Heya ! Me revoilà avec une nouvelle histoire !
Ce pourrait être surprenant de me voir sur le fandom Harry Potter, mais il fallait bien que j'essaie un jour x)
Je l'ai écrite pour m'amuser, parce que je me demandais ce qu'il se passerait si j'envoyais mon personnage de RP traumatiser les sorciers, alors si vous êtes curieux... :3
J'ai terminé d'écrire le tome 1 hier soir (je parle du tome 1 de Harry Potter) avec 7 chapitres, et si j'y pense je ferai une publication mensuelle histoire de ne pas arriver à court trop vite.
J'annonce aussi que je posterai cette histoire sur AO3 en parallèle à , étant donné que je passe beaucoup plus de temps sur ce site quand je lis, maintenant, donc vous pouvez choisir la plateforme que vous préférez !
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture~!
C'était un après-midi pluvieux à York, les rues étaient quasiment vides et cela arrangeait bien les affaires de Minerva McGonagall : elle n'avait pas besoin de faire très attention pour rester discrète aux yeux des moldus. Malgré le charme de désillusion, il restait le risque de se cogner à un passant, or là, ce n'était plus un problème. La sorcière déboucha dans une rue à la périphérie de la ville et trouva enfin le bâtiment qu'elle cherchait.
Attendez… Quoi ?
Elle sortit une enveloppe de sous sa cape pour vérifier l'adresse, mais il n'y avait pas d'erreur possible. Elle était au bon endroit, aussi… « incongru » que ce soit. Ce n'était pas tous les jours qu'on allait chercher une enfant dans un funérarium abandonné. Bon, elle saurait sans doute la raisonner pour qu'elle retourne chez elle. La sorcière rangea l'enveloppe et sortit sa baguette, lançant un Lumos avant de se diriger vers les portes du bâtiment et déverrouiller la grosse chaîne qui les maintenait fermées pour entrer.
Comme on pouvait s'y attendre, l'intérieur était dans un sale état. Le sol était couvert de débris, de saleté et de poussière, les murs semblaient avoir commencé à se déformer avec l'humidité. Il y avait d'ailleurs d'énormes taches sur le plafond d'où s'échappaient des gouttes de pluie à rythme régulier. Vraiment pas un endroit pour des enfants, quel que soit leur âge.
- Hominum revelio, prononça Minerva.
Elle se tourna vers sa droite, voyant se dessiner une petite silhouette quelques salles plus loin, et s'avança pour la rejoindre. Elle retint un frisson en constatant que l'enfant se trouvait dans la morgue, là où on s'occupait des corps avant la crémation.
L'enfant en question, une petite fille aux cheveux noir corbeau, se tenait assise bien droite sur l'une des tables d'autopsie et mangeait quelques chose, s'interrompant quand McGonagall fit irruption avec la lumière de sa baguette. Ses cheveux étaient visiblement gras, la robe grise et démodée qui couvrait tout son corps et ne laissait visible que ses mains, était un peu sale et plus qu'usée. Son regard d'un vert émeraude était froid et elle aurait pu faire peur si la sorcière n'avait pas vécu la guerre. D'ailleurs la trace de confiture au coin de sa bouche n'aidait pas à la crédibilité de l'enfant. Lorsque la petite tourna la tête vers elle, cependant, et qu'elle put voir le côté droit de son visage, son semblant d'attendrissement laissa place à l'horreur.
D'un ou deux centimètres sous son œil jusqu'en bas de sa mâchoire s'étalait une cicatrice de la taille de sa main, d'un rouge vif et visiblement récente. Une énorme brûlure. La fillette, cependant, loin de s'effaroucher, continua de la regarder dans les yeux, enfournant ce qu'il restait de son beignet dans sa bouche.
- Je peux vous aider ? demanda-t-elle tranquillement.
- Emerald Coldstone ? voulut s'assurer la sorcière.
La seule réaction de l'enfant fut de soupirer.
- Non, je ne rentrerai pas.
McGonagall haussa un sourcil, un peu prise au dépourvu.
- Je vous demande pardon ?
- Vous n'êtes pas venue ici pour me ramener au foyer, peut-être ? fit la gamine avec sarcasme.
- … Non, je ne suis pas venue pour ça, finit par acquiescer la sorcière.
Elle verrait pour régler le problème de cette petite fugueuse, mais elle allait commencer par la raison de sa venue. Emerald haussa un sourcil à son tour, et elle se surprit à trouver une ressemblance avec un certain professeur de potions. Minerva s'éclaircit la gorge en sortant de nouveau l'enveloppe de sous sa cape, et approcha de l'enfant pour la lui donner. La demoiselle se montra méfiante, la prenant et l'ouvrant avec prudence, et commença à lire. Elle passa en revue la liste des fournitures, puis releva la tête vers la sorcière, incrédule.
- Donc… Poudlard, une école de sorcellerie. Et vous en êtes la vice-directrice. C'est une plaisanterie ?
- Pensez-vous que ce le soit ? demanda McGonagall.
- … Vous n'en avez pas l'air, mais je ne vous connais pas, après tout. Ce n'est pas parce que tout le monde m'appelle « sorcière » que c'est le cas. J'attends des preuves de ce que vous avancez.
Le professeur de Métamorphose afficha un sourire, leva sa baguette où le sort de lumière était toujours actif, et envoya la sphère brillante se promener, faisant tout le tour de la pièce avant de tourner autour de l'enfant qui semblait à la fois surprise et confuse.
- … Je vous crois, déclara-t-elle avec un calme qu'elle ne ressentait visiblement pas à l'intérieur. Mais ça ne me dit pas ce qui vous fait penser que je suis une sorcière moi aussi.
- Il me semble qu'il y a trois mois, il est arrivé quelque chose à l'un de vos camarades de classe. Une histoire de devenir rose de la tête aux pieds, le professeur Dumbledore s'en était amusé.
Emerald grimaça légèrement.
- Un point pour vous, consentit-elle à admettre. Je tiens à ajouter que c'était un accident, cet idiot m'a versé un pot de peinture dessus et il a changé de couleur quand j'ai pensé à lui rendre la pareille.
- Je n'ai aucun mal à croire que c'était un accident. Ce sont des choses qui arrivent fréquemment avec les jeunes sorciers, qu'ils soient dans une famille sorcière ou moldue.
- « Moldue » ? demanda l'enfant en haussant un sourcil.
- C'est ainsi que nous appelons les gens qui sont dépourvus de magie.
La demoiselle pencha très légèrement la tête sur le côté.
- Ça sonne un peu péjoratif, vous ne trouvez pas ?
- Malheureusement je n'ai pas le moindre pouvoir sur les expressions populaires, répondit McGonagall.
- Hm. Et donc, qu'est-ce que vous attendez de moi ?
- En tant qu'élève de Poudlard, nous veillerons à vous enseigner tout ce que vous avez besoin de savoir sur la Magie et le monde des sorciers. Ce que nous attendons en retour est le plus grand sérieux concernant vos études, et dans votre cas, que vous restiez dans le foyer auquel vous appartenez pour être assuré que vous êtes en sécurité lorsque vous n'êtes pas au château.
L'enfant fronça le nez avec mécontentement, mais malgré l'envie évidente de répliquer, elle ne fit aucun commentaire.
- Est-ce que j'ai quelque chose à payer pour intégrer cette école ? demanda-t-elle plutôt.
- Les sorciers nés de familles moldues se voient attribuer une bourse capable de couvrir tous les frais concernant leur éducation, répondit McGonagall. Dès que vous le ferez ouvrir, il existera un coffre-fort à Gringotts qui contient tout l'argent de cette bourse, qui vous permettra d'acheter toutes vos fournitures avant le commencement de l'année scolaire. Bien entendu, si nécessaire, un professeur de Poudlard sera désigné pour vous accompagner lors de vos achats.
- Et où est-ce que je peux faire mes achats ?
- Tout se trouve au Chemin de Traverse, à Londres.
La fillette poussa un soupir.
- J'aurai besoin d'un professeur… admit-elle à contrecœur.
- C'est noté, sourit la sorcière.
- Et qu'est-ce qu'il se passe, maintenant ? Je rentre et on vient me chercher le jour-J ?
- C'est cela. Je vais vous raccompagner à votre foyer, vos responsables légaux seront prévenus de votre départ et de votre inscription dans un pensionnat en Écosse.
Emerald soupira de nouveau, avant de finalement hocher la tête.
- Allons-y.
Au beau milieu du mois d'août, lors d'une après-midi ensoleillée, Emerald était en train de lire un livre dans la cour de l'orphelinat, un roman. La fillette s'ennuyait profondément, comme on l'éloignait le plus possible de la moindre occasion de continuer ses études. Son père serait furieux…
Elle releva la tête quand elle entendit des pas l'approcher, et fut mi-surprise, mi-agacée de constater qu'il s'agissait d'une des éducatrices, accompagnée d'un homme qu'elle n'avait jamais vu auparavant. La pâleur de sa peau contrastait ses yeux noirs, ainsi que ses cheveux gras tout aussi sombres, avec une expression de dédain qui semblait avoir parfaitement sa place sur son visage. Sa tenue avait une certaine classe que son père aurait approuvée, elle devait bien l'admettre. Un pantalon de toile noir sur des chaussures de ville, avec une longue robe noire fermée sur toute la hauteur du tronc, et des manches longues qui couvraient les paumes de ses mains. Les pans du long vêtements semblaient virevolter avec un air théâtral à chacun de ses mouvements.
- Emerald, je te présente le professeur Rogue, dit l'éducatrice avec un certain malaise, visiblement impressionnée par le visiteur. Il est venu pour t'emmener acheter ton matériel pour le pensionnat.
Elle referma son livre et se releva, se tenant bien droite avant d'adresser un bref hochement de tête à celui qu'elle devinait sans mal être un sorcier.
- Ravie de vous rencontrer, professeur, salua-t-elle poliment.
- Ne perdons pas de temps, nous en avons pour l'après-midi et j'ai cru comprendre qu'il fallait que vous soyez de retour avant sept heures.
- Bien, se contenta-t-elle de répondre.
Il salua l'éducatrice d'un autre hochement de tête, avant de commencer à se diriger vers le portail à l'avant de l'orphelinat, elle le suivit, avec quelques difficultés à rester à son niveau, vu ses pas rapides et leur différence dans la taille de leurs jambes. Une fois qu'ils eurent quitté le terrain du foyer, il la guida jusqu'à une ruelle où il s'arrêta, avant de se retourner vers elle.
- Le moyen que je vais utiliser pour vous emmener à Londres est assez impitoyable sur ceux qui n'ont pas l'habitude, vous risquez de vous sentir malade, mais je vous prierai de garder pour vous le contenu de votre estomac.
- Je ferai de mon mieux, répondit-elle d'un ton neutre.
Il haussa un sourcil, puis lui tendit une main, dans laquelle elle finit par mettre la sienne après quelques secondes de confusion. Puis elle se retrouva tirée vers l'avant, et l'instant suivant, elle ne distinguait plus rien d'autre que la sensation d'être compressée dans un tuyau, sa seule attache sensoriel étant la main du sorcier qui la tenait fermement. Le "voyage" ne dura qu'un bref moment, mais lorsqu'elle eut de nouveau les pieds sur un sol ferme, elle avait le tournis et sentit le besoin de reprendre sa respiration, lâchant la main du professeur Rogue pour se frotter les yeux, le visage un peu pâle. Rogue eut au moins la décence de la laisser respirer une petite minute, et elle finit par hocher la tête pour lui signaler qu'elle était prête à repartir.
Le sorcier recommença donc à avancer, et une fois de plus, elle lui emboîta le pas, regardant autour d'elle avec un certain intérêt, comme elle n'avait jamais pu visiter Londres auparavant. Il finirent par arriver devant un vieux pub miteux dont la pancarte indiquait "Le Chaudron Baveur" et elle haussa un sourcil, à la fois curieuse et perplexe. Le professeur poussa la porte et lui fit signe d'entrer, ce à quoi elle obéit. Et si l'intérieur avait l'air tout aussi miteux que l'extérieur à première vue, elle fut incapable de cacher sa surprise en voyant que non seulement la pièce était beaucoup trop grande pour rentrer dans le petit bâtiment qu'elle avait vu de l'extérieur, mais aussi toutes les choses étranges qui s'y trouvaient. Les clients étaient pratiquement tous habillés dans des robes colorées avec des chapeaux pointus, certains lisaient un journal intitulé "Gazette du Sorcier" et dont les photos bougeaient, sur sa droite elle voyait un homme lisant un livre qui faisait tournoyer une cuillère dans sa tasse de thé sans même la toucher.
Elle remarqua que le professeur Rogue venait de lui passer devant et reprit son sérieux avant de recommencer à le suivre, passant une porte menant à une cour minuscule à l'arrière du bâtiment. Le sorcier sortit une baguette de bois sombre de sa manche et tapota les briques du mur qui lui faisait face dans un paterne précis. Le briques commencèrent à se déplacer sous ses yeux, laissant progressivement se former une arche, et au-delà de cette arche…
- Sapristi… souffla Emerald, les yeux écarquillés.
- Suivez-moi, Miss Coldstone, ne perdons pas de temps, se contenta de dire Rogue avant de se remettre à avancer.
L'enfant se remit bien vite à le suivre, mais elle ne put s'empêcher de regarder de tous les côtés devant le véritable festival qui se déroulait tout autour d'elle. Les objets volants, les créatures fantastiques, les sorciers qui apparaissaient et disparaissaient en un claquement de doigt, les balais volants dans les vitrines, les bâtiments qui semblaient tous avoir une architecture tordue qui renforçait le côté onirique du lieu. Elle trottina pour rattraper le professeur et ils arrivèrent devant un grand édifice de marbre blanc dans lequel était gravé "Gringotts", ce qu'elle devinait être la fameuse banque. Elle ne perdit pas de temps à admirer l'architecture et préféra rester sur les talons de Rogue, passant un portail, gravissant un escalier, jetant à peine un œil au message inscrit dans le marbre à l'entrée. Ce qui attira son attention, cependant, ce fut les individus qui occupaient les lieux, alignés sur des bureaux si haut qu'ils dominaient les visiteurs malgré leur petite taille.
Elle suivit son guide jusqu'à un guichet où la… "créature", à défaut d'autre mot, grattait quelque chose sur un parchemin avec une plume taillée.
- Nous venons ouvrir un compte au nom de Coldstone, déclara le professeur Rogue.
La créature posa sa plume et ajusta une paire de lunettes sur son long nez pointu, lorgnant sur l'enfant qui n'eut pas de réaction particulière, trop occupée à l'observer avec fascination.
- Miss Coldstone vient-elle ouvrir son coffre dans le contexte de la bourse des nés-moldus ? demanda-t-il d'une voix rocailleuse.
- Oui monsieur, répondit-elle. Sans vous offenser, est-ce que je peux savoir ce que vous êtes ?
Alors que le fonctionnaire affichait un sourire amusé plein de dents pointues, Rogue haussa un sourcil dans sa direction.
- Je suis un gobelin, Miss Coldstone, répondit finalement le concerné.
- Et est-ce qu'il existerait des études d'anatomie et de rites funéraires gobelins ? demanda-t-elle encore avec un enthousiasme tout juste contenu.
Cette fois, Rogue ne put cacher sa confusion face à ce que venait de dire l'enfant. Le gobelin, lui, laissa échapper un rire de fumeur.
- J'ignore si les sorciers ont fait de telles études et si elles ont été conservées, jeune fille, déclara-t-il une fois calmé.
Il fit signe à un collègue derrière lui et un autre gobelin s'approcha.
- Sundo va se charger de vous amener à votre coffre. Signez ici et apposez une goutte de votre sang, dit-il encore, lui tendant un parchemin et sa plume.
Emerald signa rapidement et posa le doigt sur une aiguille de bois sans sourciller, afin d'apposer une goutte de sang sur le bas du parchemin.
- Bienvenue chez Gringotts, mademoiselle Coldstone, sourit le gobelin de ses dents pointues.
Puis le dénommé Sundo leur fit signe de le suivre, le professeur et l'enfant lui emboîtant le pas lorsqu'il se mit à avancer. Il les conduisit dans une sorte de tunnel creusé dans une roche souterraine et un wagonnet ne tarda pas à débarquer, crissant sur les rails pour s'arrêter juste devant eux. Il monta à bord et ils en firent de même avant que le véhicule ne reparte brutalement. Rogue semblait y être préparé et n'en fut pas plus déphasé que ça, une main accrochée au rebord du wagonnet pour assurer son équilibre. Ce n'était pas le cas d'Emerald qui manqua de tomber, n'échappant à l'embarras que grâce à la main libre de son professeur qui l'attrapa par l'épaule.
Elle le remercia brièvement dans un murmure, les joues rosissant légèrement, avant de reprendre leur pâleur habituelle. Le chemin continua pendant quelques minutes, le vent sifflant à leurs oreilles alors qu'elle essayait d'observer les tunnels autour d'elle, les multitudes de portes métalliques qu'ils passaient, et elle crut même entendre un grondement menaçant venant d'une immense grotte au-dessous d'eux. Quand le wagonnet s'arrêta enfin, elle ne put s'empêcher d'être un peu soulagée. Entre cette espèce de téléportation et ça, elle n'était pas certaine de beaucoup apprécier les moyens de transport sorciers…
Ils s'arrêtèrent devant l'une des nombreuses portes, et le gobelin appliqua sa main sur le battant métallique, en tirant une petite clé noire qu'il remit à la demoiselle.
- Votre clé, dit-il simplement. Ne la perdez pas.
Elle hocha la tête et il lui désigna la serrure du coffre où elle enfonça la clé pour déverrouiller la porte. Le coffre s'ouvrit lentement, lui laissant voir trois petits tas de pièces différentes, bronze, argent et or, à première vue. L'enfant entra dans le coffre pour regarder les pièces d'un peu plus près, et sortit de sa poche la liste des fournitures. Après quelques secondes, elle se tourna vers le professeur Rogue.
- Je n'ai aucune idée de comment fonctionne cette monnaie ou combien serait suffisant pour mes fournitures, lui dit-elle.
Il afficha un léger rictus avant d'entrer à son tour.
- Je vais vous expliquer, alors écoutez attentivement, parce que je ne me répéterai pas.
- Bien, acquiesça-t-elle, attentive.
- Les pièces en bronze sont des Noises, elles valent environ un cent. Les pièces en argent sont des Mornilles, elles valent 29 Noises, environ 48 cents. Quant aux pièces en or, ce sont des Gallions, et elles valent 17 Mornilles ou 493 Noises, autrement dit, environ 5 livres et 12 cents. C'est compris ?
- Oui professeur, acquiesça à nouveau l'enfant.
- Votre volonté d'être raisonnable avec vos dépenses est admirable. Vous aurez besoin de tout ce que contient ce coffre, le versement par l'école est annuel, ici se trouve donc de quoi couvrir tous vos frais pour cette année.
Elle hocha la tête de nouveau et prit une bourse qui avait été laissée près de l'argent pour y verser les pièces, surprise de ne pas sentir le poids de tout le métal, ou que la bourse elle-même soit capable de tout contenir malgré sa petite taille.
- Fascinant… murmura-t-elle en soupesant le contenant.
Le même genre de sortilège devait avoir été placé dans le Chaudron Baveur.
- Ne perdons pas de temps, miss Coldstone, appela Rogue, de nouveau à l'entrée du coffre.
- Oui professeur.
Elle sortit du coffre à son tour, vérifiant bien que la clé était dans sa poche, et la porte se referma d'elle-même. Ils reprirent le wagonnet pour remonter à la surface et elle salua le fonctionnaire qui les avait accueilli d'un hochement de tête avant de sortir de la banque.
Le temps passait vite lorsqu'on faisait des achats dans un environnement jamais vu auparavant, semblait-il. Emerald transportait derrière elle sa malle toute neuve contenant toutes les fournitures qu'elle avait. Le bagage commençait à peser son poids, entre le chaudron, le nécessaire à potions, les livres et tout le reste. Il ne manquait que les uniformes et la baguette magique, et le professeur Rogue semblait impatient d'en finir, agacé depuis qu'il avait dû la faire sortir du rayon "médicomagie" de Fleury et Bott.
Ils pénétrèrent dans la boutique de Madame Guipure, le sorcier étant insistant sur le fait que l'achat de la baguette serait sans doute le plus long et qu'il valait mieux avoir le reste avant de s'y attaquer. Une dame d'âge mûr s'approcha, l'air fatiguée.
- C'est pour Poudlard ? demanda-t-elle sans même un bonjour.
- Oui, se contenta de répondre Rogue.
- Bon, alors tu peux monter sur ce tabouret là-bas, j'arrive tout de suite, dit-elle à Emerald.
L'enfant se dirigea vers le tabouret au fond de la pièce, près d'une fenêtre qui laissait voir les passants au dehors qui continuaient de s'affairer. Elle se retourna en montant sur le tabouret, observant l'intérieur du salon de couture, et remarqua un jeune garçon aux cheveux bruns et aux yeux ambrés qui sembla gêné d'avoir été surpris en train de la dévisager et détourna le regard. Elle n'y prêta aucune attention, préférant admirer les rouleaux de tissu alignés sur les nombreux rayonnages. Les paternes de certains étaient d'une élégance telle que la Reine elle-même se jetterait sur une robe conçue dans ces soies.
Madame Guipure finit par refaire son apparition et lui fit écarter les bras le temps de prendre ses mesures, au plus près possible du corps au travers de sa vieille robe grise. Puis d'un coup de baguette, Emerald put voir les rouleaux de tissus s'animer, une paire de ciseaux de couture découpant un paterne précis avant que des fils et aiguilles ne prennent la relève. En quelques minutes elle se retrouva avec trois exemplaires de son uniforme et de ses robes de travail, avec chapeau pointu et cape d'hiver pour compléter le tout. La fillette paya la couturière, rangea les vêtements dans la malle, et emboîta le pas à Rogue pour aller chercher la dernière chose qu'il lui manquait : la baguette.
La haute devanture de la boutique d'Ollivander était pour le moins lugubre, avec la peinture écaillée, le vieux bois visiblement en train de pourrir dessous, la vitre sale avec l'unique baguette posée sur un coussin poussiéreux en vitrine. C'était une vision qui ne donnait pas particulièrement envie d'entrer, mais Emerald bomba le torse et ouvrit la porte pour laisser passer Rogue, celui-ci haussant un sourcil, avant d'entrer à son tour et refermer derrière elle. Le tintement de la cloche s'arrêta et elle se mit à observer les lieux, son regard très vite attiré par une porte au fond de la pièce qui ressemblait à un très long couloir. Depuis le début de l'après-midi, elle avait cessé de s'étonner sur le fait que l'intérieur des bâtiments étaient plus grands qu'à l'extérieur.
Elle manqua de sursauter, surprise quand un vieil homme sortit de derrière l'une des nombreuses étagères presque sans un bruit. Il vint se poster derrière le comptoir, affichant un sourire sympathique, mais la regardant avec des yeux perçant donnant l'impression qu'il sondait son âme, et qui lui fit froid dans le dos.
- Professeur Rogue, salua-t-il vers le concerné d'un hochement de tête.
- Monsieur Ollivander, répondit le professeur, faisant de même. J'accompagne miss Coldstone pour l'achat de sa baguette.
- Bien entendu, acquiesça le vieux sorcier.
Il quitta sa place derrière le comptoir et d'un coup de baguette fit apparaître un mètre ruban alors que le professeur partait s'asseoir sur une chaise près de la vitrine.
- Dites-moi, miss, quelle est la main dont vous tenez votre baguette ?
- Droite, répondit-elle.
Il hocha doucement la tête alors que le mètre s'animait pour venir prendre des mesures sur l'enfant, la taille de sa paume, la longueur de son bras, son tour de tête… Le fabricant s'en alla alors que son outil continuait ce qu'il faisait. Emerald se posa de sérieuses questions quand le ruban commença à prendre des mesures de plus en plus absurdes tel que l'écartement de ses yeux, le placement symétrique de son nez, ou même la taille de la cicatrice sur sa joue droite.
- Il suffit, lança la voix d'Ollivander.
Et le ruban retomba à terre, inanimé. Le vieil homme ressortit de derrière une étagère dans le fond de la boutique avec une demi-douzaine de boîtes rectangulaires et les posa sur le comptoir. Il fit signe à la fillette d'approcher, et elle obéit avec une très légère hésitation. Le fabricant tira de la première boîte une très belle baguette de bois noir qu'il lui tendit par l'extrémité.
- Bois d'ébène, épine de monstre du Fleuve Blanc, 23 centimètres 2, rigide. Une baguette puissante et élégante pour une sorcière fidèle à ses convictions, sourit-il.
Sentant ses joues chauffer l'espace d'un instant, Emerald prit la fine baguette en main… laquelle lui échappa immédiatement, atterrissant quelques mètres plus loin sur le vieux parquet. L'enfant regarda le vieil homme avec confusion.
- Pas celle-ci, se contenta-t-il de déclarer.
Il prit une seconde baguette, un peu plus épaisse et d'un bois clair.
- Bois de noisetier, plume d'Oiseau-Tonnerre, 24 centimètres 3, souple, mais difficile à manier.
La fillette effleura à peine la baguette du bout des doigts que la baguette cracha un jet d'étincelles rouges qui partit frapper une étagère, envoyant des boîtes voler dans tous les sens.
- Sapristi ! s'exclama Emerald. Je suis désolée monsieur…
- Ce n'est rien, c'est ainsi à chaque fois que j'ai un client difficile, réfuta Ollivander avec un haussement d'épaule.
Il reprit la baguette de noisetier et saisit la boîte qui se trouvait à la fin de la pile, l'observant avec un air pensif. Il marmonna dans sa barbe inexistante une ou deux secondes, avant de finalement ouvrir et lui tendre la baguette qui se trouvait à l'intérieur.
- Bois de pin, crin de Sombral, 21 centimètres 5, flexible. Une baguette inventive qui aime les sorciers nimbés de mystère.
Rien que par l'apparence, l'enfant fut sous le charme. D'une forme conique, fine sans avoir l'air fragile, le bois était gris et semblait avoir été formé de cinq petites tiges de bois enroulées autour d'un axe. Un petit cristal de la taille de son ongle comblait le creux laissé à l'arrière de la tige, d'un vert délavé. Lorsqu'elle la prit en main, elle sentit quelque chose, un lien qui se formait entre elle et la baguette et une étincelle bleue jaillit de l'extrémité en direction du plafond pour éclater en un petit feu d'artifice.
Emerald esquissa un sourire et Ollivander hocha la tête pensivement.
- Intéressant, commenta-t-il.
Il reprit gentiment la baguette des mains de la fillette et la rangea dans sa boîte qu'il enveloppa de papier kraft avant de la tapoter.
- Cette baguette vaut 8 Gallions, sourit-il.
Elle s'empressa de lui payer son dû, s'empêchant de grimacer en constatant le prix assez élevé, mais quand elle se retrouva avec la boîte dans les mains, elle ne put que se dire que ça en valait largement la peine. La baguette rejoignit les autres fournitures dans la malle et elle revint auprès du professeur Rogue qui lisait un traité sur les potions. Il rangea sa lecture et se leva, saluant Ollivander d'un hochement de tête avant d'ouvrir la porte, invitant Emerald à sortir.
Décidément, le transplanage n'était pas idéal pour les enfants. Bien que la fillette ne se soit pas plainte une seule fois, il voyait bien qu'elle luttait activement pour marcher droit, tirant sa malle derrière elle.
- Ah, monsieur Rogue ! Emerald ! Vous êtes pile à l'heure !
L'éducatrice de tout à l'heure, madame Duke, afficha un sourire en ouvrant la grille du portail qu'elle s'apprêtait à verrouiller. Le sorcier fit signe à Emerald de rentrer et elle le salua d'un hochement de tête avant de se diriger vers le bâtiment, traînant son lourd bagage derrière elle.
- Elle n'a pas posé de problème ? demanda l'éducatrice une fois que l'enfant fut trop loin pour l'entendre.
- Pas le moindre, répondit Severus. Le train pour l'amener au pensionnat part de la gare de King's Cross à Londres, le 1er septembre à 11h.
- Londres ? s'étonna-t-elle. C'est à 4h d'ici en voiture !
Severus agita sa manche sous couvert de la réajuster, lançant un sortilège informulé.
- Oui, nous pouvons faire la route la veille et prendre une chambre pour la nuit, pas de problème, acquiesça madame Duke, affichant un léger sourire. Je demanderai une dérogation à madame la directrice.
- Formidable. Bonne soirée, madame Duke, salua le sorcier.
Sans lui laisser le temps de répondre, il s'éloigna. Juste avant de tourner à l'angle de la rue pour transplaner, il jeta un dernier regard vers l'orphelinat, pensif. Il repensa un instant à cette fillette au visage brûlé et aux intérêts inhabituels, assez intrigué, il devait l'admettre. Plusieurs fois dans l'après-midi il avait été tenté de sonder son esprit pour savoir ce qu'elle pensait tant il avait été étonné par son comportement. Mais il ne s'était pas encore abaissé à un niveau tel qu'il serait prêt à envahir la tête d'un enfant juste par curiosité.
Severus se pinça l'arrête du nez et se remit à avancer en poussant un long soupir. Son travail de babysitting était enfin terminé pour aujourd'hui et il avait rendez-vous avec un bon verre de scotch dans ses quartiers.
