Merci à ocean-to-ocean pour sa review !

Voilà ma troisième partie que j'ai adoré écrire.

Enjoy !


Partie 3


2 mois plus tard

-Il t'a pas recontactée ?

Moira m'observa avec suspicion.

-Non.

Nous étions dans un bar en face de son centre d'aide. Il n'était pas loin de 20 heures.

-Tu sembles soulagée.

-Je le suis sauf …

-Sauf quoi ?

-Leo me manque.

-Quoi ? Son fils ? l s'appelle Leo ?

-Oui je te l'ai dit. Il a 5 ans, c'est un ange.

-Je n'aime pas ce que j'entends.

-Comment ça ?

-C'est son fils pas le tien.

Je serrai les lèvres, offusquée.

-Pas la peine de bouder, persista-t-elle.

Rien à faire, j'avais plus envie de lui parler. J'étais fatiguée, autant rentrer.

-J'me casse.

-Ça non ! Tu restes ! Ça va les conneries !

Elle attrapa mon bras fermement pour me retenir, je voulus résister.

-Tu poses ton cul ici !

-Sérieux Moira, c'est quoi ton problème ?

-Je te retourne la même question !

-Moi ? Mais c'est toi qui me prends la tête !

-Je veux comprendre c'est tout. Il a fait un pas vers toi et ensuite plus rien ? Pourquoi ?

-J'en sais rien !

-June !

-Ok, j'ai pas réagi, j'ai esquivé. Il a dû comprendre que j'étais pas intéressée. C'est pas le genre de gars à insister, c'est pas un dragueur, il était au max ce jour-là. Je le sens.

-Au moins il a essayé, ça prouve juste que c'est un gars réglo, pas un connard qui drague tout ce qui bouge.

-Et alors quoi ?

-Il te plait, je le sais.

Mais d'où elle sortait ça ?

-N'importe quoi.

-Je te connais June et je t'ai vu faire plus d'une fois depuis mon retour. Tu te planques derrière ta douleur pour éviter de t'engager avec quelqu'un.

-Arrête ta psychanalyse de comptoir et rentre auprès de ta femme.

J'allais m'en aller, vexée.

-On n'est pas marié, je te signale… mais on l'envisage sérieusement.

Je me rassis illico, bouche bée.

-C'est vrai, vous allez franchir le cap ?

-Oui, et j'aimerais que tu sois mon témoin.

Je lui attrapai les mains et les serrai très fort, les larmes aux yeux.

Soudain son visage se figea alors qu'elle fixait quelque chose derrière moi. Je me tournai pour voir l'objet de son attention. La télé était allumée, un flash info indiquait la venue prochaine d'un mec de Gilead et de sa femme.

-Putain, cet enfoiré va venir ici ! C'est une blague !

Sa voix tremblait.

-Qui est-ce ?

-C'est lui, celui dont je t'ai parlé, Waterford.

-Celui qui t'a violée, murmurai-je soudain glacée d'effroi et de haine.

Je détaillai son visage, j'avais envie d'effacer à jamais ce sourire mielleux de son visage.

OoooO

Nous manifestions devant l'ambassade depuis une heure, guettant l'arrivée de ces bâtards Gileadiens, pancarte en main, galvanisées par la colère des autres participants quand Moira flancha subitement.

-Je ne vais pas y arriver.

-Mais si ! Il le faut !

Une berline haut de gamme noire se gara devant l'ambassade, des hommes en noirs escortèrent les occupants mais j'eus le temps de l'apercevoir, sans savoir par quel miracle, je parvins à Waterford et lui crachai au visage.

-Enfoiré de violeur ! Tu vas pas t'en tirer comme ça !

Je n'eus pas le temps de voir sa réaction, je fus alpaguée violemment vers l'arrière, je me débattis avec fureur en vain.

-Ne lui faites pas de mal, entendis-je ce salaud s'exclamer. C'est une brebis égarée…

Je n'entendis pas le reste, hurlant et pestant avant d'être jetée au sol vers les autres manifestants. Je cherchais Moira des yeux, tentant de me relever mais il y eut un coup de feu et un mouvement de foule. Je fus renvoyée au sol brutalement, je reçus des coups de pieds, quelqu'un me marcha sur la main, je criai de douleur quand des bras me soulevèrent du sol pour m'aider à me remettre debout.

Nick.

-Merci…

Il me ramena vers Moira qui était restée vers l'entrée de l'ambassade.

-Qu'est-ce que vous faites là ? Le questionnai-je.

-Votre amie a besoin de vous, dévia-t-il la conversation.

-Comment vous savez… ?

Il tournait déjà les talons, une casquette enfoncée sur sa tête.

-On rentre June, j'en ai assez vu pour ce soir, décréta Moira.

OoooO

J'avais suivi les informations, inquiète de la tournure que prenaient les choses. Ma meilleure pote avait repris du poil de la bête et était revenue à la charge concernant Nick. Moira avait le don de me secouer. C'était une amie en or, elle était meurtrie et pourtant elle avançait. Moi je n'y arrivais pas, je n'avais pas sa force, je n'étais pas comme elle.

J'étais au boulot, débordée par la paperasse quand mon portable sonna, c'était Helena. Stressée, je répondis dans la seconde. Elle ne m'avait jamais appelée, elle était toujours passée me voir, me donnant des nouvelles de Leo au passage.

-Il aimerait te voir. Il a demandé à Nick mais il trouve toujours un moyen de le faire changer de sujet. Je peux rien faire pour Leo, ça me rend triste.

-Tu es là toi, pourquoi il ne passe pas un peu de temps avec toi ?

-Il te veut toi.

Cela m'avait mise à mal ce jour-là.

-Oui ? Répondis-je.

-June, il y a eu un accident.

Mon cœur tomba au sol. Leo ! Non !

-C'est Josh, précisa-t-elle, la voix tremblante. Nick vient de m'appeler. Il est à l'hôpital. Tu peux m'y emmener ?

-Je peux pas quitter mon boulot comme ça.

-S'il te plait June.

J'allais céder quand elle coupa la communication.

Je tentai de la rappeler en vain. En fin d'après-midi, je me rendis à l'hôpital général de Toronto. Pourquoi ? Dieu seul savait. Je tentai d'obtenir des informations à l'accueil quand j'aperçus Helena. Elle se dirigeait vers la sortie.

En pleurs.

Du plomb tomba sur mon estomac. Je la rattrapai in extremis avant qu'elle ne passe les portes coulissantes.

-Helena !

Elle sursauta, me reconnut, fondit encore plus en larmes en serrant les pans du col de son manteau d'une main.

-Il a fait une overdose. Il est mort il y a une heure.

Elle accepta mon étreinte, l'âme en peine.

-Je croyais qu'il était en désintox, comment ça a pu arriver ?

-C'était l'anniversaire de Nick hier, il voulait avoir une permission pour le fêter avec lui et Nick a cédé. Je suis partie travailler ce matin, il dormait. Tout allait bien. Je ne comprends pas…

-Je suis désolée.

Toute cette douleur était insupportable, me ramenant à des choses douloureuses. Je devais repousser tout ça.

-Nick est encore près de lui. Je m'inquiète pour lui. Il ne dit rien, ne pleure pas. Il s'est juste éteint.

Je connaissais cette sensation. Cela me fit mal d'imaginer quelqu'un d'autre vivre cette effroyable expérience d'être mort dans un corps en vie.

-Je vais aller le voir si tu veux.

Elle acquiesça et m'indiqua où le trouver.

-Attends-moi ici je te ramènerai après.

-Non, j'ai besoin de marcher.

Elle s'éloigna lentement, sans but.

Alors c'était ça le but de notre existence ? Vivre pour perdre ceux qu'on aime ? quel sort cruel.

En effet, Nick était encore dans la chambre, assis en face du lit où reposait Joshua. Un jeune homme amaigri, pâle, atrocement dénué de toute vie. Je fermai les yeux un instant pour ne pas craquer. Je posai ma main sur son épaule sans un mot. Il ne se tourna pas vers moi, restant statique.

-Il faut le laisser partir.

Nick se leva et se dirigea vers la fenêtre qui avait une vue prenante sur la ville.

-Il était ma seule famille.

-Vous avez Leo.

-Il était mon seul ami, continua-t-il.

-Vous allez y arriver, je vous le promets. Avec le temps.

OoooO

Je me rendis à l'église pour les obsèques la semaine suivante. Je m'installai sur le banc du fond, vêtue d'un tailleur pantalon noir, je gardai mon manteau car il faisait un peu froid. Il n'y avait pas beaucoup de monde, une dizaine de personnes tout au plus. J'aperçus le petit Leo, debout droit comme un piquet, les épaules voutées dans ce costume sombre, qui fixait le cercueil. Il était trop petit pour assister à cela, pensai-je tandis que le prêtre entamait son oraison. Je me décidai à me rapprocher pour être plus proche de lui. Leo mit un certain temps à percevoir ma présence. Il lâcha la main de son père et se précipita vers moi. Il pleurait à chaudes larmes. Nick se retint de le chercher. Je l'emmenai à l'extérieur pour qu'il prenne l'air.

Je m'accroupis devant lui. Il se jeta dans mes bras, inconsolable. Je l'étreignis pour qu'il se sentis en sécurité. La lourde porte de la bâtisse sacrée s'ouvrit. Son père nous observa sans émotion aucune. Sa bouche formait une ligne mince, il se retenait de dire quoi que ce soit mais il n'en pensait pas moins.

-Je reste avec lui, allez-y !

Il y retourna non sans avoir hésité.

-Papa m'a crié. Je suis triste, je suis fatigué, me confia Leo entre deux sanglots.

-Ma voiture n'est pas loin, viens t'allonger un peu.

Je ne savais pas quoi lui dire de plus. Il me suivit sans rechigner et me demanda de rester avec lui à l'arrière de la voiture. Il posa sa tête sur mes cuisses et s'endormit d'épuisement. Il n'avait pas dû beaucoup dormir ces derniers jours.

-Mon pauvre chéri.

Je me perdis dans mes pensées, cherchant comment l'aider quand quelqu'un toqua 3 coups contre la vitre. Je la descendis manuellement, c'était une vieille voiture.

-Il dort, constata Nick.

-Oui.

-Nous allons au cimetière pour l'inhumation. Vous pouvez le ramener à la maison ?

Il me tendit ses clefs sans attendre ma réponse.

-Fermez bien derrière vous. Helena a un double, nous serons là dans 2 heures environ. Il y a un buffet froid, vous pouvez vous restaurer si vous avez faim. Je vous ramène son siège auto.

Leo marmonna, se réveillant à moitié quand son père l'installa sur son siège. Je pris le volant en caressa les cheveux de son fils et s'en alla la seconde suivante. Je contemplai le cortège qui s'éloignaient lentement, le cœur serré.

Il n'y avait pas eu d'église, de cérémonie, de cortège, ou d'inhumation car je n'avais pas pu rapatrier ma famille. Je ne savais pas où ils reposaient et c'était une blessure à vif. Gilead m'avait tout prit.

OoooO

-Enlève ta veste, Leo.

Il obtempéra en râlant, je lui ôtai ses chaussures.

-Allonge-toi.

Je le bordai et lui fis un bisou.

-Reste avec moi.

Je ne pouvais lui dire non. Je me débarrassai de mon manteau, de mes chaussures. Je m'allongeai à ses côtés dans ce grand lit deux places ultra confortable. Il me dévora des yeux sans un mot jusqu'à ce qu'il s'endorme de nouveau. Je caressai ses cheveux, un geste maternel qui m'avait tant manqué et qui remuait le couteau dans une plaie béante. Je dus m'assoupir car en ouvrant les yeux, il faisait nuit noire. J'étais recouverte d'un plaid. Je mis un certain temps à savoir où j'étais. Un mouvement me fit faire un bond, Leo dormait toujours. Il était en pyjama. Nick était rentré. Pourquoi ne m'avait-il pas réveillé ? L'horloge digitale affichait 1 heure du matin !

Je sortis du lit, groggy. A tâton, je récupérai mon manteau et mes chaussures. Je me faufilai à l'extérieur de sa chambre sans un bruit. Je descendis au rez-de -chaussée pour rentrer chez moi. Il y avait de la lumière sous une porte, un bureau ? Je frappai deux coups légers, personne ne répondit.

Je fis une tentative, entrouvrit la porte. Nick, un verre à la main, fixait le néant.

-Je m'en vais, pardon pour le dérangement.

Il émergea, se leva de son fauteuil :

-Il est tard, vous devriez rester ici.

-Oh non, non, c'est pas grave, je préfère rentrer.

-C'est risqué de trainer dehors la nuit.

-Je sais me défendre.

-J'avais remarqué. Comme vous voulez. Bonne nuit.

Il alla se rasseoir, se perdit en lui-même. Devant la porte, je saisis la poignée, hésitante.

-J'ai oublié de vous dire merci d'avoir pris soin de Leo, se manifesta-t-il. J'arrivais pas à gérer, j'étais complètement dans le brouillard. Je le suis toujours. J'ai l'impression que j'en sortirai jamais.

Il s'était livré à moi sans réellement s'en rendre compte, compris-je. Je revins vers lui, tirai l'autre fauteuil disponible pour être en face de lui. Je pris place, bouleversée par ses yeux brillants de larmes retenues. Il se détourna, se reprit, réafficha cet air éteint quelques instants plus tard.

-Vous vous en sortirez, il y aura des hauts et des bas mais vous y arriverez, je sais de quoi je parle.

-Ce n'est pas ce que je vois quand je vous regarde.

-Qu'est-ce que vous voulez dire ?

-Leo m'a parlé d'Hannah.

Heureusement que j'étais assise, sinon j'aurais vacillé.

-Je sais aussi que vous avez perdu votre mari.

Il attrapa son verre, termina son contenu ambré. Je l'observai faire, abasourdie. Je devais paraitre idiote avec ma bouche grande ouverte.

-Je m'excuse, je n'aurais pas dû aborder ce sujet.

-Je n'aime pas en parler.

-Je comprends, j'ai perdu mon petit frère, mon meilleur ami, la personne autour de laquelle j'ai toujours transité. J'avais promis à ma mère avant sa mort de toujours veiller sur lui. J'ai lamentablement échoué maintenant je fais quoi ?

L'alcool lui déliait la langue, je savais que le lendemain, il regretterait ces quelques confidences.

-Vous avez Leo.

Tout était dit à mon sens.

Nick s'adossa à son fauteuil, m'octroyant un regard perçant :

-Il m'en veut, j'ai été dur avec lui.

-Il vous pardonnera, il vous aime.

-Il tient à vous aussi, c'est pourtant pas son genre de s'attacher, il est introverti et méfiant.

Cette révélation me fit chaud au cœur.

-Il est comme vous, les chiens ne font pas des chats, me permis-je avec un léger sourire.

-Leo n'est pas mon fils biologique.

Coup de massue.

-C'est celui de Josh, révéla-t-il dans un souffle.

-Quoi… mais… ?

-C'est une longue histoire.

Fin de l'histoire en somme. Je ne savais quoi en penser.

-Personne ne le sait, même pas Helena.

Il décortiquait mes réactions, je le sentais. Je ne savais pas quoi faire de cette information. Pourquoi me le dire à moi ?

Maintenant que j'y repensais, il n'y avait aucune photo de femme dans cette maison, juste des portraits de Leo à toute âge. J'aurais aimé en savoir plus. Quoique… non, en savoir plus voulait dire me rapprocher de lui. Un signal d'alarme se déclencha dans ma tête.

-Je vais vous laisser. Reposez-vous, vous êtes éreinté.

J'avais bondi hors du fauteuil. Il en fit de même.

-Je vais suivre vos conseils, je vais monter me coucher mais j'insiste, il est tard, vous pouvez dormir ici.

Il me montra le large fauteuil en face de sa bibliothèque.

-La porte se ferme à clef si ça peut vous rassurer.

Il y tenait alors je finis par capituler. J'étais fatiguée de toute façon.

-D'accord.

-Bien.

Il déposa une couverture et un oreiller qu'il avait récupéré je ne sais où. Il devait souvent dormir ici. Il quitta la pièce sans cérémonie. Je l'entendis monter les marches lourdement.

Je fis le tour de la pièce, examinant les livres, le bar, le coffre, sa veste sur le dossier de sa chaise de bureau, les dossiers ouverts trainants sur le bureau, les cadres avec une photo de lui et Joshua où ils étaient plus jeunes et celui avec photo de Leo bébé. Il y avait de l'amour dans cette famille et de la douleur. Je fus submergée subitement par un flot d'émotion.

Sans réfléchir plus, je me mis en mode automatique, je sortis du bureau, montai les marches et me plantai devant la porte de sa chambre entrouverte. M'attendait-il ? Non, c'était surement une précaution pour entendre Leo si besoin. Je me glissai dans sa chambre sans tergiverser en fermant la porte derrière moi. Il se redressa sur son lit, je déboutonnai ma chemise, je virai mon pantalon et le rejoignis avant de changer d'avis. Il me laissa me glisser dans son lit sans un mot. La lune éclairait la chambre de son halo rassurant. Je le voyais nettement malgré la pénombre. Sa respiration s'intensifia quand je lui retirai son boxer, se fit haletante quand je m'installai à califourchon sur lui. Pas de préliminaires, juste du sexe. Il était prêt, moi aussi, ce fut douloureux mais juste l'espace d'un instant. Il agrippa mes hanches, s'adapta à mon rythme qui accélérait. Je fermai les yeux, happé dans un autre monde. Un monde où je n'étais pas June, où je n'étais pas seule, où je n'étais pas brisée. Un monde où j'étais en vie. Un orgasme foudroyant me prit par surprise, un long gémissement s'exhala de ma bouche, il se cambra à son tour pour se répandre en moi silencieusement. Son corps se relâcha. Je clignai longuement des yeux, hagarde puis ses mains remontèrent le long de mon dos, me pressèrent pour que je vienne contre lui. Je me braquai, revenant à moi-même. Une sourde angoisse m'étreignit alors. Je m'extirpai de ses bras sans explications comme une voleuse et je me rhabillai à la hâte dos à lui.

-June.

Un frisson me parcourut en découvrant l'affection qu'il laissa transparaitre dans sa voix.

-Reviens.

Je fermai les yeux.

-Reste avec moi.

J'avais déjà entendu ça aujourd'hui. Je perçus la supplique aussi infime soit-elle.

-Merde ! sifflai-je en me retournant.

Son bras était tendu vers moi. L'anxiété me rongeait férocement. La solitude ne m'aiderait pas. Je me hâtai de le rejoindre, plongeant mon visage contre son cou. Il me compressa contre lui pour calmer mes tremblements. Sa chaleur m'enveloppa, j'inspirai et expirait profondément, m'imprégnant de son odeur que je découvrais. Quand il s'endormit, j'avais retrouvé mon calme. Le sommeil m'emporta à mon tour.