Titre : Seconde chance

                                                                                                          Auteur : Aakanee

                                                                                                    Genre : drame

                                                                                                Base : FF8

Note : ok, ce passage est complètement AU pour une certaine portion de l'histoire (le passé de Cid… entre autre), mais je l'ai voulu comme ça, j'espère que ça vous plaira^^

Seconde Chance

Epilogue

Seconde Chance

  Laguna reposa le papier qu'il tenait entre ses doigts et se passa une main dans les cheveux, soupirant doucement. Il était incapable de se concentrer. Il avait beau essayer, rien de ce qu'il lisait ne retenait son attention. Pour la troisième fois maintenant, il parcourait cette requête Galbadienne, mais elle demeurait sourde à son esprit. Il n'aurait même pas su dire si elle parlait de politique frontalière ou de trafic de Chocobos.

  Souriant ironiquement, il se laissa aller en arrière dans son fauteuil, refermant d'une main distraite le dossier dont il avait retiré la feuille et ferma les yeux.

  Il n'avait aucun désir de travailler. La journée était trop belle et les six derniers mois si pénibles parfois qu'il ne demandait qu'à se reposer. Il avait besoin de vacances. De très longues vacances.

  Autant espérer recevoir sous peu la visite courtoise de Hyne.

  Outch ! Décidément, son cerveau avait décider de fermer ses portes pour la journée. Neurones en black out, revenez demain, merci.

  A moins d'une mise en retraite anticipée ?

  Nan… il s'ennuierait trop.

  Un petit sourire désabusé aux lèvres, il leva péniblement un bras pour consulter sa montre et constater qu'il était midi passé. Au moins pourrait-il prendre en excuse l'heure du déjeuner pour faire passer son manque d'énergie au travail.

  Si Kyros lui en laissait la possibilité.

  Il aimait le guerrier plus que tout, mais ce dernier pouvait parfois se montrer tellement intransigeant lorsqu'il s'agissait de régler les affaires d'Esthar, que cela en était déprimant.

  A moins qu'il ne parvienne à détourner son attention…

  Cette fois, ce fut un sourire gourmant qui illumina son visage, quelque peu machiavélique aussi, alors que son esprit fomentait déjà son plan. Le bureau possédait un canapé et la porte fermait parfaitement à clé. Bon, il devait avouer qu'il n'était pas très bien insonorisé, mais au diable les détails, ses gardes en avaient déjà vu et en verrait… hum… entendrait d'autres. D'autant qu'ils étaient désormais officiellement connu du public qui avait étonnamment bien pris la nouvelle. Donc plus besoin de se cacher.

  Il savait la population d'Esthar ouverte, mais ne l'avait pas soupçonné des autres pays. Seule Galbadia (oh, stupeur !) s'était montrée réticente. Malheureusement, elle n'avait pas vraiment voix sur ce genre de chose, d'autant que Laguna s'était montré irréprochable (merci à Kyros et à Ward) en matière de politique et avait donc toutes les faveurs pour lui. Son charme et son charisme avaient joué du reste et, il fallait l'avouer, une photo prise à leur insu, lorsqu'ils dormaient, l'un contre l'autre, sur une banquette de l'Hydre présidentielle alors qu'il revenait d'une soirée. Il ne comprenait toujours pas comment son auteur était parvenu à ses fins, mais elle avait définitivement rallié la population à leur cause, puisqu'ils étaient, de l'avis à tous, totalement kawai.

  Surtout son compagnon reposant au creux de son épaule.

  Pauvre Kyros. Il ne s'en remettait toujours pas.

  Le lendemain de la publication et en entendant ce commentaire fuser de toute part, il avait passé une heure devant le miroir à chercher ce qui avait bien pu lui valoir cette dénomination et il n'avait toujours pas trouver. Du moins, de son point de vu. Laguna, lui, n'avait eu aucun mal à s'accorder au goût du public et depuis bien plus longtemps.

  S'étirant comme un chat, il finit par se lever de son siège et se dirigea à pas lent vers la porte-fenêtre qu'il ouvrit immédiatement pour passer sur le balcon. Le ciel était clair, d'un bleu pur et parfait, laissant au soleil le loisir d'illuminer chaque parcelle de terre. Une petite brise, à peine un souffle, rafraîchissait suffisamment l'air pour le rendre supportable et agitait doucement les feuilles des arbres.

  Laissant les rayons couler sur sa peau et le réchauffer agréablement, il s'avança jusqu'au garde-fou de fer blanc tissé et s'appuya dessus.

  D'ici, il dominait tout le jardin qui s'étirait sur plusieurs milliers de mètres carrés, fait de plans d'eau et de fontaines, de cascades fleuries et planté de cerisiers tout juste bourgeonnant de rose et de blanc.

  Sous l'un d'eux, à quelques mètres à peine, il put voir un couple enlacé, profitant calmement de la beauté de la journée dans son ombre zébrée. Selphie reposait contre le torse de Squall, les mains jointes aux siennes et posées sur son ventre déjà bien renflé. Ils souriaient doucement et il pouvait percevoir d'ici le bourdonnement calme de leur conversation sans, cependant, en saisir le sens. Mais cela n'avait pas d'importance. Il n'avait jamais vu son fils sourire autant que ces derniers mois, attrapant peu à peu cette marque Loiresque qui avait fait sa réputation et qui adoucissait dangereusement son expression. Lui-même était aux Anges. Quel plus beau cadeau que d'être une nouvelle fois grand-père ? Il aurait pu difficilement rêver mieux.

  Il tourna soudain la tête lorsqu'il entendit un rire d'enfant résonner à ses oreilles, pour voir une tête ébène courir à travers ses parterres de fleurs sans faire attention à les éviter et le faisant légèrement grincer des dents. Ses gardénias… Trop tard !

  Tant pis ! Il oubliait que cela avait également parfois ses désavantages. Enfin, il espérait qu'elles pourraient s'en remettre, mais ne pensait pas qu'elles survivraient à deux garnements.

  Heureusement que le prochain ne pourrait pas s'essayer tout de suite à ces courses effrénées.

  Son sourire s'élargit un peu plus en le voyant zigzaguer rapidement pour éviter son poursuivant, avant de se faner complètement et fermer à nouveau les yeux.

  Le poids de ces derniers mois et surtout de ce jour sembla soudain retomber sur ses épaules. Douloureux et amer. Il se demanda vaguement s'il était encore le seul à revivre parfois ses instants pénibles où des vérités cruelles s'étaient dévoilées et où la mort semblait avoir emportée avec elle bien plus qu'elle n'aurait du.

  Beaucoup plus…

**

  _ Tout le monde est là à ce que je vois, dit Cid d'un ton détaché. Seifer…

  _ Père, répondit le blond, baissant légèrement les yeux.

  Un silence assourdissant tomba à cet instant sur la pièce, alors que tous fixaient intensément les deux hommes, tentant, sans vraiment y parvenir, d'enregistrer ce qu'il venait de se révéler.

  Inconsciemment, Seifer fit un pas en arrière, ignorant des regards braqués sur lui et bousculant légèrement la gouvernante.

  Cette dernière ne sembla même pas s'en rendre compte, incapable de lâcher son mari du regard, à la fois tremblante de rage et de surprise.

  Ce… ce ne pouvait pas être vrai. Elle avait dû mal attendre. Il ne pouvait pas… il ne pouvait pas avoir fait ça à son propre enfant. Seifer ne pouvait PAS être son enfant. Il ne pouvait pas. Que…? Et pourtant maintenant, elle pouvait reconnaître certains traits de ressemblance auxquels elle n'avait jamais prêtés attention, la même chevelure dorée, le même regard de glace, la même droiture.

   Son visage pourtant était différent, plus allongé, plus fin, malgré sa mâchoire volontaire. Mais le lien de parenté était indéniable.

  Mais comment ?

  Seifer ne pouvait être son fils, elle n'avait jamais eu d'enfant, n'en avait même jamais porté.

  Alors qui ?

   Un petit sourire sardonique naquit sur les lèvres du Commandant qui avança de deux pas dans la pièce, forçant inconsciemment Seifer à battre un peu plus en retraite.

   Le jeune homme ne pouvait s'en empêcher, commandé par ses seuls instincts. Par sa terreur. Et pourtant, il aurait voulu ne pas bouger, pouvoir lui faire face, pouvoir lui dire… pouvoir lui dire combien…

  Il fut soudain stoppé par un corps près de lui, une main posée sur son bras, doucement, délicatement, et il leva son regard pour croiser celui de Zell. Il semblait encore choqué, mais avait rapidement repris ses esprits et était prêt à le soutenir, à combattre avec lui, pour lui si cela était nécessaire. Il savait qu'il ne laisserait plus jamais Cid le toucher.

  Son père…

  Il lui sourit tristement et le tatoué glissa légèrement ses doigts le long de son bras pour saisir doucement sa main et la serrer. Il lui en fut étrangement reconnaissant, laissant sa chaleur, son contact le détendre imperceptiblement.

  Leurs regards se croisèrent alors et il passa entre eux plus qu'ils ne purent ou ne voulurent s'expliquer.

  _ C'est touchant, trancha soudain la voix de Cid presque à leur côté, amusé et… triste ?

  Il s'était rapidement avancé, surprenant tout le monde, mais Edéa eut tôt fait de lui bloquer la route, se dressant droit devant lui.

  Puis, sortant enfin de leur stupéfaction, se furent bientôt tous les autres membres de la pièce qui vinrent se placer à ses côtés, le défiant de faire un pas de plus. Seul Kyros demeura légèrement en retrait, près des deux jeunes hommes, dernier rempart si la situation venait à dégénérer.

  Seifer en fut étonné. Il ne pensait pas, n'aurait jamais imaginé qu'il puisse ainsi s'ériger pour le protéger, mais il commençait à réaliser que peut-être, d'une certaine façon, ils étaient venus à l'apprécier, combien la raison lui échappait.

  _ Kramer, siffla soudain Laguna. Je crois que quelques explications s'imposent.

  Cid renifla de dédain à ses paroles, avant de faire un nouveau pas et ne réagit pas lorsque Squall leva sa gunblade, menaçant. Il laissa même échapper un petit rire.

  _ Tu crois me faire peur avec ça, gamin ? Demanda-t-il visiblement très amusé.

  _ Je pourrais vous tuer dans l'instant, grinça le jeune homme en affermissant sa prise sur la crosse.

  _ Ca, vois-tu, laisse-moi en douter.

  _ Pardon ?

  Et pour preuve, Cid s'avança encore, obligeant Squall à le frapper de sa lame… qui rebondit à quelques millimètres à peine de sa peau, envoyant dans les bras du jeune homme des ondes de chocs si puissantes qu'il ne put que lâcher son arme.

  Tous ses compagnons en restèrent pétrifié.

  Cid n'était même pas blessé.

  _ Impossible, souffla soudain Edéa.

  _ Non, pas impossible, lui répondit son mari en se tournant vers elle, le regard nostalgique. Tu le sais.

  Ils s'observèrent un long moment, en silence, faisant s'élever encore la tension qui régnait dans la pièce, avant qu'Edéa ne se tourne vers Seifer. Ce dernier détourna les yeux, laissant échapper une larme qui vint mourir sur sa joue.

  _ Qui est sa mère ? Demanda alors, tremblante, la sorcière sans pour autant fixer son époux qui soupira doucement.

  _ Ca aussi, tu le sais.

  Elle frémit légèrement et étudia un peu plus le visage de son « enfant », ses courbes, son nez, ses lèvres. Cette grâce naturelle qui semblait l'habiter et qui ressemblait tellement…

  _ Non, s'étrangla la gouvernante, refusant, niant l'évidence.

  _ Edéa…

  _ Non…

  _ C'est la vérité.

  La sorcière se retourna lentement, désespérément, cherchant dans son regard le mensonge et la perfidie dont il avait fait preuve jusqu'ici, mais n'y trouva que la sincérité et les regrets.

  _ Ilyana…Souffla-t-elle finalement.

  _ Je l'ai aimé.

  La gouvernante baissa la tête, vacillante, vaincue, osant tout juste respirer, tout juste bouger de peur de s'évanouir, avant de murmurer :

  _ J'aurais du le deviner.

  Elle se retourna lorsqu'une main effleura son épaule et sourit à Seifer désormais à ses côtés.

  _ Tu lui ressemble tellement, si ce n'est peut-être la couleur de tes cheveux. Mais je le vois maintenant… je la vois en toi. Tu savais n'est-ce pas ?

  Le jeune homme hocha imperceptiblement la tête.

  _ Je suis désolé.

  _ Ne le soit pas, sourit-elle tristement. J'aurais du le savoir. Je crois… je crois que je l(ai toujours su. Je voulais juste ne pas le croire.

  _ Edéa ? Demanda soudain Laguna.

  _ Oui ?

  _ Qui est… qui est Ilyana ?

  La sorcière détailla rapidement, un à un, chaque visage de la pièce qui attendaient, trop secoués désormais pour pouvoir paraître choqués, des milliers d'émotions, l'incompréhension, jouant sur leurs traits. Ce qu'elle allait leur dire, n'allait rien arranger. Mais ils avaient droit à la vérité.

  Elle jeta un rapide coup d'œil à son époux, qui ne la regardait déjà plus, mais fixait son fils, une étrange lueur dans les yeux et demeura sur ses gardes. Elle ne savait toujours pas ce qu'il comptait faire.

  _ Ilyana, dit-elle finalement. Ilyana était ma sœur.

  Un hoquet de stupeur accueillit sa remarque et elle continua sur sa lancée.

  _ Mais elle était bien plus que ça, elle…

  _ Elle m'aimait, la coupa Cid, sans les regarder, parlant plus pour son fils que pour n'importe qui d'autre, les ayant même probablement déjà oubliés. Elle m'aimait et je l'ai aimé comme jamais je ne l'aurais cru possible. Mais c'était un amour impossible. J'avais déjà épousé Edéa à cette époque et je la chérissais, comme je la chéris aujourd'hui. Mais ces sentiments n'étaient rien comparés à ceux que j'éprouvais pour ta mère. Et malgré tous les interdits, nous avons choisi de nous aimer. Nous ne pensions pas… nous ne pensions pas qu'elle pourrait tomber enceinte. Elle était sensée être stérile, comme sa sœur, ma femme. Mais tu es apparu, le fruit défendu et tu me l'as volé ! Tu me l'as volé corps et âme !

  Sa voix se brisa un instant et il lutta pour reprendre son souffle alors que des pleurs commençaient à tomber lentement sur ses joues.

  _ Elle ne devait pas porter d'enfant, reprit-il amèrement. C'était une sorcière et sa grossesse… sa grossesse était un péché. Une malédiction. Elle a inexplicablement développé ses pouvoirs à leurs paroxysmes, pour peu à peu sombrer dans la folie, devenant assoiffée de puissance et de morts. Et après l'avoir aidé à te mettre au monde… j'ai du… j'ai du la tuer. La tuer de mes propres mains. Mes propres mains ! La seule personne que j'ai jamais aimée. Et tu baignais dans son sang. Pourquoi ? Pourquoi Seifer ? Pourquoi me l'as-tu prise une seconde fois ? Nous n'aurions jamais du gagner. Pourquoi l'as-tu trahie ?Pourquoi me l'as-tu encore enlevée ?

  Ses larmes coulaient à flot à présent, alors qu'il brûlait de rage et de désespoir.

  _ Pourquoi ?

  _ Parce qu'elle me l'a demandé, souffla doucement, tristement le jeune homme, prenant son aîné par surprise, le forçant cette fois à reculer.

  _ Quoi ?

  _ Dans un moment de lucidité, elle me l'a demandé. Elle ne voulait pas vivre ainsi. Elle ne voulait pas vous faire, me faire… TE faire souffrir.

  _ Non !

  _ Je suis désolé.

  _ Tu mens !

  _ C'est la vérité.

  _ Tu mens !

  _ Je suis désolé, père… elle m'a demandé…

  _ NON !

  Non, elle ne pouvait pas… elle ne pouvait pas !

  « Ilyana… pourquoi ? Pourquoi ? »

  Mais il pouvait voir que son enfant ne mentait pas. Il le savait, de cette certitude partagée par le sang. Hyne, qu'avait-il fait ? Qu'avait-il fait ?

  Il se recula encore d'un pas,…

  « Seifer, je suis désolé. »

  … tira de sa taille le poignard qui n'en avait pas bougé…

  « Ilyana, tu as voulu me protéger, mais il est des choses contre lesquelles même toi, tu ne peux rien faire. Pardonnes-moi. Je crois qu'en fait, j'ai toujours attendu cet instant. »

  … et d'un geste précis et rapide, avant même que quiconque ait pu bouger, trancha les chaires de sa gorge, faisant naître aussitôt un flot de sang.

  _ NON !!!! Hurla Seifer en se précipitant pour le soutenir, s'écroulant à genoux et l'installant contre lui. Non ! Père… papa…

  Mais il ne pouvait rien y faire. Il était trop tard. Rien ni personne ne pourrait le sauver et même la magie, cette fois, ne pourrait l'aider.

  Personne d'autre n'avait bougé, tous paralysés par trop de révélations et par ce geste désespéré, même Edéa.  Seul Seifer semblait encore capable de réagir, se balançant doucement d'avant en arrière, comme pour le bercer, caressant sa chevelure, pleurant, secoué de sanglots incontrôlables.

  _ Papa, je t'en pris, le supplia-t-il doucement. Je t'en pris… ne meurt pas. S'il te plait, je t'aime… s'il te plait.

  Cid leva faiblement une main couverte de sang  jusqu'à sa joue pour en chasser tendrement ses larmes et lui sourit, partageant un dernier souvenir.

  // Portant doucement dans ses bras le petit être, il avance rapidement jusqu'à l'orphelinat. Edéa l'attend. Elle ne sait pas. Ne saura jamais. Il sait qu'elle ne devinera pas ou plutôt ne voudra pas deviner.

  Il sent soudain l'enfant gazouiller contre lui et ne peut s'empêcher de le regarder. Enveloppé dans sa couverture, seul son petit visage déjà auréolé d'or dépasse légèrement, ainsi qu'une petite main qui semble le saluer. Inconsciemment, il avance un doigt qu'il s'empresse de saisir pour le téter, souriant, riant presque.

  Il veut le détester.

  Ses petites gencives mordillent ses chaires sans le faire souffrir et bien que le lait ne vienne pas à couler, il ne tarde pas à s'endormir, comme rassasier.

  Ne pas sourire

  Plus que quelques mètres et il sera arrivé. Il pourra le laisser. L'écarter de sa vie. Ne plus le revoir… la revoir.

  Il veut le détester.

  La porte s'ouvre et Edéa lui sourit avant de remarquer l'enfant. Immédiatement elle lui prend des bras et il ne peut s'empêcher de frissonner lorsque la petite boule de chaleur lui est enlevée. Elle lui pose un tas de questions auxquelles il s'entend vaguement répondre. Il se sent étrangement détaché, engourdi. Comme s'il lui manquait quelque chose. Quelque chose d'important à sa vie.

  Il est soudain tiré de ses pensées.

  Elle lui demande son nom.

  Il le regarde un instant, plongeant son regard dans les immenses saphirs qui semblent lui sourire et l'entend à nouveau gazouiller gaiement à son intention.

  Il sourit sans s'en rendre compte.

  Un nom ?

  Un souffle.

  _ Seifer…

  Il veut le détester.

  Il ne veut pas l'aimer.

  Mais il sait qu'il est déjà trop tard.//

  Sa main retomba finalement alors que son regard se fermait à jamais et sa tête roula au creux de l'épaule de son fils.

  Tout était dit.

  Seifer toucha sa joue.

  _ Non !

  Incapable d'accepter la vérité.

  _ Non !

  Mais incapable d'y échapper.

  Et son cri d'agonie déchira l'air les faisant tous frissonner.

  _ NON ! PAPA !!!!!!

                                  **

  Il fut sorti de ses pensées par deux bras puissants passés gentiment autour de sa taille, le serrant tendrement.

  _ Laguna ? Ca va ?

  Le président soupira doucement avant de pencher la tête en arrière, logeant sa tête au creux du cou de son amant, fermant les yeux, laissant sa présence le réconforter.

  _ Juste de mauvais souvenir, finit-il par souffler.

  _ Tu penses encore à ce jour ?

  _ Hnhn… pas toi ?

  _ A chaque fois que je le vois.

  Un moment de silence confortable passa entre eux, avant d'être brisé par Laguna.

  _ Je ne comprends pas, dit-il.

  _ Quoi ?

  Il se pencha pour observer les personnes évoluant dans le jardin et soupira tristement.

  _ Je ne comprends pas pourquoi il l'a torturé si longtemps, malgré ses sentiments. Je ne comprends comment Seifer a pu malgré tout l'aimer tout ce temps.

  Le regard de Kyros se voila à son insu et le guerrier dut utiliser toute sa volonté pour ne pas laisser sa voix trembler.

  _ Il l'a torturé parce qu'il était incapable de le tuer, souffla-t-il finalement. Il était son fils. Quoi qu'il en dise, quoi qu'il prétende, quoi qu'il fasse, il était avant tout son enfant. Il ne pouvait tout simplement pas le tuer.

  _ Mais ce qu'il a fait, était bien pire, protesta Laguna.

  _ Pas pour lui. Même s'il ne s'en rendait pas compte. Dans un sens, il le protégeait. Et Seifer le savait, c'est pour ça qu'il n'a jamais cessé de l'aimer.

  _ Peut-être… réfléchit Laguna. Je ne sais pas. C'est tellement… je ne sais pas.

  Il se tue et continua à observer le jardin.

  Quelques mètres plus bas, Seifer venait de rattraper Djoan et le punissait maintenant par une séance de chatouilles qui faisait rire l'enfant aux éclats. Le jeune homme lui-même avait un immense sourire aux lèvres, toujours un peu triste, mais franc et n'était pas déterminé à le lâcher.

  Il lui avait fallu longtemps pour remonter la pente. La mort de son père l'avait presque achevé. Sans Zell, ni Djoan, il ne savait pas s'il y serait arrivé.

  Aujourd'hui, il semblait bien mieux. Il avait toujours ces moments de mélancolie, mais ils se faisaient plus rares. Il se demandait juste maintenant quand ces deux grands nigauds se décideraient à ouvrir les yeux. Ils se tournaient autour sans jamais oser faire le premier pas. Cela en devenait agaçant.

  Il allait falloir qu'il y mette son grain de sel.

  Quand à Djoan… Edéa l'avait « examiné » et était arrivé à la conclusion qu'il était désormais bel et bien un sorcier. Il avait hérité à la fois des pouvoirs de sa mère et d'Adel. Il était puissant. Dangereusement puissant. Mais sous la tutelle de la Gouvernante et avec l'aide de sa famille, il y avait de bonnes chances pour qu'il puisse se contrôler correctement. Sa gentillesse et sa gaieté naturelles faisait également pencher la balance, mais son avenir n'en restait pas moins incertain et inquiétant. Malheureusement, seul le temps saurait dire ce qu'il allait devenir.

  Ils ne pouvaient qu'espérer.

  Il vit soudain Zell s'approcher de sa petite « famille », hésitant à poser une main sur l'épaule de Seifer avant de se rétracter. Il en grinça presque des dents.

  Oui, décidément, il allait falloir qu'il s'en occupe. Et qu'elle meilleure journée qu'aujourd'hui pour commencer.

  Tout recommencer.

FIN

Pour l'instant^^

J'écrirais une suite un jour et je me tâte à écrire une préquelle, racontant la vie de Cid et Ilyana. Vous en pensez quoi ?