Notes

Suggestions musicales :

Arrivée des animaux à Orick :
- Our Last Chance - A New World – James Horner, Mighty Joe Young (à partir de 02:41).

Retrouvailles de Zia et d'Alexander avec Franklin :
- Connor and Abby at the hospital – Dominik Scherrer, Primeval.


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Dans la nuit du 11 au 12 juillet, l'Arcadia arriva à Eureka et InGen commença à acheminer ses passagers singuliers à Orick. La flotte d'InGen s'était scindée dès son entrée dans les eaux états-uniennes et tandis que l'Arcadia avait continué vers le nord, le Anne B s'était rendu au complexe portuaire d'InGen de San Diego et y avaient débarqués Wheatley et ses hommes, les eaux californiennes étant plus sûres que celles du Nicaragua, du Salvador, du Guatemala et du Mexique. Les mercenaires ayant accomplis leur mission d'escorte, InGen les paya comme convenu mais en vérité, la décision de les débarquer à San Diego fut prise afin de réduire les coûts, Wheatley fixant ses tarifs en fonction du temps que prenaient les missions. Pour pallier au départ des mercenaires, Torres avait envoyé à Eureka une grande partie des effectifs états-uniens d'InGen Security pour escorter les convois jusqu'au domaine Lockwood.

Malgré les récents incidents et les mensonges d'InGen, les autorités costaricaines laissèrent ses avions cargo décoller et emmener aux Etats-Unis les derniers animaux du Site D, et ce afin de ne plus en entendre parler.

Avant qu'elle ne s'envole pour la Californie avec Blue, Zia fut abordée discrètement par Rodrigue Santagar, qui la rassura au sujet de Franklin et du couple avant de la questionner au sujet des Compsognathus disparus et des manigances de Brice Le Goff.

L'agent du DRS avait informé la vétérinaire du GPD que son collègue informaticien avait décollé de l'aéroport Juan Santamaria le 8, rentrant à San Francisco. Elle crut dans un premier temps qu'il allait abandonner l'opération après les mésaventures traversées au Costa Rica, et elle l'aurait compris, mais elle eut l'agréable surprise de le retrouver le 12 à Orick, à l'heure du déjeuner. Elle se précipita pour l'étreindre amicalement.

— Je suis contente que tu ailles bien, lui dit-elle en desserrant son étreinte. Tu sais, je me faisais un sang d'encre pour toi avant que le mec du gouvernement costaricain vienne me voir.

— Quoi ? Santatruc ? La quarantaine ? Une moustache en fer à cheval ? Fume avec une pipe comme un vieil anglais ou un hipster ?

— Il n'avait pas de pipe mais le reste de ta description correspond. Comment ça se fait qu'on t'a laissé entrer ? Aux dernières nouvelles, tu étais un saboteur et un traître aux yeux d'InGen.

— Je reviens juste du manoir. Monsieur Mills m'a appelé il y a trois jours, pour me convoquer. Il a payé mon ticket de bus et ma chambre de motel. J'étais dans son bureau et il y avait aussi Torres… ainsi qu'Iger et une avocate. Torres s'est excusé et on a réglé ce… malentendu à l'amiable, raconta-il. Je peux à nouveau bosser avec vous.

— Franklin ?! Dit la voix étonnée d'Alexander.

L'informaticien et la vétérinaire tournèrent la tête et virent leur chef non loin, dévisageant Franklin comme s'il avait vu un fantôme.

— Tu nous as manqués. Qu'est-ce qui t'es arrivé mec ?

— Voyons voir… J'ai failli me faire bouffer, écrasé, brûlé vif, fracasser le crâne, descendre. J'ai vu des mecs crever devant mes yeux… Mais à part ça, ça va. J'ai pris aussi plusieurs moyens de transport… La jeep, le train, la moto… et j'ai fait du cheval aussi. Ça fait mal au derche et ça surprend quand tu n'as pas l'habitude mais ce n'était pas si mal… Je préfère le cheval à l'avion en tout cas.

Réalisant qu'il venait de faire référence à la conversation qu'ils avaient tenue peu après leur arrivée au Costa Rica, Zia rit.

— J'avais l'impression d'être dans un jeu vidéo, ajouta-il. Un espèce de mélange bâtard entre Uncharted, Hitman et GTA. Excepté que j'étais un noob tandis que Claire et Owen étaient des joueurs de compétition.

— Vous êtes entrés comment dans le complexe de Puntarenas ? Demanda Alexander.

— Avec Pierce.

— Pierce ? Pierce l'acrocanthosaure ?! Mais quelle mouche vous a piqués ?! S'écria le fondateur du GPD, choqué.

— On s'est cachés sous le foin de son container alors qu'il était sous tranquillisants. On avait l'impression d'être des sans-papiers sur le point de traverser la frontière, plaisanta l'informaticien à moitié.

— S'il te plaît Franklin, n'utilise pas ce genre d'expressions, le reprit Alexander après avoir grimacé.

Franklin et Zia notèrent qu'Alexander le regardait étrangement. Il semblait… déçu. Ils savaient que ce n'était pas car il avait utilisé une expression un peu politiquement incorrecte mais plutôt car il avait sentit qu'un changement s'était opéré chez le jeune homme depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus, et que le couple n'y était pas étranger. En balayant les alentours du regard d'un air légèrement gêné, Alexander vit un groupe de soigneurs prendre la direction de la cuvette et des enclos. Le fondateur du GPD regarda Franklin à nouveau.

— C'est bon de te revoir, dit-il d'un ton neutre. Je vous laisse. Je crois qu'ils ont besoin de monde aux enclos.

Ses deux collègues hochèrent de la tête et restèrent silencieux un instant alors qu'il s'éloignait. Zia regarda ensuite une vaste tente rectangulaire qui jouxtait le grand chapiteau où la vente allait se tenir dans un mois. Le chapiteau et la longue tente rectangulaire étaient séparés du manoir et de son parking par une ravine, la même qu'on enjambait en arrivant à la demeure, et en face de la tour sud, un deuxième pont permettait d'aller et venir entre le parking et le chapiteau de la vente.

— Tu as faim ? Viens, on va manger un morceau, lui proposa-elle. Je sens qu'il y a pas mal de gens qui voudront écouter ton histoire.

Il approuva l'idée et cheminèrent vers la tente-réfectoire.

— Je pense surtout qu'ils voudront des nouvelles de tu-sais-qui, répondit-il à voix basse tout en regardant deux employés d'InGen Security passer à proximité. Officiellement, ils sont encore considérés comme des criminels. Et c'est la version en laquelle je suis supposé croire…

Sur le moment, il voulut également aborder la question de son secret mais s'abstint. Il était fatigué et était juste content de retrouver sa collègue et amie.

Chaque jour suffit sa peine. Je verrais plus tard.