Note : J'étais censée publier ce chapitre hier mais je n'ai pas eu le temps, le voilà enfin ! Felicity qui rencontre un Oliver papa, j'espère que vous aimerez :)

Chapitre 4

À peine vingt secondes après son appel, la porte s'ouvrit à la volée, laissant apparaître un Oliver Queen affolé. Il scanna la pièce et lorsque son regard tomba sur Felicity, il la scruta de la tête aux pieds avant de se ruer vers elles en murmurant le prénom de sa fille. Éléanore n'eut que le temps de se retourner vers lui qu'elle se retrouva enlacée dans son étreinte chaleureuse. Sa petite silhouette disparut presque derrière ses bras musclés qui s'agrippaient à elle. Il ferma les yeux, le soulagement inscrit sur son visage.

Les photos ne lui faisaient vraiment pas justice. Avec sa mâchoire ciselée, sa barbe bien taillée, ses yeux d'un bleu perçant, il avait tout du top model. Son costume de créateur laissait deviner un corps musclé et athlétique. Soudainement hyper consciente de son apparence plus que banale, Felicity passa les mains sur sa jupe pour lisser les plis qui s'étaient formés lorsqu'elle s'était agenouillée. Le point positif, c'était qu'elle n'avait pas mis ses ballerines avec des motifs de panda, même si elle les adorait, elle était en vraie tenue professionnelle aujourd'hui puisqu'elle se promenait dans les bureaux des étages classes.

Monsieur Queen ne lui accorda aucune attention et relâcha sa fille pour lui prendre les épaules et la détailler sous toutes les coutures. Felicity hésita à les laisser seuls, mais elle ne voulait pas non plus les interrompre dans leurs retrouvailles. Et puis ce ne serait pas très poli de disparaître comme une ombre sans un mot.

-Tu vas bien ? demanda-t-il d'une voix d'où perçait la panique. Qu'est-ce qui t'a pris de disparaître comme ça ?

-Je voulais te voir.

Sa voix était hésitante, à la fois heureuse d'avoir retrouvé son père mais aussi inquiète de se faire disputer. Mais monsieur Queen semblait plus soulagé qu'en colère, et de fait, il la serra de nouveau contre lui, les yeux fermés pour apprécier sa présence et apaiser son anxiété.

-Ne me refais jamais ça, solnychka.

À sa grande surprise, ils échangèrent quelques mots dans une langue qui ressemblait à du russe. Pourtant, ils avaient été sur une île chinoise, et isolée en plus, sans personne avec qui parler une langue étrangère. Felicity faillit se frapper le front de la main pour de vrai cette fois. Le lieu où ils avaient vécu avait peu d'importance puisqu'ils avaient été seuls. Monsieur Queen avait dû apprendre le russe pendant ses études et l'avait enseignée à sa fille, ça avait dû servir de passe-temps. Elle s'avouait impressionnée.

Éléanore s'accrocha à son cou et d'un geste maîtrisé, il passa le bras sous ses jambes et elle se retrouva assise sur lui alors qu'il était toujours à genoux à côté de Felicity. Son regard perçant se posa finalement sur elle et elle se retint de se tortiller sous son attention inflexible. Oliver Queen était intense.

-Merci, mademoiselle…

-Smoak. Felicity Smoak. Oh j'y crois pas, j'ai répondu à la James Bond, désolée monsieur Queen, je n'avais aucune intention de faire une blague plutôt nulle après le stress que vous venez de vivre, je suis juste maladroite.

Parfait, elle se ridiculisait dès ses premiers mots. Elle se mordilla la lèvre pour s'arrêter dans sa tirade, regrettant encore une fois de n'avoir aucun filtre entre son cerveau et sa bouche, au contraire du commun des mortels.

-Appelez-moi Oliver, dit-il sans commenter sur ses déblatérations. Monsieur Queen c'était mon père.

Son père qui était mort noyé alors que lui s'était retrouvé sur une île déserte. Heureusement, elle contrôla son flux de parole cette fois et ne dit pas ça à voix haute, il n'aurait vraiment pas apprécié.

-Et bien, Oliver, vous n'avez vraiment pas à me remercier, je suis tombée sur Éléanore par hasard, je n'ai fait qu'appeler la sécurité. Si jamais elle se perd à nouveau, il faudrait peut-être leur dire que passer la tête par la porte n'est pas suffisant, elle était complètement cachée sous le bureau, je ne l'ai vue que quand je me suis penchée pour travailler sur l'ordinateur.

Elle parlait toujours beaucoup trop quand elle était nerveuse, c'était plus fort qu'elle. Oliver la regardait maintenant comme si elle était un extraterrestre, c'était juste génial, encore quelqu'un qui ne supportait pas ses vomis de paroles. Pas qu'elle avait besoin qu'il l'apprécie, c'était certainement leur première et dernière rencontre, mais elle aurait préféré faire bonne impression devant le beau-fils du grand patron, dont le nom était affiché sur la façade.

-Et vous avez réussi à la faire sortir de sa cachette ? demanda-t-il d'un ton stupéfait.

Oh. Ce n'était pas sa nouvelle tirade qui l'avait laissé sans mots.

-Euh, oui. Je ne l'ai pas tirée ni rien, c'est elle qui s'est jetée dans mes bras.

À nouveau, il la dévisagea comme si elle était une énigme et elle rougit sous son regard intense. Il baissa finalement les yeux sur sa fille qui avait posé la tête contre son torse comme si elle écoutait les battements de son cœur.

-Désolé, dit-il en secouant légèrement la tête comme pour se reprendre, je suis juste un peu surpris, elle ne fait confiance à personne d'habitude.

-Madame Felicity est une gentille, donna-t-elle comme explication en levant les yeux vers son père.

Un petit sourire se dessina sur les lèvres d'Oliver. À peine là, il éclairait tout son visage, brisant la dureté qui marquait ses traits divins. Elle ne pouvait imaginer ce qu'ils avaient vécu pendant cinq ans, élever un enfant sur une île déserte avait dû être un calvaire, un combat quotidien pour survivre, et pourtant ils se tenaient là, tous les deux sains et saufs, et raisonnablement sains d'esprit. Oliver avait fait des miracles.

-Ne crois pas que tu vas t'en tirer comme ça miss, tu aurais dû rester avec madame Carter.

-Je l'aime pas, répondit-elle en triturant un des boutons de sa chemise.

-Pourquoi ?

Sa voix avait pris une note dure, un éclair de danger passa sur son visage. Felicity ne donnerait pas cher de la peau de quiconque ferait du mal à cet enfant.

-Elle est ennuyante !

Un rire amusé passa les lèvres de Felicity et le regard rieur d'Oliver montrait que lui non plus ne résistait pas à la mignonnerie d'Éléanore. Il le cacha rapidement pour commencer à faire une leçon de morale à sa fille qui l'interrompit pour se défendre :

-Mais papa ! Elle m'a donné des stylos pour dessiner. Des stylos. Tout le monde sait que ça fait des dessins nuls. Et tu étais parti longtemps, alors je suis partie te chercher. Mais après je te trouvais pas, et je me suis perdue, alors j'ai fait comme on a dit, je me suis cachée et je t'ai attendu.

Elle avait fini avec les larmes aux yeux au souvenir de la panique qu'elle avait ressentie en se retrouvant seule, perdue et effrayée. Felicity résista à l'envie de passer les mains dans ses cheveux, ou de lui caresser doucement le dos car son père était là maintenant et il avait érigé un mur protecteur tout autour d'elle.

-Tu as bien fait de te cacher quand tu t'es perdue, dit-il en lui caressant la joue avec douceur, chassant les vestiges de ses larmes. Mais tu n'aurais pas dû quitter madame Carter et sortir en douce de son bureau.

-Désolée, dit-elle d'une petite voix, sa lèvre inférieure légèrement plus avancée, l'image même du repentir, et Oliver la serra contre lui, murmurant quelque chose à son oreille.

Ce tableau père fille était touchant et réveilla en Felicity le désir enfoui d'un jour devenir maman et partager ce même lien avec son enfant. Elle était par contre surprise par la consigne qu'il lui donnait. Plutôt que de se cacher, elle devrait appeler à l'aide, au contraire se faire voir pour qu'il la retrouve facilement. C'était du simple bon sens.

-Si je peux me permettre un conseil, il serait peut-être mieux que votre fille s'adresse à un membre de la sécurité si elle se perd, plutôt que de se cacher. Elle aurait pu rester là pendant des heures si j'avais repoussé mon intervention à plus tard.

Toute trace de jovialité, aussi ténue soit-elle, disparut de son visage qui retrouva ce masque de dureté qu'Éléanore avait fait fondre. Felicity s'admonesta mentalement. Qu'est-ce qui lui avait pris de commenter sur la manière dont il élevait sa fille ? Ce qu'elle redoutait depuis sa première tirade était arrivé, elle allait perdre son travail. Tout ça parce qu'elle ne savait pas quand se taire.

-Je ne peux pas lui dire de faire confiance à n'importe qui. Quand on est un enfant Queen, tout le monde représente un danger.

Elle n'aurait jamais pensé à ça, mais c'était plutôt logique. Même des agents de sécurité à leur service pouvaient succomber à l'appel de l'argent. Une petite fille perdue faisait une cible idéale pour une demande de rançon. Elle ne s'était jamais arrêtée pour se demander ce que pouvait être l'enfance de personnes si riches et influentes, ça ne devait pas être facile au quotidien.

-Désolée, je n'aurais pas dû me mêler de ce qui ne me regarde pas.

D'un signe de tête, il accepta ses excuses avant de se relever, sa fille dans les bras. Elle se félicita mentalement, crise évitée, travail sauvé. Une main emplit son champ de vision et elle cligna des yeux, surprise, avant de la prendre, son cœur manquant un battement à son contact. Sa poigne se referma délicatement sur elle, engloutissant presque toute sa main, avant de la tirer doucement pour l'aider à se relever. Debout, elle s'appuya sur une jambe puis l'autre pour se dégourdir les membres. Elle devrait vraiment se remettre au yoga.

-Au revoir Felicity, dit-il comme s'il goûtait son prénom. Merci encore. Pour tout.

-Bien sûr, quand vous voulez. Pas que je pense que votre fille a l'habitude de se perdre et que je tomberai à nouveau sur elle, ça serait vraiment une coïncidence bizarre. Je vais m'arrêter là, c'était un plaisir de vous rencontrer, malgré les circonstances.

Oliver répondit avec son presque sourire et Éléanore lui dit aussi au revoir avec des signes de la main, un bras derrière le cou de son père. Alors qu'il s'approchait de la porte, elle aperçut la silhouette d'un homme qui la gardait, certainement un agent de sécurité ou un garde du corps. Être un Queen venait avec son lot d'inconvénients.

Alors qu'ils sortaient, la voix fluette de la petite lui parvint aux oreilles :

-Papa, on pourra revoir madame Felicity ?

-Si tu es sage.

-Je suis toujours sage !

Elle n'entendit pas la réponse d'Oliver qui s'éloignait dans le couloir, mais ce nouvel échange adorable lui avait soutiré un grand sourire. Peut-être qu'elle les reverrait finalement, elle avait fait bonne impression sur Éléanore qui savait prendre son père par les sentiments. Felicity récupéra sa trousse à outils pour se remettre au travail même si elle allait avoir du mal à se concentrer dessus, père et fille allaient occuper son esprit pendant un moment. Heureusement qu'elle était un génie surdoué qui n'avait aucun mal à faire plusieurs choses à la fois.