Note : Au tour de Felicity de rencontrer Éléanore (et Oliver) ! N'hésitez pas à me laisser une petite review pour me dire ce que vous en pensez ;)
Chapitre 3
D'un pas assuré, Felicity parcourait les couloirs de Queen Consolidated, trousse à outils sous le bras, révisant les consignes affichées sur sa tablette, espérant se retrouver face à un vrai challenge cette fois. Comme beaucoup de ses collègues, elle préférait largement travailler sur la partie software que sur les problèmes informatiques des employés qui ne savaient pas se servir de leur matériel mais c'était son jour d'astreinte et elle mènerait ses missions à bien. Les agents de sécurité qu'elle croisa sur son chemin semblaient sur le qui-vive, ils entraient et sortaient des bureaux comme s'ils recherchaient quelque chose.
Elle espérait que ce n'était pas encore un chat perdu. La dernière fois que c'était arrivé, la pauvre bête s'était fait taser par un agent un peu trop zélé et ça avait senti le grillé pendant trois jours dans le couloir qui conduisait à la cafétéria. Horrible. Elle fit attention à ne pas les gêner et arriva finalement à destination. Le bureau était vide, déserté par son occupant qui avait besoin d'un poste de travail fonctionnel, c'était à son tour de faire jouer sa magie pour sauver l'ordinateur qui faisait des siennes et refusait de démarrer. S'il était irréparable, elle l'emporterait pour récupérer les pièces en bonne santé et leur donner une seconde vie.
Après avoir posé sa tablette et sa trousse à outils sur le bureau, Felicity fit rouler la chaise loin derrière elle et s'abaissa pour essayer d'allumer la tour. Elle s'immobilisa net devant sa trouvaille. Une enfant lui adressait un regard apeuré, une main sur la bouche comme pour se retenir de faire le moindre bruit, un bras entourant ses genoux ramenés contre elle. Felicity ferma et rouvrit les yeux. La fillette blonde ne disparut pas et continuait de la fixer d'un air terrifié.
-Qu'est-ce que tu fais là ?
La petite ne répondit pas et se recroquevilla un peu plus sur elle-même. Son cœur se serra devant sa réaction, elle n'avait aucune raison de la craindre. Toujours pliée en deux, Felicity réalisa qu'elle la surplombait et lui bloquait le passage si elle voulait s'enfuir, alors pour se faire moins imposante, elle s'agenouilla et lui sourit pour camoufler toutes les interrogations soulevées par sa présence.
Aucun enfant n'était censé se trouver dans ce bâtiment, sa seule théorie était qu'un de ses collègues avait ramené sa fille au travail, mais pourquoi ? Et qu'est-ce qu'elle faisait sous ce bureau, complètement effrayée et seule ? Elle devait avoir trois ou quatre ans, elle ne pouvait pas s'être retrouvée ici par hasard, est-ce qu'elle s'était fait enlevée et se cachait de son agresseur ? Voilà où son cerveau l'emmenait déjà et si elle le laissait faire, il allait continuer à élaborer des théories de plus en plus folles. Elle avait besoin de réponses et la seule qui pouvait les lui donner l'observait en silence avec des yeux bleus reflétant une peur panique.
-Salut, dit-elle avec douceur en posant la main paume en l'air sur ses genoux. Moi c'est Felicity. Je travaille ici, je suis informaticienne, ça veut dire que je répare les ordinateurs, et toi ? Pas que je croie que tu travailles aussi ici, je sais bien qu'aucun enfant de trois ans n'est employé par QC, je voulais te demander ton prénom.
-Quatre ans, la corrigea-t-elle d'une petite voix en baissant la main qui lui couvrait la bouche.
Son flot de paroles incontrôlé avait eu le mérite de la faire parler et Felicity leva mentalement le poing en l'air. Une mini bataille de gagnée. Restait à savoir qui elle était et pourquoi elle se cachait pour décider si elle devait appeler la police ou simplement la sécurité. Son instinct lui disait de la rassurer avant de faire quoi que ce soit. Ses joues maculées de larmes et ses yeux rougis témoignaient de combien elle avait pleuré.
-Quatre ans, tu es une grande fille alors ! Tu peux me dire ce que tu fais ici ? Ce n'est pas vraiment un endroit pour les enfants.
Elle resserra sa prise sur ses genoux et Felicity se demanda si elle avait commis un faux pas en voulant aller trop vite vers des réponses. La petite regarda longuement ses mains comme si elle débattait de ce qu'elle allait lui dire ou pas, avant de parler d'une voix où transparaissait la détresse.
-Je cherchais mon papa et je me suis perdue. Alors je me suis cachée.
Enfin, on avançait. Même si ce rapport de cause à conséquence était étrange, elle aurait dû alerter quelqu'un pour que son père la retrouve, pas se cacher pour lui rendre la tâche plus difficile. Felicity se pencha encore un peu vers elle, se retenant de la toucher pour la rassurer car elle était toujours craintive et sur ses gardes. Deux tresses retombaient sur ses épaules, quelqu'un l'avait coiffée avec attention, elle était aimée et choyée. Les vêtements de qualité qu'elle portait montraient que sa famille n'était pas dans le besoin et confirmaient l'hypothèse que ses parents travaillaient à QC.
-Je peux t'aider à le retrouver, il travaille ici ?
Elle secoua la tête et Felicity se retrouva à nouveau confuse. Le mystère qui l'entourait s'épaississait. La petite releva son regard océan vers elle, empli d'espoir à l'idée qu'elle puisse l'aider, mais des larmes brillaient aux coins de ses yeux, rappelant à Felicity qu'il s'agissait d'une petite fille effrayée, pas d'un puzzle à résoudre, son rôle était de l'aider, ce à quoi elle n'était clairement pas douée. Il valait mieux qu'elle sonne l'alarme concernant un enfant disparu pour que des personnes compétentes s'en occupent.
Elle fit un geste pour se relever lorsqu'une main attrapa la manche de sa chemise.
-Non, dit précipitamment la petite. Reste.
Sa supplication et sa prise inflexible eurent raison de Felicity qui lui assura qu'elle ne l'abandonnerait pas. Si elle ne voulait pas se retrouver à nouveau seule, elle pourrait l'amener avec elle pour signaler sa présence.
-Tu veux bien sortir de sous le bureau ? Je ne me suis jamais mise dans cette position mais ça ne doit pas être très confortable.
Elle fit non de la tête et Felicity tenta une autre approche qui serait plus longue, mais elle avait le temps et la petite ne semblait pas en danger immédiat ni en souffrance, elle était juste apeurée et perdue.
-Comment tu t'appelles ?
-Éléanore.
Ce prénom lui rappelait quelque chose mais elle ignorait quoi. Elle ne pensait pas avoir connu d'Éléanore dans sa vie mais son cerveau lui disait qu'elle l'avait entendu quelque part dernièrement. Elle enregistra cette information pour plus tard et leva doucement la main pour la poser sur sa joue et essuyer les larmes qui avaient coulé mais la petite la regarda approcher avec appréhension. Felicity s'arrêta à mi-chemin et opta pour simplement lui prendre la main qui reposait toujours sur ses genoux. Éléanore se laissa faire, ce qui était une nouvelle victoire et fit sourire Felicity, soulagée de réussir enfin à avancer et à la réconforter.
-C'est un très joli prénom.
Éléanore sourit en disant que c'était sa maman qui l'avait choisi pour elle. Ella avait parlé avec fierté et mélancolie, réveillant tous les instincts protecteurs de Felicity qui lui serra tendrement la main.
-Est-ce que tu vas bien ? demanda-t-elle. À part le fait que tu t'es perdue, tu n'as pas mal quelque part ?
-Non. Je veux juste mon papa.
-D'accord. Tu veux bien me dire comment il s'appelle ? Comme ça je pourrai le trouver.
Avec une simple recherche internet sur sa tablette qui était juste au-dessus de sa tête, elle saurait qui il était et trouverait ses coordonnées sans avoir à laisser Éléanore toute seule. En plus ça éviterait de faire toute une histoire avec la police et la sécurité juste pour une petite fille perdue.
-C'est Oliver.
Elle allait lui demander son nom de famille lorsque son esprit court-circuita. Dix jours plus tôt, Oliver Queen était revenu d'entre les morts avec une fillette prénommée Éléanore. Ça ne pouvait pas être une coïncidence, elle avait devant elle la petite-fille du grand patron. Ou sa belle petite-fille. Comment on appelait la fille d'un enfant issu du premier mariage de sa femme ? C'était une question pour plus tard.
Et cela expliquait le comportement des agents de sécurité qu'elle avait croisés, réalisa-t-elle en se frappant mentalement front. Ils étaient à la recherche de la plus jeune Queen qui s'était perdue dans le bâtiment pendant une visite de l'entreprise familiale. Son père devait être dans tous ses états.
La petite main dans la sienne se retourna pour lui serrer les doigts, la ramenant dans le présent.
-Madame Felicity ? Vous allez bien ?
Un rire lui échappa, c'était tellement adorable, personne ne l'avait jamais appelée Madame Felicity. Éléanore répondit avec un sourire timide et elle se félicita d'avoir réussi à la distraire de sa peur.
-Oui, ça va, dit-elle avec une légère pression des doigts, c'est juste que je sais qui est ton père. Je vais passer un coup de fil et il sera là en moins de deux minu…
Une mini tornade se jeta à son cou et elle s'interrompit dans une exclamation de surprise. Avec un merci enjoué, Éléanore reculait déjà, son visage éclairé d'un sourire éblouissant, comme si Felicity venait de décrocher la lune pour elle. Submergée par cet élan de joie et de confiance, elle passa instinctivement la main dans son dos pour la maintenir près d'elle et attrapa sa trousse d'outils où elle avait glissé son téléphone.
Curieuse, Éléanore se colla contre elle pour observer ses doigts survoler l'écran alors qu'elle cherchait le numéro de la sécurité dans ses contacts, l'une de ses tresses lui chatouillant le cou. En quelques mots, elle expliqua la situation à l'agent au bout du fil qui lui dit de rester avec la petite jusqu'à ce que monsieur Queen arrive. Ce ne serait pas difficile, elle semblait l'avoir adoptée.
...
Oliver fait son entrée au prochain chapitre !
