Titre :Entre parenthèses
Disclaimer : Les personnages et l'univers de My Hero Academia ne nous appartiennent pas, ils sont la propriété pleine et entière de Kõhei Horikoshi.
Pairing : Deku/Katsu/Deku.
Genre : Family/Romance/Mpreg/Friendship
Résumé : L'île de Nabu est une petite île tranquille où l'unique héros en fonction n'a pas souvent l'occasion de combattre du vilain. Katsuki Bakugo y vit une petite vie bien peinarde, à mille lieues de celle qu'il avait imaginée. Mais il n'a pas vraiment eu le choix. Alors il fait avec. Mais son passé va le rattraper, venant bousculer son présent et le précipiter vers son avenir qu'il avait mis entre parenthèses.
Note des auteures : Pour cette histoire, on évoque les événements du film : Heroes Rising, et on utilise aussi des éléments du film : Two Heroes. Si vous n'avez vu ni l'un ni l'autre, ce n'est pas bien grave et vous devriez tout comprendre quand même.
Mahoro et Katsuma Shimano sont des personnages du film Heroes Rising.
David et Mélissa Shield sont des personnages du film Two Heroes.
Re-Note des auteures : Cette histoire a été écrite et imaginée avant la parution des scans abordant la seconde grande guerre entre la ligue et les héros. Par respect pour ceux qui ne suivent que l'anime on a limité au maximum les spoils.
Bonne Lecture,
Yzan & Lili.
~ 1. A l'approche de Noël. ~
La musique résonnant dans la galerie marchande fit lourdement soupirer Katsuki. Il était dans ce foutu centre commercial depuis des heures et il en avait plus que marre des chants de Noël. Désabusé, il jeta un coup d'œil sur les sacs qu'il portait, s'assurant de n'avoir rien oublié. Les quelques nouvelles décorations de Noël, ça c'était bon. Il avait aussi des cadeaux pour ses parents et les invités du réveillon. Il ne lui restait plus qu'un magasin à faire et il en aurait enfin fini.
Tout en réfléchissant à ses achats, il parcourut la distance le séparant de son ultime étape en essayant d'éviter de bousculer les autres clients. A cette époque de l'année, il y avait toujours du monde dans les magasins. Mais un matin en semaine c'était bien plus tranquille qu'en fin de journée ou le week-end. Aussi n'eut-il guère de difficultés à atteindre son but. Il leva les yeux en grognant face à l'énorme Père Noël mécanique devant la boutique de jouets.
- Tsss... Ils auraient dû en mettre un encore plus grand... bougonna-t-il en passant le portillon pour entrer dans le magasin.
Contrairement à ce que son attitude pouvait laisser penser, Katsuki aimait Noël. En revanche, il avait horreur de devoir courir d'une boutique à l'autre quand il y avait trop de monde. C'était bien pour ça qu'il faisait ses courses de Noël avec trois semaines d'avance, et en matinée.
D'un pas rapide, il s'engouffra dans les rayons, cherchant du regard le cadeau qui pourrait satisfaire son plus jeune convive. Il avait volontairement gardé cette boutique en dernier, sachant pertinemment qu'elle le mettrait de mauvaise humeur. Non, Katsuki n'avait rien contre le fait d'offrir des cadeaux, ni de devoir se creuser la tête pour trouver ce qui ferait le plus plaisir à son entourage. Mais voilà, il savait qu'il devrait passer par ce magasin et ces rayons. Et c'était le contenu desdits rayons qui justement l'énervait le plus.
Où qu'il regarde, il ne voyait qu'eux : les héros. Des héros partout, sous toutes leurs déclinaisons possibles et imaginables : peluches, poupées, puzzles, voitures, jouets divers et variés. Ils étaient partout. Et depuis quelques années de nouvelles têtes étaient apparues dans les rayons, des têtes qu'il ne connaissait que trop bien : la nouvelle génération, ses anciens camarades de classe.
Dans les rayons Red Riot côtoyait Uravity et Ingenium, Pinky et Froppy entouraient Anima, Tail Man et Celophane fréquentaient Creaty et Chargebolt. Même Grappe de raisin avait des jeux et figurines à son effigie. Et bien sûr, à son grand agacement, cet abruti de Double Face et ce sale nerd de Deku avaient une place de choix sur les étals. Katsuki serra les poings et les dents. Il accéléra l'allure, pressé d'aller au fond du magasin, là où il avait une petite chance de trouver un truc qui ne soit pas à l'effigie de cette nouvelle génération de héros si prometteurs.
Que ses anciens camarades réussissent brillamment leurs carrières de héros ne l'étonnait pas. Après tout, il les avait vu progresser et il savait qu'ils deviendraient tous des héros connus et reconnus. Non, ce qui lui foutait les nerfs en boule c'était qu'il aurait dû être là lui aussi, à leurs côtés sur ces putains de rayons. Il aurait dû être sous les feux des projecteurs avec eux. Il aurait dû rivaliser avec eux pour savoir lequel d'entre eux serait le mieux classé chaque année.
Mais ce n'était pas le cas. Il n'y avait pas la moindre figurine ou le moindre jouet à l'effigie de Dynamight. Dynamight n'était qu'un petit héros local, connu uniquement dans sa juridiction, ses interventions ne passant jamais à la télévision. Seul le journal du coin parlait de lui de temps en temps, et rarement en première page. Il n'avait fait la Une qu'une seule et unique fois depuis l'obtention de sa licence définitive : le lendemain du jour où il avait sauvé une bande d'adolescents inconscients de la noyade.
Katsuki Bakugo était bien loin de mener la vie dont il avait rêvé. A vingt-deux ans, il était le seul et unique héros de la petite île de Nabu, petite île tranquille et paisible où aucun vilain ne venait jamais. Enfin si, une fois, des vilains avaient débarqué et foutu un bordel monstre. A l'époque, Katsuki n'était encore qu'un jeune lycéen et sa classe était chargée d'assurer la sécurité de l'île en l'absence de héros, tous partis à la retraite.
Ses camarades et lui avaient combattu les vilains, des combats titanesques qui avaient détruit une bonne partie des habitations et des infrastructures de l'île. Mais tous les habitants avaient survécu, et Nine et ses complices avaient été mis hors course. Quand Katsuki avait débarqué à Nabu pour y monter sa petite agence, dont il était l'unique salarié, il avait été surpris de l'accueil qu'il avait reçu. Les locaux se souvenaient encore de lui et lui avaient réservé un accueil royal. Cela lui avait étonnamment réchauffé le cœur.
A l'époque, presque quatre ans auparavant, il n'avait pas le moral au plus haut. Tous ses rêves d'avenir s'étaient effondrés et il n'avait accepté cette solution que par dépit. Il savait pertinemment qu'en venant ici il ne serait pas sur le devant de la scène. Et c'était justement le but recherché. Mais les sourires des Nabutiens, leur joie de le revoir et qu'il devienne le héros officiel de l'île l'avait un peu consolé.
Chassant ses souvenirs moroses, Katsuki se pencha sur les divers jouets exposés, soupirant lourdement en voyant que même là il était difficile de passer à côté des héros. Il avait déjà une petite idée pour ce dernier cadeau, mais il aurait souhaité qu'il ne soit pas à l'effigie de l'un de ses anciens potes. Il les voyait déjà assez comme ça. Il examina les différents modèles, cherchant celui qui conviendrait le mieux à son destinataire et qui soit aussi dans son budget. Même s'il ne gagnait pas trop mal sa vie, Katsuki n'avait pas un budget illimité non plus.
Il finit par jeter son dévolu sur une paire de rollers bleue foncée avec des flammes stylisées dessus. Shoto n'était écrit que sur la semelle ce qui convenait très bien à Katsuki. Satisfait d'avoir trouvé son dernier cadeau, Katsuki se dirigea d'un pas rapide vers les caisses, pressé de sortir de la boutique qui lui rappelait bien trop les rêves qu'il avait dû mettre entre parenthèses. Il se glissa dans l'une des files menant aux caisses, laissant machinalement ses yeux errer sur les têtes de gondoles.
Une figurine attira son attention. Elle représentait Red Riot en mode Unbreakable. Katsuki hésita. Après tout, parmi ses invités pour le réveillon, il y aurait un fan inconditionnel du héros aux cheveux rouges. Et Katsuki savait de source sûre que le fan en question n'avait pas cette figurine et la voulait absolument. C'était la dernière sortie, la plus récente.
- Et merde, souffla-t-il en se saisissant de l'une des boites renfermant la précieuse figurine.
Voilà, il avait encore craqué. Mais il ne pouvait jamais rien lui refuser très longtemps. La file avança rapidement et Katsuki régla ses achats avant de quitter le magasin, retrouvant les allées du centre commercial. Il zigzagua entre les badauds de plus en plus nombreux et passa les portes automatiques, retrouvant enfin l'air frais de l'extérieur.
Il resserra rapidement son écharpe autour de son cou, referma complètement sa doudoune noire, enfila ses gants tout aussi noirs, et prit la route du retour. Il n'habitait pas en ville, mais l'île n'était pas bien grande. Rentrer chez lui à pied ne lui prendrait donc pas trop longtemps. Il avait bien une voiture, mais ne s'en servait que rarement, préférant marcher et profiter de l'air marin le plus souvent possible.
Moins d'une demi-heure plus tard, il arriva devant la petite maison qu'il occupait. C'était une petite maison toute simple, entourée d'un jardin verdoyant, avec vue sur la mer. Sa voisine la plus proche était une septuagénaire vivant seule depuis la mort de son mari survenue cinq ans auparavant. Ses enfants étaient partis vivre sur le continent. Katsuki avait donc pris l'habitude de faire régulièrement ses courses ou de l'emmener chez le médecin quand les rhumatismes de la vieille dame l'empêchaient de se déplacer.
Plongeant les mains au fond de ses poches, Katsuki en extirpa ses clés et déverrouilla sa porte, pressé de se retrouver au chaud. Le froid de décembre était plutôt mordant sur l'île. Il déposa ses sacs sur le sol, referma la porte, ôta sa doudoune, ses gants, son écharpe et ses chaussures, puis reprit ses sacs et s'avança dans sa demeure. Quelques pas suffirent pour qu'il atteigne le séjour et la cuisine ouverte. Il y déposa ses achats et repartit dans le couloir en direction de sa chambre.
Sa maison était simple, divisée en deux parties par un unique couloir menant de l'entrée aux WC tout au fond. A gauche, se trouvait le séjour et ses grandes baies vitrées donnant sur la terrasse qui faisait le tour de la bâtisse. La cuisine ouverte et l'arrière cuisine, qui faisait aussi office de buanderie, venaient en suivant. A droite, il y avait les trois chambres et la salle de bain. Les murs du séjour et du couloir étaient peints dans des tons gris pâles, le sol en parquet clair, sauf dans le petit vestibule où c'était du carrelage beige. Des cadres accrochés ici et là sur les murs apportaient des touches de couleurs vives. L'ensemble était sobre et chaleureux, comme Katsuki l'aimait.
Il poussa la porte de sa chambre et y pénétra. Il ne s'attarda pas sur les murs alternant les couleurs beige et chocolat, ni sur son grand lit et sa couette turquoise. Il ouvrit directement le placard intégré dans l'un des murs et en sortit un rouleau de papier cadeau doré. Refermant la porte coulissante, il quitta sa chambre et retourna dans son séjour. S'armant de ciseaux et de scotch, il s'attela à faire les paquets cadeaux, allumant la télé au passage pour avoir un fond sonore.
Une phrase lancée par l'un des acteurs attira son attention. Il remarqua que le film diffusé racontait l'histoire de lycéens. Un soupir lui échappa et il changea de chaîne, s'arrêtant sur une émission de téléshopping. Voilà, ça c'était mieux. Il préférait éviter de repenser à ses années lycées, surtout après avoir passé toute une partie de la matinée dans des rayonnages blindés de figurines à l'effigie de ses anciens camarades.
Dire que ses dernières années d'études avaient été mouvementées était un doux euphémisme. La ligue des vilains avait quelque peu bousculé le programme scolaire et, par la force des choses, les avaient propulsés lui et ses camarades sur le devant de la scène bien plus tôt que prévu. Alors, quand enfin cette bande de tarés avait été arrêtée, non sans mal, et non sans de nombreuses pertes, reprendre le cours normal des choses avait été compliqué.
Il fallait reconstruire, regagner la confiance des civils, arrêter les derniers partisans. Et les lycéens en filière héroïque avaient été mis à contribution, le nombre de héros professionnels ayant drastiquement diminué durant cette guerre. De fait, ils étaient déjà tous connus avant même d'obtenir leurs licences définitives, et avaient eu une voie royale ouverte devant eux pour atteindre très vite les sommets du classement des héros. Oui, tout s'annonçait pour le mieux pour eux tous.
Et tout ça s'était effondré en quelques minutes pour lui. Sa fin de scolarité avait été... chaotique. Tellement qu'il avait obtenu sa licence définitive six mois après ses camarades. Camarades avec lesquels il n'avait gardé que peu de contacts. Oh, ils s'envoyaient bien des sms et des emails de temps en temps, pour les anniversaires et les fêtes. Mais ça s'arrêtait là. Katsuki n'avait revu aucun d'entre eux depuis plus de cinq ans, à part à la télévision quand les journalistes commentaient l'une de leurs interventions.
Par la force des choses, et avec beaucoup de mauvaise volonté, Katsuki avait terminé sa scolarité aux Etats Unis, sous la tutelle d'Aizawa, d'All Might et de Hawks. C'était d'ailleurs Hawks qui lui avait suggéré de venir s'installer ici, à Nabu. Katsuki avait hésité, pas vraiment certain que revenir si rapidement au Japon, même sur une petite île isolée, soit une bonne idée. Mais ses parents avaient insisté et il avait finalement accepté.
Katsuki finit d'emballer les cadeaux puis alla les ranger dans le coffre sous son lit. Un coup d'œil à la pendule dans la cuisine lui apprit qu'il était presque quatorze heures. Il se prépara rapidement un sandwich qu'il avala sur le pouce, avant de sauter dans sa voiture et de prendre le chemin vers le port. Il pourrait très bien y aller à pied, mais ce qu'il allait chercher était encombrant, c'était donc beaucoup plus simple de prendre sa voiture.
Arrivé sur place, il ne perdit pas de temps, s'approchant à grands pas de la petite forêt de sapins exposée sur le quai.
- Bonjour Bakugo-Kun, s'exclama une voix féminine qu'il reconnut de suite.
- Salut Mahoro, répondit-il en souriant. Tu devrais pas être à l'école toi ?
- Mon professeur est malade, expliqua la jeune fille. Alors j'en profite pour acheter le sapin.
- Et tu vas le ramener chez toi comment ?
- Je vais demander à le faire livrer.
Katsuki posa un regard amusé sur l'adolescente. Mahoro et son petit frère, Katsuma, avaient bien grandi depuis les évènements avec Nine. Leur père travaillait toujours beaucoup et était souvent absent. Alors, depuis son retour sur Nabu, Katsuki gardait un œil sur ces deux-là. Il était fréquent que les deux gamins squattent chez lui durant plusieurs jours, même si leur maison n'était pas très loin de la sienne.
- Ton père repart la semaine prochaine ? demanda-t-il.
- Oui, confirma Mahoro. Alors je voudrais qu'on décore le sapin ensemble avant qu'il ne reparte.
- Il revient quand ?
- Pour la semaine de Noël et du jour de l'an.
Tout en discutant, le duo parcourut les allées, cherchant les sapins qui feraient leur bonheur à l'un et à l'autre. Mahoro jeta son dévolu sur un sapin bien plus grand qu'elle, aux branches bien fournies. Katsuki opta pour un arbre de la même taille. Le marchand les leur emballa soigneusement et ne put s'empêcher de sourire en entendant Mahoro protester quand Katsuki décida qu'il déposerait le sapin chez elle. Évidemment, une mini-dispute éclata, Mahoro ne voulant pas abuser de la gentillesse du blond, qui ne voulait pas que l'adolescente dépense de l'argent pour une livraison inutile.
- Monte dans cette foutue voiture, tonna Katsuki en aidant le marchand à charger le deuxième arbre dans le coffre. Et arrête de te plaindre, sale morveuse !
Mahoro fit la moue mais obtempéra, prenant place à l'avant sur le siège passager. Elle écouta Katsuki râler sur la taille de sa voiture, trop petite pour les deux arbres, ceux-ci dépassant joyeusement du coffre laissé ouvert. Elle pouffa discrètement, amusée.
Elle avait été très surprise d'apprendre que Katsuki venait s'installer sur l'île. Mais Katsuma et elle l'avaient accueilli avec joie. Ils gardaient tous deux un très bon souvenir du blond, au tempérament aussi explosif que son alter, qui s'était tant battu pour les protéger eux et tous les habitants de l'île. Qu'il s'installe dans une maison à moins de quinze minutes à pied de la leur les avaient rendu encore plus extatiques, et ils n'hésitaient jamais à s'incruster chez lui quand leur père était absent.
Katsuki râlait toujours, leur criait dessus pour tout et pour rien, mais jamais il ne les avait chassé de sa demeure. Au contraire, il passait régulièrement chez eux pour s'assurer qu'ils allaient bien et ne manquaient de rien quand ils n'étaient pas chez lui. Trois ans auparavant, quand Katsuma était tombé malade, une simple grippe, Katsuki les avait rapatrié de force sous son toit, jouant les gardes malade, appelant le médecin et prévenant leur père.
Il n'était pas rare que Katsuma et Mahoro fassent leurs devoirs chez le héros local, lequel leur donnait toujours un coup de main quand ils butaient sur des exercices ou des notions complexes. Le tout évidemment avec force cris et vociférations, mais les deux gamins avaient l'habitude, comme tout le monde sur l'île. Dynamight n'était pas un héros souriant et social, mais tout le monde savait qu'on pouvait compter sur lui quelles que soient les circonstances.
Il ne se passait jamais grand-chose sur l'île, quelques accidents de temps en temps, le plus souvent à cause de touristes imprudents, éventuellement quelques vols à l'étalage durant la saison touristique. Rien de bien passionnant. Pourtant, Katsuki répondait toujours présent, même pour des choses aussi triviales qu'un chat coincé en haut d'un arbre. Quelques mois auparavant, un typhon avait ravagé la côte. Mais il n'y avait eu que quelques dégâts matériels, aucun blessé ni aucun disparu. Et tout le monde avait bien conscience que c'était en grande partie grâce à Dynamight qui était passé de maison en maison, s'assurant que tous étaient en sécurité et bien équipés avant le passage de la tempête.
- Tsss... On va y aller doucement pour pas perdre ces foutus sapins, grogna Katsuki en s'installant derrière le volant, sortant Mahoro de ses pensées.
- Merci Bakugo-kun, dit-elle avec un grand sourire.
Le jeune homme ne répondit pas et démarra, prenant prudemment la route vers la maison de sa passagère.
Durant le trajet, Mahoro raconta sa matinée d'école à Katsuki, ce dernier faisant quelques remarques de temps en temps. Il roula prudemment, n'ayant pas envie de perdre son précieux chargement. Il se gara devant la maison de la famille Shimano et s'apprêta à sortir de l'habitacle quand son téléphone sonna. Il répondit immédiatement, prêt à partir en cas d'urgence. Mais ce n'était que Mr Tamaka. Celui-ci lui demandait s'il pouvait venir l'aider demain pour couvrir ses arbres fruitiers les plus fragiles en prévision des chutes de neiges annoncées pour la semaine prochaine. Katsuki lui assura qu'il serait là et raccrocha.
Après avoir déposé le sapin dans le salon de Mahoro, ayant pris soin d'enlever le filet le protégeant, Katsuki reprit sa voiture et le chemin de sa propre demeure. Il râla tant et plus sur ce foutu sapin qui osa lui résister quand il voulut le sortir du coffre et qui, en plus, avait semé des aiguilles partout dans sa voiture. Il batailla ensuite de longues minutes avec le filet, bougonnant encore plus en voyant le nombre d'aiguilles parsemant le parquet de son salon.
Toujours en ronchonnant, il passa un rapide coup de balai, puis monta dans les combles chercher les caisses de décorations de Noël qu'il posa près de l'arbre. Un coup d'œil à la pendule l'incita à se dépêcher. Il ne voulait pas être en retard. Il prit un petit sac isotherme, soigneusement rangé dans son frigo, et quitta sa maison au pas de course. Vingt minutes plus tard, il arriva à la grille de l'école, soulagé de voir que la sonnerie n'avait pas encore retentit.
Il salua poliment les parents d'élèves attendant déjà sur le trottoir, acceptant quelques requêtes soi-disant héroïques au passage. Katsuki ne voyait pas bien en quoi emmener une octogénaire chez le médecin ou réparer un scooter était héroïque. Mais c'était son lot quotidien, aussi faisait-il avec. La sonnerie retentit et une clameur de voix enfantines ne tarda pas à se faire entendre.
Debout près de la grille, Katsuki guetta la sortie des marmots qui couraient vers leurs parents. Un bonnet vert à pompon noir apparut dans son champ de vision et un doux sourire éclaira les traits du jeune homme. Il n'eut que le temps de tendre les bras avant qu'une petite bombe humaine n'y atterrisse avec un cri enthousiaste :
- Papou !
Voilà, c'était ça l'origine de sa fin de scolarité chaotique. Le pourquoi il avait accepté de s'enterrer ici sur cette île bien trop tranquille pour lui, la raison de la mise entre parenthèses de ses rêves : Hiroshi Bakugo, son fils. Et même s'il avait tempêté, pleuré toutes les larmes de son corps, hurlé de rage et de désespoir de nombreuses fois, il ne regrettait pas les choix qu'il avait été obligé de faire. Mais si c'était à refaire, il y réfléchirait sûrement à deux fois avant d'accepter le verre de Saké qui l'avait mis dans une telle situation.
A ce moment-là, les vilains de la Ligue n'étaient pas encore tous sous les verrous, et leurs nombreux partisans et complices non plus. Et bien évidemment, Katsuki était l'une de leurs cibles, même si à l'époque il en ignorait la raison. Alors non, rester au Japon, surtout vu les circonstances, c'était la pire idée qui soit. Il avait donc été décidé de l'envoyer aux Etats Unis, pour sa sécurité. Et on ne lui avait pas vraiment laissé le choix.
Revenir au Japon avec un bébé dans les bras, même presque deux ans plus tard, était risqué. Nombre d'enquêtes étaient encore en cours sur la ligue et ses partisans. Hawks avait alors suggéré l'île de Nabu. C'était au Japon, mais loin des médias. Ici, Katsuki et son fils seraient en sécurité, loin des projecteurs. C'était juste le temps que les enquêtes et procès se terminent. Le temps d'être sûr que le blond explosif n'était plus une cible privilégiée pour les adeptes d'All for One et sa clique. C'était une parenthèse avant de pouvoir reprendre le chemin que Katsuki croyait tout tracé pour lui.
- Papou ! Regarde ! Red Riot a un trou !
Katsuki se mordit la langue pour ne pas répondre que cette foutue tête d'ortie pouvait bien avoir tous les trous qu'il voulait, il s'en foutait pas mal. Il regarda la peluche que son fils lui mettait sous le nez alors qu'il le tenait dans ses bras. Le bambin lui montra l'endroit incriminé, juste sous le bras gauche du héros pro devenu doudou.
- Je réparerai ça à la maison, répondit Katsuki. Mais comment t'as fait ton compte pour le trouer ?
- Je sais pas, répondit Hiroshi en haussant les épaules toujours dans les bras de son père. Je l'ai vu à la récré. Tu vas le soigner hein ?
- Ouais, on va le soigner, grogna Katsuki en reposant son fils au sol.
Il prit le cartable, à l'effigie de Ingenium, et le cala sur son épaule, avant de tendre la petite gourde de compote qu'il avait emmené dans le sac isotherme.
- Tiens, ton goûter.
- Merci papou ! s'exclama le bambin en prenant la main de son père.
Le duo père-fils repartit en direction de leur maison. Le plus jeune racontait ses palpitantes aventures du jour au plus âgé entre deux bouchées de son goûter : une compote et deux cookies au chocolat. Katsuki écouta les histoires de son fils, un léger sourire au coin des lèvres, un cartable Ingenium sur l'épaule et une peluche Red Riot dans la poche. Oui, même si au départ ce n'était qu'une foutue erreur, et qu'il avait, finalement, dû assumer les conséquences de ce verre de Saké, même s'il avait vu tout son avenir chamboulé, il ne regrettait pas d'avoir gardé ce petit bonhomme.
Hiroshi s'interrompit quelques secondes dans son récit, juste le temps de récupérer son doudou dans la poche de son père. Serrant contre lui sa précieuse peluche, il reprit le descriptif de sa journée d'école, sa petite main fermement serrée dans celle plus grande de son père. Il ne la lâcha qu'à quelques mètres de la porte d'entrée, courant en riant vers celle-ci, très fier d'avoir en main les clés pour ouvrir la porte. Clés piquées sans aucune discrétion dans la poche de l'adulte.
Il batailla de longues secondes avec la serrure, secondes qui furent suffisantes pour que Katsuki le rejoigne et l'aide à déverrouiller le battant.
- Tu l'as acheté, dis papou ? Tu l'as acheté ? interrogea Hiroshi en ôtant rapidement ses chaussures, son manteau, son écharpe, ses gants et son bonnet.
- Pose pas tout ça en vrac, tonna Katsuki. Y'a des portes manteaux et des étagères bordel !
Sans s'offusquer outre mesure du langage de son père, Hiroshi rangea ses chaussures et ses vêtements de manière plus appropriée et se précipita dans le couloir.
- Ouah ! Il est trop beau ! T'es trop fort papou !
L'exclamation extatique fit ricaner Katsuki qui ne tarda pas à rejoindre son fils dans le séjour. Le sourire éclatant qui l'accueillit lui fit oublier tous les désagréments de la journée.
- On le décore maintenant, hein ! Allez papou ! On le décore maintenant !
- Non, décréta Katsuki. D'abord, c'est le bain et le pyjama !
- Mais papou !
Katsuki fronça les sourcils, défiant muettement la chair de sa chair d'oser protester davantage. Ce dernier fit la moue, mais n'insista pas.
En courant, il se précipita dans sa chambre, suivi plus lentement par Katsuki. L'adulte déposa le cartable près du petit bureau, avant de se tourner vers le plus jeune qui galopait dans la pièce en riant, un jouet Hawks entre les mains. Laissant son fils s'amuser, Katsuki alla préparer le bain. Pendant que la baignoire se remplissait doucement, il ouvrit l'un des tiroirs du meuble de rangement de la pièce, sortant de là des jouets à l'effigie de Froppy et de Tentapoulpe.
- Hiro, c'est prêt, appela-t-il en coupant l'eau.
Sa tornade personnelle surgit dans la pièce, sautillant sur place pendant qu'il le déshabillait. Fronçant les sourcils, Katsuki prit le jouet qu'Hiroshi avait entre les mains.
- Tu as déjà Froppy et Tentapoulpe, râla-t-il en posant l'objet sur le bord du lavabo.
- Mais papou, protesta son fils. Pourquoi je peux pas prendre Chargebolt ?!
- Parce que cet abruti va s'électrocuter dans l'eau et toi avec, décréta doctement Katsuki en soulevant Hiroshi pour le déposer dans l'eau.
- C'est vrai ?
- Oui, mentit-il.
Hiroshi accepta sans broncher son explication et se savonna abondamment sous l'œil vigilant de Katsuki. Celui-ci shampooina ses cheveux et le rinça, avant de le laisser jouer dans la baignoire. Il sortit de la pièce, laissant la porte ouverte pour le surveiller, et retourna dans la chambre de sa progéniture. Il reposa le jouet à l'effigie de ce satané Pikachu sur le lit et ouvrit la commode partant à la recherche d'un pyjama propre. Celui de la veille avait connu un tragique accident au petit déjeuner.
Il ne prêta nullement attention à la décoration de la chambre, la connaissant déjà par cœur. Sur les murs bleu pâle, de nombreux posters de diverses tailles affichaient ceux que son fils adorait : les héros. Non, ses anciens camarades ne lui manquaient pas particulièrement. Il n'avait qu'à entrer dans la chambre voisine à la sienne pour les voir, tous en tenues de héros et prenant la pose pour la postérité.
Et ça, c'était sans compter les nombreux jouets, peluches et figurines qui peuplaient la pièce. Katsuki avait dû inventer nombre de stratagèmes pour essayer de limiter l'invasion héroïque de sa demeure. Froppy et Tentalpoupe étaient cantonnés à la salle de bain, l'eau étant plus ou moins leur élément. Les autres vivaient ensemble dans la chambre. Le seul qui avait le droit d'en sortir, c'était le doudou à l'effigie de Red Riot.
Katsuki ne comptait plus le nombre de fois où cette satanée Tête d'Ortie avait bien failli décéder d'une explosion matinale. Hiroshi finissait fréquemment dans son lit, surtout après un cauchemar. Et Katsuki n'appréciait pas particulièrement de se réveiller avec la tronche de cet abruti aux cheveux rouges sous le nez. Mais il s'était retenu à chaque fois, sachant que sa progéniture pleurerait toutes les larmes de son corps pour cette foutue peluche. Et Katsuki détestait que son fils pleure. Red Riot avait donc survécu.
Armé d'un pyjama, à l'effigie de Earphone Jack, Katsuki retourna dans la salle de bain. Y trouvant le petit bonhomme en plein sauvetage héroïque de la bouteille de gel douche par Froppy et Tentapoulpe. La sonnerie stridente de son téléphone le fit soupirer. Sortant l'appareil de sa poche, il soupira encore plus fort, attirant l'attention du plus jeune. Se laissant tomber au pied de la baignoire, Katsuki prit l'appel vidéo.
- Salut !
- Katsuki ! Comment vas-tu ? s'exclama sa mère à l'autre bout du fil.
- Ça va, et vous ?
- C'est Mamie ? demanda Hiroshi en se penchant pour voir l'écran du téléphone. Coucou Mamie !
- Coucou mon poussin, tu es dans ton bain ?
- Oui ! Tu sais, et ben aujourd'hui, à l'école, j'ai fait un dessin et la maîtresse m'a dit...
Katsuki pivota pour s'adosser à la baignoire, permettant ainsi à sa mère et son fils de discuter gaiement sans que le petit garçon ne soit obligé de se contorsionner pour voir sa grand-mère. Il salua son père qui ne tarda pas à se joindre à la conversation, accueilli avec enthousiasme par le plus jeune. Tout son entourage le lui disait en permanence : Hiroshi lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. Et quand il voyait les photos de lui au même âge, il devait bien admettre qu'il lui était absolument impossible de renier son fils.
- Katsuki, as-tu besoin qu'on amène quelque chose ?
La voix de sa mère le sortit de ses pensées, et Katsuki secoua négativement la tête.
- Non, c'est bon. Vous arrivez quand ?
- On arrivera le 22 par le ferry de 15h. Shota arrivera le 23, c'est ça ?
- Ouais, par le ferry de midi. Et il repartira le 26. C'est vous qui lui ramènerez Eri en repartant le 3, confirma Katsuki en grimaçant légèrement.
Il ne se ferait jamais au fait que ses parents appellent son ancien professeur par son prénom et le tutoient. Lui-même continuait à l'appeler Aizawa-sensei et à le vouvoyer. Bien que ce dernier lui ait plus d'une fois fait remarquer qu'il n'était plus son enseignant et qu'il pouvait le tutoyer, lui-même l'appelant par son prénom.
- Tu vas pouvoir loger tout le monde ? s'inquiéta son père.
Levant les yeux au ciel, son père posait la question chaque année, Katsuki répondit :
- Ouais, comme d'hab. Je dormirai dans la chambre d'Hiro, vous dans la mienne et Aizawa-sensei et Eri dans la chambre d'amis.
- Pourquoi Eri-chan dort pas avec moi ? se plaignit Hiro dans la baignoire.
- Elle dormira avec toi quand Aizawa-sensei sera reparti, le rassura Katsuki. Comme toujours !
- Tu ronflera pas trop fort hein papou ?
- Je ronfle pas bordel !
Le rire de ses parents résonna à travers le téléphone, rire qui s'amplifia quand son fils lui tira la langue.
- Tss... bougonna Katsuki. Qui m'a foutu un gosse pareil ?
- Toi, assura sa mère hilare. Tu étais exactement pareil ! Un sale gosse impertinent !
- Je t'emmerde vieille sorcière !
- Et ça n'a pas changé, rit ladite sorcière. Au fait, tu sais qu'All Might s'est fait opérer de sa vésicule biliaire ?
- Ouais, c'est pour ça qu'il vient pas cette année. Je l'ai pas encore appelé pour savoir comment ça s'est passé.
- Je suis allée le voir à l'hôpital. L'opération s'est bien passée. Il râlait à cause des pansements. Mais quand il a vu la jolie infirmière qui venait les lui faire, il n'a soudainement plus rien trouvé à redire.
Katsuki et Mitsuki ricanèrent en chœur, tous deux amusés en imaginant la scène.
- Tu as eu des nouvelles de David ? reprit Mitsuki.
- Hm, il est stressé à mort par le mariage de Mélissa, répondit Katsuki un léger sourire aux lèvres.
- Déjà ? Mais ce n'est que dans dix-huit mois !
- C'est David et sa précieuse Mélissa. Je lui avais dit de ne pas lui en parler trop tôt. Il va faire un ulcère avant le mariage à ce rythme.
La conversation se poursuivit durant de longues minutes, sa mère lui racontant les dernières nouvelles du quartier et de leurs connaissances communes. Même si Katsuki ne se souvenait absolument pas de la petite fille de la voisine d'en face par exemple. Il finit par raccrocher, coupant court au laïus de Mitsuki, prétextant qu'il devait sortir Hiroshi du bain avant que son fils ne fonde. Ce dernier protesta mais se laissa faire, babillant joyeusement sur les futures vacances de Noël et sa hâte de revoir ses grands-parents, Tonton Shota et Eri-chan.
- Papou, on peut décorer le sapin maintenant ? demanda Hiroshi une fois dans le séjour, tout en fixant son père de ses yeux si semblables aux siens.
- Tu peux commencer, confirma Katsuki en ouvrant les boîtes contenant les décorations de Noël. Mais tu me fous pas du héros partout ! Sinon je les passe par la fenêtre, c'est clair ?!
- Oui papou !
Laissant son fils fouiller dans les boîtes, Katsuki se pencha sur la confection du repas du soir. Tout en cuisinant, il surveilla du coin de l'œil les faits et gestes de son fils qui accrochait boules et guirlandes sur l'arbre installé dans un coin du salon. Un léger sourire étira ses lèvres quand il entendit son fils. La voix enfantine rassurait la boule à l'effigie de Double Face sur le fait que, bien sûr, elle aurait sa place sur le sapin mais derrière, parce que papou l'aimait pas.
- Mais moi, je t'aime bien hein, assura Hiro en accrochant la décoration dans un coin où personne ne pourrait la voir.
Katsuki baissa le feu sous la casserole, gardant le repas au chaud. Il alla donner un coup de main à son mini-lui qui tentait d'accrocher une étoile scintillante aussi haut que possible, s'étirant sur la pointe de ses pieds. Sans un mot, il prit son petit bonhomme dans ses bras, et, ensemble, ils finirent de décorer le sapin, tout en se disputant de temps en temps sur le choix des décorations et leurs emplacements.
Hiroshi déposa l'étoile tout en haut du sapin, debout sur les épaules de son père qui lui tenait les chevilles. Le sapin était tellement haut que même à eux deux ils eurent bien du mal à atteindre le sommet, Katsuki devant se soulever sur la pointe des pieds. Une fois leur œuvre achevée, ils passèrent à table, Hiroshi babillant joyeusement tout au long du repas. Le bambin s'installa finalement devant la télé pendant que son père faisait la vaisselle.
- Papou ! Y'a Deku à la télé ! s'exclama soudainement Hiroshi.
Katsuki tourna la tête, constatant que le nerd passait bel et bien à la télé, pour une énième interview.
- Il est trop cool, soupira le fanboy installé sur le canapé tout en serrant son doudou contre lui.
- Tsss, ça reste un sale nerd, bougonna Katsuki en finissant de ranger la vaisselle propre.
Sans un mot, il ouvrit un tiroir, en sortit son nécessaire de couture, et rejoignit son fils sur le canapé crème. Tout en écoutant d'une oreille ce que racontait son ami d'enfance à la journaliste, il prépara une aiguille et du fil.
- Donne ton doudou, dit-il à Hiro, le sortant de sa contemplation extatique.
La peluche dans les mains, Katsuki entreprit de réparer le trou sous le bras de celle-ci. Près de lui, Hiroshi avait abandonné l'écran de télévision pour surveiller la réparation de son bien le plus précieux.
- Tu vas pas lui faire mal hein papou ? s'inquiéta le bambin.
- Il a la peau dure, le rassura Katsuki en refermant soigneusement l'orifice.
- C'est une peluche, contra Hiroshi. Il est tout doux.
- Si c'est une foutue peluche, il peut pas avoir mal, rétorqua Katsuki.
Il ignora la moue boudeuse de son fils et finit sa réparation. Avant de lui rendre son bien, Katsuki le porta à son nez et le renifla.
- Il chlingue ! Va falloir le laver, annonça-t-il.
Les prunelles écarlates près de lui se remplirent immédiatement de larmes.
- Non ! Je veux pas ! Il va se noyer dans la machine ! Et je peux pas dormir sans lui !
- On le lavera ce week-end, décréta Katsuki. Et il va pas se noyer, c'est une peluche !
- Mais papou, c'est dangereux la machine à laver ! Ça tourne vite et je suis sûr que ça lui fait mal !
- C'est un foutu héros, contra Katsuki. Il a connu pire qu'un tour de manège !
La dispute continua, aucun des deux ne voulant lâcher l'affaire, aussi têtus l'un que l'autre, jusqu'à la mise au lit. Allongé dans son lit, sous sa couette à l'effigie de Tsukuyomi, Hiroshi fixait son père, les yeux larmoyants et la moue boudeuse tremblotante.
- Ok, soupira Katsuki. Il faut que Red Riot se lave ce week-end. Mais exceptionnellement, tu pourras sortir Deku de la chambre pendant que la machine tourne.
Cet arrangement sembla convenir à Hiroshi qui retrouva le sourire et fit un gros câlin à son père. Après avoir longuement câliné son fils et l'avoir embrassé pour lui souhaiter bonne nuit, Katsuki sortit de la chambre, éteignant la lumière. La veilleuse Invisible Girl éclairait doucement la pièce. Il laissa la porte entrouverte et alla se poser dans son canapé, lançant le replay de l'interview de Deku dont il avait raté toute une partie à cause de la crise de son fils.
Même s'il s'en défendait, Katsuki suivait attentivement l'évolution de ses camarades. Il n'avait pas l'intention de rester dans l'ombre éternellement. Il avait mis son rêve d'être le numéro un entre parenthèses. Mais un jour viendrait où il ferait son grand retour sur le devant de la scène. Alors il surveillait de près ses rivaux. Ce n'était qu'une question de temps, juste le temps d'être absolument sûr et certain qu'Hiroshi ne serait plus en danger.
A suivre...
Commentaires des auteures :
Voilà, on a planté le décor de notre petite idée. Alors ? Ça vous a plu ?
Bureau des plaintes et réclamations des personnages martyrisés :
Yzan et Lili se penchent déjà sur la suite de leur petite histoire, discutant sur des points de détails. Mais leur conversation est brutalement interrompue par une explosion tout près de leurs précieux ordinateurs.
- Non mais ça va pas ?! hurle Lili. Tu as failli tuer nos PC.
- Je la sens pas votre histoire ! tonne Katsuki les paumes fumantes. Mais alors pas du tout !
- Tu te fais des idées, le rassure Yzan. Dis, tu serais pas un tantinet paranoïaque toi comme garçon ?
- Ah ouais, tu crois ? ironise Katsuki. Montrez-moi votre foutu squelette !
Les deux auteures échangent un regard affolé.
- On n'en a pas, répond Lili. On improvise au fur et à mesure !
- Tout à fait, confirme Yzan. On laisse notre imagination faire au fil de l'eau.
- Ben voyons, rétorque Katsuki. Même pour des trucs hyper courts vous avez toujours un squelette et là pour une fic à chapitres vous en auriez pas ? Vous me prenez pour un con ou quoi ?
- On oserait pas, assure Lili avec son air le plus innocent possible.
Pendant que Katsuki et les deux auteures discutent dans le calme et la tranquillité, Eijiro et Izuku observent la scène avec amusement.
- Il va en chier, prédit Eijiro.
- Pas trop j'espère, soupire Izuku. J'y tiens à mon Kacchan moi...
- T'inquiète, elles le tueront pas... le rassure Eijiro. Et vous lecteurs vous en pensez quoi vous ? Il va en chier ou pas notre très cher héros explosif ?
A suivre : Chapitre 2 - Parenthèse inattendue.
" C'est quoi ce bordel ?"
" Tu t'éclates aux US ?"
" Ça ne répond pas à ma putain de question !"
