Chapitre 316 : Exorcised, ingested

"Tu vas continuer à la voir ?" questionne Megumi, mordant dans une tranche de pizza.

"Est-ce vraiment de ton ressort, Megumi ?..."

"Ben ouais. Je serai forcément amené à la croiser." mâchant.

"Je pense que... ce fléau est très loin d'avoir cette complicité que nous partageons, elle et moi."

"Peut-être. Moi, tu sais, j'ai pas envie de te voir souffrir, c'est pour ça."

"C'est gentil, Megumi." main immense regagnant la tignasse sombre et hirsute de l'adolescent.

"Arrête !... Je déteste ça !..." se dérobant au geste.

Satoru rit.


Il a détecté ma présence avant même d'avoir passé le seuil - sixième œil oblige.

Son sourire se fait doux, il glisse la clé dans la serrure et entre, aussitôt accueilli par le chat.

"Bonjour, toi. La journée a été bonne ?"

Elle se frotte aux jambes de son hôte, miaulant.

"Viens." la ramassant pour la câliner un moment avant de la libérer. Elle atterrit mollement sur le sol avant de faire sa toilette.

"Toi aussi, ta journée a été bonne ?" s'adressant à moi.

"Acceptable." souriante. "Il ne manque plus que la terminer dans des bras amis." depuis le canapé, levant les mains, attendant son arrivée.

Il s'approche, mains dans les poches, se penchant sur moi, placé derrière le canapé, souriant.

"Heureux que tu sois venue chercher ces bras amis ici. Ça n'a pas toujours été le cas."

"Ne gâche pas. S'il te plaît." désireuse de l'enlacer.

Il glisse la main jusqu'à la pince qui retient ma chevelure et l'écarte, libérant la masse qu'il regarde dégringoler le long du dossier.

Ferré.

Baiser renversé et renversant.

Langues dans le mouvement. Sans accroc.

Ses mains ouvertes sur mes tempes, caressantes.

La lueur que le baiser vient imprimer aux sens ne peut tromper.

Il s'installe sur le canapé, entreprenant de me défaire lentement.

"Attends... si Megumi rentre ?..."

"Il est chez Yûji. Il y passera la nuit. Ils ont prévu de gamer jusqu'à l'aube." souriant, cherchant le baiser, le rendant profond à souhait. "La jeunesse..."

Nous quittons rapidement les bas de nos vêtements, sexes gourmands de se rencontrer.

Avant de répondre à cette impétueuse demande, Satoru embrasse et mordille l'intérieur de mes cuisses, avisant ce qui suinte entre elles, incapable de résister au coup de langue.

Allongée sur l'assise, jambes ouvertes sur lui, installé en bord de canapé, tourné vers moi.

Il me pénètre lentement, glissant un pouce dessous pour titiller le plancher pelvien, rajoutant un surplus de plaisir.

Mon sexe ne répond rapidement plus de rien face au traitement de faveur !...

J'en palpite. Son souffle se détraque. Nous montons jusqu'au point de non-retour.

Nos appels se font plaintes de plaisir. Nos corps sur le point d'abdiquer.

Je demeure agriffée à ses bras solides, montant les jambes toujours plus haut.

L'orgasme nous surprend par son intensité volatile, voix déployées dans la pièce.

Cet air parfaitement flou qu'il m'adresse... Je lui caresse le visage, tendre. "Ça va ?..."

"Très... bien..." se laissant aller à la montée des endorphines, basculant sur le flanc après m'avoir quittée lentement.

Nous choisissons de nous coucher, profitant d'un repos bien mérité. C'est après l'amour que Satoru, avare en sommeil du fait du pouvoir continu du sixième œil, dort le mieux et le plus profondément.


"Cela t'est déjà arrivé de faire une indigestion de fléaux ingérés ?..."

Il rit. Un rire cristallin, aux consonances enfantines. "Au début, je les rendais souvent." accorde-t-il, abaissant les paupières sur ces souvenirs plutôt obscurs. "Cela me... déchirait la trachée..." passant les doigts sur sa propre gorge jadis meurtrie.

Je glisse mes doigts au sein des mèches sombres qui partent de la nuque. Il est somptueux. Il l'a toujours été. De ce charme parfaitement nippon. Le feu camouflé sous une épaisse couche de glace.

"Ce que tu t'es infligé... pour bénéficier d'un regain de pouvoir..."

"Je ne regrette rien." déterminé, attrapant mes doigts pour leur faire quitter sa chevelure et en embrasser chaque phalange, sensuel, regard braqué dans le mien. "J'ai très envie de toi, Rachel..."

Le fait de l'avoir prononcé nous fait littéralement palpiter.

"Alors... laisse-toi monter... et laisse-moi t'accueillir."

Il se lève, me proposant sa main. Je le suis jusqu'au mur nu et il s'y affaisse, assis, dos contre, se défaisant de l'essentiel.

Je fais de même, lui présentant mon sexe qu'il observe en souriant, sexe répondant à l'envi.

Il me fait m'installer, dos contre son torse, son sexe passant entre mes jambes, caressant tout du mien. Ses deux bras me soutiennent pendant qu'il manœuvre, passant sous mes genoux.

Je vais le chercher entier du bout des doigts, rajoutant au surplus de plaisir que nous prenons.

Il s'amuse à entrer et me quitter, nous faisant geindre d'une même voix à chaque nouvelle, délicieuse intrusion.

Il me soutient et manœuvre à la fois, agile, endurant.

Il est joliment remonté, à présent.

Son souffle se détraque à mesure qu'il coulisse langoureusement en moi.

"Rach..." manquant de peu l'orgasme.

Il me libère et je prends appui sur ses cuisses pour osciller des hanches, croupe cambrée.

Ses mains viennent de soulever mon haut et caressent mon dos, tremblantes sous l'afflux des sensations.

Son visage est tourné vers le plafond pour capter un maximum d'oxygène, asphyxié par le plaisir qui monte.

Nous y sommes. Il crispe les doigts sur mes hanches puis se répand chaudement en moi, corps tendu à son maximum, voix prenant l'espace de la pièce.

Fort heureusement pour moi, il n'y a pas que le pouvoir qui intéresse Suguru Geto.

Il passe la main ouverte sur mon front pour lentement me ramener contre son épaule, souriant, souffle encore cours.

Il se laisse décroître à son aise, menton posé sur mon épaule.

"Si je n'appartenais pas à Satoru, m'aimerais-tu avec la même ardeur ?..."

"Ce qui... fait ta valeur n'est pas ton appartenance à un quelconque autre homme..." sur un petit rire.

"Alors qu'est-ce que c'est ?..."

"Je te l'ai déjà dit : tu es une reine, Rachel. T'honorer m'honore." souriant.

Je lui souris, caressant son visage tandis qu'il reprend le contrôle de son souffle et de son corps.

"Pourquoi... faisons-nous toujours l'amour dans cette pièce ?..." à son oreille percée d'une pièce circulaire sombre.

"C'est la pièce où... j'ai pour habitude de prendre mes repas... j'ai pensé le lieu approprié au vu de la fascination qu'exerce sur toi mon mode alimentaire..."


"Ça grouille... de singes là-bas."

"Oh mais Maître Geto !..." supplie Nanako, aussitôt rejointe par Mimiko.

"C'est un incontournable !..." évoquant ce restaurant qui sert les meilleures crêpes de la région.

"Peut-être mais c'est..."

"Oh, s'il vous plaît !..."

C'est fou de le voir renier ses propres principes pour faire plaisir à ses filles !...

"Bon..." vaincu.

"Promis, on prendra une table à l'écart !..."


J'observe ce qui se passe sur le visage de Suguru et je dois avouer être déçue car... il ne se passe rien ! Il demeure stoïque dans cet endroit grouillant de primates de tous sexes !...

Je souris tandis que les filles passent commande au comptoir.

"Félicitations. Parfaite maîtrise."

"L'endroit est... atrocement chargé de toutes ces... effluves désagréables." évoquant clairement la sueur, se pinçant le nez, agitant la main.

Je ris.

"Courage, il n'y en a plus pour longtemps." notant que les filles reviennent avec un plateau chargé tandis que nous prenons place à l'écart, à proximité de la fenêtre.

"Votre père va nous faire une syncope." dis-je.

Nanako éclate de rire. "Ça, c'est pour se faire chouchouter par une certaine infirmière !..." taquine.

"Nanako, enfin !..." outré, finissant par rire à son tour.

"Tout le monde a remarqué le manège." sirote Mimiko.

Le moment est tendre au milieu de cette foule qu'il méprise jusqu'à la mort.

Suguru daigne même goûter une crêpe fourrée à la pâte de haricots rouges.

Mon regard glisse à l'extérieur.

Suguru passe son bras sur le dossier de la chaise, bouche penchée sur mon oreille. "Pensées vagabondes ?"

"Oh, je pensais à mon fils."

"Invite-le."

"Vraiment, je peux ?"

"Mais oui."

Je dégaine le portable. Chance ; il est dans le secteur et nous rejoint.

Aussitôt, les jumelles ne le lâchent pas du regard, sous le charme. Il faut dire qu'Eliott, pour qui sait apprécier, c'est quelque chose.

"Je déteste cette période." évoquant les fêtes. "Avant que maman ne me trouve, j'ai été mis à la porte de la maison par mon propre père parce que j'avais décidé de m'assumer en tant que non-binaire... ramassé par le Samu social, traîné de foyer en foyer... j'ai fini par échouer dans une école de cirque." souriant. "J'y ai eu de véritables amis."

"Quelle histoire singulière." ponctue Suguru.

"Eliott ne se raconte pas facilement sur ce chapitre." soulignais-je.

"J'ai envie de lyncher votre père." grogne Mimiko.

Eliott hausse les épaules, main allant se poser sur celle de la brune. Elle le fixe.

Suguru suit le geste des yeux.

"C'est du passé." lui sourit Eliott.


Je ris.

"Qu'y a-t-il ?" questionne Suguru sur le chemin du retour, Eliott nous ayant quitté à la sortie du salon de thé.

"J'ai bien cru que tu allais arracher la main de mon fils un moment !..."

"Je n'ai jamais eu cette intention !..." riant à son tour.

"Allons... tout le monde sait combien tu es protecteur envers tes filles."

"Il est vrai que je souhaite les préserver. Elles ont déjà vécu tant d'horreurs."

"OK et mon fils est clairement un danger pour elles ?"

"Absolument pas. D'ailleurs vu son pouvoir, je ne verrai aucune objection à ce que... les choses se fassent si elles devaient se faire." posé, mains dans les poches de son haut.

"A l'âge de tes filles, on flirte beaucoup. C'est normal. On s'éveille au pouvoir de séduction."

"Je les vois encore comme des enfants." rit Suguru.


Il épluche une mandarine et me l'offre, galant.

Je repose contre lui, jambes enfouies sous le plaid épais de la kotatsu, s'y cajolant en toute discrétion.

Un petit rire m'échappe. "La cancre du clan Zenin... tu y es allé un peu fort, tu ne trouves pas ?"

"Retire-lui ses précieux verres et la voilà aussi démunie qu'une taupe face à la menace."

"Surfait pour toi ?..."

"Le monde que je souhaite bâtir ne peut tolérer de tels compromis."

Orgueilleux !...

"Dommage... que Satoru ne partage pas ma vision. L'affaire serait conclue voilà un moment si nous marchions dans la même direction."

"Oublie l'option. Jamais Satoru n'adhérera."

Soupir de Suguru.

"Hey." me hissant sur son torse. "Je ne veux pas que ça te plombe." défaisant le lien qui tient une partie de ses cheveux.

Il me sourit. "Tu as des projets, je vois."

"Tu t'en plains ?..."

"Pas le moins du monde." saisissant mes hanches tandis que mes doigts plongent dans les mèches sombres.

"Tu crois qu'il nous voit ?..."

"S'il se trouve quelque part dans le vaste ciel, oui. Si tel n'est pas le cas, les particules dont tu es imprégnée devraient aisément le renseigner."

"Suguru... est-ce que tu fais ça pour... le mettre en boule ?..." clignant avant de pouffer, faisant le rapprochement avec la forme d'un fléau exorcisé.

Il rit. "Ah, que tu es rafraîchissante, Rachel." glissant les mains entières dans mes cheveux, les rabattant sur l'arrière. "Je pense qu'il tolère. Parce qu'il n'a pas le choix. Parce qu'il ne veut pas nous perdre."

"Je peux te faire une confidence ?..." le dévorant du regard, m'en pinçant la lèvre.

Il patiente, notant mon expression.

"Je te trouve... très beau."

Il en est littéralement soufflé.

"Je m'en serai beaucoup voulue si... je n'avais pas succombé à la tentation de croquer dans une aussi jolie pomme."

Il rit doucement sous moi. "Croque-moi autant que tu le voudras, je n'y trouverai absolument rien à redire."

"Tu me laisses... disposer de toi ?... J'ai carte blanche ?..."

"Dévore-moi. Savoure-moi. Je me plierai à tous tes caprices."

"OK." souriante, allant cueillir de la bouche et de la langue les grosses boucles qui ornent chaque lobe, m'y attardant un long moment, lui procurant un frisson délicieux et montant.

Je le laisse remonter, jambes encore placés sous le plaid de la kotatsu, le défaisant lentement jusqu'à le faire saillir, admirant la courbure de ce sexe dessiné dans une remarquable délicatesse. J'apprécie le relief des veines qui le marbrent.

Il vient de passer l'avant-bras derrière sa tête pour observer ce qui s'apprête à se jouer, autre main sur ma cuisse.

"J'aurai aimé... vous épier à l'époque où vous étiez ensemble, Satoru et toi..."

Il rit doucement. "Tout était très naturel entre nous. Tu n'aurais rien découvert d'exceptionnel."

"C'est étrange de se dire que cette période ne reviendra plus..." harponnant le sexe d'un lent coup de langue, le faisant frémir, artères du cou se dessinant avant qu'il ne pousse un son extasié.

J'agrippe ses avant-bras au tracé veineux saillant, y crispant les doigts, me redressant à quatre pattes. "Prends-moi."

Lend me your strength one last time

Then I won't ask for anything more

My future, my past and my everything

I'll have no regrets if it's completed with you

Rock my frozen heart

To carve the proof of my life

I don't need a balance to decide what's right or wrong

When contradictions mess up the brain

Swinging back and forth between evil and justice

The credit rolls to draw the end of life

This has to be God's selfish prank

That's why I don't care if I have to play dirty

We are likewise on

Our twisted and contradicted past

Comparing how unfortunate we are

When our life's hanging by a thread

And to struggle is nothing but self-deception

Oh, those pieces of thoughts

Spread it and linger in their blood

I don't need a reason

To stare straight ahead with my sole heart

Why was I crying? I don't even know

Love has succumbed my body

Stop preaching what's "right"

When the reasons are torn away by reality

Don't stop beating

Burn the firewoods in the midst of noises

Even setting up the "tent"

Seems pure

Well, come on

Here's to our next life

Shine and flash in a blazing peed

Mind is solely set on hushing forward

With all my energy

Spread it and linger in their blood

To love with my sole heart

That's why we don't need "forever"

Just hold me tight one last time

Then I won't ask for anything more

No more bright future, no more indelible past

I'll have no regrets if it's completed with you

Lend me your strength one last time

Then I won't ask for anything more

My future, my soul, my body

Anything and everything, I will give it all to you(*)


(*) "The only way - Ichizu" de King Gnu