Sommaire : Lors du Conseil d'Elrond, il est décidé qu'une dixième Marcheuse accompagnera la Compagnie.

Disclaimer : Les personnages et les lieux appartiennent tous à J.R.R Tolkien, sauf Aislinn, fille de Glorfindel, et Lindalae, sa mère, et Rael, l'aigle. (J'en rajoute à chaque chapitre, décidément!) Je n'écris pas dans un but lucratif :o)

Read and Review ! Pas de flames mais les critiques constructives sont les bienvenues.

Cette histoire sera traduite en anglais, si j'y arrive :o)

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Chapitre 4 : Le Col de Caradhras



Aragorn ne fut pas long à réagir. "Tous à couvert !"

Chacun plongea vers la cachette la plus proche, retenant son souffle alors que les corbeaux les survolaient avec moult croassements. Lorsque enfin le bruit des battement d'ailes s'estompa, puis disparut, les membres de la Compagnie se glissèrent avec précaution hors de leurs abris.

Aislinn observa rapidement les alentours, tandis que Rael se perchait sur son épaule. La jeune femme ferma les yeux, se concentrant. Lorsqu'elle les rouvrit, tous les membres de la Compagnie attendait le rapport de l'aigle.

"Des espions de Saroumane. la route du Sud est surveillée." dit elle doucement.

"Alors, il nous faudra passer par le col de Caradhras." répliqua Gandalf résolument, et son regard s'égara sur les cimes enneigées. "Et ce ne sera pas facile."

Ils repartirent au point du jour, d'abord à bonne allure, puis plus lentement à mesure que le chemin devenait escarpé et difficile. La neige commença de tomber, rendant l'ascension plus laborieuse pour tous, à l'exception des Elfes, et couvrant le sentier d'un doux manteau blanc.

Leur marche devint de plus en plus ardue, et tous étaient transis. La montagne les entouraient d'un coté, et le vide de l'autre, et la neige montait à présent à hauteur des hanches d'Aragorn.

Avec un fracas épouvantable, des blocs de pierres sifflèrent près d'eux et s'écrasèrent en contrebas.

Boromir, qui soutenait deux hobbits épuisés, savait qu'ils pourraient difficilement endurer plus pour la journée. Réalisant qu'à cet endroit la falaise s'enfonçait légèrement, rendant le lieu propice à un arrêt, il mis ses mains en porte-voix devant sa bouche bleuie par le froid et s'écria :

"Gandalf ! Nous devons rester ici pour la nuit! La neige est rude, et nous sommes las. La falaise offre un abri ici, reposons nous, je vous en conjure. Ces blocs de pierres nous sont destinés, assurément, et j'entend de sinistres voix dans le vent. Il n'est pas sage de s'avancer plus avant pour le moment."

Le vieux magicien réfléchit quelques secondes, ses sourcils broussailleux froncés, avant d'incliner la tête pour donner son accord.

La Compagnie alors se rapprocha autant qu'elle pouvait de la falaise, et tous se serrèrent pour conserver un peu de chaleur.

Legolas jeta un coup d'?il sur la route derrière eux avant de s'asseoir, par prudence, et il aperçut Aislinn, qui s'était assise comme à son habitude à l'écart des autres.

En deux pas, il fut auprès d'elle, et il s'apprêtait à la presser de venir les rejoindre lorsqu'il réalisa qu'elle n'était pas en mesure de lui répondre. Les lèvres violettes, tremblant violemment, elle souffrait visiblement terriblement du froid, habituée à des températures plus clémentes, même dans les Terres du Nord. Legolas se reprocha aussitôt de ne pas avoir pensé à elle, mais toutes ses inquiétudes étaient allées vers les hobbits, qui redoutaient eux aussi le froid glacial de la tempête.

Il tendit la main vers elle, lui touchant légèrement l'épaule, et elle sursauta, une lueur hantée dans le regard. Sans mot dire, il se baissa et la souleva dans ses bras, et se retourna vers ses compagnons.

Aislinn se débattit faiblement, puis, trop épuisée pour résister, se laissa aller dans les bras du Prince Elfe. Il lui frictionna vigoureusement le dos pour la réchauffer, puis la laissa se reposer à l'abri du vent sous son épaisse cape verte. Elle enfouit son visage au creux de son épaule, et elle s'endormit profondément. Il la tint serré contre lui toute la nuit.

Les autres membres de la Communauté étaient eux aussi trop glacés et épuisés pour le remarquer. Gandalf comprit rapidement, en les observant, qu'un feu ne serait pas de trop pour les garder en vie. Ramassant un fagot, il le tint un moment en l'air, puis plongea son bâton au milieu.

"Naur an edraith ammen!" Aussitôt, le feu flamboya en pétillant.

"Si quelqu'un nous observe, moi en tout cas je me suis révélé." soupira le magicien. " J'ai écris *Gandalf est ici* en lettres de feu que tous peuvent lire de Fondcombe aux Portes de l'Anduin."

Mais à présent la Communauté ne s'en souciait guère, car le feu avait apporté chaleur à leur corps et espoir à leur coeurs. La nuit s'écoula lentement à leur goût, car le bois brûlait vite, et la neige tombait toujours.

Au matin, le temps sembla s'être amélioré, car le vent ne sifflait plus et la neige avait diminuée. Mais au loin s'amassaient de noirs nuages, sombre rappel d'une nouvelle tempête à venir.

Gimli secoua longuement sa barbe rousse parsemée d'éclats de glace. "Plutôt nous retournerons et redescendrons, mieux se sera. Le temps a beau être meilleur, je parierai un tonneau de bière que le vieux Caradhras a encore de la neige à nous jeter."

Tous acquiescèrent en silence.

"Je sens au plus profond de moi que cette tempête n'est pas naturelle." C'était les premiers mots qu'Aislinn avait prononcé depuis leur ascension du col, et Gandalf l'écouta avec attention. Le faucon était une nouvelle fois perché sur son bras, et elle le caressait distraitement. "Rael m'informe qu'au delà du tournant, la neige diminue jusqu'à être un fin tapis. Quelque chose ou quelqu'un cherche à nous empêcher de prendre cette voie, Mithrandir, et j'ai le sentiment qu'il y arrivera. Il nous faut faire demi-tour, car pour nous le Col de Caradhras est perdu."

Dans l'esprit de Gandalf, la voix sinistrement familière de Saroumane se fit entendre.

//Si la montagne triomphe, Gandalf, par où passerez vous? Vous risquerez vous sur une route bien plus dangereuse encore .? //

"On ne peut pas passer par dessus la montagne, alors passons par dessous ! Passons par les Mines de la Moria." dit Gimli.

//La Moria. vous avez peur d'aller dans ces mines, n'est pas? Les Nains ont creusés trop profondément, et avec trop d'avidité. Savez vous ce qu'ils ont réveillé, dans les ténèbres de Khazad-dûm ? L'Ombre. et la Flamme.//

"Laissons le Porteur de l'Anneau décider." répondit-il d'une voix sombre.

Frodon hésita. Le froid mordant du vent lui rappelait cruellement à quel point serait risqué de tenter de passer par le Col. Il ne connaissait de la Moria que ce qu'en disait les contes, et cela ne le rassurait pas. Il choisit de se prémunir du péril le plus proche.

"Nous passerons par les Mines de la Moria."

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