Titre : Les Mémoires de Tom Jedusor
Auteur : Katounette
E-Mail : skippy_the_kangourou@yahoo.fr
Spoilers : Les quatre tomes parus
Rappel historique : L'histoire commence en été 1938. Cette même année, Hitler signe le Pacte de Munich avec la France et l'Angleterre, par lequel il s'engage à respecter les frontières en Europe(chose qu'il ne fera pas, bien évidemment). Il signe également un pacte de non-agression avec l'URSS.
Nouveaux personnages : Mrs O'Connor, Glenn Finnigan, John Gordon et Mike Finney.
Résumé général : Tom reçoit sa lettre. je crois que c'est suffisant comme résumé.
Disclaimer : Tous les persos, les lieux. de cette fanfic appartienne à Mrs J. K. Rowling.
Chapitre 1 --- A l'orphelinat
-----------------------------------------
C'était une chaude journée d'été ce jour-là, sur Vauxhall Road. Le soleil brillait très haut dans le ciel et il n'y avait aucun nuages à l'horizon. La rue était déserte, mis à part une bande de garçons en uniforme d'écoliers précédés d'un homme à l'air rude, qui pénétraient dans un grand bâtiment de marbre blanc. Sur la façade immaculée de l'édifice était inscrit en lettres dorées "Orphelinat des Enfants du Seigneur".
-Tom Elvis Jedusor, ouvrez la porte immédiatement ! tonna la voix de Mrs O'Connor, dans le couloir du deuxième étage.
Il y eut un déclic et un garçon d'une dizaine d'années aux cheveux noirs et hirsutes laissa passer son visage pâle aux yeux verts, aux lèvres foncées et au petit nez pointu dans l'embrasure de la porte. La vieille Mrs O'Connor, avec son visage sec, ses lèvres pincées et ses cheveux gris retenus en un chignon serré, le fixait de ses yeux froids. Elle tenait un grand garçon plus âgé que Tom par le bras.
-Qu'avez-vous fait à Mr Finnigan, pour l'amour du ciel ? lui demanda-t- elle.
Tom déglutit bruyamment en voyant que les cheveux habituellement blonds et courts de Glenn Finnigan étaient actuellement vert foncé et lui tombaient sur les épaules.
-Euh. je. je ne lui ai rien fait du tout, balbutia Tom.
Mrs O'Connor l'attrapa par l'oreille et le tira hors de la chambre.
-Et en plus vous mentez ! siffla-t-elle. Cela fait onze ans et demi que vous vivez ici et que vous ne faites que des bêtises. En trente ans de métier, je n'avais jamais vu ça ! En punition, vous serez privé de souper et vous irez en cuisine faire la vaisselle.
Glenn Finnigan ricana bruyamment en faisant un sourire goguenard à Tom.
-Taisez-vous, lui lança Mrs O'Connor. La punition est valable pour vous aussi, Mr Finnigan.
-Mais madame, répliqua Glenn, je n'ai rien.
-Silence ! le coupa la vieille femme. Vous avez sûrement bien chercher à être dans l'état où vous vous trouvez.
Et sur ce elle s'éloigna dans le couloir en inspectant toutes les chambres de l'étage pour réprimander les garçons qui faisaient du chahut. Une fois qu'elle fut hors de vue, Glenn attrapa Tom par le col.
-Toi, dit-il, je vais te faire ta fête.
Mais au moment où il s'apprêtait à le frapper, John Gordon, le voisin de chambre de Tom, bloqua le bras de Glenn et lui tordit férocement le poignet.
-Laisse-le tranquille, Glenn, dit-il calmement.
Glenn se dégagea de l'étreinte du garçon et s'enfuit rapidement dans le couloir pour rejoindre sa chambre.
-Ca va Tommy ? demanda John.
John était un grand rouquin d'une quinzaine d'année. Tom et lui avaient toujours dormi dans la même chambre et John était devenu le protecteur de Tom.
-Oui, oui, ça va aller, merci, dit Tom.
Ils entrèrent ensemble dans la chambre. C'était une petite pièce aux murs blancs qui contenait deux lits, deux armoires et seulement un bureau. Une petite fenêtre laissait filtrer une lumière blanchâtre qui faisait luire les murs et les draps de lit.
-Ben dis-donc, Tommy ! s'exclama John en fermant la porte derrière lui. Qu'est-ce que tu lui as fait à Finnigan pour qu'il ait une tête pareille ?
-Je n'ai rien fait, soupira Tom. C'est arrivé comme ça, par hasard. Je n'y peux rien. Il m'avait coincé contre un mur, dans le couloir du deuxième étage, avec l'intention de me frapper et paf ! C'est arrivé sans prévenir. Alors moi, j'ai vite filé parce que je savais que j'allais avoir des ennuis, mais malheureusement Mrs O'Connor est passé par-là et a trouvé Glenn dans cet état. Mais elle a encore moins apprécié que lui, apparemment.
-Ouais, ouais, ça me paraît très logique et très rationnel comme explication, dit John d'un ton désespéré.
Ils restèrent un moment silencieux et devant l'air grave de Tom, John ne put s'empêcher d'éclater de rire.
-Bon, moi je te laisse Tommy, à tout à l'heure.
Il sortit de la chambre en faisant un dernier signe de main à Tom, qui se retrouva bientôt tout seul à regarder par la fenêtre.
Cela faisait bientôt douze ans qu'il vivait dans cet horrible orphelinat et Tom avait toujours été le bouc émissaire de ses camarades et des éducateurs. Il n'avait jamais su l'expliquer, mais la plupart des gens lui vouaient une haine terrible. Il supposait que c'était à cause de son étrangeté. Car personne n'avait jamais vu quelqu'un faire exploser des objets sous le coup de la colère ou d'autres excentricités du genre. Tom s'en étonnait lui-même. Mais il aimait savoir qu'il était différent. Car il savait que cette différence lui serait un avantage. Peut-être grâce à elle pourrait-il fuir de cet orphelinat ? Et peut-être que cette différence l'aiderait à apprendre bien des choses sur son passé ? Il savait que sa mère était morte en le mettant au monde, mais il ne savait pas du tout qui elle était. Il voulait connaître son nom, son caractère, tout. Et par- dessus tout, il voulait retrouver son père; ce père inconnu et mystérieux qui flottait dans son esprit comme de la brume.
La soirée se passa très mal. D'abord il y eût une émeute dans le réfectoire à propos d'une chenille qui se serait trouvée dans la salade; ensuite Tom faillit être noyé dans l'évier de la cuisine par Glenn Finnigan; et pour couronner le tout, un énorme hibou grand duc vint se poser sur la tête de Mrs O'Connor, qui en eut une attaque. Le hibou en question portait une lettre destinée à Tom, ce qui lui valut de passer le reste de la soirée enfermé dans la cave.
Tom était assis sur une caisse en bois dans le noir. Il entendait le couinement furieux des rats, et des toiles d'araignée lui frôlaient sans cesse le visage. Tom aurait bien voulu que Mrs O'Connor lui ait donné sa lettre, mais dans l'était actuel des choses, il était très probable qu'elle soit en train de s'en servir pour alimenter le feu de la cheminée de la salle des éducateurs.
Un raclement se fit entendre, et la porte de la cave grinça. Tom sursauta et vit une main tenant une bougie, dans l'entrebâillement de la porte.
-Psssst ! Tom ? Tommy ?
John Gordon se glissa dans la petite pièce.
-John ! C'est toi ! s'exclama Tom. Tu m'as fait peur.
-Chut ! Il ne faut pas qu'on nous entende, Tommy. Je risque gros, moi.
La faible lueur de la bougie éclairait son visage. Il parvenait très mal à s'empêcher de sourire et il tenait son bras gauche derrière son dos.
-Surprise ! murmura-t-il en brandissant une lettre d'aspect jaunie qu'il tenait dans sa main gauche.
Les yeux de Tom s'illuminèrent. Il s'empressa de prendre la lettre de la main de John et de l'ouvrir. Il en sortit un parchemin jauni sur lequel était écrit à l'encre vert émeraude:
COLLEGE POUDLARD, ECOLE DE SORCELLERIE
Directeur : Armando Dippet
Président de la Ligue de Défense contre les Force Obscures, membre de la Confédération internationale des Mages et Sorciers
Cher Mr Jedusor,
Nous avons le grand plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard.
Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre année scolaire.
Veuillez prendre note que le Poudlard-Express partira de la gare King's Cross de Londres, le 1er septembre à onze heures précises.
Avec mes sentiments les plus distingués.
Professeur Diggory
Directeur-adjoint.
PS. Étant données la situation dans laquelle vous vous trouvez, la famille Potter a accepté de vous prendre en charge jusqu'à la fin des vacances. Vous êtes priés de les retrouver devant le jardin botanique de Leicester Square à quatorze heures demain après-midi.
Vous trouverez également sous ce plis une lettre à remettre à vos éducateurs.
-Alors ? s'impatienta John. Qu'est-ce qu'elle dit cette lettre ?
Tom se rendit soudain compte qu'il avait la bouche grande ouverte et que ses yeux étaient gros comme des billes de loto.
-Je. je vais partir d'ici pour. pour toujours, je. je crois. balbutia-t-il.
Il tendit la lettre à John, qui la lu rapidement puis il releva la tête, un étrange sourire sur son visage. Il y eut un moment de silence et soudain Tom sembla animé par un sentiment nouveau.
-Tu te rends compte, John ? Je vais partir d'ici pour toujours ! s'écria-t- il en sautant partout, pris d'un soudain débordement de joie.
-Calme-toi, Tommy ! Tu vas nous faire avoir des ennuis.
-Mais comment tu veux que je me calme ? Je vais quitter cet enfer ! Pour. pour de vrai ! Dis-moi que je ne rêve pas !
-Non, en effet, tu ne rêves pas, dit John d'un ton mélancolique. Tu vas quitter cet orphelinat et tes bourreaux; tu vas partir à la découverte de plein de choses nouvelles; je suis content pour toi, et même, je t'envie, si tu veux tout savoir.
Il y'eut un silence gêné et soudain John déclara:
-Mais une bonne nouvelle comme ça, ça se fête, Tommy !
-Ah oui ? Dans une cave pleine de rats, avec pour seule lumière une bougie ? Quelle belle fête, ironisa Tom.
-Oublie les rats, Tommy ! J'ai vu quelque chose qui te les feras oublier.
John se dirigea vers le fond de la pièce sous le regard perplexe de Tom. Lorsqu'il revint, il tenait dans la main une vieille bouteille couverte de poussière.
-Qu'est-ce que c'est ? demanda Tom.
-Du Whisky, Tommy. Et c'est du bon celui-là, je peux te l'assurer ! On vient souvent par ici avec Mike Finney et Glenn Finnigan, alors je m'y connais.
Il enleva le bouchon de la bouteille et la tendit à Tom.
-Mais, John, je n'ai même pas douze ans.
-Et alors, Tommy ? Il n'y pas d'âge pour ça !
-Mais si on se fait prendre.
-Allons, le coupa John. Demain tu pars pour toujours, je te rappelle. Il ne pourront rien te faire.
Tom approcha le goulot de sa bouche avec réticence. Il fronça les sourcils en s'attendant au goût infect de l'alcool. Mais ce fut un liquide chaud et exquis qui coula dans sa gorge, le réchauffant de l'intérieur. John dut arracher la bouteille des mains de Tom pour l'empêcher de boire la moitié d'un coup.
-Doucement, Tommy ! C'est pas du sirop.
En effet, ce n'en était pas. Et Tom ne fit pas long à le remarquer. Un soudain mal de crâne et une violente envie de vomir le submergea soudain. Devant son air défait, John ne put s'empêcher de rire.
-Ah lala ! Tommy, Tommy ! Il fallait y'aller doucement.
-Oui, j'ai remarquer, en effet, mais c'est la première fois, répliqua-t-il d'une petite voix.
Mais le mal-être de Tom se transforma bientôt en euphorie. John et lui passèrent une bonne partie de la nuit à rire et à parler de leurs souvenirs à l'orphelinat, jusqu'à ce que John fût traîné dans son dortoir par une Mrs O'Connor très irritée.
Tom n'avait jamais passé une aussi bonne nuit depuis les presque douze ans qu'il vivait ici. Il en rêva encore dans son sommeil.
Tom était assis sur une chaise dans le bureau de l'éducatrice en chef. Mrs O'Connor lui tournait autour comme un vautour affamé en lui lançant des regards suspicieux. Dans ses mains, elle tenait la lettre que Tom avait été chargé de lui remettre et elle ne cessait de la relire. Elle tendit la lettre à Tom, qui la lut pour la première fois.
COLLEGE WELLINGTON, ECOLE DE SCIENCES STELLAIRES
Directeur : Eoin Pullman
Diplômé de l'université d'Oxford, ainsi que du collège Wellington
Chère Mrs O'Connor,
Nous vous prions de prendre connaissance de l'admission du jeune Tom Elvis Jedusor à notre prestigieux collège d'étude de sciences stellaires, sa mère l'y ayant inscrit bien avant sa naissance.
La rentrée scolaire se fera le 1er septembre et d'ici là, le jeune Tom ira habité chez la famille Potter qui a accepté de le prendre en charge.
Tom est déjà au courant de tout cela et il devra rencontré la famille en question le 1er août, à quatorze heures précises devant le jardin botanique de Leicester Square.
Merci de veiller à ce que Tom n'oublie pas son rendez-vous.
Veuillez croire, cher Mrs O'Connor, en l'expression de nos sentiments distingués.
Professeur Bloomsbury
directeur-adjoint.
Tom replia délicatement la lettre et la tendit à Mrs O'Connor en essayant de garder son visage le plus neutre possible.
-Une école de sciences stellaires ! s'écria soudain la vieille femme. Vous ! Tom Elvis Jedusor ! Le gamin le plus arriéré, le plus indiscipliné et le plus borné que je n'ait jamais vu de mon existence tout entière ! J'aurais décidément tout vu ces derniers jours.
-S'il vous plaît, gémit Tom. Vous pouvez arrêté de crier ?
Sa tête le faisait terriblement souffrir et il se sentait très glauque. De plus, les hurlements de Mrs O'Connor n'arrangeaient rien.
-Silence ! s'écria Mrs O'Connor. Cela vous apprendra à vous dévergonder avec Mr Gordon !
Elle se remit à tourner autour de Tom en se frottant le menton. Tom avait encore plus mal à la tête en la voyant tourner comme cela. Il aurait donné n'importe quoi pour pouvoir être tranquillement allongé sur un bon lit douillet.
-Ce n'est pas une si mauvaise chose que vous partiez, après tout, déclara-t- elle soudain. Vous étiez un boulet pour moi et pour tout l'orphelinat. Votre départ m'arrangerait beaucoup en fin de compte. Vous pouvez disposez Mr Jedusor.
Tom n'en revenait pas de sa chance. Pendant quelques terribles minutes, il avait cru que Mrs O'Connor trouverait n'importe quelle excuse pour l'empêcher de partir. Il s'empressa de sortir de la pièce et il courut dans le couloir. Il passa devant le réfectoire et vit que tous les garçons avaient déjà commencé à manger. Mais il ne s'arrêta pas, il monta directement au deuxième étage et se dépêcha d'entrer dans sa chambre. Pourquoi se serait-il donné la peine d'aller prendre un dernier repas que Glenn Finnigan lui écraserait sûrement sur le visage ? Non, c'était finit tout cela. Il allait partir et mener enfin une vraie vie digne de lui. Il vida la vieille armoire en bois de chêne de toutes ses affaires et les bourra dans sa grande valise noire. Il vida aussi sa table de nuit et il alla récupérer ses affaires de toilettes dans la salle de bain de l'étage. Quand il eut finit de préparer sa valise, il était près d'une heure de l'après-midi et déjà il entendait les bruits de pas des autres garçons qui revenaient du réfectoire.
Quand John Gordon entra dans la chambre, Tom bouclait sa valise et faisait son lit.
-Alors, Tommy ? Prêt à partir ? demanda-t-il.
Tom hocha la tête en souriant, mais John ne lui rendit pas son sourire. Au contraire, ses yeux se voilèrent et une expression de profonde amertume se dessina sur son visage.
-Ca ne va pas John, demanda Tom en s'approchant de lui.
-Bien sûr que tout va bien, je suis juste un peu jaloux. Tu pars à l'aventure dans un monde nouveau et tu quittes cet enfer définitivement, tu en as de la chance. Tu vas aller dans cette école, tu vas y apprendre plein de choses et quand tu en ressortiras tu seras un grand sorcier. Un 'sorcier' , Tommy ! Tu te rends compte ? Mais ce qui me rend triste, c'est que quand tu te seras fait de nouveaux amis dans cette école, tu ne te souviendras même plus de John Gordon, l'orphelin rebelle de Vauxhall Road.
Tom ne répondit rien. Il savait que John avait raison, mais il ne voulait pas l'admettre. Il baissa les yeux en souriant et dit simplement:
-Même si je t'oublie, John, il y aura quand même quelque chose de toi qui resteras gravé dans ma mémoire. Ce ne sera peut-être qu'un vague souvenir, une impression, mais ce sera toujours là et c'est ça qui compte.
-Je vais t'aider à descendre tes affaires, dis John d'une voix tremblante.
Il empoigna la valise et se dépêcha de sortir en dissimulant son visage à Tom. Mais Tom savait qu'il pleurait. Cependant il fit semblant de rien et suivit John en silence. Ils descendirent les escaliers en passant devant les autres garçons qui chuchotaient et les montraient du doigt sur leur passage. Lorsqu'ils arrivèrent en vue de l'entrée principale, Glenn Finnigan leur coupa la route, un sourire goguenard barrant son visage. Mike Finney, avec sa tête de rat, se tenait bêtement derrière lui.
-Alors comme ça tu t'en vas Jedusor ? dit Glenn en ricanant.
Mike se mit aussi à ricaner et donna une tape dans le dos de Tom, qui se contenta de les fusiller du regard alors que John lâchait un soupire désespéré.
-Laisse-nous passer Finnigan, dit John d'un ton las.
-Mais j'en serais absolument ravi, mon cher John.
Il s'approcha de la porte et l'ouvrit en s'inclinant comme un domestique. Tom et John sortirent du bâtiment.
-A jamais Jedusor, lança Glenn en ricanant de plus belle.
-Ouais, à jamais ! yark ! yark ! yark ! l'imita Mike.
Et ils fermèrent définitivement la porte sur Tom.
-Bon, dit Tom penaud, je suppose que c'est ici qu'on se quitte.
-Oui, répondit simplement John.
Il tendit sa valise à Tom en lui souriant.
-Adieu, Tommy. Promet-moi de ne plus jamais te laisser marcher sur les pieds et de devenir un très grand sorcier, là-bas.
-Oui, c'est promis John.
John se retourna et entra à nouveau dans le bâtiment de marbre blanc. Ce fut la dernière fois que Tom le vit, car John devait mourir dans un camp de concentration allemand, quelques années plus tard, lors d'un voyage à Nice. (NDLA : La Gestapo niçoise devait envoyé mille deux cents personnes par semaine, dans les camps de la mort. C'est pourquoi ils y envoyaient les premières personnes qui leur tombaient sous la main, sans prendre le temps de contrôler s'ils étaient réellement Juifs. C'est ce qui arriva à John Gordon, en septembre 1943.)
Auteur : Katounette
E-Mail : skippy_the_kangourou@yahoo.fr
Spoilers : Les quatre tomes parus
Rappel historique : L'histoire commence en été 1938. Cette même année, Hitler signe le Pacte de Munich avec la France et l'Angleterre, par lequel il s'engage à respecter les frontières en Europe(chose qu'il ne fera pas, bien évidemment). Il signe également un pacte de non-agression avec l'URSS.
Nouveaux personnages : Mrs O'Connor, Glenn Finnigan, John Gordon et Mike Finney.
Résumé général : Tom reçoit sa lettre. je crois que c'est suffisant comme résumé.
Disclaimer : Tous les persos, les lieux. de cette fanfic appartienne à Mrs J. K. Rowling.
Chapitre 1 --- A l'orphelinat
-----------------------------------------
C'était une chaude journée d'été ce jour-là, sur Vauxhall Road. Le soleil brillait très haut dans le ciel et il n'y avait aucun nuages à l'horizon. La rue était déserte, mis à part une bande de garçons en uniforme d'écoliers précédés d'un homme à l'air rude, qui pénétraient dans un grand bâtiment de marbre blanc. Sur la façade immaculée de l'édifice était inscrit en lettres dorées "Orphelinat des Enfants du Seigneur".
-Tom Elvis Jedusor, ouvrez la porte immédiatement ! tonna la voix de Mrs O'Connor, dans le couloir du deuxième étage.
Il y eut un déclic et un garçon d'une dizaine d'années aux cheveux noirs et hirsutes laissa passer son visage pâle aux yeux verts, aux lèvres foncées et au petit nez pointu dans l'embrasure de la porte. La vieille Mrs O'Connor, avec son visage sec, ses lèvres pincées et ses cheveux gris retenus en un chignon serré, le fixait de ses yeux froids. Elle tenait un grand garçon plus âgé que Tom par le bras.
-Qu'avez-vous fait à Mr Finnigan, pour l'amour du ciel ? lui demanda-t- elle.
Tom déglutit bruyamment en voyant que les cheveux habituellement blonds et courts de Glenn Finnigan étaient actuellement vert foncé et lui tombaient sur les épaules.
-Euh. je. je ne lui ai rien fait du tout, balbutia Tom.
Mrs O'Connor l'attrapa par l'oreille et le tira hors de la chambre.
-Et en plus vous mentez ! siffla-t-elle. Cela fait onze ans et demi que vous vivez ici et que vous ne faites que des bêtises. En trente ans de métier, je n'avais jamais vu ça ! En punition, vous serez privé de souper et vous irez en cuisine faire la vaisselle.
Glenn Finnigan ricana bruyamment en faisant un sourire goguenard à Tom.
-Taisez-vous, lui lança Mrs O'Connor. La punition est valable pour vous aussi, Mr Finnigan.
-Mais madame, répliqua Glenn, je n'ai rien.
-Silence ! le coupa la vieille femme. Vous avez sûrement bien chercher à être dans l'état où vous vous trouvez.
Et sur ce elle s'éloigna dans le couloir en inspectant toutes les chambres de l'étage pour réprimander les garçons qui faisaient du chahut. Une fois qu'elle fut hors de vue, Glenn attrapa Tom par le col.
-Toi, dit-il, je vais te faire ta fête.
Mais au moment où il s'apprêtait à le frapper, John Gordon, le voisin de chambre de Tom, bloqua le bras de Glenn et lui tordit férocement le poignet.
-Laisse-le tranquille, Glenn, dit-il calmement.
Glenn se dégagea de l'étreinte du garçon et s'enfuit rapidement dans le couloir pour rejoindre sa chambre.
-Ca va Tommy ? demanda John.
John était un grand rouquin d'une quinzaine d'année. Tom et lui avaient toujours dormi dans la même chambre et John était devenu le protecteur de Tom.
-Oui, oui, ça va aller, merci, dit Tom.
Ils entrèrent ensemble dans la chambre. C'était une petite pièce aux murs blancs qui contenait deux lits, deux armoires et seulement un bureau. Une petite fenêtre laissait filtrer une lumière blanchâtre qui faisait luire les murs et les draps de lit.
-Ben dis-donc, Tommy ! s'exclama John en fermant la porte derrière lui. Qu'est-ce que tu lui as fait à Finnigan pour qu'il ait une tête pareille ?
-Je n'ai rien fait, soupira Tom. C'est arrivé comme ça, par hasard. Je n'y peux rien. Il m'avait coincé contre un mur, dans le couloir du deuxième étage, avec l'intention de me frapper et paf ! C'est arrivé sans prévenir. Alors moi, j'ai vite filé parce que je savais que j'allais avoir des ennuis, mais malheureusement Mrs O'Connor est passé par-là et a trouvé Glenn dans cet état. Mais elle a encore moins apprécié que lui, apparemment.
-Ouais, ouais, ça me paraît très logique et très rationnel comme explication, dit John d'un ton désespéré.
Ils restèrent un moment silencieux et devant l'air grave de Tom, John ne put s'empêcher d'éclater de rire.
-Bon, moi je te laisse Tommy, à tout à l'heure.
Il sortit de la chambre en faisant un dernier signe de main à Tom, qui se retrouva bientôt tout seul à regarder par la fenêtre.
Cela faisait bientôt douze ans qu'il vivait dans cet horrible orphelinat et Tom avait toujours été le bouc émissaire de ses camarades et des éducateurs. Il n'avait jamais su l'expliquer, mais la plupart des gens lui vouaient une haine terrible. Il supposait que c'était à cause de son étrangeté. Car personne n'avait jamais vu quelqu'un faire exploser des objets sous le coup de la colère ou d'autres excentricités du genre. Tom s'en étonnait lui-même. Mais il aimait savoir qu'il était différent. Car il savait que cette différence lui serait un avantage. Peut-être grâce à elle pourrait-il fuir de cet orphelinat ? Et peut-être que cette différence l'aiderait à apprendre bien des choses sur son passé ? Il savait que sa mère était morte en le mettant au monde, mais il ne savait pas du tout qui elle était. Il voulait connaître son nom, son caractère, tout. Et par- dessus tout, il voulait retrouver son père; ce père inconnu et mystérieux qui flottait dans son esprit comme de la brume.
La soirée se passa très mal. D'abord il y eût une émeute dans le réfectoire à propos d'une chenille qui se serait trouvée dans la salade; ensuite Tom faillit être noyé dans l'évier de la cuisine par Glenn Finnigan; et pour couronner le tout, un énorme hibou grand duc vint se poser sur la tête de Mrs O'Connor, qui en eut une attaque. Le hibou en question portait une lettre destinée à Tom, ce qui lui valut de passer le reste de la soirée enfermé dans la cave.
Tom était assis sur une caisse en bois dans le noir. Il entendait le couinement furieux des rats, et des toiles d'araignée lui frôlaient sans cesse le visage. Tom aurait bien voulu que Mrs O'Connor lui ait donné sa lettre, mais dans l'était actuel des choses, il était très probable qu'elle soit en train de s'en servir pour alimenter le feu de la cheminée de la salle des éducateurs.
Un raclement se fit entendre, et la porte de la cave grinça. Tom sursauta et vit une main tenant une bougie, dans l'entrebâillement de la porte.
-Psssst ! Tom ? Tommy ?
John Gordon se glissa dans la petite pièce.
-John ! C'est toi ! s'exclama Tom. Tu m'as fait peur.
-Chut ! Il ne faut pas qu'on nous entende, Tommy. Je risque gros, moi.
La faible lueur de la bougie éclairait son visage. Il parvenait très mal à s'empêcher de sourire et il tenait son bras gauche derrière son dos.
-Surprise ! murmura-t-il en brandissant une lettre d'aspect jaunie qu'il tenait dans sa main gauche.
Les yeux de Tom s'illuminèrent. Il s'empressa de prendre la lettre de la main de John et de l'ouvrir. Il en sortit un parchemin jauni sur lequel était écrit à l'encre vert émeraude:
COLLEGE POUDLARD, ECOLE DE SORCELLERIE
Directeur : Armando Dippet
Président de la Ligue de Défense contre les Force Obscures, membre de la Confédération internationale des Mages et Sorciers
Cher Mr Jedusor,
Nous avons le grand plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard.
Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre année scolaire.
Veuillez prendre note que le Poudlard-Express partira de la gare King's Cross de Londres, le 1er septembre à onze heures précises.
Avec mes sentiments les plus distingués.
Professeur Diggory
Directeur-adjoint.
PS. Étant données la situation dans laquelle vous vous trouvez, la famille Potter a accepté de vous prendre en charge jusqu'à la fin des vacances. Vous êtes priés de les retrouver devant le jardin botanique de Leicester Square à quatorze heures demain après-midi.
Vous trouverez également sous ce plis une lettre à remettre à vos éducateurs.
-Alors ? s'impatienta John. Qu'est-ce qu'elle dit cette lettre ?
Tom se rendit soudain compte qu'il avait la bouche grande ouverte et que ses yeux étaient gros comme des billes de loto.
-Je. je vais partir d'ici pour. pour toujours, je. je crois. balbutia-t-il.
Il tendit la lettre à John, qui la lu rapidement puis il releva la tête, un étrange sourire sur son visage. Il y eut un moment de silence et soudain Tom sembla animé par un sentiment nouveau.
-Tu te rends compte, John ? Je vais partir d'ici pour toujours ! s'écria-t- il en sautant partout, pris d'un soudain débordement de joie.
-Calme-toi, Tommy ! Tu vas nous faire avoir des ennuis.
-Mais comment tu veux que je me calme ? Je vais quitter cet enfer ! Pour. pour de vrai ! Dis-moi que je ne rêve pas !
-Non, en effet, tu ne rêves pas, dit John d'un ton mélancolique. Tu vas quitter cet orphelinat et tes bourreaux; tu vas partir à la découverte de plein de choses nouvelles; je suis content pour toi, et même, je t'envie, si tu veux tout savoir.
Il y'eut un silence gêné et soudain John déclara:
-Mais une bonne nouvelle comme ça, ça se fête, Tommy !
-Ah oui ? Dans une cave pleine de rats, avec pour seule lumière une bougie ? Quelle belle fête, ironisa Tom.
-Oublie les rats, Tommy ! J'ai vu quelque chose qui te les feras oublier.
John se dirigea vers le fond de la pièce sous le regard perplexe de Tom. Lorsqu'il revint, il tenait dans la main une vieille bouteille couverte de poussière.
-Qu'est-ce que c'est ? demanda Tom.
-Du Whisky, Tommy. Et c'est du bon celui-là, je peux te l'assurer ! On vient souvent par ici avec Mike Finney et Glenn Finnigan, alors je m'y connais.
Il enleva le bouchon de la bouteille et la tendit à Tom.
-Mais, John, je n'ai même pas douze ans.
-Et alors, Tommy ? Il n'y pas d'âge pour ça !
-Mais si on se fait prendre.
-Allons, le coupa John. Demain tu pars pour toujours, je te rappelle. Il ne pourront rien te faire.
Tom approcha le goulot de sa bouche avec réticence. Il fronça les sourcils en s'attendant au goût infect de l'alcool. Mais ce fut un liquide chaud et exquis qui coula dans sa gorge, le réchauffant de l'intérieur. John dut arracher la bouteille des mains de Tom pour l'empêcher de boire la moitié d'un coup.
-Doucement, Tommy ! C'est pas du sirop.
En effet, ce n'en était pas. Et Tom ne fit pas long à le remarquer. Un soudain mal de crâne et une violente envie de vomir le submergea soudain. Devant son air défait, John ne put s'empêcher de rire.
-Ah lala ! Tommy, Tommy ! Il fallait y'aller doucement.
-Oui, j'ai remarquer, en effet, mais c'est la première fois, répliqua-t-il d'une petite voix.
Mais le mal-être de Tom se transforma bientôt en euphorie. John et lui passèrent une bonne partie de la nuit à rire et à parler de leurs souvenirs à l'orphelinat, jusqu'à ce que John fût traîné dans son dortoir par une Mrs O'Connor très irritée.
Tom n'avait jamais passé une aussi bonne nuit depuis les presque douze ans qu'il vivait ici. Il en rêva encore dans son sommeil.
Tom était assis sur une chaise dans le bureau de l'éducatrice en chef. Mrs O'Connor lui tournait autour comme un vautour affamé en lui lançant des regards suspicieux. Dans ses mains, elle tenait la lettre que Tom avait été chargé de lui remettre et elle ne cessait de la relire. Elle tendit la lettre à Tom, qui la lut pour la première fois.
COLLEGE WELLINGTON, ECOLE DE SCIENCES STELLAIRES
Directeur : Eoin Pullman
Diplômé de l'université d'Oxford, ainsi que du collège Wellington
Chère Mrs O'Connor,
Nous vous prions de prendre connaissance de l'admission du jeune Tom Elvis Jedusor à notre prestigieux collège d'étude de sciences stellaires, sa mère l'y ayant inscrit bien avant sa naissance.
La rentrée scolaire se fera le 1er septembre et d'ici là, le jeune Tom ira habité chez la famille Potter qui a accepté de le prendre en charge.
Tom est déjà au courant de tout cela et il devra rencontré la famille en question le 1er août, à quatorze heures précises devant le jardin botanique de Leicester Square.
Merci de veiller à ce que Tom n'oublie pas son rendez-vous.
Veuillez croire, cher Mrs O'Connor, en l'expression de nos sentiments distingués.
Professeur Bloomsbury
directeur-adjoint.
Tom replia délicatement la lettre et la tendit à Mrs O'Connor en essayant de garder son visage le plus neutre possible.
-Une école de sciences stellaires ! s'écria soudain la vieille femme. Vous ! Tom Elvis Jedusor ! Le gamin le plus arriéré, le plus indiscipliné et le plus borné que je n'ait jamais vu de mon existence tout entière ! J'aurais décidément tout vu ces derniers jours.
-S'il vous plaît, gémit Tom. Vous pouvez arrêté de crier ?
Sa tête le faisait terriblement souffrir et il se sentait très glauque. De plus, les hurlements de Mrs O'Connor n'arrangeaient rien.
-Silence ! s'écria Mrs O'Connor. Cela vous apprendra à vous dévergonder avec Mr Gordon !
Elle se remit à tourner autour de Tom en se frottant le menton. Tom avait encore plus mal à la tête en la voyant tourner comme cela. Il aurait donné n'importe quoi pour pouvoir être tranquillement allongé sur un bon lit douillet.
-Ce n'est pas une si mauvaise chose que vous partiez, après tout, déclara-t- elle soudain. Vous étiez un boulet pour moi et pour tout l'orphelinat. Votre départ m'arrangerait beaucoup en fin de compte. Vous pouvez disposez Mr Jedusor.
Tom n'en revenait pas de sa chance. Pendant quelques terribles minutes, il avait cru que Mrs O'Connor trouverait n'importe quelle excuse pour l'empêcher de partir. Il s'empressa de sortir de la pièce et il courut dans le couloir. Il passa devant le réfectoire et vit que tous les garçons avaient déjà commencé à manger. Mais il ne s'arrêta pas, il monta directement au deuxième étage et se dépêcha d'entrer dans sa chambre. Pourquoi se serait-il donné la peine d'aller prendre un dernier repas que Glenn Finnigan lui écraserait sûrement sur le visage ? Non, c'était finit tout cela. Il allait partir et mener enfin une vraie vie digne de lui. Il vida la vieille armoire en bois de chêne de toutes ses affaires et les bourra dans sa grande valise noire. Il vida aussi sa table de nuit et il alla récupérer ses affaires de toilettes dans la salle de bain de l'étage. Quand il eut finit de préparer sa valise, il était près d'une heure de l'après-midi et déjà il entendait les bruits de pas des autres garçons qui revenaient du réfectoire.
Quand John Gordon entra dans la chambre, Tom bouclait sa valise et faisait son lit.
-Alors, Tommy ? Prêt à partir ? demanda-t-il.
Tom hocha la tête en souriant, mais John ne lui rendit pas son sourire. Au contraire, ses yeux se voilèrent et une expression de profonde amertume se dessina sur son visage.
-Ca ne va pas John, demanda Tom en s'approchant de lui.
-Bien sûr que tout va bien, je suis juste un peu jaloux. Tu pars à l'aventure dans un monde nouveau et tu quittes cet enfer définitivement, tu en as de la chance. Tu vas aller dans cette école, tu vas y apprendre plein de choses et quand tu en ressortiras tu seras un grand sorcier. Un 'sorcier' , Tommy ! Tu te rends compte ? Mais ce qui me rend triste, c'est que quand tu te seras fait de nouveaux amis dans cette école, tu ne te souviendras même plus de John Gordon, l'orphelin rebelle de Vauxhall Road.
Tom ne répondit rien. Il savait que John avait raison, mais il ne voulait pas l'admettre. Il baissa les yeux en souriant et dit simplement:
-Même si je t'oublie, John, il y aura quand même quelque chose de toi qui resteras gravé dans ma mémoire. Ce ne sera peut-être qu'un vague souvenir, une impression, mais ce sera toujours là et c'est ça qui compte.
-Je vais t'aider à descendre tes affaires, dis John d'une voix tremblante.
Il empoigna la valise et se dépêcha de sortir en dissimulant son visage à Tom. Mais Tom savait qu'il pleurait. Cependant il fit semblant de rien et suivit John en silence. Ils descendirent les escaliers en passant devant les autres garçons qui chuchotaient et les montraient du doigt sur leur passage. Lorsqu'ils arrivèrent en vue de l'entrée principale, Glenn Finnigan leur coupa la route, un sourire goguenard barrant son visage. Mike Finney, avec sa tête de rat, se tenait bêtement derrière lui.
-Alors comme ça tu t'en vas Jedusor ? dit Glenn en ricanant.
Mike se mit aussi à ricaner et donna une tape dans le dos de Tom, qui se contenta de les fusiller du regard alors que John lâchait un soupire désespéré.
-Laisse-nous passer Finnigan, dit John d'un ton las.
-Mais j'en serais absolument ravi, mon cher John.
Il s'approcha de la porte et l'ouvrit en s'inclinant comme un domestique. Tom et John sortirent du bâtiment.
-A jamais Jedusor, lança Glenn en ricanant de plus belle.
-Ouais, à jamais ! yark ! yark ! yark ! l'imita Mike.
Et ils fermèrent définitivement la porte sur Tom.
-Bon, dit Tom penaud, je suppose que c'est ici qu'on se quitte.
-Oui, répondit simplement John.
Il tendit sa valise à Tom en lui souriant.
-Adieu, Tommy. Promet-moi de ne plus jamais te laisser marcher sur les pieds et de devenir un très grand sorcier, là-bas.
-Oui, c'est promis John.
John se retourna et entra à nouveau dans le bâtiment de marbre blanc. Ce fut la dernière fois que Tom le vit, car John devait mourir dans un camp de concentration allemand, quelques années plus tard, lors d'un voyage à Nice. (NDLA : La Gestapo niçoise devait envoyé mille deux cents personnes par semaine, dans les camps de la mort. C'est pourquoi ils y envoyaient les premières personnes qui leur tombaient sous la main, sans prendre le temps de contrôler s'ils étaient réellement Juifs. C'est ce qui arriva à John Gordon, en septembre 1943.)
