Bienvenue ici, chère lectrice, cher lecteur. Je te présente ici ma nouvelle fanfiction « Sans Terre », et j'espère que l'aventure te plaira. Après des années à ne poster que des fictions de Noël (dont je suis très fière, ne te méprends pas) j'avais envie d'autre chose, et de revenir à une fiction longue, plus travaillée, plus sombre aussi.
Avant que tu ne te lances dans ta lecture, voici quelques précisions qui te décideront peut-être à te lancer, ou au contraire, à fermer cette page.
Premièrement, cette fiction est une Dramione – une romance donc. Mais pas que. C'est aussi un saut dans le passé, puisque nous nous situons au 18ème siècle environs, dans les Highlands. Peut-être que cette époque et ce lieu te disent quelque chose et c'est normal, car si les personnages sont directement empruntés au monde de J. K. Rowling, le reste est très inspiré de la série de livres (et télévisée) « Outlander » de Diana Gabaldon. Tu trouveras donc de grandes similitudes avec ces ouvrages, tu es prévenu.e. Je préfère l'annoncer d'emblée pour que les choses soient claires et que rien ne me soit reproché par la suite.
J'ajoute que contrairement à mes autres fictions dans lesquelles je suis restée évasive sur le sujet, cette histoire est une romance destinée à un public averti âgé de plus de 15 ans (elle est rated M). Pour chaque chapitre concerné, je préciserai au début que certaines scènes peuvent heurter la sensibilité de la lectrice, du lecteur. Si ce genre de chose te met mal à l'aise, tu pourras sauter les passages concernés, ou bien ne pas commencer à lire cette histoire, du tout. A ta guise !
Enfin, pour le moment, le rythme de publication sera d'une fois par semaine : le mercredi en fin de journée. J'ai déjà écrit une bonne partie de la fiction, mais ne l'ai pas encore terminée. Quand ce sera le cas, je passerai à deux ou trois chapitres par semaine. L'occasion pour moi de prendre le temps d'écrire quelque chose de complet et pour toi de laisser des commentaires à chacun de tes passages sur cette fiction, je compte sur toi !
Pour ceux qui l'ignorent, je possède une page facebook sur laquelle je poste régulièrement « Brunhild Ana Writings ». Je posterai chaque semaine un petit aperçu du chapitre suivant et ce sera l'occasion de discuter si le cœur t'en dit, n'hésite pas à nous rejoindre.
Sur ce, je te dis bonne lecture, et à très vite, j'espère !
− Black ! s'écria une voix à travers toute la pièce.
Drago serra les dents, et se retourna en direction d'Hadrian, quand il entendit son patronyme – ou du moins celui qu'il utilisait ici. C'était un homme d'une quarantaine d'années, qui portait une barbe bien fournie, contrairement à son crâne dégarni. Ses yeux calculateurs regardaient Drago d'un air mauvais, tandis qu'il était attablé à côté de trois de ses compagnons d'armes et décortiquait la chair qui restait sur l'os du gibier qu'ils venaient de dévorer. Drago ne fit pas mine d'avancer vers lui, et se contenta de l'observer de ses yeux pâles sans prendre la peine de répondre.
− Tu iras seller mon cheval, j'ai une partie de chasse qui m'attend.
− Vraiment ? rétorqua Drago d'un air nonchalant, lui signifiant clairement qu'il se fichait bien de ce qui attendait Hadrian.
Ce dernier déposa lentement l'os qu'il avait terminé de ronge, et se leva. C'était un homme imposant, grand et musculeux, mais dont le corps commençait à regretter ses excès d'alcool et de viande rouge. Il s'approcha de Drago de sa démarche militaire, et quand il fut à sa hauteur il répéta en articulant lentement :
− Tu iras seller mon cheval.
− Tu as tout un tas de larbins prêts à se rouler à tes pieds pour avoir ce privilège. Pourquoi tu ne leur demanderais pas ? grogna Drago.
− Parce que je veux que ce soit toi.
Drago savait très bien pourquoi. Parce que c'était une façon de plus de l'humilier, de montrer son ascendant sur lui, et le pouvoir qu'il avait de lui faire courber l'échine. En tant que premier fils du Laird* du clan MacLean, Hadrian savait que personne ne pouvait rien lui refuser. Et s'il s'en prenait si particulièrement à Drago, c'était parce qu'il n'était autre que son petit cousin – tous deux partageaient un illustre ancêtre – et que, comme tout descendant du clan, Drago pouvait prétendre au titre de Laird. Celui-ci n'avait aucune vocation politique cependant, et avait pour unique ambition de ne pas se faire trop remarquer. Pendant encore quelques années, au moins.
− N'es-tu pas palefrenier du Clan ? demanda Hadrian.
Il était aussi grand que Drago, mais devait bien peser quelques dizaines de kilo supplémentaires. Aussi paraissait-il bien plus imposant, sans compter qu'il avait bien quinze ans de plus.
En effet, Drago avait endossé le rôle de palefrenier du Clan. C'était pour lui un moyen d'échapper à la foule et de s'occuper des chevaux qui avaient le bon goût de ne pas l'abreuver de ragots et commérages en tout genre – contrairement aux hommes et femmes de la cour. Son grand-oncle, le Laird du Clan, Cormag MacLean, avait accepté de lui donner ce rôle, quand bien même il n'était pas du tout adapté à quelqu'un de son rang.
− C'est exact, répondit finalement Drago. Ça ne fait pas de moi ton larbin pour autant. Si tu veux chasser à cheval, il faudra le seller toi-même.
Sans attendre de réponse – ou de brimade– supplémentaire de la part de son cousin, Drago tourna les talons et quitta la grande salle à manger, sous le regard mauvais des compagnons d'armes d'Hadrian. Il se dirigea vers ses appartements pour y récupérer des bottes plus confortables, nécessaires lorsqu'on s'aventurait dans les écuries car il se ferait un malin plaisir de regarder Hadrian s'occuper lui-même de son cheval. Tandis qu'il ouvrait la porte de sa chambre à la volée, il découvrit qu'un hibou – somme toute banal – l'attendait patiemment sur le rebord de sa fenêtre. Le cœur de Drago loupa un battement. Il était extrêmement rare qu'il reçoive du courrier, et plus rare encore par la voie des airs – la voie magique. Le Clan MacLean était un clan moldu. Drago avait hérité de sa magie par les branches Black et Malefoy de son arbre généalogique. Être un sorcier n'était pas chose aisée, par les temps qui couraient, car la Couronne Britannique avait lancé, depuis plusieurs années déjà, une vaste chasse aux sorcières qui forçait les sorciers et sorcières à faire profil bas. Aussi, le monde magique se faisait petit, et adoptait, autant que possible, les us et coutumes moldues pour communiquer entre eux.
Drago s'empara du parchemin attaché à la patte de l'oiseau, et il n'avait pas encore décacheté le sceau, que le hibou repartit par la fenêtre. Déroulant le parchemin avec précaution, Drago découvrit l'écriture familière et constante de Severus Rogue, son mentor, et vieil ami de sa défunte mère.
« Drago,
Si je prends ce jour le risque de t'écrire par la voie des airs, c'est que j'ai une affaire de la plus haute importance à te confier. Je préfère te prévenir, il s'agit là d'une affaire dangereuse qui risque de ne pas arranger tes problèmes. Mais si je le fais, c'est parce que je n'ai aucune autre solution.
L'une de mes anciennes protégées se retrouve dans une situation extrêmement désobligeante. En effet, sa famille a pour projet de la marier au fils aîné du Duc de Suffolk, Cepheus. Tout comme moi, tu sais combien les Suffolk sont des êtres de la pire engeance – notamment pour notre race. Je te conjure, Drago, de la recevoir sur les Terres du Clan MacLean et de la protéger comme si elle était l'une des vôtres.
Je sais que le cœur de Cormag et Fenella est grand, et qu'ils accueillent dans leur giron de nombreuses âmes perdues ou à la recherche d'un refuge. Ma protégée est l'une d'elles.
Fais-moi savoir dans les plus brefs délais quelle est ta position,
Bien à toi,
S.R. »
Drago relut la missive plusieurs fois pour être sûr de n'être passé à côté d'aucune information. Une protégée de Severus Rogue ne pouvait être autre chose qu'une sorcière aux pouvoirs puissants. Jamais un précepteur de la trempe de son vieil ami n'aurait accepté de s'occuper d'elle si elle n'avait pas fait preuve de grandes qualités magiques. En plus d'être douée en magie, la jeune femme devait être bien née, car jamais on ne l'aurait offerte en pâture au fils du Duc de Suffolk si le mariage n'avait pas des fins politiques. Encore des intrigues et autres manœuvres qui révoltaient Drago. Il se passa une main agitée dans les cheveux, et soupira bruyamment. Il détestait les courtisans, et sans doute en était-elle une. Pire encore, c'était une Anglaise. Et Drago ne se fiait pas aux anglais, qu'il trouvait hypocrites et manipulateurs à souhait. Pour qui Severus le prenait-il ? Un Saint ? Il avait d'autres chats à fouetter que de dorloter une dame qui se prenait sans aucun doute pour l'un des joyaux de la couronne.
En effet, Drago avait déjà bien assez de soucis comme ça. Il était désormais le dernier héritier Malefoy, et aurait dû hériter du château et des terres de ses aïeux, perchés sur les hauteurs des highlands, s'il n'avait pas été recherché pour trahison – de manière très injuste. C'était pour cette raison qu'il avait pris le nom de jeune fille de sa mère, Narcissa Black. A cela s'ajoutait le fait qu'il soit sorcier, et qu'il devait vivre dans un clan moldu. Sa tante, Lady Fenella, épouse du Laird, était la seule au courant de sa condition magique.
Malgré tout, c'était un véritable appel à l'aide et il ne pouvait rien refuser à Severus, qui l'avait maintes fois aidé à se sortir d'affaires, notamment lorsqu'il était adolescent. Aussi s'empara-t-il de la première plume qui lui tomba sous la main et rédigea une réponse brève mais claire à l'attention de son mentor :
« Fais-moi savoir quel jour elle arrivera. Tout sera prêt.
Bien à toi,
D.M. »
Severus ne tarda pas à lui répondre. Sa protégée pénètrerait les terres MacLean la semaine qui suivrait, et devrait arriver au château de Duart le premier jour de l'automne. Drago n'avait eu que peu de temps pour prévenir son oncle et sa tante, mais ceux-ci s'étaient montrés à la hauteur des attentes de Rogue, et avaient affirmé que la jeune femme serait la bienvenue, et en sécurité, protégée par le Clan. Fenella et sa fille, Isaure, avaient pris l'affaire très au sérieux, et s'étaient occupées de préparer avec attention l'arrivée de celle dont on ignorait tout, jusqu'au prénom. Non content de s'être débarrassé de cette charge, Drago avait continué à vaquer à ses occupations, sans plus repenser à la jeune femme qui, de toute façon, serait sans doute bien mieux auprès des deux Ladies qu'auprès de l'homme qu'il était.
x.X.x.X.x
Hermione avait transplanné en toute discrétion jusqu'à Edimbourg où la population sorcière était très présente et où il y avait des endroits sûrs dans lesquels apparaître par magie. Elle avait retrouvé le professeur Rogue dans une auberge en périphérie de la ville, et celui-ci lui avait donné ses dernières recommandations.
− Vous devrez terminer le chemin à cheval, hors de question de transplanner dans les terres d'un clan moldu.
Hermione avait acquiescé.
− Si le Laird et son épouse sont au courant de votre venue, personne ne sait rien de votre condition.
Par condition, il entendait qu'elle était sorcière, mais aussi la fille de l'un des plus proches conseillers du Roi. C'était d'ailleurs cet aspect-là qui attirait les prétendants. Car s'ils avaient su que la magie coulait dans ses veines, c'était au bûcher plutôt à l'autel qu'ils l'auraient menée.
− Je vous recommande vivement de vous faire la plus discrète possible. Changez de nom, le vôtre est trop reconnaissable. Et ne quittez jamais, je dis bien, jamais, les terres du Clan sans que cela ne soit nécessaire et sans être accompagnée.
− Je sais me défendre seule, répliqua froidement Hermione.
− De toute évidence, grogna Rogue d'un ton sarcastique. Sans quoi vous n'auriez jamais quémandé mon aide.
Hermione le fusilla du regard.
− Ils vont vous rechercher, souffla Rogue. Tous autant qu'ils sont. Votre père, mais aussi les Suffolk. Ils ne passeront pas à côté de l'aubaine que vous représentez pour eux. Mais une fois sur les terres du Clan MacLean, si personne ne connait votre véritable identité, personne ne viendra vous y chercher.
Le silence s'abattit à leur petite table, alors qu'autour d'eux, le monde continuait de tourner. Hermione avait tout quitté : son foyer, ses amis, son père… Ce dernier ne lui manquerait que guère, car quel homme manquerait à sa fille qu'il souhaitait marier de force ? Il n'en restait pas moins son unique famille depuis le décès de sa tendre mère. Pourtant, avait-elle le choix ? Au nom de sa liberté et de son amour propre, Hermione ne pouvait épouser le futur Duc de Suffolk. Non parce que leur réputation de bêtes brutales ne l'enchantait guère, ni même parce qu'ils étaient connus pour faire vivre les pires horreurs aux sorcières qui croisaient leur chemin. Mais parce qu'elle était une femme libre, et que jamais, Ô grand jamais, on ne lui passerait la bague au doigt sans son consentement éclairé.
− Il est temps de partir, Miss …
− Weasley, l'interrompit Hermione qui avait choisi sa nouvelle identité.
Ce nom n'avait pas été emprunté au hasard. C'était le patronyme du seul garçon qu'elle eut jamais aimé. Un homme charmant et drôle, dont le seul défaut eut été de naître dépourvu de biens. Et alors qu'il avait pris à la fois son cœur et sa vertu, alors qu'Hermione avait assuré devant le Ciel qu'il était l'époux qu'elle chérirait par-dessus tout, son père l'avait fait assassiner froidement quelques jours avant la noce. L'histoire ne s'était pas ébruitée, car qui voudrait d'une femme souillée avant le mariage ? Mais le cœur d'Hermione ne s'en était jamais vraiment remis. Cela remontait à plus de cinq ans pourtant…
− Miss Weasley, votre monture vous attend dehors.
Severus lui avait trouvé une monture solide, et plutôt confortable.
− Il s'appelle Tempête.
− Voilà un nom qui attise la confiance, marmonna Hermione.
− Je pense que vous vous entendrez bien, répliqua Severus d'un air narquois.
Hermione monta dessus, installant les deux seuls bagages qu'elle avait pris de part et d'autre du cheval. Resserrant sa cape autour de son corps déjà transi par le froid écossais, elle jeta un dernier regard en direction de celui qui avait été à la fois son précepteur, son ami, son sauveur.
− Je viendrai vous voir dans l'hiver, promit-il. D'ici là, tenez-vous tranquille.
− Vous me connaissez, sourit Hermione.
− C'est bien pour cette raison que je vous le répète une ultime fois : faites-vous discrète.
Hermione acquiesça, et resta là, assise sur son cheval, de longues secondes, les yeux plongés dans ceux, si sombres et inquiets de Severus. Il lui avait promis de venir la voir dans l'hiver, alors pourquoi cette séparation avait des allures d'adieux déchirants ?
− Merci pour tout, Severus.
Elle se pencha en avant, et serra un bref instant le sorcier entre ses bras. Celui-ci resta immobile, stupéfait, sûrement. Au bout de quelques secondes pourtant, il passa un bras autour de sa taille et la serra à son tour contre lui.
− Je suis fier de vous, Hermione.
Puis, quand il se fut assuré qu'elle était confortablement installée, Rogue donna une tape sur le train arrière de l'animal, et celui-ci s'élança au galop dans la nuit qui tombait. C'était ce moment suspendu pendant lequel la Lune et le Soleil cohabitaient dans le ciel, l'une chassant l'autre pour être seule souveraine. Le ciel s'était teinté de rose et d'or, tandis que l'astre du jour disparaissait paresseusement derrière les montagnes écossaises. Severus la regarda s'élancer dans cette fuite en avant avec tant de courage et de témérité qu'il sentit son cœur se serrer. Qu'adviendrait-il de sa petite protégée si elle était débusquée ?
x.X.x.X.x
Drago était assis sur les marches qui menaient des jardins au château. Il faisait nuit noire, et ses yeux s'habituaient peu à peu à l'obscurité, scrutant en silence l'horizon qui se dessinait au loin. A ses côtés, Fenella et Isaure se tenaient droites, et regardaient dans la même direction que lui. Derrière eux, on entendait le brouhaha étouffé de la vie qui fourmillait dans les couloirs. Ce fut finalement Isaure qui brisa le silence en demandant de sa voix douce et calme :
− Savons-nous l'heure exacte de son arrivée ?
− Non, répondit Drago. Juste qu'elle arrivera ce soir.
Tout juste eut-il terminé sa phrase que le bruit d'un cheval qui trottait retentit sur les collines environnantes. Il fallut plusieurs minutes à leurs yeux pour distinguer une silhouette qui se détachait dans le clair de lune. C'était une jeune femme qui semblait avoir l'âge de Drago. Elle se tenait élégamment sur son cheval, mais l'avait enfourché comme un cavalier, une jambe de chaque côté. Elle avait rabattu son capuchon sur ses boucles brunes et ses yeux noisette brillaient dans la nuit.
− Bienvenue sur les terres du Clan MacLean, dit Fenella d'un ton aimable.
Sa voix de vieille dame était légèrement chantante. La nouvelle arrivée lui adressa un sourire, et descendit de sa monture avec grâce, avant d'enlever le capuchon qui recouvrait ses cheveux. Ce fut l'occasion pour Drago de la détailler davantage.
− Je suis Fenella MacLean, première Lady du Clan. Voici ma fille, Isaure, et mon neveu, Drago.
− Enchantée, souffla l'inconnue, une vie ne suffira pas à exprimer ma reconnaissance à votre égard.
Elle était légèrement essoufflée, et ses joues étaient rougies par le vent qui avait fouetté son visage durant son périple.
− Je suis Hermione Weasley, ajouta-t-elle avec un sourire.
Miss Weasley avait tout d'une Lady, songea Drago. Et d'ailleurs, sans doute en était-elle une, sans quoi ses parents n'auraient pas pu se payer les services d'un grand précepteur tel que Severus Rogue. Elle se tenait droite, son port altier et son air fermé en disaient long sur l'éducation qu'elle avait eue. Ses traits étaient fins, et elle avait les mains blanches de celles qui ne travaillaient qu'avec leur esprit. Weasley … se répéta Drago. Voilà un nom qu'il ne connaissait pas. Ce n'était pas celui d'un noble moldu, ni sorcier. Était-elle mariée ? Ou peut-être usait-elle d'un faux nom. Ce n'était pas lui qui l'en blâmerait.
− Le voyage s'est bien passé ? demanda Isaure.
− Très bien, assura Hermione. Pour tout vous dire, c'est la première fois que je visite l'Ecosse. Les paysages sont époustouflants.
− Ce n'est pas nous qui dirons le contraire, sourit Fenella.
Agée de presque soixante-dix printemps, Fenella avait parcouru les terres écossaises à de nombreuses reprises. Elle avait voyagé aussi, en Europe notamment, mais jamais elle n'avait vu de si belles montagnes que ses chères Highlands. Était-ce du chauvinisme ? Quoi qu'il en soit, elle était toujours rentrée chez elle, car rien ne valait le whisky et des plaines d'Ecosse.
− Rentrons nous mettre au chaud, proposa Isaure.
− Ma monture …
− Je m'en occupe, grogna Drago en s'approchant du cheval.
− Tempête, son nom, c'est Tempête.
Les trois femmes montèrent les marches qui menaient au château, tandis que Drago s'emparait des rênes du cheval pour l'entraîner vers les écuries. Il ignorait depuis quand il galopait, mais sans doute méritait-il de s'abreuver et de trouver un coin chaud où dormir. Drago lui flatta l'encolure, et lui offrit une carotte qu'il avait dans une poche, destinée à un autre canasson.
− Allez viens, Tempête… On va te trouver un peu de paille et d'eau.
Il s'occupa soigneusement de Tempête, lui octroyant un box dans lequel se reposer. L'animal était assez têtu, et Drago dut discrètement user de la magie pour le calmer et le convaincre de rentrer dans les écuries. Quand il en eut terminé, il se dirigea vers ses appartements, sans penser davantage à Miss Weasley qui ne serait qu'une demoiselle de plus dans ce château, et qu'il ne verrait donc que très peu. Sa cousine, Isaure, en ferait très certainement l'une de ses dames de compagnie, pour lui assurer un rang mais aussi lui permettre de connaître rapidement les noms des gens importants. Quand il se coucha, il ne pensait déjà plus à elle, et son attention était rivée sur les… activités qui lui prendraient tout son temps la semaine suivante.
* Laird = Chef de clan écossais
