Je persiste et signe avec ce couple qu'on aime tant ! Une fic à l'eau de rose mais avec un peu d'action quand même !
Bonne lecture


Tobias

Je me lève d'un bond lorsque j'entends le réveil sonner à 6h30. J'ai du mal à émerger, m'étant couché tard la nuit dernière à cause d'un client qui n'avait plus d'accès à internet pour son entreprise de livraison et dont je devais absolument solutionner son problème de réseaux informatiques afin qu'il n'ait pas de manque à gagner. J'ai une entreprise de maintenance informatique et il m'arrive donc d'avoir des clients exigeants mais je ne m'en plains pas, je gagne plutôt bien ma vie. J'ai ainsi des horaires flexibles et je travaille à domicile mais je n'ai pas non plus vraiment le choix car je suis seul pour m'occuper de mon petit bonheur de cinq ans, ma princesse, ma vie, Abigail. Sa mère est morte en la mettant au monde et même si je n'avais que vingt-deux ans à l'époque, je me suis retrouvé père du jour au lendemain, sans aucune aide sinon celle de mes amis. Cela faisait un an que j'avais lancé mon entreprise et ça m'a pris du temps pour arriver à trouver mon rythme mais maintenant qu'Abigail est grande, nous sommes comme une équipe. De ce fait, je me lève tous les matins à 6h30, ce qui me permet de déjeuner tranquillement avant que la tornade ne se lève ! A 7h, j'ouvre la porte de sa chambre et la réveille doucement car contrairement à moi, ma petite puce n'est pas du matin et a besoin de prendre son temps pour se mettre debout. Au bout de cinq minutes, je la vois arriver dans la cuisine où j'ai déjà préparé son chocolat chaud et beurré ses tartines. J'ai pour habitude de mettre la radio pour que le réveil se fasse en douceur pour elle. Pendant ce temps, je me douche puis m'habille et lorsque je reviens, Abigail a mis son bol dans l'évier puis se dirige à son tour dans la salle de bain alors que je lui prépare ses vêtements. Une demi-heure plus tard, nous sommes prêts tous les deux et nous descendons de notre appartement au deuxième étage d'un bâtiment de banlieue dans la ville de Chicago. Nous avons la chance d'habiter dans un bon quartier où je connais la plupart de mes voisins de palier. La porte en face de la nôtre est celle de mon meilleur ami et associé, Zeke, et de sa femme Shauna. Ils gardent de temps en temps ma fille lorsque je dois malheureusement intervenir sur site et que je ne peux pas l'emmener. Ils sont son parrain et sa marraine. Ma voisine du dessous est Christina, une artiste qui travaille aussi dans son appartement, qui lui sert tout autant d'atelier pour ses peintures. Son voisin n'est autre que le frère de Zeke, Uriah, qui s'est récemment mis en couple avec Marlène. Nous nous connaissons tous et formons un bon voisinage même s'il y a quelques brebis galeuses comme Peter qui est au troisième étage. Ce mec est flippant, pervers et même Abigail ne l'aime pas. Je me fie toujours à ma fille qui a un sixième sens pour sentir si les gens sont dignes de confiance ou non. Je ne le côtoie pas vraiment, aucun de nous ne le fait d'ailleurs car il a le don de mettre mal à l'aise les gens. Il vit avec son cousin, Drew, qui est tout autant troublant.

Je regarde ma montre et il ne reste que quelques minutes avant que les portes de l'école ne se ferment. Je prends donc Abigail dans mes bras et cours pour faire les quelques mètres qui nous séparent de son école. Elle rit de ma course folle et je la rejoins dans son délire. Nous sommes toujours sur la même longueur d'onde. Elle est ma boussole et je suis son repère, je suis tellement fier d'elle car c'est une petite fille intelligente, dégourdie, qui ne manque pas d'imagination et de joie de vivre. Si je passe une journée difficile, il me suffit de penser à elle pour l'illuminer. La perte de sa mère, Lauren, a été un choc pour moi. Nous nous aimions et nous avions prévu de nous marier quelques mois après la naissance d'Abigail mais sa mort m'a plongé dans une mélancolie sans fond cependant je ne pouvais pas me morfondre puisque ce petit rayon de soleil qu'était ma fille, avait besoin de moi. Je ne sais pas si j'ai vraiment été en deuil, je n'en ai eu ni le temps, ni la force, je devais me concentrer à tout prix sur ma fille. Lorsque je la vois, je peux apercevoir le visage de sa mère mais elle a mes yeux, d'un bleu profond. Je la pose devant la porte de l'école où sa maitresse l'attend :

« Nous voilà arrivés ! Tu vas être sage ? » lui dis-je.

« Comme toujours papa ! »

« Mouais, je te crois moyennement mais bon, je dois te laisser, ta journée t'attend et la mienne aussi. A midi, tu manges à la cantine car je dois aller dépanner un client et ce soir, nous commanderons une grande pizza, ça te va ? »

« Ouais ! Je t'aime fort mon papa »

« Moi aussi ma princesse » je ne résiste pas de la prendre dans mes bras une dernière fois même si je sais que sa maitresse nous attend cependant elle connaît notre histoire et elle sait que notre complicité est indéfectible alors elle attend quelques instants de plus.

« Bonne journée ! » je termine en la regardant entrer dans l'école pendant qu'elle tient la main de sa maitresse et en me faisant au revoir de son autre main.

Je reste devant l'école jusqu'à ce qu'elle rentre, me résignant à partir ensuite pour commencer ma journée. Je prends donc mon SUV et me dirige à l'autre bout de la ville chez mon client. La matinée passe à une vitesse folle puis je saute le déjeuner et enchaine avec un autre client. Je profite d'être à l'extérieur pour régler quelques problèmes d'ordre matériel afin d'être ensuite tranquille tout le reste de la semaine. Tandis que je m'apprête à rentrer en milieu d'après-midi, j'ai un appel de l'école d'Abigail. Je réponds immédiatement, troublé puisque inattendu.

« Tobias Eaton. »

« Mr Eaton, c'est Lucie, la maitresse d'Abigail » j'entends dans le ton de sa voix qu'il y a un problème.

« Que se passe-t-il » je demande, impatient.

« Et bien Abigail a une petite fièvre et nous ne pouvons pas nous permettre de la garder jusqu'à l'heure de sortie dans son état ».

« Non bien sûr, j'arrive »

Je ne perds pas une seconde et traverse la ville le plus vite possible. Lorsque j'arrive à son école, une surveillante m'amène à l'infirmerie où ma fille est allongée, à moitié endormie. Je me retourne alors vers l'infirmière.

« Que se passe-t-il ? »

« Elle a dû attraper un petit rhume. Elle a un peu de fièvre mais elle n'a pas de difficulté à respirer. Si elle ne va pas mieux d'ici demain, je vous conseille de l'emmener voir votre pédiatre » Elle se veut rassurante. Elle semble compétente alors je me détends, la remercie puis m'accroupie devant le lit pour réveiller ma fille.

« Mon ange, c'est papa »

« Papa ? Je me sens pas très bien ».

« Je sais mon poussin, je vais te ramener à la maison »

« Tu vas me faire de la soupe magique pour aller mieux ? » je souris, à chaque fois qu'elle est malade, elle me demande de lui faire une soupe magique qui n'est rien autre qu'un bouillon de poule avec des vermicelles mais j'acquiesce, la faisant sourire légèrement.

« On y va ma princesse »

Je la prends alors dans mes bras et la pose contre mon torse, comme lorsqu'elle ne faisait pas encore ses nuits et que je m'asseyais dans le fauteuil à bascule mais qu'elle finissait par s'endormir sur moi. Je fais les quelques mètres qui nous séparent de notre bâtiment en la serrant fort contre moi. Lorsque nous approchons de chez nous, je vois un camion de déménagement ouvert. Visiblement, quelqu'un est en train d'emménager car le camion se vide au fur et à mesure que nous entrons dans le bâtiment. Je monte les escaliers en croisant les déménageurs puis je finis par tomber sur Christina, les cheveux en bataille et le souffle court.

« Salut Tobias, ça va ? » demande-t-elle.

« Oui et toi ? C'est quoi toute cette agitation ? »

« Oh, j'ai une nouvelle coloc' ! En fait, on se connaît depuis qu'on est au collège et elle emménage avec moi le temps qu'elle se trouve un appart digne de ce nom. Attends, je vais te la présenter ! »

J'essaie de l'arrêter pour lui dire que je ne peux pas m'attarder à cause de l'état d'Abigail mais elle est déjà retournée dans son appartement pour y ramener son amie. Elle revient accompagnée d'une jeune femme charmante, blonde aux cheveux courts, les joues rosées à cause des efforts qu'elle a dû fournir pour emménager. Elle a les yeux bleus-gris et un charme enchanteur. Je suis comme subjugué.

« Tobias, notre voisin du dessus, je te présente Tris. Tris, voici Tobias et sa fille Abigail »

« Bonjour » dit-elle timidement mais je ne suis pas mieux. Je lui souris gentiment.

« Enchanté. Bienvenue dans notre immeuble. Je ne voudrais pas paraître impoli mais je dois ramener ma fille »

« Qu'est-ce qui arrive à ma petite poupée ? » demande Christina en caressant l'épaule de ma fille.

« L'école m'a appelé, elle a de la fièvre. Je vais la coucher et prendre soin d'elle ».

« Abigail a de la chance d'avoir un papa si attentionné. Sa mère doit être contente que vous vous en occupiez » ajoute Tris.

« Il n'y a que moi » Malheureusement, cela a créé un silence gênant.

« Excusez-moi »

« Il n'y a pas de mal » Je lui réponds tendrement, ne voulant pas la mettre mal à l'aise.

« Hésite pas à demander de l'aide à Tris, elle est médecin ! »

« Euh oui, non, en fait je suis infirmière mais si vous avez besoin que je vois si elle a encore de la fièvre, je peux la regarder »

« C'est gentil mais je vais la laisser se reposer et on verra demain. En tout cas bon courage pour l'emménagement »

« Merci » me répond-elle. « Nous allons éviter de faire trop de bruit pour ne pas la réveiller »

« C'est gentil, j'apprécie. Bonne soirée »

Je leur fais un signe de la main puis me dirige vers mon appartement pour prendre soin de ma fille.


Tris

Lorsque je me suis levée ce matin, j'étais pleine d'énergie, prête à affronter cette journée riche en émotions. Du haut de mes vingt-cinq ans, je reviens après plusieurs années dans ma ville natale, Chicago. J'en étais partie par amour mais je reviens maintenant pour guérir de toutes ces souffrances que j'ai subies ces dernières années. Lorsque j'ai décidé de revenir, Christina m'a proposée de vivre avec elle, le temps que je trouve quelque chose de convenable. Je n'allais pas refuser sa compagnie puisqu'en plus, son appartement est à dix minutes de l'hôpital où je vais travailler. Christina m'a assuré que son voisinage est des plus sympathiques et elle m'a présenté à chaque voisin qu'on a croisé lors de mon emménagement. J'ai ainsi rencontré Zeke et Shauna, un merveilleux couple qui habite l'étage du dessus mais aussi nos voisins de palier, Uriah et Marlène. D'ailleurs, Uriah n'est autre que le frère cadet de Zeke mais nous avons aussi rencontré Peter et son cousin Drew qui logent au troisième étage. Ces derniers m'ont particulièrement mise mal à l'aise mais Christina nous a rapidement excusées pour qu'on puisse s'échapper de leurs regards pervers. Nous avons donc continué à vider le camion de mes cartons quand Christina m'a présenté Tobias, un charmant jeune homme qui loge juste au-dessus de notre appartement. Il a des yeux d'un bleu profond dans lequel on s'y perdrait volontiers. Je vois qu'il tient une petite fille dans ses bras et je fonds rien qu'en les voyant. Il a l'air d'aimer profondément sa fille lorsqu'on voit la manière dont il la tient tout contre lui. J'avais du mal à sortir plus de deux mots d'affilés lorsque j'ai fait une boulette monumentale : jamais je n'aurais cru qu'il était père célibataire et d'ailleurs je décide de ne pas continuer à parler pour ne pas aggraver mon cas. Je vois facilement qu'il n'est pas vexé le moins du monde puis il disparaît aussi vite qu'il est arrivé et je sens soudainement une vague de solitude. Lorsqu'il nous tourne le dos, je remarque tout de suite un tatouage derrière sa nuque, ce qui le rend d'autant plus mystérieux. Ça ne fait que quelques minutes que je l'ai rencontré et pourtant j'ai envie d'en connaître plus sur lui. Je rejoins alors Christina qui est en train de se désaltérer dans la cuisine.

« Il est père célibataire ? »

« Et bien, tu es intéressée ? »

« Je dirai que ça dépend de ta réponse… » je lui rétorque en souriant comme une adolescente.

« En fait, la mère de la petite est morte en la mettant au monde. A vrai dire, je ne sais pas grand-chose de lui, tout ce que j'ai appris, c'est grâce à Shauna puisqu'il est le meilleur ami de Zeke. Même s'il a un charme ravageur, il est un célibataire endurci et ne vit que pour sa fille et rien d'autre ! Ceci étant dit, il est agréable à regarder, je te l'accorde. Mais je te le laisse, les pères célibataires, ce n'est pas du tout mon truc ! J'ai déjà mon Will ! »

« Pourquoi crois-tu que je sois intéressée par lui ? Je viens d'arriver, j'ai autre chose à penser ! » je lui réponds, espérant que cela la contentera.

« Mais bien sûr ! Je te connais mieux que toi-même Tris Prior ! Et ce petit sourire avec tes yeux malicieux ne me trompent pas ! »

« N'importe quoi ! Aller, au boulot, on n'a pas encore fini ! » lui dis-je pour rapidement changer de sujet.

L'après-midi passe à une vitesse folle et quand arrive dix-neuf heures, toutes mes affaires sont rangées. Christina nous a commandé des pizzas qui devraient arriver d'ici une demi-heure. Après une bonne douche, je décide d'aller voir Tobias pour savoir si sa fille va mieux. En temps normal, je n'oserais pas faire ça mais il me fait me sentir audacieuse alors j'informe Christina que je reviens vite et monte un étage de plus. Lorsque je me trouve devant la porte, j'ai soudainement les mains moites et elles tremblent légèrement mais je parviens tout de même à frapper. Après quelques instants, la porte s'ouvre et je vois Tobias, l'air particulièrement fatigué mais un sourire se forme sur son visage lorsqu'il m'aperçoit.

« Tris, c'est ça ? » demande-t-il.

« Oui » c'est tout ce que je peux lui répondre. Je me maudis intérieurement, je ressemble à une adolescente.

« En quoi je peux t'aider ? »

« Oh et bien en fait je venais prendre des nouvelles d'Abigail. Comment se sent-elle ? »

« Elle dort mais elle semble aller mieux, elle n'a pas de fièvre. Oh mais je suis tellement impoli, entre, je t'en prie » finit-il en m'ouvrant complètement sa porte.

Je lui souris puis entre dans son appartement. Il a la même configuration que celui de Christina mais avec une touche masculine. Il m'incite à le suivre et m'ouvre une porte qui correspond à la chambre de sa fille. Elle dort paisiblement et nous décidons de la laisser puis il me dirige vers le salon où il me propose de m'asseoir.

« L'emménagement s'est bien passé ? » me questionne-t-il.

« Oui, merci. Le quartier est sympa, c'est à quelques minutes de l'hôpital où je vais travailler et le voisinage est génial, enfin sauf… »

« Peter et Drew. Je sais, ils sont bizarres mais ils ne sont pas méchants et si jamais ils t'importunent, dis-le moi et j'irai leur parler »

Je ne sais pas si je dois me vexer qu'il croit que je ne sois pas assez forte pour les gérer ou si je dois me sentir flattée qu'il veuille me défendre. Il doit comprendre ce que je pense parce que son visage devient soudainement tout rouge de honte.

« Oh, euh, non, je suis sûre que tu peux te défendre mais euh… Désolé, je suis tellement maladroit. Je ne suis pas vraiment sociable, même si j'y travaille ! Abigail me dit que je dois écouter les gens autour de moi… »

« Elle semble très maligne ! »

« Oh oui, elle a l'intelligence de sa mère ! »

Il sourit puis devient soudainement mélancolique, ce que je peux comprendre. Je décide de ne pas enfoncer le couteau dans la plaie et change complètement de sujet.

« Et qu'est-ce que tu fais dans la vie à part t'occuper de ton bout de chou ? »

« Oh j'ai une boite de maintenance de réseaux informatiques avec mon meilleur ami mais je suis vraiment impoli ! Tu veux boire quelque chose ? »

Je n'ai pas le temps de lui répondre qu'il se lève mais je le vois légèrement chanceler. Je me redresse aussitôt et me positionne contre son torse pour qu'il prenne appui sur moi, ce qu'il fait inconsciemment. Je le fais asseoir aussitôt et pose ma main sur son front pour voir s'il a de la fièvre.

« Tobias, comment tu vas ? » Je suis vraiment inquiète, il a l'air un peu ailleurs. « Tobias ? »

« Euh, oui, excuse-moi, j'ai eu un étourdissement mais ça va aller » Je le vois qui tente de se lever mais je pose tout de suite mes mains sur ses épaules et l'intime à rester assis.

« Tu as l'air déshydraté. Quand as-tu mangé aujourd'hui ? »

« Euh petit-déjeuner ? »

« Tu n'as rien avalé depuis ? »

« Bah entre le boulot et Abi, je n'ai pas trop eu le temps… »

« Très bien, ne bouge surtout pas »

Je n'attends pas sa réponse et me précipite dans la cuisine. J'ouvre le frigo et prends une briquette de jus de fruits. Je vois au passage qu'il reste de la soupe dans la casserole posée à côté de la cuisinière. Je l'allume et pose la casserole puis revient vers Tobias.

« Tiens, bois ça, c'est sucré, ça te fera du bien. J'ai mis la soupe à réchauffer comme ça tu avaleras au moins ça mais tu dois te prendre un vrai repas. »

« C'est très gentil à toi, je suis vraiment confus. Tu viens d'arriver et… »

« Ce n'est rien, j'ai l'habitude tu sais, de m'occuper des autres, c'est mon métier » je m'assieds sur la table basse face à lui alors qu'il boit le jus de fruits.

« Mais qui prend soin de toi alors ? »

Je rougis à ces paroles. Même Al, pour lequel j'ai quitté ma ville et ma famille, ne m'a jamais parlé comme ça. Il doit voir que je suis gênée puisqu'il regarde soudainement ses mains et la brique comme s'il s'agissait de la huitième merveille du monde.

« Je ne voulais pas te manquer de respect, excuse-moi ».

« En fait, c'était très gentil de ta part » lui dis-je en posant ma main sur la sienne. J'entends que la soupe commence à bouillir et me lève pour éteindre la cuisinière. J'ouvre deux portes de placard avant de trouver un bol. Je le remplis, saisis une cuillère à soupe puis reviens vers lui. Il prend le bol et me sourit.

« Merci. Cela faisait bien longtemps qu'on s'était pas occupé de moi »

Je lui souris, navrée d'entendre cela car ça signifie qu'il doit se sentir affreusement seul lorsque sa fille n'est pas avec lui. La solitude est visiblement un point commun entre nous. Mon téléphone qui vibre me surprend, me faisant sursauter, et lui aussi par la même occasion. Je rigole nerveusement et il me suit dans mon délire. Je prends mon portable et vois qu'il s'agit de Christina qui m'annonce que le diner est arrivé.

« Je dois y aller mais tu dois me promettre de manger un vrai repas, compris ? »

« Ok maman ! Merci encore »

Je le tape amicalement sur le bras et me lève. Il va pour en faire autant quand je l'arrête :

« N'y pense même pas, je connais le chemin. Toi, tu finis ta soupe, tu vas manger un vrai repas et tu vas te coucher. C'est entendu ? »

« Très bien. Merci Tris, vraiment »

« Quand tu veux ! » Je lui fais un dernier sourire puis sors de l'appartement. Je redescends en repensant à ce qu'il vient de se passer. Je sens comme une connexion entre Tobias et moi, c'est très difficile à décrire. Je ne sais pas s'il a ressenti la même chose mais j'ai l'impression que la vie ne nous a pas épargnée. Peut-être que le destin nous donne un coup de pouce, enfin, s'il ressent la même chose que moi…