Auteur : Emi
Base : Gundam Wings
Genre : tortures psychologiques (à peu de chose près…)
Couple : Je vous laisse le soin de deviner…
Disclaimer :
Emi: *assise sur son lit, son ordi sur ses genoux* Duo, donne-moi une idée débile pour mon disclaimer.
Duo: *redressant la tête qui était perdue dans l'entrejambe de Heero* Heuuuu... Bah je sais pas, moi...Un truc débile...
Heero: P'taiiiin!!! Mais t'es chiante!! Tu pouvais attendre qu'il en aie fini avec moi avant de lui demander ça, non!!?
Emi: Toi, monsieur "je l'ouvre que quand vraiment je suis intéressé", t'as pu attendre pendant j'sais pas combien de temps avant de déclarer ta flamme (et encore, il a fallu qu'on te booste un peu...même beaucoup...) alors t'attendras bien 5min encore, OK?? Alors Duo?
Duo: *sourire* Bah, je sais pas, t'as qu'à leur dire que le beau petit cul d'Heero, il n'appartient qu'à moi!
Heero: Heyyy! Arrête de déballer notre vie privée comme ça!!
Emi: Pour une foi, la ferme, Heero! Huuuuum je sais pas... ca, on le sait déjà, alors...
Quatre: Emi...?
Emi: Moui, Quat-chan?
Quatre: Nnnnnnh...C'est quoi... un...huuuum...un dis...claimer?
Emi: C'est une petite annonce en début de fic qui dis que les perso ne nous appartiennent pas. Et fais plutôt attention a ce qu'est en train de te faire Trowa, paske ça à l'air très agréable...
Wufei: *se redressant d'un bond* Ca veut dire qu'on t'appartient pas? C'est ça que tu es en train de nous dire???
Emi: *Penchée sur son écran* Moui, entre autres...
Wufei: *se ruant hors de la chambre* JE SUIS LIIIIIIIIBRE!!!!
*se pète la gueule dans l'escalier*
Emi: *tapotant sur son clavier* Fei... Combien de fois je vais devoir te répéter de faire attention à la chaîne qui te retiens attaché au pied de mon lit?
Wufei: *voix venant du couloir* VAS MOURIR!!!!!
Emi: Oui oui...On lui dira...
Notes : 1_Noooon!! Je le ferais pas!!! Je vais tenir!!!! ................ *regarde autour d'elle* Y a plus personne? Oh et puis merde, juste un petit coup: le chapitre sixeuuuuuuuh......
2_ Ca n'a rien à voir, mais bon, faut que ça sorte: CANDELABRE 3 est sortiiiii!!!!! WOUUUAAIIS!!!!!!!
Lumières
CHAPITRE VI
Duo me fit signe que tout allait bien, et j'escaladai le balcon en fer forgé, me rétablissant souplement près de lui. Wufei nous rejoignit alors que Duo commençait à forcer la serrure de la porte vitrée qui donnait sur le bureau du directeur. Je m'étais toujours demandé où il avait appris à faire ça, mais une petite voix dans ma tête me disait qu'il ne valait mieux pas le lui demander, parque ça ne me plairait pas forcément...
En quelques secondes, le loquet céda et je m'apprêtai à entrer dans la pièce quand Duo me retint brusquement, passant son bras en travers de ma poitrine.
_Quoi? demandai-je.
Il me montra le sol, puis sortit une petite bombe aérosol de sa poche. Il la dirigea vers la moquette et aspergea celle-ci. Une multitude de lignes rouges apparurent devant nous, traversant la pièce de part en part.
_Kso, lâchai-je. Une protection au laser... Je pensai pas qu'ils iraient jusque là pour un bureau dans une école...
_Un bureau qui contient des plans d'armure mobile, Hee-chan... rétorqua Duo.
_Hum...
Wufei avança la tête dans l'entrée et jeta un coup d'œil dans la pièce.
_Dois y avoir un moyen pour neutraliser cette protection, murmura t'il.
Duo se pencha à son tour et répondit:
_Yeah, je le voit.
Il tendit la main vers un petit boîtier noir, placé près d'une grande étagère.
_Il faut pouvoir accéder à ce truc et déconnecter les fils.
J'évaluai la distance et l'espace entre les rayons rouges.
_Je ne passerais pas... Et à mon avis, Duo non plus...
Je me tournai vers Wufei.
_Tu es sûrement le plus souple d'entre nous, Wufei. Vas-y, on te couvre.
_Tiens, ajouta Duo, prends cet émetteur. Dès que tu es près de la boite, tu me dis ce que tu vois. Et prends ça aussi.
Il lui remit l'émetteur et une petite pince coupante. Wufei enfonça l'émetteur dans son oreille, coinça la pince entre ses dents et s'avança prudemment dans la pièce. A la lueur de ma lampe torche, nous suivîmes sa lente évolution alors qu'il se contorsionnait gracilement entre les lasers. Arrivé au milieu de la pièce, il fit une petite pause, puis reprit sa marche.
Tout à coup, nous vîmes avec horreur une mèche de ses cheveux s'échapper de sa queue de cheval et venir se balancer devant son nez à quelques centimètres d'une des lignes rouges, alors qu'il se trouvait en équilibre entre deux rayons. Je retins mon souffle, alors que la main de Duo se crispait sur mon bras, ses ongles s'enfonçant dans ma chair. Dans la faible luminosité de ma lampe, nous voyions les fines gouttes de sueur qui coulaient le long de son visage, alors qu'il avançait une main prudente vers la mèche et la passait doucement derrière son oreille. Puis, il repris sa lente progression et arriva enfin près du boîtier noir. Il se plaqua contre le mur et retira la pince coupante de sa bouche.
Je sentis Duo sursauter contre moi alors que la voix de Wufei nous parvint par l'émetteur, légèrement altérée par la transmission.
_Et maintenant, qu'est ce que je fais?
Duo reprit ses esprit et se concentra de nouveau.
_Ouvre la boite.
Nous vîmes le Chinois s'exécuter d'un geste vif. Il se pencha sur le boîtier.
_Qu'est ce que tu vois, demanda Duo.
_Trois fils qui partent d'un petit circuit imprimé et qui sont branchés sur une sorte de petit moteur.
_De quelle couleur sont les fils?
Wufei se pencha un peu plus.
_Je vois pas bien...Heero, essaye de m'éclairer un peu mieux.
Je levai ma lampe, la braquant sur le boîtier.
_Il y a un bleu, un vert et un rouge.
_Okay... Bon, listen to me. Tu vas délicatement dénuder le fil bleu, mais sans le couper.
Wufei s'affaira dans la boite.
_Ca y est.
_Maintenant, tu vas couper le fil vert, prendre le bout qui part du circuit imprimé et le raccorder au fil bleu.
Wufei fit ce qu'on lui demandait et les lasers s'évaporèrent.
_Yes! s'exclama Duo, pour ensuite plaquer brusquement ses mains sur sa bouche, arborant un air de petit garçon prit en faute.
D'un doigt, je lui intimai l'ordre de faire un peu moins de bruit et je m'engoufrai dans la pièce. Wufei se plaça près de la porte, surveillant que personne n'arrive, et Duo resta près de la fenêtre, gardant un œil sur le parc silencieux.
J'allumai l'ordinateur et me mis à la recherche des plans. Je les repérai en quelques minutes, les copiai, puis installai le virus que je leur avait préparé. Le temps que ça charge, je jetai un coup d'œil à mes compagnons. Wufei, accroupit près de la porte, semblait un peu tendu. Mais son regard me dissuadait de lui en demander la raison. Quant à Duo, ses yeux passaient constamment de l'ordinateur à dehors, en passant par la porte.
Ses yeux accrochèrent soudainement les miens et il murmura:
_Y a quelque chose qui cloche...
Wufei se tourna vers nous, nous observant tour à tour. Puis, l'ordinateur émit un petit "bip", m'informant que le virus était chargé. Je récuperai ma disquette et Wufei se redressa, faisant un pas pour nous suivre, alors que Duo retournai sur le balcon.
Une voix grave me fit soudainement sursauter.
_Vous comptez aller quelque part, Monsieur Chang?
Duo se retourna brusquement et son visage se décomposa en une expression d'horreur. Je fis lentement volte face et braquai mon revolver sur le nouvel arrivant qui avait posé le canon de son arme sur la tête de Wufei. Celui-ci leva lentement les mains, lâchant son arme qui tomba au sol en un bruit sourd. Il jeta un coup d'œil derrière lui et je le vis frémir.
_Je pensais que vous aviez plus d'honneur que ça, colonel Treize...
Treize ne sembla pas trop apprécier la remarque. Il se redressa légèrement, leva la tête presque dédaigneusement et ses lèvres se tordirent en un rictus de déception.
_Il y a des moment où il faut savoir faire des choix, même si ce ne sont pas ceux auquel ont aspire en un premier temps... répondit-il.
Je braquai toujours mon arme sur mon adversaire, m'approchant lentement de la fenêtre. Derrière moi, Duo n'avait pas bougé. Treize tourna ses yeux vers moi et me fit un petit sourire.
_Je vous conseille de rester où vous êtes, Monsieur Lowe... Cela me chagrinerai énormément d'avoir à trouer cette jolie tête...
Son sourire s'élargit encore plus.
_Ou devrais-je dire Monsieur Heero Yui...
Je m'arrêtai et dévisageai Wufei, tenant toujours Treize en joue. Et je fut surprit de voir flotter dans les yeux de celui-ci une expression de désemparement total. Il jetai de bref regards en direction de son ravisseur, et je sentai qu'il lui demandait silencieusement et tristement une chose que je n'arrivais pas à comprendre. Je levai mes yeux sur Treize et vit flotter dans les siens une sorte de doute, bien qu'il n'en laissa rien paraître. Il me regardait toujours, son arme posée sur la tempe de Wufei.
Alors, lentement, je lâchai mon revolver qui tomba lourdement au sol.
Les hommes placé derrière Treize, et qui nous avaient tenus en joue depuis tout ce temps, commencèrent à avancer doucement sur nous. Je senti Duo derrière moi qui s'approchai du bureau.
Alors, sans vraiment réfléchir à ce que je faisais, je me retournai vivement, le poussai brusquement vers sur le balcon et refermai la porte fenêtre en un claquement sec.
Incrédule, il ne comprit pas tout de suite et il se précipita vers la fenêtre posant ses deux mains bien à plat sur le carreau, son visage reflétant une panique qu'il ne cherchait même plus à cacher. Je posai mes mains par dessus les siennes, la fraîcheur de la vitre se répandant rapidement dans mon corps. Mon visage n'était plus qu'à quelques centimètres du sien, séparé par une mince couche de verre, et je savais qu'il pouvait m'entendre.
_Fuis... murmurai-je.
Il secoua énergiquement la tête, faisant voler sa tresse autour de son visage. Je voyais ses lèvres trembler. Alors, je réitérai ma demande, et je lui souris doucement, passant le bout de mes doigts sur la vitre, tout le long de son visage. Il me fixa un moment, puis prit un air déterminé. Ses mains se détachèrent comme à regret de la vitre, il recula sur le balcon, s'appuya sur la balustrade et sauta lestement dans le vide pour atterrir sans dommages deux étages plus bas. Je le vis courir à travers le parc.
Et tout ça s'était passé en quelques secondes.
Je sentis qu'on me plaquai contre la vitre, me liant les mains dans le dos. On me retourna brusquement et je découvrit Wufei dans la même position que moi, lançant des regards de haine vers Treize. De haine, et plus profondément, d'interrogation. Quelque chose se tramait entre eux deux, et je ne savais pas quoi.
Treize se tourna vers ses hommes d'un air digne, rengainant son arme.
_Trouvez-moi le troisième. Et ramenez-le. Vivant.
Puis, nous fûmes entraînés dans les couloirs.
Nous avions rejoins la base, passant par des chemins dérobés, évitant les dortoirs des élèves et les zones de passages pour aller en cours. Treize marchait dignement devant, une main posée sur son épée. Il avançait d'un air assuré, ne s'attardant pas sur les mouvements de têtes que lui faisaient les soldats sur son passage.
Nous marchions juste derrière lui, deux soldats nous encadrant. Le reste de la troupe suivait en rang serré derrière nous nous coupant toute retraite possible.
Près de moi, Wufei marchait sans rien dire, le visage impassible. Sa stature était aussi fière que celle du général.
Nous arrivâmes devant un petit ascenseur métallique. Le garde en faction à coté de lui salua le général d'un bref signe de tête, et appuya sur le bouton d'appel. Nous attendîmes en silence que l'appareil arrive et les portes s'ouvrirent doucement en tintant.
Treize pénétra à l'intérieur du petit habitacle et nous le suivîmes docilement. Deux soldats entrèrent avec nous, et je sentis le canon de l'arme de celui qui était juste derrière moi s'enfoncer dans mon dos. Il se retenait visiblement à grand peine de tirer. Les portes se refermèrent en un chuintement sur le reste des soldats qui retournaient à leurs occupations.
Au bout de quelques minutes, je levai la tête vers Treize.
_Comment avez-vous...
On ne me laissa pas le temps de finir. Le soldat près de moi écrasa la crosse de son arme sur ma pommette, me projetant contre le mur de métal. Wufei ne réagit pas.
_Laissez... intervint Treize.
Je me redressai, bouillonnant de colère.
_Comment j'ai su que vous tenteriez de voler les plans dans leur véritable emplacement, ce soir ?
Il ricana et posa sa main sur l'épaule de Wufei qui tressaillit à ce contact.
_C'est bien simple... Il faudrait vraiment être stupide pour tenter quoi que ce soit tout en sachant que j'avais reconnu ce jeune homme...
Wufei resta droit et fier, le regard fixé sur les portes de l'ascenseur devant lui. Mais je sentai qu'il luttait en lui-même, les lèvres pincées. La main de Treize s'attarda un moment sur son épaule, puis finit par la quitter doucement.
_Et, continua t'il, il était vraiment stupide de votre part de continuer à chercher ces plans, et je vais vous montrer pourquoi.
Les portes s'ouvrirent devant nous, et nous fûmes poussés dans une pièce aux murs gris et pleine d'écrans et de consoles, une pièce où une vingtaines d'homme penchés sur les boutons et des voyants lumineux ne lâchaient pas des yeux cette énorme baie vitrées qui couvrait tout le mur face à nous.
Nous nous approchâmes de la vitre, absolument certain de ce que nous allions y trouver, même si j'espérais, en vain, que je me trompais. Treize s'arrêta derrière un de ses hommes et, se tournant vers nous, nous présenta d'un geste tout à fait théâtral :
_Messieurs, voici ce que vous recherchez depuis maintenant presque trois semaines sans succès. Voici notre nouvelle armure mobile : Gemini.
Elle était immense. Bien plus que nos Gundam. Entièrement noire, assise sur un piédestal métallique, elle prenait les trois quarts du hangar à elle toute seule. Une centaine d'hommes et de femmes au moins s'activaient autour d'elle, révisant les derniers réglage, la polissant, resserrant un boulon par-ci par-là.
Je n'en revenais pas. Jamais je n'aurais cru voir un jour une armure mobile de cette taille...
J'entendis Wufei lâcher près de moi :
_Elle est gigantesque...
_Et pourvu de toutes les dernières technologie découvertes ces derniers temps. En simulation elle a fait des merveilles. Et tout ceci grâce à ça...
Nous nous tournâmes tous deux vers Treize qui agita un paquet de feuilles sous notre nez. Je plissai les yeux pour réussir à lire le titre qui figurait sur la première page.
Mon cœur ne fit qu'un bond dans ma poitrine, alors que la rage recommençait à sourdre en moi.
_"Gundam Wing Zéro, plans et modification", murmura Wufei près de moi. Mais comment... ?
_Nous sommes nous procuré cela ? finit Treize. Et bien, pour tout vous avouer, vous n'êtes pas les seuls à avoir un réseau de voleurs près à s'infiltrer chez l'ennemi.
Il feuilleta les plans d'un air absent.
_Les plans de Shen Long ont été très intéressant aussi...
Il redressa la tête, un petit sourire flottant sur ses lèvres.
_Ou bien, Nataku, si tu préfères...
Je sentis Wufei se tendre près de moi, et avant que j'ai pu faire quoi que ce soit, il se jeta sur Treize, tentant d'atteindre sa gorge de ses mains entravées.
_Tu n'es qu'un fils de pute !
Treize s'effondra devant la brutalité soudaine de Wufei. Couché sur le sol, il n'opposa qu'une faible résistance au Chinois, sachant pertinemment que celui-ci ne pourrait rien faire entravé de la sorte. Les soldats, voyant l'expression mi-amusée, mi-résignée de leur chef, n'osaient faire un geste.
Wufei, voyant l'inutilité de son geste, s'arrêta soudainement toujours à califourchon sur la poitrine de Treize. Une immense peine flottait sur son visage. Quelques mèches d'ébène tombaient devant ses yeux, lui donnant un air encore plus vulnérable.
A mon étonnement le plus complet, je le vis s'écrouler sur la poitrine de Treize, sa tête reposant sous son cou.
_Je te déteste... murmura t'il.
Treize posa une main légère son dos, sourit et ferma les yeux.
_Je sais.
Les soldats semblèrent se réveiller et tirèrent Wufei hors des bras du général. Je lui lançai un regard d'interrogation, mais il garda la tête baissée, comme s'il refusait d'affronter mon visage incrédule.
Treize se redressa et lissa ses vêtements.
_ Emmenez-les... Et mettez-les dans des cellules séparées.
Nous fûmes entraînés dans le petit ascenseur, et la dernière chose que je vis avant que les portes ne se referment, ce fut Treize qui lança un regard triste à Wufei, avant de reporter son attention sur la gigantesque armure mobile qui attendait sagement derrière la vitre.
Deux jours...
Ca faisait deux jour que j'étais là, à me morfondre. Je le savais grâce aux repas que l'on me servait à heure fixes. Aucune fenêtre ne donnait sur ma cellule.
Wufei avait été jeté dans la pièce juste à côté, mais il avait été emmené à peine quelques heures après son arrivée. Et il n'était pas revenu.
J'espérais qu'il ne lui était rien arrivé...
En deux jours, j'avais largement eu le temps de réfléchir à ce qu'il s'était passé ces derniers temps.
Ainsi, l'armure était pratiquement finie... Voilà pourquoi les plans n'avaient pas été changés de base. Ce n'était pas nécessaire... Et comme une armure ne se faisait pas en moins d'une semaine, cela voulait dire que quand Quatre avait été blessé, elle était déjà bien avancée...
Cela voulait dire, en un certain sens, que Quatre avait été blessé pour rien... Et qu'à cause de ça, Duo souffrait.
J'enrageais...
Mon esprit dérivait souvent vers mon compagnon natté. Mon insupportable partenaire, mon si triste ami. Je revoyais souvent dans ma tête le regard qu'il m'avait lancé quand je lui avais ordonné de partir. La panique qui avait semblé l'envahir à l'idée même de nous abandonner à l'ennemi.
Et sans cesse, je songeai au geste que j'avais fais sans vraiment réfléchir. Je sentai encore, parfois, le froid de la vitre sur le bout de mes doigts, alors qu'ils glissaient le long de son visage.
Je n'avais pas réfléchi, quand ma main s'était posée à l'emplacement de son front, pour descendre jusqu'à son menton. Je n'avais pas réfléchi...
J'espérais de toute mon âme qu'il avait réussi à s'enfuir.
Duo... Ton visage me manque...
Un rai de lumière tomba sur mon visage et je clignai des yeux. Après cinq jours d'obscurité complète, le brusque retour de la lumière me paru étrange et violent.
Une fine silhouette se découpa devant la porte. Je me redressai sur un coude, mettant une main au-dessus de mon visage et clignant des yeux, tentant de voir à quoi ressemblait mon interlocuteur. Ma pommette toujours tuméfiée m'élança légèrement.
L'homme, car s'en était un, s'avança vers moi et s'arrêta à quelque pas. Et je sursautai en reconnaissant sa voix.
_Bah alors, man? Tu comptes rester ici pendant combien de temps, encore?
_Duo? demandai-je, hésitant.
Il agrippa ma main et me mit debout.
_Oui, désolé, Relena n'a pas pu se libérer pour venir te sauver, alors on a fait appel à moi. Pas trop déçu?
_Baka!
Il me lança un sourire franc.
_Heureux de te revoir, Hee-chan!
Un voix retenti du couloir.
_Duo! Tu te magne le cul, un peu??
_On arrive!
Nous sortîmes dans le couloir et, à ma grande surprise, je fut accueilli par le regard neutre de Trowa, qui tenait un soldat en joue, le plaquant contre le mur. Il me salua silencieusement, mais n'accorda pas un regard à Duo.
Je m'approchai du garde et lui demandai:
_Où est l'homme qui était avec moi? Où est Wufei?
_J'en sais rien... murmura l'homme d'un ton égal, mais un soupçon de peur naissant dans ses yeux.
_Tu ne veux vraiment pas nous le dire? continuai-je.
L'homme ne répondit pas et détourna son regard.
Je me tournai légèrement vers l'Américain.
_Duo?
Celui-ci s'avança, dégaina un de ses couteaux et commença à déchirer le pantalon du soldat.
_HEEEEYYY!! Mais qu'est ce que vous faites???
Il plaça sa lame contre le bas-ventre de l'homme et lui murmura, un sourire carnassier aux lèvres.
_Nous, on a juste besoin d'un renseignement... Et toi à mon avis, tu as encore besoin de ça...
L'homme gémit en sentant la lame contre sa peau.
_OK ! OK! Je vais vous montrer où il est...
Duo retira sa lame.
_Et bah voilà!
Trowa lâcha l'homme, le gardant toujours en joue, et le laissa avancer devant nous. Nous nous déplaçâmes discrètement dans la base, menaçant d'émasculer le soldat s'il dévoilait notre position, et nous arrivâmes enfin devant une lourde porte de bois.
_Voilà, murmura le soldat. Il est là...
Intrigué, je poussai doucement la porte.
Et ce que je vis me cloua sur place.
Wufei, adossé contre un mur, tourna brusquement la tête vers moi, alors que Treize, penché sur lui, se redressait lentement. Tous deux, torses nus, se trouvaient apparemment dans les appartements de Treize, si j'en croyais le somptueux lit à baldaquin aux draps défaits qui trônait contre un mur.
Et leur position expliquait pas mal de choses quant aux regards et aux gestes qu'ils s'étaient échangés, il y avait quelques jours de cela...
Je sentis la rage monter en moi, mais je tentai de rester calme.
Duo passa à côté de moi, vit Wufei et prenant la tunique du jeune Chinois, la lui lança en disant:
_Ramènes-toi! On se tire d'ici!
Wufei attrapa son vêtement au vol et se tourna vers Treize, l'interrogeant du regard. Celui-ci posa sa main sur sa joue et lui murmura:
_Vas-y...
Wufei enfila la tunique et passa devant le général pour récupérer ses chaussures. Puis, il se dirigea vers nous. Se reprenant au dernier moment, il se retourna vers l'homme qui ne le quittait pas des yeux derrière lui, courut vers lui et, passant ses bras autour de son cou, l'embrassa. Treize referma ses bras sur son corps frêle et le serra contre lui. Puis, Wufei se dégagea, et lui murmura:
_Wo Aï Ni...
Treize eut un faible sourire et laissa à regret le jeune homme nous rejoindre.
Nous quittâmes la base assez facilement et discrètement, cette fois-ci. Nous relachâmes le soldat à quelques kilomètres de la base, sur le bord de la route. Trowa nous avait rejoint avec la Jeep que nous avions "empruntée" deux semaines auparavant, la laissant près de l'école. Il n'avait toujours pas adressé un mot à Duo, et cela commençait sérieusement à m'agacer.
Assis devant, près de Trowa qui conduisait silencieusement, je ne quittais pas la route des yeux. Je n'arrivais pas à comprendre.
Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi Wufei avait réagit comme ça.
La voix de Duo me fit sortir de mes pensée:
_Tiens, Hee-chan!
De la banquette arrière, il me tendit mon portable.
_J'ai réussi à récupérer nos affaires discrétos. Ils n'ont pas pensé à fouiller notre chambre, ces imbéciles!
Je le remerciai et pris mon portable, le posant sur mes genoux.
_C'est grâce à lui que j'ai pu prévenir Trowa! Je lui ai envoyé un mail, et il est venu!
Je me tournai vers Wufei.
_En tout cas, ce n'est sûrement pas grâce à toi, Wufei que nous nous en sommes sortis!
Le Chinois ne répondit pas. Il garda les yeux baissés, assis près de Duo.
_Mais qu'est ce qui t'as pris, enfin?? Tu as l'intention de mettre toute notre équipe en danger?? Franchement, j'étais loin de m'imaginer que toi, le défenseur de la justice, irait pactiser avec l'ennemi!! Qui ne nous dis pas, maintenant, que ce n'est pas toi qui a fournit les plans de nos Gundam à Oz? Hein?
Wufei ne riposta pas. Son regard toujours baissé vers le sol, mes mots semblaient rebondir sur lui sans aucun impact.
_Tu n'es qu'un traître...
_Ca suffit, Heero!!
Je me tournai vers Duo qui me regardait, les sourcils froncés.
_Il ne t'est pas venu une seule minute à l'idée, continua t'il, que s'il avait fait ça, c'était peut être parce qu'il était amoureux de Treize??
Je ne sus que répondre, choqué.
_Que... Que veux-tu dire? demandai-je finalement.
_Que Wufei aime Treize et inversement! Ca crève les yeux, voyons!
Mes yeux se posèrent de nouveau sur Wufei qui me regardait calmement, sans rien dire. Mais ses yeux parlaient pour lui. Je t'en prie, Heero, me disaient-il, au nom du combat qui nous lie, au nom de la paix future, et au nom de notre amitié... Je t'en prie, crois Duo et ne me déteste pas...
Je me retournai vers la route et ne dis plus rien du reste du voyage.
Le 26 septembre.
Nous avons finit par rentrer... Il va falloir rendre compte de l'échec de notre mission aux professeurs. Mais j'avoue que pour le moment, c'est le cadet de mes soucis.
J'ai eu une petite discussion avec Wufei, tout à l'heure. Il a tenté de m'expliquer sa réaction, mais j'avoue avoir encore du mal à comprendre.
Ces cinq derniers jours, il les a passé avec Treize, dans ses appartements. Il m'a avoué qu'au début, il avait été outré d'être le seul à avoir eu cette faveur, alors que moi, j'étais toujours en cellule. Il dit avoir insisté pour que Treize me libère, mais que celui-ci n'a rien voulu entendre.
Et il m'a raconté... Pour eux... Pour cette étrange complicité qui était née entre eux alors qu'ils étaient du camp opposé. Il m'a avoué qu'il avait souvent revu Treize après leur première rencontre, mais que rien, jusqu'à ces derniers jours, ne s'était réellement passé entre eux. Que généralement, ils se contentaient de petits duels où il perdait une fois sur deux. Et que, pour ce qu'il pensait être de l'honneur, il était près à le rencontrer autant de fois qu'il le faudrait.
Puis, il m'a avoué l'étrange attirance qui était née entre eux.
Ils n'étaient pas du même clan, ils n'étaient pas du même côté, ils n'étaient pas du même milieu, et pas du même âge non plus.
Et c'est pour cela qu'ils se ressemblaient.
Mais surtout, surtout, ils étaient du même sexe, et cette information m'a frappée plus qu'il ne s'en était rendu compte.
Je revoie ton visage, Duo, alors que tu me dis qu'ils s'aiment. Je revois tes yeux, Wufei, alors que tu me supplie silencieusement de comprendre. Et je me souviens, Trowa, de toutes les attentions que tu portes à Quatre.
Alors, tous mes gestes déplacés, toutes mes pensées étranges, tout ce qui se passe en moi depuis quelque temps, me parait soudain plus clair.
Sans pourtant l'être vraiment.
Alors, comme ça, deux hommes peuvent s'aimer... C'est possible?
A nouveau, je revois ton visage paniqué, Duo, alors que mes doigts glissent rapidement dessus à travers la vitre. Je revois tes cheveux défaits dans la lumière de cet après-midi, au sommet de cette bute. Je revois tes yeux qui m'interrogent constamment, et ta main qui s'accroche de temps en temps à moi... Et ton regard triste qui cherche parfois du réconfort dans le mien.
Se pourrait-il que toi et moi...?
A suivre...
