Bonjour à toutes et à tous !

C'est la première fois que je me lance dans l'écrit d'une fiction aussi longue (étant plutôt illustratrice à la base). J'espère que celle-ci vous plaira !

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Je précise que je n'ai pas de relecteurice pour les fautes d'orthographe/grammaire/syntaxe et autre, je m'excuse par avance de tous les saignements d'yeux. J'ai fait de mon mieux pour vous rendre la lecture la plus agréable possible.

Un grand merci à mon amie Tchouktchouk Baroum pour son immense soutien et pour avoir supporté les premières versions de mes chapitres. (Je t'aime)

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Il s'agit d'une sorte de réécriture du tome 7 (plus ou moins et en bien plus court). Je reprends certains éléments qui me paraissent pertinents pour étoffer mon histoire. Considérez que je n'en tiens pas compte.

Je mélange également certains éléments du 6ème film et du 6ème livre

Je me concentre sur les points de vue de Drago et Hermione. Vous ne trouverez pas de parties sur Harry, Ron ou d'autres personnages seuls dans la fic.

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Ma fic est prévue pour un public mature.

Il y'a scènes de violences physique et psychologique (surtout au début, ça se calme par la suite), même si ses dernières ne sont pas très détaillées.

Si vous souffrez de dépression, crise d'angoisse ou autre, faîtes bien attention à vous si vous voulez néanmoins lire ma fic, je ne voudrais pas vous rendre plus mal que vous ne l'êtes déjà ( Et je suis de tout coeur avec vous et votre rétablissement)

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Le lemon est de la partie.

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Édit : Le prologue et le chap 1 ont été légèrement modifié en longueur.

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Bonne lecture !


Disclaimer : L'univers et les personnages appartiennent à J.K Rowling, je m'amuse juste avec.


TW : Lemon et violences physique & psy.


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Drago Malefoy regardait la pluie tomber à travers la fenêtre de sa chambre. Il était assis sur le rebord, le côté de son visage collé contre la vitre fraîche. Les gouttes d'eau rebondissaient sur les feuilles des buissons taillés à l'anglaise en contrebas, comme la pelouse, rasée au millimètre près. La dernière lubie de son père, un paon blanc, se promenait dans le jardin du Manoir, entouré de fleurs plantées par espèce et par couleur. Il était toujours très bien entretenu, ce qui avait don de l'agacer prodigieusement. Cela le rendait tellement froid et sans âme. Mais bon, il était à l'image de ses parents. Surtout son père.

Soudain, il vit des silhouettes déformées par la pluie s'approcher de l'entrée de l'immense bâtisse. L'une d'entre elles sautilla par moment, agitant les bras, baguette en main. Elle ria aux éclats, d'un rire glaçant que Drago reconnaîtrait les yeux fermés.

Il sortit brusquement de sa torpeur, de grosses taches de buée commencèrent à envahir son champ de vision. Il regarda son bras collé contre la fenêtre, il avait la chair de poule. Le jeune homme se redressa avec difficulté, sentant une raideur dans le cou et ses muscles engourdis. Cela faisait des heures qu'il tenait la même position, si bien que son corps le lui rendit en devenant douloureux. Il s'étira en poussant un bâillement à en faire réveiller les morts. Si seulement il pouvait l'être à cet instant, mort.

Dans la pénombre de l'aurore, il chercha ses vêtements de la veille du regard, sans les trouver. Quelle idée aussi de ne mettre que du noir. Cette pensée tordit son visage d'un sourire triste. Quelle ironie ! Pourtant, il n'avait plus l'humeur de s'habiller avec autre chose. Il les repéra finalement sur son lit défait et les enfila. Pas le temps d'en changer ce matin ni de prendre une douche. Si seulement son odeur pouvait repousser les Mangemorts qui s'entassaient au Manoir. Si seulement elle pouvait le repousser, Lui.

Drago passa une main dans ses cheveux blond platine pour leur donner un semblant de coiffure. Lui qui avait l'habitude d'être si coquet, aujourd'hui juste lui importait la couleur de ses vêtements et de toute façon, personne ne lui en tiendrait rigueur. Qui ferait attention à lui depuis son échec à la tour d'astronomie de Poudlard ? Il était devenu si insignifiant aux yeux du monde, que tous l'évitaient comme un pestiféré. Même son père ne le regardait et ne lui parlait plus. Il était nettement plus occupé à déboucher des bouteilles et à les vider.

Alors, à quoi bon faire des efforts ?

Hermione s'étira paresseusement dans son lit. Le rayon du soleil perçait déjà les rideaux de sa fenêtre. Somnolant, elle s'assit sur le rebord et d'une main hasardeuse, elle coupa son réveil. Après une bonne douche bien chaude, elle se dirigea vers son armoire à vêtements et choisit une jolie robe d'été fleurie. Elle ajusta ses cheveux indisciplinés en hauteur, de façon à ce qu'elle ne transpire pas de la nuque. La journée s'annonçait belle et caniculaire.

Elle ouvrit ses volets et mit brièvement son nez dehors pour admirer le jardin. L'air des matins d'été était tellement plaisant. Elle ferma les yeux et respira profondément. Elle s'abreuva des odeurs douces des multiples fleurs qui s'épanouissaient sous sa fenêtre et du gazon fraîchement coupé. À chaque fois, la jeune femme remerciait silencieusement sa mère d'avoir autant la main verte et son père à tondre la pelouse tôt, sans quoi ses vacances auraient été bien plus maussades. Elle était moins enthousiaste des petites bêtes qui envahissaient sa chambre !

- Bonjour ma chérie ! Tu descends ? l'interpella Jean Granger.

- On est allé chercher des viennoiseries, on en a rapporté pour toi ! ajouta Paul Granger.

Elle chassa un moucheron qui lui tournait autour des yeux, puis les baissa. Ses parents étaient déjà sur la terrasse de la maison. Ils prenaient toujours le petit déjeuner de bonne heure, profitant des heures les plus fraîches de la journée. Elle s'agrippa au rebord de la fenêtre et s'écria :

- Oui, j'arrive !

Elle referma la fenêtre et son visage s'assombrit aussitôt. Il ne lui restait qu'une semaine. Une pauvre malheureuse petite semaine. Elle fixa la case entourée sur le calendrier exposé au mur de sa chambre. Le 30 juillet 1997. Et si elle se trompait ? Et si c'était une mauvaise idée ? Ses pensées allèrent dans tous les sens, si bien que maintenant, elle hésita. Elle poussa un soupir en secouant la tête. Finalement, elle opterait pour un simple t-shirt blanc et un short en jean.

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Bien qu'il fut six heures du matin, Drago descendit prendre son petit déjeuner. Il prit bien soin de contourner le salon, par une petite porte dérobée. Depuis que les Mages Noirs avaient désigné le Manoir Malefoy comme un lieu de rassemblement, cette salle était constamment réquisitionnée par et pour eux. Ils y mangeaient, faisaient des réunions, partageaient d'autres moments de « convivialité ». Quant au Seigneur des Ténèbres, Il ne les gratifiait de Sa présence dans le salon que pour les grandes nouvelles, souvent pour annoncer des traques aux Sang-de-Bourbes. Le reste du temps, Il s'isolait dans le cabinet de lecture de Lucius, au grand désarroi de celui-ci.

Drago pouvait donc être sûr que personne ne viendrait l'ennuyer là où il se rendait.

Il ouvrit doucement la porte et se retrouva dans la cuisine, baignée dans une délicieuse odeur mélangée de viennoiseries à peine sorties du four et de café fumant. Il se fit un chemin entre les Elfes de Maison qui s'activaient déjà malgré l'heure matinale, et se dirigea d'un pas décidé vers le fond de la pièce. Là se trouvait une petite table carrée en bois de genévrier, remplie de victuailles. Drago s'approcha de sa mère déjà installée, plongée dans la lecture d'un roman sorcier, une cuillère à la bouche et un bol de porridge à moitié vide devant elle. Narcissa descendait régulièrement dans la cuisine tôt le matin, impatiente de terminer son livre de la veille, souvent un polar avec un cliffhanger insoutenable. Elle était encore dans son peignoir vert foncé, les cheveux ramenés en un chignon négligé, quelques mèches rebelles recouvrant ses yeux. Préférant lire, Narcissa n'avait encore pas dormi de la nuit. Drago eut un sourire amusé : en public, elle s'évertuait à ressembler à l'épouse Sang-Pur parfaite, mais ici, elle savait qu'elle pouvait se laisser aller. Aucun Mangemort n'oserait entrer : qui voudrait être vu avec des Elfes de Maison ?

Drago s'installa auprès d'elle. Il lui servit une tasse de café, tout en en mettant dans sa propre tasse. Narcissa reposa sa cuillère et, sans lever les yeux de son roman, lui demanda :

- Tu le bois sans sucre aujourd'hui ?

- Vu le semblant de nuit que j'ai passé, je ne préfère pas en altérer l'amertume.

Sa mère posa alors son livre sur la table en le retournant pour ne pas perdre sa page, puis regarda Drago dans les yeux. Son regard était si perçant qu'il avait chaque fois le mérite de le désarçonner.

- Encore une nuit blanche ? soupira-t-elle.

- Hmm… marmonna le jeune homme en détournant le regard sur les Elfes de Maison autour de lui.

- Je t'en prie Drago, ne te ferme pas. Pas à moi.

- Où est Père ?

- Drago…

- …

Elle se pencha vers lui, lui prenant doucement la main et lui murmura calmement :

- Tu as de bonnes raisons de lui en vouloir, mais sache qu'il n'avait pas le choix.

Il se retourna vers elle, plongeant ses yeux gris brumeux dans les siens.

- Pas le choix ? Pas le choix ?! s'énerva Drago à voix basse pour ne pas attirer l'attention des Mangemorts en train de déjeuner de l'autre côté du mur. Vous vous moquez de moi ! Tout ce qui arrive c'est de SA faute ! On a toujours le choix !

Il enleva rageusement sa main de celles de sa mère et la passa nerveusement dans ses cheveux. Ses efforts pour avoir l'air coiffé réduits à néant.

- Ce… ce n'est pas aussi simple, mon fils, bégaya Narcissa. Ton père a dû faire face à des choix difficiles pour ne pas no…

- S'il ne L'avait pas rejoint, Lui, on en serait pas là aujourd'hui ! Regarde la famille Greengrass ! Regarde les Zabini ! Ils n'ont pas eu besoin de Le rejoindre pour être respectés et craints et pourtant, ce sont des Sang-Pur !

- Ils n'ont pas des générations de Mages Noirs dans leur famille, rétorqua sa mère. Ton père a toujours fait - ce que sa famille lui a inculqué. Ton grand-père Abraxas avait une éducation très stricte envers Lucius, tu devrais t'estimer heureux vu les circonstances !

- Oh oui, je suis parfaitement heureux d'avoir intégré les Mangemorts à l'âge honorable de 16 ans ! dit-il crispant sa main droite la manche gauche de sa chemise. Et Père, à quel âge les a-t-il rejoints ? Au berceau, je présume ?!

Drago sentait les larmes qui commencèrent à monter, à tel point qu'il se mordit l'intérieur des joues pour ne pas les faire sortir. En aucun cas il ne devait montrer un déluge de sentiments en face de sa mère, il ne le pouvait pas. Mais sa voix rauque et cassée le trahissait. Il eut du mal à déglutir, sa gorge le brulait terriblement.

- Drago ! Ne sois pas insultant ! répliqua froidement Narcissa. Ton père s'est sacrifié pour que tu ne manques de rien ! Tu devrais avoir honte d'émettre de tels jugements à son propos !

C'en était trop. Cette dernière phrase le fit bondir de sa chaise, renversant son café. Il ne voyait plus rien, tout se noyait. Il repoussa violemment la table et se dirigea vers la porte dérobée d'un pas rapide, en bousculant sûrement un ou deux Elfes au passage. Il la claqua brusquement derrière lui, rien à faire s'il faisait sursauter les idiots entassés dans le salon ! Il se dirigea droit vers l'escalier et monta les marches deux par deux, puis s'engouffra dans sa chambre avec fracas. Il l'insonorisa avec un sort et, dos à la porte, se laissa glisser jusqu'au sol en prenant sa tête dans ses mains. Il hurla silencieusement.

Hermione passa une partie de la matinée allongée sur un transat du jardin, bien à l'ombre sous un parasol, à lire une nouvelle fois l'Histoire de Poudlard. Elle avait demandé à ses parents de pouvoir faire des activités avec eux, mais ils avaient insisté pour qu'elle profite de ses vacances.

- Tu devrais rester ici te reposer au lieu de vouloir bouger partout avec nous, lui avait dit sa mère.

Ses parents étaient sortis faire des courses d'appoint à une petite supérette de quartier, située à quelques kilomètres de la maison. Ils adoraient marcher depuis toujours, ils en avaient pris l'habitude depuis longtemps, avant même sa naissance quand ils vivaient en France. Alors depuis qu'ils habitaient à Londres, ils avaient mis au point un chemin rodé pour passer dans les coins les plus agréables de la capitale. Ils faisaient de grands détours, mais ils ne voulaient manquer pour rien au monde la traversée du parc au centre de la ville. Ils le parcouraient à chaque fois et ils ne s'en lassaient jamais.

Hermione avait déjà fait ces espèces de « randonnées citadines », comme elle les appelait, avec eux pendant ses vacances. Elles étaient épuisantes, mais il y avait toujours une récompense à la fin qui la motivait. En été, c'était une glace.

Elle se souvient qu'elle en avait parlé à ses amis. Ron lui avait jeté un regard incrédule. Pourquoi faire des kilomètres à pied en plein été jusqu'à un magasin, alors qu'elle peut simplement y aller en transplanant ? À ce moment-là, Harry avait fixé son meilleur ami avec un air amusé. Il lui avait avoué que les Dursley l'envoyaient parfois faire des courses loin de chez eux comme punition. Harry était persuadé que son oncle et sa tante voulaient qu'il se perde en chemin.

Ce joyeux souvenir lui fit lever les yeux au ciel en esquissant un sourire.

Hermione n'arrêtait pas de penser qu'elle aurait dû partir avec ses parents, il fallait qu'elle profite d'eux avant qu'elle ne s'en aille ! La jeune femme culpabilisait tellement qu'elle ne parvenait pas à se changer les idées. Elle n'arrivait plus à se concentrer sur son livre. Elle poussa un gros soupir, le referma lourdement et le posa sur une petite table, à côté de son verre de jus de fruits. Elle perdit son regard dans le vide.

Ses parents rentrèrent quelques minutes plus tard.

- Coucou Mione ! On t'a rapporté une surprise pour ce midi ! s'enthousiasma Paul, le sourire jusqu'aux oreilles.

- Oh Papa, c'est trop gentil ! Tu n'aurais pas dû ! se précipita Hermione en lui tendant les bras.

- Attends, ne me fais pas de câlin Mione, j'ai beaucoup transpiré sous cette chaleur…

- Oui, tu as tellement transpiré que tu m'as cassé les oreilles pendant tout le trajet ! râla la mère d'Hermione.

- Mais c'est la vérité ma chérie ! On n'aurait pas dû partir aussi tard dans la matinée, on aurait évité la chaleur.

- Qui est-ce qui voulait absolument voir ses mails avant de partir et qui nous a fait perdre un temps fou ?

- Je devais absolument voir si internet fonctionnait bien aujourd'hui. Ça n'avait pas marché hier.

- Enfin, Paul ! Tu sais tout autant que moi que ce truc met des plombes à charger ! Rien qu'une page, ça prend combien de temps ? 30 minutes au moins ?

- Rooooh ! Tu exagères, ça n'excède pas les 10.

- Oui et bien, c'est les 10 minutes de trop ! Sans compter que ton vieux coucou est tellement lent !

- Mon ordinateur fonctionne très bien et c'est tout ce qui compte. Désolé de te l'apprendre, mais une meilleure machine coûte trop cher !

- Fonctionne très bien ? On dirait qu'il va décoller à chaque fois que tu l'allumes ! Ou passer l'aspirateur. - - S'il pouvait faire ça, il serait bien plus utile !

- Hilarant. S'il fait du bruit, c'est que le ventilateur intégré tourne bien. Sans ça, cette machine ferait brûler toute la maison. Pas sûr que tu aimerais qu'on soit transformé en saucisses pour barbecue !

- On l'est déjà, vu que ta splendide machine nous fait monter la température à l'intérieur de la maison d'au moins 5 degrés !

- Bla-bla-bla. Je rends les armes, ta mauvaise foi me fait disjoncter la boite crânienne.

Le père d'Hermione disait toujours ça quand il n'avait plus rien à répliquer. C'était parti pour au moins 10 minutes à ronchonner dans son coin.

Hermione sourit d'un air amusé, mais il se transforma vite en une petite moue triste. Elle était souvent agacée quand ses parents se chamaillaient, mais plus maintenant. Elle profitait de leur présence à chaque instant, même si cela devait signifier être témoin de leurs mésententes taquines.

- Tout va bien Hermione ?

Décidément, elle ne pouvait rien cacher à sa mère.

- Tout va bien Maman. Je me demandais juste ce que Papa avait pris pour le déjeuner.

- Oh et bien rien d'extraordinaire, des pizzas surgelées. Et vu la chaleur, elles ont dû bien dégeler, elles seront meilleures comme ça.

- Je vais t'aider à les préparer ! s'enthousiasma Hermione.

Il fallait juste qu'elle les sortent des cartons et les mettent dans le four. Même si sa tâche était simple et rapide, elle ne souhaitait plus rester seule. Elle voulait partager des moments avec ses parents le plus possible. Le temps passait si vite.

Elle se mit sur le comptoir de la cuisine et ouvrit les boites. Avec un brin de mélancolie, elle leva la tête pour contempler le jardin par la fenêtre, profitant de la vue apaisante qu'il lui offrait.

Absorbée, la jeune femme ne vit pas les yeux qui l'observaient derrière la haie, à quelques mètres d'elle.

Drago dormait toujours sur le sol de sa chambre, la tête posée sur ses jambes, quand on frappa énergiquement à sa porte.

- Drago, dans le salon. Sois présentable. Tu as trente minutes.

Il se réveilla dans un soubresaut, les yeux dans le vague.

- Mince, quelle heure est-il ?

Sans attendre de réponse, sa mère s'éloigna dans le couloir, faisant résonner ses escarpins sur le parquet.

Ses larmes avaient séché sur son visage, Drago sentait sa peau se craqueler au moindre mouvement. Il avait perdu tellement d'eau qu'il avait mal à la tête. Le jeune homme s'y prit à plusieurs fois avant d'arriver à se dresser sur ses jambes. Il tituba en direction de sa salle de bain de sa chambre et se dirigea vers le lavabo. Son corps lui faisait tellement souffrir qu'il se tenait difficilement au-dessus de la bassine en porcelaine. Le reflet de son visage faisait peur, ses yeux rouges ressortaient nettement en raison de son teint livide. De là partaient d'énormes cernes noirs qui se creusaient jusqu'au milieu des joues. Ses lèvres étaient gercées et saignaient par endroit. Pitoyable.

Il décida finalement de prendre une douche, il n'en avait eu nulle envie, mais si sa mère avait précisé qu'il devait être « présentable », c'est qu'il serait attendu. À l'aide de sa baguette, Drago essaya de camoufler les traces de fatigue comme il put et enfila des vêtements propres. Contrairement à ce matin, il ajusta sa coiffure avec soin, puis tenta de décrisper son dos tout tendu par les positions inconfortables dans lesquelles il avait dormi plus tôt. Il se força à se tenir droit, bombant son torse. Puis il prit une grande inspiration et sortit de sa chambre en regardant droit devant lui. Il ne voulait pas avoir l'air d'un petit enfant apeuré qui fixait ses pieds.

Lorsqu'il pénétra dans le salon du Manoir, tous les regards se tournèrent vers lui. Il n'eut pas bien le loisir de voir qui était assis autour de l'interminable table en bois massif que son père se plaça devant lui, lui barrant la route. Il avait les yeux tombants avec les cheveux indisciplinés. Drago se demanda combien de temps lui aussi n'avait pas dormi, pris de douche ou encore changé de vêtement.

- Mon cher fils, l'accueillit Lucius en le serrant contre lui, sa canne à pommeau à tête de serpent dans la main.

Il était mal rasé et tout son être empestait l'alcool, au point où Drago sentait une remontée acide qui commençait à frayer son chemin dans sa trachée. Ignoble.

- Père, répondit le jeune homme dans un rictus.

- Le Seigneur des Ténèbres te fait l'immense privilège de le rejoindre dans Son bureau pour un entretien privé. Fais honneur à la famille Malefoy et…

Il se rapprocha de l'oreille de son fils et lui murmura :

- …ne nous déçois pas cette fois. Ta tante y veillera. Mieux vaut elle que cet abruti de Severus.

Drago devint blême.

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