sa bouche, ses yeux énormes et hantés. "Oh, Maud, c'est mauvais."
Maud dut résister à la forte envie de la saisir par les épaules et de la secouer. Elle s'assit tout droit, dit avec un accent lent, délibéré, "Calme- toi. Dis-moi. Qu'est-ce qui est arrivé ?" Lucinda avala. "L'armée de Tu- Sais-Qui a attaqué Azkaban dans la nuit. Beaucoup des gardes ont été tués et certaines des créatures aussi - même un dragon-"
Un couteau froid de crainte poignarda le cœur de Maud. "Mais le Ministère aurait su que cela venait - ils auraient dû être préparés."
"Ils l'étaient, ou pensaient l'être, mais quelque chose dans leurs plans a mal tourné. Les prisonniers ont tous été libérés et oh, Maud, tu sais ce que cela signifie-"
Elle savait, oui. Et l'ironie amère de cela, après la lettre de Rogue et ses pensées d'hier soir, était presque trop à porter. Maud ferma les yeux, souffla un nom comme une malédiction : "Muriel."
A suivre ...
