Et si Richard Payne revient de son voyage ? Quelle serait sa réaction face aux événements qui sont survenus entre-temps ? Il revient de son voyage après cinq ans d'enseignement en Orient. Non seulement il enseigna ce qu'il sait, mais il acquit de nouvelles connaissances.

10 Août 2013. Aiden Clancy aura bientôt 4 ans, Marie-Anne Clancy a 3 ans.

Le professeur Richard (Rick) Payne revient de son voyage après cinq ans d'enseignement en Orient. Non seulement il enseigna ce qu'il sait, mais il acquit de nouvelles connaissances sur les croyances orientales. Revenir après autant d'années dans sa ville où il enseigne les sciences occultes (ou comme il le disait à Mélinda « comment croire au paranormal ») depuis des années à l'Université Rockland.

Le professeur Payne débarque de l'avion à l'aéroport près de Grandview à 13h30. Il pense : « Je reviens enfin chez moi ! » Il dit à ses deux assistants qui le suivent : « Après autant d'années passées loin de nos maisons et de notre endroit familier, quel bonheur de retrouver ses proches ! »

L'un répondit affirmativement, l'autre hocha de la tête.

Chacun revient chez soi en taxi, avec leurs bagages respectifs. Le professeur des sciences occultes, une fois ses bagages vidés et rangés, compose le numéro de Mélinda Gordon. Cette dernière est dans sa maison et regarde ses enfants jouer dans leur chambre. Surprise par le son du cellulaire, elle jette un coup d'œil rapide et voit que son ami le professeur des sciences occultes l'appelle. Elle sourit et lui répond : – Bonjour, Monsieur le Professeur Payne. J'espère que vous revenez sain et sauf ?

– Oui. Mélinda Gordon, ne vous inquiétez pas pour moi. Je suis revenu maintenant (il y a quelques heures). J'espère que de votre côté, tout va bien ? Comment va votre mari ?

– Tout va très bien. Mon mari aussi. Entre-temps, il a eu une expérience de mort imminente et il peut voir et parler avec les esprits, comme moi, mais il est encore plus sensible que moi.

– Quelle bonne nouvelle ! Comme ça, il ne vous comprendra que mieux !

– Effectivement. Même avant, il me comprenait bien. Maintenant, c'est vraiment mieux.

– Est-ce que ses collègues sont au courant de ce nouveau don ?

– Je ne le sais pas. Merci d'avoir appelé, Monsieur le professeur, mais je suis occupée, car mon mari et moi nous sommes parents de deux adorables enfants. Des vrais anges ! Sachez que Délia s'occupe de ma boutique d'antiquités.

– Merci, Madame Gordon !

Chacun éteint leur cellulaire respectif. Mélinda regarde ses enfants qui jouent avec des peluches.

Le professeur Payne se rend à la boutique d'antiquité. Il salue Délia, qui le salue en retour. Il remarque qu'elle porte une alliance sur l'annulaire gauche. Elle lui dit qu'elle s'est mariée l'année passée avec Tim Flaherty. Le professeur la félicite puis lui demande des nouvelles concernant Jim Clancy.

Délia répond : – Jim et Mélinda ont été invités au second mariage d'une amie d'enfance de Jim, mais le mariage a été annulé au dernier moment, car grâce aux indices d'un esprit, ils ont compris que le fiancé est un escroc. Comme Jim était revenu pour ramasser les chaises, il entre dans la cabine annexée à la propriété, dans laquelle se trouvait le fiancé déçu, ivre et armé d'un fusil de chasse. Mélinda avertit par l'esprit, fait dépêcher sur les lieux l'ami policier de Jim. Il arrive un peu tard, car Jim est atteint par une balle à l'épaule gauche. Mais il arrêta le fiancé tandis que le blessé est conduit à l'hôpital, où il fut opéré. Lors de la période de rétablissement, Jim eut une expérience de mort imminente et plusieurs sorties hors de son corps. Et, selon les propos de Mélinda, depuis cet événement, il voit les esprits errants. De plus, Jim sait qui il était dans sa vie passée, car il a été en course contre la montre il y a un peu plus de quatre ans. Depuis, il a appris à vivre avec ses capacités paranormales.

Le professeur des sciences occultes demande à Délia les nouvelles de son collègue Éli James. Elle lui dit qu'il s'est marié à l'une de ses collègues, la professeur Sophia Renard de son nom de jeune fille, et qu'ils sont devenus parents d'un garçon prénommé Daniel, qui aura demain un an. Le professeur Payne commente : « Que de bonnes nouvelles ! Merci beaucoup ! »

Ils se serrent la main droite et il sort de la boutique d'antiquités pour revenir dans sa maison.

De retour chez lui, le professeur des sciences occultes écrit un message à l'intention de son supérieur hiérarchique, le directeur des Études de l'Université Rockland pour l'informer de son retour. Il reçoit sa réponse après une semaine. Le directeur manifeste une joie formelle de son retour et donc de la reprise de son cours, entre-temps confié à un chargé de cours. Le professeur Payne répond à son message en le remerciant de tout le bon fonctionnement durant son absence. Ensuite, il contacte le chargé de cours en question pour le remercier du sérieux avec lequel il le remplaça.

Lorsque Jim revient le soir chez lui, Mélinda l'informe du retour du professeur des sciences occultes. Aiden et Marie-Anne dorment depuis un certain temps. À entendre la nouvelle, il sourit et embrasse sa femme. Il lui demande : – Est-ce que les enfants vont bien ?

– Oui ! Ils sont vraiment adorables. Entre leurs jeux avec les peluches et leurs amis esprits (que je ne vois pas).

Après une courte pause elle dit : – Devrais-je m'inquiéter du fait que nos enfants voient des esprits que je ne vois pas ? Comment leur dire ? Mais, pour me rassurer, pourrais-tu une fois regarder nos enfants jouer, afin de savoir si tu ne pourrais pas peut-être voir les mêmes esprits qu'eux ?

– Bien sûr, ma chérie.

Puis Jim embrasse Mélinda sur les lèvres. Elle l'embrasse en retour et ils dorment dans leur lit, Mélinda dans les bras de son mari. Les deux font de beaux rêves dans lesquels Aiden et Marie-Anne leur expliquent certaines choses du monde des esprits.

Le lendemain matin, Jim et Mélinda se racontent leur rêves respectifs. Mélinda, en regardant l'heure sur son réveil, se lève du lit et embrasse son mari. Ce dernier se lève à son tour; ils s'habillent en vitesse puis filent dans la chambre des enfants pour les réveiller, afin qu'ils brossent leurs dents, que Mélinda coiffe Marie-Anne puis se coiffe elle-même et qu'ils prennent leur petit-déjeuner ensemble. Évidemment, seuls les parents boivent leur tasse de café matinale. Après le petit-déjeuner, les enfants jouent dans le salon avec des peluches. Mélinda demande à Jim : – Travailles-tu aujourd'hui ?

– Oui, en après-midi.

Ils regardent leurs enfants s'amuser. Outre les peluches, des esprits lumineux jouent avec eux. Ils sont conversations avec deux esprits. Mélinda et Jim regardent la scène, perplexes; elle ne voit point les esprits avec lesquels ils conversent; il les voit comme une pure lumière diaphane, mais ne peut pas distinguer les traits. L'un dit : « Soyez prudent ! Vous comprendrez aujourd'hui qui sont vos amis et vos ennemis ! » Puis, les esprits lumineux disparaissent. Jim comprend que ce message s'adresse à lui. Il pense : « J'espère que je saurais les différencier. » Un esprit apparaît devant lui ; Samuel Douglas. Jim tressaille. Aiden dit : « Papa, fais-toi confiance, comme tu l'as jusqu'à maintenant ! » L'esprit vient face à l'ambulancier, qui ne sourcille pas. Samuel Douglas lui dit : « Bien que tu nous a vaincu, saches que nous avons toute une équipe parmi les esprits et les vivants. Ne penses pas trouver sitôt la paix après une découverte aussi importante ! » L'esprit disparaît de sa vue. Jim demeure perplexe, son regard se promène de Mélinda à Aiden puis à Marie-Anne, pour se fixer dans le vide. Sa femme et ses enfants le regardent. Pour changer de sujet, il dit : – Aiden et Marie-Anne, pouvez-vous me dire qui sont vos amis les esprits lumineux avec lesquels vous étiez en conversation ? Je ne les vois que comme lumière diaphane, ce qui me fait penser qu'ils sont vos anges gardiens, car c'est ainsi que je vois le mien.

Marie-Anne : – Oui. Sauf qu'ils ne sont pas seulement les nôtres, Ils protègent aussi d'autres gens.

Jim : – Quels sont les sujets de conversation ?

Aiden : – De tout et de rien.

Jim : – Plus précisément ?

Aiden : – Les bons et les méchants esprits, leur influence dans notre monde et dans l'autre monde.

Jim : – Cet autre monde, il est comme le nôtre, sauf qu'il est invisible. Et il est possible à notre âme de voyager dans ce monde, bien qu'elle soit rattachée à un corps ?

Aiden : – Oui.

Jim embrasse ses enfants sur le front puis sa femme sur les lèvres. Il lui serre tendrement la main droite.

Les parents s'occupent du repas du midi. Après le repas, Jim se prépare pour le travail. Il embrasse sa femme et ses enfants puis va à l'hôpital Mercy.

Une fois rendu dans son lieu de travail, Jim Clancy salue ses collègues dans la salle d'attente du personnel. En une fraction de seconde, il a l'impression que ses collègues ont changé. Il les voit tels qu'ils sont dans la dimension spirituelle. Ils sont comme des serpents, sauf Tim Flaherty, qui est comme une grosse mangouste. Il voit aussi Romano et Samuel Douglas devant le groupe de serpents. Jim s'efforce de ne rien laisser paraître de ce qu'il a vu et salue d'un ton neutre ses collègues et s'assied à la gauche de Tim. Samuel Douglas arrive en face de lui et lui dit : – Et bien, si tu es courageux, viens nous affronter ! Mais saches que la victoire est entre nos mains !

Jim lui répond mentalement : – Je n'en suis pas si sûr !

– Vous êtes vraiment téméraire !

Jim, ignorant l'esprit, s'adresse à Tim : – Veux-tu venir avec moi pour la prochaine intervention ?

– Oui, bien sûr !

– Et je conduis le véhicule ?

– D'accord, puisque tu le veux.

Jim regarde à nouveau ses collègues. Il les voit comme ils sont dans leur forme humaine. Il feint de n'avoir rien vu. Bobby vient au-devant lui et lui demande s'il pourrait aussi venir avec eux en cas d'intervention majeure. Jim et Tim le remercient poliment, disant qu'ils sauront s'organiser et, du reste, il serait bien de ne pas surcharger le véhicule.

La voix de l'interphone résonne dans la salle d'attente : « Une équipe d'ambulanciers est demandée à l'adresse suivante : 1000, rue Heizel. Dépêchez-vous ! » Jim Clancy et Tim Flaherty, d'un bond, filent vers un véhicule, que Jim conduit. En écoutant en chemin le rapport du policier transmis par l'émetteur-récepteur portatif. Simplement, il y a collision de deux véhicules. Jim remarque que Romano est entre lui et Tim. L'esprit malveillant use son énergie pour prendre le contrôle du véhicule, mais l'ambulancier se concentre mentalement pour lui envoyer des ondes positives, le faisant déguerpir. Il se place devant le véhicule, dérangeant la conduite, mais il disparaît rapidement de sa vue, dérangé par les esprits lumineux qui accourent autour du véhicule. Accompagnés de ces bons esprits, les deux ambulanciers se rendent à l'endroit où ils doivent intervenir. Jim remercie par la pensée les esprits, qui disparaissent de sa vue. Les policiers remercient les ambulanciers d'être venus rapidement. Ils dégagent en vitesse les débris des véhicules et font attention pour ne pas blesser d'avantage les conducteurs. Jim voit l'esprit de l'un des conducteurs à côté de son corps. L'ambulancier se dépêche de la réanimer, forçant l'âme à revenir dans le corps. Son collègue dépose l'autre conducteur sur une civière jusqu'à l'ambulance. Puis les deux hommes placent tour à tour les deux blessés dans le véhicule. Jim conduit jusqu'à l'hôpital Mercy, tandis que Tim l'informe de l'état des blessures au moyen de l'émetteur-récepteur portatif. Ils arrivent sans encombre, à l'hôpital, où les blessés sont pris en charge par une équipe de docteurs. Les deux ambulanciers se reposent dans la salle du personnel. Jim voit à nouveau toutes les personnes présentes dans cette salle dans leur apparence dans la dimension spirituelle, ce qui l'embarrasse un peu, car il a l'impression de se trouver dans un nid de serpents. Seul Tim est une grosse mangouste bienveillante qui montre les dents et jette des regards furieux aux serpents. Jim se demande ce qu'il doit faire. Samuel Douglas, comme s'il a lu ses pensées, lui dit : – Tu dois nous affronter ou déguerpir et perdre la raison. Tu a le choix !

Jim lui demande mentalement : – Si je vous affronte, quelle en est la conséquence ?

– Tu le sais très bien.

– Ma fin, ce qui revient à la même chose. Puis-je simplement ne pas combattre ces serpents et pouvez-vous enfin me laisser en paix ?

Tout à coup, son ange gardien arrive devant Jim, l'aveuglant : il ne voit que lumière blanche. Le mauvais esprit déguerpit à son approche, effrayé par la lumière. Jim remarque que les serpents le fixent, mais aucun n'ose agir. La mangouste aussi le regarde, étonnée de son comportement, tout en ayant à l'œil les serpents. L'ange gardien dit : « Ne te mêles pas à cette histoire, laisses les vipères enterrer les vipères, comme il faut laisser les morts enterrer leurs morts. » Puis il disparaît et la salle est redevenue telle qu'elle est dans le monde matériel.

À la fin de sa journée de travail, Jim Clancy revient chez lui. Les enfants dorment depuis quelques heures, tandis que Mélinda se prépare pour dormir. Mais comme il est arrivé, elle le salue, l'embrasse et lui souhaite bonne nuit. Le couple, finalement, dorment enlacés. Jim a un rêve dans lequel Samuel Douglas et Romano viennent le provoquer et le faire peur, le menaçant de s'en prendre à Mélinda, Aiden et Marie-Anne s'il ne les affrontait pas. Il se réveille en sueur. Mélinda, elle, dans son rêve, se trouvait dans une librairie avec ses enfants. Ils cherchent un livre, et elle monte sur un escabeau pour regarder des livres sur une étagère. Une voix, semblable à celle Samuel Douglas lui dit : « Madame, ne fouillez pas parmi les livres sur l'étagère supérieure ! » Elle descend de l'escabeau. Fin du rêve.

Le lendemain matin, très tôt, Mélinda et Jim se racontent leur rêve respectif. Après le petit-déjeuner, les enfants jouent avec leurs peluches. Les parents les regardent.

Tout à coup, le cellulaire de Mélinda sonne. C'est le professeur Richard Payne. Elle fait un signe à son mari et se déplace dans la pièce voisine afin de discuter sans être dérangée.

Elle répond : – Bonjour, Monsieur le professeur ! Quelle est la raison de votre appel ?

– Madame Gordon, je vous appelle pour savoir si vous avez besoin de mon aide dans vos histoires d'esprits.

– S'il vous plaît, ne plaisantez pas !

– D'accord. Très sérieusement, je voudrais m'assurer qu'un esprit ne vous ennuie pas, vous et votre mari, car entre-temps, je peux déjà imaginer le nombre d'esprits qui sont venus à vous et qui sont passer dans la Lumière.

– Merci, Monsieur le professeur, mais pour l'instant, tout va bien. D'ailleurs, s'il a de quoi, vous savez que nous vous demanderons votre aide. Merci beaucoup de votre attention, et passez une bonne journée !

– Vous pareillement !

La conversation terminée, elle rejoint son mari et ses enfants. Jim s'implique dans le jeu des enfants avec leurs peluches. Lorsque Mélinda entre dans les pièces, tous les trois se retournent vers elle. Elle leur sourit, amusée, et se joint à eux. Après un certain temps, la faim se fait sentir et les parents filent dans la cuisine pour préparer le repas du midi.

Après le repas, la famille profite du temps ensoleillé pour se promener sur la place de Grandview. Au cours de cette promenade, un esprit apparaît devant Jim, Mélinda, Aiden et Marie-Anne. Il semble être un homme de 70 ans vêtu d'un complet brun et d'une chemise blanche. L'esprit dit : « Enfin quelqu'un qui ne m'ignore pas ! »

Jim lui demande : – Monsieur, quel est votre nom et que voulez-vous ?

– Je m'appelle Denis Paradis. Je voudrais savoir que quelqu'un m'explique ce m'est arrivé. Un monsieur, je pense qu'il se prénomme Gabriel, m'a dit que je peux continuer à me promener ici. Il était accompagné d'un homme en noir. Gabriel m'a dit que mon corps est mort, mais que je peux me trouver un autre corps pour pouvoir sentir à nouveau dans le monde matériel, et, afin, selon l'homme en noir, de réparer les erreurs commises lorsque j'étais dans mon corps précédent.

– De grâce, pour votre bien, ne croyez point en ces balivernes. Vous savez que ce n'est pas une bonne chose que de vouloir posséder un corps qui ne vous appartient pas. Ce que vous devez faire, c'est aller dans la Lumière. Mais en fait, Monsieur Paradis, quelle faute voulez-vous réparer ? Ma femme et moi nous vous aiderons.

– Demandez à mon collègue, le professeur Richard Payne.

Puis l'esprit disparaît de leur vue. Aiden dit : « Il a fait une méchante action. »

Jim réplique : « C'est ce que je comprends aussi. » S'adressant à sa femme : – Je ne vois pas d'un bon œil que Gabriel et Romano s'attachent à Denis Paradis. Je crains que ces esprits veulent nous faire du mal en prenant pour victime le professeur Payne. Qu'est-ce que tu en penses ?

– Je suis du même avis.

– Et si nous avertissons le professeur ?

– Pourquoi pas.

La famille, après leur promenade, revient dans leur maison. Jim appelle le professeur des sciences occultes.

Celui-ci, étonné, lui répond : – Monsieur Clancy, content de vous entendre !

– Merci, professeur Payne. Mais je voudrais savoir si nous pouvons discuter concernant Monsieur Denis Paradis, un esprit errant que nous avons rencontré aujourd'hui au cours de notre promenade. Si vous êtes plus à l'aise de discuter en personne, je suis disponible pour une discussion aujourd'hui.

– D'accord. Voulez-vous dans ce cas venir chez moi ? Vous connaissez mon adresse ?

– Oui. Donc, dans cinq minutes !

Jim dit à sa femme de rester avec leurs enfants et il file jusqu'à la maison du professeur des sciences occultes, qui l'attendait devant la porte. Les deux hommes se saluent et Richard Payne invite Jim Clancy dans son salon. Une fois assis, le professeur demande à l'ambulancier : – Monsieur, votre visite m'intrigue.

– Et je lis sur votre visage que vous souhaitez en savoir plus sur mon don nouvellement acquis, qui, en fait, s'est révélé à moi.

– Décidément, vous lisez ma pensée !

– Un peu. Mais, trêve de blagues. La chose est sérieuse.

Après une courte pause, le mari de Mélinda poursuit son discours : – Aujourd'hui, ma femme, mes enfants et moi avons rencontré un esprit errant qui s'appelle Denis Paradis. Quand je lui est demandé pourquoi il erre sur terre, il m'a dit que vous en êtes la raison. Comme à lui sont attachés deux esprits malveillants, en plus de Gabriel, je voudrais le faire passer au plus vite à la Lumière. Je ne voudrais pas que vous ayez des ennuis avec cet esprit, et par ricochet, ma famille et moi. Donc, je vous pose la question : que savez-vous de Denis Paradis ?

– Il était un collègue du Département d'Anthropologie, un vieux professeur sympathique. Je n'ai entendu que des compliments de la part de ses étudiants. Il enseignait les croyances primitives sur l'âme, mais aussi sur les différentes pratiques divinatoires des peuples de l'Antiquité.

Jim l'interrompt : – Désolé de vous interrompre, mais voilà Denis Paradis à votre gauche.

En effet, l'esprit apparaît à la gauche du professeur Payne et l'écoute d'un air amusé.

Le professeur poursuit sa réponse : – Ce collègue était un passionné.

Denis Paradis commente : – Il est jaloux de mon succès !

Jim : – Monsieur, voulez-vous laisser votre collègue parler et merci de ne pas l'interrompre.

Professeur Payne : – Denis a dit quelque chose ? Jim, pouvez-vous me rapporter ses paroles ?

Jim : – Il a simplement dit que vous êtes jaloux de son succès.

Professeur Payne : – C'est faux !

Jim : – Ne vous disputez pas ! Continuez, Monsieur Payne, à parler. Ensuite, Monsieur Paradis, prenez la parole, puis je rapporterai vos propos à votre collègue. (Et sans vous coupez mutuellement la parole). Ce tour de parole vous convient ?

Les deux professeurs hochent de la tête.

Le professeur des sciences occultes poursuit : – En fait, qu'est-ce que je voulais dire ?

Après quelques secondes de silence, il dit : – Jim, tu dois savoir que mon collègue était très estimé au sein du Département. Et moi-même je reconnais qu'il sait expliquer la matière d'une manière intéressante. Parfois, nous avons eu des débats très animés avec lui. Parfois, nous débattons longuement sans parvenir à changer de position. Un jour, au cours de l'un de ces débats, il était ivre et en colère. Il m'a insulté, hors de lui. De plus, il a brisé une lampe qui se trouvait sur mon bureau puis il est sorti en claquant la porte. Après cet incident, nous avons pris du temps pour recommencer à discuter. Il nous a fallu deux mois pour tourner la page. Mais il ne m'a jamais fait des excuses. Mais, saches, Denis, que je te pardonne cette lampe brisée; elle était défectueuse. Quant à l'insulte, tu le sais bien qu'elle est à moitié fausse, mais pour la part de vérité, ce n'est que mon ego qui est blessé. Mais je te la pardonne.

Denis Paradis : – Rick, si tu sais quelle était cette insulte, peux-tu la répéter ?

Jim dit : – Monsieur Payne, votre collègue vous demande de répéter l'insulte si vous vous en souvenez.

Payne répond : – Il m'a dit que j'étais mal élevé et que ma mère aurait pu mieux m'apprendre les manières. C'est seulement sur la seconde partie de l'insulte que je suis un peu d'accord, mais c'est vexant.

Denis Paradis : – Je suis quand même désolé. Mais saches que je n'ai pas brisé par hasard ta lampe de bureau.

Puis l'esprit disparaît de la vue de l'ambulancier. Ce dernier rapporte au professeur des sciences occultes ses propos. Les deux hommes restent silencieux pendant quelques minutes.

Jim brise le silence : – Que savez-vous du passé de cette lampe de bureau ?

Après quelques minutes de réflexion, le professeur des sciences occultes répond : – Cette lampe était une antiquité que j'ai acheté au cours de l'un de mes voyages d'études en Afrique, il y a des années. Le marchand m'a assuré qu'elle fonctionnait comme neuve, mais elle s'est vite révélée défectueuse après un an. Néanmoins, je la gardais sur mon bureau. Par contre, j'ignore l'ancien propriétaire de la lampe.

Tout à coup, une forme noire apparaît à la gauche du professeur; Jim reconnaît que l'esprit malveillant est Samuel Douglas. Il frémit à sa vue. Le professeur lui jette un regard interrogateur ; l'ambulancier répond : « Il semble que vous avez fait venir le Docteur Samuel Douglas qui se trouve à votre gauche. » S'adressant à l'esprit : – Que voulez-vous nous expliquer au sujet de cette lampe ?

L'esprit : – Cette lampe était destinée à votre ami le professeur.

Jim se dépêche de transmettre la réponse à Richard Payne. L'esprit s'approche de Jim et le plonge dans une vision. Il voit qu'il saisit une vieille lampe de banquier verte avec des motifs bizarres et qu'il l'apporte à un homme un noir. Il reconnaît qu'il s'agit de Romano. La lampe est déposée sur un comptoir en face de cet homme. Fin de la vison.

L'ambulancier dit au professeur : – Je pense que la lampe était ensorcelée par un individu possédé par Romano avant de la vendre. Elle porte donc un maléfice. Il s'agit d'une lampe de banquier verte avec des motifs.

Le professeur, ébahi, hoche de la tête. Samuel Douglas disparaît.

Après quelques minutes de silence, il lui dit : – Monsieur Clancy, avez-vous d'autres questions ou d'autres remarques ?

– C'est plutôt à moi de vous posez la question.

– Et bien ! Je voudrais savoir comment vous vivez avec votre nouveau don et comment il a changé votre vie ?

– Je me suis habitué, comme ma femme trouve normal de voir les esprits. C'est tout. Et merci Monsieur le professeur pour cette discussion.

– Merci à vous, Monsieur Jim Clancy.

Les deux hommes se lèvent de leurs chaises, se serrent la main droite amicalement, puis le professeur accompagne son visiteur jusqu'à l'entrée de sa maison. Jim revient chez lui.

De retour dans sa maison, Mélinda lui ouvre la porte et l'embrasse sur les lèvres. Les enfants jouent dans leur chambre avec leurs peluches. Jim attire sa femme dans une pièce voisine et lui rapporte le déroulement de la conversation avec le professeur des sciences occultes. Elle lui dit qu'au moment où il discutait avec le professeur, Aiden et Marie-Anne lui ont demandé quand leur père reviendra à la maison au lieu de parler à n'importe qui de son don. Étonné, il va voir les enfants, qui ont tourné leurs têtes vers lui lorsqu'il apparaît dans le cadre de la porte de leur chambre. Jim leur dit : – Pourquoi vous vous êtes inquiétés pour moi, alors que je parlais avec l'ami le professeur ?

Aiden répond : – Il est dangereux !

– Qui ?

– Le monsieur.

– Pourquoi dis-tu qu'il est méchant ?

– Un ami me l'a dit.

Jim embrasse son fils sur le front ; celui-ci reprend son jeu. Jim, lui, revient auprès de Mélinda. Ils sont perplexes. Dans une pièce voisine à la chambre des enfants, ils réfléchissent sur les propos de leur fils. Jim dit : – À vrai dire, la question est de savoir qui notre fils qualifie de méchant : est-ce le professeur Payne, le professeur Paradis ou les deux ?

– Peut-être les deux. Mais j'espère que nous aurons une réponse claire.

– Merci, Mél. Voici la réponse !

Un esprit lumineux apparaît devant lui. Il fait un signe discret à sa femme, qui demeure silencieuse. L'esprit dit : « Il est question de ces deux âmes. C'est pourquoi l'une est attachée à l'autre. Mais faites-vous confiance pour déjouer leurs plans. » Après ces mots, l'esprit lumineux disparaît de sa vue. Jim rapporte alors les paroles à sa femme. Et il conclut : « Il s'agit des deux professeurs. Il faudra alors être plus vigilant. » Sa femme hoche de la tête. Elle commente : – Es-tu sûr alors que nous pouvons faire passer à la Lumière Denis Paradis sans avoir à affronter Gabriel, Romano et leur armée de mauvais esprits ?

– Je ne le sais pas, mais je pense qu'il est possible de le faire passer dans la Lumière, enfin, s'il le souhaite. Nous ne pouvons pas le forcer, n'est-ce pas ?

– Oui, c'est exact.

– Pour le reste, je suis confiant et je ne m'inquiète pas pour rien. Adviendra ce qui adviendra !

L'ambulancier embrasse sa femme sur les lèvres; elle lui rend son baiser.

Le soir, les enfants dorment dans leurs lits respectifs; les parents dans le leur, enlacés. Mélinda rêve que son mari est attaqué par des insectes noirs, qui sont dirigés par Romano et Samuel Douglas. Elle regarde la scène, impuissante. Jim, lui, rêve qu'il se trouve dans un hôpital, où il déambule dans les couloirs noirs, cherchant Mélinda, car il ne veut pas qu'elle se sacrifie pour lui. Il sait qu'il doit faire au plus vite, pour ne pas être rattrapé par Romano, Samuel Douglas et Richard Payne. Il se réveille en sueur.

Le lendemain matin, Jim et Mélinda se racontent leur rêve respectif. Ils comprennent qu'ils doivent être prudents pour convaincre Denis Paradis de passer dans la Lumière.

En après-midi, l'ambulancier se rend à son lieu de travail. La journée de travail est tranquille ; aucune intervention d'urgence. Mais des esprits viennent l'agacer. Parmi eux, Denis Paradis, Samuel Douglas et Romano. Paradis lui dit : – Monsieur, vous saviez que vous pouvez nous aider à une seule condition, à savoir que vous acceptez de sortir de votre corps et que l'un de nous le possède.

L'ambulancier lui répond mentalement : – Il est hors de question que j'accepte un tel marché !

– Comme vous le vouliez, mais vous finirez bien par changer d'idée !

Après un tel propos, l'esprit passe à travers Jim. Ce dernier tousse. Il regarde autour de lui. Tous ses collègues le fixent (Tim est absent), comme des serpents qui cherchent à l'hypnotiser. Samuel Douglas apparaît derrière eux, le sourire aux lèvres. Jim ne sourcille pas. Il évite leurs regards. L'esprit malveillant arrive en face de lui et dit : – Monsieur Clancy, nous savons, vous et moi, pourquoi nous sommes attachés à cet hôpital, mais aussi pourquoi nous voulons maintenir nos positions respectives, car il y a conflit d'intérêts. Et vous savez que l'endurance est en jeu.

Jim, mentalement : – Je le sais très bien.

– Alors, vous saviez aussi ce qui vous reste à faire !

Et l'esprit se déplace vers sa gauche et le fixe. Romano apparaît en face de l'ambulancier, qui sursaute à sa vue. L'esprit malveillant lui sourit méchamment. Le mari de Mélinda ressent une pression qui lui vient des deux mauvais esprits qui lui soutirent son énergie. Il leur demande de déguerpir et appelle son ange gardien à l'aide. Les deux esprits battent en retraite; ils disparaissent de sa vue avant même la venue de son gardien spirituel.

Après sa journée de travail, il revient chez lui. Les enfants dorment depuis quelques heures, sa femme aussi. Il se déshabille et s'installe dans le lit à ses côtés. Il l'enlace et s'endort aussitôt. Il rêve que Denis Paradis, Richard Payne, Samuel Douglas et Romano l'entraînent de force dans les corridors de l'hôpital Mercy, pour le conduire dans une salle d'opération, sur laquelle il est ligoté. Les quatre hommes sont penchés au-dessus de lui. Il entend Douglas : « Monsieur Payne, allongez-vous sur le lit voisin. » Jim lui demande mentalement : « Que faites-vous ? » Une voix impersonnelle lui répond : « Ils font une expérience dangereuse, dans laquelle il est question d'une instrumentalisation de Richard Payne, qui accepte de participer à cette expérience. Soyez vigilant ! » Jim appelle mentalement Mélinda et son ange gardien à l'aide. Fin du rêve. Il se réveille, étonné. Il regarde son épouse : elle dort tranquillement. Il sourit et essaye de dormir à nouveau, mais il reste éveillé, fixant le plafond de la chambre dans le noir, en attendant que sa femme se réveille.

Le lendemain matin, lorsque Mélinda se réveille, Jim lui raconte son cauchemar et les visites des esprits d'hier, sans dissimuler ses craintes. Elle l'enlace et l'embrasse sur les lèvres pour le rassurer. Les deux passent la journée à regarder leurs enfants jouer.

En après-midi, la petite famille se promène sur la place de Grandview, puisque les conditions météorologiques le permettent. Au cours de cette promenade, Denis Paradis apparaît devant eux. Tous les quatre le regardent, méfiants.

Il leur dit : – Vous devez accepter l'aide de mon collègue pour me faire passer dans la Lumière, comme vous le dites. Et, par ailleurs, qu'est-ce que c'est cette Lumière ? J'ai déjà passé au travers plusieurs lumières de lampadaires et de lustres, et je suis encore ici.

Jim et Mélinda, à l'unisson : – N'essayez pas de nous effrayer. Mais la Lumière, c'est le lieu où vont les âmes après leur mort physique. Elle est amour, pardon et confiance, dans laquelle vous trouverez vous proches qui sont décédés avant vous.

– Comment puis-je me faire pardonner, si mon collègue me pardonne formellement, mais qu'il m'évoque ?

Puis l'esprit regarde autour de lui, inquiet, et disparaît de leur vue. Samuel Douglas apparaît en face du couple et dit : « Cette fois, vous en savez trop ! » Il murmure à lui-même : « Qu'est-ce qu'il peut avoir la langue bien pendue celui-là ! » Et il disparaît. Jim et Mélinda se regardent, perplexes. Les enfants fixent leurs parents. La famille continue néanmoins la promenade et revient à la maison. Aiden et Marie-Anne s'installent pour jouer avec leurs peluches dans le salon. Leurs parents sont dans la cuisine, assis face à face. Ils réfléchissent à voix basse sur les propos des esprits.

Jim dit : – Mél, je ne sais pas ce que tu en penses, mais, à mon avis, il serait mieux pour nous de se tenir loin du professeur des sciences occultes, car s'il accepte d'être possédé par son collègue et les autres mauvais esprits, c'est trop dangereux.

– Je me rends à ton avis. Mais, je ne peux pas y croire ! Je pensais que Rick est un ami !

– Et bien ! Toutes ses actions montrent le contraire. Il n'était qu'un bon comédien, c'est tout. Mais, revenons à son collègue. Penses-tu qu'il est possible de le convaincre de passer dans la Lumière sans représailles de la part des mauvais esprits ?

– Je ne le sais pas.

Après quelques minutes de silence, il dit : – Il est possible de le faire passer dans la Lumière, si on prend certaines précautions.

– Lesquelles ?

Jim, avec un sourire énigmatique : – Tu verras.

Puis, il se lève de sa chaise, arrive face à sa femme, l'embrasse sur les lèvres et elle lui rend son bisou.

Mélinda se lève à son tour de sa chaise. Et les parents, entendant que les enfants sont en conversation animée, viennent observer depuis le cadre de la porte du salon. Aiden et Marie-Anne sont en conversation avec un esprit lumineux. Voici ce qu'ils entendent.

L'esprit : – Vos parents doivent être prudents avec les professeurs.

Aiden : – Pourquoi ?

– Votre père comprendra.

Et l'esprit se rapproche de Jim, lui posant sa main droite sur l'omoplate droite. Il sort de son corps et l'esprit lumineux, le prenant la main, le guide dans le Monde des esprits. Ils se rendent devant la maison du professeur Richard Payne. De loin, elle semble entourée de nuages sombres et d'un épais brouillard. Jim demande mentalement à l'esprit ce que cela signifie. Celui-ci lui explique que le professeur débute sa séance. Ils regardent par une fenêtre qui donne sur la cuisine. Jim comprend aussitôt que quelque chose de mal se prépare. Sans être vus par le professeur, ils voient qu'il évoque Denis Paradis ; son âme sort de son corps et son collègue prend possession de son corps. Jim et l'esprit lumineux reviennent en un clin d'œil vers le corps de l'ambulancier. Une fois revenu dans son corps, l'esprit lumineux lui dit : « S'il le possède, c'est en raison de ses connaissances. Et par cette possession, il peut agir de manière à vous nuire, même si consciemment, il ne saisit pas tout. Soyez vigilant et ayez Tim et Éli près de vous. » L'esprit disparaît de sa vue. Jim est perplexe. Il rapporte sa vision à sa femme (et ses enfants, qui ne sont pas loin). Aiden et Marie-Anne lui sourient ; Mélinda est aussi perplexe que lui.

Cette nuit-là, les enfants dorment d'un sommeil profond, les parents, eux, ont eu un cauchemar. Mélinda se trouve avec un Jim impuissant face à Romano, Samuel Douglas, le professeur Payne et des ombres qui l'attaquent. Et elle se glisse au-devant de lui, mais ils la contournent. Ils mordent Jim, torturé par la douleur. Elle crie, ce qui la réveille en sueur. Jim, lui, dans son cauchemar, est attaqué par Romano, Samuel Douglas, les deux professeurs et des ombres. Ils viennent aspirer son énergie, ce qui l'épuise. Il les supplie d'arrêter, mais ils ne l'écoutent pas. Il tente de se dégager de leur étreinte, mais y parvient qu'en appelant son ange gardien. Jim se réveille en sueur.

Le lendemain matin, Jim et Mélinda se racontent leur rêve respectif et se réconfortent mutuellement. Ils s'enlacent longuement. Après le petit-déjeuner, Jim part à son lieu de travail. Rendu à l'hôpital Mercy, Samuel Douglas apparaît devant lui alors qu'il se dirige vers l'entrée principale. Il le met en fuite lorsqu'il le maudit en pensée. Jim salue ses collègues, qui le saluent en retour. Les ambulanciers ont une intervention d'urgence sur la route. Jim et Tim sautent dans l'un des véhicules, que Tim conduit. Ils se rendent sur le lieu d'intervention. Heureusement, aucun mort, seulement un blessé. Mais Denis Paradis le nargue : « Jim, tu crois vraiment pouvoir nous échapper ? » Comme Jim Clancy l'ignore, il ajoute : « Quelle feinte ! Réponds-moi ! Tu penses vraiment feindre ne pas m'avoir entendu ! Pourtant, tu n'es pas indifférent à nos propos ! On verra bien qui rira le dernier ! » L'ambulancier ne sourcille point. L'esprit disparaît de sa vue. Une fois dans le véhicule, alors que le mari de Mélinda est avec le blessé, Samuel Douglas apparaît entre lui et la civière sur laquelle est allongé le blessé. L'ambulancier sursaute à sa vue. L'esprit lui dit : « Comme vous ne prenez pas au sérieux nos avertissements, les conséquences seront graves. » Jim lui réplique : « C'est ce qu'on verra ! » Puis l'ambulancier se concentre pour faire fuir mentalement l'esprit, qui disparaît de sa vue. Les ambulanciers reviennent sans plus d'histoires à l'hôpital Mercy. Une fois dans la salle d'attente du personnel, Romano apparaît devant lui, un sourire méchant aux lèvres. Il observe silencieusement l'ambulancier. Ce dernier ne sourcille pas, mais le regarde du coin de l'œil. Samuel Douglas apparaît devant Jim, qui sursaute. Le méchant esprit lui dit : « Vous pensez nous ignorer ? Sachez que c'est impossible ! » Puis Douglas et Romano foncent sur l'ambulancier, qui manque de tomber à la renverse, mais qui ne peut pas s'empêcher de tousser par leur contact. Et ils disparaissent.

Après ses heures de travail, le mari de Mélinda revient chez lui. Sur le chemin du retour, il rencontre sur le trottoir le professeur Payne, mais il comprend qu'il est possédé par son collègue. Jim l'ignore, mais le professeur le reconnu et le salue. Jim le salue en retour et s'excuse pour ne pas avoir le temps de parler avec lui. Il laisse ainsi les deux professeurs déçus. De retour chez lui, l'ambulancier embrasse Mélinda. Aiden et Marie-Anne accourent vers leur père, qui les regarde, perplexe. Aiden dit : « Papa, fais attention lorsque tu rencontres des méchants ! » Jim le rassure en disant : « Bien sûr, je ferais attention. » Puis il caresse affectueusement la tête du petit garçon et les deux enfants reviennent dans leur chambre, où ils poursuivent leurs jeux. L'ambulancier entraîne sa femme dans le salon, l'air décidé. Une fois assis sur le canapé, il lui dit : – Mél, j'ai une idée !

– Par rapport à quoi ?

– Pour régler le danger dont Romano, Samuel Douglas et Denis Paradis me menacent depuis le retour du professeur Payne. Et, en parlant de ce dernier, je te confirme qu'il est bel et bien possédé par son collègue ; je l'ai rencontré tout à l'heure, alors que je suis revenu du travail. En ce sens, le danger est sérieux, très sérieux.

Mélinda hoche de la tête pour dire qu'elle comprend son propos.

Son mari poursuit : – De plus, je voudrais régler leur cas avant d'être, comme il y a quatre ans et demi, en course contre la montre.

– Je comprends. Alors, quelle solution proposes-tu ?

– C'est simple ! Je les affronterais comme je l'ai fait il y a quatre ans dans le sous-sol de l'École pré-maternelle et maternelle de Grandview.

– Mais fais attention !

Elle enlace Jim, s'assied sur se genoux et poursuit sa pensée : « As-tu pensé au danger auquel tu t'exposes en agissant ainsi ? Comment peux-tu les vaincre puisqu'ils sont plus nombreux ? » Elle éclate en sanglots et dit : – Je... Je ne voudrais pas te perdre !

Jim la rassure : – Ma chérie, ne t'inquiètes pas pour moi. Je sais comment faire. De plus, je me fais confiance, et j'ai confiance en mon ange gardien et aux bons esprits qui nous protègent. Je t'en prie, ne pleures pas. Je ne veux pas que tu t'attristes pour rien ; tu vois bien que je suis là, à tes côtés.

– Tu as raison.

Mélinda s'empresse de sécher ses larmes. Elle s'appuie contre son mari, qui la berce doucement et qui l'embrasse tendrement. Après quelques minutes, elle se dégage de l'étreinte de Jim puis se dirige vers la chambre des enfants et les regarde jouer depuis le cadre de la porte. Il la rejoint et lui serre la main gauche. Aiden et Marie-Anne tournent leurs têtes vers leurs parents.

La fillette demande : – Pourquoi maman est triste ?

Mélinda répond : – Ce n'est rien, ma chouette.

Les enfants continuent leurs jeux.

Mélinda murmure à son mari : – Quand penses-tu le faire ?

– Quand j'aurais le feux vert de mon ange gardien.

Jim l'embrasse sur les lèvres puis se rend au salon. Samuel Douglas apparaît devant lui et dit : « Vous pensez nous faire peur ? Je ne pense pas que vous rirez lorsque nous vous attrapons ! » Puis il disparaît, comme aspiré par le souterrain,

Le soir, toute la famille dort d'un sommeil profond. Seul Jim a un cauchemar. Il est attaché en esprit sur un lit d'hôpital; Romano, Samuel Douglas, Denis Paradis et Richard Payne l'encadrent. Il regarde, impuissant, car il comprend qu'ils l'ont affaibli afin d'en faire leur jouet. « Ceci ne peut pas arriver », se dit-il, « Je ne peux pas me permettre d'être faible et de changer de personnalité ! Je ne peux pas me le permettre par amour pour Mélinda, Aiden et Marie-Anne ! » Douglas rit et dit : « Vraiment, si vous pensez revenir au matin, vous pouvez l'oublier ! » Les quatre éclatent d'un rire diabolique. Et Douglas ajoute : « Cette fois, avouez que vous êtes vaincu ! Pauvre Mélinda ! » Jim se concentre pour se libérer de leur emprise, et parvient à grand-peine à regagner son corps au matin. La nuit l'a complètement épuisé. Une fois revenu dans son corps, son ange gardien apparaît devant lui et dit : « La journée serait décisive et je ne dois pas t'aider. Par contre, je t'avertis que tu auras le traître soudoyé par les professeurs à tes trousses. » Puis il disparaît, laissant Jim désemparé.

Le lendemain, en après-midi, l'ambulancier se rend à l'hôpital Mercy. Le premier collègue qui le salue est le traître. Jim le salue en retour. Tim ne travaille pas; il a congé et passe sa journée avec Délia. À l'interphone résonne un appel pour une intervention d'urgence. Jim et le traître sautent dans un véhicule ; le traître conduit. Ils se dépêchent de ramener un blessé à l'hôpital. Mais lorsque les deux ambulanciers sont dans la salle d'attente, Samuel Douglas apparaît devant lui et possède le traître, dont l'âme est sortie du corps pour faire place à son hôte. Jim se lève de son siège sur lequel il est assis, et feint de se rendre aux toilettes, afin de ne pas avoir à parler avec lui. Une fois sorti des lieux d'aisances, il rencontre à nouveau le traître possédé qui essaye d'engager une conversation avec lui, mais de cette conversation, qu'il ne peut point éviter, il en a une mauvaise impression. Une fois le traître éloigné, Romano et Samuel Douglas apparaissent devant lui, un sourire ironique aux lèvres ; le mari de Mélinda comprend tout. Perplexe et à moitié rassuré, il retourne chez lui.

Chemin faisant, il rencontre le professeur des sciences occultes qui déambule dans les rues. Son collègue Denis Paradis est à sa gauche et l'influence, de temps en temps le possédant pour le diriger où il le veut. Ainsi, le Richard Payne remarque Jim Clancy et le salue. L'ambulancier comprend qu'il n'est pas venu les mains vides. Ceci ne le réjouit pas, mais il le salue en retour. En conversant un peu avec lui, l'ambulancier se concentre afin que l'esprit ne fait pas ce qu'il voulait. Après quelques minutes de conversation, le professeur, nerveux, s'excuse et continue à déambuler dans les rues.

Jim revient chez lui. Mélinda lui ouvre la porte, étonnée de son air perplexe. Les enfants accourent pour le rassurer. Il les remercie puis les enjoint à poursuivre leurs jeux dans la chambre et à ne pas s'inquiéter pour lui. Il entraîne sa femme jusqu'au salon, où ils s'installent sur le canapé.

Il lui chuchote : « Je dois agir. » Mélinda hoche de la tête et l'embrasse sur les lèvres.

Jim ajoute : « Cependant, laisses-moi seul régler ceci avec eux. Il serait plus judicieux que tu rejoignes les enfants. Et merci pour ton soutien psychologique. » Il embrasse tendrement sa femme, qui rejoint les enfants dans leur chambre.

Seul sur le canapé, Jim se concentre. Après quelques minutes, d'un air calme, il dispose sept bougies sur la table près du canapé. Il s'allonge sur le canapé et son âme sort de son corps. À ce moment-là, Romano et Samuel Douglas apparaissent devant lui. Ils le fixent, mais n'osent point s'approcher de lui. Jim fixe les deux esprits. Denis Paradis et Richard Payne apparaissent aussi. Les cinq s'entr'observent, sans bouger.

Les deux professeurs s'exclament à l'unisson : « Bonjour, Messieurs, enfin une rencontre tant attendue ! »

Les deux esprits malveillants confirment par un signe affirmatif de la tête. Jim est sur ses gardes. Il se concentre afin de rassembler son influence psychique sur ses adversaires; ces derniers se concentrent aussi. La tension monte. Pour les cinq âmes (errantes et encore liées à un corps), l'enjeu est clair : l'endurance est en jeu. Elles se fixent ainsi pendant un certain temps. Comme personne ne se déplace, Jim se rapproche de son corps, ayant en face ses ennemis.

Richard Payne lui dit : « Bienvenue dans la cour des grands, Monsieur Clancy ! »

Jim ne sourcille pas et continue à les regarder.

Romano intervient : « On dirait qu'il a donné sa langue au chat. »

Samuel Douglas ajoute : « Pourtant, vous deux », dit-il en désignant Jim et Richard, « vous saviez que vous devez retourner dans votre corps respectif, afin de ne point l'endommager irrémédiablement. Nous nous reverrons un peu plus tard, je veux dire, ce soir. » Jim dit : « Mais pas d'actions entre maintenant et ce soir ! Compris ? »

– Bien sûr. Nous devons vous attendre.

Puis Jim revient dans son corps ; de même pour le professeur Payne.

Les autres âmes disparaissent et le mari de Mélinda rejoint cette dernière et leurs enfants. Tous les trois se tournent vers lui lorsqu'il apparaît dans le cadre de la porte de la chambre. Son air est grave. Mélinda arrive au-devant de lui et l'embrasse timidement sur la joue droite. Jim sourit à son contact et l'embrasse en retour.

La famille dîne et le soir, chacun dort ; les enfant dans leur lit respectif dans leur chambre, les parents, enlacés dans le leur. Jim a une nuit très mouvementée, puisqu'il doit affronter Romano, Samuel Douglas, Denis Paradis et Richard Payne. Les cinq se retrouvent à nouveau dans le salon, Jim entouré des sept bougies ; ses ennemis se trouvent autour de lui, un peu éloignés de la lumière des bougies, à moitié dans le noir.

Romano prend la parole : « Messieurs, vous saviez tous pourquoi nous sommes ici. Vous saviez pourquoi cet affrontement est décisif. » Tous approuvent puis se concentrent. Jim oriente son énergie psychique afin de produire une lumière. Denis Paradis, à la vue de tant de lumière, pense déguerpir, mais Samuel Douglas lui ordonne de rester avec eux et le retient par les bras. Il le pousse devant lui. Romano réplique par un nuage sombre, auquel se joint celui de Douglas. Les deux professeurs des sciences occultes, après quelques secondes d'hésitation, rejoignent aussi leurs nuages sombres à celui des deux autres esprits. Jim redouble sa lumière, repoussant le nuage noir qui se dirige contre lui. Romano lui dit : « Vous pensez que ceci nous fasse peur, alors que nous détenons une part de votre énergie au cours de la conversation d'aujourd'hui ? Vous pensez nous vaincre dans une telle condition ? »

Jim lui réplique : – Je n'ai pas peur de vos menaces !

Samuel Douglas : – C'est ce qu'on verra. Je ne suis pas si sûr que vous seriez si confiant lorsque vous saviez ce que nous avons fait de ce contact avec vous.

Puis Douglas lui montre, comme au travers une vitrine, une vision-projection de la suite de la conversation. Dans un premier temps, il voit le traître se rendre chez un homme en noir et lui apporte ce qu'il lui demande. Ensemble, ils font un rituel pour affaiblir Jim. Dans un second temps, il voit le professeur Richard Payne, qui de retour chez lui, revient dans son corps et avec l'esprit de son collègue, font un rituel pour aveugler Jim.

Samuel Douglas commente : « Vous comprenez maintenant pourquoi vous n'êtes pas à cent pourcent de vos capacités. »

Jim réplique : – Il n'est pas question que ceci ait un effet sur moi !

– Quel audace !

– Ce n'est pas de l'audace, c'est du réalisme et une volonté à ne pas être manipulé !

– Je suis pas si sûr que vous tiendrez de tels propos si vous ressentez les effets de ce que vous avez vu. Eh bien ! Ressentez-les maintenant !

– Nooon ! Mon ange gardien, viens à mon secours !

Tout à coup, un esprit lumineux s'interpose entre Jim et ses ennemis. Bien qu'un brouillard très noir se dirige dangereusement vers lui, l'ange gardien renvoie le brouillard à Romano, Douglas, Paradis et Payne. Ils sont assommés par le choc. Ils s'accrochent les uns aux autres pour ne pas trébucher et disparaissent de la salle.

L'ange gardien dit à Jim : – Bien. Ils sont vaincus. Cependant, le lendemain sera décisif, car vous ne pouvez pas être les deux vivants.

– C'est si important ?

– Oui, pour la suite.

Après ces paroles, l'ange gardien disparaît et ramène l'âme de Jim à son corps. Il dort le reste de la nuit d'un sommeil profond.

Le lendemain matin, épuisé, Jim est réveillé par sa femme. Il se rend en après-midi à son lieu de travail. À peine arrivé, il entend qu'une intervention d'urgence est exigée à l'adresse du professeur Richard Payne, pour tentative de suicide ratée avec un couteau de cuisine. Heureusement, Tim le seconde. Lorsqu'il voit le professeur inconscient (son âme est sortie de son corps) le mari de Mélinda comprend que son collègue le poussa à l'acte. Par ailleurs, Denis Paradis se tient à côté de Richard. Ce dernier regarde son collègue, mais dit à Jim : « Vous saviez que l'un de nous doit quitter le monde des vivants. » Puis il fonce sur l'ambulancier, qui a le souffle coupé pendant quelques secondes, mais qui se reprend. Les ambulanciers amènent le blessé dans le véhicule. Jim se retourne et voit Denis Paradis à côté du véhicule. Il le met en fuite par la pensée. Tim conduit, Jim est avec le blessé. Son âme lui demande comment il a vu son collègue et l'ambulancier lui explique la situation.

Le professeur dit à son collègue : « Denis, tu sais ce qui te reste à faire. » Jim regarde par la vitrine arrière du véhicule et voit Denis Paradis qui se déplace devant l'ambulance puis qui entre dans le capot du véhicule. Jim dit à son collègue par l'entremise de l'émetteur-récepteur portatif d'arrêter immédiatement le véhicule. Tim l'arrête aussitôt près d'un trottoir et lui demande : « Qu'est-ce qui se passe ? »

Jim répond : – Un mauvais esprit se trouve dans le système du véhicule, dans l'intention probablement de nous causer un accident dont je serais la victime.

– Qu'est-ce qu'on fait alors ?

– Nous attendons que l'esprit sort du véhicule et nous appelons une autre équipe.

– Mais, es-tu sûr que d'autres collègues viendront ? Ils penseront que nous plaisantons ! Et le blessé ? Ne serait-il pas mieux de l'amener au plus vite à l'hôpital Mercy ?

– Je te comprends, Tim, mais je ne voudrais pas avoir un autre accident au travail. Il faut donc choisir. Et c'est sérieux.

– J'attendrais alors que tu me fasses signe quand nous pouvons reprendre la route.

– J'ai une idée. Viens et vérifies le capot du véhicule pendant que je parle avec l'esprit, en faisant semblant de parler avec moi.

Tim hoche de la tête et ouvre le capot de l'ambulance. Jim repère Denis Paradis qui use de son énergie pour occasionner un problème dans le fonctionnement du véhicule. Jim l'apostrophe : – Je comprends que vous voulez que tout fonctionne selon vos plans, mais faites vite et allez-vous-en tout de suite.

Denis Paradis apparaît devant lui et réplique : – Vous pensez vraiment me donner des ordres ?

– Et vous, vous ne pensez pas un peu à votre collègue ?

– Pourquoi ? C'est vous qui m'intéresse.

– Ça va, j'ai compris. Mais très sérieusement, si nous continuons à avoir un problème avec le véhicule, impossible d'acheminer le blessé à l'hôpital.

– Ceci fera donc deux âmes de plus. Au moins, vous n'auriez point la contrainte du corps.

– Alors, que décidez-vous de faire ?

L'esprit ne répond pas à la question et salue son collègue, qui est sorti de son corps. Les deux esprits font face aux ambulanciers. Ils se glissent dans le véhicule et déclenchent la sirène.

Jim leur crie : « Arrêtez tout de suite ! » Les deux esprits arrête la sirène et reviennent face à lui. Ils disent à l'unisson : « Si vous avez le courage, venez nous affronter ! »

Tim demande : « Qu'est-ce qu'on fait ? »

La réponse : « Rien tant que je ne règle pas ces trouble-fêtes. »

En s'adressant aux esprits : « Je vous dis que si vous essayez de provoquer un accident, vous en payer le double ! »

Richard réplique : – On verra bien qui rira le dernier !

Les deux esprits éclatent d'un rire diabolique. Samuel Douglas et Romano apparaissent à la gauche de Jim. Il les maudit en pensée. Les esprits tournent autour du véhicule en sens anti-horaire. Jim se concentre mentalement pour les contrer. Les esprits disparaissent de sa vue et l'âme du professeur des sciences occultes regagne son corps. Après avoir vérifié que les esprits ne se trouvent point dans les parages, Jim fait signe à son collègue, qui ferme le capot et les deux ambulanciers embarquent dans le véhicule. Le trajet du retour se fait sans incident, sauf au moment où les ambulanciers se trouvent près de l'hôpital Mercy. Jim sait que les mauvais esprits (Romano, Samuel Douglas, Denis Paradis et Richard Payne) sont près du véhicule. Il se concentre mentalement pour les empêcher d'agir, mais il entend son ange gardien lui dire : « Il est maintenant trop tard. Seul celui qui revient dans son corps est le vainqueur. » Jim attend alors que quelque chose arrive. En raison de l'influence des esprits, le véhicule ralentit puis s'accélère. Il dit à Tim par l'émetteur-récepteur portatif : « Fais attention ! » Tim lui réplique : « Désolé, mais je perds le contrôle ! » Il fait du mieux qu'il peut pour conduire, mais l'accident n'a pu être évité, car Samuel Douglas possède un conducteur qui dérange l'ambulance et qui a frappé l'arrière du véhicule. Une fois leur tâche faite, les esprits disparaissent et l'âme du professeur Payne salue ironiquement celle de Jim, puisqu'elle est sortie de son corps sous le choc de l'accident. Tim parvient à se rendre à l'hôpital et les deux blessés sont pris en charge par une équipe. Les deux âmes, qui savent qui ne leur reste pas beaucoup de temps pour regagner leur corps respectif, s'entr'observent.

Pendant ce temps, Mélinda, regarde ses enfants s'amuser dans leur chambre. Tout à coup, son cellulaire sonne. Elle ferme la porte de la chambre des enfants et regarde le numéro : c'est l'hôpital Mercy. Elle apprend que son mari est dans les urgences, en raison d'un accident en voulant ramener un blessé.

Elle dit à Aiden et Marie-Anne : « Les jeux sont terminés. Il est arrivé quelque chose de grave à votre père. Nous allons donc maintenant lui rendre visite à l'hôpital. » Les deux enfants hochent de la tête pour lui faire savoir qu'ils ont compris la gravité de la situation.

Le trio se rend à l'hôpital. À l'entrée, Tim les accueille chaleureusement, leur explique l'événement précédant l'accident et s'excuse d'en être responsable. Mélinda, tenant Aiden et Marie-Anne par la main, se rend dans la chambre où se trouve son mari. Ce dernier est allongé sur le lit, inconscient. Son âme est sorti de son corps et il les salue.

Il leur dit : « Je dois régler certaines choses avec nos ennemis et je reviens. » Mélinda, Aiden et Marie-Anne le soutiennent en pensées. Mélinda serre la main de son mari. Jim regarde autour de lui et se trouve dans le corridor de l'hôpital, où il rencontre l'âme de Richard Payne, dont le corps est aussi inconscient. Ils se saluent froidement.

Le professeur dit : « Êtes-vous si sûr de votre victoire ? » Comme Jim ne répond pas, il poursuit : « La réponse est non, car mes amis sont avec moi. » À ce moment, Samuel Douglas, Romano et Denis Paradis apparaissent à ses côtés.

L'ambulanciers ne sourcille pas et réplique : « Messieurs, il me semble que la question de vie ou de mort ne concerne que nous deux, qui sommes encore rattachés à un corps. Donc, allez-vous-en ! »

Les trois esprits errants, étonnés de son audace, n'osent pas agir et disparaissent de sa vue. Les deux âmes, sans un mot, se concentrent puis se fixent intensément.

Tout à coup, le mari de Mélinda voit son adversaire sous sa forme originelle, ce qui le fait sursauter : au lieu de la forme de son corps, il devient un gros anaconda. Il cherche à l'étouffer, mais n'y parvient point. Jim revient en un clin d'œil dans la chambre où se trouve son corps, mais il voit son ange gardien l'appeler. Il lui dit : « Voir la forme originelle dans le monde des esprits est dangereux pour lui. Cette nuit sera sa dernière. » Jim revient dans son corps et reprend lentement conscience. Il sourit à sa femme et à ses enfants qui se tiennent à côté du lit.

L'âme du professeur des sciences occultes, elle, n'ayant pas regagné son corps, devient un esprit errant. L'équipe de docteurs qui s'occupent de lui notent le moment du décès. Richard Payne se joint alors à son collègue. Ensembles, ils essayent de convaincre d'autres esprits errants de l'hôpital Mercy de ne pas rejoindre la Lumière, mais ils ne parviennent que convaincre certaines. Les deux professeurs déguerpissent à la vue de la petite famille.

Jim Clancy, rétabli, revient chez lui. Il raconte à sa femme et à ses enfants le dernier affrontement avec le professeur des sciences occultes. Il comprend que depuis cet événement, aucun mauvais esprit ne peut l'influencer et il sait comment les empêcher de nuire. Il comprend aussi comment ils le voient dans le Monde des esprits.

Ses ennemis, à savoir Romano, Samuel Douglas, Denis Paradis et Richard Payne, se tiennent loin de la petite famille, puisqu'ils sont définitivement vaincus. Par contre, ils cherchent de nouvelles victimes à tourmenter dans une autre ville.

Lorsqu'Aiden et Marie-Anne sont en âge de développer leurs capacités psychiques, vers 15-17 ans, leurs parents les encouragent à développer leur don. De plus, ils se lient d'amitié avec le fils d'Éli James, Daniel, qui, bien qu'il ne voit ou n'entend pas les esprits errants, il est bien informé de par son père et est prêt à les aider, trouvant ce don fascinant. Ainsi, la famille continue à encourager et à régler les cas des esprits errants qui veulent aller dans la Lumière.