Titre : Les Mémoires de Tom Jedusor
Auteur : Katounette
E-mail : skippy_the_kangourou@yahoo.fr
Spoilers : les quatre tomes parus
Nouveaux personnages : Marius Wright, Argus Rusard, Rubeus Hagrid, Arabella Figg, Silver Malfoy et Angus Pettigrow.
Rappel des persos : Toujours les mêmes, c'est à dire les première année des Quatre Maisons qui sont maintenant en cinquième année. Il y a seulement à savoir qu' Ambre Quigley de Serpentard est morte.
Quant aux professeurs, ce sont toujours les mêmes, mais vous devriez en découvrir certains qui n'ont pas été cités dans la première partie de l'histoire, ainsi qu'une petite surprise qui devrait se présenter dans le sixième ou le septième année.
Résumé général : Ce chapitre expose en particulier les différentes rivalités entre les protagonistes. Je n'en dis pas plus.
Disclaimer : Tout appartient à Mrs J. K. Rowling, je crois qu'on l'a assez répété.
Chapitre 5 --- Rivalités
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"Je pourrais très bien débuté par une débilité du genre 'cher journal', et ensuite raconter mes journées une à une. Mais je ne pense pas que se soit une excellente idée. Après tout, je ne suis pas une petite fillette fleur bleue qui se sert de son journal pour y raconter ses peines de c?ur. Moi, je veux raconter quelque chose. Quelque chose qui servira et dont on se souviendra.
Oui, je veux qu'on se souvienne de Tom Elvis Jedusor et que ce nom reste gravé à jamais dans les esprits torturés des mages et sorcières.
Bien, pour commencer, une petite question : devinez donc qui a fait gagner la Coupe de Quidditch à Gryffondor, l'année dernière ?
Oui, vous avez vu juste : c'est bien Josh Potter.
Josh Potter.
Qu'est-ce que je pourrais bien dire sur lui, si ce n'est qu'il n'est seulement qu'un sal petit prétentieux de Gryffondor qui se croit au-dessus de tout le monde à cause de son vulgaire petit talent d'Attrapeur ? Et d'ailleurs, il n'a remporté la Coupe que grâce à un sacré coup de chance. Car si l'Attrapeur de Serdaigle, Marius Wright, n'avait pas reçu un Cognard en pleine tête, l'équipe de Gryffondor aurait été recalée pour la douzième année consécutive. C'est tout dire. Mais le précieux petit Josh continue de prétendre que c'est grâce à ces 'extraordinaires' capacités que Gryffondor a gagné. Que c'est pathétique tout cela.
Et bien entendu, Potter est maintenant l'idole de Poudlard. Je n'entends que des Josh par ci et des Josh par là à longueur de journées, et autant dire que c'est tout à fait exaspérant. Et bien évidemment, la nouvelle 'célébrité' ne se sent que trop aise à se pavaner dans les couloirs, escorté par une nuées de pimbêches gloussantes et de crétins ne tarissant pas d'éloges.
Josh Potter.
En quelques mots, je dirais que Josh est l'incarnation vivante de la bonté, du courage, de la loyauté et du pathétisme. Il ne cesse pas de s'attirer des ennuis et de briser le règlement, pourtant très stricte, de l'école. Et puis cela, toujours en compagnie de ses deux lascars attirés, j'ai nommé Nathan Weasley et Sassia Fletcher. Et puis ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Il ne faut pas oublier les pots de colles : KC Prewett, une petite troisième année qui reste éternellement amoureuse de Josh sans parvenir à capter son attention, et qui est trop timide pour exprimer ses sentiments à son égard; Argus Rusard, un quatrième année presque Cracmol, qui accumule catastrophes et oublis; et enfin Rubeus Hagrid, un grand - c'est le cas de le dire : il mesure presque deux mètres - benêt de troisième année fou de créatures dangereuses, qui est complètement fanatique de Josh, qui ne fais que tourner sans cesse autour de lui et qui éprouve un réel plaisir lorsqu'il parvient d'une manière ou d'une autre à s'approprié ses faveurs. Et sans oublier bien sûr toute la bande d'admirateurs qui compte entre autres Jennifer Landry, Patsy Cameron, Orlando Murray et Ewan Lovegood. Bref, une très 'joyeuse' bande.
Je serais prêt à parier mon insigne de Préfet que les descendants de Josh Potter auront une vie assez semblable à leur prédécesseur. Et quelle vie, nom d'une chauve-souris ! Quand on sait que Potter a protégé l'école de l'attaque de l'un des Mages Noirs les plus en vue du moment, Marcellus Grindelwald (un type remarquable, dont je reparlerai en temps voulu), l'année dernière; qu'il a sauvé la petite KC Prewett des griffes d'un loup- garou, il y a deux ans; et bien d'autres choses qui me seraient trop pénibles d'énoncer.
Bref, j'imagine que la lignée des Potter sera probablement digne de figurer dans des livres tels que 'Les noms célèbres du monde magique contemporain' ou 'Les grands sorciers du XXe siècle'. Mais cela porterait un grand coup à la communauté magique, étant donné le peu d'intérêt que cette famille porte à l'honneur du sang, puisque tout le monde sait pertinemment que la mère de Josh, Gallia Potter-Hemingway, n'est qu'une racaille de Sang-de-Bourbe (étrangement, sa grande s?ur, Arabella Figg-Hemingway est dans la même situation; et malgré mon manque d'intérêt pour les Sang-de-Bourbe, je dois avouer qu'il est vraiment très étrange, et même très rare, que deux Moldus d'une même famille soient tous deux détenteurs de sang sorcier).
En parlant d'honneur du sang. cela me rappelle cruellement que Poudlard comte un nombre incalculable de Sang-de-Bourbe et de moitié-moitié. Rien que d'y penser, je suis saisi de tremblements terribles qui feraient se retourner ma mère dans sa tombe.
Ma mère.
Amertume, tristesse, ranc?ur, chagrin et détresse, mais aussi honte, animosité, rancune, colère et haine.
Pourquoi la mort me l'a-t-elle prise si tôt ? Pourquoi son mari - mon "père" - n'était pas à ses côtés lorsqu'elle endurait cette si dure épreuve ? Pourquoi n'ai-je pas vécu avec lui, mais dans un vulgaire orphelinat Moldu ? Et pourquoi diable Dippet refuse-t-il de m'expliquer ?
Je veux savoir. Je dois savoir. C'est vital pour moi. Je connais ma mère par c?ur, mais mon père me fait l'effet d'une fumée grisâtre qui n'est que l'ombre de moi-même. Une ombre qui ne reflète pas la partie la plus parfaite de mon être, maintenant que j'y pense.
Mon père.
Un monstre ? Un homme au c?ur de pierre ? Peut-être bien.
Mais bon, je m'égare, là. Revenons plutôt au sang et au terrible fléau engendré par ces mariages irrationnels entre Moldus et sorciers. Je ne sais pas qui à eu l'audace outrancière d'inventer le concept, mais je lancerais très volontiers sur lui une armée de Trolls des montagnes - et ce ne sont pas les plus gentilles créatures de leur espèce, pour l'information.
Je ne parviens pas à croire que Dippet s'abaisse à laisser entrer cette vermine dans une école aussi prestigieuse que Poudlard, lui qui fut pourtant élève à Serpentard. Mais peut-on s'en prendre à lui ? Non, je ne crois pas. La raison de cette humiliation vient de plus haut. Surtout lorsque l'on sait que l'ancien Ministre - Marc Powell - et son successeur - Blair Davis - sont tous deux moitié-moitié. Il ne manque plus qu'un Sang-de- Bourbe ou un Cracmol au tableau. Mais si cela devait être le cas, la Confédération des Mages et Sorciers ne s'en relèverait jamais.
Tout cela me fait penser que la noble tâche entreprise par le grand Salazar Serpentard - à savoir, chasser la racaille de Poudlard - mérite d'être perpétuée par une personne compétente et déterminée. Je fais bien sûr allusion à son héritier légitime. En d'autres termes, moi.
Et bien, oui ! Je suis l'héritier de Serpentard par ma défunte mère, et, ironie du sort - 'jeux du sort', même - , il se trouve que je suis moitié- moitié. Mais cela ne devrait pas interférer dans les plans de mon aïeul, car ses intentions étaient d'expulser plus particulièrement les Sang-de- Bourbe.
En fait, ce sont mes appartenances génétiques qui m'ont conduites à conserver mes mémoires dans ce journal.
Je veux pouvoir transmettre mon savoir à mes successeurs, afin qu'à leur tour ils puissent poursuivre le remarquable travail de Salazar Serpentard.
Mais écrire les chroniques d'un jeune sorcier assoiffé de pouvoir sur des rouleaux de parchemin ne me semblait pas une idée remarquable. J'ai alors fait la chose la plus contradictoire qu'il ne me soit jamais donnée d'accomplir : je suis retourné à Londres, sur Vauxhall Road, et je suis entré dans une boutique Moldue pour y acheter un simple et discret petit agenda relié de cuir noir.
Et c'est ainsi que tout à commencer."
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Je pose ma plume et range le précieux carnet dans mon sac. Depuis le banc voisin, Chester me regarde avec étonnement, mais je ne lui donne aucune explication. C'est mon affaire, il n'a pas à s'en mêler.
-. c'est en août que Manfric le Mauvais et Ulfric l'Usurpateur, les deux illustres révolutionnaires Gobelins du XIème siècle ont entrepris de déposer un acte d'indépendance devant le Conseil Suprême, dirigé à cette époque par Didoguic le Dangereux, leur ennemi en puissance.
Ca y est, je ne peux réprimer un incroyable bâillement à m'en décrocher la mâchoire, qui réveille Romulus en sursaut. Binns cesse soudain sa tirade pour me jeter un regard mauvais de ses deux petits yeux noirs et inquisiteurs.
-Vous avez quelque chose à dire, Mr Jedusor ?
Il me fixe, mais je ne cille pas et je plante un regard impassible dans le sien. Il détourne la tête et moi, je me félicite intérieurement. Ce que je peux être machiavélique parfois ! En tous cas, Binns est très désappointé, et cela se fait ressentir dans le ton de sa voix lorsqu'il reprend son monologue. A côté de moi, Romulus ronfle à nouveau.
Que de monotonie.
Déjà que l'Histoire de la Magie n'est pas le plus passionnant des cours, il a en plus fallu qu'on nous colle le professeur le plus ennuyeux de Poudlard. Si le cours était donné par un fantôme, on ne verrait pas la différence, comme me le fait si souvent remarquer Peter.
Je quitte enfin la salle de Binns, Romulus, Chester, Peter et Henri sur mes talons. Ils sont tous quatre plongés dans une conversation dénuée de tout intérêt. Moi, je ne leur prête pas attention, car toutes mes pensées sont dirigées vers Ellie.
Elle est là, au milieu du couloir, en train de se disputer âprement avec Sassia Fletcher. Elle ne me jette aucun regard, trop absorbée par son tête- à-tête avec la Miss en question. Et pendant ce temps, je fais tout pour m'empêcher de rougir.
-Je crois que tu ne saisis pas l'importance ni même la gravité des choses, Prewett ! Mais si tu veux que tout tourne exclusivement autour de toi, c'est ton affaire.
J'ai de la peine à capter ce qu'elles se disent, car la foule grouille dans le corridor.
-Ferme-la, Fletcher ! Tu oublies que tu étais la première à m'approuver quand on était en troisième !
-Oui, réplique cette dernière, mais c'était avant que Quigley ne meurt !
Ellie vire au rouge, puis au violet. Et maintenant, elle est toute pâle. Je parviens presque à voir à travers elle.
Un claquement sec retentit dans le couloir, faisant cessé immédiatement toute conversation. Si Ellie est toujours aussi pâle, Sassia, au contraire, a le teint cramoisi et se frotte la joue gauche avec la paume de la main.
Les deux jeunes filles se toisent un instant et, alors que Sassia s'apprête à sauter sur Ellie, Kim, sa s?ur, l'attrape par l'épaule. Étant muette, elle se contente de faire signe à Sassia de s'éloigner d'Ellie. Sassia obéit et elle tourne le dos à son adversaire, alors que les causeries reprennent de leur entrain. Après s'être écartée de quelques mètres, Sassia se ravise et elle fait volte-face.
-Oh, j'oubliais, Prewett : j'enlève cinq points à Serdaigle pour violence envers un supérieur.
-Envers un supérieur, Fletcher ? Je suis ton égal, je te rappelle, réplique Ellie en désignant l'insigne de Préfète épinglée à sa poitrine.
-Mon 'égal', Prewett ? Tu te surestimes ou je rêve ? Sache que je ne serais jamais l'égal d'une criminelle !
Sur ce, elle tourne les talons et s'éloigne en compagnie de Kim.
Ellie semble perdue à présent. Ses yeux sont emplis de larmes et sa poitrine est secouée de sanglots silencieux. Je m'approche d'elle lentement, m'éloignant des autres Serpentard, et je lui pose gentiment la main sur l'épaule.
« N'écoute pas ce qu'elle dit, elle est trop stupide. »
-Non, Tom, c'est moi qui suis trop stupide. Laisse-moi, maintenant !
Son ton est catégorique. Je m'apprête à répliquer, mais elle me lance un regard glacial, puis se détourne de moi. Elle me tourne obstinément le dos, mais je sais qu'elle pleure. Elle veut rester fière et froide, mais elle laisse trop transparaître ses sentiments. Une faiblesse ? Peut-être, mais c'est ce qui fait tout son charme, du moins selon mon opinion personnelle.
Pauvre Ellie. Depuis le début de la première année, les choses sont allées de mal en pis pour elle. Il y a d'abord eu sa maladie mystérieuse, qui a duré les premières semaines d'école; ensuite, elle a failli perdre la vie lors d'une balade nocturne avec Marius Wright, en deuxième année; et enfin, il y a eu la mort d'Ambre Quigley. Ca s'est passé à Halloween, en troisième année. Ellie avait eu l'idée d'organiser une petite fête spéciale pour quelques élèves des quatre Maisons. Malgré les réticences de Sassia, elle était parvenue à emmener une vingtaine d'élèves, dont moi, dans la Forêt Interdite. Ambre, une camarade de Serpentard, qui n'était pas de la partie, nous a vu filer au beau milieu du banquet et elle nous a suivis en se cachant derrière les buissons. Quand nous sommes arrivés dans la clairière où devaient se dérouler les festivités, Ellie a entendu des bruissements de feuilles, et, croyant qu'un danger menaçait, elle a jeté un sort de défense en direction des bruits. Et lorsqu'elle a écarté les branches d'un arbrisseau pour examiner le cadavre de la bête, elle s'est retrouvée face au corps inanimé et froid d'Ambre.
Plus tard, elle a dû comparaître devant le tribunal de la Justice Magique. Je m'en souviens comme si c'était hier, car j'y ai témoigné en compagnie des dix-huit autres élèves qui étaient présents sur les lieux de l'homicide. Bartemius Croupton et Armando Dippet voulait la renvoyer de Poudlard, mais Dumbledore leur a parlé en privé, et, pour une raison que j'ignore, Ellie a été acquittée et elle a pu continuer à suivre sa scolarité à Poudlard.
Mais depuis lors, elle semble complètement vidée de toute vitalité et de tout optimisme. Et elle est devenue la fille la plus détestée et la plus rejetée de l'école. La pauvre n'a plus aucune arme pour se défendre, car chaque fois qu'elle ne reste pas à sa place, il y a toujours quelqu'un pour lui rappeler rudement cette fameuse nuit.
La salle commune est bondée. J'ai à peine le temps de m'installer dans un fauteuil qu'Olive me saute littéralement dessus.
« Lâche-moi, Olive ! Je suis hyper fatigué, alors j'aimerais bien pouvoir respirer un peu. »
Elle fait légèrement la moue. Elle déteste que je la rabroue de la sorte, mais je ne peux pas m'en empêcher. Elle est amoureuse de moi depuis le soir de notre répartition, mais elle feint le contraire sans vraiment y parvenir. Cela me fait de la peine pour elle, mais je n'arrive pas à ressentir de l'attirance pour une harpie hystérique et lunatique qui s'en prend sans cesse aux plus faibles qu'elle - Mimi Trelawney de Poufsouffle, en l'occurrence.
-T'es pas très gentil avec moi, Tom ! qu'elle me fait.
« Ah bon ? J'avais vraiment pas remarqué. » l'ironie pointe légèrement dans le ton de ma voix et cela l'irrite de plus en plus. « Excuse-moi, Olive, mais j'ai eu une journée difficile. »
Je ne sais pas ce que j'ai bien pu dire, mais Olive abandonne soudainement ses manières offensées et elle s'active soudain.
-Attends-moi, ici, Tommy ! Je vais aller te concocter une petite potion qui te revigorera.
Oh, non ! Il ne manquait plus que ça. En deux mots, c'est la 'solution Hornby' : elle ne peut s'empêcher de faire ingurgiter des infusions en tout genre à tout le monde dès le moindre petit truc anormal. J'avoue qu'elle est douée en Potions, mais ça ne lui donne pas le droit de nous bousiller la santé avec ses mixtures infectes.
Je la regarde disparaître dans l'entrebâillement du mur, et Romulus en profite pour s'affaler dans un fauteuil, à côté de moi.
« Bien dormi, Romulus ? »
-Ne m'en parle pas ! Binns est vraiment trop ennuyeux. mais ça ne me dérange pas trop, parce que j'ai quelques nuits de sommeil à rattraper.
Il me fait un clin d'?il et désigne Ella Wilkinson, qui est sa petite amie depuis maintenant quatre ans, d'un signe de tête.
« Oh, je vois. »
Ella surprend mon regard et s'approche de nous en nous lançant des regards suspicieux.
-Qu'est-ce que vous complotez encore, tous les deux ? demande-t-elle en s'asseyant sur les genoux de Romulus.
-Mais rien du tout, ma jolie, la rassure Romulus en la berçant amoureusement. On parlait du cours de Binns.
-Et tu lui racontais ton rêve, je suppose ? fait Ella le plus sérieusement du monde.
Romulus pouffe de rire et il attire Ella contre sa poitrine, avant de lui embrasser le front. Elle fait semblant de se débattre, puis se laisse aller à cet élan de tendresse. Ce que je les envie, parfois !
Chester profite de ce moment d'inattention pour se glisser discrètement dans un fauteuil voisin.
Il se racle la gorge pour signaler sa présence ce qui fait sursauter les amoureux et moi, par la même occasion.
-Désolé de vous interrompre, mais j'aimerais vous posez quelque questions sur le devoir qu'on doit rendre à Ollivander, demain.
-Dit toujours, fait Ella exaspérée.
-Est-ce que vous savez ce qu'est exactement la différence entre un Spectre de la Mort et un Sinistros ?
-Tu peux toujours demander à Ellie, soupire Romulus avec sarcasme.
« Qu'est-ce que tu entends par là ? »
-Allons, Tommy, ne me dis pas que tu n'as jamais fait le rapprochement entre Ellie et le Spectre de la Mort ?
« Non, j'ai déjà entendu des gens faire la comparaison , mais je ne sais pas réellement ce que peut-être un Spectre de la Mort. »
-Et bien, commence Ella, c'est ce qu'Ollivander s'appliquera à nous expliquer demain, mais tout ce que je sais c'est que le Spectre de la Mort est représenté par une grande femme pâle aux cheveux blancs et aux yeux rouges. La seule chose qui différencie Ellie de la créature.
-C'est les yeux, termine Romulus. Mais comme elle est jeune, peut-être qu'elle n'a pas achevé sa métamorphose ?
« Arrêtez cinq minutes ! Ellie, un Spectre de la Mort ? Vous rigolez, j'espère ? »
-Pourquoi rigolerait-t-on ? s'étonne Ella. Il y a pas mal d'élèves qui ne sont pas vraiment à leur place ici. Et puis, il y a un bon nombre d'année, lorsque ma mère était encore étudiante à Poudlard, ils ont découvert que l'un des élèves étaient un vampire, alors il faut croire que rien est improbable.
-Ouais, mais ils se trompent peut-être, intervient Chester. Après tout, Nathan Weasley a bien accusé Romulus d'être un loup-garou, je vous rappelle.
Romulus grogne à ce pénible souvenir qui lui avait valu de passer une semaine en observation devant les membres de la Commission d'Examen des Créatures Dangereuses.
-Bon, ce n'est pas tout, s'impatiente Chester, mais je vous ferais remarquer que ce que je veux savoir c'est la différence entre les Sinistros et les.
-Le Sinistros présage la mort de la personne qui le voit, tandis que le Spectre de la Mort annoncent la mort d'un proche de l'individu auquel il se présente, le coupe Henri qui vient de se joindre à nous.
-Ah lala, Henri, Henri ! Tu formerais un très beau couple avec Sassia Fletcher, le raille Romulus.
-La ferme, Lupin !
-Oh ! Tout doux, Henri ! l'apaise Ella. Qu'est-ce qui t'arrive ?
-Rien du tout, dit ce dernier d'un ton neutre.
« Rien du tout ? Vraiment ? » insisté-je.
-Bon, je veux bien vous le dire : je me suis pris de bec avec Weasley, tout à l'heure.
-A cause de Sassia ? se risque Chester.
-Un seul mot, Fairway, et je t'arrache les yeux, c'est compris ?!?
Avec tout ça, je n'ai pas vu arriver Olive. Elle se plante devant moi, un gobelet fumant dans sa main droite. Elle nous regarde les uns et les autres avec étonnement, puis se rapproche de moi.
-Bois ça ! s'exclame-t-elle en me tendant le gobelet d'un geste brusque.
J'attrape le récipient en essayant de ne pas m'ébouillanter.
« Merci. »
Chester et Henri ont stoppé leur querelle et me regardent maintenant avec grande attention, ainsi qu'Ella et Romulus.
J'avale le liquide répugnant et poisseux en luttant pour ne pas faire la grimace. Eêêêrk ! C'est vraiment dégoûtant, mais je me force à boire pour ne pas vexer Olive.
A peine ai-je vidé le contenu du verre, qu'Olive me l'arrache des mains, visiblement très satisfaite.
-Tu vas voir, Tommy, tu vas tout de suite te sentir beaucoup mieux.
J'aimerais bien pouvoir répliquer que je vais tout de suite déverser le contenu de mon estomac sur le tapis, mais Romulus me lance un regard significatif et j'adresse un sourire crispé à Olive.
Malheureusement pour moi - et pour Olive - , mes intestins ses contractent douloureusement et je suis pris d'une nausée terrible. D'après le regard affolé que me lance Henri, je dois avoir viré au vert épinard. N'y tenant plus, je me lève précipitamment, bousculant la pauvre Olive au passage, et je fonce vers les escaliers en colimaçon pour atteindre le plus rapidement la salle de bain.
Lorsque je redescends, quelques minutes plus tard, je trouve une Olive déconfite et un Romulus et une Ella tout à fait désolés pour elle, alors qu'Henri et Chester se sont retournés pour cacher leur fou rire.
« Hé, Olive » fais-je d'une voix douce « ce n'est pas ta potion qui m'a mis dans cet état, rassure-toi. Je ne me sentais déjà pas bien la semaine passée. Je crois que j'ai un peu la grippe. »
Olive, qui s'était assise dans un fauteuil pendant que j'étais aux toilettes, saute sur ses pieds. Son teint a repris son habituel couleur rose pâle et ses yeux sont emplis d'inquiétude.
-Assieds-toi seulement, mon pauvre Tommynouchet, je coure te préparer une infusion qui te fera le plus grand bien.
Je veux rétorquer quelque chose, mais elle est déjà loin. Ella et Romulus éclatent de rire, et cela me vexe un peu.
-Alors comme ça tu es malade, mon pauvre Tommynouchet ? me fait Romulus en battant des paupières et en faisant une moue tristounette.
Ella est prise d'un fou rire terrible dont elle a le secret, et moi je boude un peu. Romulus, Chester et Henri ne tardent pas à l'imiter.
Alertée par les éclats de rire, Audrey s'approche de nous et s'installe à son tour dans un fauteuil.
-Vous en faites du raffus ! On s'entend même plus crier.
Romulus se fait une joie de raconter les récents événements en détail, et bientôt, Audrey est à son tour écroulée de rire. Moi, je les fusille du regard, ce qui ne fait qu'augmenter leur hilarité. Mais je me force à garder mon air renfrogné et je croise les bras.
Je joue la comédie, bien évidemment, mais j'aime tellement les voir rire. Ils sont tellement insouciants, tellement naïfs. Ils ne veulent peut-être pas l'admettre, mais, malgré leurs quinze ans, ils ne sont que des enfants. Et ils en ont de la chance ! Moi, j'ai laissé mon enfance au détour d'un couloir, un mois après être arrivé à Poudlard pour la première fois. C'est dur à endurer, alors je me voile la face et je joue à leur jeu, même si tout se consume à l'intérieur de mon être. J'aimerais pouvoir crier, hurler, leur dire qui je suis vraiment, mais je ne peux pas. Pourraient-ils le comprendre ? Non, ça m'étonnerait beaucoup. Et puis comment leur expliquer ça ? 'Oui, bonjour, je suis Voldemort - anagramme de Tom Elvis Jedusor - , je suis l'héritier légitime de Salazar Serpentard et j'envisage de tuer les Sang-de-Bourbe qui pullulent dans cette école.' Ce n'est pas génial comme plan.
Les rires cessent et je comprends vite pourquoi : Olive vient de faire son entrée dans la salle commune. Les cinq lascars font leur possible pour retenir leur fou rire, alors qu'Olive me tend un petit bol remplit d'un liquide verdâtre et visqueux. Elle me fait un grand sourire et je lui prends le bol des mains. Je le vide d'une lampée en retenant ma respiration pour atténuer le goût répugnant du liquide gluant. Les traits de mon visage se contorsionnent en une grimace, mais Olive parle avec Ella et ne me voit pas. Romulus me désigne du regard pour qu'Olive voie que j'ai terminé de boire et je lui rends le récipient.
« Délicieux, Olive, je suis sûr que je vais aller mieux maintenant. »
-Tant mieux, Tommynouchet. Si jamais tu es encore malade, surtout dis-le moi, d'accord ?
Je lance un coup d'?il aux autres et mes pensées sont vite confirmées : Romulus se tient douloureusement les côtes et Ella tente tant bien que mal de le cacher aux yeux d'Olive, elle même secouée de spasmes; Audrey s'est carrément enfoncé le poing dans la bouche pour étouffer son fou rire; quant à Henri et Chester, ils ont tous deux disparus derrière un fauteuil.
« Oui, oui, Olive. Je te ferais signe, tu peux me croire. »
-Ah oui, au fait, j'ai croisé une fille dans le couloir. Elle m'a demandé de te prier d'aller la rejoindre. C'est Prewett je crois, dit-elle d'un ton désinvolte où pointe la jalousie.
« Quoi ?!? » m'exclamé-je en me projetant hors du fauteuil. « Et tu me dis ça seulement maintenant ?!? »
Olive hausse les épaules en fronçant les sourcils. Je me précipite en direction du mur d'entrée en la bousculant au passage. Je l'entends tomber à terre, mais je ne me retourne pas. Je croise les doigts en espérant qu'Ellie ne soit pas déjà partie.
J'arrive à proximité du passage et je pousse violemment le pan du mur qui bascule légèrement sur la droite, me permettant de déboucher sur le couloir principal qui mène aux cachots. Je tombe nez à nez avec Silver Malfoy, un type blond au visage pâle et aux yeux bleu délavé qui est en quatrième année.
-Oh ! Du calme, Jedusor ! Tu comptes aller où comme ça ? On dirait que tu as vu un Basilic !
Je ne fais pas attention à sa remarque stupide. Je regarde à droite, puis à gauche, mais aucune trace d'Ellie. En désespoir de cause, je me retourne vers Silver.
« Dis, Malfoy, t'aurais pas vu une fille aux cheveux blonds assez mignonne et à l'air soucieux qui traînait par ici ? »
-Si tu fais allusion à Prewett, je l'ai croisée dans les escaliers. Elle se dirigeait vers la Grande Salle.
Je murmure un vague 'merci', puis je reprends ma course folle. Je galope à travers le corridor et je monte les escaliers quatre à quatre. Arrivé dans le hall d'entrée, je me dirige vers les portes de la Grande Salle. Mais alors que je m'apprête à y entrer, le professeur Diggory vient à ma rencontre.
Toujours aussi souriant et joyeux, il me fait un signe amical de la main.
-Tiens, bonjour Mr Jedusor ! qu'il me lance. Vous descendez de bonne heure, il me semble. Le dîner ne sera prêt que dans une demi-heure. Et puis, où sont vos camarades ?
« Ils sont encore dans la salle commune. Mais je ne viens pas ici par plaisir. » là, je mens un peu. « Je suis à la recherche d'Ellie. Je crois qu'elle veut me parler. »
Diggory à l'air un peu mal à l'aise. Il se racle la gorge et se passe frénétiquement la main dans les cheveux. Je ne bronche pas, car je suis habitué à ce genre de réaction : les gens de Poudlard, que ce soient les élèves ou les professeurs, ont toujours des tics nerveux quand ils entendent parler d'Ellie - enfin. sauf Dumbledore, mais ce type est vraiment très spécial.
-Oh ! La Miss Prewett. rhmm. euh. tiens, la voilà justement !
Je me retourne brusquement et je me retrouve face à Ellie. Apparemment, elle vient de sortir de la Grande Salle. Elle m'adresse un faible sourire et me fait un signe de main.
-Euh. je vais vous laisser, bredouille Diggory, j'ai à faire. Bonne soirée.
-Merci, professeur, dit Ellie.
« Oui, merci, à vous aussi. »
Diggory se détourne de nous et prend la direction des escaliers de marbre. Ellie le regarde s'éloigner en fronçant légèrement les sourcils, puis elle se tourne vers moi.
-Tu veux pas qu'on aille faire un tour dans le parc ?
J'acquiesce et nous sortons du château. Dès le moment où nous foulons le gazon, Ellie se détend un peu.
-Je voulais m'excuser pour tout à l'heure, dans le couloir. Tu voulais être gentil avec moi, et je t'ai un peu envoyé balader. Il faut dire que Sassia m'a vraiment mise hors de moi.
« Je ne t'en veux pas, Ellie. Je pense que j'aurais eu exactement la même réaction que toi. »
J'ai dit cela d'un ton très convaincu tout en la fixant. Je la scrute du regard et je commence à me demander si elle n'a pas rechuté : elle est d'une pâleur de plus en plus terrifiante et ses yeux, qui avaient été d'un vert éclatant, étaient maintenant fades et délavés. Ses cheveux aussi semblaient avoir subit des changements considérables : leur habituelle couleur or commençait à viré sur le blanc. Certains se souscrivent à la comparer au Spectre de la Mort, mais cela ne l'empêche pas d'être absolument magnifique.
Je ne sais pas si elle a lu mon admiration éperdue dans mon regard, mais Ellie semble soudain un peu gênée et ses joues rosissent légèrement. Elle baisse les yeux et se concentre sur ses pieds. C'est une bonne chose, car je me suis mis, moi aussi, à rougir.
Nous marchons un moment en silence, tout en évitant de croiser le regard de l'autre. Sans nous en rendre compte, nous arrivons à proximité du terrain de Quidditch. Des clameurs retentissent et des traînées bleu roi sillonnent le ciel : l'équipe de Serdaigle est en plein entraînement. Ellie jette un coup d'?il en direction des gradins. J'approuve son idée d'un hochement de tête et nous grimpons les marches, avant de nous installer confortablement sur un banc de bois.
Les joueurs ne semblent pas faire attention à nous et ils continuent leurs activités. Il faut avouer que l'équipe de Serdaigle est excellente. Cela faisait trois ans qu'elle gagnait la Coupe avant que Gryffondor ne remporte la finale, l'année dernière.
Je ne suis pas un inconditionnel de Quidditch, mais il faut avouer que Serdaigle a une très bonne technique. Lorsque je m'entendais encore bien avec Josh, il m'avait expliqué que le succès des Serdaigle était dû au fait qu'ils privilégiaient la défense par rapport à l'attaque. Cette conclusion semble être juste, puisqu'elle a permis à Gryffondor de leur mettre soixante-dix buts à dix, avant que Josh n'attrape le Vif d'Or.
Ah, ce Potter ! Il ne faut pas que je pense à lui, ou je sens que je vais encore m'énerver !
Swoooosh ! Un balais atterrit près de nous. Il est monté par Marius Wright, l'Attrapeur de Serdaigle. C'est un grand type de sixième aux cheveux roux, au visage constellé de tâches de rousseur et aux yeux gris.
-Qu'est-ce qu'il fait ici, 'celui-là' ? demande-t-il à Ellie en me désignant du regard comme si j'étais moins qu'un Poufsouffle.
« Content de te voir aussi, Wright ! »
Wright ne m'adresse même pas un regard. Il s'approche d'Ellie et lui dépose un rapide baiser sur les lèvres. Je serre la mâchoire et les poings sous le coup de la colère. Il l'a fait exprès, j'en suis sûr ! Il sait très bien que j'aime Ellie et il fait tout pour me faire cruellement remarquer que c'est à lui qu'elle appartient.
Ellie et Wright sont ensemble depuis deux ans déjà, et la mort d'Ambre ne les a aucunement séparés. Marius Wright et un gars dans le genre très gentil et tout autant compréhensif, mais je ne me suis jamais entendu avec lui. D'habitude, le taux d'affinité entre les Serpentard et les Serdaigle est assez élevé, mais nous n'avons jamais réussi à nous supporter.
-On se promenait, Tom et moi, répond Ellie. On a profité d'être dans les parages pour venir vous voir vous entraîner.
« A propos, tu ne dois pas continuer tes exercices ? »
Mais à peine ai-je prononcé ces mots qu'un coup de sifflet retentit.
-L'entraînement est terminé ! Tous aux vestiaires ! s'écrie Balthus Black, le capitaine.
-Tu m'attends ici, Ellie chérie ?
-Ben, oui, pas de problème. Mais dépêche-toi un peu, je ne voudrais pas faire attendre Tom.
-Oh, il n'a qu'à déjà y aller. J'aimerais rester un moment seul avec toi.
Wright me lance un regard entendu et je me plie à sa volonté. Que puis-je bien faire d'autre, après tout ? J'aurais vraiment l'air malin de lui envoyer un coup de poing ou de l'insulter férocement.
« Oui, oui, je crois que c'est ce que je vais faire. D'ailleurs, le dîner sera servit d'ici une dizaine de minutes. »
-D'accord, Tom. On se voit tout à l'heure.
Je m'éloigne avec amertume, laissant les amoureux à leurs affaires. Dans ces moments là, je ne sais pas ce qui me retient de sortir ma baguette et de foudroyer Wright.
Arrivé vers l'entrée, je me ravise et je fais demi-tour. Je ne veux pas rejoindre les autres : j'ai besoin d'un peu de solitude.
J'erre un instant sans but précis, puis j'atteins la rive du lac. Je m'assieds par terre en ramenant mes jambes contre ma poitrine. Je passe mes bras autour de mes tibias et je me balance d'avant en arrière. C'est un tic qui me prends souvent quand je suis triste ou en détresse, et c'est le cas actuellement.
Il faut que je me décide à avouer à Ellie les sentiments que j'éprouve pour elle, nom d'une chauve-souris ! Si seulement il n'y avait pas Wright ! Pourquoi est-ce qu'il est tellement, tellement quoi ? Oui : tellement 'parfait' ? Il a à peu près les mêmes qualités que Potter, mis à part qu'elles sont liées à la sauce Serdaigle. Ouais, bref, c'est vraiment le genre que j'adore !
Je sors ma baguette de la poche de ma cape et je la brandis devant moi.
« 'Orbis Nebulae' ! »
Des cercles de fumée verte jaillissent à son extrémité et viennent se stopper à quelques centimètres de la baguette.
« 'Convertere' phénix ! »
Les fumerolles verdâtres se déforment et se contorsionnent, avant de s'associer et de former la silhouette d'un magnifique phénix qui est la réplique parfaite de Tallis. Et voilà, je sens que Diggory va encore être content de moi : c'était le devoir à préparer. J'ai toujours eu un don inné pour les enchantements et maléfices en tout genre, et je dois avouer que les Sortilèges ont toujours été ma matière de prédilection.
Mais alors que le phénix de fumée se désagrège lentement, mon crâne commence à brûler. Non, pas maintenant, s'il vous plaît ! Mais mes supplications silencieuses ne servent à rien : les cris résonnent déjà à mes oreilles, couverts par le rire sadique. Des éclats verts, des éclats verts partout ! Et des pleures. Et des cris. Et des rires démoniaques. Stop, par pitié !
Pendant que tout mes muscles sont secoués de spasmes de douleur et que mon sang bout dans mes veines, je la vois plus nettement que jamais : la Marque. Les flashs de lumière continuent d'étinceler tout autour de moi, mais les hurlements ont cessé. Tout est noir dans mon esprit, mis à part la Marque qui luit devant mes yeux. C'est une tête de mort. Une gigantesque tête de mort composée d'étincelles émeraude, et de sa bouche sort un serpent en guise de langue. C'est la première fois que j'arrive à la détailler dans sa totalité.
Mais à peine mon cerveau a-t-il assimilé les informations que ma vision se dissipe aussi soudainement qu'elle m'est apparue.
Je réouvre les yeux et je me retrouve par terre en position f?tale et le visage barbouillé de larmes. Je mets quelques instants à revenir totalement à moi et je me rassieds face au lac, dans ma position initiale. Je secoue la tête pour me remettre les idées en place et je m'essuie les yeux. Mon corps tremble encore, mais mes pensées sont claires à présent.
Je suis habitué à ce genre d'accès maintenant, car j'en ai déjà eu quatre jusqu'à aujourd'hui, et toujours pendant la même période. La base est toujours la même - c'est à dire des hurlements, des pleures, des rires cruels et des éclats de lumière verte - , mais à chaque crise, de nouveaux éléments s'y ajoutent.
La Marque a commencé à m'apparaître dès ma troisième crise. Mais je ne l'avais jamais distinguée de façon aussi nette que cette fois-ci.
Je réfléchis un instant. Que peut bien vouloir dire la Marque ? Il y a forcément une signification logique. Après tout, j'ai rapidement découvert que 'Voldemort' était un anagramme de mon nom, alors sûrement que la Marque a un rapport direct avec moi. Encore un mystère de plus à élucider, ma foi !
Oh, non ! A quoi ressemble la Marque déjà ? Je commence, malgré moi, à en oublier les contours. Je n'ai qu'une seule solution. Je récupère ma baguette magique, qui est tombée à terre pendant ma crise et je la tends à nouveau devant moi.
« 'Orbis Nebulae' ! 'Convertere' Marque ! »
A nouveau les cercles de fumées verte se meuvent et s'associent, mais cette fois-ci c'est pour reconstituer la tête de mort à la langue de serpent.
Oui, c'est tout à fait ça. Maintenant que je suis capable de la maîtriser, je vais pouvoir plus facilement me pencher sur le sujet. Il faudra que je demande à Diggory de me donner l'autorisation d'aller faire quelques petites recherches dans la Réserve.
Des pas feutrés sur ma droite. Puis un miaulement. C'est Pattenrond.
« Salut Pattou ! »
Mais le chat ne semble pas d'humeur amical. Il fixe la Marque de ses yeux fauves et, sans que je ne m'y attende, il saute littéralement sur les volutes de fumées et les disperse à coups de pattes. Il retombe à terre et me fixe avec un regard qui semble accusateur.
« Qu'est-ce qu'il te prends, Pattenrond ? » le mécontentement pointe dans ma voix et pour toute réponse, le chat se met à feuler.
Ses poils se dresse sur son échine et il crachote comme une vieille tondeuse à gazon Moldue.
Des rires, maintenant. Je me retourne vivement et je le regrette aussitôt. Au loin, au-dessus de terrain de Quidditch, Wright est à califourchon sur son balais, Ellie accrochée à ses épaules, derrière lui. Pattenrond laisse de côté ses manières de lion enragé et il court souplement et silencieusement en direction du stade.
Je n'en peux plus. Encore secoué par le choque de la crise et les poings serrés par la colère, je me lève et range ma baguette dans ma cape. Je me dirige d'un pas rapide vers le château en évitant de me retourner, alors que le fou rire des deux amoureux me vrillent les tympans. J'en connais deux qui ne seront pas au dîner ce soir !
J'arrive sur le seuil de l'entrée et je pousse les lourdes portes de chêne. Je m'engouffre dans le hall où je tombe nez à nez avec Mr Regardez-Moi- Comme-Je-Suis-Fort-Comme-Je-Suis-Courageux-Comme-Je-Suis-Pathétique.
-Alors, Jedusor, tes amis t'ont abandonné ? ironise-t-il, alors qu'un rictus barre son visage lisse.
« Est-ce que je te parle, Potter ? Non ! Alors laisse-moi deux secondes de paix ! »
-Holà ! Calme-toi, mon vieux ! Pardon, Mr Je-Suis-Solitaire-Et-Secret-C'Est- Dans-Ma-Nature-Désolé. Je ne voulais en tous cas pas t'offenser de la sorte.
Il n'est pas désolé du tout et il commence sérieusement à m'échauffer les oreilles.
« C'est bon, t'as fini ? Parce que j'ai vraiment envie d'aller manger, là. Non pas qu'être en ta présence me gêne, bien au contraire, Mr Je-Suis-Un- Héros-Et-J'Ai-Pas-Peur-De-l'Admettre-Et-Je-Suis-Soyez-En-Sur-Très-Très-Fier- De-L'Etre.
-Ne joue pas à ce petit jeu-là avec moi, Jedusor. Parce que sache que tu commences très sérieusement à m'énerver !
« Holà ! Calme-toi, mon vieux ! Pardon, Mr Potter. Je ne voulais pas t'offenser de la sorte. » lui fais-je en l'imitant.
Apparemment il n'a pas aimé et je le vois qui s'apprête à sortir sa baguette. Mais je me tiens prêt à l'offensive. Qu'il attaque donc ! Je suis de toute façon sûr de l'emporter. Je sais qu'il le sait pertinemment. Le voilà d'ailleurs qui se ravise.
« Potter, où sont donc passées tes tripes ? Je te croyais plus têtu que ça. Vraiment tu me déçois beaucoup ! »
-Ne rêve pas, Jedusor. Ce n'est pas par manque de courage, c'est plutôt par respect envers mes camarades. Je ne voudrais pas faire perdre des points 'inutilement' à Gryffondor.
« Oh ! Inutilement, vraiment ? Pauvre petit Potter, tu ne sais vraiment pas ce que tu rates. »
Je le vois dans son regard qu'il meurt d'envie de me jeter un sort. Mais il n'a pas les tripes pour le faire.
« Toujours aussi pathétique, Potter. Tu crois que tu vas me faire si facilement gober cette histoire de points ? Avoue plutôt que tu ne veux pas assumer la honte d'une défaite contre moi ! » j'observe le résultat et je constate qu'il est rouge de colère et que ses poings sont crispé. « Ca alors ! On dirait bien que j'ai touché ton point faible, Potter. Mais ne te mets pas dans des états pareils, voyons. Le rouge ne te vas vraiment pas au teint. Et qu'est-ce qu'ils diront quand il te verront dans cette déconfitures, tes 'admirateurs' ? Et que vont-ils bien penser en sachant que tu as été trop lâche pour me défier ?
Ouïe ! J'y suis peut-être allé un peu trop fort, là ! Potter ne prend même pas le temps d'empoigner sa baguette. Il me saute sauvagement dessus et je ploie sous son poids. Je n'avais pas prévu ça, oh non ! J'admets que je suis très doué en duels, mais les corps à corps sont du ressort de Potter.
Aoutch ! Le goût du sang emplit ma bouche. Potter me rue de coups et je suis incapable de riposter. A moins que.
Potter commence à se fatiguer et je profite de sa faiblesse pour empoigner ma baguette.
« 'Impedimenta' ! »
Potter est figé dans son élan et le crochet de gauche qu'il s'apprêtait à m'assener reste suspendu en l'air.
Le Sortilège d'Entrave que j'ai jeté à Potter me permets de me relever et d'essuyer les minces filets de sang qui coulent aux commissures de mes lèvres. Je me débarrasse de la poussière qui s'est déposée sur mes vêtements et c'est seulement à ce moment que je prends conscience qu'une foule de badauds s'est amassée tout autour de nous. Mais je ne leur prête aucune attention, car Potter vient d'être libéré du maléfice et son poing vient percuté le dallage.
Ne comprenant pas ce qui lui arrive, je vois se dessiner sur son visage une expression d'effarement. Il se relève et me toise intensément. Mais j'agite ma baguette en signe d'avertissement.
Des pas précipités retentissent dans le hall d'entrée et je vois la foule s'écarter pour laisser passer quelqu'un. Et il se trouve que ce quelqu'un n'est autre qu'Ange Ollivander.
-Messieurs ! s'écrie-t-elle. Puis-je savoir ce qu'il se passe ici ?
Aucun de nous ne réponds et je vois que les yeux d'Ollivander papillonnent de l'un à l'autre en un rapide constat de la situation. Si je pouvais être à sa place, voilà ce que je verrais : deux adolescents ébouriffés et couverts de poussière, l'un égratigné, ecchymosé et sanglant tenant une baguette à la main, l'autre encore tremblant à cause de l'effet récent d'un sortilège et les poings meurtris par les coups assenés.
-Oh, je vois ! fit-elle d'une voix sifflante. Je commence à en avoir vraiment assez de vous deux, Messieurs. Je me vois dans l'obligation de vous conduire chez le Directeur.
Ca, décidément, c'est vraiment une manie. Il me semble qu'à chaque fois que je suis en période de crise, je passe toujours dans le bureau de Dippet d'une manière ou d'une autre. Et toujours par la faute de Potter, et toujours emmené par Ollivander, Dumbledore ou les deux à la fois.
-Mr Potter, il va falloir mettre un sérieux freins à vos débordements de violence. Quant à vous, Mr Jedusor, vous avez la baguette un peu trop facile. Je crois qu'il est temps que vous trouviez un compromis et que vous fassiez une trêve.
Dippet nous lance des regards mauvais et Dumbledore et Ollivander restent derrière lui et approuvent ses paroles par des hochements de tête frénétiques. Ce qu'ils peuvent m'exaspérer ces deux-là !
« Je suis vraiment désolé, Monsieur le Directeur. »
Mais je ne finis pas ma phrase, car Dumbledore me coupe dans mon élan :
-J'espère bien que vous l'êtes, Mr Jedusor ! Car en temps que Préfet, cette attitude est totalement déplacée et inconvenante !
Et ça y est, maintenant ma position de Préfet joue en ma défaveur. Mais faites taire ce vieux fou, par pitié ! Je parie mille Gallions que ses propos vont avoir un impact sur les décisions de Dippet et que les actions de Potter vont être minimisées. C'est vraiment trop injuste ! Surtout que c'est moi qui me suis fait éclater la figure. Lui n'a seulement reçu qu'un petit Maléfice d'Entrave. Ce Potter, je sens qu'il finira par avoir ma peau !
-Albus a totalement raison, commence Dippet, en temps que Préfet, vous me décevez beaucoup, Mr Jedusor. Et c'est pourquoi.
« Monsieur le Directeur, je vous en prie ! Vous n'allez tout de même pas vous laissez influencé par le professeur Dumbledore ? »
-Taisez-vous, Jedusor ! me lance Dumbledore d'un air mauvais.
-Mon garçon, continue Dippet sans se laisser décontenancer par les précédentes interventions, je vais me voir dans l'obligation de vous mettre en observation pour un moment.
Nom d'une chauve-souris, mais qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Me prend-t- il pour quelqu'un de dérangé mentalement - ce qui n'est pas totalement faux - ou autre chose du genre ? Je me mords la lèvre sous l'effet de l'appréhension et de l'incompréhension.
Devant l'expression de mon visage, Dippet a un sourire en coin et il reprend :
-Ce que j'entends par 'observation', c'est que vous serez mis à l'épreuve pendant plusieurs semaines. Et si vous ne parvenez pas à vous contenir et à vous comporter de façon correct, je me verrais dans l'obligation de vous retirez votre badge et de vous relevez de vos fonctions de Préfet. Me fais- je bien comprendre ?
Je déglutit bruyamment et je hoche la tête en signe d'assentiment. Mon c?ur bat la chamade : perdre ma fonction de Préfet aurait été dévastateur dans mes plans d'extermination des Sang-de-Bourbe. Mais le défi que me lance Dippet me laisse un sursis. Il faudra que je révise vraiment mon défaut de vouloir sans cesse provoquer Potter.
Alors que je pense cela, je vois ce dernier me lancer des regards railleurs. Ce qu'il peut m'agacer !
-Quant à vous, Mr Potter, dit Dippet à mon plus grand plaisir, vous écoperez d'une retenue. Et je vous demande très sérieusement de garder vos poings dans vos poches lorsqu'on s'amuse stupidement à vous inciter de vous en servir.
Il me lance un regard en coin lorsqu'il prononce sa dernière remarque et je feins l'innocence la plus totale, ce fait apparaître sur son visage un sourire en coin. Je l'impressionne. Je ne sais pas pourquoi, mais ce type est vraiment fasciné par moi. C'est pour cela qu'il me trouve toujours des circonstances atténuantes et qu'il minimise toujours mes actions lorsqu'elles sont un peu trop graves. Et c'est pour cette raison que Dumbledore me hait tellement.
-Je crois que tout a été dit, conclut Dippet. Vous pouvez vous retirez à présent. Non, j'allais oublié : vous serez informé de la nature de votre punition demain matin, Mr Potter. Et pour Mr Jedusor : je vous conseille d'être très très vigilant, car vous serez soumis à un examen constant à partir de demain. Que ceci vous servent de leçon à tous les deux.
Je marche dans les couloirs en direction de la Grande Salle et Josh marche à mes côtés. Il est très en colère, autant contre lui-même que contre moi.
-Jedusor, je peux te promettre que je mettrai tout en ?uvre pour que tu perdes ton insigne de Préfet ! Tu peux me croire !
« J'ai hâte de voir ça, Potter. Je suis même prêt à te proposer un pari. Hmmm. laisse-moi réfléchir. Si tu ne parviens pas à me faire perdre mon grade, tu devras te désister à la dernière minute du prochain match de Quidditch.
Je sais que Potter y perdrait tout son honneur si pareille chose devait se produire. Je vois d'ailleurs sa mâchoire se contracter sous le coup de la haine qu'il me voue pour ses mots. Mais je vois aussi dans ses yeux qu'il est face à un terrible compromis : c'est sa fierté contre son honneur. C'est un choix très difficile.
D'après la pâleur que prend son teint, il a choisi la fierté. Pathétique Potter, toujours le même.
-C'est d'accord, je relève le défi. Mais si je gagne, voilà ce que tu devras faire : tu devras prononcer un discours officiel devant toute l'école réunie, où tu énonceras tout ce que je voudrais entendre et où tu bafoueras le pouvoir de Salazar Serpentard et l'honneur qu'il attachait au sang pur.
C'est à mon tour de contracter la mâchoire et de faire face au même compromis que Potter. Et je choisis bien évidemment la fierté. Par le grand Spectre de la Mort, suis-je en train de me rabaisser à l'état d'un vulgaire Gryffondor ?!?
« Alors que le meilleur gagne ! » que je lui fait du ton le plus carnassier possible.
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"Ce que je peux retirer de tout cela ? Difficile à dire vraiment. Disons que je pourrais dire que cette année, l'animosité entre les élèves est à son comble : d'abord il y a Ellie et Fletcher, ensuite viennent Wright et Angus Pettigrow (un Serpentard de sixième année dont j'aurais bientôt l'occasion de reparler), il y a toujours Ella et Landry, Henri et Weasley, et bien sûr Dippet et Dumbledore, sans oublier Potter et moi. Et ce ne sont que les principaux antagonistes qui me viennent à l'esprit, car il y en a bien plus.
Ce que je peux vraiment retirer de tout ça ? Une seule idée me vient réellement à l'esprit :
Le temps des rivalités a commencé."
Auteur : Katounette
E-mail : skippy_the_kangourou@yahoo.fr
Spoilers : les quatre tomes parus
Nouveaux personnages : Marius Wright, Argus Rusard, Rubeus Hagrid, Arabella Figg, Silver Malfoy et Angus Pettigrow.
Rappel des persos : Toujours les mêmes, c'est à dire les première année des Quatre Maisons qui sont maintenant en cinquième année. Il y a seulement à savoir qu' Ambre Quigley de Serpentard est morte.
Quant aux professeurs, ce sont toujours les mêmes, mais vous devriez en découvrir certains qui n'ont pas été cités dans la première partie de l'histoire, ainsi qu'une petite surprise qui devrait se présenter dans le sixième ou le septième année.
Résumé général : Ce chapitre expose en particulier les différentes rivalités entre les protagonistes. Je n'en dis pas plus.
Disclaimer : Tout appartient à Mrs J. K. Rowling, je crois qu'on l'a assez répété.
Chapitre 5 --- Rivalités
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"Je pourrais très bien débuté par une débilité du genre 'cher journal', et ensuite raconter mes journées une à une. Mais je ne pense pas que se soit une excellente idée. Après tout, je ne suis pas une petite fillette fleur bleue qui se sert de son journal pour y raconter ses peines de c?ur. Moi, je veux raconter quelque chose. Quelque chose qui servira et dont on se souviendra.
Oui, je veux qu'on se souvienne de Tom Elvis Jedusor et que ce nom reste gravé à jamais dans les esprits torturés des mages et sorcières.
Bien, pour commencer, une petite question : devinez donc qui a fait gagner la Coupe de Quidditch à Gryffondor, l'année dernière ?
Oui, vous avez vu juste : c'est bien Josh Potter.
Josh Potter.
Qu'est-ce que je pourrais bien dire sur lui, si ce n'est qu'il n'est seulement qu'un sal petit prétentieux de Gryffondor qui se croit au-dessus de tout le monde à cause de son vulgaire petit talent d'Attrapeur ? Et d'ailleurs, il n'a remporté la Coupe que grâce à un sacré coup de chance. Car si l'Attrapeur de Serdaigle, Marius Wright, n'avait pas reçu un Cognard en pleine tête, l'équipe de Gryffondor aurait été recalée pour la douzième année consécutive. C'est tout dire. Mais le précieux petit Josh continue de prétendre que c'est grâce à ces 'extraordinaires' capacités que Gryffondor a gagné. Que c'est pathétique tout cela.
Et bien entendu, Potter est maintenant l'idole de Poudlard. Je n'entends que des Josh par ci et des Josh par là à longueur de journées, et autant dire que c'est tout à fait exaspérant. Et bien évidemment, la nouvelle 'célébrité' ne se sent que trop aise à se pavaner dans les couloirs, escorté par une nuées de pimbêches gloussantes et de crétins ne tarissant pas d'éloges.
Josh Potter.
En quelques mots, je dirais que Josh est l'incarnation vivante de la bonté, du courage, de la loyauté et du pathétisme. Il ne cesse pas de s'attirer des ennuis et de briser le règlement, pourtant très stricte, de l'école. Et puis cela, toujours en compagnie de ses deux lascars attirés, j'ai nommé Nathan Weasley et Sassia Fletcher. Et puis ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Il ne faut pas oublier les pots de colles : KC Prewett, une petite troisième année qui reste éternellement amoureuse de Josh sans parvenir à capter son attention, et qui est trop timide pour exprimer ses sentiments à son égard; Argus Rusard, un quatrième année presque Cracmol, qui accumule catastrophes et oublis; et enfin Rubeus Hagrid, un grand - c'est le cas de le dire : il mesure presque deux mètres - benêt de troisième année fou de créatures dangereuses, qui est complètement fanatique de Josh, qui ne fais que tourner sans cesse autour de lui et qui éprouve un réel plaisir lorsqu'il parvient d'une manière ou d'une autre à s'approprié ses faveurs. Et sans oublier bien sûr toute la bande d'admirateurs qui compte entre autres Jennifer Landry, Patsy Cameron, Orlando Murray et Ewan Lovegood. Bref, une très 'joyeuse' bande.
Je serais prêt à parier mon insigne de Préfet que les descendants de Josh Potter auront une vie assez semblable à leur prédécesseur. Et quelle vie, nom d'une chauve-souris ! Quand on sait que Potter a protégé l'école de l'attaque de l'un des Mages Noirs les plus en vue du moment, Marcellus Grindelwald (un type remarquable, dont je reparlerai en temps voulu), l'année dernière; qu'il a sauvé la petite KC Prewett des griffes d'un loup- garou, il y a deux ans; et bien d'autres choses qui me seraient trop pénibles d'énoncer.
Bref, j'imagine que la lignée des Potter sera probablement digne de figurer dans des livres tels que 'Les noms célèbres du monde magique contemporain' ou 'Les grands sorciers du XXe siècle'. Mais cela porterait un grand coup à la communauté magique, étant donné le peu d'intérêt que cette famille porte à l'honneur du sang, puisque tout le monde sait pertinemment que la mère de Josh, Gallia Potter-Hemingway, n'est qu'une racaille de Sang-de-Bourbe (étrangement, sa grande s?ur, Arabella Figg-Hemingway est dans la même situation; et malgré mon manque d'intérêt pour les Sang-de-Bourbe, je dois avouer qu'il est vraiment très étrange, et même très rare, que deux Moldus d'une même famille soient tous deux détenteurs de sang sorcier).
En parlant d'honneur du sang. cela me rappelle cruellement que Poudlard comte un nombre incalculable de Sang-de-Bourbe et de moitié-moitié. Rien que d'y penser, je suis saisi de tremblements terribles qui feraient se retourner ma mère dans sa tombe.
Ma mère.
Amertume, tristesse, ranc?ur, chagrin et détresse, mais aussi honte, animosité, rancune, colère et haine.
Pourquoi la mort me l'a-t-elle prise si tôt ? Pourquoi son mari - mon "père" - n'était pas à ses côtés lorsqu'elle endurait cette si dure épreuve ? Pourquoi n'ai-je pas vécu avec lui, mais dans un vulgaire orphelinat Moldu ? Et pourquoi diable Dippet refuse-t-il de m'expliquer ?
Je veux savoir. Je dois savoir. C'est vital pour moi. Je connais ma mère par c?ur, mais mon père me fait l'effet d'une fumée grisâtre qui n'est que l'ombre de moi-même. Une ombre qui ne reflète pas la partie la plus parfaite de mon être, maintenant que j'y pense.
Mon père.
Un monstre ? Un homme au c?ur de pierre ? Peut-être bien.
Mais bon, je m'égare, là. Revenons plutôt au sang et au terrible fléau engendré par ces mariages irrationnels entre Moldus et sorciers. Je ne sais pas qui à eu l'audace outrancière d'inventer le concept, mais je lancerais très volontiers sur lui une armée de Trolls des montagnes - et ce ne sont pas les plus gentilles créatures de leur espèce, pour l'information.
Je ne parviens pas à croire que Dippet s'abaisse à laisser entrer cette vermine dans une école aussi prestigieuse que Poudlard, lui qui fut pourtant élève à Serpentard. Mais peut-on s'en prendre à lui ? Non, je ne crois pas. La raison de cette humiliation vient de plus haut. Surtout lorsque l'on sait que l'ancien Ministre - Marc Powell - et son successeur - Blair Davis - sont tous deux moitié-moitié. Il ne manque plus qu'un Sang-de- Bourbe ou un Cracmol au tableau. Mais si cela devait être le cas, la Confédération des Mages et Sorciers ne s'en relèverait jamais.
Tout cela me fait penser que la noble tâche entreprise par le grand Salazar Serpentard - à savoir, chasser la racaille de Poudlard - mérite d'être perpétuée par une personne compétente et déterminée. Je fais bien sûr allusion à son héritier légitime. En d'autres termes, moi.
Et bien, oui ! Je suis l'héritier de Serpentard par ma défunte mère, et, ironie du sort - 'jeux du sort', même - , il se trouve que je suis moitié- moitié. Mais cela ne devrait pas interférer dans les plans de mon aïeul, car ses intentions étaient d'expulser plus particulièrement les Sang-de- Bourbe.
En fait, ce sont mes appartenances génétiques qui m'ont conduites à conserver mes mémoires dans ce journal.
Je veux pouvoir transmettre mon savoir à mes successeurs, afin qu'à leur tour ils puissent poursuivre le remarquable travail de Salazar Serpentard.
Mais écrire les chroniques d'un jeune sorcier assoiffé de pouvoir sur des rouleaux de parchemin ne me semblait pas une idée remarquable. J'ai alors fait la chose la plus contradictoire qu'il ne me soit jamais donnée d'accomplir : je suis retourné à Londres, sur Vauxhall Road, et je suis entré dans une boutique Moldue pour y acheter un simple et discret petit agenda relié de cuir noir.
Et c'est ainsi que tout à commencer."
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Je pose ma plume et range le précieux carnet dans mon sac. Depuis le banc voisin, Chester me regarde avec étonnement, mais je ne lui donne aucune explication. C'est mon affaire, il n'a pas à s'en mêler.
-. c'est en août que Manfric le Mauvais et Ulfric l'Usurpateur, les deux illustres révolutionnaires Gobelins du XIème siècle ont entrepris de déposer un acte d'indépendance devant le Conseil Suprême, dirigé à cette époque par Didoguic le Dangereux, leur ennemi en puissance.
Ca y est, je ne peux réprimer un incroyable bâillement à m'en décrocher la mâchoire, qui réveille Romulus en sursaut. Binns cesse soudain sa tirade pour me jeter un regard mauvais de ses deux petits yeux noirs et inquisiteurs.
-Vous avez quelque chose à dire, Mr Jedusor ?
Il me fixe, mais je ne cille pas et je plante un regard impassible dans le sien. Il détourne la tête et moi, je me félicite intérieurement. Ce que je peux être machiavélique parfois ! En tous cas, Binns est très désappointé, et cela se fait ressentir dans le ton de sa voix lorsqu'il reprend son monologue. A côté de moi, Romulus ronfle à nouveau.
Que de monotonie.
Déjà que l'Histoire de la Magie n'est pas le plus passionnant des cours, il a en plus fallu qu'on nous colle le professeur le plus ennuyeux de Poudlard. Si le cours était donné par un fantôme, on ne verrait pas la différence, comme me le fait si souvent remarquer Peter.
Je quitte enfin la salle de Binns, Romulus, Chester, Peter et Henri sur mes talons. Ils sont tous quatre plongés dans une conversation dénuée de tout intérêt. Moi, je ne leur prête pas attention, car toutes mes pensées sont dirigées vers Ellie.
Elle est là, au milieu du couloir, en train de se disputer âprement avec Sassia Fletcher. Elle ne me jette aucun regard, trop absorbée par son tête- à-tête avec la Miss en question. Et pendant ce temps, je fais tout pour m'empêcher de rougir.
-Je crois que tu ne saisis pas l'importance ni même la gravité des choses, Prewett ! Mais si tu veux que tout tourne exclusivement autour de toi, c'est ton affaire.
J'ai de la peine à capter ce qu'elles se disent, car la foule grouille dans le corridor.
-Ferme-la, Fletcher ! Tu oublies que tu étais la première à m'approuver quand on était en troisième !
-Oui, réplique cette dernière, mais c'était avant que Quigley ne meurt !
Ellie vire au rouge, puis au violet. Et maintenant, elle est toute pâle. Je parviens presque à voir à travers elle.
Un claquement sec retentit dans le couloir, faisant cessé immédiatement toute conversation. Si Ellie est toujours aussi pâle, Sassia, au contraire, a le teint cramoisi et se frotte la joue gauche avec la paume de la main.
Les deux jeunes filles se toisent un instant et, alors que Sassia s'apprête à sauter sur Ellie, Kim, sa s?ur, l'attrape par l'épaule. Étant muette, elle se contente de faire signe à Sassia de s'éloigner d'Ellie. Sassia obéit et elle tourne le dos à son adversaire, alors que les causeries reprennent de leur entrain. Après s'être écartée de quelques mètres, Sassia se ravise et elle fait volte-face.
-Oh, j'oubliais, Prewett : j'enlève cinq points à Serdaigle pour violence envers un supérieur.
-Envers un supérieur, Fletcher ? Je suis ton égal, je te rappelle, réplique Ellie en désignant l'insigne de Préfète épinglée à sa poitrine.
-Mon 'égal', Prewett ? Tu te surestimes ou je rêve ? Sache que je ne serais jamais l'égal d'une criminelle !
Sur ce, elle tourne les talons et s'éloigne en compagnie de Kim.
Ellie semble perdue à présent. Ses yeux sont emplis de larmes et sa poitrine est secouée de sanglots silencieux. Je m'approche d'elle lentement, m'éloignant des autres Serpentard, et je lui pose gentiment la main sur l'épaule.
« N'écoute pas ce qu'elle dit, elle est trop stupide. »
-Non, Tom, c'est moi qui suis trop stupide. Laisse-moi, maintenant !
Son ton est catégorique. Je m'apprête à répliquer, mais elle me lance un regard glacial, puis se détourne de moi. Elle me tourne obstinément le dos, mais je sais qu'elle pleure. Elle veut rester fière et froide, mais elle laisse trop transparaître ses sentiments. Une faiblesse ? Peut-être, mais c'est ce qui fait tout son charme, du moins selon mon opinion personnelle.
Pauvre Ellie. Depuis le début de la première année, les choses sont allées de mal en pis pour elle. Il y a d'abord eu sa maladie mystérieuse, qui a duré les premières semaines d'école; ensuite, elle a failli perdre la vie lors d'une balade nocturne avec Marius Wright, en deuxième année; et enfin, il y a eu la mort d'Ambre Quigley. Ca s'est passé à Halloween, en troisième année. Ellie avait eu l'idée d'organiser une petite fête spéciale pour quelques élèves des quatre Maisons. Malgré les réticences de Sassia, elle était parvenue à emmener une vingtaine d'élèves, dont moi, dans la Forêt Interdite. Ambre, une camarade de Serpentard, qui n'était pas de la partie, nous a vu filer au beau milieu du banquet et elle nous a suivis en se cachant derrière les buissons. Quand nous sommes arrivés dans la clairière où devaient se dérouler les festivités, Ellie a entendu des bruissements de feuilles, et, croyant qu'un danger menaçait, elle a jeté un sort de défense en direction des bruits. Et lorsqu'elle a écarté les branches d'un arbrisseau pour examiner le cadavre de la bête, elle s'est retrouvée face au corps inanimé et froid d'Ambre.
Plus tard, elle a dû comparaître devant le tribunal de la Justice Magique. Je m'en souviens comme si c'était hier, car j'y ai témoigné en compagnie des dix-huit autres élèves qui étaient présents sur les lieux de l'homicide. Bartemius Croupton et Armando Dippet voulait la renvoyer de Poudlard, mais Dumbledore leur a parlé en privé, et, pour une raison que j'ignore, Ellie a été acquittée et elle a pu continuer à suivre sa scolarité à Poudlard.
Mais depuis lors, elle semble complètement vidée de toute vitalité et de tout optimisme. Et elle est devenue la fille la plus détestée et la plus rejetée de l'école. La pauvre n'a plus aucune arme pour se défendre, car chaque fois qu'elle ne reste pas à sa place, il y a toujours quelqu'un pour lui rappeler rudement cette fameuse nuit.
La salle commune est bondée. J'ai à peine le temps de m'installer dans un fauteuil qu'Olive me saute littéralement dessus.
« Lâche-moi, Olive ! Je suis hyper fatigué, alors j'aimerais bien pouvoir respirer un peu. »
Elle fait légèrement la moue. Elle déteste que je la rabroue de la sorte, mais je ne peux pas m'en empêcher. Elle est amoureuse de moi depuis le soir de notre répartition, mais elle feint le contraire sans vraiment y parvenir. Cela me fait de la peine pour elle, mais je n'arrive pas à ressentir de l'attirance pour une harpie hystérique et lunatique qui s'en prend sans cesse aux plus faibles qu'elle - Mimi Trelawney de Poufsouffle, en l'occurrence.
-T'es pas très gentil avec moi, Tom ! qu'elle me fait.
« Ah bon ? J'avais vraiment pas remarqué. » l'ironie pointe légèrement dans le ton de ma voix et cela l'irrite de plus en plus. « Excuse-moi, Olive, mais j'ai eu une journée difficile. »
Je ne sais pas ce que j'ai bien pu dire, mais Olive abandonne soudainement ses manières offensées et elle s'active soudain.
-Attends-moi, ici, Tommy ! Je vais aller te concocter une petite potion qui te revigorera.
Oh, non ! Il ne manquait plus que ça. En deux mots, c'est la 'solution Hornby' : elle ne peut s'empêcher de faire ingurgiter des infusions en tout genre à tout le monde dès le moindre petit truc anormal. J'avoue qu'elle est douée en Potions, mais ça ne lui donne pas le droit de nous bousiller la santé avec ses mixtures infectes.
Je la regarde disparaître dans l'entrebâillement du mur, et Romulus en profite pour s'affaler dans un fauteuil, à côté de moi.
« Bien dormi, Romulus ? »
-Ne m'en parle pas ! Binns est vraiment trop ennuyeux. mais ça ne me dérange pas trop, parce que j'ai quelques nuits de sommeil à rattraper.
Il me fait un clin d'?il et désigne Ella Wilkinson, qui est sa petite amie depuis maintenant quatre ans, d'un signe de tête.
« Oh, je vois. »
Ella surprend mon regard et s'approche de nous en nous lançant des regards suspicieux.
-Qu'est-ce que vous complotez encore, tous les deux ? demande-t-elle en s'asseyant sur les genoux de Romulus.
-Mais rien du tout, ma jolie, la rassure Romulus en la berçant amoureusement. On parlait du cours de Binns.
-Et tu lui racontais ton rêve, je suppose ? fait Ella le plus sérieusement du monde.
Romulus pouffe de rire et il attire Ella contre sa poitrine, avant de lui embrasser le front. Elle fait semblant de se débattre, puis se laisse aller à cet élan de tendresse. Ce que je les envie, parfois !
Chester profite de ce moment d'inattention pour se glisser discrètement dans un fauteuil voisin.
Il se racle la gorge pour signaler sa présence ce qui fait sursauter les amoureux et moi, par la même occasion.
-Désolé de vous interrompre, mais j'aimerais vous posez quelque questions sur le devoir qu'on doit rendre à Ollivander, demain.
-Dit toujours, fait Ella exaspérée.
-Est-ce que vous savez ce qu'est exactement la différence entre un Spectre de la Mort et un Sinistros ?
-Tu peux toujours demander à Ellie, soupire Romulus avec sarcasme.
« Qu'est-ce que tu entends par là ? »
-Allons, Tommy, ne me dis pas que tu n'as jamais fait le rapprochement entre Ellie et le Spectre de la Mort ?
« Non, j'ai déjà entendu des gens faire la comparaison , mais je ne sais pas réellement ce que peut-être un Spectre de la Mort. »
-Et bien, commence Ella, c'est ce qu'Ollivander s'appliquera à nous expliquer demain, mais tout ce que je sais c'est que le Spectre de la Mort est représenté par une grande femme pâle aux cheveux blancs et aux yeux rouges. La seule chose qui différencie Ellie de la créature.
-C'est les yeux, termine Romulus. Mais comme elle est jeune, peut-être qu'elle n'a pas achevé sa métamorphose ?
« Arrêtez cinq minutes ! Ellie, un Spectre de la Mort ? Vous rigolez, j'espère ? »
-Pourquoi rigolerait-t-on ? s'étonne Ella. Il y a pas mal d'élèves qui ne sont pas vraiment à leur place ici. Et puis, il y a un bon nombre d'année, lorsque ma mère était encore étudiante à Poudlard, ils ont découvert que l'un des élèves étaient un vampire, alors il faut croire que rien est improbable.
-Ouais, mais ils se trompent peut-être, intervient Chester. Après tout, Nathan Weasley a bien accusé Romulus d'être un loup-garou, je vous rappelle.
Romulus grogne à ce pénible souvenir qui lui avait valu de passer une semaine en observation devant les membres de la Commission d'Examen des Créatures Dangereuses.
-Bon, ce n'est pas tout, s'impatiente Chester, mais je vous ferais remarquer que ce que je veux savoir c'est la différence entre les Sinistros et les.
-Le Sinistros présage la mort de la personne qui le voit, tandis que le Spectre de la Mort annoncent la mort d'un proche de l'individu auquel il se présente, le coupe Henri qui vient de se joindre à nous.
-Ah lala, Henri, Henri ! Tu formerais un très beau couple avec Sassia Fletcher, le raille Romulus.
-La ferme, Lupin !
-Oh ! Tout doux, Henri ! l'apaise Ella. Qu'est-ce qui t'arrive ?
-Rien du tout, dit ce dernier d'un ton neutre.
« Rien du tout ? Vraiment ? » insisté-je.
-Bon, je veux bien vous le dire : je me suis pris de bec avec Weasley, tout à l'heure.
-A cause de Sassia ? se risque Chester.
-Un seul mot, Fairway, et je t'arrache les yeux, c'est compris ?!?
Avec tout ça, je n'ai pas vu arriver Olive. Elle se plante devant moi, un gobelet fumant dans sa main droite. Elle nous regarde les uns et les autres avec étonnement, puis se rapproche de moi.
-Bois ça ! s'exclame-t-elle en me tendant le gobelet d'un geste brusque.
J'attrape le récipient en essayant de ne pas m'ébouillanter.
« Merci. »
Chester et Henri ont stoppé leur querelle et me regardent maintenant avec grande attention, ainsi qu'Ella et Romulus.
J'avale le liquide répugnant et poisseux en luttant pour ne pas faire la grimace. Eêêêrk ! C'est vraiment dégoûtant, mais je me force à boire pour ne pas vexer Olive.
A peine ai-je vidé le contenu du verre, qu'Olive me l'arrache des mains, visiblement très satisfaite.
-Tu vas voir, Tommy, tu vas tout de suite te sentir beaucoup mieux.
J'aimerais bien pouvoir répliquer que je vais tout de suite déverser le contenu de mon estomac sur le tapis, mais Romulus me lance un regard significatif et j'adresse un sourire crispé à Olive.
Malheureusement pour moi - et pour Olive - , mes intestins ses contractent douloureusement et je suis pris d'une nausée terrible. D'après le regard affolé que me lance Henri, je dois avoir viré au vert épinard. N'y tenant plus, je me lève précipitamment, bousculant la pauvre Olive au passage, et je fonce vers les escaliers en colimaçon pour atteindre le plus rapidement la salle de bain.
Lorsque je redescends, quelques minutes plus tard, je trouve une Olive déconfite et un Romulus et une Ella tout à fait désolés pour elle, alors qu'Henri et Chester se sont retournés pour cacher leur fou rire.
« Hé, Olive » fais-je d'une voix douce « ce n'est pas ta potion qui m'a mis dans cet état, rassure-toi. Je ne me sentais déjà pas bien la semaine passée. Je crois que j'ai un peu la grippe. »
Olive, qui s'était assise dans un fauteuil pendant que j'étais aux toilettes, saute sur ses pieds. Son teint a repris son habituel couleur rose pâle et ses yeux sont emplis d'inquiétude.
-Assieds-toi seulement, mon pauvre Tommynouchet, je coure te préparer une infusion qui te fera le plus grand bien.
Je veux rétorquer quelque chose, mais elle est déjà loin. Ella et Romulus éclatent de rire, et cela me vexe un peu.
-Alors comme ça tu es malade, mon pauvre Tommynouchet ? me fait Romulus en battant des paupières et en faisant une moue tristounette.
Ella est prise d'un fou rire terrible dont elle a le secret, et moi je boude un peu. Romulus, Chester et Henri ne tardent pas à l'imiter.
Alertée par les éclats de rire, Audrey s'approche de nous et s'installe à son tour dans un fauteuil.
-Vous en faites du raffus ! On s'entend même plus crier.
Romulus se fait une joie de raconter les récents événements en détail, et bientôt, Audrey est à son tour écroulée de rire. Moi, je les fusille du regard, ce qui ne fait qu'augmenter leur hilarité. Mais je me force à garder mon air renfrogné et je croise les bras.
Je joue la comédie, bien évidemment, mais j'aime tellement les voir rire. Ils sont tellement insouciants, tellement naïfs. Ils ne veulent peut-être pas l'admettre, mais, malgré leurs quinze ans, ils ne sont que des enfants. Et ils en ont de la chance ! Moi, j'ai laissé mon enfance au détour d'un couloir, un mois après être arrivé à Poudlard pour la première fois. C'est dur à endurer, alors je me voile la face et je joue à leur jeu, même si tout se consume à l'intérieur de mon être. J'aimerais pouvoir crier, hurler, leur dire qui je suis vraiment, mais je ne peux pas. Pourraient-ils le comprendre ? Non, ça m'étonnerait beaucoup. Et puis comment leur expliquer ça ? 'Oui, bonjour, je suis Voldemort - anagramme de Tom Elvis Jedusor - , je suis l'héritier légitime de Salazar Serpentard et j'envisage de tuer les Sang-de-Bourbe qui pullulent dans cette école.' Ce n'est pas génial comme plan.
Les rires cessent et je comprends vite pourquoi : Olive vient de faire son entrée dans la salle commune. Les cinq lascars font leur possible pour retenir leur fou rire, alors qu'Olive me tend un petit bol remplit d'un liquide verdâtre et visqueux. Elle me fait un grand sourire et je lui prends le bol des mains. Je le vide d'une lampée en retenant ma respiration pour atténuer le goût répugnant du liquide gluant. Les traits de mon visage se contorsionnent en une grimace, mais Olive parle avec Ella et ne me voit pas. Romulus me désigne du regard pour qu'Olive voie que j'ai terminé de boire et je lui rends le récipient.
« Délicieux, Olive, je suis sûr que je vais aller mieux maintenant. »
-Tant mieux, Tommynouchet. Si jamais tu es encore malade, surtout dis-le moi, d'accord ?
Je lance un coup d'?il aux autres et mes pensées sont vite confirmées : Romulus se tient douloureusement les côtes et Ella tente tant bien que mal de le cacher aux yeux d'Olive, elle même secouée de spasmes; Audrey s'est carrément enfoncé le poing dans la bouche pour étouffer son fou rire; quant à Henri et Chester, ils ont tous deux disparus derrière un fauteuil.
« Oui, oui, Olive. Je te ferais signe, tu peux me croire. »
-Ah oui, au fait, j'ai croisé une fille dans le couloir. Elle m'a demandé de te prier d'aller la rejoindre. C'est Prewett je crois, dit-elle d'un ton désinvolte où pointe la jalousie.
« Quoi ?!? » m'exclamé-je en me projetant hors du fauteuil. « Et tu me dis ça seulement maintenant ?!? »
Olive hausse les épaules en fronçant les sourcils. Je me précipite en direction du mur d'entrée en la bousculant au passage. Je l'entends tomber à terre, mais je ne me retourne pas. Je croise les doigts en espérant qu'Ellie ne soit pas déjà partie.
J'arrive à proximité du passage et je pousse violemment le pan du mur qui bascule légèrement sur la droite, me permettant de déboucher sur le couloir principal qui mène aux cachots. Je tombe nez à nez avec Silver Malfoy, un type blond au visage pâle et aux yeux bleu délavé qui est en quatrième année.
-Oh ! Du calme, Jedusor ! Tu comptes aller où comme ça ? On dirait que tu as vu un Basilic !
Je ne fais pas attention à sa remarque stupide. Je regarde à droite, puis à gauche, mais aucune trace d'Ellie. En désespoir de cause, je me retourne vers Silver.
« Dis, Malfoy, t'aurais pas vu une fille aux cheveux blonds assez mignonne et à l'air soucieux qui traînait par ici ? »
-Si tu fais allusion à Prewett, je l'ai croisée dans les escaliers. Elle se dirigeait vers la Grande Salle.
Je murmure un vague 'merci', puis je reprends ma course folle. Je galope à travers le corridor et je monte les escaliers quatre à quatre. Arrivé dans le hall d'entrée, je me dirige vers les portes de la Grande Salle. Mais alors que je m'apprête à y entrer, le professeur Diggory vient à ma rencontre.
Toujours aussi souriant et joyeux, il me fait un signe amical de la main.
-Tiens, bonjour Mr Jedusor ! qu'il me lance. Vous descendez de bonne heure, il me semble. Le dîner ne sera prêt que dans une demi-heure. Et puis, où sont vos camarades ?
« Ils sont encore dans la salle commune. Mais je ne viens pas ici par plaisir. » là, je mens un peu. « Je suis à la recherche d'Ellie. Je crois qu'elle veut me parler. »
Diggory à l'air un peu mal à l'aise. Il se racle la gorge et se passe frénétiquement la main dans les cheveux. Je ne bronche pas, car je suis habitué à ce genre de réaction : les gens de Poudlard, que ce soient les élèves ou les professeurs, ont toujours des tics nerveux quand ils entendent parler d'Ellie - enfin. sauf Dumbledore, mais ce type est vraiment très spécial.
-Oh ! La Miss Prewett. rhmm. euh. tiens, la voilà justement !
Je me retourne brusquement et je me retrouve face à Ellie. Apparemment, elle vient de sortir de la Grande Salle. Elle m'adresse un faible sourire et me fait un signe de main.
-Euh. je vais vous laisser, bredouille Diggory, j'ai à faire. Bonne soirée.
-Merci, professeur, dit Ellie.
« Oui, merci, à vous aussi. »
Diggory se détourne de nous et prend la direction des escaliers de marbre. Ellie le regarde s'éloigner en fronçant légèrement les sourcils, puis elle se tourne vers moi.
-Tu veux pas qu'on aille faire un tour dans le parc ?
J'acquiesce et nous sortons du château. Dès le moment où nous foulons le gazon, Ellie se détend un peu.
-Je voulais m'excuser pour tout à l'heure, dans le couloir. Tu voulais être gentil avec moi, et je t'ai un peu envoyé balader. Il faut dire que Sassia m'a vraiment mise hors de moi.
« Je ne t'en veux pas, Ellie. Je pense que j'aurais eu exactement la même réaction que toi. »
J'ai dit cela d'un ton très convaincu tout en la fixant. Je la scrute du regard et je commence à me demander si elle n'a pas rechuté : elle est d'une pâleur de plus en plus terrifiante et ses yeux, qui avaient été d'un vert éclatant, étaient maintenant fades et délavés. Ses cheveux aussi semblaient avoir subit des changements considérables : leur habituelle couleur or commençait à viré sur le blanc. Certains se souscrivent à la comparer au Spectre de la Mort, mais cela ne l'empêche pas d'être absolument magnifique.
Je ne sais pas si elle a lu mon admiration éperdue dans mon regard, mais Ellie semble soudain un peu gênée et ses joues rosissent légèrement. Elle baisse les yeux et se concentre sur ses pieds. C'est une bonne chose, car je me suis mis, moi aussi, à rougir.
Nous marchons un moment en silence, tout en évitant de croiser le regard de l'autre. Sans nous en rendre compte, nous arrivons à proximité du terrain de Quidditch. Des clameurs retentissent et des traînées bleu roi sillonnent le ciel : l'équipe de Serdaigle est en plein entraînement. Ellie jette un coup d'?il en direction des gradins. J'approuve son idée d'un hochement de tête et nous grimpons les marches, avant de nous installer confortablement sur un banc de bois.
Les joueurs ne semblent pas faire attention à nous et ils continuent leurs activités. Il faut avouer que l'équipe de Serdaigle est excellente. Cela faisait trois ans qu'elle gagnait la Coupe avant que Gryffondor ne remporte la finale, l'année dernière.
Je ne suis pas un inconditionnel de Quidditch, mais il faut avouer que Serdaigle a une très bonne technique. Lorsque je m'entendais encore bien avec Josh, il m'avait expliqué que le succès des Serdaigle était dû au fait qu'ils privilégiaient la défense par rapport à l'attaque. Cette conclusion semble être juste, puisqu'elle a permis à Gryffondor de leur mettre soixante-dix buts à dix, avant que Josh n'attrape le Vif d'Or.
Ah, ce Potter ! Il ne faut pas que je pense à lui, ou je sens que je vais encore m'énerver !
Swoooosh ! Un balais atterrit près de nous. Il est monté par Marius Wright, l'Attrapeur de Serdaigle. C'est un grand type de sixième aux cheveux roux, au visage constellé de tâches de rousseur et aux yeux gris.
-Qu'est-ce qu'il fait ici, 'celui-là' ? demande-t-il à Ellie en me désignant du regard comme si j'étais moins qu'un Poufsouffle.
« Content de te voir aussi, Wright ! »
Wright ne m'adresse même pas un regard. Il s'approche d'Ellie et lui dépose un rapide baiser sur les lèvres. Je serre la mâchoire et les poings sous le coup de la colère. Il l'a fait exprès, j'en suis sûr ! Il sait très bien que j'aime Ellie et il fait tout pour me faire cruellement remarquer que c'est à lui qu'elle appartient.
Ellie et Wright sont ensemble depuis deux ans déjà, et la mort d'Ambre ne les a aucunement séparés. Marius Wright et un gars dans le genre très gentil et tout autant compréhensif, mais je ne me suis jamais entendu avec lui. D'habitude, le taux d'affinité entre les Serpentard et les Serdaigle est assez élevé, mais nous n'avons jamais réussi à nous supporter.
-On se promenait, Tom et moi, répond Ellie. On a profité d'être dans les parages pour venir vous voir vous entraîner.
« A propos, tu ne dois pas continuer tes exercices ? »
Mais à peine ai-je prononcé ces mots qu'un coup de sifflet retentit.
-L'entraînement est terminé ! Tous aux vestiaires ! s'écrie Balthus Black, le capitaine.
-Tu m'attends ici, Ellie chérie ?
-Ben, oui, pas de problème. Mais dépêche-toi un peu, je ne voudrais pas faire attendre Tom.
-Oh, il n'a qu'à déjà y aller. J'aimerais rester un moment seul avec toi.
Wright me lance un regard entendu et je me plie à sa volonté. Que puis-je bien faire d'autre, après tout ? J'aurais vraiment l'air malin de lui envoyer un coup de poing ou de l'insulter férocement.
« Oui, oui, je crois que c'est ce que je vais faire. D'ailleurs, le dîner sera servit d'ici une dizaine de minutes. »
-D'accord, Tom. On se voit tout à l'heure.
Je m'éloigne avec amertume, laissant les amoureux à leurs affaires. Dans ces moments là, je ne sais pas ce qui me retient de sortir ma baguette et de foudroyer Wright.
Arrivé vers l'entrée, je me ravise et je fais demi-tour. Je ne veux pas rejoindre les autres : j'ai besoin d'un peu de solitude.
J'erre un instant sans but précis, puis j'atteins la rive du lac. Je m'assieds par terre en ramenant mes jambes contre ma poitrine. Je passe mes bras autour de mes tibias et je me balance d'avant en arrière. C'est un tic qui me prends souvent quand je suis triste ou en détresse, et c'est le cas actuellement.
Il faut que je me décide à avouer à Ellie les sentiments que j'éprouve pour elle, nom d'une chauve-souris ! Si seulement il n'y avait pas Wright ! Pourquoi est-ce qu'il est tellement, tellement quoi ? Oui : tellement 'parfait' ? Il a à peu près les mêmes qualités que Potter, mis à part qu'elles sont liées à la sauce Serdaigle. Ouais, bref, c'est vraiment le genre que j'adore !
Je sors ma baguette de la poche de ma cape et je la brandis devant moi.
« 'Orbis Nebulae' ! »
Des cercles de fumée verte jaillissent à son extrémité et viennent se stopper à quelques centimètres de la baguette.
« 'Convertere' phénix ! »
Les fumerolles verdâtres se déforment et se contorsionnent, avant de s'associer et de former la silhouette d'un magnifique phénix qui est la réplique parfaite de Tallis. Et voilà, je sens que Diggory va encore être content de moi : c'était le devoir à préparer. J'ai toujours eu un don inné pour les enchantements et maléfices en tout genre, et je dois avouer que les Sortilèges ont toujours été ma matière de prédilection.
Mais alors que le phénix de fumée se désagrège lentement, mon crâne commence à brûler. Non, pas maintenant, s'il vous plaît ! Mais mes supplications silencieuses ne servent à rien : les cris résonnent déjà à mes oreilles, couverts par le rire sadique. Des éclats verts, des éclats verts partout ! Et des pleures. Et des cris. Et des rires démoniaques. Stop, par pitié !
Pendant que tout mes muscles sont secoués de spasmes de douleur et que mon sang bout dans mes veines, je la vois plus nettement que jamais : la Marque. Les flashs de lumière continuent d'étinceler tout autour de moi, mais les hurlements ont cessé. Tout est noir dans mon esprit, mis à part la Marque qui luit devant mes yeux. C'est une tête de mort. Une gigantesque tête de mort composée d'étincelles émeraude, et de sa bouche sort un serpent en guise de langue. C'est la première fois que j'arrive à la détailler dans sa totalité.
Mais à peine mon cerveau a-t-il assimilé les informations que ma vision se dissipe aussi soudainement qu'elle m'est apparue.
Je réouvre les yeux et je me retrouve par terre en position f?tale et le visage barbouillé de larmes. Je mets quelques instants à revenir totalement à moi et je me rassieds face au lac, dans ma position initiale. Je secoue la tête pour me remettre les idées en place et je m'essuie les yeux. Mon corps tremble encore, mais mes pensées sont claires à présent.
Je suis habitué à ce genre d'accès maintenant, car j'en ai déjà eu quatre jusqu'à aujourd'hui, et toujours pendant la même période. La base est toujours la même - c'est à dire des hurlements, des pleures, des rires cruels et des éclats de lumière verte - , mais à chaque crise, de nouveaux éléments s'y ajoutent.
La Marque a commencé à m'apparaître dès ma troisième crise. Mais je ne l'avais jamais distinguée de façon aussi nette que cette fois-ci.
Je réfléchis un instant. Que peut bien vouloir dire la Marque ? Il y a forcément une signification logique. Après tout, j'ai rapidement découvert que 'Voldemort' était un anagramme de mon nom, alors sûrement que la Marque a un rapport direct avec moi. Encore un mystère de plus à élucider, ma foi !
Oh, non ! A quoi ressemble la Marque déjà ? Je commence, malgré moi, à en oublier les contours. Je n'ai qu'une seule solution. Je récupère ma baguette magique, qui est tombée à terre pendant ma crise et je la tends à nouveau devant moi.
« 'Orbis Nebulae' ! 'Convertere' Marque ! »
A nouveau les cercles de fumées verte se meuvent et s'associent, mais cette fois-ci c'est pour reconstituer la tête de mort à la langue de serpent.
Oui, c'est tout à fait ça. Maintenant que je suis capable de la maîtriser, je vais pouvoir plus facilement me pencher sur le sujet. Il faudra que je demande à Diggory de me donner l'autorisation d'aller faire quelques petites recherches dans la Réserve.
Des pas feutrés sur ma droite. Puis un miaulement. C'est Pattenrond.
« Salut Pattou ! »
Mais le chat ne semble pas d'humeur amical. Il fixe la Marque de ses yeux fauves et, sans que je ne m'y attende, il saute littéralement sur les volutes de fumées et les disperse à coups de pattes. Il retombe à terre et me fixe avec un regard qui semble accusateur.
« Qu'est-ce qu'il te prends, Pattenrond ? » le mécontentement pointe dans ma voix et pour toute réponse, le chat se met à feuler.
Ses poils se dresse sur son échine et il crachote comme une vieille tondeuse à gazon Moldue.
Des rires, maintenant. Je me retourne vivement et je le regrette aussitôt. Au loin, au-dessus de terrain de Quidditch, Wright est à califourchon sur son balais, Ellie accrochée à ses épaules, derrière lui. Pattenrond laisse de côté ses manières de lion enragé et il court souplement et silencieusement en direction du stade.
Je n'en peux plus. Encore secoué par le choque de la crise et les poings serrés par la colère, je me lève et range ma baguette dans ma cape. Je me dirige d'un pas rapide vers le château en évitant de me retourner, alors que le fou rire des deux amoureux me vrillent les tympans. J'en connais deux qui ne seront pas au dîner ce soir !
J'arrive sur le seuil de l'entrée et je pousse les lourdes portes de chêne. Je m'engouffre dans le hall où je tombe nez à nez avec Mr Regardez-Moi- Comme-Je-Suis-Fort-Comme-Je-Suis-Courageux-Comme-Je-Suis-Pathétique.
-Alors, Jedusor, tes amis t'ont abandonné ? ironise-t-il, alors qu'un rictus barre son visage lisse.
« Est-ce que je te parle, Potter ? Non ! Alors laisse-moi deux secondes de paix ! »
-Holà ! Calme-toi, mon vieux ! Pardon, Mr Je-Suis-Solitaire-Et-Secret-C'Est- Dans-Ma-Nature-Désolé. Je ne voulais en tous cas pas t'offenser de la sorte.
Il n'est pas désolé du tout et il commence sérieusement à m'échauffer les oreilles.
« C'est bon, t'as fini ? Parce que j'ai vraiment envie d'aller manger, là. Non pas qu'être en ta présence me gêne, bien au contraire, Mr Je-Suis-Un- Héros-Et-J'Ai-Pas-Peur-De-l'Admettre-Et-Je-Suis-Soyez-En-Sur-Très-Très-Fier- De-L'Etre.
-Ne joue pas à ce petit jeu-là avec moi, Jedusor. Parce que sache que tu commences très sérieusement à m'énerver !
« Holà ! Calme-toi, mon vieux ! Pardon, Mr Potter. Je ne voulais pas t'offenser de la sorte. » lui fais-je en l'imitant.
Apparemment il n'a pas aimé et je le vois qui s'apprête à sortir sa baguette. Mais je me tiens prêt à l'offensive. Qu'il attaque donc ! Je suis de toute façon sûr de l'emporter. Je sais qu'il le sait pertinemment. Le voilà d'ailleurs qui se ravise.
« Potter, où sont donc passées tes tripes ? Je te croyais plus têtu que ça. Vraiment tu me déçois beaucoup ! »
-Ne rêve pas, Jedusor. Ce n'est pas par manque de courage, c'est plutôt par respect envers mes camarades. Je ne voudrais pas faire perdre des points 'inutilement' à Gryffondor.
« Oh ! Inutilement, vraiment ? Pauvre petit Potter, tu ne sais vraiment pas ce que tu rates. »
Je le vois dans son regard qu'il meurt d'envie de me jeter un sort. Mais il n'a pas les tripes pour le faire.
« Toujours aussi pathétique, Potter. Tu crois que tu vas me faire si facilement gober cette histoire de points ? Avoue plutôt que tu ne veux pas assumer la honte d'une défaite contre moi ! » j'observe le résultat et je constate qu'il est rouge de colère et que ses poings sont crispé. « Ca alors ! On dirait bien que j'ai touché ton point faible, Potter. Mais ne te mets pas dans des états pareils, voyons. Le rouge ne te vas vraiment pas au teint. Et qu'est-ce qu'ils diront quand il te verront dans cette déconfitures, tes 'admirateurs' ? Et que vont-ils bien penser en sachant que tu as été trop lâche pour me défier ?
Ouïe ! J'y suis peut-être allé un peu trop fort, là ! Potter ne prend même pas le temps d'empoigner sa baguette. Il me saute sauvagement dessus et je ploie sous son poids. Je n'avais pas prévu ça, oh non ! J'admets que je suis très doué en duels, mais les corps à corps sont du ressort de Potter.
Aoutch ! Le goût du sang emplit ma bouche. Potter me rue de coups et je suis incapable de riposter. A moins que.
Potter commence à se fatiguer et je profite de sa faiblesse pour empoigner ma baguette.
« 'Impedimenta' ! »
Potter est figé dans son élan et le crochet de gauche qu'il s'apprêtait à m'assener reste suspendu en l'air.
Le Sortilège d'Entrave que j'ai jeté à Potter me permets de me relever et d'essuyer les minces filets de sang qui coulent aux commissures de mes lèvres. Je me débarrasse de la poussière qui s'est déposée sur mes vêtements et c'est seulement à ce moment que je prends conscience qu'une foule de badauds s'est amassée tout autour de nous. Mais je ne leur prête aucune attention, car Potter vient d'être libéré du maléfice et son poing vient percuté le dallage.
Ne comprenant pas ce qui lui arrive, je vois se dessiner sur son visage une expression d'effarement. Il se relève et me toise intensément. Mais j'agite ma baguette en signe d'avertissement.
Des pas précipités retentissent dans le hall d'entrée et je vois la foule s'écarter pour laisser passer quelqu'un. Et il se trouve que ce quelqu'un n'est autre qu'Ange Ollivander.
-Messieurs ! s'écrie-t-elle. Puis-je savoir ce qu'il se passe ici ?
Aucun de nous ne réponds et je vois que les yeux d'Ollivander papillonnent de l'un à l'autre en un rapide constat de la situation. Si je pouvais être à sa place, voilà ce que je verrais : deux adolescents ébouriffés et couverts de poussière, l'un égratigné, ecchymosé et sanglant tenant une baguette à la main, l'autre encore tremblant à cause de l'effet récent d'un sortilège et les poings meurtris par les coups assenés.
-Oh, je vois ! fit-elle d'une voix sifflante. Je commence à en avoir vraiment assez de vous deux, Messieurs. Je me vois dans l'obligation de vous conduire chez le Directeur.
Ca, décidément, c'est vraiment une manie. Il me semble qu'à chaque fois que je suis en période de crise, je passe toujours dans le bureau de Dippet d'une manière ou d'une autre. Et toujours par la faute de Potter, et toujours emmené par Ollivander, Dumbledore ou les deux à la fois.
-Mr Potter, il va falloir mettre un sérieux freins à vos débordements de violence. Quant à vous, Mr Jedusor, vous avez la baguette un peu trop facile. Je crois qu'il est temps que vous trouviez un compromis et que vous fassiez une trêve.
Dippet nous lance des regards mauvais et Dumbledore et Ollivander restent derrière lui et approuvent ses paroles par des hochements de tête frénétiques. Ce qu'ils peuvent m'exaspérer ces deux-là !
« Je suis vraiment désolé, Monsieur le Directeur. »
Mais je ne finis pas ma phrase, car Dumbledore me coupe dans mon élan :
-J'espère bien que vous l'êtes, Mr Jedusor ! Car en temps que Préfet, cette attitude est totalement déplacée et inconvenante !
Et ça y est, maintenant ma position de Préfet joue en ma défaveur. Mais faites taire ce vieux fou, par pitié ! Je parie mille Gallions que ses propos vont avoir un impact sur les décisions de Dippet et que les actions de Potter vont être minimisées. C'est vraiment trop injuste ! Surtout que c'est moi qui me suis fait éclater la figure. Lui n'a seulement reçu qu'un petit Maléfice d'Entrave. Ce Potter, je sens qu'il finira par avoir ma peau !
-Albus a totalement raison, commence Dippet, en temps que Préfet, vous me décevez beaucoup, Mr Jedusor. Et c'est pourquoi.
« Monsieur le Directeur, je vous en prie ! Vous n'allez tout de même pas vous laissez influencé par le professeur Dumbledore ? »
-Taisez-vous, Jedusor ! me lance Dumbledore d'un air mauvais.
-Mon garçon, continue Dippet sans se laisser décontenancer par les précédentes interventions, je vais me voir dans l'obligation de vous mettre en observation pour un moment.
Nom d'une chauve-souris, mais qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Me prend-t- il pour quelqu'un de dérangé mentalement - ce qui n'est pas totalement faux - ou autre chose du genre ? Je me mords la lèvre sous l'effet de l'appréhension et de l'incompréhension.
Devant l'expression de mon visage, Dippet a un sourire en coin et il reprend :
-Ce que j'entends par 'observation', c'est que vous serez mis à l'épreuve pendant plusieurs semaines. Et si vous ne parvenez pas à vous contenir et à vous comporter de façon correct, je me verrais dans l'obligation de vous retirez votre badge et de vous relevez de vos fonctions de Préfet. Me fais- je bien comprendre ?
Je déglutit bruyamment et je hoche la tête en signe d'assentiment. Mon c?ur bat la chamade : perdre ma fonction de Préfet aurait été dévastateur dans mes plans d'extermination des Sang-de-Bourbe. Mais le défi que me lance Dippet me laisse un sursis. Il faudra que je révise vraiment mon défaut de vouloir sans cesse provoquer Potter.
Alors que je pense cela, je vois ce dernier me lancer des regards railleurs. Ce qu'il peut m'agacer !
-Quant à vous, Mr Potter, dit Dippet à mon plus grand plaisir, vous écoperez d'une retenue. Et je vous demande très sérieusement de garder vos poings dans vos poches lorsqu'on s'amuse stupidement à vous inciter de vous en servir.
Il me lance un regard en coin lorsqu'il prononce sa dernière remarque et je feins l'innocence la plus totale, ce fait apparaître sur son visage un sourire en coin. Je l'impressionne. Je ne sais pas pourquoi, mais ce type est vraiment fasciné par moi. C'est pour cela qu'il me trouve toujours des circonstances atténuantes et qu'il minimise toujours mes actions lorsqu'elles sont un peu trop graves. Et c'est pour cette raison que Dumbledore me hait tellement.
-Je crois que tout a été dit, conclut Dippet. Vous pouvez vous retirez à présent. Non, j'allais oublié : vous serez informé de la nature de votre punition demain matin, Mr Potter. Et pour Mr Jedusor : je vous conseille d'être très très vigilant, car vous serez soumis à un examen constant à partir de demain. Que ceci vous servent de leçon à tous les deux.
Je marche dans les couloirs en direction de la Grande Salle et Josh marche à mes côtés. Il est très en colère, autant contre lui-même que contre moi.
-Jedusor, je peux te promettre que je mettrai tout en ?uvre pour que tu perdes ton insigne de Préfet ! Tu peux me croire !
« J'ai hâte de voir ça, Potter. Je suis même prêt à te proposer un pari. Hmmm. laisse-moi réfléchir. Si tu ne parviens pas à me faire perdre mon grade, tu devras te désister à la dernière minute du prochain match de Quidditch.
Je sais que Potter y perdrait tout son honneur si pareille chose devait se produire. Je vois d'ailleurs sa mâchoire se contracter sous le coup de la haine qu'il me voue pour ses mots. Mais je vois aussi dans ses yeux qu'il est face à un terrible compromis : c'est sa fierté contre son honneur. C'est un choix très difficile.
D'après la pâleur que prend son teint, il a choisi la fierté. Pathétique Potter, toujours le même.
-C'est d'accord, je relève le défi. Mais si je gagne, voilà ce que tu devras faire : tu devras prononcer un discours officiel devant toute l'école réunie, où tu énonceras tout ce que je voudrais entendre et où tu bafoueras le pouvoir de Salazar Serpentard et l'honneur qu'il attachait au sang pur.
C'est à mon tour de contracter la mâchoire et de faire face au même compromis que Potter. Et je choisis bien évidemment la fierté. Par le grand Spectre de la Mort, suis-je en train de me rabaisser à l'état d'un vulgaire Gryffondor ?!?
« Alors que le meilleur gagne ! » que je lui fait du ton le plus carnassier possible.
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"Ce que je peux retirer de tout cela ? Difficile à dire vraiment. Disons que je pourrais dire que cette année, l'animosité entre les élèves est à son comble : d'abord il y a Ellie et Fletcher, ensuite viennent Wright et Angus Pettigrow (un Serpentard de sixième année dont j'aurais bientôt l'occasion de reparler), il y a toujours Ella et Landry, Henri et Weasley, et bien sûr Dippet et Dumbledore, sans oublier Potter et moi. Et ce ne sont que les principaux antagonistes qui me viennent à l'esprit, car il y en a bien plus.
Ce que je peux vraiment retirer de tout ça ? Une seule idée me vient réellement à l'esprit :
Le temps des rivalités a commencé."
