Disclaimer : les persos ne sont pas à moi sauf Liz et Ben.

Chapitre 22 : Morosite

Harry se sentait très fatigué, comme vidé de l'intérieur. Il réfléchit. Où était-il ? Dans quelle position était-il ? Etait-il couché, debout, assis ? Il n'arrivait pas à le sentir. Et il avait un sérieux mal de crâne qui l'empêchait de se concentrer. Il essaya d'ouvrir les yeux mais une lumière d'un blanc éclatant l'en dissuada. Il devait être au paradis. Une joie immense s'empara de lui : si vraiment il était mort, il allait rejoindre ses parents et peut-être mener la vie qu'il n'a jamais eu en leur compagnie. Puis il se rappela : Voldemort et ses mangemorts dans la salle commune de Gryffondor, l'arrivée de Dumbledore qu'il avait écarté du combat, le duel entre lui et le Seigneur des Ténèbres, Cho qui avait pris le sortilège d'amnésie de plein fouet...le miroir qui avait reflété un faisceau.

Harry se força à ouvrir ses paupières. La lumière blanche n'était en fait que les murs d'une pièce qu'il ne connaissait que trop bien : l'infirmerie. Il n'était donc pas mort. Juste blessé. Enfin réveillé, Harry ! Le professeur Dumbledore était assis à son chevet, ses yeux pétillants de malice derrière ses lunettes en demi-lune. Il semblait bien plus en forme que durant toute l'année. Ne bouge pas, je vais prévenir Pompom, dit-il d'une voix douce. Harry hocha la tête, ce qui lui valut une forte douleur à la tête. Il remarqua alors une main sur son lit. Il suivit le bras et s'aperçut que son parrain s'était endormi à l'autre chevet. Il ne pu s'empêcher de sourire en l'entendant ronfler. Comment ne l'avait-il pas remarqué avant ? Dumbledore était de retour avec Mme Pomfresh. Comment te sens-tu, mon garçon ? demanda-t-elle. J'ai une migraine atroce. Le reste ça va, je suis juste épuisé. Ca n'a rien d'étonnant après ce qu'il s'est passé... Justement, qu'est-ce qu'il s'est passé, professeur ? Je veux dire, après que Voldemort et moi ayons été touchés pas le sortilège d'amnésie.

L'infirmière lui dit : Il vaut mieux qu'il se repose avant. Tiens, bois ça. Et ensuite prends ta potion du sommeil. Je n'arriverai pas à dormir sans une explication, même si je suis vraiment fatigué. Très bien, soupira-t-elle. Allez y, monsieur le Directeur, expliquez-lui. Je serai dans mon bureau si vous avez besoin de moi. Harry tourna la tête pendant que Mme Pomfresh sortait de la pièce en grommelant. Il vit Sirius qui s'était réveillé et qui le regardait avec fierté. Harry lui adressa un sourire.

Je crois que tu nous dois toi aussi quelques explications, dit Dumbledore. Nous n'allons revenir que sur la fin, rassure-toi. Tu as ordonné à tout le monde de lancer le sortilège d'amnésie. Peux-tu me dire pourquoi ? Eh bien, j'ai pensé que si Voldemort perdait toutes ses connaissances, vous pourriez reprendre des forces, lui répondit Harry. C'est bien ce que je pensais... tu as bien agi. Bref, ton second sort d'amnésie s'est heurté au sort réflecteur et s'est retourné contre toi. Même si ton sort était très puissant, le 'miroir' a réduit son impact. Je pense que tu n'as rien oublié de ta vie mais que l'héritage est perdu. Tu es maintenant au niveau de tes camarades de cinquième année. Je me demandais aussi pourquoi je me souvenais de tout après ça... Les trois hommes sourirent à la remarque. Alors, que s'est-il passé après ça ? Eh bien, il y eut un retournement de situation. Les mangemorts étaient stupéfixés et Voldemort assommé mais Drago Malefoy les a tous réanimé et...ils sont partis en lançant quelques sorts au passage. Personne n'a été tué, j'espère ? demanda Harry, soudainement inquiet. Non, rassure-toi, pas après le massacre précédent en tout cas. Mais beaucoup ont subi l'endoloris. Il y eut un silence. Sirius Black, Albus Dumbledore et Harry Potter étaient plongés dans leurs pensées. Au bout d'un moment, le directeur ajouta : J'aimerais te remercier, Harry. Une fois encore, tu as agi mieux que je ne l'espérais. Tu m'as éloigné du combat, sachant que je n'avais plus assez de forces. De plus, tu as sauvé la vie des centaines d'élèves et professeurs présents. Tu as fait preuve d'une maturité hors du commun. Merci... Je suis fier de toi, Harry. Lui dit son parrain. Il eut un sourire. Sirius se comportait comme un père avec lui. Si son véritable père était mort, il avait toujours son parrain. Puis une question lui vint à l'esprit : Depuis combien de temps suis-je assommé ? Trois jours, répondit Sirius. Tu t'améliores. J'ai entendu dire que tu restes plus longtemps d'habitude. Ils éclatèrent de rire. Sirius reprit la parole : Avant que tu le demandes, si je n'étais pas parmi les professeurs, c'est parce que Lunard avait besoin de Patmol : c'était la pleine lune et Remus n'avait pas de potion. Harry hocha la tête une fois de plus. Le mal de tête était moins présent.

Quelques heures plus tard, Harry sortait de l'infirmerie, requinqué. Hermione et Ron n'avaient pas été autorisés à lui rendre visite et Harry avait hâte de les voir. Il se dirigeait vers la tour de Gryffondor, ne sachant pas du tout quel jour on était. En chemin, il ne croisa personne, ce qui l'inquiéta légèrement. La Grosse Dame le félicita de ce qu'il avait fait, disant qu'elle avait été brutalisée par le Seigneur des Ténèbres et ses mangemorts pour rentrer dans la salle. Harry marmonna un vague 'de rien' avant de pénétrer dans la salle commune des Gryffondor. Il passa inaperçu et ça l'étonna, s'attendant à être reçu comme un héros. Manifestement, ils avaient mieux à faire.

Harry ! Tu es enfin sorti ! cria Ron.

Ce fut à ce moment-là que la foule se déclara. Tout le monde se levait pour remercier Harry Potter qui était devenu aussi écarlate que les oreilles de son meilleur ami. Ce dernier essayait de le tirer de ses admirateurs, ce qui n'était pas une mince affaire puisque absolument tous les Gryffondor - connus et inconnus mêlés - se jetaient au cou du Survivant. Mais la bataille Harry Hermione Ron/Gryffondors prit fin quelques minutes plus tard avec une victoire pour le trio qui s'était ma foi très bien battu.

Bref, Harry et ses amis réussirent à monter dans le dortoir chercher le calme. Alors, quoi de neuf ?demanda joyeusement le petit brun. Les résultats des BUSE, répondit sombrement Ron. Et... ? J'en ai obtenu 14 et Ron 10, dit Hermione. Et moi ? Aucune idée, avoua-t-elle. Je ne sais pas comment tu vas avoir tes résultats, puisque nous les avons eu lundi soir par Dumbledore au repas. Mais il ne t'a pas nommé. Quel jour sommes-nous ? Jeudi 27 Juin. Et c'est bientôt l'heure du dîner ! s'écria Ron. Je sais que tu as faim, Ron, mais je n'ai pas envie de me mêler à la foule.

Le rouquin hocha la tête, il était vraiment compréhensif. Hermione eut une idée : Et si on allait manger dans les cuisines ? s'écria-t-elle. Depuis quand tu ne t'intéresse plus aux intérêts des elfes de maison ? demanda son petit ami Contre toute attente, Hermione esquissa un sourire et répondit simplement : Depuis que je suis avec toi, Ron. Harry, devant cette scène attendrissante, ne pu s'empêcher de penser que les élèves qui avaient trouvé la mort il y a quelques jours dans cette même tour ne pourraient plus connaître ces moments.

Il se rendit compte qu'il ne savait même pas qui était décédé. Ses deux amis semblaient lire dans ses pensées : Nina Calame de Serdaigle, Robbie Dubois et Macy Phillips de... Gryffondor sont morts, dit Ron d'une voix douce qu'il ne lui connaissait pas. Mais tu ne dois pas t'en vouloir, encore une fois, Harry, ajouta Hermione. Je...je n'en peux plus, lâcha le concerné. Combien de gens sont morts par ma faute ? Mes parents, Cédric, Ernie et Hannah sans compter tous les autres que je ne connaissais même pas. Il éclata en larmes. Cho...qu'est-elle devenue ? parvint-il à demander après quelques instants. Elle est amnésique d'après les rumeurs. On ne sait pas du tout où elle est ni dans quel état, tout ce qui est sûr est qu'elle ne se souvient de rien. Pas étonnant vu tous les sortilèges d'amnésie qu'elle s'est pris ! s'exclama Ron. Oui ; Voldemort s'en est pris deux, lui. Espérons que ça a eut l'effet escompté... Je ne veux pas détruire tes espoirs, Harry, mais Tu-S...Voldemort - elle prit une courte pose - est très puissant. Donc, l'effet est sûrement le même que sur toi : il doit se souvenir de tout mais pas de ce qui lui a permit de reprendre le pouvoir.

Ils allèrent finalement dîner dans la Grande Salle car Harry voulait revoir Liz. Curieusement, il n'y eut pas d'ameute à leur entrée et Harry remercia silencieusement Dumbledore qui devait y être pour quelque chose. Ce dernier se leva lorsque tous les élèves furent installés et demanda toute leur attention :

J'ai attendu le moment où Mr Potter se remettrait pour faire une cérémonie en l'honneur de ceux qui ont succombé il y a de cela quatre jours. Levons nos verres pour Nina Calame, 11 ans, de Serdaigle ; Robbie Dubois, 13 ans et Macy Phillips, 17 ans de Gryffondor.

Tous les élèves - y compris les Serpentards - portèrent un toast 'funéraire' et une minute de silence par élève fut requise pour perpétuer la tradition.

Puis, Dumbledore reprit la parole :

Quelques élèves n'ont pas eu leur résultat de fin d'année pour des raisons de santé, voici donc leurs notes : Fred et George Weasley ont tous deux réussi leur ASPIC avec mention assez bien ; Liz Diggory a obtenu douze BUSE ; Colin Crivey a eu quinze en Divination....

La liste continuait ainsi pendant dix minutes. Ce devait être les personnes qui ont subi l'Endoloris ou d'autres mauvais traitements, se dit Harry.

Et enfin, Harry Potter qui mérite vos applaudissements puisqu'il a sauvé la majorité d'entre nous et qu'il a obtenu treize BUSE.

Un tonnerre d'applaudissements retentit dans la Salle. Harry avait mal aux joues à force de sourire. Il avait obtenu treize BUSE ! Ce qui voulait dire qu'il avait réussi à toutes les matières de manière excellente à part une. Pensant que ce devait être en Potions, il observa son bulletin qui venait d'être distribué et s'aperçut que le professeur Binns ne lui avait accordé que la moitié des points : ce qui signifiait que Rogue lui avait donné la note maximale ! Il jeta un coup d'?il à la table des professeurs. La plupart l'observaient : Dumbledore avait comme à l'habitude des yeux pétillants, Sirius était gonflé de fierté et adressait un immense sourire à son filleul, tout comme Remus, McGonagall gardait son masque strict mais laissa échapper un faible sourire. Quant à Rogue, il le fixait mais son regard n'avait plus rien d'haineux, de méprisant. C'était à peine s'il n'était pas devenu bienveillant. Harry secoua la tête, se pinça et observa à nouveau le maître des Potions. Il était redevenu froid et menaçant. Harry avait du rêver.

A la fin du repas, il chercha à nouveau sa cousine, sans meilleur résultat que précédemment. Elle demeurait introuvable. Harry, résigné, monta se coucher en même temps que les autres : il lui restait une journée entière avant leur départ de Poudlard.

Le lendemain, Harry fut déçu de se retrouver dans son lit à baldaquin, aussi absurde que cela puisse paraître. Il avait espéré une minute que tout ceci n'avait été qu'un rêve. Il pensait se retrouver dans sa minuscule chambre à Privet Drive. Mais tous les meurtres, la souffrance, les diverses amnésies n'étaient pas issus de son imagination.

Il fallait absolument parler avec Liz. C'était la seule à même de comprendre sans parler sa douleur, son incompréhension. Il attrapa la carte du maraudeur et partit rejoindre sa cousine dans la Grande Salle après avoir jeté un coup d'?il au parchemin.

En effet, Liz Diggory était assise à la table des Poufsouffle, dans la salle encore vide à cette heure matinale, la tête dans ses mains. Harry s'approcha et la prit dans ses bras. Liz éclata en pleurs. Cho....Cho ne se souvient même plus de moi ! Alors qu'on a passé notre enfance ensemble ! Elle ne se rappelle même pas de Cédric... C'est à cause de moi si elle était hors de la bulle protectrice ! Elle était venue me chercher.

Harry ne savait pas comment la réconforter. Il n'avait pas de remède à ça, puisque la culpabilité lui tiraillait à tout moment les entrailles. Ron et Hermione pénétrèrent à cet instant dans la salle de déjeuner et Liz s'arrêta doucement de pleurer.

Où peut-on la trouver ?demanda Harry. Dans une salle retirée de l'infirmerie. Mais on n'a pas le droit d'y aller. Elle est constamment surveillée...je me demande pourquoi d'ailleurs vu qu'elle n'a aucun souvenir.

Harry, lui, n'eut aucun souvenir du reste de la journée : elle semblait s'être envolée à une rapidité folle. Il ne se rappelait que du banquet de fin d'année où Gryffondor fut proclamé vainqueur de la coupe des Quatre Maisons, ce qui provoqua quelques applaudissements peu nourris, ayant tous en tête les noms des absents. Cette dernière soirée se passa donc dans une ambiance peu festive.

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