Bonjour à toutes et à tous,
Que dire ?
Chapitres inégaux en longueur, donc publiés par deux s'ils sont trop courts.
Romance, un tout petit peu d'aventure, M, hurt/confort, peut-être du drama, blood,… Bref, ce n'est donc pas pour tout le monde.
Si je devais situer l'action en termes de période canon, ce serait quelque part vers le début de la saison 4 (donc spoiler).
Navrée pour les fautes d'orthographes.
Je lis très peu de fanfic, donc si cette histoire a déjà été racontée… Bah désolée.
Je vous souhaite avant tout une bonne lecture.
Chapitre 1
Enfin, le grand jour était arrivé. C'était l'heure, le moment, son moment. Après avoir refermé son casier, Marinette inspira profondément, tentant en vain de calmer les battements frénétiques de son cœur.
Voilà déjà plusieurs semaines qu'elle avait pris sa décision, la décision la plus importante de toute sa vie lui semblait-il : déclarer l'amour qu'elle éprouvait en secret depuis des années pour Adrien Agreste.
Elle en avait informé ses amies bien sûr. Mais elle avait surtout demandé à sa meilleure amie Alya et son copain Nino de l'aider à tout préparer pour ce jour si spécial.
L'apprenti journaliste avait pris soin de s'assurer qu'aucun événement ne viendrait interrompre sa demande : que Marinette ne serait pas retenue en cours ou appeler en renfort par ses parents à la boulangerie, qu'une vacherie de Lila ne perturberait pas sa volonté et sa détermination, qu'un caprice de Chloé ne rendrait pas Adrien indisponible, ou bien qu'une subite réunion de classe non-annoncée ne viendrait pas tout gâcher. Elle avait surveillé les événements de chacun tout au long de la journée, prête à dégainer une solution, ou à défaut une excuse, pour laisser à Marinette le champ libre. Nino, quant à lui, s'était débrouillé pour que le message « Marinette voudrait te parler après les cours » soit délivré au concerné.
Plus question de se défiler cette fois-ci. Tandis qu'elle marchait dans les couloirs, un mélange d'excitation et d'une terrible appréhension lui tordait les entrailles, mais la jeune fille reprit contenance, fermement résolue à déclarer sa flamme. Sa décision était sans appel.
« Tu es sûre de ce que tu fais Marinette ? » lui demanda une petite voix en provenance de son sac.
Le lycée avait été déserté rapidement. Le vendredi soir, personne ne s'y attardait, tout le monde avait hâte de profiter du week-end. Elle lui répondit sans crainte, le sourire aux lèvres :
« Sûre et certaine Tikki. »
La question du petit kwami était justifiée. Bien que les sentiments de sa porteuse n'étaient pas nouveaux, la relation qu'elle entretenait avec son beau camarade était quant à elle d'autant plus bourgeonnante qu'elle était riche et précieuse.
Depuis plus d'un an maintenant, Marinette étant devenue l'amie proche d'Adrien. Elle ne comptait plus leurs séances de travail et de révisions à la bibliothèque, leurs parties d'Ultimate Mecha Strike III, leurs sorties après les cours, les visites de musées, de galeries ou de salles d'exposition ensemble, leurs excursions à des défilés de mode, leurs soirées film…
Certains de ces moments magiques et privilégiés lui revinrent en mémoire, comme leur toute première rentrée au lycée où Adrien lui avait demandé de se mettre en binôme avec elle pour les TP de chimie. Elle avait baragouiné une réponse sans queue ni tête avant de laisser échapper une éprouvette alors que le cours n'avait même pas encore commencé. Mais au fur et à mesure que l'heure avait passée, sa bouche tenait des propos et des phrases de plus en plus cohérents. Ils avaient fini le cours dans un grand fou-rire, déprécié par le professeur et dont Marinette ne se rappelait même plus la raison, tellement il y en eut d'autres par la suite. Elle n'avait plus bégayé une seule fois après ça, et six mois plus tard, ils s'auto-proclamaient meilleur binôme de chimie avec une tape dans la main.
Elle se souvint également d'une pause déjeuner quelques mois plus tard. Il lui avait montré des vidéos de ses défilés de mode en lui demandant ce qu'elle pensait de sa posture et de ses déplacements, si selon elle, il mettait assez en valeur les vêtements de haute couture qu'il devait porter. Elle s'était retenue de le dévorer des yeux sur ces images et avait pris grand plaisir à le conseiller. En retour, elle lui avait amené les croquis de ses créations pour avoir son avis d'expert. Se dévoiler ainsi l'un à l'autre sans peur, comme ils l'avaient fait ce jour-là, rendait ce doux moment chargé de bienveillance et de confiance mutuelle.
Encore un autre souvenir lui revint en mémoire. Lorsqu'elle avait été trop stressée pour un exposé d'histoire qu'elle ne parvenait pas à maitriser, Adrien avait accouru pour l'aider. Il avait passé la nuit chez elle à la faire travailler encore et encore, l'encourageant au maximum pour qu'elle réussisse.
Ce rapprochement n'avait fait qu'accroitre son amour pour lui. Néanmoins, il avait également crée une barrière infranchissable, un gouffre sans fond que leur amitié creusait de jour en jour. Chaque minute passée en sa compagnie tissait ce lien d'amitié si fort qui l'éloignait toujours un peu plus de son idéal amoureux.
Aujourd'hui, Marinette mettait en jeu cette solide amitié. Mais Adrien l'appréciait, beaucoup, c'était une évidence. Il l'appréciait bien assez pour que sa réponse puisse être oui, Marinette y croyait. Confiante, elle franchit la porte du vestiaire et traversa la cour du lycée.
Adrien patientait sur le parvis de l'école lorsque l'habituelle voiture grise avec son garde du corps au volant s'arrêta juste devant. Il descendit les marches avant d'entendre une voix crier derrière lui.
« Adrien ! »
Marinette se précipita vers lui au pas de course. Il sourit et lui fit un signe avant de se diriger vers la vitre du conducteur. Son garde du corps l'abaissa.
« Vous pourriez attendre quelques minutes, s'il vous plaît ? »
Il s'agissait plus d'une formalité, par politesse, que d'une réelle question. Adrien remontait déjà les marches du parvis, tout en se demandant pourquoi Marinette était passée par Nino pour lui transmettre un message plutôt que de le lui demander elle-même. C'était bien la première fois. Mais elle avait visiblement quelque chose d'important à lui dire et pour rien au monde il aurait négligé sa meilleure amie.
Elle arriva à sa hauteur, avant de se plonger dans son regard émeraude. Il la fixait patiemment, de son air bienveillant, parfaitement à l'écoute et attentif.
Elle fut soudain décontenancée. Une boule au ventre apparu sur le vif, sa peur et son anxiété déferlèrent sur elle tel un raz de marée malgré la haute digue d'audace et d'assurance qu'elle avait dressée. Marinette avait toujours redouté ce moment et le redoutait encore, mais elle ne voulait plus rester dans cette situation. Elle voulait grandir et assumer, tenter le tout pour le tout, vivre cette histoire d'amour et mourir sans regret, car ses plus belles années se jouaient là, maintenant.
Elle prit une grande inspiration.
« Adrien, je voulais te parer, euh.. parler, d'une prose imchopante. Euh, d'une chose, importante... Raaah !
- Marinette, tout va bien ? »
Le jeune homme savait qu'il arrivait parfois à son amie de bafouiller de temps à autre, mais c'était généralement passager.
Marinette, de son côté, n'entendait plus que son cœur cogner dans sa poitrine. Ses mains commencèrent à trembler tandis que ses joues s'empourpraient au-delà du possible. « Non, non, non, non, NON ! Pas maintenant ! » s'insurgea-t-elle en son fort intérieur.
L'attention d'Adrien se transforma en une violente inquiétude en voyant l'état d'agitation de sa camarade.
« Marinette, dis-moi ce qui ne...
- Adrien je t'aime ! »
Il se stoppa net dans son élan.
Le poing serré, les joues en feux, Marinette venait de puiser dans sa dernière ressource, sa force cachée et profonde qui vivait en elle.
Elle savait être courageuse, elle pouvait tout affronter, elle était cette battante de tous les jours. Que le monde le veuille ou non, elle était Ladybug. Vaillante, invulnérable, franche et sûr d'elle. Bien que Maître Fu l'ait choisie pour ces qualités qui avaient toujours été présentes au fond d'elle, Marinette remerciait chaque jour son costume de tout ce qu'il lui avait apporté dans la vie, notamment l'audace et le courage d'affronter ses craintes et ses pires peurs dans ce genre de moments. Sans son masque, elle était capable d'en faire tout autant. C'est ce qu'elle se répétait sans cesse.
« Je n'ai jamais su comment te le dire, ni si, au fond de moi, j'y arriverais un jour… car en réalité, j'ai toujours espéré que tu ressentais la même chose.
Tu as chamboulé ma vie Adrien. Tu as chamboulé ma vie le jour où je t'ai rencontré, le jour où je me suis trompée sur toi et que tu as balayé tout ce que je croyais pour me montrer qui tu étais vraiment, quelqu'un de gentil, attentionné, sincère, exceptionnel,… parfait. Plus les années passent, et plus je me rends compte à quel point tu es extraordinaire, je devrais dire unique, et que je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme toi. Et même si je le voulais de toutes mes forces, il n'en existera aucun autre. Alors je te le dis, avec tout ce que je peux ressentir en moi, avec tout l'amour que je te porte, du fond du cœur, je… je t'aime. »
Ça y est ! Elle y était arrivée, elle avait enfin réussi ! Elle baissa les yeux, à bout de souffle. Mais en y réfléchissant, elle ne s'était jamais sentie aussi libérée, aussi légère et soulagée de sa vie. Un immense poids venait de s'envoler de ses épaules, de sa tête, de son cœur. Elle ne put empêcher un sourire lui étirer les lèvres.
Bien sûr, une part d'elle-même était morte de trouille. Cette même part lui hurlait dans sa tête d'immédiatement se rattraper en disant « Ha ha ! Je t'ai bien eu, hein ! T'y a cru ! Pfffiu, il n'y a aucune chance pour que je tombe amoureuse de toi, voyons. Comment t'as pu me prendre au sérieux ?! ».
Mais elle était plus forte que la peur qui lui rongeait l'estomac. Marinette voulait arrêter de fuir ce qu'elle ressentait. Et elle y était parvenue, il était temps. Alors elle resterait ici aussi longtemps qu'il serait nécessaire, sans se défiler, sans partir en courant.
Le silence tomba. Marinette releva la tête vers son camarade, toujours planté en face d'elle, sans un mot. Sa bouche légèrement entrouverte, ses grands yeux verts écarquillés de stupéfaction et ses joues qui s'empourpraient de seconde en seconde.
