Le lendemain matin, petit déjeuner à la salle de restauration.

Les cinq pilotes mangèrent sans échanger un seul mot. Pourtant, tout le monde avait plus ou moins l'air de bonne humeur. Quand ils eurent presque terminé, Quatre intervint :

- Tiens, vous savez quoi, il y a eu un petit problème pour le match de tout à l'heure.

- Ah bon, quel genre de problème ? demanda Duo. L'équipe que l'on doit affronter ne viendra pas ?

- Non, non, ce n'est pas ça, elle viendra et le match aura bien lieu. C'est plutôt le gardien de but de notre équipe qui a eu un problème.

Les quatre autres le regardaient avec des yeux qui réclamaient la suite. Ceci amusa Quatre qui sourit avant de poursuivre :

- Il ne pourra pas jouer, il s'est blessé à la main hier soir, après l'entraînement. Quelques gars de l'équipe sont allés jouer au baby-foot et il a voulu essayer d'empêcher une balle de rentrer dans les buts avec sa main.

- Une vraie manie chez ces gens-là ! s'exclama Duo en riant.

- Oui, si l'on peut dire, continua Quatre en s'efforçant de ne pas rire. Le pauvre s'est pris un coup dans la main et il s'est retourné un doigt. Ce n'est pas très grave mais c'est douloureux alors il ne pourra pas jouer cet après-midi. Il faut que l'un d'entre nous le remplace.

Les cinq G-Boys se regardèrent. Trowa et Wufei baissèrent les yeux, sans doute pas intéressés par ce poste. Duo regarda Heero en repensant à la proposition que le Japonais avait faite la veille. Heero fit un signe de la tête presque imperceptible, mais son regard en disait long. Duo comprit et se tourna vers Quatre.

- Très bien, annonça le jeune homme en noir, je ferai goal.

- Dans ce cas, c'est réglé, toi et Heero jouerez le match dès le début et Wufei, Trowa et moi seront remplaçants. On se voit tout à l'heure pour le repas de midi. D'ici là, passez une bonne matinée.

- Merci, toi aussi, répondit Duo tout content.

Wufei acquiesça puis quitta la table le premier, suivi de Duo et Heero. Seuls Trowa et Quatre restèrent à table encore quelques instants.

- Tu as vu le regard qu'Heero a lancé à Duo ? demanda Trowa.

- Oui, je crois que c'est en bonne voie. Trowa ?

- Oui.

- Je voulais te remercier pour ton aide.

- De rien, s'ils sont heureux, moi aussi... Non, nous aussi.

**********

Après le repas de midi, les G-Boys retournèrent dans leur chambre pour se reposer avant le match qui aura lieu à 16 heures. Vers 14 heures, Heero sortit et alla frapper à la porte de Quatre. Pas de réponse. Dix secondes plus tard, Heero retapa à la porte. Cette fois, le jeune Arabe lui dit d'entrer.

- Excuse-moi, j'étais à la salle de bain.

- Hn.

- Qu'y a-t-il ?

- J'ai un problème avec Duo... il est amoureux de moi.

- Ça y est ! Tu t'en es rendu compte ! Ah, je suis content, dit Quatre, enthousiaste. Mais maintenant, il faut que tu choisisses si tu l'acceptes ou si tu le refuses. Mais surtout, quel que soit ton choix, il faut que tu le fasses comprendre à Duo. Tu ne peux le laisser dans cet état, le pauvre, il ne sait même pas par où commencer avec toi... Et pourtant, Duo n'est pas un garçon timide. Alors il faut que tu lui donnes un petit coup de pouce.

- C'est ce que j'ai fait, dit Heero. Hier soir, je suis allé le voir dans sa chambre et on a discuté.

- De ça ? demanda le jeune blond.

- Non, de choses et d'autres, du match d'aujourd'hui.

- Et comment ça s'est passé ?

Heero raconta à Quatre comment s'était déroulée leur conversation de la veille. Quatre fut très attentif et ne coupa pas une seule fois la parole du Japonais. Quand celui-ci eut fini, Quatre lui dit :

- Je sais que c'est ta première expérience dans le domaine, mais si tu prends les choses en main, tout ira bien. J'en suis un bon exemple. Tu veux que je te raconte ma première fois avec Trowa pour te rassurer ?

Heureusement que Quatre lui proposait le récit, car jamais Heero n'aurait osé le demander au jeune blond. Il hocha la tête pour que Quatre commence son histoire. Quatre resitua brièvement le moment et le lieu avant de commencer le récit détaillé. C'était peu de temps après que Trowa eut retrouvé sa mémoire. Quatre l'avait invité à jouer de la musique avec lui, chose qu'ils faisaient de temps de temps pour se détendre.

- Nous formions une osmose parfaite, raconta le jeune blond. Nous étions en harmonie, et pas seulement au point de vue de la musique. Une fois le morceau terminé, j'ai rangé mon violon, Trowa sa flûte et je me suis immédiatement jeté dans ses bras. Il m'a serré contre lui pendant quelques minutes, puis il m'a écarté de son corps, s'est penché pour avoir la tête au niveau de la mienne, puis après m'avoir jeté un dernier regard complice, il a fermé les yeux et m'a embrassé. J'ai accepté le baiser avec joie et y ai répondu en l'embrassant à mon tour. Puis Trowa m'a soulevé, m'a assis sur le lit et a détaché les boutons de ma chemise. Je me suis retrouvé torse nu en rien de temps. Trowa a passé délicatement le bout de ses doigts sur mon torse. J'ai frissonné sur le coup. "Tro... Tro-wa" furent les seuls mots qui sortirent de ma bouche. Mais lui ne disait rien. Il a enlevé son pull, son T-shirt et les a jeté à côtés des habits qu'il m'avait déjà enlevés. Il a repris ses caresses puis a agrippé mon pantalon. Il a défait la ceinture puis a posé ses mains sur le bouton du pantalon avant de demander : - Je... je peux ? Alors j'ai baissé la tête pour lui dire que oui, il pouvait. Mon coeur s'est mis à battre de plus en plus vite. Le sien aussi, je le sentais quand je passais mes mains sur sa poitrine. Trowa a alors défait le bouton de mon pantalon, puis ma braguette. Je me suis allongé sur le dos pour qu'il puisse plus facilement me le retirer. Ceci fait, il a enlevé le sien puis il est venu me rejoindre sur le lit où nous nous sommes étreints et embrassés avec de plus en plus de fougue...

- Mais peut-être que tu ne veux pas en entendre plus, fit Quatre à Heero qui l'écoutait, fasciné.

Heero sourit.

- Oui, je me doute bien de ce que vous avez fait après.

Quelques secondes passèrent, puis Heero reprit la parole :

- Dis-moi Quatre...

- Oui Heero...

- Je ne veux pas paraître indiscret mais... c'est toi ou Trowa qui a pris les choses en main quand vous avez fait l'amour ?

- C'est Trowa, répondit le jeune blond. J'avais décidé de me laisser faire, dit-il en souriant.

- Je vois, dit Heero.

- Pourquoi ? lui demanda Quatre. Avec Duo, tu as l'intention de...

- Je ne sais pas, répondit Heero en le coupant. Maxwell est amoureux de moi, mais il ose pas le dire, et encore moins agir.

- Dans ce cas, fait le premier pas.

- Je verrai, dit Heero. A tout à l'heure.

Le Japonais sortait de la chambre de Quatre. Trowa sortit de la salle de bain où il se cachait.

- Alors petit coquin ? Tu racontes nos ébats à tout le monde maintenant ?

- Oh, Trowa, je ne pensais pas que ça te dérangeait.

- Mais non, ça ne me dérange pas, dit-il en souriant. Je plaisantais. Nous n'avons plus besoin de le cacher maintenant, seul Wufei ne le sait pas encore. Mais revenons à nos moutons. Alors comme ça, Heero veut se faire Duo ?

- Ou l'inverse, répondit l'Arabe. En tout cas, je suis surpris qu'Heero réagisse comme ça. Son comportement a drôlement changé depuis le temps où nous étions en mission dans nos Gundams.

- Oui, mais je le préfère comme ça. C'est surement le vrai Heero qui dormait en lui qui vient de se réveiller.

- Je l'espère. Au fait Trowa, ça ne te dérange pas de ne pas jouer tout à l'heure.

- Pas du tout. Et puis ça avait l'air de faire tellement plaisir à Duo. Ça ne m'étonnerait pas qu'il ait une idée derrière la tête celui-là.

- Oui, moi non plus, ajouta Quatre. Dans une heure, on va rejoindre le reste de l'équipe pour préparer le match. D'ici là, je vais me reposer un peu. Tu veux rester ?

- Non, c'est bon, moi aussi je vais aller me reposer. A tout à l'heure, dit Trowa à son amant en l'embrassant.

- A tout à l'heure.

Une heure plus tard, les cinq pilotes de Gundam se retrouvèrent dans le hall du couloir pour partir à la rencontre des autres joueurs de l'équipe qui se préparaient dans les vestiaires. Ça allait bientôt être l'heure des espoirs de la colonie contre les "shinigamins" (Duo avaient lourdement insisté pour qu'ils choisissent ce nom provisoire).

Trowa et Quatre ouvraient la marche en se tenant par la main. Ceci surprenait Wufei. Duo et Heero les suivais. Ils avaient tous les deux les yeux brillants, le sourire sur le visage. Quatre et Trowa se lâchèrent la main peu avant d'être dans le champ de vision de leurs partenaires d'un match. Wufei fut définitivement étonné, et dégoûté à la fois. Les quatorze "shinigamins" entrèrent dans leur vestiaire où ils ne sortirent que trente minutes plus tard, après avoir mis au point la stratégie et avoir mis des shorts et des maillots identiques.

**********

Les joueurs des deux équipes s'échauffèrent. Quelques minutes plus tard, les deux capitaines se faisaient face dans le rond central. Ils s'échangèrent quelques consignes. Ce n'était qu'un match amical, ils ne joueraient donc pas violemment de peur de blesser quelqu'un, ce qui pourrait avoir des conséquences non négligeables sur l'équipe de la colonie qui joue tout de même au niveau des espoirs. Et les "shinigamins" n'avaient que trois remplaçants. Ce serait donc le fair-play qui dominerait ce match.

Des deux côtés, les joueurs prirent leurs positions. Duo était dans les buts et Heero se trouvait sur l'aile droite. Quatre, Trowa et Wufei constituaient les seuls membres du banc des "shinigamins" tandis que le banc des espoirs de la colonie était bondé de monde : entraîneurs, masseurs, préparateurs, dirigeants sportifs... Même l'arbitre du match était issu de ce coin-là. D'ailleurs, Wufei avait demandé à Quatre si c'était normal que l'arbitre de cette rencontre soit issu du camp de l'équipe de la colonie. Mais Quatre lui avait répondu que ce n'était qu'un match.

Le match s'engagea. Les "shinigamins" partirent à l'attaque. Heero fit son possible pour se démarquer mais on ne lui fit pas la passe. Au lieu de ça, ses coéquipiers tentèrent une passe dans l'axe qui fut interceptée. Les espoirs arrivèrent facilement dans le camp de l'équipe des G-Boys où ils commencèrent à installer leur jeu. Ils arrivèrent bientôt à l'entrée de la surface de réparation. Duo se mit en colère après ses défenseurs qui faisaient mal leur boulot. L'attaquant en possession du ballon fit un crochet, deux passements de jambe et tira un boulet de canon. Duo réagit, mais trop tard, les filets tremblaient déjà. Un à zéro.

"Ça commence bien" se dit Duo, "un tir, un but...". Il jeta un coup d'oeil vers Heero, celui-ci tourna la tête pour ne pas croiser le regard de l'Américain.

Mise en jeu au milieu du terrain. Attaque des shinigamins. Bonne circulation du ballon. Appel de balle d'Heero. Pas de ballon. Recul des partenaires des G-Boys dans leur camp. Bataille au milieu de terrain. Attaque des espoirs de la colonie. Faute dans la surface de réparation. Penalty !

- Oh non ! C'est pas vrai ! s'écria Duo, on va pas s'en sortir si ça continue comme ça ! Bon, voyons voir si je m'en tire mieux que tout à l'heure. Je vais penser à Heero et ça se passera bien.

L'attaquant adverse posa le ballon sur le point de penalty et recula pour prendre de l'élan. Il s'élança. Duo fit un choix et dès que le ballon fut tiré, il plongea sur sa droite. Et c'était là que le joueur avait tiré. Duo ne relâcha même pas le ballon, arrêt parfait, on ne peut pas faire mieux sur un penalty. Il se releva aussitôt et dégagea le ballon, sans réfléchir, sur le côté droit en criant : "HEEEEROOOOO !!!"

Le Japonais récupéra le ballon et partit en contre-offensive. La plupart des joueurs étant encore près des buts gardés par Duo suite au penalty, Heero n'eut aucun mal à se faufiler un chemin jusqu'aux buts adverses, éliminant deux défenseurs au passage. Il se retrouva à l'entrée de la surface et arma son tir. Il s'apprêta à frapper dans le ballon lorsqu'il fut séché par derrière par un défenseur qui n'avait pas apprécié de se faire passer par un amateur. Heero s'écroula au sol en poussant un cri de douleur. Ceci ne plut pas du tout à Duo.

"Il a crié !" se dit l'Américain. "Heero a crié... Ça ne lui ressemble pas. Je l'ai déjà vu se remettre une jambe en place et il n'avait pas crié, juste gémi". Quand il vit qu'Heero restait au sol et qu'il se tenait la jambe, Duo traversa tout le terrain en courant pour aller voir de plus près. "Ça a l'air d'être grave". Pendant ce temps, l'arbitre sanctionnait le défenseur d'un carton jaune. Quatre, qui s'était levé du banc lui aussi, entra sur le terrain. Il atteignit Heero avec l'Américain.

- Heero ! Ça va ? demanda le jeune blond.

- Quatre... Où est Duo ?

- Il arrive.

Heero sourit, il se mit assis et essaya de se lever. Mais il avait l'air de souffrir et il ne posait pas son pied gauche sur le sol. Duo arriva.

- Heero ! Ça va ?

- J'ai déjà entendu ça quelque part, répliqua le Japonais.

- Quoi ? demanda Duo qui ne comprenait pas.

- Non, ça va pas, je crois que j'ai la cheville cassée, je ne peux plus marcher.

- Je te ramène à l'hôtel, dit Quatre.

- Non, c'est bon, je vais le faire, dit Duo.

- Si tu y tiens.

Son regard suffit au jeune blond pour voir qu'il y tenait. Wufei se prépara à remplacer Heero. Et Trowa enfila les gants que Duo lui jeta avant de prendre Heero dans ses bras pour le porter jusque dans sa chambre.

- Duo, ne cours pas comme ça, protesta le Japonais en serrant les dents, j'ai mal.

Duo ralentit. Arrivés au pied de l'escalier de l'hôtel, l'Américain serra Heero contre lui.

- Attention Heero, les escaliers sont étroits, tiens-toi bien.

Alors le Japonais passa ses bras autour du cou de Duo et s'y accrocha. Duo n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait, il était trop occupé à faire attention à ce que la cheville blessée de son ami ne touche pas le mur.

Il arriva devant la porte de la chambre d'Heero. Il réussit tant bien que mal à ouvrir, franchir et refermer la porte tout en gardant Heero dans ses bras. Il se pencha au-dessus du lit pour y déposer le Japonais. Mais celui- ci ne lâcha pas prise et entraîna l'Américain dans sa chute. Ils se retrouvèrent dans une position intéressante. Mais Duo demanda tout de suite :

- Heero, ta cheville.

- Laisse ma cheville. Elle n'a rien.

Il y eut comme un flash dans la tête de Duo. Puis un second quand Heero vint déposer ses lèvres sur les siennes. Duo répondit presque instinctivement au baiser du Japonais. Si on lui avait qu'un jour Heero l'embrasserait, il n'y aurait jamais cru. Mais là c'était bien le cas. Il voulut se pincer pour vérifier qu'il n'était pas en train de rêver mais il pinça Heero sans faire exprès.

- Owwwwww ! s'exclama Heero.

- Excuse-moi, c'est moi que je voulais pincer. Désolé... Et puis je ne te savais pas aussi sensible.

- Mais j'ai jamais dit que ça me déplaisait pas.

Alors les deux amoureux continuèrent de s'embrasser tout en enlevant leurs shorts et leurs maillots ils se retrouvèrent bientôt en slip et en chaussettes. Heero était couché sur le dos et Duo était au-dessus de lui. Il lui léchait le ventre tout en lui pinçant les fesses. Heero n'arrêtait pas de gesticuler. Encore personne ne l'avait touché comme ça. Et comme il appréciait ça !

Puis Duo remonta pour finalement arriver aux lèvres du Japonais et l'embrasser passionnément. Heero se laissa faire. Puis Duo s'arrêta, regarda Heero droit dans les yeux pendant dix secondes sous un silence radical.

- On... on continue ? demanda l'Américain sur un ton mal assuré.

- Oui pourquoi ? s'étonna Heero.

- Ben je sais pas, comme c'est la première fois...

- Et alors ? répliqua le Japonais. Si tu en as envie...

- Et toi, tu en as envie ?

- Oh oui !

Alors Duo posa ses mains sur les hanches de son partenaire et lui enleva progressivement son slip. Il ôta également le sien puis se remit sur le corps d'Heero et reprit les baisers, les accompagnant de caresses le long des cuisses. Il hésita encore un moment avant de rabattre les jambes du Japonais contre sa poitrine, lui facilitant ainsi la pénétration. Il s'y prit avec le plus grand soin, petit à petit, d'abord lentement puis de plus en vite. Entre les cris d'Heero, les gémissements de Duo et le grincement des lattes du lit, le moins que l'on puisse dire, c'est que les G-Boys savent mettre de l'ambiance, surtout ces deux-là.

Ils firent l'amour pendant quinze minutes avant de se prendre dans leurs bras et s'embrasser une dernière fois avant de se reposer un peu.

- Heero ?

- Hn.

- Il faudra changer les draps.

- Hn.

* * * * * Premier commentaire de moi, et j'ai attendu le troisième chapitre pour ça. En fait, le troisième jour n'est pas fini, mais je coupe là parce que la fin de ce troisième paragraphe me plait bien et parce que sinon le quatrième aurait été vraiment trop court. Et moi je ne cherche pas à écrire pour faire du texte alors j'essaie d'équilibrer un peu. Tout ça pour ça ? Ben oui, c'était bien la peine...