Une Affaire de Famille

Résumé : Et si Dean n'était pas venu chercher Sam ce soir-là ? Sam continue donc sa vie à Stanford mais où cela le mènera ?

L'univers de Supernatural ne m'appartient pas, mais est une création d'Eric Kripke.

Cela fait quelques années que cette histoire trottait dans ma tête et quelque temps que je l'ai écrite et je passe le pas de la partager aujourd'hui grâce à ma Bêta et incroyable amie 3 : Avelyan. Sa patience et son soutien ont fait naître cette publication et je l'en remercie encore 3

Cette histoire contiendra 12 chapitres, tous déjà écrit.

Chapitre 1 :

« Sam… » Dean le regarda avec un regard embué de larmes.

Il se réveilla brusquement et se redressa en une fraction de seconde. Il se retrouva pantelant inspectant frénétiquement sa chambre du regard. Il n'y vit rien d'anormal mais la voix de son frère résonnait encore dans son esprit. Une main se posa sur son épaule et le fit sursauter.

-Sam ?

Pendant un instant il ne sût pas dire à qui appartenait cette voix. Le timbre léger et inquiet de Jessica atteignît ses oreilles mais la voix lointaine de son frère lui martelait toujours la tête. Il comprit que cet instant commençait à être long lorsqu'il vit une chevelure blonde dans son champ de vision.

-Sam, tout va bien ?

-Je…Désolé Jess, juste un cauchemar.

Elle posa sa main sur son torse et le guida gentiment contre le matelas. Elle couvrit son torse de son bras chaud et rassurant et apposa sa tête sur son épaule. Il sentit ses lèvres frôler son cou alors qu'elle murmurait des paroles réconfortantes.

Il les écouta, s'ancra dans chacun des mots qu'elle pouvait prononcer et se perdit dans ses pensées.

Cela faisait bien des mois qu'il n'avait pas ne serait-ce penser à sa famille. Il était fatigué de vivre dans des chambres de motel plus miteuses les unes que les autres, faites selon le même moule. Être trimbalé par son père assoiffé de vengeance. Tellement obnubilé par ce démon qui lui a arraché maman qu'il condamna ses enfants à devenir des chasseurs et à renoncer à toute vie. John Winchester, chasseur des plus respecté ayant créé « les deux plus grands futurs chasseurs que ce monde puisse connaître » avait essayé d'anéantir les rêves de grandeurs et de normalité que Sam pouvait avoir depuis son tendre âge. Il ne s'attendait pas que son plus jeune fils s'accroche si fermement à ses idées d'évasion. Mais Sam rêva chaque soir où leur père les laissait seuls au motel et s'acharnait à l'école. Il ne restait qu'au maximum quelques mois dans chaque établissement mais cela lui donnait une raison de plus à s'enfermer dans les devoirs et la normalité. Se créer assez de bagages pour qu'il puisse décider de sa vie plus tard. Avoir la connaissance des atrocités de ce monde et ne rien faire était inacceptable pour sa famille et l'entièreté des chasseurs de cette planète. Son père lui avait rendu la tâche de partir beaucoup plus facile qu'il n'aurait pu l'espérer. « Si tu passes cette porte, ne t'avise plus jamais de revenir ! » La voix hurlante de son père qui aurait dû lui glacer le sang fût au contraire libératrice. Depuis ce jour il n'avait aucune envie de revenir, bien au contraire. Il venait d'être diplômé de Stanford en droit, vivait sous le toit d'une maison qui lui appartenait et qu'il partageait avec la femme la plus extraordinaire qu'il connaisse : Jessica Moore.

Elle reposait toujours sur son épaule les lèvres entrouvertes. Sam sourit à la vision de cet ange endormi qui partageait sa vie. Elle s'est probablement rendormie en marmonnant des paroles de soutient chaleureux pour le jeune homme.

Il tourna la tête vers le tiroir à chaussettes et pensa à la bague qu'il y avait caché. Il se refit dans sa tête tous les détails de sa future proposition, il voulait que tout soit parfait.

Il comprit enfin pourquoi la voix de son frère l'avait tiré de son sommeil. Il venait d'acheter cette extraordinairement trop chère mais magnifique bague en rêvant de sa vie future. Jessica et lui dans une maison avec une jolie clôture banche, un gros chien et quelques bambins qui s'agiteraient dans le jardin. Il n'avait pu que ressentir un pincement au cœur à l'absence de son grand frère dans ce tableau idyllique qu'il s'était érigé depuis tout ce temps. Mais, Dean n'abandonnerait jamais la chasse et Sam n'y reviendrait pas. Seigneur, que son frère lui manquait. Il lui a fallu la planification de son mariage pour qu'il le réalise.

Il se réinstalla doucement contre sa bien-aimée et s'apaisa par son odeur qui le berça tendrement. Il laissa son parfum naturel l'envelopper dans un cocon de sûreté et d'amour et glissa dans les doigts de Morphée.

Une odeur agréable le sortit délicatement de son sommeil sans rêves. Il vit la femme de sa vie dans l'encadrement de la porte. Elle ne portait qu'un t-shirt bleu de Sam : son préféré. Un grand sourire se dessina sur son visage. Il avait renoncé à essayer de récupérer ce t-shirt. C'était le haut qu'il portait quand il l'a, selon elle, sauvée en entrant dans sa vie et il devait admettre qu'elle l'arborait bien mieux que lui. Il remarqua l'origine de l'odeur qui l'avait tiré de son assoupissement : elle portait un plateau avec du pain grillé, des œufs et deux tasses de café. Elle s'approcha lentement de lui et lui légua le petit-déjeuner sur les genoux. Elle lui déposa tendrement un baiser avant de le rejoindre au lit.

-Bon matin, Sam.

-Merci Jess. Pour tout. Je suis l'homme le plus chanceux de t'avoir.

Il chercha sa main et entrelaça leurs doigts fermement. Elle lui rendit son étreinte qui l'ancra et le rassura. Elle lui fourra une tranche de pain grillé avec du beurre de cacahuète dans la bouche. Face à son air penaud et surpris elle éclata de rire. Il se délecta de son éclat de joie pur et une sensation chaude et pétillante de bien-être se répandit dans tout son corps, les malheurs de la nuit dernière bien vite oubliés. Ils mangèrent lentement profitant de chaque seconde qu'ils avaient avant que Jessica ne doive aller travailler. Il l'empêcha de se lever mais elle glissa de son emprise et disparut dans la salle de bains. Il finit sa tasse de café et la reposa sur le plateau. Jessica avait ouvert la fenêtre avant de réveiller son tendre et Sam regarda les rideaux danser sous la brise qui s'immisçait dans leur cocon. Il avait dû se perdre sous cette vision parce qu'il entendit la porte se rouvrir. Il tourna la tête pour découvrir qu'elle avait laissé ses boucles blondes faire leur vie et définir avec perfection son visage. Elle portait une robe bleue marine à pois blanc.

-Tu es magnifique.

Elle ricana en s'approchant de lui.

-Ravie de voir que je te plais toujours. Malgré la folle envie de profiter avec toi de tes jours de repos bien mérités, Monsieur Major de la promo, le magasin ne va pas s'ouvrir tout seul. Alors on reste sage, d'accord ?

Sam lui fit son plus grand sourire avant de l'attraper et la faire tomber sur le lit où elle se retrouva sous lui. Il s'approcha de son visage et lui murmura un « Promis » avant de déposer ses lèvres sur les siennes. Il sorti du lit et lui tendit sa main qu'elle prit bien volontiers. Il la fit virevolter pour l'attirer à lui. Elle l'enlaça et refusa de lâcher prise.

-Je t'aime, Sam.

-Moi aussi, mon cœur t'appartient et il t'attendra ce soir.

Sam savait qu'elle s'inquiétait pour lui et il avait bien l'intention de lui préparer un dîner en amoureux parfait après sa journée éreintante.

Lorsqu'elle fut partie, Sam alluma son ordinateur et commença à planifier la journée de sa demande. Jessica n'a pas revue sa sœur depuis le décès de ses parents il y a trois ans peu avant qu'il ne la rencontre. Elle a déménagé, voulant quitter la Californie et tous les souvenirs qu'elle pouvait avoir de ses parents. Jessica n'avait pas réussi à la joindre depuis et avait raconté à Sam qu'elle aimait imaginer sa sœur monter sa ferme comme elle l'avait toujours voulu. Il voulait donc retrouver sa trace, la joindre et emmener Jessica rencontrer sa sœur pour rattraper le temps perdu. Le reste dépendra de la réponse de sa sœur et sa localisation.

Après quelques heures à fixer son écran sans trouver une seule trace d'Amber Moore, Sam ferma assez violement son ordinateur et sorti faire des courses. Il déambulait dans les rayons, attrapant chaque ingrédient dont il avait besoin de manière automatique et se retrouva à la caisse très rapidement. Jessica adorait les pommes de terre en sauce au four, la tarte au citron et les fraises à la chantilly.

En rentrant chez lui il remarqua qu'il était déjà presque quatorze heures mais il n'avait toujours pas faim. Il prépara donc la sauce et les patates dans un grand plat, s'attela à la tarte et la déposa précieusement dans le frigo. Quinze heures, son estomac commença à gronder. Machinalement il se prépara des macaronis au fromage. L'odeur lui titilla les narines et sans qu'il puisse comprendre ses yeux s'embuèrent de larmes. Il ferma les yeux et se vit plus jeune à une table et son frère aux fourneaux lui apporter les macaronis. Il s'entendit demander à Dean s'il mangeait et d'avoir entendu son frère poser la main sur son ventre pour atténuer les bruits de son organe affamé et clamer qu'il n'avait pas faim. Il ouvrit les yeux et éteignit le feu d'une main tremblante. Il se laissa glisser sur le sol, le dos plaqué contre le mur. Il sortit son téléphone de sa poche et renifla en ouvrant ses contacts. Il descendit jusqu'à « Dean » et pressa appeler.

A la première tonalité le cœur de Sam s'arrêtait net, priant que son frère allait répondre. Il crut que son monde allait s'écrouler quand la deuxième tonalité n'arriva pas et qu'un message robotique lui indiqua que ce numéro n'était plus attribué. Il explosa en sanglots. Il n'avait maintenant plus aucun moyen de contacter son frère. Il ne savait même pas s'il était encore en vie. Son père lui aurait dit si Dean n'était plus, si toutefois il était lui aussi encore en vie.

Il n'est conscient que de bribes, il se voit prendre une bouteille et sentir un liquide lui brûler la gorge. Il entendit son grand frère : « Rien ne t'arrivera jamais Sam, ils devront me passer par le corps avant ! », « Tu as besoin de manger Sammy », « Dors Sammy, je guette tous les méchants », « Tant que je serais dans les alentours, rien de mauvais ne t'arrivera », « Sammy…Papa ne le pensait pas, ne me laisse pas…je t'en prie, Sammy. J'ai besoin de toi. »

Sam serra ses genoux contre sa poitrine, releva la tête et discerna le plafond de sa cuisine avant de hurler à pleins poumons.

-Je suis désolé Dean !

Il se mit à pleurer toutes les larmes de son corps et trembler sans pouvoir s'en arrêter.

Jessica était ravie de rentrer à la maison, mais nerveuse. Sam devenait inquiétant. Elle accéléra le pas et s'empressa de tourner la clef dans la serrure. Une forte odeur d'alcool lui arriva en pleine figure et elle se figea. Elle entendit des légers sanglots et sans réfléchir couru vers eux. Sam était recroquevillé sur lui-même au milieu des bouts de verre, une bouteille encore intacte de whisky se renversait lentement près de lui.

-Sam, chéri ?

Elle se fraya un chemin jusqu'à lui et se baissant près de sa tête et posa délicatement sa main sur l'un de ses bras.

-M-m-mon frère me manque !

Elle fut surprise autant par sa voix si fatiguée et accablée que par les paroles. Jamais Sam n'avait parlé de sa famille auparavant s'étant simplement arrêté sur le fait qu'il n'était pas avec eux et ne les reverrait pas. Elle réussit à redresser Sam et l'envelopper dans ses bras. Elle laissa glisser sa main en des va et viens dans son dos.

-Sssssshhhhh, ça va aller, je suis là mon cœur.

Par miracle elle les déplaça dans le salon où elle le fit asseoir sur le canapé. Elle lui passa le plaid autour des épaules, passa ses doigts pour essuyer ses larmes.

-J-Jess ?

-Allonge-toi, je suis là. Dors, je reste avec toi je te le promets.

Elle passa sa main sur le front de son homme et caressa ses cheveux à répétition jusqu'à ce qu'il s'endorme. Son cœur se contracta à la vision d'une ultime larme quittant le creux de son œil et s'écrasant sur le coussin. Elle se leva et se dirigea en soupirant vers la cuisine pour évaluer les dégâts. Elle s'arrêta dans l'encadrement de la porte et laissa son regard vagabonder sur ce désastre. Elle ne savait pas quelle quantité il avait pu boire mais deux bouteilles avaient été fracassées sur le sol, répandant une fine pellicule d'alcool sur le carrelage. Une troisième était intacte et ne coulait à présent plus. En soupirant une dernière fois elle alla chercher un balai et commença à rassembler tous les morceaux.

Une fois les bouts de verres et le sol nettoyé. Elle voulut à présent comprendre ce qui avait pu se passer dans leur cuisine. Son attention se posa sur le plan de travail : des bougies et un plat de pommes de terre en sauce. Son visage s'éclaira d'un grand sourire, attendrie par l'intention de Sam. Elle prit le plat et le rangea au frigo et fut surprise de voir une belle tarte au citron et des fraises. Elle referma la porte et se retourna pour jeter un œil doux au jeune homme. Elle décida de préparer la pâte à cookie préférée de Sam. Elle n'aurait qu'à les enfourner demain matin en attendant son réveil. Elle sortit tous les ingrédients et remarqua enfin la casserole encore posée sur la gazinière éteinte. En l'inspectant elle comprit qu'il s'agissait de macaronis au fromage. Etrange, depuis qu'elle connaissait Sam il n'en avait jamais fait. Elle suspecta qu'ils soient un élément déclencheur de l'état de son cher et tendre et les jeta sans considération. Elle s'activa en cuisine avant de rejoindre Sam sur le canapé. Elle se faufila contre lui et l'enlaça d'une étreinte qui se voulait réconfortante et possessive.

Sam ouvrit les yeux et senti un coup de masse s'abattre sur sa tête. Il essaya de se redresser mais ses mouvements gauches ne réussirent qu'à lui faire prendre conscience qu'il avait mal partout et que sa tête allait réellement exploser. Mais, où était-il ? Il s'évertua à focaliser sa vision floue et reconnut son salon. Il avait passé la nuit sur son divan. Il discerna sa si douce compagne lui apporter une assiette et un verre. Elle s'assit près de lui sans un mot.

-Jess ?

-Bois, ça va te faire du bien. Je t'ai fait tes cookies préférés.

Il se remémora son échec total de préparer un dîner parfait. Il avait craqué pour des macaronis au fromage, mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez lui ? Après tout ce qu'il venait de rater misérablement elle lui fait des cookies ? Il se tourna timidement vers elle et posa ses mains sur ses joues approchant son visage du sien et laissa son regard se perdre dans le bleu intense de ses yeux. Il avait besoin d'ancrer sa présence et sa perfection qu'il ne méritait pas.

-J'ai tout gâché…Je voulais…je suis désolé.

-Ne dis pas ça, Sam. Rien n'est gâché, ton excellent repas nous attendra ce midi. Merci à toi d'y avoir pensé mon cœur.

-Tu es trop parfaite pour moi.

-Arrêtes, tu veux ? Je suis là pour toi comme tu l'as été pour moi et si ça te console de me revoir pleurer sur ton épaule, le nez plein de morve ne te gênes pas !

Il laissa échapper un petit rire. Elle lui tendit le verre qu'il prit et but cul-sec.

-Je préfère ça !

Elle s'abandonna dans ses bras. Sam ne put que remarquer qu'elle portait toujours sa robe de la veille, il tenta de déchiffrer l'heure donnée par l'horloge et ne sut que déterminer qu'il était trop tard pour son départ au travail. Comme si elle avait des dons de voyances, elle abaissa la tête du jeune homme avec une de ses mains. Il vit dans ses yeux de la détermination dans un océan d'amour.

-Si tu crois que je vais aller travailler et te laisser ici seul à te la couler douce, tu te trompes !

Il éclata de rire ce qui enchanta Jessica. Elle lui prit la main et l'emmena à l'étage. Il était devenu une loque à se laisser traîner sans réagir, juste se laisser guider. Elle le poussa délicatement dans la salle de bains et entreprit de le déshabiller. Elle enleva rapidement les siens et tira délicatement son chéri avec elle dans la cabine de douche. Elle positionna Sam le plus proche du pommeau de douche et entreprit de les laver. Elle prit les mains de Sam pour les mettre sur ses hanches. La blonde vit une étincelle de vie rayonner dans les yeux du jeune Winchester. Alors qu'il lui savonna les cheveux elle l'embrassa sur tout son visage et sentit se dessiner un joli sourire sous ses lèvres. Une fois rincés ils sortirent et Sam enveloppa cette femme décidément trop parfaite d'une grande serviette.

Ils passèrent le reste de la journée à regarder des films dans les bras l'un de l'autre, à profiter du repas et à aller se balader. Le soir, une fois installés dans leur lit il l'attira à lui et la serra fort contre lui.

-Merci. Si tu savais comme je t'aime.

-Je t'aime aussi.

Ce merci communiquait tellement de choses et ils se connaissaient que trop bien pour les avoir comprises tous les deux. Merci de m'avoir changé les idées, merci d'être là, merci de me comprendre, merci de ne pas avoir cherché à comprendre, merci de ne pas avoir posés de questions difficiles à gérer. Merci.

Les jours passèrent et tout allait pour le mieux chez Sam. Il avait son roc avec lui, sa Jess. Le week-end touchait à sa fin et Sam s'ouvrit naturellement à elle. Ça lui paraissait comme une évidence de lui partager ses tourments, gardant secret son passé de chasseur. Il lui raconta les différents familiaux, son frère qui avait toujours été pour lui et qu'il avait blessé en partant à l'Université, que certains évènements lui avait fait repenser à son frère. Il trembla lui expliquant qu'il avait peur de ce fichu numéro non attribué et de ce que cela pouvait signifier. Elle l'écouta sans l'interrompre restant juste à ses côtés comme une ancre.

-Sam, tu es remarquable et tu ne te laisse pas abattre si facilement. On trouve de tout sur Internet de nos jours. Je ne devrais pas avoir à te le rappeler d'ailleurs, mon p'tit geek.

Ils furent interrompus par un coup de fil sur leur ligne fixe. Jessica se leva pour décrocher.

-Maison Winchester.

Elle lui adressa un clin d'œil. Son impression de bien-être se renforça et le sentiment de certitude d'avoir la vie qu'il voulait avec elle à ses côtés, devenant Madame Winchester, retrouva sa place naturelle dans son esprit.

-Oui, bien sûr, je vous le passe de suite.

Sam revint à lui devant la voix sérieuse de sa petite-amie, elle fronçait les sourcils d'incompréhension mais lui passa le combiné. Sam sentit son cœur battre la chamade et jura qu'il avait réussi à filer de sa cage thoracique pendant une fraction de seconde : Et si c'était Dean ?

-Allô ?

-Monsieur Winchester, navré de prévenir si tard mais nous avons besoin d'avocats commis d'office au pied levé demain matin. Nous savons que vous n'avez pas formulé vos désirs futurs de carrière en droit et nous excusons de ce que notre requête peut engendrer.

-Non, pas de soucis. Euh, je comprends. Comment pourrais-je, enfin où avez-vous besoin de moi ?

-Vous êtes quelques-uns de votre promotion à avoir été appelé alors pour faciliter les choses nous proposons vous retrouver sur votre ancien campus à huit heures.

-Très bien.

Sam raccrocha, encore surpris de la vitesse à laquelle on lui avait délivré cette nouvelle.

-Ils veulent des avocats commis d'office et m'ont sélectionné.

Jessica avait l'air furieuse et commença les cent pas en s'emportant.

-Ils appellent le meilleur de la promotion pour ça ? Tu pourrais devenir juge si tu le voulais ! Ils verront dans quelques temps quand tu les ridiculiseras tous !

-Jess, calme-toi. J'apprécie ton enthousiasme mais je suis content d'avoir une affaire. Je ne vais pas te garder avec moi à la maison tout le temps. Ça va mieux surtout après t'en avoir parlé. Tu as besoin de reprendre le travail et sortir me fera du bien.

Elle soupira et revint se lover dans ses bras. Serrant fort sur sa prise pour coller son homme à elle.

-Je sais.

-Je te promets de faire attention à moi.

Le réveil sonna et se fût la course. Il enfila rapidement son petit déjeuner, embrassa Jessica et sortit. Sur le chemin Sam élabora des scénarios : Braquage armé, cambriolage, altercation, outrage à agents. Il se refusa de penser à d'autres motifs et pria pour défendre quelqu'un de bien. Le trajet avait été rapide où il s'était encore perdu dans ses pensées car il apercevait déjà le campus en face de lui. Il gara sa voiture, pris soin de la verrouiller et remis en place son costume avant d'entrer dans le bâtiment. Quatre autres de sa promo étaient présents y compris la seconde avec qui il s'entendait bien : Karen. Il alla vers elle et la salua. Deux hommes entrèrent l'un portant des dossiers.

-Nous sommes navrés de faire ça dans l'urgence, nous n'avons pas assez d'effectifs disponibles et ces affaires ne peuvent malheureusement pas attendre que vos orientations soient faîtes.

L'homme tenant les dossiers s'approcha d'eux et leur tendit à chacun un dossier.

-Les frais de déplacements et de locations seront pris en charges. Bonne journée à tous en vous remerciant d'être venus en ce jour.

Au bout de quelques instants il ne resta que Karen et lui dans le hall de Stanford. Il ouvrit son dossier juste un instant pour voir les informations les plus importantes : Une femme à défendre en Californie. Pour les détails il verrait après.

-Californie.

Il ne sait pas pourquoi il l'avait dit à voix haute, peut être soulagé de se dire qu'il resterait dans le même Etat que Jessica.

-Oh, non…

Il se tourna vers Karen. Elle avait ouvert son dossier et avait l'air exaspérée.

-Quoi ?

-Un John Doe dans le Missouri !

-Aller les Cardinals de Saint-Louis…

-Tu connais Saint-Louis ? Oh Sam ! Je t'en prie on peut échanger les dossiers ? Ma mère est malade si j'y une chance de rester dans le coin j'aimerais la saisir.

-Tu risques de te mettre Jessica à dos.

-Je saurais la gérer, elle ne peut pas m'en vouloir bien longtemps. S'il te plaît Sam.

Il soupira mais tendit son dossier vers sa collègue. Elle lui arracha des mains, cria de joie et sauta au cou de Sam pour l'enlacer.

-Prends soin de ta mère, juste…si tu as l'occasion, passe voir Jessica pour moi ?

-Bien sûr Sam !

Il quitta l'Université entra dans sa voiture et prit une grande respiration. Comment allait-il le lui dire ? « Chérie, j'étais une épave il y a quelques jours mais je pars à l'autre bout du pays alors ne t'inquiète pas » ? Il attrapa fermement son téléphone et l'appela. Il savait qu'elle comprendrait et qu'elle ne l'empêcherait pas de partir mais il ne voulait pas l'inquiéter plus.

-Sam ?

-Missouri.

Il n'avait pas réfléchi à comment lui annoncer et à entendre sa voix il avait paniqué et se retrouva comme un idiot à n'avoir pu sortir que « Missouri ». Pathétique. Il l'entendit râler et décida d'attendre qu'elle se calme. Il ouvrit le dossier. La première page ne contenait pas énormément d'information : John Doe suspecté de meurtre, Saint-Louis Missouri. Un meurtre, génial. Ce n'est pas pour défendre des enfoirés de ce genre qu'il voulait devenir avocat. Il tourna la page du dossier et sons sang se figea. Il sentit son cœur tomber dans le fond de ses tripes.

-Dean…

Il ne reconnut pas sa propre voix tellement elle était hachée et désarticulée. Une voix désespérée.

-Comment ça, Sam ?

Jessica le sortit de sa torpeur et il se mit à balbutier qu'il devait être en train de rêver, que cela ne pouvait pas être vrai.

-SAM !

Il sursauta dans l'habitacle de sa voiture et sa tête heurta le plafond. Il se massa frénétiquement le sommet de son crâne pour faire passer la douleur. Il ferma les yeux quelques secondes et essaya de faire ralentir son cœur.

-Il…il se pourrait…que mon frère. Qu'il…soit connecté à mon affaire.

-Très bien. Tu voulais trouver ton frère, non ? Alors fonce sur place.

Il ne comptait plus le nombre de fois où elle l'ancrait sur cette Terre et où sa seule existence à ses côtés étaient suffisant pour l'apaiser.

-Qu'est-ce que je ferais sans toi ?

-La même chose que ce que je ferais sans toi. Je t'aime Sam.

-Je t'appelle quand je serais arrivé. Je t'aime, Jess.

La photo de Dean dans le dossier hanta son esprit. Il n'arrivait pas à s'en débarrasser, elle était gravée au plus profond de sa rétine. Il ne comprenait rien à la situation. Son cœur en miette se serra et il hyperventila, sa vision se brouillait. Il agrippa le volant. Il se focalisa sur son frère. Dean. Seigneur il ne pouvait pas l'avoir fait. Il eut un déclic soudain qu'il le calma instantanément : Dean n'avait pas tué un humain ! Il avait été arrêté lors de l'une de ses chasses. Il était désormais plus déterminé que jamais de prouver l'innocence de son frère.