Chapitre 1 : Un mois d'août qui commence bien
Jusqu'à la onzième année de son existence, Harry Potter n'avait jamais aimé son anniversaire, qui se déroulait chaque 31 juillet. Il n'aimait pas non plus les grandes vacances, ni même les vacances en général. En réalité, il n'aimait pas la vie qu'il subissait auprès de la famille chez qui il vivait, les Dursley : son oncle Vernon, sa tante Pétunia et son cousin Dudley. Ils étaient la seule famille qu'il lui restait. Ils avaient beau tolérer Harry dans leur maison pour une raison mystérieuse aux yeux de celui-ci, cela ne les empêchait pas de mépriser ouvertement leur neveu. On pourrait se demander pourquoi se comportent-t-ils ainsi avec un membre de leur propre famille. Car une des caractéristiques qui définit de plus Harry est qu'il n'est pas un enfant, ni même une personne comme les autres. En effet, Harry Potter est un sorcier, et c'est la raison pour laquelle son "reste familial" ne peut pas le supporter. Ils ont une horreur et une crainte profonde de tout ce qui peut sortir du quotidien ou qui peut se démarquer, ne serait-ce que légèrement, du reste. Ils racontent donc à qui veut l'entendre qu'ils n'ont jamais eu de neveux, et pour ceux qui le savent malheureusement déjà - comme la tante Marge, la sœur de Vernon - ils leur décrivent le centre de redressement pour jeunes délinquants récidivistes de St Brutus dans lequel Harry est censé être.
Cependant, Harry était bien loin d'y être. Il étudiait à Poudlard, l'école de sorcellerie d'Angleterre, et allait cette année, à partir du premier septembre, y entamer sa cinquième année. Depuis qu'il avait appris par Hagrid, le garde chasse de Poudlard(maintenant professeur) qu'il était sorcier, il avait commencé à apprécier les grandes vacances, mais aussi son anniversaire, dans la mesure où il s'était lié d'amitié avec les deux meilleures personnes qu'il pouvait rêver : Ron, cinquième fils d'une généreuse famille de sorcier, les Weasley, et Hermione Granger, fille de parents moldus et une des meilleures élèves de l'école.
Ce jour là, la veille de son anniversaire( il avait simplement su la date en regardant la météo à la télévision, car sinon il l'aurait oublié), il attendait avec impatience les lettres de ses amis - envoyées par hiboux, bien sûr - dont il commençait à prendre l'habitude. La journée fut pour lui très longue, il la passa dans sa chambre lorsqu'il n'était pas dérangé par son oncle qui cherchait toujours à le réprimander, sa tante qui lui donnait des ordres qu'il n'exécutait même plus, et son cousin qui devait toujours faire des efforts considérables pour passer les portes, étant donné son énorme masse.
Après une journée ponctuée de telles interruptions, il n'eut plus qu'un désir : se cloîtrer dans sa chambre et attendre ses lettres, tout en astiquant son balai, ou même en avançant son devoir de potions donné par Rogue, avant les vacances.
Il était près de 1 heure du matin lorsqu'il perçut à son plus grand bonheur un petit grattement venant de sa fenêtre. Il tourna la tête et ne vit à la lueur de sa lampe de chevet qu'un scarabée qui tentait d'escalader la paroi de verre. Se méfiant intensément de ce genre d'insectes depuis l'épisode de Rita Skeeters, il ouvrit la fenêtre et le jeta le plus loin possible. A ce moment là, il vit une petite boule grise arriver en hululant. C'était Coq, le minuscule hiboux de Ron que Sirius, le parrain de Harry, lui avait généreusement offert lorsqu'il avait « perdu » Croutard, son rat, qui s'était révélé être un Mangemort servant Voldemort. Quand le hibou passa la fenêtre, Harry remarqua qu'il était beaucoup plus calme qu'à l'accoutumée, sans doute, se dit-il, que Ron l'avait enfin éduqué un minimum !
Il l'attrapa et vit qu'il portait deux lettres : une de Ron, évidemment, mais aussi une des jumeaux Fred et Georges.
Il décida d'ouvrir celle de Ron en premier, mais un deuxième hibou l'interrompit dans sa tache en s'engouffrant par la fenêtre restée ouverte. Harry regarda qui lui adressait la lettre et le paquet apportés par le moyen-duc, c'était comme il s'en doutait son amie Hermione.
Il reprit la lecture de la lettre de Ron tandis que le moyen-duc allait rejoindre Hedwige et Coq dans la grande cage.
Salut, Harry !
Comment vas-tu ? C'est toujours aussi impossible à vivre chez tes modus ? Ici, ça commence à le devenir, on ne s'amuse presque plus depuis que Tu-Sais-Qui est revenu… Bill et Charlie ont arrêté leurs travails momentanément pour aider Papa et Percy au ministère à cause des problèmes qu'ils pose : ils ont plusieurs assassinats de moldus et quelques sorciers sur les bras ! Ce qui fait que Maman ne veut même plus que l'on s'éloigne du jardin, et elle était tellement énervée hier qu'elle a puni Fred et Georges qui avaient laissé traîner une Farce pour Sorciers Facétieux de trop, ils ne peuvent plus sortir de la maison ! Quant à Ginny, sa copine Claire(qui est là pour une semaine) et moi-même sommes cloîtrés dans la maison, on ne peut pas sortir après 5 heures, donc on fait des batailles explosives, des échecs, on bosse nos devoirs… c'est nul !!! Maman craint vraiment une attaque de Tu-Sais-Qui chez nous !
Tu as eu des nouvelles d'Hermione ? Moi pas encore, je parie qu'elle est en Bulgarie avec Vicky…
Mais bon, si je t'écris ce n'est pas pour te parler de mes problèmes, même si c'est déjà fait ! Je voulais plutôt te dire une chose : BON ANNIVERSAIRE ! Je te donnerais ton cadeau dès qu'on se verra, et en parlant de ça, Dumbledore est d'accord que tu viennes chez nous pour tout le mois d'août ! Tu t'en doutais, hein ?
Papa ou Bill va essayer de trouver du temps pour venir te chercher, et moi je vais essayer de convaincre Maman de laisser Fred ou Georges de venir nous aider. En tout cas, on vient demain(le premier août) à 15h, je ne sais pas encore si on vient en voiture ou en poudre de cheminette mais on sera là à 15h c'est sûr. Prépare tes affaires et préviens tes moldus !
A demain !
Ron
Génial ! se dit Harry. Tout un mois chez les Weasley, c'est sa tante qui ne va pas être contente car il lui était bien utile quand il s'agissait de tondre la pelouse, tailler les haies, passer l'aspirateur, etc.…
Il s'empressa de répondre à Ron au dos de la lettre simplement en le remerciant et en confirmant son accord pour le lendemain.
Il tendit la lettre à Coq, qui lui montra du bec la lettre des jumeaux avant de s'en aller et disparaître dans la nuit. Harry déchira l'enveloppe et lu, curieux de savoir ce qu'elle renfermait.
Salut Harry !
Comment ça va ? On t'écrit d'abord pour te souhaiter un joyeux anniversaire ! C'est Ron qui nous a dit que c'était aujourd'hui. On te donnera tes cadeaux en même temps que Ron car Coq est trop petit pour les porter. Tu te demandes ce que c'est ? Disons que c'est nous qui les avons inventés… je te laisse imaginer. Tu pourras même en donner à tes meilleurs amis, comme Malefoy ou bien Rogue !
On t'écrit ensuite pour te remercier mille fois, comme dit Georges une fois par Gallion. Nous ne l'avons dit à personne, et nous avons bien acheté la robe de soirée pour Ron. Et tu ne devineras jamais ce qu'on a fait pour convaincre Maman d'accepter notre projet de magasin de farces et attrapes : on a pris des dragées surprises de Bertie Crochue (Maman les adore), et on leur a jeté des sorts : un sort d'Allégresse et un léger sortilège de Confusion, je pense que tu connais le principe de chacun, ce qui donne nos Dragées d'influence : elles rendent celui ou celle qui en mange très gentil et prêt à accepter presque tout sans se poser de questions par la suite !! Et ça a marché ! Merci encore pour ton cadeau !
A très bientôt
Fred et Georges
Harry éclata de rire en se demandant où ils allaient chercher tout ça.
Il passa ensuite à la lettre d'Hermione.
Coucou Harry !
J'espère que tout se passe bien chez ''toi''. Moi au début des vacances je n'avais pas trop le moral car mes parents n'ont pas voulu que j'aille en Bulgarie, mais par contre, ils ont été d'accord pour que Viktor vienne passer deux semaines à la maison ! Et en plus, ils n'étaient pas là la première semaine où il était là ! Mais ne t'inquiète pas, je n'ai pas fait de bêtises…
Harry imagina avec amusement la tête d'Hermione devenir rouge vif si elle lui avait dit ça en face.
Ah oui, au fait, joyeux anniversaire! J'espère que mon cadeau va te plaire ! Tu vas voir, c'est complètement en rapport avec toi…mais je n'en dis pas plus. J'ai reçu une lettre de Ron, je ne lui ai pas encore répondu, il m'a dit que Dumbledore était d'accord pour que tu ailles chez lui ! C'est super ! Quand part-tu ? J'aimerais bien qu'on se retrouve, soi chez lui, soi sur le chemin de Traverse, comme vous voulez.
J'ai reçu une lettre de Mc Gonagall qui me proposait de devenir préfète, mais j'ai refusé(ça n'a pas dû lui faire très plaisir), car sinon je devrais sans cesse nous dénoncer!
Au fait tu as le bonjour de Viktor.
A bientôt
Bisous Hermione
Tout content, Harry se dépêcha d'ouvrir le paquet. Il déchira l'emballage purement moldu, mais qui contenait à son grand étonnement un livre purement sorcier, intitulé « Harry Potter : 4, Voldemort : 0 » écrit par… Alastor Maugrey ! Maugrey Fol-Œil, l'homme, l'auror qui avait passé toute l'année dernière au fond d'une malle soumis à la fois aux sortilèges de l'Impérium et de Stupéfixion, maîtrisé toute l'année dernière par Bartémius Croupton fils, un Mangemort imposteur au service de Voldemort.
Harry ouvrit le livre qu'il tenait entre ses mains, et vit qu'il retraçait en détail les quatre fois où Harry avait réussi à échapper à Voldemort, de la première année de son existence jusqu'à l'année dernière, pendant le tournoi des Trois Sorciers. Il se promit de le lire plus tard, même s'il commençait à connaître son histoire.
Lorsqu'il posa le livre sur son bureau, un troisième oiseau, une immense chouette cette fois, aux couleurs brun et paille, essaya de passer la fenêtre toujours ouverte mais échoua. Harry alla donc lui porter secours, mais tout ce qu'il put faire fut de prendre la lettre et de laisser le rapace s'en aller.
Il ouvrit la lettre, et vit qu'elle lui venait de Sirius. Elle était accompagnée d'une Gazette du sorcier -datant du début des vacances-, le plus célèbre journal des sorciers, et Harry lui en fut très reconnaissant car il avait perdu le contact avec son monde depuis le début des vacances. Il commença sa lecture.
Bonjour Harry !
Tu vas bien ? J'espère que les actions de Voldemort n'ont pas trop de conséquences côté moldu, tu as eu des échos ?
Bon anniversaire mon grand ! Quinze ans déjà, félicitations de la part des Maraudeurs ! Eh oui, comme Dumbledore me l'a demandé, je suis avec Lunard pour une mission de rassemblement. Normalement je ne devrais pas te le dire, mais je pense que je peux te faire confiance, quand même !
Tu auras notre cadeau à la rentrée, c'est Dumbledore qui te le remettra.
Ne t'inquiète pas pour moi, je sais être très discret, tu le sais. Et ne vas pas chercher à savoir ce que fais Rogue, il est de notre côté bien sûr, mais cela ne te regarde en rien et il serait capable d'enlever 1000 points à Gryffondor si cela se savait!…
A bientôt Harry
Lunard et Patmol
Cette lecture lui fit autant plaisir qu'elle l'intrigua. Cette histoire avec Rogue, qu'il avait vaguement oublié, lui avait mit la puce à l'oreille. Mais épuisé et heureux, il préféra aller tout de suite se coucher en laissant sa fenêtre ouverte, au cas où un autre messager viendrait.
Ce fut vers 6 heures du matin qu'il se réveilla en sueur, les mains crispées l'une sur l'autre. Il avait refait ce même cauchemar qui le hantait chaque nuit, depuis cette soirée où Voldemort avait tué Cédric Diggory. Mais contrairement à certaines fois, sa cicatrice ne le faisait pas souffrir. Il s'en soulagea, car il se doutait que lorsqu'il avait mal au front c'était à cause de véritables actions de Voldemort.
Il remarqua que le hibou d'Hermione était parti, et aussi sur son bureau, à la lumière des réverbères de la rue, deux lettres qui avaient dû lui être apportées durant son sommeil. Il se leva en faisant craquer le moins possible le plancher, même en sachant que de simples gémissements de lattes de bois ne pouvait pas couvrir les ronflements de son cousin. Il prit une enveloppe dans chaque main. L'une portait l'insigne de Poudlard, un grand P entouré d'un lion, d'un aigle, d'un blaireau et d'un serpent, l'autre, quant à elle, ne présentait que son nom et son adresse écrits d'une façon penchée et agréable à lire.
Il ouvrit d'abord la lettre de son collège qui lui disait comme d'habitude de se rendre sur la voie 9¾ le premier septembre à 11heure pour prendre le Poudlard Express, le train en direction de Poudlard. Il était joint également une liste de fournitures à avoir pour chaque matière. Harry vit de plus, au fond de l'enveloppe, un petit billet écrit de la main de McConagall, la directrice de la maison des Gryffondor ainsi que la directrice adjointe du collège. Ce billet disait :
Mr Potter,
Comme vous le savez sans doute, la coupe de Quidditch des 4 maisons, qui a été annulée l'an dernier, aura bien lieu cette année à Poudlard. Et comme vous le savez aussi, Mr Olivier Dubois, ancien capitaine et gardien de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, a achevé sa scolarité il y a deux ans, et Mlle Angelina Johnson, ancienne poursuiveuse de la même équipe, l'a achevée l'an dernier.
Nous vous proposons donc, après un vote entre professeurs où vous avez obtenu la majorité absolue, de représenter, pour cette année et celles à venir, l'équipe de Gryffondor en devenant capitaine, en plus de votre actuel poste d'attrapeur.
Nous vous laissons également le choix du nouveau gardien et du nouveau poursuiveur.
Veuillez répondre au plus vite, de façon à ce que nous puissions prendre les mesures nécessaires en cas de refus.
Je vous prie d'agréer, Mr Potter, l'expression de mes sentiments distingués.
Pr. McGonagall
PS : Le Pr. Dumbledore et moi-même vous souhaitons un joyeux anniversaire.
Harry était aux anges. Il allait devenir le capitaine de l'équipe de Gryffondor ! Il pensa à Malefoy, il l'imaginait très facilement fulminer de rage à cette idée. Cela lui fit autant plaisir qu'un sortilège d'allégresse. Il en oublia même pendant un instant l'autre lettre anonyme. Il remarqua enfin qu'elle était tombée ses pieds, il la ramassa donc et l'ouvrit.
Il n'en crut pas ses yeux quand il vit le nom de l'expéditeur. C'était Cho Chang. Cho Chang représentait plusieurs chose pour lui. D'abord, son adversaire au Quidditch : elle était attrapeuse dans l'équipe des Serdaigle. C'était ensuite la petite amie de son ami Cédric Diggory, son ami qu'il avait vu mourir sous ses yeux, tué par Voldemort. Mais c'était surtout la fille dont il était tombé éperdument amoureux lors du match de Quidditch contre les Serdaigles en troisième année. Il l'avait remarquée depuis le premier sourire qu'elle lui avait adressé, et depuis avait préféré cacher à tout le monde cet amour qu'il considérait comme impossible. Il ouvrit la lettre avec les mains presque tremblantes d'émotion, et posa les yeux sur cette écriture qui l'hypnotisait.
Bonjour Harry,
J'espère que tu te portes bien, et que tu as réussi à surmonter les évènements de l'an dernier, entre ton affrontement avec Tu-Sais-Qui et les articles de Rita Skeeters. D'ailleurs, on n'en entend plus parler ce celle la.
Je voudrais d'abord te remercier, de la part des Diggory et moi-même, d'avoir pu ramener le corps de Cédric. Ses parents l'ont enterré il y a une semaine ; et s'ils ne te l'ont pas dit, c'est parce qu'ils ont pensé que tu avais assez enduré de mauvaises choses, et je les ai approuvés. J'espère que tu ne vas pas m'en vouloir pour ça.
Je t'écris ensuite pour te souhaiter un joyeux anniversaire. J'ai lu la date dans le dernier livre sur toi que j'ai acheté, écrit par Maugrey qui est « Harry Potter : 4, V… : 0 ». Il y a une biographie de toi dedans. Comme cadeau je t'ai simplement envoyé une photo car j'ignorais ce qui pouvait te faire plaisir.
Je voudrais enfin te dire quelque chose d'assez important pour moi, mais je voudrais te le dire en face, donc est-ce qu'on pourrait se retrouver sur le chemin de Traverse pendant le mois d'août ?Réponds-moi pour me préciser le lieu, la date et l'heure.
A très bientôt
Cho Chang
Harry était cette fois au septième ciel. Il n'avait jamais osé l'espérer, et cela arrivait. Il avait reçu une lettre de Cho, cela lui fit réellement chaud au cœur, encore plus qu'un litre de Bieraubeurre. Il relut la lettre trois fois de suite pour le plaisir, et une quatrième fois pour comprendre, car il avait été hypnotisé plus par les mots que par le sens de la lettre. "J'espère que tu ne vas pas m'en vouloir pour ça." Comment pourrait-il lui en vouloir, à elle? Il ne lui en voulait pas parce que c'était elle, mais aussi pour son geste : il n'aurait vraiment pas eu envie d'aller à cet enterrement, cela l'aurait achevé.
Il regarda dans l'enveloppe et vit la photo dont elle parlait et son cœur fit un bond dans sa poitrine : c'était une photo d'elle, debout à côté d'un arbre, et comme la photo était évidemment animée, elle lui faisait de grands signes de la main. Harry la regarda sourire pendant plus de 20 minutes, tout en rêvant.
Il sortit de sa rêverie en se disant qu'il fallait qu'il lui réponde au plus vite. Il prit un bout de parchemin, une plume et écrivit.
Salut Cho
Je te remercie beaucoup pour ta lettre et ta photo, cela me touche beaucoup et m'a fait très plaisir.
Merci également de m'avoir épargné l'enterrement de Cédric, car je ne sais pas si j'aurais tenu le coup.
Il n'y a pas de problème pour qu'on se voie cet été, mais je ne sais pas encore quel jour. Pour l'instant je suis chez mon oncle et ma tante(des moldus), mais je pars cette après-midi chez Ron Weasley pour tout le mois d'août, et je vais essayer de convaincre sa mère de sortir, car elle est très inquiète depuis que V...Tu-Sais-Qui est revenu. Je t'enverrai Hedwige(ma chouette) pour te prévenir.
A bientôt
Harry
Harry écrivit aussi le billet de réponse et d'affirmation à la proposition de McGonagall.
Il s'approcha de la cage et s'apprêta à réveiller Hedwige, mais il se souvint qu'elle était souvent de mauvaise humeur quand on la tirait de son sommeil. Il y alla donc en douceur. Il commença à caresser les plumes de ses ailes en l'appelant doucement. Elle finit par ouvrir un oeil fatigué qui vit la lettre tendue par Harry.
-Tu veux faire un voyage? Apporte cette lettre à Cho, ma belle, et celle-la à Poudlard. Et dépêche-toi! Je serai chez Ron ce soir. dit-il.
Elle lui mordilla tendrement l'oreille et hulula doucement avant de s'envoler, ce qui le fit rire. Il retourna contempler la photo de Cho, quand vers 7 heures la grosse voix tonitruante et malveillante de son oncle le tira de ses songes.
-Harry! Lève-toi et mets la table!
-Ouais, une minute, répondit Harry, qui ne prenait même plus la peine de se montrer poli avec son oncle.
Il dut arracher ses yeux de la photo pour pouvoir descendre mettre la table. Il songeait, tout en manipulant assiettes, verres et fourchettes, à la manière de dire à son oncle et à sa tante qu'il ne serait plus là dans environ 8 heures, alors qu'il devait encore ranger le garage, le cellier et le sous-sol, laver la voiture, les carreaux de toute la maison et la chambre de Dudley.
Il se dit que les moyens les plus anciens sont les meilleurs, c'est-à-dire Sirius, la menace d'un criminel dangereux, et sorcier, par dessus le marché, qui viendrait venger l'enfant maltraité qu'Harry était. Il éclata de rire à cette pensée, ce qu'il lui valut des remarques de son oncle comme quoi il était fou. Il se dit que le moment le mieux choisi serait pendant le petit déjeuner, il imaginait déjà son oncle lui hurler dessus, sa tante le regarder avec des yeux méprisants et moqueurs, et son cousin s'étouffer avec la nourriture qu'il ne pouvait avoir que dans la bouche.
Ce fut à peu près le spectacle auquel il assista lorsqu'il dit brusquement:
-Mince, j'ai oublié de vous dire!
-Quoi donc, cria l'oncle Vernon.
-Les Weasley viennent me chercher aujourd'hui à 15h pour que je passe le mois d'août chez eux!dit-il très rapidement.
Son oncle devint rouge pivoine, sa tante eut un hoquet de stupeur et le fixa avec les yeux qu'il avait imaginé, et son cousin recracha les bouts de pomme spéciales régime qu'il mâchait.
-Comment? Mais tu te prends pour qui pour décider si tu pars ou pas? Tu te fais des idées, mon bonhomme, ce n'est pas ce vieux fou chauve qui va t'emmener! Tu restes ici, un point c'est tout!
-Bon, d'accord, répliqua-t-il, comme ça j'aurais le temps d'écrire à mon parrain...
Il jubilait intérieurement, tout en essayant de garder un visage serein et calme, pendant que celui de chacun des trois autres passaient du rouge au vert.
-Co...Comment, ton parrain?dit Vernon, la voix tremblante. Tu es sûr? Non, il ne faut pas, ce n'est pas la peine! Enfin sauf pour lui dire que tu vas chez tes amis, mon grand...
C'était la première fois qu'il l'appelait "mon grand", généralement, c'était "Oh!", ou "toi!".
-C'est à 15h qu'ils viennent? Son ton était redevenu plus brusque. Ils viennent en voiture, cette fois? Car j'ai remis le feu électrique, et ils n'ont pas intérêt de le redémolir, tonna-t-il.
-Oui, normalement ils loueront des voitures.
Jusqu'à la onzième année de son existence, Harry Potter n'avait jamais aimé son anniversaire, qui se déroulait chaque 31 juillet. Il n'aimait pas non plus les grandes vacances, ni même les vacances en général. En réalité, il n'aimait pas la vie qu'il subissait auprès de la famille chez qui il vivait, les Dursley : son oncle Vernon, sa tante Pétunia et son cousin Dudley. Ils étaient la seule famille qu'il lui restait. Ils avaient beau tolérer Harry dans leur maison pour une raison mystérieuse aux yeux de celui-ci, cela ne les empêchait pas de mépriser ouvertement leur neveu. On pourrait se demander pourquoi se comportent-t-ils ainsi avec un membre de leur propre famille. Car une des caractéristiques qui définit de plus Harry est qu'il n'est pas un enfant, ni même une personne comme les autres. En effet, Harry Potter est un sorcier, et c'est la raison pour laquelle son "reste familial" ne peut pas le supporter. Ils ont une horreur et une crainte profonde de tout ce qui peut sortir du quotidien ou qui peut se démarquer, ne serait-ce que légèrement, du reste. Ils racontent donc à qui veut l'entendre qu'ils n'ont jamais eu de neveux, et pour ceux qui le savent malheureusement déjà - comme la tante Marge, la sœur de Vernon - ils leur décrivent le centre de redressement pour jeunes délinquants récidivistes de St Brutus dans lequel Harry est censé être.
Cependant, Harry était bien loin d'y être. Il étudiait à Poudlard, l'école de sorcellerie d'Angleterre, et allait cette année, à partir du premier septembre, y entamer sa cinquième année. Depuis qu'il avait appris par Hagrid, le garde chasse de Poudlard(maintenant professeur) qu'il était sorcier, il avait commencé à apprécier les grandes vacances, mais aussi son anniversaire, dans la mesure où il s'était lié d'amitié avec les deux meilleures personnes qu'il pouvait rêver : Ron, cinquième fils d'une généreuse famille de sorcier, les Weasley, et Hermione Granger, fille de parents moldus et une des meilleures élèves de l'école.
Ce jour là, la veille de son anniversaire( il avait simplement su la date en regardant la météo à la télévision, car sinon il l'aurait oublié), il attendait avec impatience les lettres de ses amis - envoyées par hiboux, bien sûr - dont il commençait à prendre l'habitude. La journée fut pour lui très longue, il la passa dans sa chambre lorsqu'il n'était pas dérangé par son oncle qui cherchait toujours à le réprimander, sa tante qui lui donnait des ordres qu'il n'exécutait même plus, et son cousin qui devait toujours faire des efforts considérables pour passer les portes, étant donné son énorme masse.
Après une journée ponctuée de telles interruptions, il n'eut plus qu'un désir : se cloîtrer dans sa chambre et attendre ses lettres, tout en astiquant son balai, ou même en avançant son devoir de potions donné par Rogue, avant les vacances.
Il était près de 1 heure du matin lorsqu'il perçut à son plus grand bonheur un petit grattement venant de sa fenêtre. Il tourna la tête et ne vit à la lueur de sa lampe de chevet qu'un scarabée qui tentait d'escalader la paroi de verre. Se méfiant intensément de ce genre d'insectes depuis l'épisode de Rita Skeeters, il ouvrit la fenêtre et le jeta le plus loin possible. A ce moment là, il vit une petite boule grise arriver en hululant. C'était Coq, le minuscule hiboux de Ron que Sirius, le parrain de Harry, lui avait généreusement offert lorsqu'il avait « perdu » Croutard, son rat, qui s'était révélé être un Mangemort servant Voldemort. Quand le hibou passa la fenêtre, Harry remarqua qu'il était beaucoup plus calme qu'à l'accoutumée, sans doute, se dit-il, que Ron l'avait enfin éduqué un minimum !
Il l'attrapa et vit qu'il portait deux lettres : une de Ron, évidemment, mais aussi une des jumeaux Fred et Georges.
Il décida d'ouvrir celle de Ron en premier, mais un deuxième hibou l'interrompit dans sa tache en s'engouffrant par la fenêtre restée ouverte. Harry regarda qui lui adressait la lettre et le paquet apportés par le moyen-duc, c'était comme il s'en doutait son amie Hermione.
Il reprit la lecture de la lettre de Ron tandis que le moyen-duc allait rejoindre Hedwige et Coq dans la grande cage.
Salut, Harry !
Comment vas-tu ? C'est toujours aussi impossible à vivre chez tes modus ? Ici, ça commence à le devenir, on ne s'amuse presque plus depuis que Tu-Sais-Qui est revenu… Bill et Charlie ont arrêté leurs travails momentanément pour aider Papa et Percy au ministère à cause des problèmes qu'ils pose : ils ont plusieurs assassinats de moldus et quelques sorciers sur les bras ! Ce qui fait que Maman ne veut même plus que l'on s'éloigne du jardin, et elle était tellement énervée hier qu'elle a puni Fred et Georges qui avaient laissé traîner une Farce pour Sorciers Facétieux de trop, ils ne peuvent plus sortir de la maison ! Quant à Ginny, sa copine Claire(qui est là pour une semaine) et moi-même sommes cloîtrés dans la maison, on ne peut pas sortir après 5 heures, donc on fait des batailles explosives, des échecs, on bosse nos devoirs… c'est nul !!! Maman craint vraiment une attaque de Tu-Sais-Qui chez nous !
Tu as eu des nouvelles d'Hermione ? Moi pas encore, je parie qu'elle est en Bulgarie avec Vicky…
Mais bon, si je t'écris ce n'est pas pour te parler de mes problèmes, même si c'est déjà fait ! Je voulais plutôt te dire une chose : BON ANNIVERSAIRE ! Je te donnerais ton cadeau dès qu'on se verra, et en parlant de ça, Dumbledore est d'accord que tu viennes chez nous pour tout le mois d'août ! Tu t'en doutais, hein ?
Papa ou Bill va essayer de trouver du temps pour venir te chercher, et moi je vais essayer de convaincre Maman de laisser Fred ou Georges de venir nous aider. En tout cas, on vient demain(le premier août) à 15h, je ne sais pas encore si on vient en voiture ou en poudre de cheminette mais on sera là à 15h c'est sûr. Prépare tes affaires et préviens tes moldus !
A demain !
Ron
Génial ! se dit Harry. Tout un mois chez les Weasley, c'est sa tante qui ne va pas être contente car il lui était bien utile quand il s'agissait de tondre la pelouse, tailler les haies, passer l'aspirateur, etc.…
Il s'empressa de répondre à Ron au dos de la lettre simplement en le remerciant et en confirmant son accord pour le lendemain.
Il tendit la lettre à Coq, qui lui montra du bec la lettre des jumeaux avant de s'en aller et disparaître dans la nuit. Harry déchira l'enveloppe et lu, curieux de savoir ce qu'elle renfermait.
Salut Harry !
Comment ça va ? On t'écrit d'abord pour te souhaiter un joyeux anniversaire ! C'est Ron qui nous a dit que c'était aujourd'hui. On te donnera tes cadeaux en même temps que Ron car Coq est trop petit pour les porter. Tu te demandes ce que c'est ? Disons que c'est nous qui les avons inventés… je te laisse imaginer. Tu pourras même en donner à tes meilleurs amis, comme Malefoy ou bien Rogue !
On t'écrit ensuite pour te remercier mille fois, comme dit Georges une fois par Gallion. Nous ne l'avons dit à personne, et nous avons bien acheté la robe de soirée pour Ron. Et tu ne devineras jamais ce qu'on a fait pour convaincre Maman d'accepter notre projet de magasin de farces et attrapes : on a pris des dragées surprises de Bertie Crochue (Maman les adore), et on leur a jeté des sorts : un sort d'Allégresse et un léger sortilège de Confusion, je pense que tu connais le principe de chacun, ce qui donne nos Dragées d'influence : elles rendent celui ou celle qui en mange très gentil et prêt à accepter presque tout sans se poser de questions par la suite !! Et ça a marché ! Merci encore pour ton cadeau !
A très bientôt
Fred et Georges
Harry éclata de rire en se demandant où ils allaient chercher tout ça.
Il passa ensuite à la lettre d'Hermione.
Coucou Harry !
J'espère que tout se passe bien chez ''toi''. Moi au début des vacances je n'avais pas trop le moral car mes parents n'ont pas voulu que j'aille en Bulgarie, mais par contre, ils ont été d'accord pour que Viktor vienne passer deux semaines à la maison ! Et en plus, ils n'étaient pas là la première semaine où il était là ! Mais ne t'inquiète pas, je n'ai pas fait de bêtises…
Harry imagina avec amusement la tête d'Hermione devenir rouge vif si elle lui avait dit ça en face.
Ah oui, au fait, joyeux anniversaire! J'espère que mon cadeau va te plaire ! Tu vas voir, c'est complètement en rapport avec toi…mais je n'en dis pas plus. J'ai reçu une lettre de Ron, je ne lui ai pas encore répondu, il m'a dit que Dumbledore était d'accord pour que tu ailles chez lui ! C'est super ! Quand part-tu ? J'aimerais bien qu'on se retrouve, soi chez lui, soi sur le chemin de Traverse, comme vous voulez.
J'ai reçu une lettre de Mc Gonagall qui me proposait de devenir préfète, mais j'ai refusé(ça n'a pas dû lui faire très plaisir), car sinon je devrais sans cesse nous dénoncer!
Au fait tu as le bonjour de Viktor.
A bientôt
Bisous Hermione
Tout content, Harry se dépêcha d'ouvrir le paquet. Il déchira l'emballage purement moldu, mais qui contenait à son grand étonnement un livre purement sorcier, intitulé « Harry Potter : 4, Voldemort : 0 » écrit par… Alastor Maugrey ! Maugrey Fol-Œil, l'homme, l'auror qui avait passé toute l'année dernière au fond d'une malle soumis à la fois aux sortilèges de l'Impérium et de Stupéfixion, maîtrisé toute l'année dernière par Bartémius Croupton fils, un Mangemort imposteur au service de Voldemort.
Harry ouvrit le livre qu'il tenait entre ses mains, et vit qu'il retraçait en détail les quatre fois où Harry avait réussi à échapper à Voldemort, de la première année de son existence jusqu'à l'année dernière, pendant le tournoi des Trois Sorciers. Il se promit de le lire plus tard, même s'il commençait à connaître son histoire.
Lorsqu'il posa le livre sur son bureau, un troisième oiseau, une immense chouette cette fois, aux couleurs brun et paille, essaya de passer la fenêtre toujours ouverte mais échoua. Harry alla donc lui porter secours, mais tout ce qu'il put faire fut de prendre la lettre et de laisser le rapace s'en aller.
Il ouvrit la lettre, et vit qu'elle lui venait de Sirius. Elle était accompagnée d'une Gazette du sorcier -datant du début des vacances-, le plus célèbre journal des sorciers, et Harry lui en fut très reconnaissant car il avait perdu le contact avec son monde depuis le début des vacances. Il commença sa lecture.
Bonjour Harry !
Tu vas bien ? J'espère que les actions de Voldemort n'ont pas trop de conséquences côté moldu, tu as eu des échos ?
Bon anniversaire mon grand ! Quinze ans déjà, félicitations de la part des Maraudeurs ! Eh oui, comme Dumbledore me l'a demandé, je suis avec Lunard pour une mission de rassemblement. Normalement je ne devrais pas te le dire, mais je pense que je peux te faire confiance, quand même !
Tu auras notre cadeau à la rentrée, c'est Dumbledore qui te le remettra.
Ne t'inquiète pas pour moi, je sais être très discret, tu le sais. Et ne vas pas chercher à savoir ce que fais Rogue, il est de notre côté bien sûr, mais cela ne te regarde en rien et il serait capable d'enlever 1000 points à Gryffondor si cela se savait!…
A bientôt Harry
Lunard et Patmol
Cette lecture lui fit autant plaisir qu'elle l'intrigua. Cette histoire avec Rogue, qu'il avait vaguement oublié, lui avait mit la puce à l'oreille. Mais épuisé et heureux, il préféra aller tout de suite se coucher en laissant sa fenêtre ouverte, au cas où un autre messager viendrait.
Ce fut vers 6 heures du matin qu'il se réveilla en sueur, les mains crispées l'une sur l'autre. Il avait refait ce même cauchemar qui le hantait chaque nuit, depuis cette soirée où Voldemort avait tué Cédric Diggory. Mais contrairement à certaines fois, sa cicatrice ne le faisait pas souffrir. Il s'en soulagea, car il se doutait que lorsqu'il avait mal au front c'était à cause de véritables actions de Voldemort.
Il remarqua que le hibou d'Hermione était parti, et aussi sur son bureau, à la lumière des réverbères de la rue, deux lettres qui avaient dû lui être apportées durant son sommeil. Il se leva en faisant craquer le moins possible le plancher, même en sachant que de simples gémissements de lattes de bois ne pouvait pas couvrir les ronflements de son cousin. Il prit une enveloppe dans chaque main. L'une portait l'insigne de Poudlard, un grand P entouré d'un lion, d'un aigle, d'un blaireau et d'un serpent, l'autre, quant à elle, ne présentait que son nom et son adresse écrits d'une façon penchée et agréable à lire.
Il ouvrit d'abord la lettre de son collège qui lui disait comme d'habitude de se rendre sur la voie 9¾ le premier septembre à 11heure pour prendre le Poudlard Express, le train en direction de Poudlard. Il était joint également une liste de fournitures à avoir pour chaque matière. Harry vit de plus, au fond de l'enveloppe, un petit billet écrit de la main de McConagall, la directrice de la maison des Gryffondor ainsi que la directrice adjointe du collège. Ce billet disait :
Mr Potter,
Comme vous le savez sans doute, la coupe de Quidditch des 4 maisons, qui a été annulée l'an dernier, aura bien lieu cette année à Poudlard. Et comme vous le savez aussi, Mr Olivier Dubois, ancien capitaine et gardien de l'équipe de Quidditch de Gryffondor, a achevé sa scolarité il y a deux ans, et Mlle Angelina Johnson, ancienne poursuiveuse de la même équipe, l'a achevée l'an dernier.
Nous vous proposons donc, après un vote entre professeurs où vous avez obtenu la majorité absolue, de représenter, pour cette année et celles à venir, l'équipe de Gryffondor en devenant capitaine, en plus de votre actuel poste d'attrapeur.
Nous vous laissons également le choix du nouveau gardien et du nouveau poursuiveur.
Veuillez répondre au plus vite, de façon à ce que nous puissions prendre les mesures nécessaires en cas de refus.
Je vous prie d'agréer, Mr Potter, l'expression de mes sentiments distingués.
Pr. McGonagall
PS : Le Pr. Dumbledore et moi-même vous souhaitons un joyeux anniversaire.
Harry était aux anges. Il allait devenir le capitaine de l'équipe de Gryffondor ! Il pensa à Malefoy, il l'imaginait très facilement fulminer de rage à cette idée. Cela lui fit autant plaisir qu'un sortilège d'allégresse. Il en oublia même pendant un instant l'autre lettre anonyme. Il remarqua enfin qu'elle était tombée ses pieds, il la ramassa donc et l'ouvrit.
Il n'en crut pas ses yeux quand il vit le nom de l'expéditeur. C'était Cho Chang. Cho Chang représentait plusieurs chose pour lui. D'abord, son adversaire au Quidditch : elle était attrapeuse dans l'équipe des Serdaigle. C'était ensuite la petite amie de son ami Cédric Diggory, son ami qu'il avait vu mourir sous ses yeux, tué par Voldemort. Mais c'était surtout la fille dont il était tombé éperdument amoureux lors du match de Quidditch contre les Serdaigles en troisième année. Il l'avait remarquée depuis le premier sourire qu'elle lui avait adressé, et depuis avait préféré cacher à tout le monde cet amour qu'il considérait comme impossible. Il ouvrit la lettre avec les mains presque tremblantes d'émotion, et posa les yeux sur cette écriture qui l'hypnotisait.
Bonjour Harry,
J'espère que tu te portes bien, et que tu as réussi à surmonter les évènements de l'an dernier, entre ton affrontement avec Tu-Sais-Qui et les articles de Rita Skeeters. D'ailleurs, on n'en entend plus parler ce celle la.
Je voudrais d'abord te remercier, de la part des Diggory et moi-même, d'avoir pu ramener le corps de Cédric. Ses parents l'ont enterré il y a une semaine ; et s'ils ne te l'ont pas dit, c'est parce qu'ils ont pensé que tu avais assez enduré de mauvaises choses, et je les ai approuvés. J'espère que tu ne vas pas m'en vouloir pour ça.
Je t'écris ensuite pour te souhaiter un joyeux anniversaire. J'ai lu la date dans le dernier livre sur toi que j'ai acheté, écrit par Maugrey qui est « Harry Potter : 4, V… : 0 ». Il y a une biographie de toi dedans. Comme cadeau je t'ai simplement envoyé une photo car j'ignorais ce qui pouvait te faire plaisir.
Je voudrais enfin te dire quelque chose d'assez important pour moi, mais je voudrais te le dire en face, donc est-ce qu'on pourrait se retrouver sur le chemin de Traverse pendant le mois d'août ?Réponds-moi pour me préciser le lieu, la date et l'heure.
A très bientôt
Cho Chang
Harry était cette fois au septième ciel. Il n'avait jamais osé l'espérer, et cela arrivait. Il avait reçu une lettre de Cho, cela lui fit réellement chaud au cœur, encore plus qu'un litre de Bieraubeurre. Il relut la lettre trois fois de suite pour le plaisir, et une quatrième fois pour comprendre, car il avait été hypnotisé plus par les mots que par le sens de la lettre. "J'espère que tu ne vas pas m'en vouloir pour ça." Comment pourrait-il lui en vouloir, à elle? Il ne lui en voulait pas parce que c'était elle, mais aussi pour son geste : il n'aurait vraiment pas eu envie d'aller à cet enterrement, cela l'aurait achevé.
Il regarda dans l'enveloppe et vit la photo dont elle parlait et son cœur fit un bond dans sa poitrine : c'était une photo d'elle, debout à côté d'un arbre, et comme la photo était évidemment animée, elle lui faisait de grands signes de la main. Harry la regarda sourire pendant plus de 20 minutes, tout en rêvant.
Il sortit de sa rêverie en se disant qu'il fallait qu'il lui réponde au plus vite. Il prit un bout de parchemin, une plume et écrivit.
Salut Cho
Je te remercie beaucoup pour ta lettre et ta photo, cela me touche beaucoup et m'a fait très plaisir.
Merci également de m'avoir épargné l'enterrement de Cédric, car je ne sais pas si j'aurais tenu le coup.
Il n'y a pas de problème pour qu'on se voie cet été, mais je ne sais pas encore quel jour. Pour l'instant je suis chez mon oncle et ma tante(des moldus), mais je pars cette après-midi chez Ron Weasley pour tout le mois d'août, et je vais essayer de convaincre sa mère de sortir, car elle est très inquiète depuis que V...Tu-Sais-Qui est revenu. Je t'enverrai Hedwige(ma chouette) pour te prévenir.
A bientôt
Harry
Harry écrivit aussi le billet de réponse et d'affirmation à la proposition de McGonagall.
Il s'approcha de la cage et s'apprêta à réveiller Hedwige, mais il se souvint qu'elle était souvent de mauvaise humeur quand on la tirait de son sommeil. Il y alla donc en douceur. Il commença à caresser les plumes de ses ailes en l'appelant doucement. Elle finit par ouvrir un oeil fatigué qui vit la lettre tendue par Harry.
-Tu veux faire un voyage? Apporte cette lettre à Cho, ma belle, et celle-la à Poudlard. Et dépêche-toi! Je serai chez Ron ce soir. dit-il.
Elle lui mordilla tendrement l'oreille et hulula doucement avant de s'envoler, ce qui le fit rire. Il retourna contempler la photo de Cho, quand vers 7 heures la grosse voix tonitruante et malveillante de son oncle le tira de ses songes.
-Harry! Lève-toi et mets la table!
-Ouais, une minute, répondit Harry, qui ne prenait même plus la peine de se montrer poli avec son oncle.
Il dut arracher ses yeux de la photo pour pouvoir descendre mettre la table. Il songeait, tout en manipulant assiettes, verres et fourchettes, à la manière de dire à son oncle et à sa tante qu'il ne serait plus là dans environ 8 heures, alors qu'il devait encore ranger le garage, le cellier et le sous-sol, laver la voiture, les carreaux de toute la maison et la chambre de Dudley.
Il se dit que les moyens les plus anciens sont les meilleurs, c'est-à-dire Sirius, la menace d'un criminel dangereux, et sorcier, par dessus le marché, qui viendrait venger l'enfant maltraité qu'Harry était. Il éclata de rire à cette pensée, ce qu'il lui valut des remarques de son oncle comme quoi il était fou. Il se dit que le moment le mieux choisi serait pendant le petit déjeuner, il imaginait déjà son oncle lui hurler dessus, sa tante le regarder avec des yeux méprisants et moqueurs, et son cousin s'étouffer avec la nourriture qu'il ne pouvait avoir que dans la bouche.
Ce fut à peu près le spectacle auquel il assista lorsqu'il dit brusquement:
-Mince, j'ai oublié de vous dire!
-Quoi donc, cria l'oncle Vernon.
-Les Weasley viennent me chercher aujourd'hui à 15h pour que je passe le mois d'août chez eux!dit-il très rapidement.
Son oncle devint rouge pivoine, sa tante eut un hoquet de stupeur et le fixa avec les yeux qu'il avait imaginé, et son cousin recracha les bouts de pomme spéciales régime qu'il mâchait.
-Comment? Mais tu te prends pour qui pour décider si tu pars ou pas? Tu te fais des idées, mon bonhomme, ce n'est pas ce vieux fou chauve qui va t'emmener! Tu restes ici, un point c'est tout!
-Bon, d'accord, répliqua-t-il, comme ça j'aurais le temps d'écrire à mon parrain...
Il jubilait intérieurement, tout en essayant de garder un visage serein et calme, pendant que celui de chacun des trois autres passaient du rouge au vert.
-Co...Comment, ton parrain?dit Vernon, la voix tremblante. Tu es sûr? Non, il ne faut pas, ce n'est pas la peine! Enfin sauf pour lui dire que tu vas chez tes amis, mon grand...
C'était la première fois qu'il l'appelait "mon grand", généralement, c'était "Oh!", ou "toi!".
-C'est à 15h qu'ils viennent? Son ton était redevenu plus brusque. Ils viennent en voiture, cette fois? Car j'ai remis le feu électrique, et ils n'ont pas intérêt de le redémolir, tonna-t-il.
-Oui, normalement ils loueront des voitures.
