Une nouvelle histoire qui démarre, en plusieurs chapitres (de longueur plus modestes que dans les précédentes), sur notre couple préféré. On revient dans une ambiance plus légère (parce que ça fait du bien), même s'il y aura des passages plus sérieux, du style tragi-comique.

Rating : Pour l'instant T mais ça risque de changer pour certains chapitres (je l'indiquerais en entête)

Disclaimer : One Piece revient à son légitime créateur, le grand Oda.

Par contre, les fautes me reviennent complétement ^^'

Vous avez dû vous en douter, le titre fait référence à la chanson "Mr blue sky" de Electric Light Orchestra, n'hésitez pas à l'écouter en même temps que votre lecture de ce prologue, ça met toujours de bonne humeur.


Mr. Blue Sky

Prologue :

Le vent soufflait agréablement au-dessus du Nouveau Monde, sous un ciel dégagé qui laissait le champ libre à l'astre solaire pour briller sur cette vaste mer et la réchauffer de ses rayons. La journée s'annonçait magnifique et propice pour effectuer les livraisons du jour. Une bourrasque s'engouffra dans les plumes déployées du Martin facteur, qui le porta délicatement, comme une main invisible, au-dessus de l'immense étendue d'eau. Il n'y avait pas de meilleure sensation de liberté que celle-ci. Le sac en bandoulière chargé des dernières nouvelles, solidement arrimé aux épaules, l'oiseau s'amusa à aller de droite à gauche, et de gauche à droite, afin de sentir le délicieux frottement du vent dans son plumage avant de se remettre à battre des ailes rapidement pour prendre de la hauteur. Soudain, après un dernier battement, le volatil replia étroitement ses ailes le long de son petit corps et se laissa retomber bec en avant. Il fila à toute vitesse vers la surface bleutée de l'océan, fendant les quelques cumulus présents de-ci de-là, comme une flèche. L'eau approchait dangereusement mais le Martin facteur continua de chuter, lancé à vive allure, bien décider à transpercer les flots. Ce n'est qu'à quelques mètres de la surface, qu'il déploya à nouveau ses ailes et rectifia sa trajectoire à la dernière seconde. La pointe des plumes au bout de ses ailes frôla l'eau salée et quelques embruns marin vinrent lui chatouiller le ventre. Quel délice !

Le petit livreur continua de voler en rase-motte, lorsqu'un dauphin bondit hors des flots, rapidement imité par d'autres de ses congénères. Les mammifères marins se mirent à le suivre, sautant joyeusement à sa hauteur tout en émettant de petits sons aigus. Certains lui passèrent même au-dessus, provoquant une diffraction lumineuse colorée au travers des gouttes entrainées dans leur sillage. Les cétacés le suivirent un certain temps avant de brusquement disparaitre dans les profondeurs obscures. Le volatile ressentit une légère déception alors qu'il se retrouvait à nouveau seul dans son itinéraire de livraison. Cependant, son désappointement ne fut que de courte durée, car un monstre marin surgit de l'eau devant lui, gueule béante et prête à le croquer. Le pauvre Martin facteur ne dut sa survie qu'à son instinct et ses excellents réflexes. D'un vif battement d'ailes, il dévia de sa trajectoire et évita la mâchoire pleine de dents acérées qui venait de se refermer en un claquement sec, à l'endroit où il se trouvait deux secondes plus tôt. L'oiseau soupira. Il s'était quand même fait une belle frayeur, mieux valait ne pas trop tarder auprès de la surface et regagner la sécurité des hauteurs.

La vie de coursier n'était pas de tout repos. De nombreux dangers les guettaient sur cette route maritime périlleuse. Que ce soit le climat, les différents animaux qui la peuplaient, ou bien les destinataires à qui ils devaient livrer les informations de la presse mondiale, leur vie était mise dans la balance à l'instant où ils quittaient le bureau de rédaction. Oui ce n'était vraiment pas un métier sans risques. Mais rien ne surpassait celui auquel il allait devoir faire face. Son œil vif repéra aisément un navire, mais l'étendard sur celui-ci le fit frissonner d'appréhension. Une large tête de mort portant un chapeau de paille ornait la grande voile ainsi que le pavillon noir fièrement dressé qui flottait allégrement aux quatre vents. Dans sa petite vie d'oiseau livreur, il en avait vu des pirates dangereux, mais jamais aucun d'eux ne lui faisait plus peur que le monstre qui résidait sur ce navire-là. Il avait pourtant prié n'importe quel dieu ou saint patron, pour ne pas tomber sur eux, mais apparemment, toutes les entités divines avaient décidé de prendre congé. Cela ne l'empêcha pas d'espérer de toutes les fibres de son être, que le journal ne les intéresserait pas aujourd'hui, car il ne donnait pas cher de sa peau lorsque ce terrible pirate verrait les gros titres. Il n'était pas dans l'habitude des coursiers de remettre en question les publications de Morgan, après tout, ils n'étaient que de simples messagers, mais le rédacteur en chef n'était vraiment pas pour la paix des ménages, et ce n'était pas lui qui allait en première ligne. Le Martin facteur se fit violence pour annoncer son passage, comme il était convenu de le faire à chaque approche de navire. Personne ne sembla pointer le bout de son nez et le volatile sentit sa chance enfin arriver. Il était sur le point de remercier sa bonne étoile lorsqu'un bras s'agita près de la rambarde.

Une sueur froide traversa le pauvre oiseau et c'est la mort dans l'âme qu'il plongea pour aborder le bateau. Par chance, celui qui l'avait interpelé n'était pas le dangereux personnage qu'il redoutait. Il s'agissait de l'homme au long nez, avec sa salopette aux jambières bouffantes. Il scruta tout de même le navire à la recherche de l'horrible créature, et fut soulager de la voir nulle part. Le volatile put se poser sereinement sur la rambarde, et salua poliment le long-nez à l'air jovial. Dans le doute, mieux valait-il ne pas trop trainer non plus.

- Un journal s'il vous plait ! demanda-t-il gaiment.

Le Martin facteur chercha dans sa besace et en ressortit un rouleau qu'il tendit à son client. Il s'apprêta à lui annoncer le tarif lorsqu'une main sorti de nulle part s'agrippa soudainement à la rambarde, à quelques centimètres de lui. Elle était prolongée d'un bras bien trop long pour que cela soit naturel et il mit un peu de temps à réaliser que son propriétaire se trouvait à l'autre bout du navire.

- Oh ! Ussop ! Quelles sont les nouvelles ?! Est-ce qu'ils parlent de nous ? S'écria un homme avec une voix nasillarde.

Le pauvre coursier vit avec effroi, celui qu'il reconnut comme étant le capitaine, se précipiter vers eux avec sa capacité élastique.

- Ohé ! Les gars ! Le journal est arrivé !

Oh non… Son petit cœur d'oiseau fit un bond dans sa poitrine, et il blêmit de peur. Cet idiot allait rameuter tout l'équipage, dont le monstre ! Il allait mourir s'il ne déguerpissait pas rapidement d'ici. Le Chapeau de paille atterrit juste à côté du long-nez et lui piqua le journal des mains avant de s'en aller plus loin.

- Hey ! Luffy ! rend-le moi !

Ça s'annonçait mal. Distrait par le capitaine, le long-nez en avait oublié sa présence, et de ce fait, le paiement de la transaction, car il s'apprêtait à le prendre en chasse. Le Martin Facteur l'interpella et tendit vivement l'aile afin de lui faire comprendre qu'il manquait quelque chose. Cela parut fonctionner car le dénommé Ussop s'interrompit et s'excusa en se rendant compte de son erreur. Il chercha dans ses poches et en ressortit quelques pièces. Piouf,il allait enfin pouvoir partir de là !

- Oh ! Ils parlent de nous ! s'enthousiasma Luffy.

- C'est vrai ? Fais-voir ! s'exclama une petite voix.

Un petit raton-laveur vêtu d'un drôle de costume ressemblant à un poussin trottina vers le capitaine. Des feuilles de papiers jaunis s'échappèrent du journal alors qu'il tentait de le prendre des mains du Chapeau de paille, distrayant une nouvelle fois le long-nez, qui manqua de lui donner son argent.

- Ne me dites pas que nos primes ont augmenté ? s'alarma-t-il.

Des mains se mirent à fleurir comme par magie sur le pont enherbé du navire, regroupant les affiches tombées au sol, et les ramenant à une femme brune à la silhouette fine et élancée.

Ce n'était vraiment pas bon ! De plus en plus de membres de l'équipage arrivaient, ameutés par les exclamations de leurs camarades. La créature effroyable n'allait pas tarder, c'était sûr ! Et cet idiot qui ne lui donnait toujours pas son argent ! Il ne pouvait pas partir sans être payer, Morgan ne le tolèrerait pas.

- Il semblerait que nous ayons encore gagné en popularité, déclara placidement la brune aux mains multiples, en détaillant les avis de recherche.

- Je veux voir ! brailla le capitaine un peu trop surexcité.

Dans sa précipitation, il laissa tomber le journal derrière lui pour se ruer vers la femme mystérieuse.

- Oui, moi aussi ! ajouta le petit raton-laveur.

- Oh non…

Etrangement, le long-nez paraissait être le seul à qui l'idée de voir sa prime augmenter ne plaisait pas. Enfin, il n'était pas pressé de savoir ce que le reste de l'équipage en pensait, lui tout ce qu'il désirait, c'était son argent pour pouvoir déguerpir au plus vite. C'était comme de savoir qu'il y avait une bombe qui allait exploser mais dont on ignorait tout du moment où cela allait se produire. N'aillant pas envie de se trouver dans la zone de déflagration lorsque cela arriverait, le coursier se manifesta un peu plus bruyamment pour attirer une nouvelle fois l'attention d'Ussop.

- Ah oui ! pardon… C'est combien déjà ?

Le volatile lui annonça le tarif et le sniper lui tendit sa rétribution tant désirée.

- Quoi ?! ç'a encore augmenté !

Le temps sembla se suspendre alors qu'il se figeait sur place et qu'un souffle glacé lui fit frémir les plumes. Celui de la mort. Le Martin facteur déglutit difficilement et tourna lentement la tête vers la personne qui venait de lui poser la question. Tout mais pas elle ! C'est avec effroi qu'il vit une chevelure rousse flamboyante et des yeux mordorés aussi affutés qu'une pointe de flèche, l'épingler sur place. Le monstre ! S'en était fini de lui, il allait mourir ! Cependant, l'horrible créature démoniaque le lâcha du regard pour le poser sur le journal abandonné négligemment au sol. Elle se pencha pour l'attraper et il vit sa chance de s'en sortir indemne. L'oiseau attrapa rapidement les quelques pièces tendues par le long-nez et s'empressa de décoller pour s'échapper à tire d'aile le plus loin possible de ce navire maudit. Il n'avait vraiment pas envie d'assister à sa réaction quand elle lirait les articles publiés. L'image de la bombe lui revint en tête et il se demanda à quel moment il allait entendre l'explosion. Enfin, l'important, c'était que cela se produise lorsqu'il serait loin, très loin d'ici.

A suivre...