Auteur : Emi

Base : Gundam Wings

Genre : tortures psychologiques (à peu de chose près…)

Couple : Je vous laisse le soin de deviner…

Disclaimer : Emi, une petite feuille dans la main, cochant au fur et à mesure :

_Matos de dessin ? OK

_Deux frangins débiles et très cons? OK (pourrais m'en passer, mais bon…)

_Deux poissons ? OK (idem qu'au-dessus… Mais bon, j'ai rien à dire, mon frère à eu le bon sens d'en choisir des japonais et d'en appeler un Seishiro… Que voulez-vous répondre à ça ?)

_Une tonne de dessins yaoi ? OK (ça y en a jamais assez ! !)

_Quelques manga yaoi ? OK (pas assez à mon goût, mais bon, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a…)

_Intelligence supérieure ? Faut bien chercher, mais OK… (qui a osé dire que ce n'étais pas vrai ? ? ? ?)

_Esprit dérangé et pervers ? OK ! ! !

_Gundam Boys ? *Cherche partout dans sa chambre* RAAAAAAAH ! ! ! O'skour ! ! ! Je trouve pas ! ! ! ! * Va s'agenouiller devant leur créateur* donnez-les-moi ! ! ! ! Je promets que je les abîmerai pas ! ! ! ! Enfin, pas beaucoup…

Notes : 1_Et zouh ! ! ! Chapitre 4 ! Ca bouge un peu plus, dans ce chapitre ! J'aurai jamais cru avancer aussi vite ! ! ! Faut dire que je suis super inspirée ! ! ! J'ai la tête qui déborde d'idées ! ! !

2_ Ce chapitre aurait dû être beaucoup plus long, mais je ne pensais pas que cette partie prendrait autant de pages! J'ai donc été obligée de séparer le chapitre en deux! Raaah! Ca décale tout ce que j'avais prévu! (va falloir attendre un peu plus longtemps pour la scène que tu attends, Jo!)

Lumières

CHAPITRE IV

Je pressai ma main sur le sang qui s'écoulait de mon bras. Louée soit la couleur noire de mon pull qui cachait la tache s'élargissant au moindre de mes mouvements. Et maudit soit le concepteur de ces bouches d'aération qui avait laissé dépasser cette espèce de barre métallique effilée en plein milieu du passage.

Je ne voulais pas que Duo s'aperçoive que j'étais blessé. Pour la simple et bonne raison que c'était en partie sa faute.

La bouche d'aération que nous avions empruntée pour passer de l'école à la base militaire s'était brusquement arrêtée devant nous pour continuer en descendant perpendiculairement. J'avais donné mes mains à Duo et l'avais fait descendre dans le passage juste assez large pour que nous puissions nous y faufiler. Mais son pied avait dérapé et son poids m'avait entraîné vers l'avant.

Pile-poil sur cette barre de dix centimètres de haut et un de diamètre, qui s'était enfoncé dans la chair de mon bras.

Je n'avais pas crié, bien sûr, mais Duo avait senti mon tressaillement.

_Heero ? Quelque chose ne va pas ? avait-il demandé, un soupçon d'inquiétude dans la voix.

J'avais réprimé un gémissement avant de lui répondre.

_Hnn… Occupes-toi plutôt de savoir où tu mets les pieds.

Arrivé à quelques mètres du sol, je l'avais lâché et l'avais entendu se rétablir sur ses pieds. Puis, je m'étais laissé pendre sur la "corniche ", non sans grimacer de douleur, avait senti les mains de Duo attraper mes pieds, et m'étais rétabli à mon tour.

Puis, nous nous étions avancés à quatre pattes jusqu'à la sortie de la bouche d'aération et avions pénétrés discrètement dans la base.

A présent, Duo revenait au pas de course vers moi. Je serrai vivement et discrètement le garrot que je venais de confectionner avec mon tee-shirt, abaissai la manche de mon pull et finis de remettre la plaque d'aération en place, de telle façon que nous puissions la déloger facilement si nous devions reprendre précipitamment ce chemin en sens inverse.

_Personne à l'horizon, m'annonça Duo. Mais y a des voix qui résonnent. Ils doivent pas être très loin. Va falloir se la jouer discrètos.

J'acquiesçai en silence, me redressai et avançai précautionneusement dans le couloir. Duo, derrière moi, marchait le couteau tiré. Il avait rentré sa tresse dans son col pour éviter d'être trop repérable au cas où nous serions vu par les soldats.

Nous arrivâmes à un carrefour. Je regardais des deux côtés. Personne. Mais Duo avait raison, vu la résonance, ils ne devaient pas être très loin…

Je me tournais vers lui.

_D'après toi, les plans sont où ? demandai-je.

Il me sourit, puis passa devant moi.

_Suis-moi !

Nous tournâmes à droite et suivîmes le couloir d'un léger pas de course. Nous croisâmes plusieurs patrouilles, et nous nous cachâmes de justesse aux carrefours ou aux encoignures de portes. Duo me conduisait à travers un dédale qui me sembla compliqué jusqu'à ce que je prenne mes points de repère. Nous n'étions pas loin de…

Soudain, Duo stoppa devant moi et je faillis lui rentrer dedans. Mon bras entra en contact avec son dos et je grimaçai. Lui ne bougea pas d'un pouce, comme s'il avait été pétrifié sur place.

_Quoi ? Qu'est ce qu'il y a ? demandai-je le plus bas possible.

Je regardais par-dessus son épaule pour découvrir un autre couloir vide avec, un peu plus loin, un autre croisement.

Duo avait le souffle court. Je sentai son corps entier crispé au point que si j'avais voulu le faire bouger, il ne se serrait pas déplacé d'un centimètre. Une fine goutte de sueur coula le long de sa tempe. Et son regard…

Son regard, perdu devant lui, était figé en une expression de terreur pure, alors que le reste de son visage restait parfaitement impassible.

_Duo… ? murmurai-je.

Il sursauta et se tourna soudain vers moi. Son visage était d'une pâleur mortelle.

_On… On va prendre un autre chemin… souffla t'il.

_Tu t'es trompé de route ?

_N… Non… Mais…

Ses yeux se reportèrent sur le couloir désert.

Et soudain, je compris. C'était ici. C'était ici que Quatre était tombé. En y faisant bien attention, on pouvait encore voir les traces noircies de l'explosion sur les murs. Et quelques taches brunâtres apparaissaient faiblement sur le sol, là où Quatre avait été projeté.

Je me tournai vers Duo.

Ses mains crispées étaient tendues le long de son corps. Sa mâchoire serrée à s'en éclater les gencives. Et le regard plein d'une terreur sans nom braqué sur les traces laissées par l'incident.

_Duo… Allons-y…

_Je ne veux pas passer par-là… me souffla t'il sans un regard.

_Nous n'avons pas le choix, Duo, il n'y a pas d'autres passages.

_JE NE VEUX PAS PASSUUuuuuuuummmmfffff…..

Je plaquai vivement mes mains sur sa bouche et jetai de rapides coups d'œils aux alentours.

_T'es malades ? ? lui dis-je à l'oreille. Tu veux vraiment nous faire repérer ? ?

Des pas et des éclats de voix résonnèrent derrière nous. Je tirai Duo à moi et l'entraînai vers la porte qui nous faisait face.

Pourvu qu'elle soit ouverte et qu'il n'y ait personne ! pensai-je.

Je poussai la porte de l'épaule et nous nous engouffrâmes à l'intérieur, après que j'eus jeté un bref regard circulaire dans la pièce afin de vérifier que nous étions bien seuls. Je me plaquai dos au mur, ma main recouvrant toujours la bouche de Duo, mon autre bras passé autour de sa taille.

J'entrouvris légèrement la porte avec mon pied et risquai un regard à l'extérieur.

Trois hommes armés passèrent devant la porte sans nous voir. Il s'arrêtèrent à quelques mètres. L'un d'eux alluma une cigarette. Il exhala la fumée et regarda un de ses compagnons.

_Alors, lui demanda t'il, tu vois bien qu'il n'y a personne !

Son compagnon regarda autour de lui.

_Mais, puisque je te dis que j'ai entendu du bruit ! Je suis sûr que quelqu'un à crié.

Le fumeur se détourna et poursuivit son chemin.

_Tu m'énerve, Hawkes ! Y a pas moyen de faire cinq minutes de pause, avec toi ! Faut toujours que t'entendes des voix ! Moi, j'me casse.

Le deuxième homme suivit le fumeur. Hawkes s'apprêta à faire de même, quand soudain, il se tourna vers notre porte et s'approcha silencieusement de nous. Je sentis Duo se tendre contre moi, et je m'écartai silencieusement de la porte. Ma main posée sur la bouche de Duo glissa le long de son cou, ses épaules, passèrent sur son flan pour ensuite plonger sous mon pull, retirer mon arme coincée dans la ceinture de mon pantalon et braquer celle-ci sur la porte. La lame de Duo me renvoya mon image quand il la plaça devant son visage, prête à servir.

La porte trembla légèrement quand l'homme posa sa main sur la poignée.

_HAWKES ! ! Tu te ramènes, oui ou merde ?

La porte cessa son tremblotement. J'avançai le visage vers l'entrebâillement et regardai le soldat s'éloigner. Ils disparurent à un croisement.

Pendant un temps qui me paru une éternité, nous ne bougeâmes pas. Mon bras blessé était toujours enroulé autour de la taille de Duo. Il m'élançait horriblement, mais j'étais soulagé de pouvoir le reposer sur sa hanche. Je sentai son dos contre ma poitrine, qui se soulevait lentement au rythme de sa respiration. Et y faisant plus attention, je percevai même sa tresse, cachée sous son pull, coincée entre nous deux.

Tout à coup, je me rendis compte que sa main libre était restée crispée sur la mienne pendant tout ce temps.

Nous étions plus proche physiquement que nous ne l'avions jamais été. Je pouvai même percevoir son odeur légèrement ambrée. Et, à quelques centimètres de mon visage, son profil tendu au regard braqué sur la porte semblait presque m'appeler.

Mais m'appeler pour quoi…?

Revenant à la réalité, je baissai mon bras droit, rengainant l'arme. Duo sembla s'éveiller et sa main lâcha la mienne. Puis, son corps se détacha du mien et mon bras m'élança de nouveau, ayant perdu son support.

Il se tourna vers moi et me regarda un moment. Je luis rendis son regard sans ciller. Et je sentis… quelquechose…. Un je ne sais quoi qui passa silencieusement entre nous. Lentement, il leva la main et l'arrêta à quelques centimètres de mon visage. Je me crispai sans vraiment le vouloir, mais ne bougeai pas d'un cil.

Une ombre passa dans ses yeux, comme un soupçon de déception, et sa main retomba près de son flan.

Il baissa la tête.

_Désolé… murmura t'il. Je n'aurais pas dû crier. Je ne suis qu'un pauvre idiot…

Je me tournai vers la porte et l'entrouvris. Après un bref coup d'œil à l'extérieur, je jetai un regard à Duo.

_Allons-y.

Il redressa vivement la tête, une lueur de détresse brillant dans ses yeux. Il secoua frénétiquement la tête.

_Je refuse de passer par-là ! fit-il le plus bas possible.

Je m'avançai vers lui et posai mes deux mains sur ses épaules.

_Duo ! Il faut qu'on trouve ces plans ! Et c'est le seul passage ! On a assez perdu de temps comme ça !

_Par ma faute, oui, je sais !

Je ne répondis pas tout de suite. Duo souffrait, et cela m'était insupportable. Mais d'où me venait ce besoin de le protéger ? Il était trop fragile. Je n'aurais jamais dû l'emmener avec moi…

Qu'est ce que je racontai ? Duo était assez grand pour savoir ce qu'il faisait ! C'était le Shinigami, après tout ! Il avait autant de sang sur les mains que moi !

Mais ses yeux… Ses yeux continuaient de me poser ces questions que je ne comprenais pas…

_Duo, murmurai-je, nous allons passer par ce chemin, toi et moi. Nous allons récupérer ces foutus plans, et retourner à la planque. Mais pour ça, il faut que tu me fasses confiance, OK ?

Il hésita.

_O… OK…

Doucement, je pris sa main dans la mienne et nous sortîmes de la pièce.

Arrivés à l'endroit de l'incident, je sentis sa main se crisper. Je la serrai doucement et nous avançâmes lentement. Duo jetait des regards presque affolés autour de lui, mais il prit sur lui et continua.

Quand nous quittâmes le passage, je ne lâchai pas sa main, et il ne chercha pas à la retirer.

Mes mains volaient sur le clavier. Mes yeux ne quittaient pas l'écran. Mais où pouvaient bien être passés ces foutus plans ?

Duo avait réussi à retrouver la pièce où étaient entreposés quelques ordinateurs hors service. Seul celui-là marchait.

_Comment sais-tu que c'est bien cette salle là ? avais-je demandé quand nous nous étions arrêtés devant la pièce.

Il m'avait montré la porte du doigt. Le mot " NURSERY " y était inscrit en grosses lettres noires.

_Tu connais beaucoup de bases qui s'encombrerait d'une nursery, toi ? me lança t'il avec un petit sourire.

Tout cela m'avait paru un peu gros, mais après tout, pourquoi pas ? J'avais tenté de faire marcher plusieurs ordinateur avant de trouver le bon. Une foule de données fort intéressantes sur la base m'avait été révélées. Mais pas de plans… Pourtant, ils avaient été là pendant un moment. Il en restait de très légères traces.

Duo, qui montait la garde à la porte, se tourna vers moi.

_Alors ? Tu trouves ?

Je m'acharnai sur l'écran.

_Rien, rien, rien ! Ils ont disparu ! A moins que… Attends…

Je cliquai sur une donnée qui paraissait à première vue complètement anodine et une page de garde envahi l'écran.

"Armure Mobile Gemini : ENTREZ LE MOT DE PASSE "

Mon sang de hacker se mit à bouillir dans mes veines, comme à chaque fois que je réussissai à passer une barrière.

_Trouvé ! m'exclamai-je. Maintenant, le mot de passe…

Je laissai mes doigts voler de touches en touches, jubilant intérieurement. Il n'y avait vraiment que devant un ordinateur que je me sentai réellement à l'aise.

Je tentai plusieurs combinaisons possibles. Et soudain, mon cœur loupa un battement. L'écran venait de virer au blanc.

_Qu'est-ce que… ?

Une sirène assourdissante retenti tout à coup, me plongeant dans le désarroi. Duo se rua vers moi.

_Mais qu'est ce que tu as fais ? !

_Mais j'en sais rien, moi ! !

_Tu devrais le savoir ! C'est toi le hacker ! !

Des voix retentirent dans le couloir.

_Par ici ! ! Ils doivent pas être loin ! !

Duo me prit par le bras.

_On se tire ! !

_Pas sans les plans ! lui criai-je.

_Rien à foutre, des plans ! Ta vie m'importe beaucoup plus !

Je restai interdit.

_Que… ?

Il me tira en dehors de la pièce et m'entraîna dans le couloir. Encore sous le choc de ce qu'il venait de me dire, je le suivis sans protester. Une troupe armée débarqua derrière nous.

_Là ! Ils sont là !

Une balle passa juste au-dessus de ma tête, ce qui eut pour effet de me faire sortir de ma torpeur. Nous tournâmes à un croisement, manquant de déraper, et refîmes le chemin en sens inverse. Je sortis mon arme et tirai derrière moi, me retournant juste assez pour viser. Duo s'occupait de ce qui se passait devant.

Soudain, un garde sauta sur lui. Mon sang ne fit qu'un tour.

Il voulait tuer Duo. Et je ne laisserai personne faire de mal à Duo…

Je braquai mon arme sur la tête de l'homme et tirai, alors que la lame de Duo laissait une profonde entaille dans la gorge de son adversaire. Une large giclée rouge alla éclabousser son visage, mais il n'en tint pas compte. Il retira la lame de la gorge, avec une telle froideur dans le regard que j'en frissonnai malgré moi.

Shinigami…

Nous continuâmes notre chemin de mort, et arrivâmes à la bouche d'aération. Je la fit sauter d'une balle et Duo s'engouffra dedans, moi à sa suite. Et nous rampâmes, alors que la galerie nous renvoyait l'écho des voix de nos poursuivants.

_Là ! Ils sont dans la bouche d'aération !

Mais hélas pour eux, si l'entrée de la dite bouche était à peine assez large pour que nous puissions passer, Duo et moi, les soldats de Oz, tous plus grands et plus larges, se voyaient coincés à l'extérieur. Nous les entendîmes jurer quand ils s'en rendirent compte.

Nous arrivâmes à la dénivellation où je m'étais blessé. Nous nous redressâmes et je croisai mes mains, permettant ainsi à Duo d'y poser son pied. Je le propulsai en l'air et il s'accrocha au rebord de la " corniche ". Par la force de ses bras, il grimpa et se retourna pour me tendre la main.

_Hey ! T'as vu cet espèce de truc pointu qui sort du sol ? C'est super dangereux pour les cambrioleurs, les espions et les terroristes, ça !

Je pris autant d'élan que je le pus et sautai en l'air, prenant appui sur le mur. Ma main accrocha celle de Duo, et il me tendit l'autre que j'attrapai au vol.

_Au fait, tu nous ranges dans quelle catégorie ? Cambrioleurs, espions ou terroristes ?

Je me hissai près de lui, retenant un gémissement de douleur alors que mon bras gauche me rappelait qu'il était toujours blessé et que je devrais peut-être le ménager un peu.

_A mon avis, on est les trois, non ?

Je lui jetai un regard.

_Baka…

Il me sourit Son visage à moitié dans la pénombre et éclaboussé de sang en paraissait presque cruel.

_On se refait pas !

Il se détourna et parti à quatre pattes. Je le suivis des yeux un moment, un frisson glacé me parcourant l'échine, puis lui emboîtai le pas.

Et nous nous dirigeâmes vers l'école.

Duo fredonnait dans la cabine voisine. Je l'entendis ouvrir le robinet et un nuage de vapeur commença à monter alors que l'eau sortait du pommeau de douche.

_Aaaaaaaaah… laissa t'il échapper. Ca fait du bien !

Puis, il reprit sa chanson.

Dans ma propre cabine de douche, je passai mon pull et mon tee-shirt par-dessus ma tête et examinai mon bras. Le sang coagulé avait collé le garrot à la plaie. Je grimaçai, alors que je le retirai lentement.

La plaie n'était pas mauvaise, mais elle était profonde. Il faudrait que je la recouse. Tout en retirant mon pantalon, je tentai de me souvenir si j'avais emporté du fil et une aiguille, quand Duo me fit sortir de mes pensées.

_Dis Heero ?

_Hnn ?

_Si les plans ne sont pas à l'endroit que je croyais, tu penses qu'ils sont où ?

Je finis de me déshabiller et ouvrit l'eau de ma douche, réglant la température.

_J'en sais rien, répondis-je. Mais je crois que notre infiltration va durer plus longtemps que prévu… On ne peux pas repartir sans les plans.

_Hum…

J'entrai dans la douche et, fermant les yeux, appréciai un moment l'eau tiède et réconfortante coulant sur mon corps. Puis, je commençai à me frictionner alors que Duo reprenait sa chanson de vive voix. Je me laissai porter par la mélodie.

_ I close my eyes and watch as my life passes by

The only things I see is you

For all the time you walked the line for me and standing by my side

I say thank you

Here is my life

It never felt that real to me

You're always mean so much to me

And there's…

Hey ! ! ! Heero ! ! d'où vient tout ce sang qui passe dans ma cabine de douche ? ?

Je regardai à mes pieds, et découvris que l'eau qui coulait sur mon corps avait prit une légère teinte rougeâtre. La tiédeur de l'eau avait refait couler le sang de mon bras, et celui-ci passait sous le panneau qui séparait nos deux cabines.

Je sursautai soudain alors qu'une tête mouillée apparaissait au-dessus de celui-ci.

_Tu es blessé ? ? Pourquoi tu ne m'as rien dis ? ?

Ma pudeur se réveilla soudainement. C'était bien le moment qu'elle se manifeste, celle là.

_Duo ! ! Occupes-toi donc de ce qui se passe sous ta douche, merde ! On verra ça plus tard !

Il me jeta un regard inquiet avant de disparaître derrière le panneau.

Je frémis en sentant l'aiguille traverser ma peau. Duo tira lentement sur le fil et piqua de nouveau la peau. Ses mains sentaient le désinfectant qu'il avait appliqué sur ma plaie. Son visage penché sur son ouvrage était sérieux et appliqué.

Il avait insisté pour que ce soit lui qui me recouse, prétextant que je n'arriverai à rien avec une seule main. Nous étions alors retournés dans notre chambre, et, installé sur mon lit, il avait entreprit de me soigner. Son visage arborait une expression que j'avais du mal à cerner, un mélange d'angoisse, de peine, d'inquiétude et de culpabilité. Ou je ne sais quoi d'autre... Toujours est-il que je n'aimais pas cette expression.

Il se pencha soudainement sur mon bras et ses lèvres effleurèrent ma peau alors qu'il coupait le fil avec ses dents. Sans que j'en comprenne le sens, ce simple contact m'électrisa.

Il se redressa.

_Tourne ton bras.

Je m'exécutai et il se mit à recoudre l'autre côté. Je m'adossai au montant de mon lit et me mis à contempler les étoiles par la fenêtre.

_Heero...

Je tournai la tête vers lui. Il était toujours penché sur ma blessure.

_Hnn?

_Quand t'es-tu fais ça?

Je ne répondis pas observant attentivement son visage. Une grande fatigue tirait ses trais et le sérieux de son visage commençait vraiment à m'inquiéter.

_C'est quand tu m'as aidé à descendre dans la bouche d'aération, n'est ce pas? Ce truc, qui dépassait du sol...

Au lieu de lui répondre mon regard se reporta sur la fenêtre.

_Décidément, continua t'il, je ne sers vraiment qu'à faire du mal au gens...

Je fermai les yeux, déglutissant difficilement. Je savais qu'il fallait lui répondre, lui dire quelque chose pour le réconforter... Mais les mots se bousculaient dans ma tête, et je ne savais pas lesquels choisir. Je ne dis donc rien, préférant ne pas commettre de gaffe.

Je sentis à nouveau ses lèvres alors qu'il coupait le fil. Je me tournai vers lui et contemplai sa chevelure tressée et encore humide qui tombait sur ma cuisse. Il se redressa, posa l'aiguille et commença à bander ma blessure.

_Dis-moi, Duo...

_Hum?

_Que voulais-tu dire, tout à l'heure, quand tu m'as dis que ma vie t'importait plus que les plans?

Ses mains restèrent un moment en suspens, puis il se remit à bander ma plaie.

_Et bien... Quatre a été blessé par ma faute, et Trowa me déteste, maintenant... Je n'ai pas vraiment envie de perdre un autre de mes coéquipiers...

Il leva la tête et me regarda intensément. Je lui rendis son regard impassiblement. Il se reconcentra sur ma blessure.

_Laisse tomber...

Il finit de me soigner et posa le matériel au pied de mon lit. Puis, à mon grand étonnement, il posa sa tête sur ma cuisse et, au bout de quelques instants, se mit à pleurer. Interdit, je ne su comment réagir, et restai assis à contempler ses épaules qui se soulevaient sous les sanglots.

_Duo... murmurai-je, gêné.

Sa main s'accrocha au short que je portai pour dormir.

_Je t'en prie, Heero, ne me déteste pas! Je ne veux pas que tu m'en veuilles pour ta blessure... S'il te plaît... Je ferai tout ce que tu voudras... S'il te plaît...

Je sentai ses larmes couler sur ma cuisse, et ses hoquets me serraient le cœur à le faire exploser.

Vite! Trouver une réponse!

Doucement, je levai ma main et la posai sur sa tête.

_Je ne t'en veux pas, Duo...

Il se calma aussi soudainement qu'il s'était mis à pleurer.

_Merci...

Lentement, ses jambes quittèrent le sol et il se roula en boule contre moi. Puis, épuisé, il s'endormit, la tête toujours posée sur mes jambes, ma main perdue dans ses cheveux.

Bougeant le moins possible, j'attrapai mon portable posé sur la table près de mon lit, l'allumai, et me mis à écrire:

Le 13 septembre.

Qui?

Qui suis-je en train de devenir?

En quoi es-tu en train de me transformer, Duo?

C'est ce que je me demande à chaque fois que tu poses les yeux sur moi. Je sens que tu me poses des questions, mais je n'arrive pas à les deviner. Comment savoir si je possède les réponses que tu souhaites?

Parfois, j'ai peur...

Peur de ne pas comprendre ce que tu veux me dire. Peur de ne pas dire ce que tu veux entendre. Peur de ne pas entendre les appels que ton regard me lance.

C'est pourquoi je ne préfère rien dire et garder le silence. Moi, te regarder me suffis. Et te sentir contre moi, comme à cet instant précis, fait monter en moi une sensation que j'ai du mal à saisir.

Je sens...

Je sens que je serrai près à m'envoler...

Et, j'ai peine à le concevoir, mais cela m'effraie. J'ai peur de tout ce qui se passe en moi, de ce que mon corps me fait ressentir à chaque fois que tu poses la main sur moi...

Mais j'aimerais tout de même que tu saches une chose.

Je ne t'en veux pas...

Ne me demande pas pourquoi, je suis moi-même dans l'incapacité de te donner la réponse. Mais le fait est là.

Non, jamais je ne pourrai t'en vouloir...

Ma main se posa de nouveau sur sa tête, et je le senti remuer contre moi dans son sommeil. Et, sans que je ne m'en rendisse vraiment compte, un faible sourire glissa sur mes lèvres. Puis, mon regard glissa de nouveau vers l'immensité noire de la nuit faiblement éclairée par son astre. Une étoile filante la traversa soudainement pour aller s'éteindre à l'autre bout du ciel.

_Fais un vœu, Duo, murmurai-je. Moi, j'en fais un pour toi.

A suivre...