Disclaimer : Presque tout ici appartient à JK Rowling.

Les Chroniques des Maraudeurs

Première année

Chapitre 3 : La Cérémonie de Répartition

En arrivant dans le hall d'entrée, Lily faillit avoir le vertige. Il était si haut que Sirius et Remus se tordaient le cou pour essayer de mieux voir. Seul James ne semblait pas tellement étonné. Il avait déjà vu des halls de cette taille. Peter laissa échapper un petit cri aigu quand un courant d'air froid le traversa de part en part, tandis que des exclamations étouffées s'élevaient du petit groupe. Bouche bée, Lily contemplait les deux fantômes qui venaient de traverser le mur devant eux. Sirius paraissait ravi.

Le professeur Walsh s'arrêta dans une petite salle tellement exiguë que les élèves devaient se serrer les uns contre les autres.

_ Enlève tes sales pattes de moi, siffla Lily à Rogue qu'elle trouvait un peu trop près.

_ Bienvenue à Poudlard, l'école de magie et de sorcellerie, fit le professeur Walsh d'une voix froide qui contrastait avec la formule de bienvenue. Avant que vous ne rejoignez les autres élèves de l'école pour le banquet de début d'année, vous allez être répartis dans les quatre maisons que compte Poudlard, à savoir Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. Cette maison vous accueillera pendant sept ans, elle sera votre foyer, votre famille. Chacun de vous – et ici elle regarda droit dans les yeux Sirius qui souriait toujours, Remus qui pâlissait, Peter terrorisé et James simplement curieux – chacun de vous devra garder l'honneur de sa maison comme celui de sa propre famille. Chaque fois que vous gagnez des points en ayant de bons résultats, vous rapporterez des points à votre maison. Si, au contraire, vous enfreignez les règles de l'école, votre maison perdra des points à cause de vous. La maison qui aura obtenu le plus de points à la fin de l'année gagne la Coupe des Quatre Maisons, et ceci est le plus grand honneur qu'une maison, quelle qu'elle soit, puisse obtenir. La Cérémonie de la Répartition va avoir lieu dans peu de temps, je reviendrai vous chercher lorsque tout sera prêt. Je vous recommande vivement de soigner votre tenue pendant ce temps.

Durant tout son discours, le professeur Walsh avait parlé d'une voix froide et sèche. Aux derniers mots, son regard s'attarda sur les vêtements trempés de James et Sirius, et sur les cheveux gras de Rogue qui ne parut pas s'en apercevoir. En revanche, elle ne sembla pas remarquer la cape rapiécée de Remus, ce que Lily pensa être un signe de délicatesse.

James commençait à stresser. Lily était de plus en plus nerveuse. Remus était de plus en plus pâle. Sirius avait l'air tout à fait calme : il discutait avec l'un des deux fantômes de tout à l'heure, qui avaient suivi les élèves :

_ Alors, les nouveaux, demanda l'autre – une grande dame au visage vaguement triste – à la cantonade, vous êtes prêts ? Pas trop peur ?

_ Voyons, chère amie, fit le spectre qui discutait avec Sirius, vous voyez bien qu'ils ont peur ! Ne vous rappelez-vous pas votre Cérémonie ? C'est tout à fait normal !

_ Bien sûr, Sir Nicholas, soupira la Dame Grise d'un air las. Comment pourrais-je l'oublier ?

_ Ne vous en faites pas trop, dit gentiment le spectre aux élèves il portait des hauts-de-chausses et une grande fraise autour du cou. Ca passe très vite, vous verrez. J'espère vous voir à Gryffondor, vous m'avez l'air d'une bonne année.

_ Dites, fit une troisième voix – appartenant à un petit moine gras qui venait lui aussi de traverser le mur, n'auriez-vous pas vu le Baron Sanglant ? Peeves fait encore l'imbécile dans la Salle des Trophées, et Adams est occupé au banquet. Oh, bonjour, vous !

Lily enhardie fit un petit signe de la main, accompagné d'un sourire. Peter donnait l'impression qu'il allait s'évanouir.

_ Bonne chance pour la Répartition, jeunes gens ! dit le Moine Gras d'un air joyeux.

_ Le Baron Sanglant est avec les autres fantômes au banquet de début d'année, fit une voix sèche. Le professeur Walsh était de retour. Allons-y, maintenant.

Sirius fit au revoir de la main au fantôme qui portait une fraise autour du cou il lui répondit joyeusement :

_ A tout à l'heure, mon jeune ami !

_ Tu sais quoi ? chuchota ensuite Sirius à James. Si j'avais un appareil photo, j'aurais pu gagner cinq livres. J'avais parié avec un pote que les fantômes existaient.

_ Cinq quoi ?

_ Silence !

Sirius se glissa entre James et Remus sans un mot de plus. Il ne valait mieux ne pas contrarier le professeur Walsh. Derrière elle, les élèves revinrent dans le Hall d'Entrée, puis traversèrent une double porte – et retinrent leur souffle.

La Grande Salle n'était pas aussi haute que le Hall d'Entrée, mais elle était magnifique. Tous les élèves de Poudlard étaient assis autour de quatre longues tables, et avaient les yeux fixés sur les nouveaux arrivants. Tout au bout, une autre table était dressée pour les professeurs. Les assiettes et gobelets d'or jetaient de petits éclairs dorés, et brillaient autant que les chandelles suspendues dans les airs. L'éclat argenté des fantômes assis parmi les étudiants contrastait avec l'espèce de clair-obscur doré créé par les chandelles. Et au-dessus de leurs têtes, les nuages commençaient à s'épaissir.

_ Remus, toi qui sais tout, chuchota Sirius. Qu'est-ce que c'est que ce truc ?

Ce fut Lily qui répondit, à la place de Remus, très pâle, la gorge trop serrée pour parler :

_ C'est un plafond magique, ensorcelé exprès pour ressembler au ciel.

_ Ah. Remus ? Pourquoi tu es vert, tout d'un coup ?

Aucune réponse. Sirius ignora les battements affolés de son propre cœur et regarda dans la salle reconnaissant sa sœur assise à la même table que son ami le fantôme, il eut un grand sourire, en signe de défi. Je ne lui montrerai pas que j'ai peur.

Le cœur de James jouait au yo-yo dans sa poitrine. Haut, bas. Haut, bas. Il en avait presque mal au cœur. Il sentit soudain quelqu'un lui attraper la main – c'était Lily, qui lui souffla, l'air désespéré :

_ Et si ils ne me prennent pas ? Si je ne suis pas assez… ou trop… Après tout, je ne suis pas une vraie sorcière… tu crois que… ?

James se tourna vers elle, cachant sa propre peur derrière un sourire :

_ Si tu n'étais pas une vraie sorcière, tu ne serais pas là. Ils prennent tout le monde, ici. Regarde, même Malefoy, ils l'ont pris. Et pourtant, c'est un crétin.

Il tendit la main vers Lucius Malefoy, assis à une table à gauche. Il était entouré de Crabbe et Goyle. Lily se détendit un peu, mais n'enleva pas sa main.

Le professeur Walsh était partie, puis revenue avec un petit tabouret à quatre pieds et un chapeau – le chapeau de sorcier le plus vieux, le plus sale et le plus rapiécé que James eut jamais vu.

_ Je ne mettrai jamais un truc pareil sur ma tête, marmonna une fille aux cheveux bruns lisses et aux yeux noirs derrière Lily. Pendant quelques secondes, ce fut le silence total. Tout le monde, professeurs et élèves, regardaient fixement le chapeau. Puis il bougea légèrement, une fente s'ouvrit près du bord, comme une bouche, et le chapeau se mit à chanter :

Filles et garçons, sorcières, sorciers

Qui êtes là pour apprendre la magie

Vous voici devant l'étape obligée

Si vous voulez rester ici

Le Choixpeau Magique voit à travers

Votre esprit et vos émotions

Votre cœur, votre âme me sont ouverts

Pour décider de votre maison

Si vous êtes fort et courageux

Gryffondor vous tend les bras

Tous les hardis, aventureux

Et casse-cous résident là

Si vous êtes sage, érudit

Et les études ne vous font pas peur

Si connaître est le but de votre vie

Serdaigle sera votre bonheur

Si vous êtes fidèle et loyal

Alors vous irez à Poufsouffle

Car ceux-ci aiment le travail

Et jamais ils ne s'essoufflent

Par contre, si vous êtes rusés comme des renards

Malins, prêts à tout pour réussir

Vous irez à Serpentard

Où les ambitieux accomplissent leurs désirs

Maintenant, plus de bavardage

Avancez-vous jusqu'à moi

Prenez-moi, mettez-moi, un peu de courage

Et le Choixpeau fera son choix !

La salle éclata en applaudissements. Le chapeau salua les quatre tables, puis s'immobilisa.

_ Il faut juste porter le chapeau ? chuchota un garçon à côté de Fergus et Peter. Mon cousin m'avait dit qu'il fallait réciter toutes les formules du Livre des Sorts et Enchantements

Lily soupira de soulagement. Porter un chapeau, il n'y avait rien de plus simple. Elle remarqua cependant que Remus était plus vert que jamais.

_ Vous mettrez le chapeau sur votre tête et vous assiérez sur le tabouret à l'appel de votre nom, fit le professeur Walsh qui avait déroulé un long parchemin. Je commence. Alcott, Helena !

Une fille avec un ruban bleu dans les cheveux s'avança d'un pas assez ferme. Le chapeau lui tomba devant les yeux quand elle s'assit sur le tabouret, puis la déchirure s'ouvrit de nouveau et cria :

_ Poufsouffle !

Rassurée, Helena alla s'asseoir à côté du Moine Gras. Puis le professeur Walsh appela un nom désagréablement familier :

_ Avery, Thomas !

A peine le chapeau eut-il touché la tête d'Avery qu'il criait :

_ Serpentard !

James se doutait du nom qui venait après : il regarda Sirius. Son ami avait finalement renoncé à son masque d'indifférence et avait le teint pâle.

_ Black, Sirius !

Sirius s'avança vers le chapeau. Quand il le mit sur sa tête, il ne vit plus rien, puis une petite voix murmura à son oreille :

_ Tiens, tiens, un autre Black. Ta sœur nous a apporté des bonnes choses, tu sais… oh, oui, tu as envie de faire tes preuves, intéressant. Une bonne dose de courage, d'inconscience, même. Beaucoup de loyauté. Peut-être que Poufsouffle… non, je vois de la rancune, et l'envie de prouver ta valeur – tu es malin, et rusé. Tu ferais un bon Serpentard si tu étais plus ambitieux. Mais tu ne l'es pas assez. Alors, Sirius, courageux, casse-cou, imprévisible, rancunier, généreux – compliqué, mon garçon. Tu feras donc un excellent Gryffondor !

Le chapeau avait hurlé dans l'oreille de Sirius, qui vacilla légèrement, puis reposa le chapeau sur le tabouret et alla s'asseoir à la table de Gryffondor. Il était toujours un peu pâle, mais son sourire un peu spécial était de retour. Il encouragea les autres des yeux sans paraître remarquer les applaudissements – et surtout les félicitations ironiques de Véga :

_ T'en as mis, un temps ! J'ai bien cru que tu allais repartir avec !

_ Moi aussi, je suis content d'être avec toi, Véga, fit-il par-dessus son épaule, alors que " Connor, Sarah " était envoyée à Poufsouffle. Puis " Delaney, Fleur ! ", la fille aux cheveux bruns et aux yeux noirs qui ne voulait pas enfiler le Choixpeau s'avança d'un pas mal assuré :

_ Gryffondor !

Lisa Dodger fut également envoyée à Gryffondor. Elle s'assit à côté de Fleur et toutes deux se mirent à discuter comme si elles se connaissaient depuis toujours. Après " Dolohov, Antonin " (Serpentard !), ce fut le tour de Lily. Elle sursauta quand le chapeau lui couvrit les yeux et Sirius comprit qu'elle entendait cette drôle de petite voix, elle aussi :

_ Quelle soif d'apprendre, cela fait plaisir chez un enfant de Moldus. Alors… Serdaigle ? C'est la maison des gens sérieux et travailleurs. Tu as également les qualités d'une Poufsouffle, tu sais. Loyale, fidèle… mais on ne peut pas se tromper sur un courage et une générosité comme la tienne. Mon enfant, nul doute que ce sera Gryffondor !

Lily, rayonnante, s'assit à côté de Sirius qui applaudissait comme un fou. Il restait encore pas mal d'étudiants. Ce fut le tour de " Finnigan, Fergus " (Gryffondor !), puis " Goujon, Dave " (Poufsouffle !), " Katapan, Mira " (Serpentard !) et enfin, " Lupin, Remus ! "

Remus, le teint verdâtre, s'avança vers le tabouret. Sa main tremblait quand il enfila le Choixpeau.

_ Oh, oh, que vois-je ? Un Solitaire ?

Lily et Sirius d'un côté, James de l'autre, se demandèrent ce qu'avait bien pu dire le Choixpeau pour faire sursauter leur ami aussi violemment.

_ N'aie pas peur, mon garçon. Je n'ai pas l'habitude d'en voir un ici, c'est tout. Tu es une exception depuis des dizaines, peut-être des centaines d'années. Voyons voir ça… tu as peur, mais tu sais la contrôler. Tu sais également plutôt bien contrôler ta colère, ce qui est rare chez un enfant de ton âge. Aucune haine, mais une solitude intense – tu mérites trop bien le surnom de ceux de ton espèce, malheureusement. Un besoin d'affection profond, beaucoup à donner, une loyauté sans bornes et une grande force morale – tu serais bien à Poufsouffle. Mais non. Vu ce qu'il y a écrit en toutes lettres dans ton cœur… Gryffondor !

Remus reposa le Choixpeau et marcha comme dans un rêve vers la table où se trouvaient déjà Lily et Sirius, sans entendre les applaudissements chaleureux que lui réservaient les Gryffondor, comme à tous ceux qui les rejoignaient.

Encore trois garçons, " Lovett, Sean " (Poufsouffle !), " McKinnon, Charlie ", le garçon au cousin farceur (Gryffondor !) et Michael Nott, qui atterrit bien entendu à Serpentard. Puis ce fut le tour de Peter. Le chapeau mit deux ou trois bonne minutes pour se décider, mais finalement l'envoya à Gryffondor et il s'écroula sur une chaise, soulagé.

_ Potter, James !

James s'avança. Lily, Sirius, Remus croisèrent les doigts.

_ Le dernier des Potter, voyons – tu ne fais pas mentir la tradition. Un esprit rapide, un tempérament vif, un sens de la justice et de l'injustice très fort… Pas très versé dans les études, mais une facilité à comprendre surprenante. Et l'envie de te distinguer. Tu pourrais te distinguer en étant le seul de ta famille en entrant à Serpentard, et accomplir de grandes choses dans la maison de ce vieux Salazar, mais ce serait contraire à quelque chose qui est en toi… ancré très profondément… Eh bien, jeune Potter, pour toi ce sera… Gryffondor !

James souriait jusqu'aux oreilles quand il s'installa à la table de Gryffondor, entre Sirius et Remus il frappa dans leurs mains en signe de victoire. Maintenant, qu'importait ce qui pouvait arriver, ils seraient ensemble pour l'affronter. Tous les quatre – cinq, en comptant Peter. Ils s'aperçurent à peine que Rogue et Rosier étaient tous deux envoyés à Serpentard, applaudirent deux jumelles, Marissa et Marietta Scott, qui s'assirent à côté de Fleur et Lisa, ainsi que Martin Riley et Tim Thomas qui allèrent rejoindre leurs amis Fergus Finnigan et Lisa Dodger. Bientôt, il n'en resta que trois, Wilkes (Serpentard !), un garçon, William Wilson (Gryffondor !) et une petite fille aux cheveux courts et aux grands yeux noisette, Zoé Zig (Gryffondor !).

Une fois la Cérémonie de la Répartition terminée, Albus Dumbledore, le directeur, se leva de la table des professeurs et promena son regard bleu étincelant et rieur sur les quatre tables devant lui. Sa barbe et sa longue chevelure argentées brillaient d'un même éclat vif que les fantômes de Poudlard. Il sourit aux élèves, et Lily ne put s'empêcher de sourire à son tour – ce sourire était contagieux. Remus se détendit, lui aussi.

_ Bienvenue à Poudlard, mes enfants, dit Albus Dumbledore. Je sais que vous êtes tous affamés, aussi je propose de commencer immédiatement le banquet. Je n'ai qu'un mot à dire pour l'instant : bon appétit !

Sous les yeux ébahis des première année, des dizaines de plats apparurent sur les tables. Steaks, frites, pâtes de toutes sortes, pommes de terre sautées, crudités, légumes divers, jambons, sauces de toutes les couleurs… et même des bonbons à la menthe.

_ C'est un classique, fit un élève de Gryffondor plus âgé à Lily qui regardait les bonbons à la menthe d'un air curieux. Ils nous en mettent chaque année. Faut croire qu'il y en a qui aiment.

_ La Répartition a été très longue, cette année, glissa Véga à Sirius en se servant des tomates en salade. Mais il aurait dû y avoir un élève de plus.

_ Comment ça ?

_ Tu ne te rappelles pas ? Juste avant la rentrée, cette famille que des Mangemorts ont attaquée dans le Devonshire. Les Jones. Ils avaient un garçon de onze ans qui devait rentrer à Poudlard cette année. Et une petite fille de quatre ans.

_ Les salauds ! s'exclama Lily horrifiée, laissant tomber sa fourchette dans son assiette. Remus – qui depuis le temps avait regagné l'usage de la parole – fit d'une voix amère :

_ Ils ont fait bien pire que ça. Les Mangemorts sont des êtres vils, qui ont vendus leur âme au diable. Ils ont accompli des choses innommables pour leur maître. On ne compte même plus le nombre de meurtres.

Lily entendit un petit bruit sec. C'était Sirius qui venait de reposer un peu violemment son gobelet sur la table.

_ Sers-toi de cette sauce au poivre, Lisa, fit Tim Thomas en tendant le plat. Vous avez entendu ce qui se dit ? Il paraît qu'on a planté un Saule Cogneur, cette année, dans le parc.

_ Ah ouais ?

_ Le truc, ce serait d'essayer de toucher le tronc et de graver ses initiales.

_ Tu serais mort avant d'arriver à l'approcher, Tim, fit Lisa Dodger d'une voix perçante. C'est très dangereux, un Saule Cogneur. Il te donne des coups de branches, c'est très violent.

_ Je me demande pourquoi ils l'ont planté.

_ Depuis le temps que Chourave doit en rêver, fit le garçon aux yeux bruns qui avait parlé à Lily des bonbons à la menthe. Elle a dû sauter de joie en apprenant ça. Au fait, je m'appelle Mondingus Fletcher, je suis en troisième année. Vous c'est comment ?

Des noms fusèrent de part en part de la table quand tout le monde eut à peu près retenu les noms de tout le monde, Lily demanda :

_ C'est qui, Chourave ?

_ Ah oui, c'est vrai que vous êtes en première année. Chourave, c'est la petite sorcière, là-bas. C'est la prof de Botanique, elle s'occupe des Poufsouffle. A côté, il y a la prof de Potions, Rowena Walsh. C'est elle qui vous a amenés ici, c'est la directrice adjointe et la chef de la maison Serpentard. C'est une vraie peau de vache, quand elle veut. Encore à côté, c'est Flitwick, le prof d'Enchantements il est tellement petit qu'en classe, il est obligé d'avoir une pile de livres sous les pieds s'il veut que les élèves le voient. C'est lui qui dirige Serdaigle.

Mondingus s'arrêta pour reprendre son souffle, et un grand garçon mince aux cheveux très roux, répondant au nom d'Arthur Weasley, continua :

_ Là-bas, c'est Binns. C'est le seul prof fantôme du château, il enseigne l'Histoire de la Magie. Mais méfiez-vous, il endort tout le monde tellement ses cours sont assommants. Juste à sa gauche, le petit vieux qui donne l'impression qu'il va s'endormir dans son assiette, c'est Rebus Ricochet, le prof de Défense Contre les Forces du Mal. Avant lui, on disait que c'est un poste maudit depuis sa création, mais il a réussi à s'y accrocher pendant soixante ans, alors… c'est sa dernière année avant la retraite. Quant à la grande sorcière là-bas… figurez-vous que je ne sais pas qui c'est. Ca doit être la nouvelle prof de Métamorphoses, le dernier prof s'est fait assassiné par des Mangemorts il y a quatre mois.

_ Mais c'est horrible !

Lily ouvrait des yeux ronds. Elle semblait penser que les professeurs étaient immortels.

_ Et en bout de table ?

_ Le géant qui vous a amené au château c'est Hagrid, il a l'air féroce comme ça mais il ne faut pas s'y fier. Il est gentil comme tout, dit Véga. Une fois, il m'a invitée à prendre le thé avec lui. Il a un gigantesque molosse qui te bave partout tellement il est content de te voir.

Lily regarda Hagrid Hagrid saisit son regard au vol et lui sourit largement derrière son gobelet. Puis elle tourna les yeux vers l'autre bout de la table, et réprima un frisson : l'homme assis là était grand il avait des épaules larges, un crâne épais, un teint très pâle et des yeux sombres et glacés profondément enfoncés dans leurs orbites.

_ Et l'autre, là ?

_ Adams ? Oh, lui c'est une autre affaire. Brutus Adams, le concierge. Celui-là, fit Mondingus, vaut mieux l'éviter. On ne sait jamais à quoi s'attendre, avec lui. Il y en a qui disent qu'un jour, il a pendu un élève par les pieds dans un cachot, et qu'il l'a laissé là pendant trois jours uniquement parce qu'il avait fait éclater une Bombabouse dans un couloir.

_ Trois jours ?

_ C'est ce qu'on dit. Mais on raconte tellement de choses… du poulet, James ?

Les desserts apparaissaient au fur et à mesure que les plats principaux disparaissaient. Sirius avait repris sa discussion avec le fantôme à la fraise et lui demandait quelque chose.

_ Allez, s'il vous plaît, Sir Nicholas…

Sir Nicholas de Mimsy-Porpington, alias Nick Quasi-Sans-Tête, n'appréciait pas outre mesure ce genre de requête. De plus, on lui posait la même question chaque année – mais là, c'était demandé si poliment. Avec un soupir, il prit son oreille gauche entre deux longs doigts fins et tira vers le haut. Lily, Remus, James et les autres regardèrent avec ébahissement sa tête basculer vers la droite et rester attachée au cou par un lambeau de chair… comme par une charnière.

_ Satisfait, jeune homme ?

Le regard enchanté de Sirius parlait pour lui. Quasi-Sans-Tête, assez flatté, remit sa tête, puis poussa un soupir :

_ J'y ai droit chaque année, vous ne vous doutez pas à quel point c'est lassant.

Une fois les desserts tous mangés, la vaisselle redevint propre en un clin d'œil. Albus Dumbledore se leva à nouveau le silence se fit aussitôt.

_ Maintenant que nous sommes tous rassasiés, et avant que vous n'alliez vous coucher dans vos dortoirs respectifs, je dois dire quelques mots sur le règlement de l'école. Ainsi que me l'a fait remarquer monsieur Adams, il est toujours interdit de faire de la magie dans les couloirs et la Forêt Interdite est toujours, comme son nom l'indique, interdite. Certains de nos élèves plus anciens peuvent montrer en ce cas l'exemple aux plus jeunes.

Lily aurait juré qu'il avait regardé Mondingus Fletcher en disant cela.

_ Nous avons une nouveauté, cette année : un Saule Cogneur a été planté cet été dans le parc de Poudlard, et j'aimerais que vous ne vous en approchiez pas trop. Ces arbres sont extrêmement violents, et je suis sûr que vous tenez à vos membres.

Sirius et Tim Thomas échangèrent un regard. Lisa Dodger leva les yeux au ciel.

_ En ce qui concerne le Quidditch, ceux qui désirent jouer dans l'équipe de leur maison peuvent prendre contact avec Madame Bibine. La sélection des joueurs se fera dès la deuxième semaine. Et je voudrais souhaiter la bienvenue à un nouveau professeur.

Il se tourna vers la grande sorcière brune assise presque en bout de table avec un sourire :

_ Le professeur McGonagall enseignera les Métamorphoses, et prendra la charge de la maison Gryffondor.

McGonagall se leva elle était grande, très brune, et avait l'air sévère avec son chignon serré et ses lunettes carrées. Mais en regardant bien, on pouvait déceler un peu de nervosité dans sa façon de cligner légèrement des yeux derrière ses lunettes. Elle se rassit.

_ Pour finir – je suis désolé de terminer sur une note aussi sinistre, mais il le faut – nous devrions observer une minute de silence, à la mémoire de ceux qui ont été assassinés cet été. Il y en a beaucoup, malheureusement. Nous sommes en guerre, c'est entendu. Cela ne veut pas dire que nous devons nous résigner et oublier.

Un silence assourdissant tomba sur la pièce. On n'entendait que les sanglots silencieux d'une élève de deuxième année de Poufsouffle qui connaissait les Jones. A la Grande Table, tous les professeurs baissaient la tête Lily devina qu'ils pensaient à leur collègue. McGonagall en particulier avait l'air mal à l'aise. Mondingus s'était assombri également.

Une fois la minute de silence terminée, Dumbledore souhaita bonne nuit à tous. Les élèves se levaient peu à peu de leurs tables Véga se leva de Gryffondor la première, et lança à la cantonade :

_ Les première année, par ici !

_ Encore un peu d'entraînement, et tu ressemblera à Hagrid, bâilla Sirius, surtout avec ce qu'on a mangé… t'as pas peur pour ton régime ?

_ Si ! Je suis préfète, je ne veux pas que tu sapes mon autorité ! Tais-toi et suis-moi, ou je te laisse ici tout seul !

Sirius haussa les épaules.

_ Préfète ? souffla James, une fois Véga hors de portée.

_ Tu vois le badge qu'elle porte à sa robe ? Elle l'a reçu cet été. Un préfet, c'est un élève plus âgé chargé de maintenir la discipline. Et tu sais quoi ? Ca va être notre fête, mon vieux. Parce que côté discipline, elle s'y entend, la sœurette.

Ils montèrent un grand escalier de marbre, puis marchèrent le long d'interminables couloirs où les personnages des tableaux accrochés aux murs chuchotaient entre eux ou les interpellaient. Un chevalier montant un gros poney gris en particulier fut si énervant que Sirius l'envoya paître d'un ton furieux. Tout ce qu'il reçut en réponse fut une provocation en duel et une autre remontrance de la part de sa sœur.

Au bout d'un couloir, un tableau était accroché, représentant une très grosse dame toute vêtue de soie rose. Sirius la regardait d'un air méfiant, pas enchanté par sa première expérience avec des personnages de tableaux.

_ Mot de passe ? demanda-t-elle à voix basse.

_ Méduse, répondit Véga, et le tableau pivota pour laisser une entrée ronde dans le mur.

La salle commune de Gryffondor était une petite pièce toute ronde, remplie de gros fauteuils moelleux, avec une cheminée à gauche. Ils eurent à peine le temps d'y jeter un coup d'œil – ils tombaient de sommeil. Véga montra les portes menant au dortoir des filles et à celui des garçons James, Sirius, Remus et Peter dirent bonne nuit à Lily et Véga, et montèrent avec les autres garçons. Les quatre amis passèrent devant une ou deux portes – il y avait cinq lits par dortoir – et finirent par s'installer dans le dernier. Il n'y avait que quatre lits, quatre lits à baldaquins, avec des grands rideaux rouges. James supposa qu'ils avaient supprimé un lit à cause du garçon qui était mort – mais de toute façon, il était trop tard pour réfléchir, et il avait trop sommeil. Leurs affaires avaient déjà été amenées il s'inquiéta et chercha Merlin, son hibou, jusqu'à ce qu'il se rappelle qu'il était probablement à la volière avec les autres. Une fois en pyjama, il regarda les autres s'installer. Peter, un peu gêné, sortit un nounours de sa valise et le fourra sous son oreiller Sirius laissa sa robe de sorcier et ses habits en désordre sur une barre du lit Remus plia soigneusement ses affaires et les rangea dans l'armoire qu'il y avait à côté.

Quelques minutes après, ils étaient tous au lit, pelotonnés entre les draps bien chauds. Peter dormait déjà, le pouce dans la bouche. Sirius, James et Remus discutèrent jusqu'à ce qu'ils n'en puissent plus – Sirius s'endormit brusquement, au milieu d'une phrase. Et James suivit de près – il n'entendit pas Remus pousser un léger soupir de soulagement, bien plus tard dans la nuit :

_ On y est. Et j'y suis.

Et il souriait en s'endormant.

*~*~*

Des nouvelles du 9ème chapitre ? J'en suis à la 13ème page, ça avance ! Ça va plus lentement, à cause de la fac et tout le travail qu'on a à faire… mais restez branchés quand même !

Bisous de Belphégor ~ la Bizarre ! ~ :o)