Langley. Virginie. Pendant ce temps.
Dans sa cellule, Emily tournait en rond comme un lion en cage. Ça n'était pas la première fois qu'elle se retrouvait en cage, elle savait garder une partie de ses émotions, tourner en rond lui permettait de garder le contrôle et de duper l'ennemie. Et l'ennemie en question, là était une ancienne amante, sa supérieure dans l'affaire Black Sand : Joan LaHaye. D'ailleurs Emily eut un sourire médisant quand celle-ci entra dans la pièce.
— Enfin réveillée !
— Tu te fous de moi ! Ça fait des heures que je suis réveillée. Et tu le sais très bien. Ça te fait plaisir de me torturer.
— Peut-être bien… Mais je n'ai pas non plus poussé ton alter ego au suicide.
— Alors tu sais…
—Bien sûr que je sais, tu avais parfaitement le profil pour entrer dans ce programme, je te connaissais avant, puis cette fille est entrée dans ta vie. Tu n'as plus jamais été aussi parfaite qu'autrefois. La CIA voulait te contrôler, tu étais un danger pour l'Agence. J'ai tenté de leur dire qu'ils avaient tords.
—Et aujourd'hui, tu as envoyé quelqu'un pour la mettre à mort.
— Pourquoi aurais-je fais ça ?
— Peut-être parce que tu tuerais pour avoir le dossier Black Sand.
— De toute façon je l'aurais bientôt.
— De quoi tu parles, Joan ?
— Jennifer Jareau est dehors. Et elle veut te récupérer coute que coute.
— Ça t'amuse de jouer avec elle.
— Je ne suis pas bête, je sais très bien que tu ne m'aurais jamais passé le dossier tel qu'il est. En passant par l'agent Jareau, je sais que j'aurais le dossier. Je ne te veux pas de mal contrairement à ce que tu penses. Je leur ai laissé assez de temps pour qu'elle puisse se remettre des médicaments et qu'elle puisse étudier le dossier. Ta compagne se moque de cette affaire, elle se moque des conséquences, la seule chose qui l'intéresse c'est toi.
— Je ne le sais, figure-toi. C'est pour ça que je ne lui ai jamais parlé du dossier.
— Et bien figure toi qu'elle l'a trouvé, et je n'ai qu'une parole, dans deux heures tu seras libre d'aller la retrouver.
— Je t'en prie Joan ! Ne me prend pas pour une conne !
Et la claque vola, frappant la joue d'Emily avec violence. Emily essuya le sang au coin de sa bouche et défia Joan du regard. Une seconde gifle vola, lui entamant l'arcade à cause d'une bague.
— Celle-là c'est pour avoir tenté de m'étrangler. Maintenant crois moi ou pas mais tu seras bientôt libre si ton équipe n'essaye pas de me duper.
Appartement d'Emily Prentiss. Pendant ce temps.
David Rossi observa JJ. Celle-ci était accoudée devant une enveloppe Craft. N'osant ni l'ouvrir ni même s'en défaire, elle ne bougeait pas. Elle n'avait pas apprécié qu'Hotch la laisse derrière et ruminait.
— Tu comptes l'ouvrir un jour ?
— Je ne suis pas sûre… Emily a laissé ses enveloppes en cas où il lui arrivait quelque chose. Je n'aurais déjà pas dû y toucher.
— En le faisant, tu lui as très probablement sauvé la vie.
— Je sais mais…
— Tu as l'impression d'empiéter sur sa vie.
— Je vis déjà tellement dans sa vie que j'ai ouvert ce maudit coffre comme si s'était le mien. Je vis dans son appartement depuis des mois. Regarde-moi, je ne suis même pas capable de vivre sans elle. Je ne suis pas fière de ce que j'ai fait. Je ne suis pas fière et j'ai peur de la retrouver vraiment devant moi. Je me sens faible. J'ai trouvé nos dossiers psychologiques.
Elle laissa échapper un rire nerveux.
— Il fallait s'y attendre, je suis spécialiste en recherche d'informations. D'après le dernier psy qu'on a vu, je ne suis qu'une simple dominée.
— Tu es profiler, JJ. Comment tu te vois toi ?
— Je n'en sais rien, le psy avait raison, je suis incapable de vivre loin d'elle.
— Je vais te dire ce que je vois moi, je vois une belle jeune femme qui essaye de mener sa vie professionnelle et sa vie personnelle comme elle le souhaite avec les choix qui lui sont proposés. Peu importe que tu sois avec Emily ou avec Will. Soit avec elle, ce que tu veux être avec elle. Une collègue, une amie, une amante. Fais un choix, toi et personne d'autre. Ouvre cette enveloppe.
Elle hésita puis attrapa l'enveloppe, l'ouvrant, elle en versa doucement le contenu sur la table. A l'intérieur, des dizaines de photos d'elles deux, des petits objets souvenir aussi. Les larmes lui montèrent, elle avait cette fois la certitude d'exister aux yeux d'Emily. Ça n'était pas les preuves de leur entente professionnelle qu'elle avait devant les yeux, mais des sentiments de la brune pour elle. Elle caressa du bout du doigt le visage d'Emily sur une des photos en papier glacé.
— Je crois que c'est une belle preuve d'amour ça…
— Oui. La plus belle qu'on met faite. J'ai l'impression que tu es celui qui est le moins choqué par notre relation à Emily et moi.
— Je suis arrivé après toi, votre relation au sein du groupe était déjà installée, quand je vous ai vu toute les deux, je pensais que vous sortiez ensemble, jusqu'à ce que je découvre l'existence de Will. Après ça j'ai continué à vous observer. Je sais que je n'aurais pas dû mais vos interactions sont passionnantes.
— Je n'aime pas être un sujet d'étude.
— Je suis désolé.
Puis un bruit de porte se fit entendre, JJ sursauta et attrapa l'arme posée non loin d'elle.
— JJ ?
JJ se leva comme un diable de sa boite. Elle était là, Emily était là et elle avait du mal à y croire. Elle était accompagnée de Hotch. Celui-ci fit un signe de tête à Rossi pour qu'ils s'éclipsent, elles avaient besoin de se retrouver.
— Oh Emily… Je suis tellement désolé d'avoir donné le dossier.
— Tu n'avais pas le choix. Tu as fait ce que j'attendais de toi. Il fallait que tu lui donnes le dossier et pas moi, parce que tu étais la seule à savoir quoi retirer. Et même si je ne voulais pas que tu le lises, je suis fière de toi.
Emily avait du mal à contenir ses gestes, elle n'avait qu'une envie c'est de la prendre dans ses bras. JJ mit fin à son supplice en répondant à ses attentes. JJ chercha ses lèvres, le contact de sa peau. Elle inspira son odeur, leurs mains se nouèrent ensemble.
— Tu m'as tellement manqué.
— Ne me quitte plus, Jennifer.
— J'ai peur de te perdre. Je vais te laisser, tu as besoin de te retrouver. Je suis un maillon faible, nous sommes en danger par ma faute. J'ai honte de moi.
— JJ…
— Non Emily. Je vais préparer mes affaires et partir.
—Tu sais où dormir ?
—Je vais prendre une chambre, Will a demandé le divorce et la garde exclusive de Henry.
La brune se figea au milieu de l'appartement. Elle ne voulait pas la voir partir mais JJ avait l'impression d'avoir trahis en donnant ce dossier. Elle la regarda quitter l'appartement sans comprendre. Les larmes lui montèrent aux yeux.
— JJ, nous sommes attendues Lundi matin au BAU pour un débriefing.
La blonde hocha la tête et referma la porte derrière elle, emportant son petit sac avec elle. Emily sentit son cœur se briser, elle ne voulait pas ça, elle ne voulait pas… la vie était trop courte et elle voulait passer chacun de ses derniers jours avec elle.
—Non… c'est hors de question !
La brune attrapa sa veste et quitta son appartement en courant, glissant sur le carrelage du couloir, elle appuya sur le bouton de l'ascenseur et trépigna, il était trop long. Elle traversa le hall en courant, et quitta le bâtiment, cherchant du regard la jolie blonde.
—Jennifer !
Les larmes lui montaient aux yeux, alors qu'elle courrait pour la retrouver. Mais alors qu'elle se laissait tomber à terre, deux bras l'entourèrent puis l'aidèrent à se mettre debout.
—Non Emily, ne pleure pas. Je suis là. Je suis là.
—Ne me quitte pas, jamais.
—Mon Dieu Emily, je te ramène chez toi.
Jennifer se demandait si c'était son départ qui avait causé une détresse pareille à sa compagne. Dans tous les cas, elle devait la ramener dans son appartement, doucement, elle l'installa dans le canapé avant de lui passer un plaid autour des épaules et de s'installer près d'elle. Blotties dans les bras l'une de l'autre, elles savouraient juste le plaisir d'être ensemble. Emily avait séché ses larmes, remontant peu à peu de la détresse dans laquelle elle avait plongé.
— Ne pars plus, JJ. Viens vivre avec moi.
— Emily… non…
— Pourquoi ? C'est toi qui as voulu cette relation ? Et tu as déjà quasiment emménagé ici pendant mon absence.
— Je n'aurais pas dû…
— Et j'ai assez de chambre pour qu'Henry est la sienne quand il est avec toi.
— Je ne sais pas…
Emily tourna son corps pour s'orienter vers celui de son amante, la dominant de son corps. Fondant sur elle comme si elle était sa proie, elle lui vola un baiser puis un autre. Doucement les mains de JJ cherchèrent le contact avec le corps de sa compagne mais alors qu'elle allait défaire son chemisier, Emily recula vivement, refermant les pans de son vêtement blanc, se cachant du plaid.
— Emily ?
— Rentre chez toi !
— Je n'ai plus de chez moi ! Tu le sais très bien ! Emily ! Regarde-moi ! Pourquoi depuis ton retour j'ai autant de mal à te comprendre ? Pourquoi me fuis-tu ?
— Je ne te fuis pas !
— Tu me demandes d'être avec toi, mais tu ne veux pas que je te déshabille, et ce n'est pas de la pudeur, je t'ai déjà vu nue. Et maintenant tu me fous à la porte.
Emily se leva et se dirigea vers la baie vitrée après avoir fait deux fois le tour de la pièce incapable de prendre une décision. Puis elle se tourna vers sa compagne.
— Je t'aime, tu le sais au moins.
Emily hocha positivement la tête à l'assertion de JJ, mais hésita encore. Finalement la brune dénoua un à un les boutons de sa chemise, mais encore une fois, elle hésita à en ouvrir les pans, puis inspirant profondément, elle l'ouvrit laissant apparaitre juste au-dessus de son sein gauche un trèfle à quatre feuilles gravé sur la peau au fer chaud.
—Seigneur, Emily…
Emily esquissa un sourire vide de toute chaleur, vide de toutes émotions à l'exception de la honte.
— Ne me regarde pas comme ça.
JJ quitta le canapé pour s'approcher de sa compagne, se plaçant devant elle, elle l'empêcha de refermer son chemisier.
— C'est Doyle qui t'a fait ça ?
Elle acquiesça et voulu une nouvelle fois masquer cette cicatrice.
— Non, ne te cache pas, je te veux avec tes défauts, tes peurs et tes cicatrices. Elles font que tu es toi. Je veux vivre avec toi, Emily.
— Je ne veux pas de ta pitié.
— Je veux vivre avec toi… mais c'est vrai que j'ai peur. Peur de perdre Henry, peur d'être jugée. Notre relation est déjà tellement complexe.
— Je ne veux pas ça pour toi, mais je ne veux pas…
— On y arrivera. Après tout, on a déjà fait un bon bout de chemin ensemble et nos amis sont au courant pour nous…
Deux jours plus tard…
—Bonjour Will.
—JJ.
—Henry est prêt ?
Will pénétra dans la maison, pour en ressortir avec le petit dans sa poussette. Pour le moment, JJ n'avait pas le droit de garde sur son fils, mais Will lui accordait une balade avec Henry dans le parc à côté de la maison. Il savait que son ex compagne avait besoin de ça pour retrouver son équilibre, il ne pouvait pas la priver de son rôle de mère alors qu'elle était instable. En voyant son fils, le sourire de la blonde se fit radieux.
—Il faut qu'Henry soir rentré dans deux heures.
—D'accord. Merci Will.
Il hocha la tête et pénétra dans la maison, laissant JJ prendre la direction du parc. Elle y retrouva Emily. La brune était rêveuse, les yeux fermés, profitant de la brise de printemps. Ce parc était magnifique, elle entendait les oiseaux, les canards, les enfants qui jouaient. Une vie simple. Elle en rêvait parfois, et puis se demandait si elle aurait aimé vivre ça. Quand elle ouvrit les yeux pour découvrir JJ, finalement elle se dit que oui.
—Emily… Tu ne devrais pas rester à découvert.
—Ne t'inquiète pas. Je ne pense pas qu'il apprenne si vite que je suis vivante.
Les deux femmes se mirent à marcher poussant la poussette. Mais JJ s'arrêta quelques mètres, plus loin terriblement inquiète du silence d'Emily. Les deux femmes ne s'étaient pas vues depuis des mois et des mois.
—Parles !
—Jennifer.
La blonde n'aimait pas le ton de sa compagne pas plus que la douleur qui lui traversa le regard, elle ne voulait pas apprendre qu'elle allait de nouveau partir. Non, Emily ne pouvait pas partir de nouveau.
—Jennifer.
Emily s'assura qu'Henry était en sécurité près d'elles, puis saisit JJ par les épaules car elle savait que la suite n'allait pas vraiment lui plaire.
—Quand Aaron est venu me chercher… J'étais déjà en train de prendre un billet d'avion pour rentrer, pour te retrouver, pour finir ma vie avec toi. J'ai un cancer du pancréas, et pour le moment le prognostique n'est pas très bon, Jennifer.
—Je… Emily… Que… Mais…
Emily la sentit faiblir et l'enveloppa de ses bras la serrant contre son cœur.
—J'ai un traitement… Fournit par la CIA, c'est pour ça que je ne peux démissionner. Je ne voulais pas te le dire maintenant que tu es avec Henry… mais je n'ai pas trouvé le courage avant… Je suis tellement désolé.
—Non ! Emily, non, ne sois pas désolé.
—J'ai eu de la chance, ma tumeur a été détecté rapidement, sans le vouloir, Doyle a probablement augmenter mes chances de survie.
—Ce n'est pas possible, dis-moi que ce n'est pas possible.
JJ s'accrochait à elle avec désespoir, Emily sentait le cœur de la blonde sous sa main, JJ était stressée comme jamais, doucement elle posa ses lèvres sur celle de la blonde pour tenter de l'apaiser. La suite se passa rapidement, les deux femmes furent percutées avec force, JJ chuta à terre alors que l'homme semblait en vouloir à la brune.
—Will non !
Mais le poing de Will vola contre le visage d'Emily, celle-ci réagit assez mal et se défendit, d'autant plus quand elle vit JJ à terre. Celle-ci se relevait et tenta de les séparer. Elle fut une nouvelle fois bousculé, Emily tentait de maitriser la colère de Will, pourtant elle ne pouvait que rendre les coups. C'est deux policiers qui les séparèrent avant de les conduire au poste.
Poste de police. 23h30.
Assise sur un banc glacial, Emily Prentiss essayait de trouver quelques minutes de repos. Pourtant la présence de Will Lamontagne dans la cellule la mettait mal à l'aise. Mais surtout elle avait peur de perdre sa place, alors que son travail était toute sa vie. Non finalement à bien y réfléchir, son travail était important mais JJ était toute sa vie cependant elle n'arrivait pas à se faire à l'idée de ne plus bosser au BAU.
— Je comprends qu'elle t'ait trouvé à son gout, tu es très belle.
Elle ouvrit les yeux brusquement mais hésita à tourner le regard dans la direction de son rival.
— Je te demande pardon ?
— Je sais au fond qu'elle ne m'a jamais aimé…
—Elle t'a aimé. Vraiment.
—Mais tu as toujours été entre nous. Si tu savais combien de fois elle a prononcé ton nom quand elle parlait de son travail… Je ne me suis jamais méfiez parce que…
— Parce que je suis une femme…
— Oui. Pourquoi n'a-t-elle rien dit ? Je suis désolé pour tout à l'heure, Henry avait oublié son doudou, je pensais trouver Jennifer avec Henry et…
—Et tu nous as vu nous embrasser. Will, nous ne t'avons pas vraiment menti. Enfin… Comment te dire…
—JJ m'a dit que vous avez été rendu dépendante l'une de l'autre.
—Oui. Notre relation a plus ou moins toujours été une relation de travail.
—Jusqu'à aujourd'hui.
—Oui. Et pour répondre à ta question oui je l'aime. Plus que ma vie. Je ne pouvais pas rêver avoir meilleure compagne dans la vie. Elle est douce, aimante, chaleureuse… Avec elle, je n'ai plus l'impression que ma vie est inutile et vide. Pour la première fois, je sais ce que c'est d'avoir un …
Elle s'était interrompue, sentant la nausée monter en elle.
— Emily ? Tu te sens bien ?
La brune était très pale et semblait absente. Elle se précipita vers l'unique WC pour rendre le contenu de son estomac. Will se leva pour approcher des barreaux et appeler :
—Gardien ! Gardien !
—Laisse tomber, il ne pourra rien pour moi. Je suis malade et je devrais déjà avoir pris mon traitement depuis plusieurs heures.
Du bruit se fit entendre dans le couloir avant qu'un homme en uniforme ne se pose devant la cellule et glisse une clef dans la serrure.
— Emily Prentiss, vous êtes libre… On vient de payer votre caution.
Emily se leva pour partir mais se ravisa quelques instants et se tourna vers Will.
— Je suis désolé, Will. Je ne voulais pas tout gâcher dans votre couple.
— Je ne vais pas dire que je ne suis pas en colère contre vous, ça serait un mensonge, mais je comprends que tu sois tombée sous le charme de JJ. Qui peut lui résister… C'est un soleil… Prend soin d'elle, elle le mérite.
—On n'a pas toute la nuit.
Elle n'eut pas le temps de répondre que le gardien la pressait de sortir de la cellule, elle n'était pas si pressée finalement. Elle savait clairement qui allait venir la chercher. Pourtant elle releva la tête avec fierté, elle ne devait pas avoir honte de ce qu'elle avait fait, mais quand elle se retrouva devant lui, elle ne put s'empêcher de reporter de nouveau les yeux au sol, mal à l'aise et gênée.
— Tu m'expliques ?
Aaron Hotchner s'approcha et l'obligea d'un geste de la main à relever la tête. Une partie de ses cheveux lui cachait le visage, doucement il repoussa la mèche pour s'apercevoir que son œil était enflé et noir.
— On peut rentrer à la maison, s'il te plait.
— J'ai eu JJ au téléphone, paniquée. Pénélope a eu du mal à te localiser, je te rappelle que tu es morte. Pourquoi ?
— Il nous a surpris. Et quand il a bousculé JJ et m'a frappé je n'ai rien pu faire autrement. Aaron, je n'ai pas eu la force de le maitriser.
— C'est ce que je craignais. Aller, viens, je te ramène.
— Attend, il faut que je paye la caution de Will.
— Prentiss…
— C'est en grande partie ma faute si on est dans cette situation.
Il attendit qu'elle signe le chèque de caution de son rival avant de suivre son patron dans sa voiture. Installée sur le siège passager, elle se garda de dire quelque chose de peur de s'enfoncer un peu plus dans les ennuis. Après un bon kilomètre, Hotch risqua un coup d'œil dans sa direction. Emily avait porté ses ongles à sa bouche pour se les ronger, signe de grande nervosité chez elle.
— Tu devrais appeler JJ pour la rassurer.
— Je…
Pourtant elle s'exécuta. Sortant l'appareil, elle appuya sur la touche de raccourci pour elle.
— Jenny… Oui ça va… Oui Hotch… Oui je le ferais… Je t'aime aussi.
Elle avait hésité à prononcer les derniers mots mais elle savait aussi que JJ avait besoin de l'entendre. Hotch attendit quelques instants avant de prendre la parole :
— Pourquoi n'avoir rien dit au détective Lamontagne ?
— Je ne sais pas pourquoi JJ ne l'a pas fait. Surement par pudeur. Après sa… tentative de suicide, elle n'a probablement pas voulu s'exposer.
— Pourquoi tu ne m'as rien dit pour ton cancer ?
— Je n'en sais rien… Peut-être qu'à force de jouer aux étrangers toi et moi, j'ai fini par garder ce genre de chose pour moi.
— Emily…
— Tu ne m'as rien dit non plus quand tu t'es séparé d'avec Haley.
— Un point pour toi.
Bureau de Hotch. Une heure plus tard.
Le bureau était désert, ce qui n'était pas étonnant pour un dimanche au milieu de la nuit. Le chef d'équipe du BAU avait entrainé sa sœur dans son bureau. Encore une fois, elle était mal à l'aise, mais Hotch avait tenu à savoir ce qui s'était passé dans les moindres détails, pas qu'il voulait connaitre les détails de leur relation mais il voulait connaitre les circonstances de l'incident pour ne pas être pris au dépourvu si la donne changeait. Deux coups furent frappés à la porte. Aaron tonna un « entrer » et une tête blonde apparu, entrant dans le bureau. JJ entra comme un diable et voulu s'élancer vers Emily mais celle-ci fit un geste, stoppant la blonde dans son élan.
— Je vais vous laisser. Emily, je te veux apte à travailler demain matin.
— D'accord… Merci.
Mais le chef d'équipe avait déjà filé. JJ regarda derrière elle mais alors que les rideaux étaient tirés, elle se glissa dans les bras d'Emily.
—Tu sais qu'il y a des caméras, JJ.
—Oui et là de suite, je m'en moque. Pas après tout ça.
— Tu as bien fait de contacter Hotch.
—J'étais perdue et terrifiée, et Henry qui pleurait. Hotch fait partie de l'équipe, il t'a ramené à moi… Je suis quand même surprise de l'attitude de Hotch… Depuis le début il nous soutient sans faille…
— JJ… Hotch est… Aaron est mon frère.
— Tu plaisantes.
— Il est mon demi-frère, pour être exact. Je suis née Hotchner, j'ai pris le nom du deuxième mari de ma mère quand j'avais trois ans.
— C'est… Mince qui est au courant ?
— Dans l'équipe ?
— Oui.
— Hotch et moi… JJ, ses informations ont été effacées de mon dossier. Personne ne doit savoir.
