Heya ! Nouveau chapitre !

Eh oui, j'ai posté il y a deux jours, mais si vous avez été attentifs, vous aurez remarqué que je parlais d'un chapitre "bonus" ;)

Sachez d'ailleurs qu'il y en aura un autre pour Halloween, ainsi qu'un omake crossover avec... "L'Héritier de l'Underground" de Zialema !

Donc le 31, assurez-vous de vérifier qu'il y a bien une nouvelle histoire sur mon profil, intitulée "Pendant ce temps, dans le multivers" qui servira à regrouper tous les omakes, les hors-série, etc. Ce sera plus ou moins un remplacement de la Boîte de Pandore, étant donné que SnipeBen ne fait plus partie de la communauté Mash Up.

Je tiens à remercier Andromeda pour avoir joué les bêta-lectrices, ainsi que Nitroshield qui me donne de sacré boosts d'inspiration avec toutes les conneries qu'on raconte x)

Grand merci également à antonin-d78 pour le follow !

Sur ce, je vous donne rendez-vous le 31 octobre et je vous souhaite une bonne lecture~!


Le lundi matin, tout le monde savait ce qui était arrivé à Colin Crivey. Les rumeurs et les soupçons se multipliaient et les élèves de première année ne se déplaçaient plus qu'en groupes, par peur d'être attaqués s'ils s'aventuraient seuls dans le château.

Un trafic de talismans, amulettes et autres gris-gris s'était organisé dans le dos des professeurs. Neville Londubat avait déjà acheté un gros oignon vert malodorant, une pointe de cristal violet et une queue de salamandre en décomposition lorsque ses camarades de Gryffondor lui firent observer qu'il ne courait aucun danger puisqu'il appartenait à une famille de sorciers au sang pur.

- Rusard a été leur première victime, répondit le jeune homme d'un air apeuré. Et tout le monde sait que moi aussi, je suis presque un Cracmol.

Dans la deuxième semaine de décembre, le professeur McGonagall passa dans les classes pour prendre les noms des élèves qui resteraient à l'école pendant les vacances de Noël. Emerald fut parmi les premiers à s'y inscrire. Non seulement elle n'avait pas la moindre envie de rentrer à l'orphelinat pour les fêtes, mais il y avait aussi la surveillance de Malefoy qu'elle continuait. Apparemment le blondinet resterait aussi, ce qui semblait louche étant donné qu'il s'était targué de participer à une fête de la haute société sorcière l'année précédente. Mais après tout, c'était mieux ainsi : tant qu'il était présent elle pourrait garder un œil sur lui.


Le cours commun de potions avait lieu le jeudi après-midi dans un des plus grands cachots du château. Le cours commença de la façon habituelle. Une vingtaine de chaudrons bouillonnaient entre les tables sur lesquelles étaient disposés des balances et des bocaux d'ingrédients. Rogue circulait parmi les vapeurs fétides en faisant des remarques acerbes aux élèves de Gryffondor sous les ricanements des Serpentard. Drago Malefoy, le chouchou de Rogue, bombardait Weasley et Potter avec des yeux de poissons qu'il prenait dans un bocal, en sachant qu'ils écoperaient d'une retenue si jamais ils s'avisaient d'en faire autant.

Ni vu ni connu, Emerald glissa discrètement un ingrédient en trop dans le chaudron du blondinet, comme elle se trouvait juste à côté. Ce ne serait pas suffisant pour provoquer une catastrophe, mais assez pour que le mélange soit déréglé et la potion d'Enflure qu'ils étaient censé réaliser, ratée.

Quand Malefoy vit que sa potion n'avait ni la bonne couleur, ni la bonne consistance, il essaya tant bien que mal de rattraper le coup, cessant de lancer les yeux de poisson aux Gryffondor. La demoiselle se laissa le droit d'esquisser un sourire quand Rogue vint dire au blondinet qu'il l'avait habitué à mieux.

Quand la cloche retentit, mettant fin au cours de potions, Emerald s'approcha du trio de Gryffondor en sortant de la classe.

- Tu vas pouvoir rendre le livre à madame Pince, Granger, j'ai fini de l'étudier, annonça-t-elle directement en mettant le lourd volume dans les bras de la brunette.

- Tu as trouvé des choses intéressantes ? demanda-t-elle en serrant l'ouvrage contre sa poitrine.

- Intéressant, oui, mais rien de vraiment utilisable si je veux éviter d'être renvoyée.

- Ah. D'accord…

- Sur ce, je retourne surveiller notre potentiel héritier. Bonne journée.

Et la demoiselle s'éloigna pour rejoindre son prochain cours.


Une semaine plus tard, alors qu'elle traversait le hall d'entrée, Emerald vit un attroupement d'élèves autour du panneau d'affichage. Lorsqu'elle s'en approcha, elle comprit vite d'où venait cette effervescence. Un morceau de parchemin venait d'y être épinglé et annonçait l'ouverture d'un club de duel. La première séance démarrait le soir-même à huit heures. La demoiselle fit rapidement une vérification mentale de son emploi du temps et des devoirs qu'elle n'avait pas encore terminé, et conclut qu'elle pourrait y faire un tour.

Mine de rien, elle aimait découvrir les aspects du monde magique qui lui étaient encore inconnus, et savoir se battre en duel ne serait sans doute pas une perte de temps. En fait, elle songeait à son combat contre Quirrell et la façon catastrophique dont il avait pris fin. Non, vraiment, savoir se battre en duel de sorcier ne serait pas du luxe.

Apparemment les trois Gryffondors étaient du même avis, et à huit heures ce soir-là, après le dîner, ils se hâtèrent de retourner dans la Grande Salle. Les longues tables avaient disparu et une estrade dorée avait été installée contre le mur, éclairée par des milliers de chandelles qui flottaient dans l'air. Sous le plafond qu'on aurait dit tendu de velours noir, la quasi-totalité des élèves s'était rassemblée, la baguette à la main et l'air surexcité.

- Je me demande qui va être le prof, entendit-elle murmurer Granger. Quelqu'un m'a dit que Flitwick était un champion de duel quand il était jeune. Ce sera peut-être lui.

- Du moment que ce n'est pas... commença Potter, mais il s'interrompit dans un grognement.

Et quand elle suivit son regard, Emerald trouva que c'était tout à fait justifié, hésitant même à imiter la réaction du Survivant. Gilderoy Lockhart venait d'apparaître sur l'estrade, élégamment vêtu d'une robe violette, et accompagné de Rogue toujours habillé de noir, comme à son habitude. Pourtant, si le Maître des potions se trouvait là, elle gardait espoir que cette séance ne serait pas totalement inutile.

Lockhart agita la main pour demander le silence.

- Approchez-vous, approchez-vous ! Tout le monde me voit ? Tout le monde m'entend ? Parfait ! Le professeur Dumbledore m'a donné l'autorisation d'ouvrir ce petit club de duel pour vous enseigner des méthodes de défense au cas où vous auriez besoin de faire face à une agression quelconque, comme cela m'est arrivé d'innombrables fois. Pour plus amples détails, je vous renvoie à la collection complète de mes livres. Je vais maintenant vous présenter mon assistant, le professeur Rogue, poursuivit Lockhart avec un sourire éclatant. Il m'a dit qu'il avait lui-même quelques notions en matière de duel et il a très sportivement accepté de me servir de partenaire pour vous faire une petite démonstration en guise de préambule. Mais ne vous inquiétez pas, votre maître des potions sera toujours en état de vous faire cours quand j'en aurai fini avec lui. Aucun danger !

Rogue eut un rictus et Emerald se demanda comment Lockhart pouvait continuer à enchaîner les énormités sans se recroqueviller de honte.

Lockhart et Rogue se placèrent face à face et se saluèrent. Lockhart s'inclina en faisant de grands moulinets avec ses mains tandis que Rogue se contentait d'un signe de tête agacé. Ils levèrent alors leurs baguettes magiques comme des épées.

- Comme vous le voyez, nous tenons nos baguettes dans la position de combat réglementaire, dit Lockhart à la foule des spectateurs silencieux. Lorsque nous aurons compté trois, nous jetterons le premier sort. Bien entendu, ni l'un ni l'autre ne cherchera à tuer l'adversaire.

- Je n'en suis pas si sûr, murmura Potter en voyant Rogue montrer les dents.

- S'il pouvait se contenter de le blesser suffisamment pour qu'on ait un remplaçant compétent, je ne dirais pas non, répondit Emerald au Survivant.

- Un... Deux... Trois...

Tous deux brandirent leur baguette par-dessus leur épaule.

- Expelliarmus ! s'écria Rogue.

Il y eut un éclair aveuglant de lumière rouge et Lockhart fut soulevé du sol puis violemment projeté à bas de l'estrade contre le mur du fond. Le dos contre la pierre, il glissa lentement et s'affala par terre.

Malefoy et quelques autres élèves de Serpentard applaudirent bruyamment, et la demoiselle dut résister à la tentation de les accompagner. Granger, elle, avait l'air dans ses petits souliers.

- Tu crois qu'il est blessé ? demanda-t-elle d'une voix aiguë.

- Quelle importance ? répondirent en chœur ses deux amis.

Lockhart se releva tant bien que mal. Son chapeau était tombé par terre et ses cheveux ondulés s'étaient dressés sur sa tête.

- Et voilà, excellente démonstration ! dit-il en remontant sur l'estrade d'un pas mal assuré. Il s'agit là d'un Sortilège de Désarmement. Comme vous le voyez, j'ai perdu ma baguette—ah, merci beaucoup, Miss Brown. C'était une excellente idée de leur montrer ça, professeur Rogue, mais sans vouloir vous offenser, j'avais tout de suite deviné ce que vous aviez en tête, c'était évident. Et si j'avais voulu vous en empêcher, je n'aurais eu aucun mal à le faire. Mais j'ai pensé que cette petite démonstration serait très instructive.

Rogue lui lança un regard assassin que Lockhart avait dû voir, car il annonça :

- Le spectacle est terminé ! À vous de jouer, maintenant ! Je vais passer parmi vous pour vous mettre deux par deux. Professeur Rogue, si vous voulez bien m'aider...

Tous deux descendirent de l'estrade et répartirent les élèves par équipes de deux. Lockhart mit ensemble Londubat et élève de Poufsouffle, mais ce fut Rogue qui s'occupa de Potter et Weasley.

- C'est le moment de séparer la vieille équipe, dit-il d'un air narquois. Weasley, vous vous mettrez avec Finnigan. Potter...

Le jeune homme se tourna tout naturellement vers Granger.

- Non, je ne vois pas les choses comme ça, dit Rogue avec un sourire glacial. Mr Malefoy, venez ici, s'il vous plaît. On va voir ce que vous allez faire du célèbre Potter. Et vous, Miss Granger, vous ferez équipe avec Miss Bulstrode.

Malefoy s'avança avec un sourire ironique. Derrière lui, Emerald vit une élève de Serpentard qui lui rappelait une illustration de Vacances avec les harpies. Elle était grande, avec des épaules carrées et une mâchoire proéminente. Granger lui adressa un faible sourire auquel elle ne répondit pas. Pauvre fille…

- Miss Coldstone, vous irez avec… Miss Parkinson.

Emerald se tourna vers son adversaire qui ne semblait pas tranquille et esquissa un rictus de satisfaction qui fit déglutir sa camarade de Maison.

- Mettez-vous face à face ! dit Lockhart qui était remonté sur l'estrade. Et n'oubliez pas de saluer !

Les deux jeunes filles se firent un bref signe de tête sans se quitter des yeux. Elles semblaient être totalement opposées, l'une agitée et l'autre parfaitement calme.

- Attention, levez vos baguettes ! cria Lockhart. À trois, jetez un sort pour désarmer votre adversaire, je dis bien pour désarmer. Nous ne voulons pas d'accident. Un... Deux... Trois...

Sans doute en sachant qu'elle affrontait l'une des meilleures élèves de son année, Pansy Parkinson trouva judicieux de devancer le compte à rebours en lançant un sort à Emerald à "deux", chose qu'elle put entendre Malefoy imiter non loin. La demoiselle parvint de justesse à rattraper sa baguette et lui renvoya l'ascenseur.

- Expelliarmus !

La baguette de Parkinson lui sauta des mains et Emerald la rattrapa au vol.

L'attention d'Emerald fut détournée un instant quand elle entendit un rire incontrôlable de la part de Malefoy. Apparemment Potter lui avait jeté le sortilège de Chatouillis.

- J'ai dit « désarmer », rien d'autre ! s'exclama Lockhart en voyant Malefoy tomber à genoux.

Le souffle court, le blondinet pointa sa baguette sur les genoux du Survivant et parvint à articuler : « Tarentallegra !». Aussitôt, les jambes de Potter se mirent à s'agiter en une danse effrénée qu'il était incapable de contrôler.

- Stop ! Ça suffit ! cria Lockhart.

Mais ce fut Rogue qui intervint.

- Finite Incantatem ! s'exclama-t-il.

Les pieds du Gryffondor cessèrent de danser, le fou rire de Malefoy s'arrêta et ils regardèrent alors ce qui se passait autour d'eux.

Un nuage de fumée verdâtre flottait au-dessus de l'estrade. Londubat et le Poufsouffle étaient allongés par terre, hors d'haleine. Weasley soutenait un Finnigan livide en s'excusant des dégâts qu'avait faits sa baguette cassée. Granger et Millicent Bulstrode, en revanche, étaient toujours en pleine action, mais leurs baguettes abandonnées sur le sol ne leur servaient plus à rien. Elles se battaient à mains nues et Bulstrode avait coincé sous son bras la tête de Granger qui gémissait de douleur. Emerald leva sa baguette alors que le Survivant s'élançait pour aider son amie.

- Lashlabask.

Les bras de Bullstrode partirent en arrière en entraînant leur propriétaire qui tomba sur les fesses. Potter aida Granger à se relever et l'éloigna de son adversaire.

- Hou, là, là ! s'exclama Lockhart en observant le résultat des affrontements. Je crois que je ferais mieux de vous apprendre à neutraliser les mauvais sorts. Prenons deux volontaires, Londubat et Finch-Fletchley, par exemple...

- Très mauvaise idée, professeur Lockhart, coupa Rogue. Londubat sème la désolation chaque fois qu'il essaye de jeter le moindre sort. Il ne resterait plus grand-chose de Finch-Fletchley après ça ! Pourquoi pas Malefoy et Potter ? proposa Rogue avec un sourire perfide.

- Excellente idée ! approuva Lockhart. Venez là, tous les deux. Harry, quand Drago pointera sa baguette sur toi, tu feras ça.

Il leva sa propre baguette, exécuta quelques gestes compliqués et la laissa tomber par terre. Rogue eut un sourire narquois tandis que Lockhart se dépêchait de ramasser sa baguette magique.

- Holà ! Ma baguette est un peu énervée, ce soir ! dit-il.

Rogue s'approcha de Malefoy et lui chuchota quelque chose à l'oreille. Malefoy sourit à son tour. Potter leva alors les yeux vers Lockhart d'un air inquiet.

- Professeur, pourriez-vous me montrer encore une fois comment bloquer un mauvais sort ?

- On a peur ? murmura Malefoy.

- Ça te plairait bien, lança le Gryffondor du coin des lèvres.

- Fais comme je t'ai dit, Harry, répondit Lockhart en lui donnant une tape amicale sur l'épaule.

- Il faut que je laisse tomber ma baguette ?

Mais Lockhart ne l'écoutait pas. Emerald rendit sa baguette à Parkinson tout en regardant les deux élèves qui se faisaient face sur l'estrade.

- Trois... Deux... Un... Allez-y ! s'écria-t-il.

Malefoy leva aussitôt sa baguette magique et s'exclama :

- Serpensortia !

L'extrémité de sa baguette explosa. Emerald ouvrit de grands yeux en voyant jaillir un long serpent noir qui tomba sur le sol et se dressa, prêt à mordre. La foule des élèves recula aussitôt en poussant des cris de terreur.

- Ne bougez pas, Potter, dit tranquillement Rogue, visiblement ravi de voir le jeune homme immobile face au serpent furieux. Je vais vous en débarrasser...

- Je m'en occupe, dit Lockhart.

Il pointa sa baguette sur le serpent. Une explosion retentit. Mais au lieu de disparaître, le reptile fut projeté dans les airs et retomba un peu plus loin avec un grand bruit. Fou de rage, sifflant comme un furieux, le serpent se tortilla en direction du Poufsouffle (Justin Finch-Fletchley se rappela-t-elle) et se dressa à nouveau en découvrant ses crochets, prêt à mordre.

La demoiselle se mordilla la lèvre inférieure en se demandant comment éviter à qui que ce soit d'être blessé, quand Potter s'avança vers le reptile et émit d'étranges sifflements. Comme par miracle, le serpent retomba alors sur le sol, aussi docile qu'un tuyau d'arrosage, les yeux tournés vers le jeune homme.

Celui-ci leva les yeux vers le Poufsouffle et lui sourit. Sourire qu'il perdit en voyant que Finch-Fletchey semblait à la fois furieux et terrifié.

- À quoi tu joues ?! lança-t-il.

Et avant que Potter ait pu dire quoi que ce soit, le Poufsouffle tourna les talons et s'enfuit de la salle à toutes jambes.

Rogue s'avança, agita sa baguette et le serpent disparut dans une bouffée de fumée noire. Le Maître des potions, lui aussi, observait le Survivant d'une étrange manière. Emerald entendit également une vague de murmure qui ne présageait rien de bon. Weasley monta sur l'estrade pour tirer son ami par le bras.

Il l'entraîna hors de la Grande Salle et Granger et Emerald les accompagnèrent en marchant à côté d'eux. À mesure qu'ils avançaient, les autres élèves s'écartaient sur leur passage comme s'ils avaient eu peur d'attraper une maladie. Emerald n'avait pas la moindre idée de ce qui se passait, tout aussi perdue que Potter, mais aucun des deux autres ne dirent un mot jusqu'à ce qu'ils aient pénétré dans une classe inutilisée. Weasley poussa alors Potter sur une chaise.

- Tu es un Fourchelang, dit-il. Tu ne nous l'avais jamais dit.

- Je suis un quoi ? s'étonna le Survivant.

- Un Fourchelang ! répéta le rouquin. Tu parles le langage des serpents !

- Je sais, dit Potter. C'est la deuxième fois que ça m'arrive. Un jour, au zoo, j'ai fait sortir un boa constrictor de sa cage sans le faire exprès et il a failli attaquer mon cousin Dudley. C'est une longue histoire. Le boa m'a dit qu'il n'avait jamais vu le Brésil et je l'ai libéré sans même m'en rendre compte. À l'époque, je ne savais pas encore que j'étais un sorcier...

- Un boa constrictor t'a dit qu'il n'avait jamais vu le Brésil ? répéta Weasley d'une voix faible.

- Et alors ? dit Potter. Il y a sûrement des tas de gens qui peuvent en faire autant, ici.

- Oh, non, certainement pas, répliqua le rouquin. Ce n'est pas un don très répandu. Harry, il faut que tu le saches, c'est une très mauvaise chose...

Emerald se dirigea vers une chaise qui traînait dans un coin de la pièce et la poussa du pied pour qu'elle tombe. Le bruit soudain attira les Gryffondor qui se retournèrent d'un coup, sur les nerfs.

- Maintenant que j'ai votre attention, vous allez respirer un grand coup et expliquer calmement ce que ça signifie. dit la Serpentard.

Weasley et Granger échangèrent un regard, avant de reprendre plus calmement.

- Harry parle le Fourchelang, la langue des serpents, dit finalement la brunette. Et c'est une mauvaise chose…

- Mais… Tout ce que j'ai fait c'est lui dire de ne pas attaquer Justin, je n'ai pas… balbutia le Survivant.

- Tu aurais pu raconter n'importe quoi, personne n'y aurait rien compris, rétorqua le rouquin. Pas étonnant que Justin ait paniqué, on aurait dit que tu encourageais le serpent à l'attaquer. C'était vraiment effrayant…

- Désolée si j'en rajoute sur votre choc, Potter, mais tout ce que j'ai entendu quand vous avez parlé au serpent, ce sont des sifflements, renchérit la Serpentard.

Potter les regarda bouche bée.

- J'ai parlé une autre langue ? Je ne m'en suis pas rendu compte... Comment pourrais-je parler une autre langue sans m'en apercevoir ?

La demoiselle n'en savait rien. Weasley avait dit que ce n'était pas un don répandu, tout le monde dans la Grande Salle semblait sous le choc, et Potter ne semblait pas avoir la moindre idée de ce qu'il venait de faire. Le monde magique avait beau être fascinant, c'était aussi un casse-tête par moments.

- De toute façon, vous pouvez m'expliquer ce qu'il y a de mal à empêcher un gros serpent répugnant d'arracher la tête de Justin ? insista Potter. Quelle importance que je l'aie fait comme ça ou autrement ? Vous auriez préféré que Justin finisse au club des Chasseurs sans tête ?

- Justement, ça a de l'importance, dit Granger. Tout simplement parce que la célébrité de Salazar Serpentard vient du pouvoir qu'il avait de parler aux serpents. C'est pour ça que la maison des Serpentard est symbolisée par un serpent.

Emerald haussa un sourcil tandis que le Survivant se retrouvait bouche bée à nouveau.

- Exactement, renchérit Weasley. Et maintenant, tout le monde va croire que tu es son arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils...

- Mais c'est faux ! protesta Potter, semblant soudainement paniquer.

- Tu auras du mal à le prouver, dit Granger. Il a vécu il y a environ mille ans. Pour ce qu'on en sait, tu pourrais très bien être son descendant...

En voyant le Survivant au bord de la crise de nerfs, Emerald s'approcha et posa une main sur son épaule.

- Que ce soit le cas ou non, ça n'a aucune importance, Potter. Calmez-vous.

- Mais…

- Même si vous étiez le descendant de… "d'un vieux fou complètement tordu", pour citer Weasley, est-ce que ça change quoi que ce soit à qui vous êtes ?

Le jeune homme sembla réfléchir, sa respiration se fit un peu plus régulière. Une lueur de compréhension s'alluma dans ses yeux.

- Non, finit-il par répondre.

- À la bonne heure.

Elle retira sa main et se dirigea vers la porte de la classe vide.

- Essayez de faire profil bas, tous les trois, les prochains jours vont être difficiles, lança-t-elle avant de sortir.


Ce serait forcément arrivé à un moment ou à un autre, mais il avait tout de même pris son temps. Malefoy regardait de loin Emerald qui continuait de le surveiller. Il devait avoir réalisé qu'elle le suivait constamment depuis deux semaines.

La demoiselle comprenait sa peur soudaine à chaque fois qu'il la remarquait. Dernièrement, tous les élèves qui avaient tenté de la harceler s'étaient retrouvés dans des situations… cocasses.

Millicent Bullstrode s'était amusée à lui faire des croche-pieds dès qu'elle la croisait car elle n'avait pas apprécié qu'elle libère Granger, et étrangement dans les jours qui suivirent, ses cheveux s'étaient dressés sur sa tête et elle avait passé les heures suivantes à essuyer les rires de ses camarades de classe.

Pansy Parkinson avait tenté de renverser son chaudron au dernier cours de potions, et quelques heures plus tard, l'une de ses oreilles s'était mise à enfler jusqu'à coller sa tête à son épaule sous le poids du cartilage.

Gregory Goyle lui avait volé son manuel de métamorphose pour déchirer les pages une à une, et bien qu'il ait déjà été sanctionné par le professeur McGonagall et le volume remis en état, il se retrouva quelques jours plus tard avec une peau qui changeait incessamment de couleur.

Une demi-douzaine d'autres avaient eux aussi eu une mésaventure après chaque coup fait contre la demoiselle, et une rumeur avait fini par se répandre parmi les Serpentard. Emerald Coldstone pourrait bien être l'héritière de Serpentard. Cela la faisait doucement rire. D'une part, elle n'aimait pas particulièrement être mise en avant, mais d'autre part, elle avait réussi son coup, ils la laissait tranquille.

Malefoy étant très probablement à l'origine de son harcèlement en premier lieu, il devait craindre pour son intégrité physique. Surtout avec l'un de ses gorilles encore à l'infirmerie. Tant mieux, cela lui facilitait la tâche, parce qu'en pensant qu'elle en avait après lui pour autre chose, il ne soupçonnerait pas qu'elle cherchait à savoir s'il était vraiment le véritable héritier de Serpentard.

L'occasion de confirmer ou non la théorie des Gryffondor ne tarda pas à venir, quelques jours avant les vacances de Noël…


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