Auteur : Emi

Base : Gundam Wings

Genre : tortures psychologiques (à peu de chose près…)

Couple : Je vous laisse le soin de deviner…

Disclaimer : Cher Père Noël…

Je sais qu'on est qu'au mois de mars, et que Noël, c'est dans longtemps. Mais j'ai été très sage, j'ai pas trop torturé mes persos (enfin, tout est une question de point de vue…) et je me morfonds toute seule dans mon coin… Alors, pour ne pas m'ennuyer, j'aimerais que tu me donnes les 5 GBoys, se serait vachement gentil ! Paske, bizarrement, ils ne sont pas encore à moi… (Et si tu le fais pas, je jure que tu va le regretter dans ma prochaine fic… A tes risques et périls…)

Avec toute mon affection,

Emi

Notes : 1_Chapitre 3 ! * Emi danse partout dans sa chambre * Vais peut-être réussir à finir une fic à plusieurs chapitres, finalement !

2_J'ai un peu délaissé Fei dans le dernier chapitre… Mais que ses fans se rassurent, je n'ai pas l'intention de m'en débarrasser (enfin, pour le moment….) Il a des choses importantes à faire, le Fei… Par conte, c'est le perso que je cerne le moins, donc, si vous le trouvez trop OOC, je m'en excuse d'avance…

Lumières

CHAPITRE III

J'entrai dans la chambre de Wufei et le trouvai en grande conversation avec Duo.

Rectification : Duo parlait sans discontinuer à grands renforts de gestes qui se voulaient explicatifs, et Wufei subissait, le nez caché sous ses couvertures. Quand il me vit, il se redressa aussi vivement que le lui permettait sa blessure. Son visage se crispa sous l'effort. Son épaule devait le faire souffrir, même si je savais qu'il ne l'admettrait jamais.

_Heero ! ! Sauves-moi ! Je suis parfaitement remis, mais pas suffisamment pour supporter ça !

Je m'approchai du lit et posai une main sur l'épaule de Duo qui, à mon grand étonnement, s'arrêta brusquement de parler. J'avais toujours été étonné de voir avec quelle facilité il pouvait passer d'un état d'excitation intense à celui d'un calme olympien.

Sans lui jeter un regard, je commençai à expliquer à Wufei le déroulement de notre mission.

_Duo et moi allons réinvestir la base de St Andrew, mais plus discrètement, cette fois-ci. On va reprendre les bonnes vieilles habitudes des écoles et se faire passer pour des élèves. Duo semble avoir repéré où étaient les plans, la dernière fois. On va donc vérifier. Ca devrait pas nous prendre trop de temps, mais bon, on se sait jamais, alors faites gaffe de votre côté. Et si les plans…

Je m'arrêtai soudain, m'apercevant que Wufei nous regardait tour à tour, Duo et moi, avec des yeux de merlan fris et la bouche légèrement entrouverte.

Je fronçais les sourcils.

_Quoi ? Qu'est ce qu'il y a ?

Il sursauta.

_Oh… Heuuu… Rien, si ce n'est que tu devrais peut-être retirer ta main de l'épaule de Maxwell si tu ne veux pas qu'il meurt d'apoplexie… répondit-il.

……

Je ne m'étais même pas rendu compte que ma main était toujours posée sur l'épaule de Duo…

Je baissai lentement les yeux sur lui, pour le découvrir de la couleur d'une tomate mûre à point, le regard fixé dans le vague, le menton légèrement affaissé. Ses mains étaient crispées sur ses cuisses, et le léger duvet de ses bras était hérissé.

Et il avait sûrement dû oublier de respirer depuis une bonne minute…

Je lui assenai une légère tape à la base du crâne.

_Hey, Duo. Qu'est ce qui te prends ?

Il sursauta et prit une grande goulée d'air.

_R… Rien…

Je le regardai un moment, puis repris :

_… Je disais donc que si jamais les plans ne se trouvaient plus à la base de St Andrew, nous vous contacterions et resterions là-bas pour savoir où ils ont été transférés.

_OK. Et nous, qu'est ce qu'on fait ?

Ce fut Duo qui répondit.

_ Tu es blessé, et tu as encore besoin de repos. Trowa et toi, vous restez avec Quatre. Il ne faut pas le laisser seul.

Nous le regardâmes, et son visage grave me fit frissonner malgré moi.

_ Je vais aux toilettes.

Il se leva et se dirigea vers la porte d'un pas nonchalant, les mains dans les poches. Nous le regardâmes s'éloigner. Je remarquai que ses épaules étaient plus basses qu'habituellement. Il ouvrit la porte et me lança un regard étrange avant de la refermer.

Wufei et moi restâmes un moment interdit, puis, il se tourna vers moi.

_Qu'est ce qui lui prend ? me demanda t'il.

_Il culpabilise, répondis-je.

_A cause de Quatre ?

J'acquiesçai en silence, les yeux toujours posés sur la porte.

Qu'avait voulu dire ce regard ? Quelle avait été cette question qu'il avait semblé me poser à travers ses yeux ? Et pourquoi mon cœur avait semblé sur le point d'exploser à ce moment là ?

Qu'avais-tu voulu me dire, Duo ? Qu'avais-tu voulu que je comprenne ? Il faudrait m'expliquer… Je ne savais pas lire dans le cœur des gens…

Wufei me fit sortir de mes pensées.

_Et toi, Heero, qu'est-ce qui te prends ?

Je tournai vivement la tête et le regardai, étonné, mais tentant de n'en rien laisser paraître.

_Que veux-tu dire ?

Allongé dans son lit, les cheveux un peu défaits, il me regardait intensément. Sa peau légèrement dorée et sa chevelure d'ébène se découpaient parfaitement sur les draps blancs. Son torse était nu, simplement recouverts d'un bandage où pointait une légère touche de rouge à l'endroit où il avait reçu la balle.

Il me regardait sans ciller, ses grands yeux d'obsidienne semblant tenter de sonder mon âme. Je me rétractai instinctivement.

_Je ne sais pas, dit-il enfin. Tu sembles différent depuis quelque temps…

_C'est la mission. Je me concentre dessus.

Ses yeux se plissèrent légèrement.

_Je n'en suis pas si sûr… Ca fait un moment que ça dure. Je te trouve bizarre, surtout avec Maxwell.

Mes lèvres se pincèrent malgré moi. Mes poings se fermèrent en un geste instinctif de défense.

_Il n'y a rien entre Duo et moi !

Il me regarda, interdit.

_Mais… Je n'ai jamais rien dis de tel…souffla t'il.

C'est alors que je me rendis compte de la portée des mots que je venais de dire. Je venais d'émettre l'hypothèse qu'il pourrait y avoir quelque chose…

Quelque chose entre moi et Duo…

Mais qu'est-ce qui m'arrivait ?

Je me détournai vivement et me dirigeai vers la porte, furieux. Alors que je posai ma main sur la poignée, Wufei me rappela. Je me retournai.

_Je me demandais, reprit-il, si tu étais vraiment sincère avec toi-même ?

J'ouvris violemment la porte et sorti, la faisant claquer derrière moi.

Je fermai mon sac d'un geste sec et m'assis sur mon lit. Tout était près. Nous partions pour St Andrew le lendemain, dans la matinée, afin de pouvoir arriver juste à temps pour les cours de l'après-midi. Je n'étais pas vraiment pour le fait d'avoir à intégrer une nouvelle école, mais c'était la seule solution.

Trowa avait commencé à ébaucher un plan pour sortir Wufei et Quatre de l'hôpital le plus discrètement possible, ce qui n'était pas aisé vu l'état de Quatre. Mais je faisais confiance au Français pour ce genre de mission. Il saurait parfaitement faire au mieux.

Je soupirai.

Dans le lit voisin du mien, Duo bougea dans son sommeil. Son visage se tourna vers moi, et je le regardai un moment. Je distinguai très nettement ses yeux trembler à une vitesse folle sous ses paupières closes. Il devait être en train de rêver. Et ça n'avait pas l'air très agréable, vu le rictus qui tordit soudainement ses lèvres.

Duo…

Pris de frénésie, je me levai brusquement et allumai mon portable. Et je me mis à taper :

Le 11 septembre.

Je me sens prisonnier.

Prisonnier dans ce corps qui ne réagit pas comme je le voudrais vraiment. Prisonnier de ce que je ressens.

Ce que je ressens…

Quelles sont ces sensations qui affluent quand je te regarde, Duo ? Pourquoi cette chaleur m'envahit-elle quand tu poses les yeux sur moi ? Parfois, je retiens à grand peine ma main qui voudrait se tendre et effleurer ton visage.

Mon corps ne se contrôle plus. Ou plutôt, je n'arrive plus à le contrôler. Cette main qui est restée posée sur ton épaule, cet après-midi, sans que je m'en rende compte, ces doigts qui ont accroché ta tresse quand tu as pleuré sur mon épaule, il y a deux jours… Le fait même que ce soit moi qui t'ai attiré pour te consoler m'intrigue…

Je ne me comprends plus.

Quand tu m'as regardé avec dans tes yeux toute cette colère et toute cette peur contenue, c'était plus que je n'en pouvais supporter.

Tu es la joie, Duo… Tu es la vie… Tu ne devrais pas être triste…

J'ai l'impression que… que… que tu es sur le point de me faire perdre la raison…

Je me retournai pour le regarder dormir un moment.

Allongé sur le côté, il serrai son oreiller contre son torse, le visage à moitié enfoui dans le tissus blanc. Sa jambe gauche sortait partiellement de sous la couette et sa tresse légèrement défaite s'enroulait sur son flan pour s'échouer devant lui sur le matelas. Son visage était serein, mais son front lisse avait retrouvé le léger pli soucieux qui avait fait son apparition quelques jours auparavant.

Je suivis ce pli des yeux, passant sur l'arrête du nez légèrement recourbé, puis montai et descendai sur la douce courbure des lèvres entrouvertes qui se cachaient à moitié dans l'oreiller. Puis, je survolai l'angle de la mâchoire pour me poser enfin sur les longs cils recourbés qui venaient effleurer la joue. Ces cils qui cachaient le plus beau regard du monde, un regard de crépuscule comme il n'en existait nul par ailleurs…

_Duo… soufflai-je, suis-je en train de devenir fou… ?

_Voici Duo Maxwell et Odin Lowe. J'espère que vous leur ferez bon accueil, dit le professeur, penché sur son bureau.

Duo leur lança un bref salut de la main, le sourire aux lèvres. Quant à moi, je restai droit comme un i, attendant la réaction des élèves comme si je passai en jugement.

Je scrutai chaques visages, chaques attitudes, cherchant le signe d'un quelconque danger. Les élèves se penchaient vers leurs voisins, chuchotant entre eux. Certaines filles rougissaient, détournant le regard quand je posai mes yeux sur elles. Certains garçons me renvoyaient des images de personnes sûre d'elles, et qui ne toléreraient aucun intrus sur leur territoire. Quelques-uns, garçons ou filles, nous lancèrent des œillades, et je me rétractai, me mettant malgré moi en avant, comme si je voulais les empêcher de s'approcher de Duo. D'autres ne disaient et ne faisaient rien, se contentant de nous regarder en silence.

_Allez vous asseoir, messieurs, dit le professeur.

Nous prîmes place dans le fond de la classe, côte à côte. Et le cours commença.

Il se passa dans un calme relatif. Mais le professeur n'avait décidément pas l'attention de ses élèves, ce jour là… Tous, à un moment ou à un autre, se retournèrent sur nous pour nous fixer, comme si nous sortions de la quatrième dimension.

Ce cours était inintéressant au possible… Le professeur essayait d'expliquer tant bien que mal le pourquoi du comment du commencement de la guerre, et la moitié de ce qu'il disait se révélait complètement faux… Et les élèves grattaient sagement leurs feuilles, tentant de suivre le débit plus que rapide du professeur.

Je jetai un bref coup d'œil à Duo.

Apparemment, il s'ennuyait autant que moi… Il avait ramené sa tresse devant lui et la tripotait nerveusement, les yeux perdus dans le vague.

Je me demandai quelles idées pouvaient bien lui passer par la tête.

Il se tourna soudain vers moi et me sourit. Je reportai alors mon attention sur le professeur gesticulant ridiculement sur l'estrade en déblatérant des idioties.

Soudain, un petit papier plié atterri sur ma table. Je le pris, l'ouvris, et en parcouru rapidement le contenu. Duo se pencha silencieusement sur mon épaule pour pouvoir lire aussi.

Je sentis son souffle chaud dans mon cou et frissonnai malgré moi.

Salut, et bienvenue à St Andrew !

Vous êtes mignons tous les deux… Ca vous dirait qu'on se retrouve derrière l'école après les cours ? On pourrait faire plus ample connaissance…

Duo pouffa silencieusement et se remit droit sur sa chaise, observant ma réaction. Je levai les yeux et cherchai les expéditeurs du message des yeux. Deux rangs plus loin, près de la fenêtre, un jeune garçon me fit un petit signe discret. Son voisin nous fixait avec de grands yeux brillants.

Je ne mis pas en doute leurs intentions…

Alors, doucement, le levai le papier à hauteur de mon visage et, lentement, tout en gardant les yeux rivés sur eux, le déchirai de haut en bas.

Duo eut un petit rire discret et les deux garçons se retournèrent vivement vers le tableau, rougissant.

Au moins, ma réponse avait été claire…

Je regardai l'horloge accrochée au-dessus de la porte. Encore trente secondes… Duo se tortilla légèrement sur sa chaise. Devant moi, deux ou trois filles s'étaient tournées légèrement vers nous, tout en faisant semblant de suivre le cours.

Quinze secondes… Mon voisin de gauche se réveilla brusquement et entreprit de nettoyer la salive qui avait coulé sur son cahier.

Sept secondes… Mes mains se crispèrent et je me rétractai, près à bondir.

Quatre… Trois… Deux… Une… Et avant même que la sonnerie ai terminé de chanter sa stridente alarme de délivrance, une quinzaine d'élèves s'étaient rués sur notre bureau et nous mitraillaient de questions qui n'avaient aucun sens.

_D'où venez-vous ?

_C'est quoi vos hobbies ?

_Bienvenue ! Si vous avez besoin de quelques chose …

_Vous voulez aller au cinéma, ce soir ?

_Whoua ! Ils sont super longs, tes cheveux !

Je vis la main de la fille se tendre vers la tresse qui reposait sagement sur le dos de mon camarade. Et ce fut plus que je n'en pu supporter…

Je me levai brusquement, faisant sursauter les deux filles qui se tenaient derrière moi, et attrapant la main de Duo, le fit se lever à son tour.

_Le proviseur nous a dit de venir le voir après le cours pour l'attribution des chambres, Duo. Allons-y.

Je l'entraînai à ma suite, alors qu'il bredouillait un faible mot d'excuse.

Le surveillant ouvrit la porte et nous précéda dans la petite pièce qui devait nous servir de chambre pendant les jours à venir.

_Et voilà votre palace, les gars ! C'est pas très grand, mais personne ne s'en plaint ! Il y a des placards ici pour qui vous puissiez ranger vos affaires. Les douches et les toilettes sont au bout du couloir. Elles sont ouvertes tout le temps. Le petit déjeuner est à partir de sept heures, le déjeuner à midi et le dîner à dix-neuf heures trente. Il est interdit d'inviter des filles dans les dortoirs masculins. Et comme vous êtes nouveaux, vous êtes exemptés de devoirs pour ce soir. Des questions ?

Comme nous ne répondions pas, il nous salua brièvement et sortit, fermant la porte derrière lui.

Duo lâcha son sac au pied de son lit et se jeta sur celui-ci en soupirant.

_Aaaaaah ! J'ai trouvé ce cours d'un ennui mortel, pas toi ?

Je ne répondis pas, posai mon sac sur mon lit et fis le tour de la pièce.

Elle devait faire environ quatre mètres sur trois, et était composée en tout et pour tout de deux lits, d'une table, deux chaises, deux petits placards incrustés dans le mur et une étagère au-dessus de chaques lits. Une fenêtre donnait sur le parc de l'école. Une gouttière la longeait jusqu'au sol et je pouvais apercevoir le portail de l'école à travers les arbres du jardin. Utile à savoir si nous devions quitter les lieux rapidement.

Je retournai vers mon lit, m'assis et ouvris mon sac pour en sortir mon ordinateur portable. Je farfouillai dans mon sac, en retirai la disquette où se trouvait le joli petit virus que je comptai offrir à Oz, et j'entrepris de vérifier que tout fonctionnait.

Duo me regarda faire un moment. Puis, il se redressa sur un coude et me demanda :

_Alors ? Qu'est ce qu'on fait, maintenant ?

Je levai la tête vers lui et l'observai. J'aperçus avec plaisir la petite flamme qui illuminait son regard à chaque fois que nous étions en mission. Ses doigts se tordaient entre ses mains. Il était impatient de commencer à bouger un peu…

_On attends cette nuit, dis-je, et on passe à l'action…

Il régnait une grande agitation dans le réfectoire. Prenant mon plateau plein, je jetai un regard circulaire à la salle, essayant de repérer une table vide. Duo s'arrêta derrière moi et me désigna un emplacement, au bout de la salle. Nous nous y dirigeâmes, ignorant les regards qui se tournaient vers nous à notre passage.

Un grand dadais roux passa allègrement une main sur les fesses de Duo. Celui-ci s'arrêta, se retourna brusquement, et, tenant son plateau d'une main, il dirigea l'autre armée de son couteau entre les jambes du dragueur, un grand sourire aux lèvres.

_Je crains que tes hormones soient un peu trop actives… Veux-tu que je te libère de ce fardeau ?

Le garçon se rétracta, confus, et se concentra sur son assiette. Duo reposa son couteau sur son plateau et reparti.

Je me penchai sur le rouquin, et lui murmurai à l'oreille :

_Refais ça, et tu peux te considérer comme déjà mort.

Il du voir que je ne plaisantais pas car, quand il leva les yeux sur moi, son visage se décomposa de façon assez surprenante.

Et moi, je ne savais même pas pourquoi j'avais dis ça… Après tout, Duo était tout à fait capable de se défendre seul…

Je le rejoignis alors qu'il s'asseyait à la table, et m'installai en face de lui.

_Tu lui as dit quoi ? demanda t'il.

_Rien qui t'intéresse.

Puis, je me concentrai sur ma purée de pomme de terre, qui en avait le nom, la couleur, mais qui n'en était sûrement pas.

Un groupe de filles s'approcha de nous et elles nous demandèrent si elles pouvaient s'asseoir. Duo se redressa.

_Oui, bien…

_Non.

Je regardai tour à tour les trois filles, qui se replièrent stratégiquement à l'autre bout de la salle.

Duo me jeta un regard.

_Pourquoi tu fais ça, Hee-chan ? Ces pauvres filles ne t'ont rien fait.

Je me tournai vers lui.

_Tu te souviens de ce qui s'est passé la dernière fois que tu t'es attaché à des élèves, et que la mission a mal tourné ?

Il se renfrogna, et me lança un regard dur. J'avais touché un point sensible… Je me maudis en silence.

_Et puis, ajoutai-je, nous devons être les plus discrets possible. La réussite de notre mission en dépend. Et appelles-moi Odin. Tu veux nous faire repérer ? Duo Maxwell passe peut être inaperçu, mais c'est loin d'être le cas pour mon vrai nom…

_Ce n'est pas en ignorant tout le monde et en envoyant balader tout ce qui bouge que tu es le plus discret, " Odin ", crois-moi ! En ce moment, un énorme écriteau est suspendu au-dessus de ta tête et dit : Regardez moi ! Je suis asocial, et je le crie haut et fort !

Je réprimai un sourire et me retins à grand peine de lever la tête pour vérifier ses dires. Il se pencha sur moi et je retins mon souffle, alors que je distinguai mon reflet dans ses prunelles violacées. Il murmura :

_Fais un petit effort, Heero… Il faut que nous réussissions cette mission, et pour cela nous devons nous intégrer à l'école. Fais-le pour Quatre…

Ses yeux se brouillèrent un moment. Il les essuya rapidement du revers de sa manche, et me fixa avec espoir.

Et là, je me sentis fondre malgré moi.

_D'accord, murmurai-je.

Mais ce n'était pas pour Quatre que je le faisais… C'était pour toi, Duo… Pour effacer cette tristesse qui semblait te ronger sous ces sourires que tu distribuais à tout ton entourage.

Et ce fut ce moment que choisirent deux filles et deux garçons pour s'approcher de nous et poser leurs plateaux sur la table.

_On peut se joindre à vous ?

Duo me jeta un regard interrogateur. Il me torturait à petit feu, et il adorait ça…

_Allez-y, murmurai-je en me reconcentrant sur les substances plus que douteuses qui trônait dans mon assiette.

Je mangeai en silence, laissant Duo faire la conversation.

_Il est pas bavard, ton copain, dit le garçon à ma droite.

_Il est assez timide, répondit Duo. Mais c'est un type formidable, vous verrez. Il a pas l'air comme ça, mais je reposerai sans hésiter ma vie entre ses mains.

Je relevai la tête, surpris. Il me souriait calmement. Son visage avait retrouvé cette douceur que j'avais aperçue pour la première fois à la patinoire.

Il était si beau dans ces moments là…

_Pourquoi dis-tu ça, Duo ? demanda la fille assise à côté de lui.

Il se tourna vers elle, un immense sourire aux lèvres.

_Pour rien !

Je retournai à mon assiette, et soudain, je sentis quelque chose se poser doucement sur ma main, sous la table. Je m'arrêtai de manger, tentant d'identifier l'objet. C'était doux et chaud, presque tendre. Et ça avait la forme … d'une main.

Une main que Duo venait délicatement de poser sur la mienne. Je relevai la tête à nouveau, et le fixai, incrédule. Il serra ma main dans la sienne un moment, et ses lèvres formèrent un mot que mes oreilles n'entendirent pas.

_Thanks…

Et sa main s'envola, aussi rapidement qu'elle était venue, sans que j'aie une chance de la rattraper.

Nos "nouveaux amis " nous laissèrent devant la porte de notre chambre en nous souhaitant bonne nuit. Duo les regarda s'éloigner en leur faisant un petit signe, alors que j'introduisai la clé dans la serrure. Nous entrâmes et je fermai la porte derrière nous.

Duo s'installa sur son lit et se mit à feuilleter un magazine sur les jeux vidéo. Je m'installai à la table face à l'ordinateur, et révisai le virus une dernière fois.

Et nous attendîmes.

Sur les coups de minuit et demi, je retirai la disquette du lecteur et éteignai mon portable, alors que Duo refermait sa revue et sautait au bas de son lit. Nous nous débarrassâmes de nos uniformes d'écoliers, préférant des habits plus discrets et plus fonctionnels. Je mis la disquette dans une poche intérieure du pull noir que je portai et rechargeai mon arme, alors que Duo s'équipait en couteaux de tous genres. Puis, nous nous dirigeâmes vers la porte donnant sur le couloir.

Je posai ma main sur la poignée.

_Près ? demandai-je.

Il acquiesça, un large sourire aux lèvres. Puis, il ajouta :

_Je cours, je me cache, mais je ne mens jamais !

Une étincelle brillait dans son regard. S'il le fallait, Shinigami serrait de sortie, ce soir… J'en fut satisfait. Duo avait envie de prendre sa revanche et rien ne pourrait l'en empêcher…

Je retirai le cran de sécurité de mon arme et ouvris la porte.

_Allons-y…

Et nous nous engouffrâmes dans l'obscurité du couloir.

A suivre…