Les Sourires de Lili
Chapitre V : Deux ans déjà
Auteur : Lojie
Disclaimer : Louisa Malucci Luìs n'appartient pas aux mecs bourrés de frics qui ont tous les droits sur la série Urgences, d'ailleurs je déclare qu'elle n'appartient à personne, même pas à moi car même si c'est ma propre fanfiction, c'est vraiment un personnage incontrôlable et elle veut jamais faire ce que j'écrit à propos d'elle ! mdr ! Par contre, je garde les inspecteurs Simpson et McBride sous mon contrôle grâce à quelques pots de vins…
Note de l'Auteur : Voici le moment que vous attendiez tous, vous allez enfin savoir ce qu'il est advenu de notre chère petite Lili ! Ce chapitre est beaucoup plus joyeux que les précédents. Il faut dire que j'ai commencé à l'écrire le jour où j'ai su le résultat de mes examens (et j'ai eu une mention !), donc forcément j'étais de très bonne humeur et ça se ressent dans l'écriture :o)
Dédicace : Petit coucou spécial à Jelly la plus fervente lectrice de cette fic !
Bonne Lecture !
²²² ²²² ²²²
La nuit avait recouvert Chicago de son manteau sombre et étoilé depuis plusieurs heures déjà. Susan et John attendaient Jing-Mei et Dave à l'aéroport du nord de la ville. Le tableau d'affichage indiqua enfin que leur avion s'était posé, et à peine dix minutes plus tard ils virent les silhouettes de Jing-Mei et Dave sortir de la salle de débarquement. Ils traversèrent rapidement les portes de sécurité. Sur leurs visages se lisaient l'affolement mais aussi la colère et l'inquiétude. Quelque chose n'allait apparemment pas. Le couple aperçut leurs amis qui les attendaient et foncèrent droit sur eux en bousculant quelques passagers. Ce fut Jing-Mei à la limite de la panique totale qui parla en premier :
"_Il faut qu'on aille voir les inspecteurs tout de suite ! " S'exclama-t-elle sans même un bonjour ou même comment ça va.
" _Et vos bagages ? " Demanda John ne comprenant pas ce qui se passait.
" _Les bagages on verra plus tard ! " Rétorqua sèchement Dave en poussant déjà Carter vers la porte de sortie. " Faut qu'on voit les inspecteurs maintenant ! "
²²²
Susan et John restèrent dans la voiture garée devant le commissariat, encore abasourdis par ce qu'ils venaient d'apprendre. Jing-Mei leur avait expliqué d'une voix tremblante comment elle avait su que James et Linda lui avaient pris son enfant. Dave était resté silencieux tout le long du court voyage, le regard noir et les lèvres scellées. Puis ils étaient sortis rapidement et avait disparu au milieu du flot de policiers et de civils.
Dave demanda à la standardiste où se trouvait le bureau des inspecteurs Simpson et McBride, elle lui répondit sans même lever son regard du magazine qu'elle lisait. Le couple passa la barrière de sécurité sans encombres puis ils s'engouffrèrent dans un ascenseur. Ils patientèrent en silence que les portes s'ouvrent sur l'étage des bureaux. Ils n'échangeaient aucune parole, leurs esprits étaient envahis par des visions de Louisa souriante en espérant qu'il ne soit pas trop tard.
Puis ils s'arrêtèrent devant une porte où étaient indiqués les noms de Simpson et McBride. Ce fut Dave qui entra en premier, sans frapper. Les deux inspecteurs accoudés sur leurs bureaux respectifs relevèrent en même temps la tête. Jing-Mei remarqua aussitôt le regard noir que lança Dave en direction de McBride, puis il se retourna vers Simpson :
" _Il faut qu'on parle, " dit-il sur un ton sans espoir de compromis.
Simpson resta un instant muet encore surpris par l'arrivée subite du couple, puis reprit ses esprits :
" _Bien sûr, venez vous asseoir, " répondit-il en indiquant de la main deux sièges face à son bureau.
McBride restait silencieux à l'autre bout de l'étroite pièce. Il avait remarqué le regard que lui avait lancé Dave, et en avait facilement déduit que Jing-Mei lui avait tout dit. D'ailleurs celle-ci tentait de l'ignorer royalement. Elle ne posa qu'une seule fois son regard sur Johnny, et ce fut un regard mitigé entre la culpabilité et la colère.
" _Alors ? " Demanda Simpson ayant remarqué la gêne de son jeune coéquipier. " Qu'est-ce qui se passe ? "
" _On sait qui a enlevé Louisa, " répondit Jing-Mei calmement. Elle semblait en pleine possession de ses moyens mais Dave pouvait deviner à un léger tremblement de ses lèvres, qu'elle était en fait complètement paniquée et perdue. " Ce sont Linda et James Alexander, le couple de Portland qui avait adopté mon précédent enfant. "
" _Et comment en êtes-vous arrivés à cette conclusion ? " Rétorqua Simpson légèrement sceptique. Il avait lui même convoqué et interrogé ce couple, pourtant rien ne l'avait alerté.
" _La chevalière, " reprit Jing-Mei. " Nous les avons revu hier quand nous sommes aller à New-York, et j'ai vu la chevalière que James portait au petit doigt. C'était la même que celle de l'homme qui m'a frappé lors de l'enlèvement de Louisa. J'en avais même la marque sur mes pommettes ! J'en suis sûre, ce petit détail m'est revenue à l'esprit dans l'avion du retour. Et plus j'y repense, plus j'ai la conviction que ce sont eux qui ont pris mon bébé, la façon qu'ils ont de se déplacer, leur air peu naturel quand nous avons discuté ensemble, tout concorde ! "
Simpson jeta un regard à Dave qui restait silencieux, puis s'adressa de nouveau à Jing-Mei :
" _Je vais tout de suite contacter mes collègues de Portland. "
²²²
Le lendemain
La voiture de police les déposa face à une petite maison encerclée de pelouse verte et d'une barrière blanche, un portique avait été installé et quelques jouets d'enfants traînaient. Ce fut Jing-Mei qui sortit en premier de la voiture, l'émotion lui serrait la gorge et elle avait l'impression que ses jambes allaient défaillir à chacun de ses pas. Elle sentit Dave passer un bras autour de sa taille pour la soutenir. Jing-Mei lui jeta un regard rassurée. Le policier qui les avait conduit, descendit lui aussi de voiture et passa devant eux pour aller sonner à la porte d'entrée.
Quelques heures plus tôt, des policiers étaient entrés en trombe chez les Alexander. Ils avaient trouvé le couple en train de tenter de faire manger de la purée de carottes à une fillette en pleurs, une fillette qui correspondait parfaitement à la description de Louisa. L'enfant avait été placée dans une famille d'accueil après que les policiers aient eu confirmation de son identité, Linda et James étaient encore en garde à vue. Ils avaient rapidement avoué être aller à Chicago sous de faux noms et avoir prémédité l'enlèvement de la fillette. Depuis que Michael était mort, ils ne vivaient plus et avaient absolument voulu avoir un autre enfant, c'est à ce moment qu'ils avaient pensé à Louisa dont il avait reçu un faire-part lors de sa naissance.
Le policier sonna à la porte alors que le couple patientait derrière lui. Une femme aux environs de la cinquantaine, les cheveux grisonnants et des petites rides au coin de ses yeux noisettes, leurs ouvrit en les gratifiant d'un large sourire :
" _Vous devez être les parents de la petite Louisa ? " Demanda-t-elle d'une voix douce à l'adresse de Jing-Mei et Dave sans même se préoccuper du policier.
Ils acquiescèrent et elle les laissa entrer. L'intérieur de la maison était à l'image du jardin, accueillant et envahi par les jouets. Par terre, deux garçons d'environ dix ans jouaient à un jeu vidéo sur la télé du salon, sur le canapé une jeune adolescente feuilletait un magazine féminin et assise à côté d'elle, Louisa l'empêchait de lire en babillant et en donnant des coups sur le magazine. Cela la faisait apparemment très rire alors que l'adolescente poussait de profonds soupirs d'exaspération.
" _Lili… " Murmura Jing-Mei en fondant en larmes.
La fillette se retourna aussitôt en entendant son surnom et aperçut ses parents à l'entrée du salon. Elle poussa un cri de joie de sa voix de bébé et descendit du canapé en faisant quand même attention de ne pas tomber. Puis, elle marcha à quatre pattes du plus vite qu'elle put vers sa mère qui s'était mise à genoux. Dave restait debout derrière Jing-Mei, ayant encore un peu de mal à réaliser que le cauchemar était fini, qu'ils avaient retrouvé leur enfant.
Puis Lili eut un comportement inattendu. Elle s'arrêta à moins d'un mètre de sa mère. Jing-Mei et Dave s'échangèrent un regard surpris. La fillette se redressa soudainement sur ses jambes tremblantes, puis après s'être assurée qu'elle était assez stable, fit quelques pas en direction de sa mère avec un sourire béat sur le visage. Elle tomba dans les bras de Jing-Mei qui la serra aussitôt contre elle.
" _Elle marche ! " S'exclama Dave ravi.
" _Tu nous as tellement manqué mon petit bout de chou, " murmurait Jing-Mei à l'oreille de sa fille en se relevant. " Et à toi, on t'a manqué aussi ? "
Louisa répondait en babillant fidèle à ses habitudes. Elle était juste encore plus excitée qu'à la normale. Apparemment ses parents lui avaient beaucoup manqué. La fillette tendit ensuite ses bras vers son père pour qu'il la prenne à son tour. Jing-Mei la passa à Dave en douceur. Il la serra contre lui, sentant avec soulagement les battements du cœur de sa fille battre au même rythme que ceux de son propre cœur. Malucci avait les larmes qui lui montaient aux yeux alors que ceux de Jing-Mei étaient déjà noyés par le bonheur d'avoir retrouvé son enfant. Le couple s'étreignit avec Lili au milieu. Elle continuait de sourire et de babiller sans fin.
Sur le canapé, l'adolescente leur jeta un regard blasé alors que les deux garçons de dix ans étaient toujours pris dans leur jeu.
²²²
" _Ne touche pas à ça, ce n'est pas pour les petites filles ! " Gronda Jing-Mei en retirant des mains de sa fille, le verre à pied contenant un fond de vin qu'elle avait chapardé sur la table.
Elle prit Louisa par la main et la fillette arrivait à marcher sans trop trébucher quand elle était tenue. Puis Jing-Mei s'assit en prenant la fillette sur ses genoux. Réunis par un midi ensoleillé dans le jardin de la résidence Carter, plusieurs personnes étaient venus fêter le dénouement heureux de l'enlèvement de Louisa. Linda et James étaient toujours en prison en attendant de passer en jugement. Malgré tout, Jing-Mei avait du mal à leur en vouloir, elle-même savait combien l'amour d'un enfant pouvait vous rendre fou. Quand Michael était encore en vie, l'idée de l'enlever et de filer au Mexique lui avait plusieurs fois effleuré l'esprit.
Parmi les personnes présentes, Luka et Abby étaient venus ensemble et étaient assis côte-à-côte. Quand à Susan et John ils ne se quittaient plus. Dès que les invités avaient le dos tourné, ils s'envoyaient des petits sourires ou se tenaient la main. Mais en fait, tous leurs amis étaient au courant de leur relation car ils n'étaient pas vraiment discrets. Louisa portait une petite robe blanche décorée par des motifs de cerises rouges aux feuilles bien vertes. Elle arborait un sourire où pointaient quelques dents de lait dès qu'on la prenait en photo, et se montrait volontiers en spectacle se sachant le centre d'intérêt du repas. Jing-Mei faisait souvent la remarque qu'elle avait hérité de l'ego surdimensionné de son père.
Avant que le dessert ne soit amené par Maria, Dave se leva et tapota sur un verre avec le manche de sa cuillère. Les invités firent silence sauf Louisa qui continuait de babiller. Il jeta un regard en coin à sa fille qui se tut enfin et fourra en souriant son visage contre la poitrine de sa mère.
" _J'aimerais faire une annonce, " énonça-t-il d'une voix claire. " Je vous préviens je n'ai jamais été doué pour ce genre d'exercices, les discours et tous ces trucs là… Pour en venir aux faits, Jing-Mei et moi avons traversé beaucoup d'épreuves ensembles, on a affronté tout d'abord le deuil, puis les douleurs de notre passé, la naissance prématurée de Lili, son enlèvement… mais aussi la jalousie et la peur d'avoir perdu l'autre. Notre couple a tenu le coup et on en est fier. Nous voulons l'un comme l'autre passer le reste de notre vie ensemble. Tout ça pour vous dire que nous avons décider de… de nous marier. "
Le temps d'une seconde, il y eut un blanc dans l'assemblé. Puis les félicitations commencèrent à fuser de toutes parts. Dave et Jing-Mei s'échangèrent un regard soulagé. Entre décider de se marier et l'annoncer à l'entourage, le fossé à franchir paraissait bien plus grand qu'au premier abord. John fit aussitôt sauter un bouchon de champagne et Susan se reçut plein de mousse sur sa robe mauve achetée la veille. Elle fit un peu la moue sous le regard confus de John mais l'ambiance générale l'aida à retrouver rapidement le sourire.
²²²
Epilogue
Dave vit enfin avec soulagement le dernier invité sortir de la chambre nuptiale. A présent, il haïssait tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une tradition chinoise. Pour le plaisir des parents de Jing-Mei et aussi pour la jeune femme, il s'y était contraint. Ils avaient dû s'embrasser dès que quelqu'un tapotait ses baguettes l'une contre l'autre, ils avaient dû boire le saké avec tout le monde et beaucoup d'autres choses encore. Mais ces petites traditions ne lui avaient pas déplu, ce qui lui avait déplu c'était la tradition de l'envahissement de la chambre nuptial !
Durant deux longues heures, il avait dû ronger son frein alors que des invités jouaient aux cartes autour d'eux, faisaient des paris ou dansaient et chantaient complètement éméchés. Même John, Susan et d'autres amis s'étaient joint à l'invasion ! Jing-Mei parfaitement au courant de cette coutume avait elle aussi pris son mal en patience. La porte s'était enfin refermée et Dave s'était empressée de la fermer à double tour. Il revint vers le lit où Jing-Mei était allongée dans sa robe rouge(*) de mariée.
(*) Dans la tradition chinoise, les robes de mariées sont rouges.
" _Enfin seuls madame Malucci, " annonça Dave avec un large sourire sur un ton chantant.
" _Je n'arrive toujours pas à y croire, " répondit Jing-Mei alors qu'il s'allongeait à côté d'elle. Elle observait longuement l'alliance à son annulaire. " Ca ne te fait pas bizarre à toi ? "
" _Si, " répondit-il en l'embrassant furtivement au coin des lèvres. " Mais j'aime cette impression… je ne me sens plus seul comme auparavant. Je sais que je vis pour quelqu'un et que je ne suis pas qu'un vulgaire parasite. "
" _Tu te rend compte, ça fait deux ans pile depuis le Brevoort Hotel… " Murmura-t-elle pensivement.
Ils avaient en effet tout planifié pour que leur mariage tombe le même jour que ce fameux après-midi. Jing-Mei et Dave n'avaient pas voulu se presser et avaient attendu un an après leurs fiançailles pour se marier. Ils avaient la vie devant eux et ne voulaient en aucun cas se dépêcher. Ils savouraient chaque instant présent comme si ce fut le dernier. Leur lune de miel se déroulerait aux Caraïbes pour oublier le temps d'une semaine la météo grise et pluvieuse de Chicago. Lili resterait pendant ce temps chez Susan et John qui avaient emménagé ensemble.
" _Ca me paraît encore comme si c'était hier, " répondit Dave alors que ses doigts commençaient déjà à jouer avec les boutons de la robe de Jing-Mei.
" _Moi aussi. A ce moment, je ne voyais pas ma vie autrement que comme un gouffre…" Reprit Jing-Mei la voix légèrement étranglée.
Dave délaissa un instant les boutons de sa robe et plongea son regard dans le sien. Un léger sourire éclairait son visage.
" _Et au lieu du gouffre, tu as maintenant le plus merveilleux et responsable des maris, " rétorqua-t-il à mesure que son sourire s'agrandissait. " Une maison en banlieue dont la toiture fuit lorsqu'il pleut, une voiture qui ne démarre qu'une fois sur deux le matin, une fillette adorable qui devient de plus en plus tyrannique et bientôt… un second bébé. "
" _Mais je ne suis pas enceinte, " coupa Jing-Mei en haussant les sourcils de surprise.
" _Ne t'inquiètes pas, on va arranger ça. "
Dave attrapa délicatement la lèvre inférieure de sa femme entre les siennes et ses mains se remirent aussitôt à déboutonner la robe de mariée.
²²²
Fin
²²² ²²² ²²²
Le Petit Mot de la Fin : Voili, voilà ! Deuxième volet terminé ! Comme d'habitude j'ai eu un peu de mal à écrire ce chapitre, j'ai toujours du mal avec les derniers chapitres ;oP J'espère qu'il vous aura plus et n'oubliez pas de m'envoyez vos commentaires (bons et/ou mauvais) ! En ce qui concerne le dernier volet de cette trilogie, j'ai enfin trouvé une super idée, enfin super ce sera à vous de me le dire. Je vous préviens tout de suite, ce sera plus centré sur Dave et vous comprendrez vite pourquoi quand je publierais le premier chapitre. Mais il va quand même falloir attendre un peu avant que je ne publie le premier chapitre (la patience est une vertue il paraît)
Chapitre V : Deux ans déjà
Auteur : Lojie
Disclaimer : Louisa Malucci Luìs n'appartient pas aux mecs bourrés de frics qui ont tous les droits sur la série Urgences, d'ailleurs je déclare qu'elle n'appartient à personne, même pas à moi car même si c'est ma propre fanfiction, c'est vraiment un personnage incontrôlable et elle veut jamais faire ce que j'écrit à propos d'elle ! mdr ! Par contre, je garde les inspecteurs Simpson et McBride sous mon contrôle grâce à quelques pots de vins…
Note de l'Auteur : Voici le moment que vous attendiez tous, vous allez enfin savoir ce qu'il est advenu de notre chère petite Lili ! Ce chapitre est beaucoup plus joyeux que les précédents. Il faut dire que j'ai commencé à l'écrire le jour où j'ai su le résultat de mes examens (et j'ai eu une mention !), donc forcément j'étais de très bonne humeur et ça se ressent dans l'écriture :o)
Dédicace : Petit coucou spécial à Jelly la plus fervente lectrice de cette fic !
Bonne Lecture !
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La nuit avait recouvert Chicago de son manteau sombre et étoilé depuis plusieurs heures déjà. Susan et John attendaient Jing-Mei et Dave à l'aéroport du nord de la ville. Le tableau d'affichage indiqua enfin que leur avion s'était posé, et à peine dix minutes plus tard ils virent les silhouettes de Jing-Mei et Dave sortir de la salle de débarquement. Ils traversèrent rapidement les portes de sécurité. Sur leurs visages se lisaient l'affolement mais aussi la colère et l'inquiétude. Quelque chose n'allait apparemment pas. Le couple aperçut leurs amis qui les attendaient et foncèrent droit sur eux en bousculant quelques passagers. Ce fut Jing-Mei à la limite de la panique totale qui parla en premier :
"_Il faut qu'on aille voir les inspecteurs tout de suite ! " S'exclama-t-elle sans même un bonjour ou même comment ça va.
" _Et vos bagages ? " Demanda John ne comprenant pas ce qui se passait.
" _Les bagages on verra plus tard ! " Rétorqua sèchement Dave en poussant déjà Carter vers la porte de sortie. " Faut qu'on voit les inspecteurs maintenant ! "
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Susan et John restèrent dans la voiture garée devant le commissariat, encore abasourdis par ce qu'ils venaient d'apprendre. Jing-Mei leur avait expliqué d'une voix tremblante comment elle avait su que James et Linda lui avaient pris son enfant. Dave était resté silencieux tout le long du court voyage, le regard noir et les lèvres scellées. Puis ils étaient sortis rapidement et avait disparu au milieu du flot de policiers et de civils.
Dave demanda à la standardiste où se trouvait le bureau des inspecteurs Simpson et McBride, elle lui répondit sans même lever son regard du magazine qu'elle lisait. Le couple passa la barrière de sécurité sans encombres puis ils s'engouffrèrent dans un ascenseur. Ils patientèrent en silence que les portes s'ouvrent sur l'étage des bureaux. Ils n'échangeaient aucune parole, leurs esprits étaient envahis par des visions de Louisa souriante en espérant qu'il ne soit pas trop tard.
Puis ils s'arrêtèrent devant une porte où étaient indiqués les noms de Simpson et McBride. Ce fut Dave qui entra en premier, sans frapper. Les deux inspecteurs accoudés sur leurs bureaux respectifs relevèrent en même temps la tête. Jing-Mei remarqua aussitôt le regard noir que lança Dave en direction de McBride, puis il se retourna vers Simpson :
" _Il faut qu'on parle, " dit-il sur un ton sans espoir de compromis.
Simpson resta un instant muet encore surpris par l'arrivée subite du couple, puis reprit ses esprits :
" _Bien sûr, venez vous asseoir, " répondit-il en indiquant de la main deux sièges face à son bureau.
McBride restait silencieux à l'autre bout de l'étroite pièce. Il avait remarqué le regard que lui avait lancé Dave, et en avait facilement déduit que Jing-Mei lui avait tout dit. D'ailleurs celle-ci tentait de l'ignorer royalement. Elle ne posa qu'une seule fois son regard sur Johnny, et ce fut un regard mitigé entre la culpabilité et la colère.
" _Alors ? " Demanda Simpson ayant remarqué la gêne de son jeune coéquipier. " Qu'est-ce qui se passe ? "
" _On sait qui a enlevé Louisa, " répondit Jing-Mei calmement. Elle semblait en pleine possession de ses moyens mais Dave pouvait deviner à un léger tremblement de ses lèvres, qu'elle était en fait complètement paniquée et perdue. " Ce sont Linda et James Alexander, le couple de Portland qui avait adopté mon précédent enfant. "
" _Et comment en êtes-vous arrivés à cette conclusion ? " Rétorqua Simpson légèrement sceptique. Il avait lui même convoqué et interrogé ce couple, pourtant rien ne l'avait alerté.
" _La chevalière, " reprit Jing-Mei. " Nous les avons revu hier quand nous sommes aller à New-York, et j'ai vu la chevalière que James portait au petit doigt. C'était la même que celle de l'homme qui m'a frappé lors de l'enlèvement de Louisa. J'en avais même la marque sur mes pommettes ! J'en suis sûre, ce petit détail m'est revenue à l'esprit dans l'avion du retour. Et plus j'y repense, plus j'ai la conviction que ce sont eux qui ont pris mon bébé, la façon qu'ils ont de se déplacer, leur air peu naturel quand nous avons discuté ensemble, tout concorde ! "
Simpson jeta un regard à Dave qui restait silencieux, puis s'adressa de nouveau à Jing-Mei :
" _Je vais tout de suite contacter mes collègues de Portland. "
²²²
Le lendemain
La voiture de police les déposa face à une petite maison encerclée de pelouse verte et d'une barrière blanche, un portique avait été installé et quelques jouets d'enfants traînaient. Ce fut Jing-Mei qui sortit en premier de la voiture, l'émotion lui serrait la gorge et elle avait l'impression que ses jambes allaient défaillir à chacun de ses pas. Elle sentit Dave passer un bras autour de sa taille pour la soutenir. Jing-Mei lui jeta un regard rassurée. Le policier qui les avait conduit, descendit lui aussi de voiture et passa devant eux pour aller sonner à la porte d'entrée.
Quelques heures plus tôt, des policiers étaient entrés en trombe chez les Alexander. Ils avaient trouvé le couple en train de tenter de faire manger de la purée de carottes à une fillette en pleurs, une fillette qui correspondait parfaitement à la description de Louisa. L'enfant avait été placée dans une famille d'accueil après que les policiers aient eu confirmation de son identité, Linda et James étaient encore en garde à vue. Ils avaient rapidement avoué être aller à Chicago sous de faux noms et avoir prémédité l'enlèvement de la fillette. Depuis que Michael était mort, ils ne vivaient plus et avaient absolument voulu avoir un autre enfant, c'est à ce moment qu'ils avaient pensé à Louisa dont il avait reçu un faire-part lors de sa naissance.
Le policier sonna à la porte alors que le couple patientait derrière lui. Une femme aux environs de la cinquantaine, les cheveux grisonnants et des petites rides au coin de ses yeux noisettes, leurs ouvrit en les gratifiant d'un large sourire :
" _Vous devez être les parents de la petite Louisa ? " Demanda-t-elle d'une voix douce à l'adresse de Jing-Mei et Dave sans même se préoccuper du policier.
Ils acquiescèrent et elle les laissa entrer. L'intérieur de la maison était à l'image du jardin, accueillant et envahi par les jouets. Par terre, deux garçons d'environ dix ans jouaient à un jeu vidéo sur la télé du salon, sur le canapé une jeune adolescente feuilletait un magazine féminin et assise à côté d'elle, Louisa l'empêchait de lire en babillant et en donnant des coups sur le magazine. Cela la faisait apparemment très rire alors que l'adolescente poussait de profonds soupirs d'exaspération.
" _Lili… " Murmura Jing-Mei en fondant en larmes.
La fillette se retourna aussitôt en entendant son surnom et aperçut ses parents à l'entrée du salon. Elle poussa un cri de joie de sa voix de bébé et descendit du canapé en faisant quand même attention de ne pas tomber. Puis, elle marcha à quatre pattes du plus vite qu'elle put vers sa mère qui s'était mise à genoux. Dave restait debout derrière Jing-Mei, ayant encore un peu de mal à réaliser que le cauchemar était fini, qu'ils avaient retrouvé leur enfant.
Puis Lili eut un comportement inattendu. Elle s'arrêta à moins d'un mètre de sa mère. Jing-Mei et Dave s'échangèrent un regard surpris. La fillette se redressa soudainement sur ses jambes tremblantes, puis après s'être assurée qu'elle était assez stable, fit quelques pas en direction de sa mère avec un sourire béat sur le visage. Elle tomba dans les bras de Jing-Mei qui la serra aussitôt contre elle.
" _Elle marche ! " S'exclama Dave ravi.
" _Tu nous as tellement manqué mon petit bout de chou, " murmurait Jing-Mei à l'oreille de sa fille en se relevant. " Et à toi, on t'a manqué aussi ? "
Louisa répondait en babillant fidèle à ses habitudes. Elle était juste encore plus excitée qu'à la normale. Apparemment ses parents lui avaient beaucoup manqué. La fillette tendit ensuite ses bras vers son père pour qu'il la prenne à son tour. Jing-Mei la passa à Dave en douceur. Il la serra contre lui, sentant avec soulagement les battements du cœur de sa fille battre au même rythme que ceux de son propre cœur. Malucci avait les larmes qui lui montaient aux yeux alors que ceux de Jing-Mei étaient déjà noyés par le bonheur d'avoir retrouvé son enfant. Le couple s'étreignit avec Lili au milieu. Elle continuait de sourire et de babiller sans fin.
Sur le canapé, l'adolescente leur jeta un regard blasé alors que les deux garçons de dix ans étaient toujours pris dans leur jeu.
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" _Ne touche pas à ça, ce n'est pas pour les petites filles ! " Gronda Jing-Mei en retirant des mains de sa fille, le verre à pied contenant un fond de vin qu'elle avait chapardé sur la table.
Elle prit Louisa par la main et la fillette arrivait à marcher sans trop trébucher quand elle était tenue. Puis Jing-Mei s'assit en prenant la fillette sur ses genoux. Réunis par un midi ensoleillé dans le jardin de la résidence Carter, plusieurs personnes étaient venus fêter le dénouement heureux de l'enlèvement de Louisa. Linda et James étaient toujours en prison en attendant de passer en jugement. Malgré tout, Jing-Mei avait du mal à leur en vouloir, elle-même savait combien l'amour d'un enfant pouvait vous rendre fou. Quand Michael était encore en vie, l'idée de l'enlever et de filer au Mexique lui avait plusieurs fois effleuré l'esprit.
Parmi les personnes présentes, Luka et Abby étaient venus ensemble et étaient assis côte-à-côte. Quand à Susan et John ils ne se quittaient plus. Dès que les invités avaient le dos tourné, ils s'envoyaient des petits sourires ou se tenaient la main. Mais en fait, tous leurs amis étaient au courant de leur relation car ils n'étaient pas vraiment discrets. Louisa portait une petite robe blanche décorée par des motifs de cerises rouges aux feuilles bien vertes. Elle arborait un sourire où pointaient quelques dents de lait dès qu'on la prenait en photo, et se montrait volontiers en spectacle se sachant le centre d'intérêt du repas. Jing-Mei faisait souvent la remarque qu'elle avait hérité de l'ego surdimensionné de son père.
Avant que le dessert ne soit amené par Maria, Dave se leva et tapota sur un verre avec le manche de sa cuillère. Les invités firent silence sauf Louisa qui continuait de babiller. Il jeta un regard en coin à sa fille qui se tut enfin et fourra en souriant son visage contre la poitrine de sa mère.
" _J'aimerais faire une annonce, " énonça-t-il d'une voix claire. " Je vous préviens je n'ai jamais été doué pour ce genre d'exercices, les discours et tous ces trucs là… Pour en venir aux faits, Jing-Mei et moi avons traversé beaucoup d'épreuves ensembles, on a affronté tout d'abord le deuil, puis les douleurs de notre passé, la naissance prématurée de Lili, son enlèvement… mais aussi la jalousie et la peur d'avoir perdu l'autre. Notre couple a tenu le coup et on en est fier. Nous voulons l'un comme l'autre passer le reste de notre vie ensemble. Tout ça pour vous dire que nous avons décider de… de nous marier. "
Le temps d'une seconde, il y eut un blanc dans l'assemblé. Puis les félicitations commencèrent à fuser de toutes parts. Dave et Jing-Mei s'échangèrent un regard soulagé. Entre décider de se marier et l'annoncer à l'entourage, le fossé à franchir paraissait bien plus grand qu'au premier abord. John fit aussitôt sauter un bouchon de champagne et Susan se reçut plein de mousse sur sa robe mauve achetée la veille. Elle fit un peu la moue sous le regard confus de John mais l'ambiance générale l'aida à retrouver rapidement le sourire.
²²²
Epilogue
Dave vit enfin avec soulagement le dernier invité sortir de la chambre nuptiale. A présent, il haïssait tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une tradition chinoise. Pour le plaisir des parents de Jing-Mei et aussi pour la jeune femme, il s'y était contraint. Ils avaient dû s'embrasser dès que quelqu'un tapotait ses baguettes l'une contre l'autre, ils avaient dû boire le saké avec tout le monde et beaucoup d'autres choses encore. Mais ces petites traditions ne lui avaient pas déplu, ce qui lui avait déplu c'était la tradition de l'envahissement de la chambre nuptial !
Durant deux longues heures, il avait dû ronger son frein alors que des invités jouaient aux cartes autour d'eux, faisaient des paris ou dansaient et chantaient complètement éméchés. Même John, Susan et d'autres amis s'étaient joint à l'invasion ! Jing-Mei parfaitement au courant de cette coutume avait elle aussi pris son mal en patience. La porte s'était enfin refermée et Dave s'était empressée de la fermer à double tour. Il revint vers le lit où Jing-Mei était allongée dans sa robe rouge(*) de mariée.
(*) Dans la tradition chinoise, les robes de mariées sont rouges.
" _Enfin seuls madame Malucci, " annonça Dave avec un large sourire sur un ton chantant.
" _Je n'arrive toujours pas à y croire, " répondit Jing-Mei alors qu'il s'allongeait à côté d'elle. Elle observait longuement l'alliance à son annulaire. " Ca ne te fait pas bizarre à toi ? "
" _Si, " répondit-il en l'embrassant furtivement au coin des lèvres. " Mais j'aime cette impression… je ne me sens plus seul comme auparavant. Je sais que je vis pour quelqu'un et que je ne suis pas qu'un vulgaire parasite. "
" _Tu te rend compte, ça fait deux ans pile depuis le Brevoort Hotel… " Murmura-t-elle pensivement.
Ils avaient en effet tout planifié pour que leur mariage tombe le même jour que ce fameux après-midi. Jing-Mei et Dave n'avaient pas voulu se presser et avaient attendu un an après leurs fiançailles pour se marier. Ils avaient la vie devant eux et ne voulaient en aucun cas se dépêcher. Ils savouraient chaque instant présent comme si ce fut le dernier. Leur lune de miel se déroulerait aux Caraïbes pour oublier le temps d'une semaine la météo grise et pluvieuse de Chicago. Lili resterait pendant ce temps chez Susan et John qui avaient emménagé ensemble.
" _Ca me paraît encore comme si c'était hier, " répondit Dave alors que ses doigts commençaient déjà à jouer avec les boutons de la robe de Jing-Mei.
" _Moi aussi. A ce moment, je ne voyais pas ma vie autrement que comme un gouffre…" Reprit Jing-Mei la voix légèrement étranglée.
Dave délaissa un instant les boutons de sa robe et plongea son regard dans le sien. Un léger sourire éclairait son visage.
" _Et au lieu du gouffre, tu as maintenant le plus merveilleux et responsable des maris, " rétorqua-t-il à mesure que son sourire s'agrandissait. " Une maison en banlieue dont la toiture fuit lorsqu'il pleut, une voiture qui ne démarre qu'une fois sur deux le matin, une fillette adorable qui devient de plus en plus tyrannique et bientôt… un second bébé. "
" _Mais je ne suis pas enceinte, " coupa Jing-Mei en haussant les sourcils de surprise.
" _Ne t'inquiètes pas, on va arranger ça. "
Dave attrapa délicatement la lèvre inférieure de sa femme entre les siennes et ses mains se remirent aussitôt à déboutonner la robe de mariée.
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Fin
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Le Petit Mot de la Fin : Voili, voilà ! Deuxième volet terminé ! Comme d'habitude j'ai eu un peu de mal à écrire ce chapitre, j'ai toujours du mal avec les derniers chapitres ;oP J'espère qu'il vous aura plus et n'oubliez pas de m'envoyez vos commentaires (bons et/ou mauvais) ! En ce qui concerne le dernier volet de cette trilogie, j'ai enfin trouvé une super idée, enfin super ce sera à vous de me le dire. Je vous préviens tout de suite, ce sera plus centré sur Dave et vous comprendrez vite pourquoi quand je publierais le premier chapitre. Mais il va quand même falloir attendre un peu avant que je ne publie le premier chapitre (la patience est une vertue il paraît)
