Titre : Seconde chance

Auteur : Aakanee

Genre : drame

Base : FF8

Seconde Chance

Chapitre 6

Découverte

  Le coup de poing ébranla la table, faisant presque craquer le bois et il ravala tout juste le juron sanglant qui lui montait aux lèvres. Il grinça des dents avant de prendre une profonde inspiration et de se laisser retomber doucement en arrière dans le fauteuil, son regard fixer sur l'écran devant lui. Sa lumière blanche et presque aveuglante éclairait seule la pièce et il se massa un instant les yeux pour améliorer sa vision, fatiguée par plusieurs heures passées à regarder le moniteur.

  Il ne comprenait pas. Il aurait déjà du avoir trouver quelque chose. Au moins un indice, un ordre, un plan, il ne savait pas, mais une indication.

  Il laissa finalement sa tête retomber en arrière et baya à s'en décrocher la mâchoire, fixant sans vraiment le voir le plafond au-dessus de lui, perdu dans ses pensées. Tout cela n'avait aucun sens. Pourquoi créer un système de sécurité aussi puissant s'il n'avait rien à cacher ? Il lui avait fallu presque trois semaines et il ne savait combien de nuits blanches pour venir finalement à bout de toutes les protections et pour quel résultat ? Rien ! Absolument rien ! Ce n'était pas normal. Il y aurait du y avoir au moins les informations confidentielles de la BGU, les codes de sécurités, les ordres de missions. Mais non, tout au plus quelques fichiers textes sans importances et des images étranges. Des feuilles blanches remplies de petits points. Des petits points ? Et pourquoi pas des vaches ?!

  Il avait l'impression d'avoir perdu un temps précieux et cela l'énervait par-dessus tout. Il ne savait pas la raison de tout ce qui s'était passé, mais il était déterminé à le trouver. Encore fallait-il qu'il s'y prenne correctement.

  Il entendit soudain des bruits de pas précipités dans le couloir et se figea non s'en avoir éteint le moniteur. La nuit l'envahit d'un seul coup et il ne put rien voir de la pièce pendant quelques instants, aveugle même aux rayons de la lune. Ses yeux finir néanmoins par accommoder et il fixa avec une intensité toute particulière la porte du bureau. Cette agitation n'était pas normale, il avait du se passer quelque chose. A nouveau il entendit courir et même quelques sons de voix alarmés ou surprises dont il ne saisit cependant pas les mots exacts. Il savait qu'il aurait du les rejoindre, surtout s'il était attaqué, ce dont il doutait étant donné que l'alarme n'avait pas été déclenchée, mais il ne pouvait vraiment pas. Il resta donc parfaitement immobile, retenant son souffle s'en vraiment s'en rendre compte.

  Il eut soudain un grincement de carrelage, mais plus fluet celui-ci, si léger qu'il aurait pu ne pas l'entendre si tous ses sens n'avaient été aux aguets. Quelqu'un venait de s'arrêter à l'extérieur de la pièce et n'allait probablement pas tarder à y pénétrer. Tous ses muscles se bandèrent. Il ne fallait pas qu'il se fasse prendre. Pas ici, pas maintenant. Il avait beau avoir beaucoup d'avantages, rien ne pourrait le sauver si on venait à découvrir son intrusion et cela n'aiderait en rien les choses.

  Doucement, se faisant encore plus discret qu'un chat, il se leva du fauteuil, prenant un soin tout particulier à ne pas faire craquer son cuir tendre, avant de se déplacer rapidement vers une cache dans le coin le plus sombre du bureau, pris entre un meuble de rondin imposant et un lourd rideau de tissu pourpre. Il s'y dissimula de telle façon que son corps semblait se fondre dans ses plis à l'instant même où la porte s'ouvrait lentement, grinçant à peine dans ses gonds. Sa respiration se figea et il empêcha tout juste son arme de venir frapper le mur dans un « bang » qui aurait à coup sûr dévoilé sa présence. Il força ses muscles à se détendre et attendit patiemment que l'arrivant allume la lumière, redoutant son identité, car s'il pouvait à la rigueur rester invisible aux yeux d'un simple Seed, il savait que ce ne serait pas le cas avec lui. Il était par trop attentif et malin et ne manquerait pas de détecter sa présence à un moment ou à un autre. Surtout en constatant que quelqu'un avait pénétré son ordinateur. Il serait alors bien en mal d'expliquer sa présence et son audace.

  Etrangement la lumière ne fut pas allumer après que la porte eut été refermée discrètement et la personne fit à peine quelques pas hésitant dans la pièce. Il fronça les sourcils et d'un mouvement parfaitement calibré lenteur et silence, posa sa main sur son arme pour la désengager de sa ceinture.

  Encore un pas et la présence s'immobilisa. Elle faisait preuve d'une grande habilité et il avait du mal à saisir ses mouvements. Il se demandait qui d'autres pouvait avoir intérêt à se faufiler ainsi, lorsqu'elle parla enfin et qu'il poussa un soupire de soulagement en la reconnaissant.

  _ Squall ?

  _ Selphie, grogna-t-il doucement.

  La jeune femme sursauta avant de se retourner en direction de la voix et il put distinguer dans le noir son visage surpris et soulagé.

  _ Tu m'as fait peur, souffla-t-elle légèrement amusé.

  _ Pas tant que toi, j'ai cru un moment qu'il s'agissait de…

  Il agita vivement sa main en l'air en guise de fin de phrase.

  _ Désolée, grimaça-t-elle en tirant légèrement la langue.

  Squall rengaina alors son arme et sortit de sa cachette pour regagner rapidement le bureau suivit de sa compagne.

  _ Tu as trouvé quelque chose ?

  _ Rien. Je ne comprends pas.

  _ Tu es sûr d'avoir percé tous les codes ? Demanda la jeune femme prenant place derrière lui alors qu'il s'asseyait dans le fauteuil et rallumait l'écran.

  _ Certain. Au fait que se passe-t-il ?

  _ Hein ?

  _ Toute cette agitation.

  _ Ah, ça ! Apparemment l'hydre de ton père s'est amarré pour repartir presque aussitôt. Personne n'a rien compris. Il apparaîtrait que quelqu'un soit monter à bord, mais rien n'est encore confirmé.

  _ Bizarre… Qu'est-ce que mon père viendrait faire ici en pleine nuit pour repartir sans même une explication ?

  _ Je ne sais, mais ça a mis une sacrée pagaille. On a cru pendant un instant qu'il s'agissait d'une attaque et Cid essaye maintenant de calmer tant bien que mal les Seeds comme les recrues.

  _ Tant mieux, sourit sarcastiquement le jeune homme, au moins nous sommes sûrs de ne pas être dérangés.

  _ Mais Cid va te passer un savon pour ne pas être venu aider.

  Squall se contenta de grogner et Selphie eut une petite moue ironique avant de poser doucement sa main sur son épaule.

  _ Montre-moi plutôt ces dossiers.

  _ Si tu y comprends quelque chose, soupira le jeune homme, vaincu, en s'écartant pour la prendre sur ses genoux.

  _ J'ai plus de ressources qu'on ne peut le croire.

  Et cela dit, elle prit place devant l'ordinateur, creusant rapidement son trou dans le giron de son amant pour s'installer confortablement et se mit à pianoter furieusement sur le clavier, passant au peigne fin chaque dossier. Squall se garda bien d'intervenir, bougeant à peine pour respirer et observant, presque hypnotisé, ses doigts volés de touche en touche.

  _ J'aurais peut-être du te laisser faire dès le départ, murmura-t-il, confondu, au bout d'un moment.

  Selphie s'arrêta pour le regarder, un sourire attendri aux lèvres et un peu amusé, n'osant faire remarquer qu'elle lui avait proposé son aide, mais qu'il l'avait gentiment refusé. Elle retourna finalement son attention sur l'écran, non sans lui avoir volé un rapide baiser et il se passa encore quelques minutes avant qu'elle ne souffle un « Ahah ! » triomphant. Aussitôt Squall se redressa pour mieux regarder l'écran.

  _ Tu as trouvé quelque chose ?

  _ Oui, mais c'est assez étrange. Il y avait une autre protection sur le programme, une sorte de système de cryptage, de faux voile.

  _ Hu ?

  Selphie soupira gentiment et lui ébouriffa rapidement les cheveux.

  _ Ah les soldats ! Tout dans les muscles et rien dans le cerveau !

  Squall lui tira la langue à la manière Loire pour toute réponse et la jeune femme ne put s'empêcher de glousser doucement.

  _ Regarde, dit-elle finalement. Tu vois ses dessins étranges avec pleins de petits points ?

  _ Ouaip, je me suis demandé ce que c'était.

  _ Et bien, si tu désamorce correctement le système de cryptage, dit-elle en tapant rapidement sur le clavier, tu obtiens… ceci.

  Et devant leurs yeux, l'image se transforma lentement jusqu'à former un plan parfaitement détaillé.

  Squall siffla doucement.

  _ Tu as été hacker dans une autre vie ?

  _ Peut-être bien. Qu'est-ce que c'est à ton avis ?

  Le jeune homme observa un long moment les plans sans rien dire.

  _ On dirait des souterrains à priori, une sorte de complexe. Fait voir les autres.

  La jeune femme s'exécuta rapidement, faisant apparaître tous les schémas. Squall les passa rapidement en revu et retint son souffle. Il revint sur certains, s'attarda sur des sections précises et finalement jura dans sa barbe.

  _ Squall ? Demanda sa compagne en voyant la barre de colère et d'inquiétude qui plissait son front. Tu sais ce que c'est ?

  _ J'ai une vague idée, grogna le jeune homme. Montre-moi les autres fichiers.

  Selphie savait qu'il ne valait mieux ne pas discuter pour l'instant et s'empressa de faire défiler les dossiers et de les décrypter. Ils les parcoururent rapidement et la jeune femme hoqueta, frissonnant légèrement. Squall referma instinctivement ses bras autour d'elle pour la détendre alors qu'il l'entendait demander :

  _ C'est… c'est ce que je crois ?

  _ J'en ai bien peur.

  _ Mais pourquoi ?

  _ Ca, il n'y a qu'un seul moyen de le savoir. Imprime les plans, nous allons partir en promenade.

  Elle s'exécuta rapidement, laissant l'appareil copier rapidement chaque page.

  _ On prévient Irvine et Quistis ?

  Squall réfléchit juste un quart de seconde avant de déclarer :

  _ On prend le cow-boy avec nous, mais il vaut mieux que Quistis reste avec Djoan.

  Selphie approuva rapidement. L'imprimante finit de tirer les exemplaires, alors que la jeune femme effaçait toute trace de leur passage et éteignait l'ordinateur et Squall s'en saisit rapidement. Puis, avec mille précautions, le couple sortit du bureau pour gagner rapidement les appartements de leurs amis dans un silence macabre.

***

  Kyros s'arrêta un instant devant la porte avant de l'ouvrir doucement. La chambre était assez sombre, à peine éclairée par quelques lampes tamisées qui semblaient tout juste diffuser leur lumière. La scène lui parut quelque peu irréelle. On ne distinguait presque pas les bords des murs, noyés dans l'ombre, et il en allait de même pour presque tous les meubles de la pièce. Seul le lit, deux chaises et tous les équipements installés autour transparaissaient, comme si la lumière émanait d'eux et eux seul. Un léger bip sonore cassait le silence pesant ainsi que la respiration laborieuse et parfois couper d'une violente quinte de toux, du jeune homme étendu. D'où il était, Kyros parvenait à peine à le différencier des draps tant il semblait pâle et seul sa chevelure d'or ressortait réellement. Il s'avança rapidement et grimaça un peu plus devant son état. Il était beaucoup trop maigre. Même lui, qui ne l'avait jamais vu, se doutait que sa minceur n'était pas naturelle, tranchant étrangement avec sa carrure haute et musclée. Il put aussi distinguer une légère cicatrice à la base de sa nuque et fronça légèrement les sourcils. En quelques enjambées à peine, il fut à ses côtés et s'installa délicatement sur le bord du lit. Il tendit alors une main hésitante vers sa peau et faillit la retirer, avant de finalement laisser courir ses doigts sur la marque rugueuse.

  _ C'est bien ce qu'il paraît, souffla une voix derrière lui.

  Retirant sa main, il sursauta et se retourna rapidement pour voir Cartlan lunettes à la main, polissant un fois de plus soigneusement leurs verres pourtant propres. Un mauvais tic au goût de Kyros qui s'abstint cependant de le faire remarquer. Il l'avait toujours eu, d'aussi loin qu'il se souvienne, et ce n'est pas lui dire maintenant qui pourrait le faire changer. De plus, son vieil ami le savait déjà, mais il n'avait jamais rien fait pour s'en débarrasser. L'ex soldat le soupçonnait de s'amuser à observer les gens s'énerver doucement à attendre qu'il veuille bien finir de les nettoyer pour parler. Mais à cet instant sont visage grave et soucieux lui disait bien qu'il n'avait aucune envie de rire. Il enchaîna d'ailleurs, une fois n'est pas coutume, assez rapidement.

  _ Tout son dos en est entièrement couvert. Ce jeune homme a été fouetté si souvent que pas une parcelle de peau n'y a échappé. J'ai pu aussi constater de nombreuses marques de lacérations au couteau, de brûlures de cigarettes et de fers chauffés à blanc. Au vu de l'état de ses poignets, je dirais qu'ils ont du être maintenu pendant chaque séance dans des anneaux bardés de pics et il a été battu à plusieurs reprise. Violemment battu.

  Kyros avait furieusement pâli pendant toute la durée de son discourt et lorsqu'il se retourna vers Seifer, ses poings serrés tremblaient d'une rage mal contenue. Il ne savait pas grand chose du jeune homme et ce qu'il avait entendu dire de lui, en plus de sa possession, n'aidait pas à s'en faire une haute opinion, mais personne ne méritait de subir ça, personne. Il soupira doucement et passa rapidement sa main dans sa chevelure humide de sueur, sentant sa colère augmenter un peu plus lorsqu'il sentit la fièvre qui brûlait sa peau.

  Il semblait si vulnérable.

  _ Combien de temps ? Demanda-t-il doucement, sa voix froide résonnant cruellement dans le silence de la pièce.

  _ C'est difficile à dire. Quelques marques sont anciennes, mais elles ont été trop souvent recouvertes. Par contre, la radio des poumons montre des côtes cassées, puis ressoudées en plusieurs endroits. D'après l'évolution de leur consolidation, je dirais que cela à du commencer, il y a au moins quatre ans, mais cela remonte probablement à plus longtemps.

  _ Depuis sa disparition ?

  _ Il y a des fortes chances.

  _ Comment…comment… ?

  Kyros ne parvint à finir sa phrase, repoussant doucement une mèche qui tombait sur le regard du jeune homme pour la lisser derrière son oreille, la gorge contractée.

  _ A-t-il pu survivre ? Finit Cartlan, alors que Seagill approuvait lentement de la tête. J'ai trouvé des traces d'actes de soin. Je ne sais pas pourquoi, mais apparemment, ceux qui lui ont fait ça, l'ont maintenu en vie pour une raison inconnue. Peut-être le simple plaisir de le torturer. Qui peut savoir ?

  Kyros exhala un souffle chargé de colère avant de percevoir un bruit sur sa droite qui lui fit relever les yeux. Dans l'encadrement de la porte, maintenant entre-baillée, se trouvait un Zell à moitié débraillé qui fixait la scène, tremblant.

  _ Zell, souffla Kyros. Que fais-tu là ? Je croyais que tu dormais.

  _ J'ai été réveillé, souffla simplement le jeune homme en pénétrant dans la chambre.

  _ Réveillé ?

  _ Un cauchemar.

  Seagill ne dit rien et se leva lentement, alors que Cartlan se retirait dans un coin sombre de la pièce pour rejoindre son assistant qui travaillait intensément sur son ordinateur de une dizaine de flacons remplis de liquides.

  Le jeune homme fut rapidement aux côtés du guerrier à la peau mat et observa un long moment son compagnon sans rien dire.

  _ Il est si pâle, souffla-t-il finalement.

  Lorsqu'il s'était réveillé de son cauchemar, Zell avait été à deux doigts de hurler. Il ne souvenait plus très bien de son rêve, mais il savait qu'il avait concerné Seifer et Djoan. Il se souvenait avoir rapidement consulter sa montre pour découvrir qu'à peine une demi-heure s'était écoulée depuis qu'il s'était couché et s'était levé d'un bond, poursuivi par un mauvais pressentiment. Une impression qui lui écrasait les poumons et le fit vaciller quelques instants. Il était alors rapidement sortit de la chambre et après avoir questionné quelques gardes en faction avait finalement trouvé le chemin du poste de soin improvisé. Il avait hésité un moment devant la porte, le cœur battant à tout rompre, craignant ce qu'il allait y découvrir et lorsqu'il l'avait finalement ouverte, son souffle s'était coincer dans sa poitrine. Il ne se souvenait pas qu'il ait eu l'air si fragile.

  Si mortellement pâle.

  _ Comment va-t-il ? Souffla-t-il finalement.

  Kyros soutint son regard, plein de compassion et posa instinctivement une main protectrice sur son épaule.

  _ Il a une pneumonie.

  _ Je vois, murmura simplement le jeune homme avant de prendre place sur le lit, saisissant délicatement la main de Seifer en prenant bien garde de ne pas toucher l'IV qui pénétrait son bras.

  Il resta silencieux, attendant visiblement que le guerrier poursuive et Kyros reprit aussitôt.

  _ D'après Cartlan… d'après lui, il s'agirait d'un germe résistant et…

  _ Combien de chances ?

  _ Une sur cinq.

  Le jeune homme digéra la nouvelle si calmement que Kyros se demanda un instant s'il avait bien compris ce qu'il venait de lui dire. Mais lorsqu'il vit les efforts apparents de Zell pour garder contenance, ses doutes s'envolèrent et il s'installa silencieusement sur une chaise proche du lit. Son soutien, discret, mais réconfortant, aida le Seed plus qu'il ne pouvait le dire. Ce dernier finit par se coucher aux côtés de son compagnon, se gardant bien de déranger les fils et les tubes fixer à son corps et se calla le plus confortablement possible contre lui, apportant un peu de sa chaleur. Ainsi installé, il eut tôt fait de s'endormir et même Cartlan n'eut pas le courage de le déranger, lorsque, retournant au chevet de son malade, il put voir le tableau qu'ils formaient.

***

  Lorsque l'Hydre se posa pour la seconde fois sur le ponton de la BGU, toute une faction de Seeds l'attendait calmement, armes à la main. Aucun n'était menaçant, mais ils se tenaient prêt à intervenir en cas d'absolue nécessité. Laguna parcourut rapidement du regard cette assemblée alerte, le visage fermé et étonnamment sévère, avant de descendre du vaisseau suivit de ses propres gardes. Beaucoup de jeunes recrues flanchèrent sous cette inspection sans pitié et les plus expérimentés, eux-même, sentir un léger frisson parcourir leur échine. Pour avoir déjà vu le Président à de nombreuses reprises lors de ses visites, joviale et rieur, ils s'étonnèrent de sa froideur méprisante et du léger dégoût qui transparaissait sur ses traits. Mais ce qui leur fit baisser tête lorsqu'il passa devant eux, fut son expression menaçante et résolue de soldat, de commandant, une telle force qu'elle semblait littéralement l'irradier et les fit reculer inconsciemment.

  Cid s'avança finalement vers lui, le visage tout aussi sévère, d'un pas ferme qui lui assurait qu'il était probablement le seul à ne pas le craindre à cet instant. Il se tenait tout aussi droit et fier, en tout bon Commander et le salua avec la froide politesse qui convenait à son invité.

  _ Président, dit-il sèchement. Que nous vaut l'honneur de votre visite pour… la deuxième fois cette nuit ?

  Le ton était lourd de reproches et de défis et Laguna sut qu'il aurait faire à forte partie. Il doutait d'être capable d'influencer l'homme qui se tenait devant lui et rivalisait d'égal. Ils se jaugèrent un long moment sans rien montrer de leur faiblesse, faisant se regarder nerveusement leur escorte respective, prête à attaquer au premier ordre. Puis, finalement, Loire laissa apparaître à ses lèvres un sourire faussement poli, en tout point calibré ironie et mépris, sans être pour autant provocateur, et répondit d'un ton sec :

  _ Je suis désolé de vous déranger ainsi, mais certaines affaires souffrent d'être réglée sans attendre. La présence de votre second, le Seed de classe A Leonhart s'avère également nécessaire.

  _ Bien, si cela ne peut attendre le matin, veillez me suivre.

  Et sur ce, Cid lançant rapidement l'ordre d'aller chercher Squall à une recrue qui resta quelques instants pétrifié par cette étrange scène, avant d'obéir et partir en direction des quartiers de son supérieur. Il se tourna alors et, sans plus rien dire, invita silencieusement Laguna à le suivre dans ses bureaux.

  Les deux hommes marchèrent côte à côte rapidement, aucun ne soufflant mot, ni ne regardant l'autre, mais laissant couler entre eux détermination et colère. Il ne leur fallut guère plus de cinq minutes pour atteindre la porte et Cid l'ouvrit poliment à son hôte qui entra pour s'installer sans attendre sur le fauteuil en face du bureau. Kramer prit place dans le sien et croisa ses mains sous son menton, fixant, implacable, le Président qui ne détourna pas son regard, ni ne fléchis sous son intensité et ils attendirent tous les deux patiemment. Peut-être dix minutes à peine passèrent avant que le Seed ne revienne dans la pièce à l'atmosphère maintenant pesante et qu'il ne s'éclaircisse la gorge pour signaler sa présence.

  _ Eh bien ? Demanda Cid, détachant lentement son regard de celui de Loire.

  _ Excusez-moi, mais… mais il semblerait que monsieur Leonhart ne soit plus actuellement dans ses appartements, ni… ni même à la BGU.

  Le Seed se balança nerveusement sur ses pieds, conscient de l'impact de ce qu'il venait d'annoncer et baissa les yeux sous le regard de son Commander.

  _ Je n'ai pourtant donné aucun ordre de mission, dit froidement ce dernier.

  _ Euh… ou… oui, bégaya le soldat de plus en plus mal à l'aise. Mais… mais il semblerait néanmoins qu'il ait quitté la BGU.

  _ Bien, rompez ! Ordonna-t-il sèchement au Seed qui s'empressa d'obéir, visiblement soulagé de ne pas avoir à subir les foudres de son supérieur.

  Lorsque la porte fut refermée et que les deux hommes furent à nouveau seul, Cid ramena son regard Laguna, un petit sourire mauvais aux lèvres.

  _ Il semblerait que votre fils ne veuille pas nous faire l'honneur de nous rejoindre.

  _ Il semblerait en effet, répondit calmement Loire, cachant sa surprise et sa colère grandissante.

  Il avait eut l'intention d'avoir une petite explication avec son fils, mais celle-ci semblait compromise et il savait que Squall venait de se mettre dans une position difficile vis à vis de son supérieur. Il ne savait pas s'il devait en être désolé pour lui ou plus furieux encore. Il décida de ne tout simplement plus y penser pour le moment. La confrontation viendrait bien assez tôt et il avait pour l'instant des affaires bien plus graves à régler.

  _ Alors, Président Loire, reprit Cid devant son silence. Que me vaut l'honneur de votre visite ?

  _ Arrêtons là les politesses inutiles, Kramer, voulez-vous ? Vous connaissez parfaitement la raison de ma présence.

  _ J'en ai peur affectivement.

  Laguna crut voir passer sur le visage de son opposant une expression étrange, mélange de tristesse, de haine et de frayeur, mais celle-ci se fana aussitôt et il ne fut pas sûr de ne pas l'avoir rêvé.

  _ Quand comptez-vous me renvoyer messieurs Dincht et Almasy ? Leurs quelques heures passées dans votre palais font déjà actes de désertion et une cour martiale a été levée pour juger de leur acte.

  _ Au regard des circonstances, je ne pense pas que leur retour soit envisageable pour le moment, répondit calmement Laguna.

  _ Vous avez conscience quand agissant ainsi, vous déclarez ouvertement la guerre aux Gardens ?

  _ Parfaitement et mes positions n'en changent pas pour autant. Actuellement les Gardens *ont* besoin des forces d'Esthar pour survivre, je sais que vous en avez parfaitement conscience. C'est pour cette raison qu'à partir de cet instant et tant que les charges ne seront pas levées, ni ces deux jeunes gens libres d'agir comme ils le désirent, plus aucun soutien de notre part ne vous sera accordé.

  Cid ne frémit pas d'un cil à ce discours et son sourire sembla même s'agrandir un peu plus.

  _ Très bien, dit-il simplement. Je crois que tout a été dit alors. Je ne vous retiendrais pas plus longtemps.

  Pour la première fois, Laguna flancha visiblement devant l'assurance malsaine de l'homme. Il est fou, pensa-t-il. Il était évident que les Gardens et d'autant plus la BGU qui dépendait directement d'Esthar maintenant, ne pourraient faire face très longtemps s'il venait à retirer ses billes du jeu. Et pourtant, Cid ne semblait pas s'en soucier outre mesure, prenant visiblement cette nouvelle pour un inconvénient mineur qui n'aurait que peu de répercussions.

  Pourquoi ? Que cherchait-il à prouver ? Qu'allait-il faire ? Lancer ses Seeds à l'assaut d'Esthar pour récupérer deux personnes ? Ce serait un suicide politique et militaire, pur et simple. Pourtant, à la lueur qui brillait dans son regard, il ne pouvait exclure cette possibilité et il se sentit involontairement frissonner. Qu'avait donc Zell et Seifer qui soit tellement important ? Ou plutôt, qu'était donc Seifer à ses yeux, qu'il tienne tant à le récupérer après tout ce qu'il avait fait pour l'empêcher d'être Seed. Il ne savait pas, mais cela ne lui disait rien de bon, il faudrait qu'il contact Edéa au plus vite pour tenter de comprendre. Mais il fallait d'abord trouver Djoan et le ramener avec lui à Esthar.

  Sans rien ajouter, il se leva rapidement et sortit de la pièce, refermant avec précaution la porte derrière lui, avant de soupirer lourdement et gagner d'un pas rapide, suivit de ses gardes, les appartements du couple sensé veiller sur le jeune garçon.

***

  Squall ferma un instant les yeux et serra le poing à s'en blanchir les jointures avant d'exhaler un léger souffle dans l'air vicier de la pièce. Il pouvait sentir ses deux compagnons crispés à ses côtés, frémissant comme lui-même devait le faire et ravalant tant bien que mal leur nausée. L'odeur qui régnait ici, était suffisante à lui tourner le cœur, mais le spectacle était bien pire encore. Il ne s'était pas attendu à *ça*, comment aurait-il pu ? Il fit un pas hésitant dans la salle, franchissant son seuil avec réticence, puis un autre, se demandant vaguement comment il trouvait encore la force d'avancer. Il avait déjà vu et expérimenté des cachots et des salles de tortures, mais ceci dépassait toute imagination. Sur le mur en face trônaient encore deux anneaux de fer dont il pouvait voir les pointes acérées et maculées qui bardaient l'intérieur. Accroché juste à leur droite, un fouet de cuir usé pendait lamentablement ainsi que plusieurs barres de fer. Sur une table de bois un peu plus à droit encore, était étalée une galerie d'instruments dont il ne connaissait pas l'utilité, mais pouvait la deviner… malheureusement. Il y avait également quelques poignard, des tisonniers, du barbelé et des pinces à arracher. Sur le mur opposé se trouvait une cage étroite, trop petite en hauteur pour permettre de se tenir debout et en largueur pour s'asseoir. Il ne pouvait qu'imaginer les souffrances que rester des heures dans cette prison devait infliger et en frémit légèrement. Il y avait également un bassin d'eau, dont il ignorait s'il avait servi à le réanimer où à le noyer… où peut-être bien à l'électrocuter au vu des fils de courant qui étaient enroulés à un crochet au mur tout proche. Enfin, quantité de sel dépassait d'un tonneau dans l'angle gauche près des anneaux et sur le sol à leurs pieds, imbibé d'un liquide noir et maintenant coagulé.

  Il prit une respiration forcée pour tenter de calmer sa rage. Combien de fois l'avait-il enfermé dans cette cage ? Combien de fois ses poignets avaient-ils été lacérés par les fers dans lesquels ils avaient été enfermés ? Combien de fois l'avait-il fouetté, battu, torturé ? Sans doute plus qu'il ne pourrait jamais le savoir. Mais les traces noires de sang séché qui maculaient le sol et les murs, semblant presque les gorger, lui en disaient suffisamment. A la lueur de leurs torches, elles semblaient plus macabres encore, presque rougeoyantes de cette couleur qui avait fait un jour leur vie. Combien d'année à vivre ici, transporté d'une pièce à l'autre aux grès de leurs envies ou de leurs ordres ? Combien d'heures à attendre qu'ils se lassent du jeu ? Combien de jour à attendre dans le cachot qui lui avait servi de logis, qu'ils viennent le chercher ? Un cachot qui n'avait d'apparence que le nom, car même la pire des prisons n'en possédait pas de tel. Pas de fenêtres, pas de lumière, pas de lit, pas même un semblant de paillasse pour s'allonger dessus, ni même de couvertures. Seul un espace de quelques mètres carrés, glacial, fait de pierre et de terre avec, dans un coin, un trou seulement pour tout lieu d'aisance. Et sur le sol, quelques miettes, quelques restes de repas, un peu de pain, rien d'autre et une tasse rouillée et encore à moitié pleine d'une eau maintenant croupie. Sur un des murs, ils avaient pu voir des traces anciennes de lacérations verticales, comme s'il avait essayé de compter les jours, mais celles-ci étaient peu nombreuses, deux mois et demi, peut-être trois tout au plus. Deux mois et demi, peut-être trois pour le briser, pour lui ôter tout espoir. C'était si peu… si peu pour une âme forgée comme la sienne. Ses gardiens avaient fait un excellent travail. Vraiment très bon et pourtant pas assez en même temps, puisqu'il avait gardé suffisamment de force pour ne pas se tuer. A moins que ce ne soit ce qu'ils aient voulu, pour mieux en profiter, pour mieux s'amuser. Il préférait ne pas le croire.

  Et tout ce temps, tout ce temps, ils n'en avaient rien su. Ils avaient continué à vivre jour après jour, acceptant finalement la possibilité de sa mort alors qu'ils n'avaient rien voulu d'autre que le retrouver. Alors qu'ils avaient été prêts à lui pardonner. Alors qu'il était encore vivant, qu'il souffrait milles morts, si proches et tellement inaccessible. Si proches qu'ils auraient presque pu le toucher. Son sang brûlait à cette idée.

  Il sentit une main sur son bras et se retourna pour voir le regard d'Irvine encré au sien, visiblement torturé par les mêmes pensées.

  _ Il vaut mieux s'en aller, Man, souffla-t-il doucement. Il n'y a rien de plus à voir ici et…

  Il fit un geste rapide pour désigner Selphie, appuyée lourdement contre le mur et tremblant sans pouvoir s'arrêter. Squall acquiesça lentement de la tête.

  _ Il y a un dernier lieu que j'aimerais visiter, dit-il. Ensuite… ensuite, nous sortirons de ce cauchemar et nous ferons enfin ce qu'il faut. Ce que nous aurions du faire depuis le début.

  Le cow-boy eut un petit sourire forcé et triste et le laissa passer pour aller réconforter sa compagne et la sortir de la pièce. Il regarda une dernière fois la salle maintenant silencieuse, mais qui avait du résonner de cris inimaginables et, après avoir éteint la torche, ferma respectueusement la porte derrière lui, priant Hyne de ne jamais avoir à y revenir.

  Jamais.

***

  Zell regardait le moniteur cardiaque s'affoler sans rien pouvoir faire. A peine quelques minutes plus tôt, il dormait profondément, blotti contre un corps chaud et calme et maintenant, il devait regarder ce corps s'enfoncer lentement. Il avait été littéralement tiré hors du lit lorsque la situation avait commencé à se dégrader pour être écarter sans ménagement vers Kyros, titubant dans les bras puissants de l'ex soldat qui l'avait empêché de chuter. Il n'avait pas compris alors, encore perdu dans les brumes de son sommeil. Il n'avait pas compris jusqu'à ce qu'il voie le corps pâle, étendu sur le lit, le dos légèrement arqué, le visage en sueur et les lèvres cendreuses et entre-ouvertes, cherchant une respiration qu'il pouvait à peine prendre. Tout juste un sifflement. Il s'était alors figé corps et âme et avait regardé, presque détaché, le médecin et ses assistants tenté de le sauver, de le faire respirer, prenant tubes, compresses et oxygène.

  Malgré l'agitation de la pièce, seul un lourd silence semblait résonner à ses oreilles, comme s'il ne faisait plus parti de cette scène, de ce plan, incapable d'entendre, de comprendre ce que Cartlan demandait précipitamment. Il ne sentait pas la main de Kyros crispée sur son épaule au point de lui laisser des marques, n'entendait pas les faibles paroles d'espoir et de réconfort qu'il tentait vainement de lui souffler. Il avait l'impression que le monde s'était mis à tourner au ralenti et une seule pensée martelait son esprit. Il allait mourir. Il allait mourir.

  Et puis, soudain, la vitre qui paraissait le séparer de la réalité, éclata et les voix, les sons s'engouffrèrent à nouveau dans ses oreilles, son cerveau, le faisant vaciller légèrement. Kyros raffermi une nouvelle fois sa prise en le sentant tituber et il leva vers lui son regard pour découvrir son visage baigné de la même anxiété. Seagill sembla faire un effort surhumain pour lui sourire alors, mais y parvint et lui souffla doucement :

  _ Ca va aller.

  Zell secoua doucement la tête d'agrément, comme un enfant, se laissant involontairement perdre dans cet espoir fou et étrangement réconfortant. Il ramena alors son regard sur la scène où Cartlan finissait ses soins. Il avait été obligé de mettre Seifer sous respiration artificiel, intubant le jeune homme, pour laisser faire par des machines ce que son corps n'était plus capable d'assurer. Il frémit légèrement en voyant le tube qui lui sortait de la gorge et le reliait à un instrument de plus, tout ce qui le séparait encore de la mort pour l'instant.

  Cartlan secoua doucement la tête et retira ses lunettes pour se masser l'arrête du nez, impuissant pour la première fois depuis longtemps et écrasé par le sentiment d'être trop vieux. Il se frotta rapidement la nuque avant de remettre ses verres et se tourner vers les deux personnes qui attendaient anxieusement derrière lui, alors que ses assistants s'occupaient des derniers soins.

  _ Que… que s'est-il passé ? Souffla Zell d'une voix blanche lorsqu'il les regarda enfin.

  _ Sa saturation en O2 à chuter brutalement, je le craignais depuis un bout de temps, j'aurais du le mettre sous oxygène bien avant. Mais je ne pensais pas que ce puisse être aussi soudain, c'est…

  Il laissa traîner sa voix et souffla un juron à peine audible.

  _ Kaal ? Interrogea doucement Kyros, prononçant pour la première fois son prénom, signe de son inquiétude.

  _ C'est ce que j'avais craint, dit simplement le médecin. C'est un germe résistant et l'antibiogramme (1) n'a pas été capable de révéler un traitement efficace.

  _ Ce qui signifie ?

  Cartlan hésita un instant, avant de finalement laisser échapper la sentence qui figea tout le monde dans la pièce.

  _ Ce qui signifie qu'il est condamné à courte échéance. Sans traitement, son état va continuer à se dégrader et il viendra un moment où le respirateur lui-même ne serra plus efficace. Je suis désolé.

  Zell le regarda un long moment sans réagir, puis il se laissa glisser lourdement au sol, comme anesthésié, sans que Kyros ne fasse rien pour le retenir cette fois, laissant son esprit digérer lentement l'information.

  Il allait réellement mourir.

  Il parvint sans trop savoir comment à contenir le flot de larmes qui menaçaient de rouler sur ses joues, mais ne trouva pas la force de se relever. Il entendit à peine Kyros sortir précipitamment de la pièce, soufflant une phrase ressemblant vaguement à : « Je dois prévenir Laguna », un seul mot semblant encore résonner en lui.

  Mourir.

***

  Laguna regarda le petit être endormi dans ses bras et caressa par réflexe sa chevelure noire et abondante. Djoan poussa un petit soupire dans son sommeil et se tourna un peu plus contre lui, agrippant dans sa petite menotte un pan de sa chemise et la serrant avec force pour ne plus le lâcher. Laguna eut un sourire tendre et resserra un peu plus son étreinte sur l'enfant, continuant son va et vient dans sa masse ébène pour le rassurer dans son sommeil. Il semblait si paisible maintenant, si jeune, presque son âge.

  Presque, car rien ne pouvait effacer de sa mémoire ce dont il avait été témoin lorsqu'il était venu le récupérer. Il avait rapidement fait chemin jusqu'aux appartements du couple qui le gardait, pour y être déjà allé à plusieurs reprises, ignorant les regards interrogateurs de ses soldats face à son expression inquiète et pensive. Il n'avait jamais autant désespéré d'avoir Kyros à ses côtés pour comprendre un peu mieux la situation, pour l'aider, le guider. Il s'était souvent venté de pouvoir déchiffrer les intentions de ses opposants, mais le comportement de Cid lui échappait totalement et lui présageait un avenir houleux. Un avenir qu'il était incapable d'anticiper.

  Lorsqu'il était arrivé devant la porte et avait frappé, il lui avait fallu attendre presque une minute avant qu'on ne lui réponde et il avait alors fait face à une Quistis, les cheveux en bataille et le regard perdu, criant, avec espoir, un nom qui n'était pas le sien. Son expression s'était un peu assombrie lorsqu'elle avait compris qu'il ne s'agissait pas d'Irvine avant de s'illuminer à nouveau en réalisant qui se tenait devant elle.

  _ Laguna, avait-elle soupiré. Dieu merci !

  Et avant même qu'il n'ait pu lui répondre, elle l'avait attiré après elle, refermant sa porte au nez de ses gardes.

  _ Où est Squall, avait-il réussi à demander en marchant rapidement à sa suite dans le couloir. Que se passe-t-il ?

  _ Je ne sais pas où est votre fils, il est parti, il y a déjà plus d'une heure avec Irvine et Selphie. Ils ne m'ont pas dit pourquoi. Quant à ce qu'il se passe…

  Elle n'avait pas fini sa phrase, au lieu de quoi, elle l'avait laissé entrer dans la chambre d'ami vers laquelle elle l'avait guidé, l'invitant d'un geste de la main à passer le premier. Il l'avait regardé légèrement étonné, tentant en vain de déchiffrer son regard sombre et avait passé finalement la porte pour s'arrêter net. Au milieu de la pièce, assis par terre en tailleur, se tenait Djoan. La scène aurait pu paraître normale, si le petit garçon ne se balançait pas d'avant en arrière, son regard, grand ouvert et baigné de larmes, fixé dans l'espace.

  _ Il a mal, l'avait-il entendu souffler. Si mal. Pourquoi ?

  Une seconde ou deux avait passé avant qu'il ne laisse échapper un nouveau sanglot.

  _ Je veux pas ! Il faut l'aider, s'il te plait…

  Sa voix était tellement lourde de douleur, que Laguna avait senti son cœur se serrer à se déchirer et avait fait un pas hésitant dans sa direction.

  _ Il est comme ça depuis presque une demi-heure, avait alors soufflé Quistis près de lui. Je ne sais plus quoi faire, il ne semble ni me voir, ni m'entendre. Ce n'est pas la première fois que cela arrive, mais ce n'était jamais aussi grave.

  Laguna avait sursauté à ses paroles et l'avait regardé avec étonnement.

  _ Pas la première fois ?

  _ Non, nous avons déjà pu le constater à quelques reprises en cours ou pendant les rares fois où nous avons pu le garder ces deux derniers mois. Il semble se déconnecter et parler à une personne invisible et lorsque nous en discutons ensuite, il nous dit que c'est un secret. Mais au moins d'habitudes, nous arrivons à attirer son attention, alors que là… je… je ne comprends pas. Depuis hier, depuis que Zell et Seifer sont revenus de mission… il est intenable et il a ses moments et….

  _ Vous en avez parlé à Edéa ?

  _ Oui, elle nous a dit qu'elle verrait ça avec lui dès quelle reviendrait. J'ai peur Laguna et si… si…

  _ Ca va aller, avait-il alors dit d'une voix réconfortante lorsqu'elle avait été incapable de terminer sa phrase. Je suis sûre qu'il y a une explication logique.

  Quistis avait hoché la tête, mais elle avait parfaitement compris qu'il essayait autant de la rassurer que de se rassurer lui-même. Puis, il s'était retourner vers Djoan et s'était rapidement approché de lui pour s'agenouiller face à face. Il semblait plus perdu encore, plus fragile maintenant et Laguna n'avait pas hésité avant de poser doucement une main sur son visage pour le forcer à le regarder.

  _ Djoan ?

  Les yeux du jeune garçon étaient restés flous pendant quelques instants, avant de se focaliser enfin sur lui et le reconnaître.

  _ Grand-père ! Avait-il alors crié avant de se jeter dans ses bras en sanglotant.

  Laguna avait accueilli immédiatement son étreinte et avait murmuré à son oreille des mots réconfortants pour le calmer. Ils avaient paru avoir un peu d'effet lorsque ses pleurs s'étaient fait moins violents et qu'il avait retrouvé suffisamment de contrôle pour demander d'une petite voix :

  _ Je veux voir papa.

  Il n'y avait rien d'autre à dire. Laguna l'avait pris dans ses bras et sans attendre, avait laissé derrière lui une Quistis mi-soulagée, mi-anxieuse, avec l'ordre de lui envoyé Squall dès qu'il reviendrait. Il avait alors rapidement regagné l'Hydre pour retourner au plus vite à Esthar, mort d'inquiétude pour le petit garçon maintenant endormi dans ses bras et la tête remplie de centaines de questions auxquels il n'avait aucune réponse.

  Il fut soudain sorti de ses pensées par un de ses soldats debout devant lui.

  _ Une communication de monsieur Seagill, Président.

  _ Passez-là moi ici.

  L'homme acquiesça et fit rapidement le transfert. Loire en soupira presque de soulagement lorsque le visage de son amant apparu à l'écran, jusqu'à ce qu'il ne voie son expression pâle et inquiète.

  _ Kyros ?

  _ Laguna ! S'exclama Seagill. Merci, enfin !

  _ Que se passe-t-il ?

  _ C'est… c'est Seifer. Son état s'est dégradé.

  Laguna ferma les yeux et resserra instinctivement son étreinte sur Djoan qui soupira doucement, mais ne se réveilla pas.

  _ Qu'a dit Kaal ? Demanda-t-il d'une voix grave.

  _ D'après lui, il ne lui reste que quelques heures, souffla difficilement l'ex soldat.

  _ Merde ! C'est pas vrai !

  _ Laguna ?

  _ Je ne vais pas tarder à arriver. Essaye de contacter Edéa, elle pourra peut-être faire quelque chose.

  Kyros hocha tristement la tête, sachant bien que, même s'il arrivait à joindre la sorcière et qu'elle puisse faire quelques chose, il lui faudrait probablement trop de temps pour revenir. Mais il se devait au moins d'essayer.

  _ Laguna, souffla-t-il encore.

  _ Oui ?

  _ Je… je t'aime.

  Loire sourit doucement, réchauffer par ses simples mots et ignorant totalement les regards hallucinés, dégoûtés ou simplement amusés (il était temps quand même) des quelques soldats qui l'avaient entendu. Ils pourraient affronter cette tempête plus tard, pour l'instant, il y avait beaucoup plus grave.

  _ Moi aussi, dit-il simplement avant de couper la communication. Moi aussi.

***

  _ Je… je suis désolée. Je vais faire le plus vite possible.

  _ Nous vous attendons. Laissez le canal ouvert, Laguna voudra probablement vous parler.

  Edéa hocha la tête, le visage fermé dans la visible intention de ne pas laisser sa peur et sa douleur transparaître.

  _ Il me faudra plusieurs heures, au moins cinq, reprit-elle calmement. Je ne pourrais probablement pas faire mieux avec un si petit vaisseau.

  _ Je comprends. Nous ferons tout ce qu'il faut pour… pour que vous soyez là à temps, dit Kyros. Ne perdez pas une seconde de plus.

  _ L'hydre m'attend déjà, je ferais transmettre la communication là-bas. A tout de suite.

  L'écran redevint noir et Kyros se laissa aller en arrière sur son fauteuil, les mains tremblantes. Cinq heures. Il avait vu Cartlan avant de pouvoir parler à la sorcière, il lui en avait donné deux tout au plus. L'état de Seifer se dégradait rapidement sans qu'il ne puisse rien faire. Cent vingt petites minutes, tout ce qu'il lui restait. Il n'avait pas eu le courage de le dire à Edéa, comment pourrait-il le dire à Zell et à Djoan ? Il ferma les yeux en pensant au petit garçon. Son père leur avait dit à quel point il s'était attacher au blond. Il avait déjà perdu sa mère deux mois avant, comment pourrait-il vivre avec cette nouvelle disparition ? Il était trop jeune pour tout ça, bien trop jeune.

  Deux heures.

  Il se leva, les jambes légèrement flageolantes et se dirigea lentement vers la porte dans l'attention de retourner dans la chambre voir Zell. Ce qu'il allait faire, était sans doute l'une des choses les plus dures de toute sa vie. Il lui avait déjà fallu accomplir cette pénible mission lorsque Raine n'avait pas survécu à l'accouchement et il lui fallait recommencer aujourd'hui. Il ne sentait pas l'âme d'un porteur de malheur, mais ce destin semblait inlassablement lui incomber.

  Il allait tourner la poignée, lorsque la porte s'ouvrit brusquement, le faisant sursauter en arrière et révéla le visage légèrement rouge et essoufflé de Laguna portant toujours dans ses bras le petit garçon qui commençait tout juste à se réveiller.

  _ Kyros ? Demanda le président sans attendre

  _ Deux heures, répliqua simplement le guerrier à la peau mâte en baissant légèrement les yeux. Edéa sera là dans cinq.

  Loire serra le poing à s'en blanchir les jointures et exhala un souffle pénible.

  _ Zell ?

  _ J'allais le voir.

  Laguna acquiesça d'un simple mouvement de tête et pris doucement sa main qu'il serra d'une petite pression.

  _ Allons-y alors. Tu vas revoir ton papa bout de choux, dit-il à l'intention de Djoan toujours niché dans son cou.

  Le petit garçon se contenta de s'agripper un peu plus à lui, alors que Kyros lui frottait légèrement le dos et tous trois se dirigèrent rapidement vers la chambre.

  _ Edéa doit bientôt nous rappeler, dit Kyros avant qu'il n'ouvre la porte.

  _ Bien.

  Et ils entrèrent dans la pièce.

  La dernière fois qu'il l'avait vu, Zell était assis par terre. Il était maintenant sur le bord du lit, tenant une des mains de Seifer et lui murmurant doucement des mots qu'ils ne pouvaient pas entendre.

  _ Papa ! Cria immédiatement Djoan en le voyant, s'échappant rapidement de l'étreinte de Laguna pour courir se réfugier dans les bras de son père.

  Le Seed se retourna immédiatement en entendant sa voix et eut tout juste le temps d'ouvrir ses bras pour soulever la petit boule brune qui vint se réfugier dans son giron.

  _ Djoan, dit-il doucement en l'embrassant sur le front.

  Le petit garçon lui fit un petit sourire, avant de se tourner vers Seifer, le regard rempli de larmes et prendre la main que son père avait délaissée en l'apercevant. Un léger frisson lui échappa et Zell fit de même. Il restèrent ainsi tous les trois un long moment.

  Kaal s'approcha finalement des deux quadragénaires, délaissant ce qu'il faisait et sans jouer avec ses lunettes, une fois n'est pas coutume.

  _ Il sait, dit-il simplement en arrivant près d'eux.

  Laguna soupira doucement en regardant la petite famille qui allait se trouver une nouvelle fois déchirée et ne put retenir un grognement de rage. Pour la première fois peut-être de sa vie, il sentit naître un lui un véritablement sentiment de dégoût contre son fils. Comment avait-il pu laisser faire ça ?

  _ Vous ne pouvez pas faire mieux ? Demanda-t-il finalement. Edéa nous a assuré qu'elle pourrait être là dans cinq heures.

  _ Je suis désolé, mais c'est impossible. Nous avons fait tout ce que nous pouvions. D'habitude nous ne perdons pas les patients aussi vite. Il n'a tout simplement plus envie de se battre et nous ne pouvons rien faire contre ça.

  _ Je comprends.

  Laguna posa rapidement une main sur son épaule pour lui faire comprendre qu'il n'avait rien à se reprocher et rejoint rapidement Zell et son fils, accompagné de Kyros dont il n'avait pas lâché la main et qu'il serrait, plus fort que jamais.

  Zell leva la tête en les sentant arriver, une lueur d'espoir dans le regard qui se fana bien vite en voyant leurs expressions.

  _ Edéa ? Demanda-t-il d'une voix douce.

  _ Elle ne pourra pas être là avant cinq heures, dit Laguna avant de tourner son regard vers le jeune homme mourrant.

  Zell ne dit rien, serrant simplement les yeux et se mordant les lèvres. Une unique larme roula sur sa joue et il laissa échapper un léger souffle de sanglots.

  _ Papa ? Demanda Djoan en entendant ce son.

  Zell le regarda et lui sourit tristement avant de lui ébouriffer les cheveux.

  _ Djoan, il faut que je te dise quelque chose…

  Laguna et Kyros choisirent cet instant pour s'éloigner et les laisser seuls, alors même que l'intercom sonnait.

  _ Ce doit être Edéa, dit Seagill.

  _ Je vais lui parler.

  L'ex guerrier hésita un instant.

  _ Laguna, dit-il finalement, elle ne sait pas.

  _ D'accord, soupira le président. Je lui dirais.

  Kyros se contenta de le regarder, avant de lui lâcher la main pour lui permettre de répondre à la sorcière. Son visage inquiet apparut presque instantanément à l'écran.

  _ Laguna, salua-t-elle le président. L'hydre est en route, le commandant m'a assuré que nous pourrions faire le trajet en quatre heures.

  _ Edéa, je… je suis navré, répondit Loire, mais ce ne sera pas suffisant.

  Le visage de la sorcière pâlit dangereusement.

  _ Qu… Quoi ?

  _ Le médecin ne lui a donné que…

  _ NON !

  Toutes les personnes de la pièce sursautèrent au cri qui s'éleva soudain et se retournèrent vers Djoan qui avait sauté au bas du lit et secouait fortement la tête de dénie.

  _ Djoan, tenta Zell en voyant son fils reculer.

  _ Non ! Il ne peut pas mourir lui aussi. Je ne le laisserais pas mourir !

  _ Djoan, il n'y a rien à faire, souffla doucement son père maintenant en larme en s'agenouillant en face de lui.

  _ Je ne veux pas ! Maman, s'il te plait, aide-le ! Supplia-t-il en se tournant vers un point invisible de la pièce.

  Tout le monde hoqueta, même Edéa que Kyros et Laguna entendirent souffler d'une voix éraillée :

  _ Hyne… Linoa… c'est impossible…

  _ Djoan ? Demanda doucement Zell en entendant les paroles de son fils.

  Le petit garçon ne sembla pas l'entendre et continua à se concentrer sur l'espace au-dessus de lui.

  _ Tu m'as dit que tu pouvais, pleura-t-il. S'il te plait !!!

  _ Djoan ! Cria cette fois son père en le forçant à se retourner. De quoi parles-tu ?

  _ Maman, dit simplement le petit garçon en désignant l'être invisible. Elle peut le sauver, elle peut l'aider si elle me donne ses pouvoirs.

  _ Maman est morte Djoan ! Tu le sais ! 

  _ Oui, mais elle est toujours là et elle peut l'aider.

  _ Djoan…

  _ Zell, dit soudain Edéa par l'intercom, attirant l'attention du jeune homme. Djoan a raison, Linoa est toujours là.

  _ C'est impossible, souffla Seed. Elle ne peut pas, elle est morte.

  _ Je… je sais, mais c'est néanmoins vrai, dit la sorcière, je peux la voir moi aussi. Elle n'a jamais transmis ses pouvoirs. J'aurais du le savoir, je le savais, mais j'étais tellement triste et puis Seifer… je suis désolée.

  _ Elle peut vraiment donner ses pouvoirs à Djoan ? Demanda soudain Laguna avec une lueur d'espoir. Il pourrait réellement sauver Seifer.

  _ Oui, répondit la sorcière. Théoriquement.

  _ Théoriquement ? Dit Zell.

  _ C'est… très dangereux pour un enfant de son âge, sans compter que c'est un garçon. Jusqu'à présent, aucun mâle sorcier n'a jamais survécu. Cela pourrait bien le tuer.

  _ Le tuer, souffla Zell d'une voix blanche, avant de se tourner vers l'espace sensé désigner sa femme. Linoa tu ne peux pas faire ça !

  _ C'est le seul moyen, papa, souffla le petit garçon près de lui.

  _ Je…

  Zell regarda l'espoir dans les yeux de son fils et hésita un instant. Un court instant, il envisagea de le laisser faire, mais... Il se tourna pour regarder Seifer, son corps frêle et martyrisé. Ce corps et cette âme qu'il avait appris à apprécier. Il ne voulait pas le perdre. Il savait qu'il ne voulait pas le perdre et aurait été près à tout sacrifier si cela avait pu le sauver, mais ça… La vie de son fils ? De son propre fils ? Il ne pouvait pas. Son cœur sembla se déchirer en deux à cet instant. Il ne pouvait pas. Si jamais Djoan… si jamais il ne survivait pas, il les perdrait tous les deux et ça, il ne pourrait pas le supporter. Hyne le pardonne mais il aimait trop son fils pour le sacrifier. Quelque puisse l'intensité de ses sentiments pour Seifer, il n'était pas près à lui offrir la vie de son enfant.

  Je suis désolé, Seifer, pensa-t-il, mais je ne peux pas. Je ne peux pas.

  Et comme si ce dernier avait compris, un petit sourire sembla soudain se dessiner sur ses lèvres pâles, alors que ses signes vitaux diminuaient encore d'intensité.

  _ Non, dit-il alors.

  _ Quoi ? Souffla Laguna.

  _ Je ne veux pas. Je ne laisserais pas Djoan risquer sa vie. Je suis navré, mais je ne le ferais pas.

  _ Papa ? Demanda le petit garçon, horrifié.

  _ Non, Djoan. Hyne me pardonne mais je ne te laisserais pas faire. Je ne veux pas te perdre.

  _ Non ! Tu n'as pas le droit ! Tu n'as pas le droit.

  _ Djoan, dit Zell en essayant de le saisir, mais la tête brune lui échappa et recula précipitamment.

  _ Je ne veux pas !

  Puis il se tourna vers l'air et ouvrit grand ses bras.

  _ Maman, donne-moi tes pouvoirs, s'il te plait, je sais que je peux le faire.

  _ NON ! Hurle Zell horrifié, avant de se précipiter vers son fils. Linoa, je t'en pris ne fait pas ça !

  _ Maman, dit le petit garçon, j'ai confiance, s'il te plait, aide-moi.

  Il vit la forme lumineuse de sa mère lui sourire doucement avant de regarder son père qui courrait pour le prendre sans savoir qu'il était déjà trop tard. Puis elle ramena ses yeux vers lui et tendit une main pour toucher doucement sa joue.

  « Je sais mon Djoan », dit-elle. « Je sais que tu y arriveras. Soit courageux, ce ne sera pas facile, mais j'ai confiance, tu trouveras le chemin. »

  _ Je t'aime maman.

  « Moi aussi mon poussin. Je serais toujours avec toi, ne l'oublie pas. »

  Edéa qui était la seule à avoir assister à l'échange détourna les yeux, sachant ce qui allait venir, tout en sachant qu'elle ne pourrait rien y faire. Les dès étaient jetés.

  La forme lumineuse de Linoa embrassa alors son fils juste avant que son père ne l'atteigne et se mêla complètement à lui avant de disparaître définitivement. Le corps du petit garçon fut immédiatement secouer de spasmes et il s'effondra dans les bras de Zell, avant de se détendre complètement. Le Seed le serra aussitôt contre lui, le regard noyer de larme et chercha son pouls. Lorsque ses doigts, appuyés contre les carotides de son cou, n'en trouvèrent aucun, le cri qui lui échappa n'eut rien d'humain.

A suivre…

(1) un antibiogramme est examen qui sert à trouver l'antibiotique qui pourrait agir sur une bactérie multi résistante, c'est à dire qui résiste à la plus part des antibiotiques existant, c'est un signe particulièrement grave d'infection car cela signifie qu'elle sera difficilement traitée

pour ceux qui se seraient posés la question la dernières fois et qui ne sauraient pas, dyspnée signifie difficulté respiratoire