Et voilà le début du tome 3. Par contre, je ne garantis pas la fréquence des mises-à-jour. J'ai remarqué que le rythme des auteurs de FancFic du site tend à ralentir, et je ne fais pas exception à la règle.
Résumé des tomes 1 et 2
Peu avant le début de sa quatrième année à Poudlard, Severus Rogue a subtilisé le journal de Tom Jedusor au manoir des Malfoy. Ignorant qu'il s'agissait d'un horcruxe, il ne voyait en lui qu'un interlocuteur aussi plaisant que stimulant. Dissimulant soigneusement son lien avec Lord Voldemort, le carnet l'a judicieusement conseillé, tant en ce qui concernait ses études, que pour ce qui relevait de son conflit avec les Maraudeurs. L'étudiant s'est quand même retrouvé face à Rémus Lupin transformé en loup-garou, mais des bribes d'informations ont fuité hors de l'école, mettant momentanément Dumbledore sur la sellette.
Les parents de Lily alarmés par cette histoire, se sont opposés à ce qu'elle revienne à Poudlard après sa quatrième année. Tenant le serpentard pour responsable, elle a coupé les ponts avec lui. Pour ne rien arranger, vers la même époque le journal s'est volatilisé. Severus a soupçonné le directeur d'être l'auteur du vol, mais faute de preuves, il a pris son mal en patience, en attendant de trouver le moyen de récupérer son bien et de se réconcilier avec son amie.
Durant sa cinquième année, il a cultivé ses relations avec deux étudiantes de Poudlard, ainsi qu'avec leur mère, madame Adams-Arès. Cette sorcière née moldue, juriste au ministère de la magie, lui a assuré une certaine protection face à Dumbledore. De plus, quand il s'est retrouvé faussement accusé d'être l'auteur de l'agression et de la pétrification de plusieurs étudiants, Viviane et Victoire Arès lui ont fourni des alibis pour le mettre hors de cause. Déterminé à mener sa propre enquête, afin de prouver son innocence, il a suivi une piste aboutissant dans les toilettes occupées par le fantôme de Mimi geignarde. Cependant, avant qu'il puisse pousser les choses plus loin, les évènements se sont précipités.
D'abord Alastor Maugrey, venu sur place pour enquêter s'est retrouvé paralysé à son tour, ensuite Viviane a disparu en même temps que Regulus Black. En désespoir de cause, Severus s'est servi d'une dose de Felix Felicis, la potion de chance, qu'il avait brassé pour ramener Lily à Poudlard. Le résultat s'est avéré particulièrement étrange puisqu'il a retrouvé les deux élèves sans garder aucun souvenir de la manière dont il s'y était pris.
Au final, des preuves découvertes parmi les affaires de James Potter ont démontré sa responsabilité dans les attaques. La Gazette du sorcier a alors monté l'affaire en épingle, mettant également en cause la gestion de l'école par Dumbledore. Ce dernier est cependant parvenu à faire diversion en établissant un parallèle avec des évènements survenus dans les années 40, révélant au passage que Lord Voldemort et l'étudiant au sang mélé Tom Jedusor ne faisaient qu'un.
Suite à cela, Lucius Malfoy a soupçonné Severus de lui avoir volé le journal, mais l'étudiant est parvenu à détourner les soupçons en profitant d'une provocation de James Potter. Craignant de ne bénéficier que d'un sursis, il se sentait prêt à envisager les solutions les plus insensées, quand il a reçu un flacon enchanté contenant des souvenirs. Une lettre l'accompagnait expliquant qu'il y trouverait des explications aux questions qu'il se posait. Elle n'était pas signée, mais Severus en a reconnu l'écriture sans difficulté. Elle appartenait à Tom Jedusor.
Prologue
Rémus Lupin était honteux. Il s'agissait d'un sentiment qui le quittait rarement depuis son enfance, mais depuis peu il réussissait l'exploit d'en découvrir des nuances inconnues jusqu'ici.
Il gardait un souvenir extrêmement précis de la première fois où la honte l'avait submergé. Son réveil douloureux, la morsure sanguinolente, les explications déchirantes de son père effondré et enfin la réalisation poignante qu'il ne serait plus jamais le même à cause de Feynir Greyback. Pour se venger de ceux qui lui résistaient, ce loup-garou avait gâché sa vie.
À partir de ce moment, la honte avait insidieusement commencé à l'accompagner au quotidien. Chaque fois qu'elle s'était un peu apaisée, des questions indiscrètes ou une nuit de pleine lune trop agitée les avaient forcés, lui et ses parents à déménager précipitamment. Un moment de soulagement était cependant survenu avec la visite de Dumbledore, peu avant ses onze ans. La proposition d'étudier à Poudlard avait constitué une telle opportunité que, pour une fois, la honte s'était effacée devant l'espoir. Son humeur s'était néanmoins vite assombrie quand il avait réalisé que, si on découvrait sa vraie nature, alors il devrait quitter l'établissement, humilié et déshonoré.
Pour éviter d'en arriver là, il s'était juré de ne pas attirer l'attention, de ne laisser personne l'approcher. L'isolement valait mieux que le rejet et la fuite. Il n'avait pas prévu qu'il rencontrerait James Potter. Pourquoi ce jeune aristocrate s'était-il pris de sympathie pour lui ? Il ne le comprendrait sans doute jamais, mais à force de bonne humeur, de gentillesse et d'obstination il avait réussi à convaincre Rémus de baisser un peu sa garde, entraînant Sirius Black et Peter Pettigrow dans son sillage. À eux quatre, ils avaient rapidement constitué une bande inséparable.
Si, après une période difficile, sa gêne s'était peu à peu estompée, la peur par contre ne l'avait pas quitté. Il redoutait l'instant où ses trois amis découvriraient la vérité à son sujet, sachant bien qu'ils l'abandonneraient aussitôt. Paradoxalement quand ce moment était survenu, il s'était senti soulagé. Certes, il allait renouer avec la honte et la solitude, mais au moins il s'agissait de sentiments familiers. Il n'aurait jamais pu prévoir que les Maraudeurs l'accepteraient malgré le monstre qui sommeillait en lui. Mieux encore, pour l'aider les nuits de pleine lune, ils s'étaient mis en tête de devenir des Animagus. Leur générosité valait bien la peine qu'il ne prête pas trop attention à leurs petits défauts. Peter pouvait copier ses devoirs tant qu'il voulait, mais il déplorait quand même l'animosité de Sirius et James à l'égard de Severus Rogue.
Cette antipathie semblait remonter à leur toute première rencontre, dans le train qui les emmenait à Poudlard. Au début, ils s'étaient contentés d'échanger des invectives, un domaine dans lequel le Serpentard avait vite démontré sa supériorité. Vexés, les Gryffondors s'étaient rendu compte que leur adversaire conservait le même comportement désagréable en classe. Comme il ne savait pas tenir sa langue face aux professeurs, ils en avaient profité pour mettre ces derniers de leur côté.
Les choses auraient peut-être pu en rester là, si James ne s'était pas mis en tête de se faire apprécier d'une amie de Rogue. Il avait finir par décréter que, si Lily Evans ne goûtait pas son humour, la faute en incombait au serpentard. Avec la complicité de Sirius, il avait progressivement délaissé les joutes verbales au profit de farces plus à leur goût.
Tout au fond de lui, Remus s'était parfois demandé si cette volonté de s'amuser ne cachait pas une forme de jalousie vis-à-vis de l'élève le plus proche de Lily. Il en allait différemment avec Sirius qui considérait tout bonnement les serpentards comme la source et la cause unique de tous les maux du monde sorcier. La faute aux traumatismes de son environnement familial ? En tout cas, Rogue qui assumait sans complexe son choix de maison, ainsi que son goût pour la magie noire, était devenu une cible de choix.
Si, au début de leur troisième année, les blagues des deux comparses demeuraient bon enfant, elles s'étaient corsées au fil des mois. Transformer en eau le bois d'une branche sous laquelle passait le serpentard s'avérait encore amusant, et constituait une belle démonstration de métamorphose. Par contre, escamoter sa chaise au moment où il allait s'y asseoir l'avait envoyé à l'infirmerie.
À un moment Rémus s'était risqué à en discuter avec ses amis, leur expliquant qu'ils ne devaient pas aller trop loin. Malheureusement ils avaient balayé ses arguments au motif qu'il fallait bien s'amuser un peu. Craignant que la rebuffade ne dégénère en rejet, il en était resté là, mais cette décision avait ouvert une brèche dans son esprit, provoquant le retour de la honte.
Lorsque, au début de leur quatrième année, Rogue et Lily s'étaient brouillés, passant nettement moins de temps ensemble, il avait espéré que ce changement calmerait James, l'incitant à changer d'attitude. Malheureusement, au même moment le serpentard était parvenu à gagner l'estime des enseignants, obtenant même les félicitations de Mc Gonagall. Vexés, percevant la nouvelle attitude de leur directrice de Maison comme une trahison, les Maraudeurs avaient juré de ne pas en rester là.
En apprenant par Lily que des runes de localisation se trouvaient inscrites sous leurs chaussures, ils avaient saisi l'occasion de prendre leur revanche. Rémus s'était bien demandé pourquoi Rogue n'avait pas profité de sa trouvaille pour les attaquer, mais il avait gardé ses réflexions pour lui, au prix d'une nouvelle poussée de honte.
Sa gêne s'était encore accrue après l'agression de Noël quand le serpentard l'avait approché pour proposer une trêve. Il s'était alors comporté de manière tout à fait décente, s'avérant même capable d'apprécier la manière dont Rémus avait neutralisé les runes. Pour James et Sirius il ne s'était agi que d'une nouvelle provocation, le second se montrant particulièrement exaspéré par le rapprochement avec son frère.
Le loup-garou n'aurait cependant jamais imaginé à quelles extrémités la colère pousserait le jeune aristocrate. Quand il s'était réveillé à l'infirmerie au lendemain d'une nuit de pleine lune, il n'avait d'abord pas compris pourquoi ses membres lui faisaient encore plus mal que d'habitude, tandis que ses yeux le brûlaient. Visiblement embarrassée, Madame Pomfresh s'était abstenue de répondre à ses questions, lui faisant redouter le pire. Malgré cela, rien n'aurait pu le préparer aux révélations de ses amis.
Surexcités lors de leur visite, leurs propos trop confus l'avaient empêché de réaliser immédiatement la gravité de la situation. Focalisé sur le sort de son frère, Sirius ne réalisait même pas que sa soi-disant blague avait failli transformer Rémus en assassin. La tournure catastrophique prise par les évènements, il en rejetait la responsabilité sur Rogue.
Trop fatigué pour le détromper, Rémus s'était juré qu'il mettrait les choses au clair en sortant de l'infirmerie. La visite de Dumbledore en fin de journée avait bouleversé ses plans. Bien qu'embarrassé, le directeur s'était néanmoins montré très clair. À la suite des évènements de la nuit, Regulus Black et une de ses amies se trouvaient à Sainte Mangouste. Il faudrait attendre la prochaine pleine lune pour savoir s'ils se transformeraient aussi, mais de toute façon leurs parents refusaient catégoriquement que le loup-garou puisse revenir étudier à leurs côtés.
Effondré, il n'avait pu qu'acquiescer. Quelque part, il savait depuis son premier jour de classe que sa scolarité finirait mal. Au fond, ça n'était que justice. Vu sa nature, il valait mieux qu'il se tienne à l'écart du monde. Il aurait juste aimé pouvoir exprimer ses remords à ceux qu'il avait failli tuer, mais la guerre ouverte entre Gryffondors et Serpentard avait rendu la chose impossible.
Peu avant de quitter définitivement Poudlard, il était quand même parvenu à voir Mc Gonnagal pour lui dire combien il regrettait qu'elle perde son titre de directrice adjointe à cause de lui. Balayant ses propos d'un revers de main, elle lui avait appris la sortie des deux étudiants de l'hôpital, l'encourageant à poursuivre ses études depuis chez lui et même à passer ses ASPICS en auditeur libre. Surpris, il s'était hasardé à lui demander les coordonnées des trois serpentards qu'il avait agressés. Puisqu'ils n'étaient pas contaminés, leur vie ne se trouvait pas définitivement gâchée, aussi avait-il espéré que, s'il leur écrivait pour s'excuser, ils accepteraient peut-être de lui pardonner.
L'absence de réaction de Regulus Black ne s'était guère avérée surprenante, contrairement à la réponse de Rogue. Rémus s'attendait davantage à une lettre d'insultes, qu'aux quelques lignes sèches mais polies envoyées par la poste. La plus grande surprise était venue de Viviane Arès. Si on en croyait Sirius, les serpentards ne constituaient qu'un ramassis de bigots chez qui le racisme le disputait aux a priori. Sauf que l'étudiante n'avait montré dans son courrier aucun de ces préjugés, et ce alors qu'elle connaissait sa vraie nature.
Au grand étonnement de Rémus, ils s'étaient progressivement lancés dans une correspondance qu'ils avaient poursuivie bien au-delà des vacances d'été. Ses amis Maraudeurs se décidaient bien eux aussi à lui écrire de temps en temps, mais, à l'exception de Peter, ils en profitaient le plus souvent pour se plaindre de son absence et maudire Rogue.
Le départ de Sirius pour Durmstrang après Noël ayant réduit ces courriers à la portion congrue, il s'était alors concentré sur ses échanges avec Viviane, heureux de disposer d'une interlocutrice intéressée par les études. S'il n'avait pas osé lui poser de questions sur l'ambiance à Poudlard, il s'était peu à peu senti assez en confiance, pour finir par lui avouer qu'il ne quittait pour ainsi dire plus sa chambre, renonçant par la même occasion à passer ses BUSES.
Il n'aurait jamais pensé qu'elle réagirait en lui proposant de venir réviser avec elle pendant l'été. Pour la première fois depuis des années quelqu'un connaissant la vérité à son sujet l'acceptait malgré la bête qui dormait en lui. Il n'avait pas vraiment compris les raisons pour lesquelles elle ne s'était pas présentée aux examens de juin, mais il n'avait pas hésité longtemps. De toute façon à cette époque les Maraudeurs ne donnaient plus guère signe de vie. Seul un mot assez confus envoyé par Peter lui était parvenu, au sujet d'une espèce de machination qu'on aurait montée contre James.
Il s'était dit que son ami affabulait, mais son point de vue avait drastiquement changé dès son arrivée au manoir Arès, avec la lecture des articles de la Gazette du sorcier. Honteux de son incrédulité, il s'était précipité pour écrire un courrier qui n'avait reçu qu'une réponse succincte. Apparemment Sirius, de retour de Durmstrang, entendait se consacrer à soutenir son meilleur ami. Rémus s'était tristement résigné à rester à l'écart, conscient du risque qu'il faisait courir à ses camarades. Si on apprenait qu'ils fréquentaient un loup-garou, cela ne ferait qu'aggraver les choses, il valait mieux suivre la situation de loin, en essayant de ne pas trop se ronger les sangs.
Ses premiers jours de révisions lui avaient réservé d'autres surprises. S'il n'avait fait que croiser madame Arès, d'autres rencontres s'étaient révélées déconcertantes. Vaguement prévenu par Viviane de la présence de Rogue ainsi que de quelques autres personnes, il s'était un peu inquiété de l'attitude qu'adopterait le serpentard. Il ne s'attendait pas à ce que ce dernier l'ignore à ce point, tout en consacrant autant de temps à Arthur Arès. Pourquoi avait-il accepté de faire travailler un Cracmol ? De la même manière Regulus Black s'était révélé un interlocuteur tout à fait affable quoique distant, acceptant courtoisement ses excuses embarrassées. Si tout cela ne correspondait pas du tout à la description donnée par Sirius, Rémus avait toutefois atteint le comble de la stupéfaction en rencontrant la petite amie d'Arthur.
Le cracmol fréquentait la sœur de Lily Evans, une moldue ! Pour couronner le tout, Regulus Black agissait à l'égard de cette dernière avec quelques réserves mais en faisant preuve de la plus parfaite politesse. Même si son attitude pouvait s'expliquer par le fait qu'il sortait avec Victoire, malgré leur différence de statut social, tous ces évènements montraient bien que Rémus s'était trompé sur les serpentards. Une nouvelle source de honte pour lui.
Déterminé à essayer de faire amende honorable, il entendait commencer par présenter ses excuses à Rogue, afin que leur relation reparte sur des bases nouvelles. Avec un peu de chance, il parviendrait peut-être même à le convaincre de l'aider sur un projet qui lui tenait à cœur. Depuis plus d'un an, il cherchait à retranscrire en runes les sortilèges d'Homonculus et de Hominem Revelo. Ce projet, qui trouvait sa source dans une vieille conversation avec ses amis Maraudeurs, le renvoyait aux jours les plus heureux de son existence. Malheureusement, seul, isolé, sans accès aux ouvrages adéquats, il n'avait guère progressé. Il s'était hasardé à évoquer le sujet avec Viviane et Regulus, mais ils n'avaient guère pu l'aider.
Une bonne partie de la difficulté consistait à effectuer une analyse arithmantique des enchantements, pour en comprendre le mécanisme. Rogue à qui la première place du classement scolaire semblait désormais réservée, saurait certainement comment aborder le problème. Il atteignait un tel niveau qu'il parvenait même à expliquer certains concepts à Arthur !
S'il réussissait à surmonter cet obstacle, Rémus pourrait regrouper les plans qu'il avait déjà tracés afin de les rassembler dans une carte dotée des runes adéquates. Une pensée exaltant dont il sentait bien qu'elle constituait la vraie raison pour laquelle il voulait approcher Rogue. Une motivation égoïste, une nouvelle source de honte à ajouter à celles existantes.
J'ai jugé nécessaire de montrer le point de vu d'un Maraudeur, afin de montrer une autre vision (biaisée?) de l'histoire, mais comme dans les tomes 1 et 2, je reviendrai au point de vue de Rogue, dès le prochain chapitre.
