Perdu au milieu d'une vaste étendue blanche et cotonneuse, un homme apparaît. Il a des cheveux noirs en bataille et porte des lunettes. De nombreuses émotions sont lisibles sur son visage mais deux ressortent particulièrement : la peur et la détermination. Peur d'avoir mené un frère à la mort, détermination de sauver ceux qui peuvent l'être encore. Peur de perdre ceux qui sont tout pour lui, détermination de tout faire pour les protéger. Peur de cette mort qui se dresse face à lui, détermination de faire honneur à son nom et à sa maison.

Tout autour de lui, la scène précédant sa mort est légèrement visible, ultime souvenir de cet homme prêt à tout donner pour sa famille. Les yeux dans le vague, regardant encore le monde qu'il vient de quitter, il ne sent pas arriver une furie qui fonce sur lui.

– James ! Tu m'avais promis de faire attention. Je t'avais dit que certaines personnes n'étaient pas fiable dans ton entourage. Mais qui donc écouterait une pauvre mère malade ?

Malgré ses remontrances, Euphémia était heureuse de retrouver son fils. Elle aurait néanmoins préféré le voir arriver beaucoup plus tardivement. Étonné d'entendre la voix de sa mère qui était morte quelques années auparavant, James se tourna vers elle. Quelle ne fut pas sa surprise quand il se retrouva face à une dame ressemblant trait pour trait à sa mère quelques années avant sa mort.

– Je vois que mon apparence te surprend… Nous avons tous la même réaction quand nous arrivons ici. Mais c'est une bonne chose : la mort n'a pas de fin ; il serait injuste de condamner ceux qui sont morts de vieillesse à traîner leur corps blessé et fatigué pour l'éternité.

James était abasourdi : que se passait-il ? Voldemort avait-il réussi à le plonger dans une illusion ? Où était sa femme et son fils ?

– Dis-moi, mon fils, comment es-tu passé de ce côté-ci ? Tu n'es pas là depuis suffisamment longtemps pour que ton corps ait eu le temps de faire disparaître les raisons de ta mort, que ce soit l'âge ou la maladie. Donc il reste les accidents, la crise cardiaque ou le sort de mort. Et d'après la position de défense que tu avais, je crois que c'est ma troisième hypothèse. Donc je repose ma question : comment es-tu mort ?

Les traits de James se décomposèrent peu à peu quand il comprit comment le Lord tant redouté avait pu parvenir jusqu'à lui. Son ami, son frère était le gardien du secret du sort de Fidelitas protégeant sa famille. Pour que Voldemort ait pu franchir cette incroyable protection, il y avait deux possibilités : que Peter l'ait vendu, volontaire ou sous la torture, ou que le Lord soit allé chercher l'info dans son esprit.

Il espérait que Peter était encore en vie, ou du moins, qu'il ne souffrait pas quelque part tout seul.

Il eut aussi une petite pensée pour Lily et Harry. Il souhaitait que son maigre barrage avait permis à sa femme d'attraper sa baguette et de transplaner avec leur fils. Même si c'était une déchirure de se retrouver seul, il ne voulait pas qu'ils le rejoignent immédiatement. Le plus tard serait le mieux.


J'ai conscience que ce premier chapitre est très court. Je vous promet que les suivants seront plus long (surtout à partir du troisième, même si le suivant reste légèrement plus long que celui-ci). Ce chapitre sert principalement d'introduction et il n'y a pas beaucoup de choses à expliquer.