Sommaire : Lors du Conseil d'Elrond, il est décidé qu'une dixième Marcheuse accompagnera la Compagnie.

Disclaimer : Les personnages et les lieux appartiennent tous à J.R.R Tolkien, sauf Aislinn, fille de Glorfindel, et Lindalae, sa mère, et Rael, l'aigle. (J'en rajoute à chaque chapitre, décidément!) Je n'écris pas dans un but lucratif :o)

Read and Review ! Pas de flames mais les critiques constructives sont les bienvenues. et les compliments (même non mérités, héhé), si vous voulez, parce que j'adore ça! (Ca remplace admirablement bien le chocolat, je trouve)

Cette histoire sera traduite en anglais, si j'y arrive :o) (Enfin, c'est pas pour demain hein.)

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// indique la pensée des personnages.

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Chapitre 6 : Les Mines de la Moria - Première partie :



Un chemin de ténèbres sous la montagne

Saisissant un étrange et clair cristal d'un repli de sa tunique grise, Gandalf le fixa avec dextérité au bout de son bâton noueux. Aussitôt, une pâle lumière se répandit, offrant une léger lueur d'espoir. Le magicien parcourut d'un ?il critique la Compagnie.

Frodon et les hobbits semblaient encore choqués, mais l'incroyable résistance de leur race les remettrait vite d'aplomb. Aragorn, avec son calme habituel, rassemblait les paquets dispersés durant leur fuite. Aislinn avait repris connaissance, et s'appuyait légèrement sur Legolas. Sur le front de la jeune Elfe se formait progressivement un hématome noir, et Legolas souffrait de quelques contusions dues aux impudentes attentions des tentacules. Par chance, aucun d'entre eux n'avait été trop sévèrement touché, et cela n'entraverait pas leur progression.

Gandalf inspira profondément, et déclara : "Soyez sur vos gardes. Il y a dans les profondeurs du monde des êtres plus anciens et plus immondes que les Orcs.. et c'est là que nous allons, bien contre mon gré. Allons ! Je vous conduirai, et puisse notre séjour en ces lieux sombres ne pas être remarqué."

Le vieux magicien passa devant, et se mit à gravir les premières marches. Le vaste escalier de pierre avait été taillé à même la montagne, fonctionnel et beau dans sa simplicité comme tout ce que créent les nains. Quelques deux cents marches plus tard apparut un étroit passage voûté, qui se perdait dans les ombres.

"Gandalf." appela doucement Frodon.

L'intéressé haussa un sourcil broussailleux.

"Et si nous nous arrêtions quelques temps? Pour faire une pause, manger un peu, vous voyez, ce genre de choses.." proposa-t-il avec prudence, redoutant une réaction un peu extrême.

La suggestion fut bien accueillie de tous, même de Gandalf, et ils s'assirent, étranges formes dans l'obscurité. Legolas se retournait souvent, scrutant les ténèbres avec anxiété, comme cherchant quelque chose qu'il était seul à voir. Plus que tous les autres, il souffrait de l'enfermement. Aislinn posa une main rassurante sur son poignet, et il sursauta. Un peu honteux de son inquiétude, pourtant très justifiée, il pris la main offerte de sa compagne et s'efforça de regagner quelque peu maîtrise de lui-même.

"Il nous faudra quatre étapes, si nous ne sommes pas retardés en chemin, pour atteindre l'autre coté." Annonça tranquillement Gandalf, consultant discrètement Aragorn du regard. Celui-ci confirma les calculs du vieil homme.

"En admettant que nous ne égarions pas, et que la route ne serpente pas trop, quatre jours était à peu de choses près ma prévision, Mithrandir. Environ quarante milles d'une Porte à l'autre."

Tous étant désireux de quitter au plus vite les inhospitalières Mines, ils repartirent après une courte pause. Gandalf prit la tête de la Compagnie, comme à l'accoutumée, et il avait placé la grande épée Glamdring dans sa main droite. Aucune lueur n'éclairait la lame, et c'était un soulagement, car c'était la certitude qu'aucun Orc n'approchait. Dard et Glamdring était l'?uvre des forgerons elfiques des Jours Anciens et brillaient d'une froide lumière bleue dans les parages de tout Orc. Les hobbits marchaient pressés les uns contre les autres, redoutant qu'un monstre réel ne surgisse des ombres fantastiques que découpait le pâle rayonnement du bâton du magicien sur les rugueux murs de pierre. Derrière eux venaient les Elfes, silencieux et sombres, et Legolas avait le visage fermé. Aragorn et Boromir formaient l'arrière-garde.

Le passage sinueux se mit soudain à descendre en pente douce. L'atmosphère était étouffante, et brûlante, mais parfois un trop léger courant d'air venait balayé leur visages moites. La douce lueur du bâton révélait un véritable labyrinthe qui s'étendait de tous cotés : des passages à droite, à gauche, des amorces d'escaliers.. Les murs étaient sillonnés de fissures ténébreuses, et le sol s'ouvrait par moment en une béante crevasse, juste sous leurs pieds. Gandalf, pourtant, ne semblait pas troublé outre mesure. Il consultait souvent Gimli, qui malheureusement ne lui était pas d'un grand secours, sinon par son instinct de Nain. Les Mines de la Moria dépassait en complexité toutes structures connues, et défiait sans peine même l'imagination d'un fils de la race montagneuse.

Derrière eux, la Compagnie parlait peu, et lorsqu'elle s'y risquait, ce n'était que murmures rapides. Leurs bruits de pas semblaient presque assourdissants, dans ce silence oppressant et agressif.

De longues heures avaient passées lorsque Gandalf se heurta pour la première fois à un obstacle suffisant pour le plonger dans la perplexité. Devant eux se tenaient trois arches de pierre, chacune offrant un passage d'inclinations différentes : l'un descendait en pente douce, l'autre restait à niveau, le dernier enfin s'élevait légèrement. Tous menaient vers l'Est.

"Je ne me souviens pas de cet endroit.." admit Gandalf à contrec?ur.

"Sommes nous perdus?" s'exclama Pippin, horrifié.

Le magicien ne répondit pas. Il s'assit lourdement en face des trois arches et se perdit dans une profonde méditation. La nuit devait être bien avancée à présent, au dehors, aussi la Compagnie décida de s'arrêter pour ce qu'il en restait. Chacun déroula sa couverture, et s'enroula aussitôt à l'intérieur, car leurs membres et leurs esprits étaient las. Aragorn instaura des tours de gardes, et décida que Pippin prendrait le premier : le hobbit s'agitait nerveusement et n'avait pas l'air en état de dormir.

Aislinn observa Legolas alors qu'il installait son lit de fortune près d'un mur. Timidement, elle s'approcha et posa le sien tout près. L'Elfe des Bois la regarda avec surprise durant quelques secondes, avant de lui offrir un sourire radieux. C'était la première fois depuis leur entrée en Moria que son humeur semblait s'alléger, et Aislinn en fut soulagée : elle en était presque venue à croire qu'il regrettait ses actes antérieurs.

Legolas l'attira doucement contre lui alors qu'elle s'allongeait sur le sol dur et froid. Elle frissonna, encore peu habituée à être touchée, mais répondit à son étreinte. Bientôt, ils s'endormirent, enlacés, le visage d'Aislinn enfoui au creux de l'épaule de l'Elfe, et les ténèbres de la Moria disparurent de leurs âmes durant ce répit bienvenu.

Six ou sept heures plus tard, il fallut repartir. Gandalf avait choisi la voie de droite.

La Communauté poursuivit sa marche dans le noir tout au long de la journée, ne se permettant que deux courtes haltes. Le voyage était monotone, et personne n'avait le c?ur à parler. Ils ne virent ni n'entendirent rien. L'obscurité, seule, ne les abandonna jamais. Accablante compagne, elle suivait tous leurs mouvements comme une ombre, et ajoutait du poids au c?ur de tous. Seul Gimli ne semblait pas affecté, mais il était dans la nature de son peuple de vivre sous la terre.

Soudain, un puissant courant d'air chaud les surpris. Ils s'arrêtèrent et se serrèrent avec inquiétude les uns contre les autres.

Gandalf se retourna, souriant.

"Mon choix s'est révélé être le bon. Nous ne sommes, je pense, plus très loin du coté Est. Nous sommes haut, bien plus haut que la Porte des Rigoles Sombres, sauf erreur de ma part. Nous devrions à présent nous trouver dans les parties habitables, plus précisément dans une vaste salle, à en juger l'atmosphère. Reposons nous ici, mes amis, tant que nous le pouvons. Il y a encore un long chemin jusqu'à la Porte Est, et y accéder ne sera peut-être pas aussi aisé que ne fut notre progression jusqu'à présent."

En disant cela, il scrutait l'obscurité, une expression inexplicable sur son visage, comme s'il pressentait plus qu'il n'osait le dire.

Les Compagnons passèrent cette nuit dans la grande salle caverneuse, entassés les uns sur les autres pour lutter contre le froid insidieux du courant d'air. Le sol de pierre semblait usé, empreint d'une patine que seules les années peuvent conférer. La poussière qui y reposait se soulevait par moments, lorsqu'une bourrasque un peu plus forte que les autres semblait lécher avec avidité la caverne toute entière. Tout autour d'eux pesaient les ténèbres profondes, qui semblaient cacher les pires peurs que l'imagination ai jamais engendrée.

Un profond silence tomba, alors que tous s'endormaient progressivement.

Aislinn se réveilla en sursaut. Autour d'elle, la Compagnie était encore assoupie, et il restait encore quelques heures avant leur réveil. Legolas l'entourait possessivement de ses bras, et Gandalf montait la garde : elle n'avait aucune raison de ressentir la moindre crainte. Pourtant, un instinct profond lui murmurait la présence de quelque chose, tapi dans le noir.. Portant son regard sur une arche, au fond ouest de la salle, il lui sembla discerner deux points pâles et brillants.

"Qu'est ce que.." murmura-t-elle, perplexe.

"C'est Golum", répondit Gandalf, "Il nous suit depuis que nous sommes entrés. Comment et pourquoi, cela je n'en sais rien. Ne craignez rien. Il ne s'approchera pas."

Frissonnante, et n'appréciant pas exactement l'idée qu'un être gluant et cruel se promenait non loin d'eux, Aileen se rallongea auprès de Legolas, mais ne parvint plus à trouver le sommeil.

A l'"aube", Gandalf les réveilla. Il avait pris toutes les gardes, préférant généreusement laisser ses compagnons harassés se reposer. Après un frugal petit déjeuner, ils repartirent -mais chacun avait le c?ur plus léger, car si le magicien avait vu juste, ce serait leur dernière nuit en Moria.

La Compagnie s'engagea vers le Nord, dans un large couloir, qui débouchait sur une grande salle carrée. Leurs pieds soulevèrent une épaisse couche de poussière sur le sol, et ils trébuchèrent sur des choses dont ils ne purent au début discerner la forme. La pièce était éclairée par un large puits situé haut dans le mur qui faisait face à l'Est ; le puits était en oblique, et, au loin se voyait un petit morceau de ciel bleu.. La lumière tombait directement sur un étrange table posée au milieu de la pièce. Après un examen plus poussé, il apparut que c'était en réalité une immense dalle de pierre blanche posée sur un socle de même dimension, d'environ deux pieds de haut.

"On dirait un tombeau.." murmura Boromir.

Sur la dalle, des runes étaient profondément gravées.

"Ce sont des runes de Daeron, telles qu'on les employaient jadis en Moria", expliqua Gandalf. "Il est écrit :

BALIN, FILS DE FUNDIN, SEIGNEUR DE LA MORIA "

Gandalf soupira.

"Il est donc mort. Je le craignais."

Gimli ramena son capuchon sur son visage.

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Prochain chapitre : "Les Mines de la Moria - 2eme partie - Batailles en Moria" Review, please !