Bien le bonjour tout le monde. Bon, allez je me décide à vous poster le premier chapitre, en espérant pouvoir tenir la cadence.

Ma première Bella/Paul (enfin le deuxième si ma sœur passe par là et cherche la suite de la première avec un couteau à la main...) Enfin la première que je vais poster.

Je vais mettre cette fic en M, est-ce qu'il y aura du lemon, peut-être je ne sais pas encore, on verra, ce que je sais par contre, c'est que cette fic ne va pas toujours être rigolote, donc mettons en M pour être tranquille.

Beaucoup de différence comparé à l'œuvre originale, comme bien souvent avec moi. Donc Bella ne s'appellera pas Swan et j'espère que je ne ferai pas la boulette durant la fic. Néanmoins, j'aime beaucoup cette fic, donc j'espère qu'il en sera de même pour vous. Comme toujours, je sais comment elle finit et les grandes lignes, donc je la finirai et je vais poster un chapitre par semaine, en espérant tenir la cadence comme je le disais.

Une Bella différente de mes autres fic aussi, mais je vous laisserai découvrir. Je n'en dis pas plus à part que je suis heureuse de vous retrouver et que j'espère que ça vous plaira.

Bisous tout le monde et bonne lecture !


Le proviseur Yorkie remit tout en place sur son bureau, resserra sa cravate et se prépara à recevoir son rendez-vous. Quel dommage que le fils soit aussi insupportable, parce que la mère était vraiment à son goût. Une beauté, vraiment, son métissage entre ses origines Quileute et écossaise en faisait une femme tout à fait remarquable. Une peau légèrement foncée, des yeux bleus ciel, une sublime crinière rousse, une ravissante jeune femme. Jeune était le mot d'ailleurs, car elle n'était même pas majeur lorsqu'elle avait eu son fils. Rachel Lahotte s'occupait d'une petite boutique à la Push, tentant de joindre les deux bouts du mieux qu'elle pouvait. Le père de l'enfant était mort quand le petit n'avait que six ans. Le laissant seul avec sa mère. La porte s'ouvrit, Rachel et son fils Paul entrèrent et s'installèrent devant le bureau du proviseur.

- Bonjour Mme Lahotte, la salua le proviseur avec un sourire charmeur.

- Bonjour Mr Yorkie, répondit celle-ci aimablement.

- Bonjour à moi, lança Paul en voyant bien le manège de l'homme.

Rachel lui mit un coup de pied dans le tibia pour le faire taire. Il était hors de question qu'il l'embarrasse plus qu'elle ne l'était déjà. Paul leva donc les yeux au ciel en serrant les dents. Il allait passer un sale quart d'heure en rentrant.

- Je vous ai fait venir aujourd'hui pour vous parler de votre fils, reprit le proviseur en ignorant totalement Paul.

- Oui, cela me semble plutôt logique en effet, je me doute que vous n'allez pas me parler de celui du voisin, répliqua automatiquement Rachel en faisant sourire son fils.

Sa mère était une rebelle dans l'âme même si elle essayait de le cacher. Beaucoup avait tendance à penser que puisqu'elle était belle, elle ne pouvait pas être intelligente. Malheureusement pour eux, elle avait la langue bien pendue et aurait probablement fait de grandes études si elle n'était pas tombée enceinte et que sa situation financière avait été meilleure. Le proviseur se mit à rire, pensant que c'était une blague plus qu'une remarque sarcastique. Rachel prit son mal en patience et attendit la suite avec un sourire de circonstance.

- Quel est le problème cette fois ci ? demanda-t-elle s'attendant au pire. Il s'est encore battu ? A-t-il répondu à un professeur ?

- Non, rien de tout ça. Je dois dire que depuis la dernière fois, Paul a fait des efforts de comportement. Mon problème vient plutôt de ses notes. Voyez vous Mme Lahotte, vous n'êtes pas sans savoir qu'avant le rassemblement des deux écoles, nous étions un lycée très bien classé.

Peter se mordit la langue pour ne pas laisser échapper ce qu'il avait sur le bout de la langue. Un an auparavant, le petit lycée de la Push avait prit feu, laissant ses élèves sans éducation. Il n'en avait pas fallu plus pour que tous ces trous du cul de riches de Forks se sentent l'âme de bon samaritain et fournissent des subventions à leur propre lycée pour que celui ci recueille les élèves de la Push. Cela aurait pu paraître être une bonne et généreuse idée. Mais aux yeux de Paul, il aurait été plus généreux de leur part de faire reconstruire le lycée de la Push, plutôt que d'investir encore plus dans celui de Forks qui était déjà assez beau comme cela. Alors bien évidemment, les « petits pauvres de la Push » comme on les appelait ne pouvait que leur en être reconnaissant. Mais cela n'avait fait que creuser encore un peu plus d'écart entre les classes sociales. Les habitants de la Push ne roulaient pas sur l'or, c'était un fait, mais ils n'avaient pas non plus de quoi se payer des professeurs particuliers leur permettant d'atteindre les plus hautes sphères. Alors forcément, les notes de certain beaucoup moins assidu comme Paul s'en faisaient ressentir.

- Nous avons des quotas d'excellence à tenir si nous voulons rester un établissement de premier plan. Votre fils a le droit à la meilleure éducation qui soit ici et il serait bien pour lui qu'il en profite. De grands horizons s'ouvrent à lui s'il y met du sien.

Paul ne se faisait pas d'illusion, il n'était pas assez bon pour obtenir un diplôme et pas assez déterminé pour recommencer son année s'il loupait celle ci.

- Ne vous égosillez pas à tenter de me convaincre, une fois que je serai majeur je compte bien travailler..., lança Paul en se redressant dans son siège.

- Paul ? l'interrompit sa mère en tournant son regard vengeur vers lui.

- Oui ? marmonna-t-il en sachant déjà ce qui allait lui tomber dessus.

- Est-ce que tu as l'impression que je t'ai donné la parole ? demanda Rachel froidement.

- Non...

- Alors tais-toi ! trancha-t-elle en le fusillant du regard.

Le jeune homme croisa les bras mais finit par obéir, c'était son dîner et sa voiture qui était en jeu. Il avait travailler des mois au port de la Push pour pouvoir s'offrir son vieux pick-up. Il était hors de question qu'il prenne le bus scolaire comme beaucoup d'autre de la réserve.

- Je comprend où vous voulez en venir Mr Yorkie, reprit Rachel en se retournant vers lui. Mon fils est plus intelligent qu'il ne le croit. Je suis heureuse que nous le constations tous les deux. Je suis heureuse que votre lycée lui permette de s'enrichir ainsi chaque jour. Seulement, je connais également mon fils et je sais qu'il a beaucoup de difficulté.

Paul ferma les yeux en se prenant les reproches. Il avait envie de hurler qu'il n'en avait rien à foutre de ses foutus notes. Elles ne lui serviraient à rien sur le port. Il était costaux, robuste et malin, il allait s'en sortir là-bas. Ce serait toujours ça de plus pour aider sa mère.

- Et que donc il sera difficile pour lui d'obtenir une bourse pour poursuivre ses études dans une université.

Les yeux de Paul s'agrandirent d'horreur. Université ! Et puis quoi encore ?!

- Votre fils vient de dire lui même qu'il comptait travailler en sortant du lycée, intervint le proviseur plein de bon conseil. Pourquoi ne s'y met-il pas dès à présent. Ainsi, il pourrait mettre de côté pour l'université. Beaucoup de jeune gens font cela de nos jours. Puis une fois arrivé dans un établissement moins cher que les autres, ils continuent de travailler à côté pour payer leur frais de scolarité.

- Certes, mais s'il veut rattraper le niveau des autres, il va lui falloir tout son temps pour réviser et je doute qu'il puisse le faire avec un job à côté, répondit Rachel clairvoyante.

Le proviseur se mordilla les lèvres, se gratta la nuque puis se leva. Il partit de la pièce en leur demandant de patienter un instant. Rachel en profita pour mettre une claque derrière la tête de son fils.

- Crétin, l'insulta-t-elle furieuse à présent. Travailler !

- Je cherche juste à t'aider ! s'énerva à son tour Paul. Ne vient pas me dire que les sous que j'ai gagné au port cet été ne nous ont pas facilité la tâche. Une bonne partie est passée dans ma voiture, une autre est de côté et le reste je te l'ai donné pour les factures. Ça a fait du bien pour une fois de ne pas à avoir à courir après l'argent.

- Je sais tout ça Paul, grogna sa mère en se frottant le visage. Mais tu es capable de plus que de travailler au port ! Bon sang, je n'ai pas envie que tu finisses comme ton père à courir après n'importe quel petit boulot pour finir le mois. Tu as hérité de mon intelligence et j'aimerai que tu en fasses bon usage pour aller plus loin que nous dans la vie. Que tu réussisses des études supérieures pour obtenir un vrai travail qui te permettra de vivre mieux que ce que je t'offre actuellement.

- Il est trop tard pour reculer de toute façon, trancha son fils blessé par son point de vue.

- Non Paul. Il n'est pas trop tard. Il te reste une année d'étude pour faire tes preuves et intégrer une université.

- Ah oui et même si je réussissais, le financement, on le trouverait où ? Dans un tiroir secret ?

- Je ferai un prêt s'il le faut ! s'énerva-t-elle en lui attrapant la main. Je prendrai un deuxième travail, je vendrai la boutique ! Que sais-je ! Mais je crois assez en toi pour prendre ce risque. Tu en es capable.

Paul fut touché en plein cœur. Sa mère croyait plus en lui que lui même. Mais surtout c'était une grande maligne. Elle savait très bien qu'il y mettrait toute son énergie s'il promettait à sa mère de faire des efforts.

- Je sais que c'est difficile pour toi de t'imaginer ailleurs qu'à la Push. Mais essaye de voir plus loin. Tu n'as jamais rêver de revenir au centre ville de Forks avec un costard et une belle voiture, pour leur prouver que toi aussi tu pouvais réussir aussi bien qu'eux ?

- J'ai pas envie de ressembler à ses bobos de mes deux, grogna-t-il horrifié.

- Leur ressembler en apparence, pas dans le fond. Un Quileute reste un Quileute, sourit Rachel en caressant les cheveux de son fils. Si je te demande, là, maintenant, ce que tu aimerais devenir plus tard, sans limite d'argent et de connaissance, que me répondrais tu ?

Paul grimaça un peu et y réfléchit doucement. La réponse s'imposa à lui.

- Avocat, grommela-t-il en se renfonçant dans son siège. Au moins je pourrais aider des gens comme Jared qui en ont besoin.

- Avec ta hargne et ta détermination, cela t'irait très bien, sourit sa mère des étoiles plein les yeux. Donne toi un objectif Paul, c'est ainsi que tu fonctionnes le mieux. Occupe toi de remonter tes notes, du mieux que tu peux, le financement, nous y réfléchirons ensuite. Continue à travailler au port le samedi, mais le reste de la semaine, bosse sur tes études.

- Tu as conscience que peut-être je ne réussirais pas ?

- Oui. Mais essaye au moins, parce qu'au fond je sais que tu en es capable.

- Très bien, soupira-t-il en boudant. Je vais faire un effort.

- Promis ? lança sa mère et lui présentant son petit doigt.

- Je vais faire de mon mieux, c'est promis.

Il attrapa son petit doigt avec le sien et lui sourit tendrement. Paul ferait n'importe quoi pour sa mère. Elle avait tout abandonné pour l'élever, c'était donc à lui de réaliser tous ses rêves pour qu'elle soit heureuse. Rachel en avait les larmes aux yeux. Elle était tellement fier de lui. Le proviseur revint à ce moment précis. Il posa des papiers sur le bureau et regarda Rachel avec fierté.

- J'ai trouvé les papiers que je cherchais. Nous avons en effet une demande de bourse pour les personnes qui... comment pourrais-je dire... n'ont pas les moyens d'aller à l'université. Les conditions sont que l'étudiant obtienne des notes suffisantes pour entrer dans une université, qu'il obtienne son diplôme et qu'il soit d'une condition financière... précaire...

- Qu'on soit pauvre, trancha Paul appelant un chat un chat.

- Oui... en effet, ajouta le proviseur gêné. Donc vous pouvez faire cette demande de bourse et le reste sera entre les mains de votre fils.

- Tu entends ça Paul, s'enthousiasma sa mère. C'est à toi de jouer maintenant.

- Oui, enfin je veux bien faire des efforts, mais vu mon niveau de retard, c'est plus un écart que j'ai creusé, c'est un gouffre.

- Et bien peut-être que tes professeurs pourraient t'aider...

- Malheureusement, nous ne faisons pas plus de rattrapage que ceux qui sont prévus de base, c'est à dire le lundi et le mercredi soir, intervint le proviseur mal à l'aise. C'est pour ne pas créer de favoritisme...

Rachel et Paul levèrent un sourcil de concert. « De favoritisme ». Oui en gros les riches voulaient bien payer des professeurs mais en dehors de l'école pour que tous les étudiants ne disposent pas de leur enseignement. La générosité s'arrêtait aux portes de la réussite de leurs propres enfants.

- Autant dire que ça va être compliqué alors, ajouta Paul en commençant à se lever.

Sa mère l'empêcha de partir et le remit à sa place avec force. Il avait promis, il n'allait certainement pas se défiler à la première difficulté.

- N'auriez vous pas une autre solution Mr Yorkie ? demanda Rachel avec son plus beau sourire.

Si elle devait se la jouer ainsi pour obtenir de l'aide pour son fils, elle n'hésiterait pas un instant. Le proviseur se dandina sur son siège puis fini par sourire à son tour.

- Bien sûr que oui madame et j'allais justement vous proposer quelque chose. Nous ne pouvons proposer plus d'aide des enseignants, par contre il existe un groupe de soutient tenu par des élèves émérites de cette école. Des personnes bénévoles qui se proposent d'aider ceux qui ont quelques difficultés dans certaines matières.

- Et s'ils ont des difficultés dans toutes les matières ? demanda Paul sarcastiquement.

- Je vais appeler le bureau pour savoir s'il y aurait quelqu'un de disponible, à cette heure ci, il doit y avoir quelqu'un.

Sa mère avait une trop grande influence sur cet homme et cela dérangeait grandement Paul. Avec qui allait-il se retrouver ? Dans toutes ces grosses têtes, laquelle pourrait accepter un cas désespéré comme lui ?

- Oui bonjour, Mlle Brandon ? Oui, c'est le proviseur Yorkie. Je me permets de vous appeler car j'ai un cas particulier à vous soumettre...

Brandon, Brandon ? Paul réfléchissait, il était sûr d'avoir déjà entendu ce nom quelque part. Il la connaissait, c'était sûr mais d'où ? Il entendit le proviseur détailler chacune de ses moyennes, les commentaires des professeurs, tout son dossier scolaire se retrouva exposé devant cette Brandon sans qu'il puisse rien faire ou dire.

- Oui je sais Mlle que c'est un cas compliqué... oui je me doute qu'il faudrait quelqu'un d'exceptionnel pour réussir ce prodige...

Paul se scandalisa de ce qu'il entendait, il allait répliquer qu'il n'était pas un cas si désespéré que ça, mais sa mère l'en empêcha d'un regard. Alors, il prit son mal en patience et continua à écouter le proviseur le traiter de débile pendant plusieurs minutes.

- Vous devez bien avoir quelqu'un d'assez aimable et qualifié... Vraiment ? Ce serait un honneur pour lui et aussi un grand soulagement d'avoir quelqu'un d'aussi douée pour l'aider. Elle se propose, comme c'est gentil de sa part. Merci beaucoup Mlle Brandon. Je vais faire part de la nouvelle au jeune homme ainsi qu'à sa mère et nous mettrons en place un rendez vous pour décider de son programme d'étude.

Le proviseur raccrocha tout sourire, fier de lui. Rachel attendit qu'il s'explique, quant à Paul, au point où il en était, il se demandait bien quel cinglé avait accepté.

- Mlle Brandon ne pensait pas pouvoir nous dépanner, mais Mlle Masen, notre meilleure élève a accepté de vous aider...

- Sainte Bella ! cracha Paul horrifié. C'est une blague ?

Ça y était, il se souvenait enfin. Alice Brandon. L'excentrique de la mode, capable de calculer une réduction de solde plus vite que son ombre. Fille d'homme d'affaire plein aux as, c'était une tête. Mais pas plus qu'Isabella Masen. La « sainte Bella » comme ils l'appelaient dans le lycée. Fille d'un juge renommé, croyante et pratiquante, elle était la meilleure dans toutes les matières, hormis le sport. Discrète, pleine de bonnes intentions, elle faisait tout ce qui était en son pouvoir pour paraître parfaite. Présente à tous les offices religieux du dimanche, bénévole dès qu'un cas le nécessité, vierge très probablement, il n'y avait rien à dire sur Isabella Masen, hormis qu'elle était la bru idéale. Seulement, Paul savait très bien qu'il ne s'entendrait pas avec. Trop riche, trop intelligente, trop... parfaite pour ne pas lui donner envie de vomir. Elle allait lui faire la morale constamment, allait l'aveugler de ses connaissances et le soûler avant même qu'il commence.

- Ah non, c'est hors de question, je ne suivrais pas de programme d'étude avec sainte Bella, elle serait capable de m'exorciser avec son crucifix...

- Vous êtes bien ingrat jeune homme, c'est la seule qui ai accepté de vous aider, se fâcha le proviseur furieux à présent.

- Non pas parce qu'elle veut m'aider, mais pour se faire bien voir ! La parfaite Bella pourra encore dire qu'elle aide les plus nécessiteux...

- Paul, tais-toi ! intervint sa mère mécontente de lui. Une personne s'est proposée gentiment pour t'aider et tu fais la fine bouche. Tu vas accepter et faire de ton mieux. Je ne t'en laisserai pas le choix.

Le jeune homme se mordit les lèvres pour ne pas répondre, parce que l'envie était grande. Qu'est-ce qu'elle avait été se proposer aussi celle là, pensa-t-il en ayant envie de frapper quelque chose. Bordel ! Ça allait être un enfer. Rachel s'excusa auprès du proviseur et accepta son offre avec enchantement. Le rendez-vous se termina enfin et ils sortirent du bureau. Paul ne décrocha plus un mot. Il était furieux. S'entendre dire qu'il était un moins que rien par la sainte Bella n'avait pas de quoi lui remonter le moral. D'ailleurs, au détour d'un couloir, elle apparut avec ses livres à la main. Toujours cette dégaine de fille sage. Ses cheveux attachés en queue de cheval constamment, la tête baissée, un sourire de circonstance toujours accroché aux lèvres. Isabella Masen était aux yeux de Paul une personne foncièrement fausse. Rien n'avait l'air vrai en elle. Elle ne disait jamais ouvertement ce qu'elle pensait, elle trouvait toujours une réponse diplomatique à tout et l'entièreté du lycée la pensait gentille et serviable. Paul ne savait pas ce qu'elle cachait derrière son masque, mais cela ne pouvait pas être bon. Personne au monde n'était aussi parfait. Il laissa donc sa mère faire quelque pas et il s'arrêta à côté de la brune.

- Tu aurais vraiment dû te taire pour une fois, cracha-t-il haineusement. Tu ne sais pas dans quel merdier tu t'es fourrée.

Isabella sursauta à son animosité, baissa un peu plus la tête, sans ouvrir la bouche. Il espérait lui avoir fait assez peur pour qu'elle abandonne l'idée. Qu'elle rebrousse chemin et qu'elle invente n'importe qu'elle excuse pour revenir sur sa proposition. La petite brune serra ses livres un peu plus fort et s'éloigna. Le fait qu'il fasse une tête de plus qu'elle, que ses bras faisaient probablement la taille de ses jambes avaient de quoi impressionner. Il espérait sincèrement l'avoir fait changer d'avis avec cette simple phrase. Mais rien ne passait sur son masque. Il grinça des dents en rageant intérieurement. Paul avait horreur de ne pas cerner les gens et sainte Bella n'était qu'apparence. Serrant les poings, il partit rejoindre sa mère en priant pour que tout ça se dénoue sur sa libération. Il avait promit de faire au mieux et pour l'instant, Masen était le mieux aux yeux de sa mère. La seule façon de s'en défaire c'était probablement de lui faire peur.

Le soir même il se retrouva à la Push sur la falaise, avec ses amis Quileute et leur raconta son épopée dans le bureau du proviseur. Ils étaient tous au lycée de Forks à présent, ils n'avaient pas trop eu le choix. Seth et Embry avaient un an de moins que le reste de la bande. Leah, Quil et Jacob étaient eux en dernière année comme Paul. Le changement avait été difficile.

- Bon qu'est-ce que fout Jacob ? s'énerva Paul en levant les yeux au ciel. Toujours en retard celui là.

- Tu sais bien qu'il a plus de route maintenant qu'il habite chez Charlie, tenta de le calmer Seth.

Paul se sentit aussitôt minable. Billy, le père de Jacob était mort deux ans plus tôt. Il était parti vivre chez le shérif de Forks, Charlie Swan. Un brave type qui avait toujours été juste avec eux et qui avait souvent fermé les yeux sur leurs conneries sans jamais oublié de leur faire la morale. Sa femme l'avait quitté depuis longtemps, le laissant seul et aigri. Billy était son meilleur ami, alors à sa mort, Charlie n'avait pas pu laisser Jacob à la porte. Il l'avait donc prit sous son aile, jusqu'à ce qu'il puisse se prendre en charge tout seul.

- En voilà un qui fera de grandes études, sourit Paul tendrement en pensant à son ami. Jacob c'est un malin, il est incollable en mécanique, je le verrai bien ingénieur...

- Toi aussi tu l'es Paul, intervint Leah sérieuse en fronçant les sourcils. Chacun de nous l'est un peu à sa manière. Ça ne devrait pas être notre classe sociale qui devrait définir notre avenir. On est tous capable de s'en sortir, toi y compris. Si sainte Bella doit t'aider pour ça et bien laisse faire. Tu profiteras d'une riche, ça changera pour une fois. En plus elle est tellement coincée qu'elle ne risque pas de te faire des avances, te voilà au moins rassuré sur un point.

Ils éclatèrent tous de rire en imaginant la catastrophe. Oui certaines gosses de riche prenaient les mecs de la Push pour des gigolos. Il était vrai qu'ils étaient d'une bonne constitution et plutôt bien battis, le travail manuel avec leur famille aidait beaucoup. Malheureusement, ces filles là étaient tombées sur un os. Les Quileute avaient tendance à rester entre Quileute. Leur tradition, leurs coutumes, leur communauté. Certaines personnes s'y intégraient très bien, comme Charlie ou Émilie la femme de Sam. La réserve était un peu comme une famille et il n'était jamais facile d'y rajouter un membre.

- Tu risquerais de lui faire plus peur en lui souriant qu'en lui criant dessus, se marra Embry en se rapprochant du feu de camp.

- Vous êtes méchant, soupira Seth chagriné de leur réaction. Pour une fois qu'il a une fille gentille de ce foutu lycée qui essaye d'aider l'un d'entre nous, vous vous moquez d'elle. Vous croyez que Hale ou Mallory réagirait de la même manière ? Ça plairait probablement bien à Embry, mais ce n'est pas le cas. Bella est une chic fille, j'en suis sûr.

- Ouais, grommela Paul en jeta une bûche de plus dans le feu. C'est ce qu'elle aimerait faire croire, mais personne au monde n'est aussi parfait. Pourquoi elle se propose de m'aider, j'en sais foutrement rien, mais elle doit bien avoir une idée derrière la tête. Les gens comme elle ne font rien sans contrepartie.

- De qui parlez vous ? lança Jacob en arrivant les mains dans les poches.

- Salut Jake, salua Seth heureux de le voir. On parle d'Isabella Masen.

- Pourquoi parlez vous de Bella ? demanda le nouveau venu en fronçant les sourcils.

- Parce que sainte Bella a encore frappé. Ma mère s'est mit dans le crâne que je devais allé à l'université. Donc je dois rattraper mes moyennes et comme aucun prof n'accepte de donner des cours particulier gratuitement, le proviseur m'en a cherché un parmi les élèves. Masen s'est proposée. Elle tient pas à la vie cette fille.

- Bella s'est proposée, sourit doucement Jacob attendri. Ça lui ressemble bien.

- Je te demande pardon ? siffla Paul en grimaçant.

- Sois gentil avec elle, supplia Jacob en posant une main sur l'épaule de son ami. C'est une bonne personne, elle m'a beaucoup aidé à la mort de mon père.

Un silence de plomb tomba parmi le groupe. Ils le regardèrent tous perdu.

- Depuis quand tu connais Masen toi ? s'étonna Leah en se relevant du sol.

- C'est la nièce de Charlie, normalement je ne suis pas censé parler du fait qu'ils se voient en dehors, le juge Masen n'apprécierait pas. Elle vient nous voir dès que son père a le dos tourné. Je crois que le shérif et son beau-frère ne s'entendent pas du tout. Ça reste entre nous surtout, je n'ai pas envie de créer de ragot dans cette ville de commère.

- C'est tellement bien gardé comme secret que personne ne savait que le shérif et le juge se connaissait, ajouta Quil avec sa douceur légendaire. Tu crois que c'est parce que Charlie ne va pas à l'église que le père Masen empêche sa fille de voir son oncle ?

- J'en sais rien, Charlie est avare de détail et Bella est toujours tournée vers les autres sans jamais parler d'elle.

- Elle cache quelque chose, c'est évident, grogna Paul en grimaçant.

- Ne voit pas le mal partout, rétorqua Jacob en haussant les épaules. Un jour, quelque semaines après la mort de mon père, j'étais vraiment pas bien. Charlie est sympa mais pour parler avec lui ce n'est pas simple. Vous étiez tous parti à Port Angeles. Elle m'a trouvé assis devant le cimetière près de l'église. Elle s'est assise à côté de moi, m'a prit la main, a posé sa tête sur mon épaule et puis plus rien. Bella est juste restée là, à me consoler silencieusement, à sa manière, comme si elle avait deviné que c'était ce dont j'avais besoin.

Personne n'osait l'interrompre. Jacob parlait très peu de la mort de son père, c'était une période difficile pour lui. Le jeune homme avait les yeux perdu dans le feu, un sourire tendre accroché aux lèvres en continuant son histoire.

- Je ne l'avais vu qu'une fois chez Charlie et pourtant elle est venue m'aider aussitôt. Quand elle a voulu partir, je l'ai retenu, je n'avais pas envie de rester seul. Elle m'a sourit et m'a dit de la suivre. C'est la première fois de ma vie que je suis rentré dans l'église de Forks. Elle m'a fait asseoir, puis s'est mise au piano. Bella a joué un morceau tellement beau et triste à la fois que j'ai chialé comme un gosse pendant un bon moment. J'ai eu l'impression de relâcher tout ce que j'avais sur le cœur sans même prononcer un mot. Je ne me suis jamais senti aussi vidé et serein qu'à ce moment là. Elle m'a libéré d'un poids énorme. Quand je lui ai demandé ce que je pouvais faire pour la remercier, elle m'a juste répondu de sourire.

- Oh je vais gerber putain ! s'exclama Paul en levant les yeux au ciel. Tu vois pas qu'elle cherchait juste à se donner bonne conscience ?

- Dis moi Paul, tu penses que tous les Quileute sont irréprochables ? l'interrogea Jake froidement.

- Non, il y a de sacré connard à la réserve pourquoi ?

- Alors pourquoi refuses-tu d'admettre qu'il peut y avoir de bonne personne à Forks ?

- A t'entendre parler on pourrait croire que tu en es amoureux, s'amusa Embry en le taquinant.

- Ça n'a rien à voir, répondit Jacob gêné. Mais je la trouve touchante et il y a quelque chose chez elle qui me trouble.

- Son amour pour petit Jésus, proposa sarcastiquement Paul faisant rire les autres.

- Non, sa solitude, conclut-il énigmatiquement en refusant de revenir sur le sujet par la suite.

Paul parut dubitatif devant cette phrase. Quelle solitude ? Sainte Bella n'était jamais seule. Alice Brandon, Rosalie Hale, Lauren Mallory, Emmett McCarty, Eric Yorkie le fils du proviseur, Mike Newton, Jessica Stanley, que des gosses de riches ou influents. En quoi était-elle seule ? C'était la fille d'un juge réputé qui était déjà blindé de fric avant même de commencer sa carrière judiciaire. Et n'oublions pas son frère ! Le grand Edward Masen ! Monsieur je pète plus haut que mon cul. Il en avait brisé des cœurs avant de partir à l'université. Et pourtant, tout comme sa petite sœur, il avait une éducation religieuse irréprochable et ne touchait pas à la marchandise avant le mariage. Paul ne le connaissait que de vue, il avait déjà quitté le lycée lorsque les élèves de la Push étaient arrivés, par contre il se souvenait de lui comme le gars le plus hautain qu'il ait jamais croisé. Il s'était souvent demandé s'il ne fallait pas un semi remorque pour retirer le balai qu'il avait dans le cul. Enfin, les chiens ne faisaient pas des chats. Le juge Riley Masen n'était pas un homme à contredire. Grand brun, le regard noir, une autorité et un charisme qui se dégageaient dans toute la pièce quand il rentrait. Il était connu pour être le juge incorruptible et intraitable par excellence. Il ne laissait rien passé, à personne ! Ça, Paul le savait très bien. Son cousin, Jared, avait passé plus de temps en prison que prévu parce que ce juge avait voulu donner l'exemple. Alors...oui... peut-être que Paul, quelque part, n'avait pas envie d'être aidé par une Masen. Devoir des choses à ces gens là le dérangeait grandement.

Voilà dans quel état d'esprit il se présenta à sa première heure de cours particulier avec Sainte Bella. Elle avait réquisitionné une petite salle d'étude pour eux et elle semblait déjà plongé dans la lecture de copie. Elle ne le vit même pas arriver. Paul regarda par dessus son épaule pour voir de qui étaient les copies et resta choqué en voyant que c'était les siennes.

- Qu'est-ce que tu fous avec ça ! s'énerva-t-il d'entrée de jeu en la faisant sursauter.

Il fallut quelques secondes à Bella pour se reprendre. Elle avait une main posée sur son cœur, puis après coup, elle remit son masque en place et se tourna vers lui.

- Bonjour Paul, salua-t-elle timidement en se levant.

- Qu'est-ce tu branles avec mes copies ? En plus c'est celle de la semaine dernière, je n'ai même pas encore vu les notes ! cracha-t-il furieux en les retirant avec force de la table.

- J'avais besoin de voir par moi même où tu en étais pour préparer ton programme d'étude et comme je me suis dit que tu allais refuser de me ramener tes anciennes copies...

- Bien sûr que j'aurai refusé, siffla Paul en serrant les dents.

Encore aurait-il fallu qu'il les ait. Il avait tendance à les jeter à la poubelle dès qu'il sortait du cours. Bella ne semblait pas à l'aise, elle ne croisait jamais son regard plus de quelques secondes. Elle se rassit et lui proposa d'en faire de même. Paul hésita à fuir cette salle le plus vite possible. Mais il avait promis ! Alors avec la discrétion d'un hippopotame il s'affala sur la chaise de l'autre côté de la table.

- Mon cas te semble-t-il assez désespéré pour que tu abandonnes tout de suite ? demanda-t-il en jetant un coup d'œil aux notes catastrophiques présentent sur ses contrôles.

- Aucun cas n'est désespéré, il suffit juste de trouver la bonne voie à suivre..., commença-t-elle en haussant une épaule.

- Épargne moi ton baratin, s'il te plaît et viens-en au fait. Pourquoi tu fais ça ? Qu'est-ce que tu veux en échange ?

Bella fronça les sourcils pour toute réponse. Mais Paul n'allait pas lâcher l'affaire aussi facilement. Il claqua son poing sur la table la faisant à nouveau sursauter. Mais elle ne broncha pas pour autant.

- Qu'est-ce que tu cherches ? demanda-t-il à nouveau en essayant de capter son regard.

- Rien, répondit-elle timidement. Je fais parti du club de soutien scolaire, le proviseur a appelé pour que l'on aide un élève, il était de mon devoir de me proposer.

- De ton devoir ? Qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi Masen ?

- J'essaye juste d'aider, ajouta Bella en baissant la tête.

Quelque part, elle lui faisait presque pitié. Paul la trouvait pathétique. Il la vit prendre en main son pendentif, qui n'était autre qu'une croix. Être méchant avec elle ne semblait pas être la bonne option. Sainte Bella n'était pas assez réceptive. Alors Paul se mit à chercher une autre solution. Sa patience.

- Alors par quoi commençons nous ? balança-t-il en posant ses pieds sur la table.

Isabella le regarda faire, se mordit les lèvres, repoussa ses pieds pour les remettre au sol.

- Ton retard le plus évident est en mathématique, commença-t-elle imperturbable. Tes bases doivent être bancales, car rien n'a de logique dans ton contrôle et ta moyenne est catastrophique. Je voudrais voir comment fonctionne ton esprit logique avant toute chose, alors je t'ai préparé quelques exercices et ensuite je déciderai d'où nous devons partir.

- D'au moins 2 ans je pense, parce que j'ai arrêté d'étudier cette matière dès mon arrivée au lycée, répondit-il en regardant le plafond.

- Probablement pas que celle là vu ton carnet, ajouta-t-elle sérieusement.

Même si elle l'avait fortement pensé, Bella ne s'était pas attendue à le dire tout haut. Paul tourna aussitôt son regard vers elle, étonné. La jeune femme, se rendant compte de ce qu'elle venait de dire, se mit à rougir légèrement avant de reprendre son masque.

- Désolé, c'était déplacé...

- Au contraire, c'était justifié, admit Paul en se redressant. Je préfère largement que l'on me dise en face ce que l'on pense de moi, plutôt qu'on aille baver sur mon dos à la cafétéria avec son groupe d'ami.

- Je ne ferai jamais ça, se scandalisa Bella en le regardant droit dans les yeux pour la première fois.

- Vraiment ? Tu ne vas pas sortir d'ici pour aller voir tes amis et leur dire à quel point je suis débile, l'attaqua-t-il en grimaçant.

- Tu n'es pas débile, scanda-t-elle avec certitude. Tu es en difficulté, ça se rattrape avec du temps et du travail. Je suis prête à t'apporter les deux.

- Tu n'as rien d'autre à foutre de ta vie ? demanda Paul exaspéré.

- Je suis bien ici, répondit-elle simplement sans apporter de précision.

Sans savoir quoi, quelque chose dérangeait Paul dans cette réponse. Était-ce l'intonation de sa voix, sa posture, son regard fuyant ? Elle manigançait quelque chose c'était évident aux yeux du jeune homme. Seulement, Sainte Bella était tellement intelligente qu'il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Mais il trouverait, parce qu'il était têtu et qu'il n'allait certainement pas se faire avoir par une gosse de riche qui cachait probablement un démon sous ses traits d'ange.


Bien, bien, bien, alors ce premier chapitre, ça donne quoi ?