Bonjour à tous et toutes !
Quelques précisions avant de commencer votre lecture :
La fic qui suit est certes sur l'univers « Miraculous, les aventures de Ladybug et Chat Noir » mais elle ne met pas en scène les personnages principaux que vous connaissez de la série, à savoir Marinette, Adrien, etc…
Mon défi en faisant cette histoire était de reprendre le scénario de la saison 1 de la série mais avec des méchants et des protagonistes totalement différents.
Les deux personnages principaux, Bridgette Dupain-Cheng et Félix Agreste, sont directement inspirés du premier trailer de la série, qui était en projet de base un manga (je vous laisse chercher sur YouTube ce trailer si vous ne le connaissez pas déjà).
Ils ne sont donc pas des copies de Marinette et Adrien et les remplacent tout bonnement et simplement dans cette histoire, pas la peine d'attendre leur apparition.
Tous les autres personnages secondaires, à savoir les amis des deux personnages principaux et les méchants, sont de ma création et ne sont pas non plus des copies de leur pendants dans la série (même si leurs noms vous aideront peut-être parfois à les reconnaître).
Vous retrouverez cependant des protagonistes que vous connaissez déjà, comme par exemple le couple Sabine et Tom Dupain-Cheng ou encore Gabriel Agreste, qui sont, eux, exactement les mêmes.
Tous les personnages sont soigneusement présentés, n'ayez pas peur de vous perdre dans le fil de l'histoire entre ceux que vous connaissez ou non.
Mon but ici est d'écrire ce qui, pour moi, aurait pu ressembler la série dans un univers légèrement plus sombre et avec des personnages plus âgés que dans la série actuelle.
J'espère avoir réussi à attiser votre curiosité ! Je vous souhaite une bonne lecture, en espérant sincèrement que cela vous plaira !
PS : C'est une histoire longue qui vous attend et, j'en ai conscience, elle est un peu longue à démarrer, mais j'avais besoin de temps pour poser le décor et les nouveaux personnages. Donc ne vous laissez pas impressionner par la taille des chapitres et leur quantité future.
PPS : Pour les plus grands connaisseurs des origines de la série, certains amis des personnages principaux, comme Jehan ou Camille, sont inspirés par les Quantic Kids dans leur design mais ne les représentent pas directement.
Ne restent de cette équipe de héros strictement que Félix et Bridgette.
TERRIFIK
Il y a des siècles de cela, furent créés des bijoux magiques, donnant des pouvoirs fabuleux :
les miraculous.
Tout au long de l'Histoire, des héros ont utilisé ces bijoux pour le bien de l'Humanité.
Il existe deux miraculous plus puissants que les autres :
les boucles d'oreilles de la Coccinelle, qui donnent le pouvoir de création, et la bague du Chat noir, qui donne le pouvoir de destruction.
La légende dit que celui qui contrôlera ces deux bijoux en même temps obtiendra le pouvoir absolu.
-« Enfin… Après tant de recherche, j'ai réussi à mettre la main sur ce pouvoir ancestral. Nooroo ! Viens à moi, gardien. Aide-moi à réaliser mon projet. »
Le kwami violet, docile, se présenta devant l'homme qui le demandait.
-« Maître ? »
-« Dis-moi Nooroo, quel est exactement ce pouvoir qui est à présent entre mes mains ? »
-« Le miraculous du Papillon vous permet d'envoyer un akuma, porteur d'un pouvoir, à une personne de votre choix. Cette personne devient ainsi votre champion grâce au pouvoir que vous lui prêtez. »
-« Je vois… Ce pouvoir va donc pouvoir m'aider à atteindre mon but, n'est-ce pas ? »
-« Que voulez-vous dire ? »
-« J'ignore où se trouvent les miraculous de la Coccinelle et du Chat Noir, mais je sais que lorsqu'on cherche des supers héros, quoi de mieux que de faire appel à un super-vilain ? »
-« Mais Maître, les miraculous ne doivent pas être utilisés pour faire le mal ! »
-« Tais-toi Nooroo, je suis ton maître et tu me dois obéissance ! La réunion des miraculous du Chat Noir et de la Coccinelle me permettra d'obtenir le pouvoir ultime et d'ainsi exaucer mon vœu le plus cher ! »
La petite créature, craignant la colère de cet homme n'osa rien dire et baissa les yeux.
-« Bien maître… Je suis à votre service. »
-« Bien… dit l'homme avec un sourire satisfait sur le visage. Nooroo ! Transforme-moi ! »
Les papillons blancs qui étaient disposés à la surface du sol recouvrèrent leur maître afin de faire apparaître son costume. Nooroo, obéissant à contrecœur, rejoignit son miraculous afin de mettre ses pouvoirs magiques à la disposition de son maître.
-« Et maintenant… sourit le Papillon, il est temps de transformer Paris en champs de bataille ! »
Une grande fenêtre s'ouvrit devant le super-vilain, qui balaya la ville qui s'étalait devant lui d'un regard mauvais.
-« Bientôt, le pouvoir ultime m'appartiendra. » ricana l'homme.
Bridgette n'avait jamais été matinale. Les réveils de bonne heure n'avaient jamais été sa tasse de thé, même si elle faisait toujours de son mieux pour arriver à l'heure en cours.
Mais les jours de rentrée, c'était différent. Ces jours-là, qui n'arrivaient malheureusement qu'une fois par an, Bridgette se levait aux aurores.
Elle ne savait pas vraiment pourquoi d'ailleurs.
Elle qui avait toujours été de nature optimiste et joyeuse, elle s'appliquait à rendre son premier jour de classe agréable, sans fausse note. Et cette journée, son premier jour en classe de terminale, ne faisait pas exception. Elle s'était réveillée avec le soleil, sans avoir besoin de réveil.
Depuis son balcon, elle avait vu Paris se réveiller peu à peu sous les grands rayons dorés du jour. C'était une sorte de rituel et personne ne pouvait expliquer pourquoi elle faisait cela. Ni ses parents, ni ses amis, ni elle-même d'ailleurs.
-« Bridgette Dupain-Cheng ! Tu es réveillée ? Le petit déjeuner est prêt ! »
La jeune fille sourit en entendant la voix de sa mère. Bien sûr qu'elle était réveillée. Depuis bien longtemps. Devant son grand miroir, Bridgette finit de rassembler ses longs cheveux noir bleuté en deux couettes avant de descendre les escaliers qui menaient au rez-de-chaussée.
En entendant ses pas, Sabine se retourna vers sa fille.
-« Ah ! Tu es là. Parfait, installe-toi. » dit-elle en désignant la table du salon d'un geste de la main.
Bridgette s'approcha de sa mère pour l'embrasser avant de tirer une chaise de la table pour s'asseoir.
-« Papa n'est pas là ? » demanda la jeune fille en remarquant l'absence du maître de maison.
-« Non, il est à la boulangerie, répondit Sabine en revenant avec du pain et de la confiture. Tu sais bien que les jours de rentrée son toujours mouvementés ! Nous avons beaucoup de clients. » termina-t-elle avec un sourire.
Bridgette acquiesça en répondant au sourire de sa mère avant d'empoigner la baguette de pain pour se préparer une grande tartine.
Les parents de la jeune fille étaient des boulangers renommés et la petite boulangerie familiale était souvent sujette à des visites aussi importantes que nombreuses, jour après jour.
Après être venu s'installer à Paris, Tom, le père de Bridgette, avait entreprit de lancer son propre commerce, aussi petit soit-il dans l'immensité de la capitale. Puis, la vie suivant son cours, il avait fini par rencontrer Sabine, cliente fidèle à cette époque. Cette cliente fidèle se transforma en épouse aimante qui donna, un jour de mai, une petite fille au jeune couple.
Depuis ce jour, Tom et Sabine n'avaient jamais cessé de travailler dur pour donner à leur fille la meilleure vie possible. Et ils avaient réussi, Bridgette le savait et ne cessait de se le répéter.
Perdue dans ses pensées, la jeune fille peinait à terminer son petit-déjeuner, préférant laisser vagabonder son esprit.
-« Bridgette ! l'appela Sabine avec un petit rire. Dépêche-toi ! Ça serait idiot d'arriver en retard le premier jour, tu ne crois pas ? »
-« Je ne suis jamais en retard ! ... Les jours de rentrée ! » compléta Bridgette en surprenant le regard rieur de sa mère.
Mère et fille rirent ensemble de bon cœur avant que Bridgette ne remonte dans sa chambre pour attraper son sac de cours et ne redescende aussitôt.
Tom, libéré de ses obligations pendant quelques minutes, avait profité de cet instant de répit pour saluer sa fille, la boulangerie étant attenante au petit appartement de la famille.
-« Alors, prête pour le grand jour ma fille ? » demanda le grand homme en ébouriffant les cheveux de sa fille.
-« Toujours prête capitaine ! » répondit Bridgette en mimant un salut militaire avant de se jeter dans les bras de ses parents le sourire aux lèvres.
Les Dupain-Cheng avaient toujours été très fusionnels, et ce jour ne faisait pas exception. Après quelques secondes les yeux fermés, Bridgette défit l'étreinte de ses parents avant de mettre son sac sur son dos.
-« Allez, je file ! À plus tard, je vous adore ! » cria Bridgette en passant la porte de l'appartement sous l'œil bienveillant de ses parents.
Tom et Sabine se regardèrent avec un sourire avant que chacun ne reprenne ses activités.
Les rayons de soleil ne traversaient pas encore les vitres de la grande chambre de Félix quand celui-ci décida de se lever. Il n'avait pas très bien dormi. Il ne dormait jamais vraiment bien, à vrai dire.
Mais cette nuit-là avait été particulièrement désagréable pour le jeune homme.
Il savait que ce n'était pas lié à la rentrée qui arrivait dans quelques heures mais quelque chose le gênait.
La rentrée n'avait jamais été une source de stress pour lui. Il faut dire que lorsqu'on est le fils unique d'un éminent homme d'affaire qui ne vous laisse jamais sortir de la maison, même pour aller à l'école, le mot « rentrée » n'a pas beaucoup de sens.
Pourtant cette année, non sans surprise d'ailleurs, Félix avait reçu l'autorisation de se rendre au lycée, comme un adolescent normal.
Le jeune homme avait déjà fait la demande plusieurs fois, mais cela lui avait toujours été refusé.
Officiellement, l'école lui servirait à ouvrir davantage son esprit sur le monde et rencontrer d'autres personnes, ce qui lui permettrait d'affiner son esprit critique.
Officieusement, si Félix avait autant insisté pour se rende au lycée, c'était surtout pour échapper à cette maison qui était devenue sa prison depuis de bien trop longues années déjà. Félix en avait assez de tourner en rond dans sa gigantesque chambre toute la journée. Il ne demandait pas quelque chose d'extraordinaire, juste de pouvoir sortir de ce sanctuaire et avoir le plaisir de voir le monde extérieur autrement qu'à travers une fenêtre.
Et pourtant, plus les minutes passaient et plus le jeune homme sentait une drôle de sensation naître dans sa poitrine et ne pas savoir ce qui la provoquait ne faisait qu'empirer les choses.
Après un long moment, Félix ouvrit sa grande penderie pour choisir ses habits de la journée. Le choix était vaste mais pourtant toujours dans la même teinte. Une teinte de gris.
Félix lâcha un soupir avant de passer ses vêtements. Il resserra le nœud de sa cravate noire avant de la laisser retomber sur sa poitrine.
Le jeune homme passa ensuite ses doigts fins dans ses cheveux blonds afin de les arranger du mieux qu'il pouvait, devant un gigantesque miroir qui agrandissait encore plus sa chambre.
Il replia également la couverture de son lit, tout aussi gigantesque, avant de quitter la pièce pour se rendre dans le salon.
Lorsque seul ses pas résonnèrent sur le marbre du sol, Félix ressentit un sentiment de sérénité. Il n'était pas totalement un ermite, mais croiser quelqu'un du personnel l'aurait obligé à ouvrir la bouche pour saluer et peut-être embrayer sur une discussion quelconque, et cela aurait été plutôt désagréable pour lui.
Tenir une conversation ne lui faisait pas peur, c'était plutôt son contenu qui n'intéressait pas le jeune homme, peu importe son sujet. Il refusait toujours de se répandre en commentaire sur sa vie et discuter avec quelqu'un l'obligerait à aller à l'encontre de ce principe.
Lorsqu'il passa la porte du salon, il balaya la pièce des yeux pour voir que celle-ci était aussi vide. Il referma derrière lui et tira une chaise de la grande table en verre au milieu de la pièce. On pouvait y compter une vingtaine de place. Pourtant Félix mangeait seul en permanence et il n'avait jamais vu la table au complet. Il haussa les épaules à cette pensée. À la rigueur ce n'était pas plus mal. Même déjeuner avec son père l'obligerait à tenir une conversation et il n'en avait vraiment pas envie, et surtout pas avec cet homme.
Félix ne détestait pas son père mais il ne le considérait pas vraiment comme sa « famille » non plus. Le jeune homme ne le voyait jamais. Il était toujours en déplacement professionnel ou enfermé dans son bureau où Félix ne mettait presque jamais les pieds.
Depuis la mort de Mme Agreste, i ans, Gabriel était devenu un véritable fantôme pour Félix. Les deux hommes ne passaient jamais de temps ensemble.
Le décès d'Émilie n'avait fait que séparer davantage les deux hommes.
Lorsque sa mère eut disparue, emportée par la maladie, Félix tenta de se rapprocher de lui, par n'importe quel moyen, le demandant souvent le soir au diner ou au coucher.
La mort de sa mère avait été tellement soudaine et incompréhensible pour lui qu'il avait eu besoin de se rapprocher de son père, de discuter et de se rassurer sur ce qui allait se passer pour eux maintenant qu'elle n'était plus là.
Mais Gabriel, lui, avait disparu derrière la grande porte de son bureau, pour se plonger dans le travail, certainement pour noyer son chagrin.
Il avait ensuite confié l'éducation de Félix à son assistante Nathalie et ne supervisait directement pour son fils que son emploi du temps quotidien, qui se résumait principalement à l'exercice de la musique et de l'escrime, ainsi que les cours à domicile.
À partir de ce jour-là, Félix avait compris qu'il ne devait plus compter sur son père pour veiller sur lui et qu'il allait donc devoir se forger seul. Du haut de ses 9 ans, Félix avait donc également beaucoup changé, se renfermant sur lui-même et minimisant lui aussi ses contacts avec l'extérieur, nourrissant en lui un sentiment de chagrin, de colère et de rancœur contre la vie.
Félix n'en voulait pas à son père pour la mort de sa mère, après tout il n'y était pour rien. Il avait lui aussi beaucoup souffert de cette disparition soudaine, l'adolescent le savait.
Mais la colère qui inondait la poitrine du jeune homme était bien due au peu de sollicitude que son père montrait à son égard.
Le jeune homme ne se sentait guère plus important que le personnel de la maison aux yeux de Gabriel.
Félix fut tiré de ses pensées par un domestique qui lui apporta son petit déjeuner. Le jeune garçon suivit les mouvements de l'homme en silence puis remercia poliment. L'individu acquiesça puis se retira aussi rapidement qu'il était apparu.
Félix le regarda fermer la porte, le laissant de nouveau dans un silence de plomb. Le jeune homme replongea dans ses réflexions avant d'être interrompu de nouveau par l'arrivée de Nathalie, l'assistante de son père. La jeune femme, habillée d'un tailleur noir, ne laissait transparaître elle non plus aucune émotion à son égard. Félix ne pouvait s'empêcher de se dire que son père l'avait employé justement pour cette « qualité », même si cette femme avait su démontrer toute l'étendue de son talent au cours des années. Elle ne parlait pas souvent et tarissait une loyauté sans faille à son père. Il n'avait jamais de discussion personnelle avec elle, il ne connaissait pas son âge, il ne connaissait pas sa famille et de toute façon, même si Félix avait voulu en savoir plus sur elle, il ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer que Nathalie aurait rechigné à répondre à ses questions.
Mais encore une fois, Félix n'éprouvait pas le besoin ni l'envie de tout savoir sur elle. Elle était là, c'était tout.
-« Bonjour Félix. » lança-t-elle d'une voix froide.
-« Bonjour Nathalie. » répondit Félix sans même regarder son interlocutrice.
-« Votre père m'a chargé de vous transmettre ses vœux pour votre premier jour de classe. »
-« Ah oui, vraiment ? Il n'aurait pas pu venir me les transmettre lui-même, pour une fois ? »
-« Votre père est très occupé, il ne peut pas se défaire de son travail pour le moment. »
-« Comme toujours. » soupira Félix en levant les yeux au ciel.
Il se leva pour se diriger vers la grande fenêtre qui éclairait le salon, dos à Nathalie.
-« Vous devez comprendre que ce n'est pas facile pour lui de se libérer de ses obligations. »
-« Rien n'est jamais facile avec lui de toute façon, répliqua Félix en croisant les bras sur sa poitrine. Vous savez, s'il ne veut pas me voir, dites-le franchement, au moins nous ne tournerons plus autour du pot. »
-« Cessez de faire l'enfant. Votre père pense à vous, il n'a juste pas souvent l'occasion de le montrer. »
-« Oui, c'est d'ailleurs pour ça qu'il vous envoie. Il pense que vous allez pouvoir le remplacer peut-être ? Ou alors il y a autre chose ? »
Nathalie n'ajouta rien de plus et se contenta juste de croiser les bras. Félix la regarda faire avant de se retourner vers la fenêtre en soupirant.
Après un moment dans le silence, Félix tourna les talons pour prendre la direction de sa chambre.
-« Je comprends que vous soyez contrarié mais je vous prierai de ne pas en vouloir à votre père. Je vous assure qu'il fait de son mieux. » lança Nathalie tandis que Félix se tenait sur le pas de la porte.
-« S'il fait vraiment de son mieux, répliqua Félix en croisant le regard sombre de Nathalie, alors remerciez-le chaleureusement de sa sollicitude à mon égard. » conclut le jeune homme avec un ton acide mêlé d'ironie.
Sur ces paroles, Félix passa la porte et la referma derrière lui sans laisser une chance à Nathalie de répliquer quoi que ce soit. Il soupira un coup avant de presser le pas jusqu'à sa chambre. Il s'appuya un petit moment sur la grande surface froide de sa porte en balayant la pièce de son regard polaire.
Contrairement aux apparences, Félix n'en voulait pas à Nathalie, elle ne faisait que son travail après tout. Mais tout ce temps passé loin de son père avait rendu le sujet sensible et surtout difficile pour le jeune homme. Il ne voulait pas parler de lui, à personne. Peut-être aurait-il voulu lui parler directement, et encore, il n'en était pas sûr lui-même.
Félix avança jusqu'à sa grande fenêtre qui faisait pénétrer les rayons de soleil dans toute la pièce. Il regarda la rue en contrebas ainsi que ses passants.
Bientôt, lui aussi allait pouvoir aller et venir comme bon lui semble, ce n'était plus qu'une question de temps.
Un doux tintement provenant de son téléphone informa Félix qu'il était l'heure de se mettre en route. Le jeune homme désactiva l'alarme puis se saisit de son sac de cours, posé au pied de son bureau. Il passa la bandoulière autour de son cou, glissa son portable dans sa poche avant de saisir la poignée de la porte.
D'un pas rapide, il atteignit le hall d'entrée et s'arrêta devant Nathalie qui l'attendait devant la porte.
-« Vous ne m'avez pas laissé terminer tout à l'heure, souffla Nathalie en remontant ses lunettes sur son nez. Votre père m'a également demandé de vous dire que vous serez accompagné au lycée et raccompagné à votre domicile tous les jours. Vous serez emmené en voiture par un garde du corps qui sera désormais votre escorte personnelle. »
La jeune femme fit signe à un homme à large carrure qui se tenait en retrait de se rapprocher. Félix le dévisagea avec méfiance. Cet inconnu était un véritable colosse. Il mesurait au moins deux mètres et était une véritable montagne de muscle. Le jeune homme, à demi amusé, remarqua qu'avec ses grandes mains et ses larges épaules plongeante, cet homme ressemblait presque à un gorille.
Secouant vigoureusement la tête pour chasser cette pensée déplacée de son esprit, Félix se tourna vers l'assistante de son père.
-« Nathalie je vous en prie, grogna Félix. Je ne suis plus un enfant et le lycée n'est qu'à 10 minutes à pied. »
-« Ce sont les ordres de votre père, répondit Nathalie sur un ton sans appel. Il a beaucoup insisté sur ce point. C'est d'ailleurs lui-même qui a engagé votre garde du corps. »
-« Quelle chance… » soupira Félix en haussant les épaules, l'air dépité.
Le garde du corps passa entre Nathalie et lui pour ouvrir la porte et descendre les escaliers du perron. Félix le regarda faire en levant les sourcils. Quand il le vit prendre place dans la voiture et tourner les yeux vers lui, Félix leva les siens au ciel avant de jeter à Nathalie un regard appuyé.
L'assistante croisa les bras avant d'indiquer la sortie d'un mouvement de tête.
Malgré lui, Félix allait devoir obéir. Les projets de liberté allaient devoir être remis à plus tard. D'un mouvement rapide, le jeune homme resserra le nœud de sa cravate puis se dirigea à son tour vers la grande berline noire qui l'attendait sur les graviers de la cour.
Aussitôt qu'il eut claqué la portière, le moteur se mit à ronronner et la voiture à avancer lentement. Félix cala son coude contre la portière en soupirant. Il regarda, à travers la vitre teintée, le véhicule tourner dans la rue voisine et se déplacer silencieusement sur la route.
Décidément, que ce soit depuis sa chambre ou depuis cette maudite voiture, la vue sur les passants n'avait pas beaucoup changé.
La matinée était déjà avancée quand Wayzz fut réveillé en sursaut. Le petit kwami vert venait d'avoir une vision. Une horrible vision. Il ne pouvait croire à ce qu'il venait de voir, et pourtant son instinct ainsi que tous ses sens lui hurlaient que tout ceci était réel.
Après quelques secondes d'hésitation, le kwami décida d'avertir son porteur de la menace qui flottait dans l'air. Tout doucement, Wayzz regarda hors de la trompe du gramophone où il avait élu domicile pour jeter un coup d'œil dans la pièce.
Son porteur, Maître Fu, était assis en tailleur au centre de la pièce et sirotait tranquillement une tasse de thé. Rassuré de ne voir aucun étranger aux alentours, Wayzz sorti de sa cachette pour venir virevolter auprès du vieil homme.
-« Maître, c'est terrible, commença le petit être d'une voix affolée. Nooroo, je… J'ai senti sa présence ! »
Le maître tourna les yeux en direction de son petit compagnon, un petit sourire aux lèvres.
-« Nooroo ? Le kwami assigné au miraculous du Papillon ? demanda l'homme en se redressant. C'est plutôt une bonne nouvelle ! Voilà bien longtemps que nous avons perdu la trace de ce miraculous. »
-« Non, Maître ! insista Wayzz en secouant négativement la tête. L'aura de Nooroo… Elle est négative ! Quelqu'un se sert de lui pour faire le mal ! »
Le vieil asiatique fronça les sourcils en entendant ces mots.
-« Le miraculous du Papillon confère un pouvoir extrêmement puissant… souffla le Maître. Si ce que tu dis es vrai, qui sait ce qu'il pourrait se passer ? »
Maître Fu se leva, sous le regard inquiet de Wayzz.
-« Si quelqu'un met en danger la sécurité du monde grâce à un miraculous, il est de notre devoir de l'arrêter ! s'exclama le vieil homme en lançant bravement son poing vers le ciel. Wayzz, tr- ! »
Le vieux Maître ne put terminer sa phrase. Une douleur naissante dans son dos le fit tomber à genoux et tousser. Wayzz se précipita vers son porteur pour s'assurer de son état.
-« Maître ! Vous ne pouvez pas faire ça ! protesta le petit kwami vert. Vous êtes… »
-« Encore jeune ! coupa le Maître en regardant son compagnon. Je n'ai que 186 ans ! »
-« Ce que je veux dire c'est que vous ne pouvez plus vous battre comme vous le faisiez dans le temps, hasarda Wayzz en se posant dans la paume de son porteur. Cela pourrait être dangereux pour vous, et surtout pour votre santé. Je vous en prie Maître, reconsidérez votre choix. »
Maître Fu soupira en entendant les paroles de Wayzz. Son petit compagnon avait toujours fait preuve d'une grande sagesse et même si lui-même n'était pas du genre à se jeter dans la bataille les yeux fermés, il devait bien reconnaître que son kwami avait raison. Il n'était plus capable de protéger les autres comme il le faisait dans le temps. Il ne pourrait pas assurer sa mission seul.
Le vieil homme se releva lentement et se dirigea vers le gramophone, Wayzz virevoltant autour de lui. Il activa une combinaison secrète sur la base l'objet et le gramophone s'ouvrit pour laisser apparaitre une grande boite noire aux motifs asiatiques rouge.
-« Tu as raison Wayzz, reprit le Maître. Pour cette mission, nous allons avoir besoin d'aide. Le monde a besoin de nouveaux héros, et nous devons les trouver. »
Précautionneusement, Maître Fu se saisit des bijoux de la Coccinelle et du Chat Noir. En tant que gardien, il savait très bien ce que représentaient ses bijoux et donc la tâche qui lui incombait à lui. Le vieux Maître hésita un instant et, croisant le regard encourageant de Wayzz, plaça les miraculous dans deux petites boites distinctes avant de refaire disparaître la grande boite sombre dans le gramophone. Maître Fu plaça ensuite les précieux écrins dans sa veste.
Il inspira un long coup. Même s'il était Grand Gardien, protecteur de tous les miraculous, depuis un certain temps maintenant, il n'avait jamais eu a distribué lui-même des pouvoirs. Pendant un petit instant, Maître Fu douta de lui un moment, se remémorant son passé ainsi que toutes les erreurs qu'il avait commises. Et aussitôt, il se ravisa. Qui d'autre que lui pourrait choisir de nouveaux héros ? Ce n'était pas le moment de douter.
Avec un sourire confiant à Wayzz, il attrapa sa canne en tirant sur le rabat de sa veste, faisant comprendre à son kwami de l'accompagner lors de sa recherche. Son petit compagnon et sa grande sagesse lui seraient utiles, il le savait.
Sous une pression qu'il sentait peser lourd sur ses vieilles épaules, le Maître ferma la porte de son appartement et se mit en route.
J'espère que ça vous a plu !
Je compte publier un chapitre par semaine, en espérant donc vous revoir tous la semaine prochaine ! Sachez toutefois que je suis étudiante et il est parfois compliqué pour moi de maintenir un rythme régulier d'écriture, mais je ferai de mon mieux.
Merci de m'avoir lu, n'hésitez pas à commenter pour me dire ce que vous avez pensé ! Je vous reviens bientôt avec un nouveau chapitre.
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