Bonjour tout le monde, bon allez je poste en vitesse car il va être temps pour moi d'aller au travail. Encore merci pour tous vos messages ça me fait très plaisir.

Granotte: merci pour ta review et bienvenu parmi nous. Ah comment ne pas aimer Jasper, on se devrait tous d'aimer Jasper. Pour ce qui est de la jalousie, attendons plutôt le chapitre d'après, qui j'en suis sûre fera parler de lui. Bisous !

Charlene: Bonjour ! Merci beaucoup pour tous tes jolis compliments je me sens rougir :) J'espère que ce chapitre te plaira tout autant. Bisous !

Guest: Ah pour sûr B n'y a pas été de main morte. Le est un peu comme Paul sur le caractère, quand elle ne connait pas c'est une connasse. J qui débarque ça annonce du chamboulement. Bisous !

Southern Mamie: C'est normal d'aimer Jasper, je pense qu'inconsciemment mon amour pour lui transperce toutes mes fics, ou presque toute. Quand a Paul, ne t'en fais pas il saura faire honneur à sa prof. Dans tous les cas merci pour tous tes messages, le retard te permet au moins de profiter de plusieurs chapitre les uns derrière les autres. Bisous!

MC: Bravo pour Lauren... on va dire qu'elle l'avait mérité. Il y a une petite surprise du côté du Juge. Ah bah tu sais toutes preuves est bonne à prendre. Bisous !

Hmp: oh que si je vais laisser dans l'attente surtout que je n'ai plus beaucoup de chapitre d'avance et qu'il va falloir que je m'y remette. Bisous !

Guest: Merci à toi pour ton message. Bisous !

Allez je cous à la douche, bonne lecture. Bisous tout le monde.


Au moment où le blond se mit à mimer un appareil photo avec ses mains, Bella s'élança sur lui. Emmett et Alice sursautèrent en la voyant se précipiter vers l'homme, il n'était pas dans son style de réagir ainsi. Quand la brune arriva devant lui, elle était sur le point de l'insulter.

- Allez ne fait pas durer plus le suspens, s'amusa-t-il accompagné d'un clin d'œil. Qui est Paul ?

- Mais vas-tu te taire ! s'énerva-t-elle en lui mettant une main sur la bouche pour le bâillonner.

Jasper était mort de rire derrière sa main. Il attrapa son poignet et entoura sa taille de son bras avec force. Puis il releva le regard et jeta un œil au groupe qu'elle venait de quitter. Un grand baraqué le scrutait, choqué, mais pas la description que Bella avait pu faire du Quileute. Par contre deux autres garçons étaient littéralement en train de le fusiller du regard. Bella se tortilla en se rendant compte qu'il la serrer contre lui.

- Lâche moi Jasper ! ordonna-t-elle en essayant de se dégager mal à l'aise.

- Deux possibilités s'offrent à moi, ce n'est pas juste, c'est lequel des deux ? bouda-t-il comme un gamin en lui laissant sa liberté.

- Je vais devenir violente si tu n'arrêtes pas tes conneries et crois moi aujourd'hui c'est une très mauvaise idée, parce que j'ai déjà envoyé quelqu'un à l'hôpital.

Le blond arrêta aussitôt de rire et redevint sérieux. Il fronça les sourcils, cherchant à comprendre. Voyant qu'elle avait enfin son attention, Bella s'éloigna et haussa les épaules.

- J'ai cassé le nez de Lauren en sport, avoua la jeune en se dandinant mal à l'aise.

- Tu l'as fait exprès ? s'inquiéta-t-il aussitôt.

- Non ! Enfin pas tout à fait... c'était de la légitime défense..., répondit Bella en regardant au sol.

- Tu me raconteras tout ça au restaurant ce soir, trancha-t-il attendant avec impatience sa réaction.

- Quel restaurant ? De quoi tu parles ? demanda Bella perdue.

- Ton père est parti pour Seattle à cause d'un gros dossier, il y a de ça trois heures. Tu dois avoir un message sur ton répondeur. Quand Edward a appris la nouvelle, son visage c'est illuminé, du coup je voulais voir si ça avait le même effet sur toi.

- Il est vraiment parti ? l'interrogea la brune en sentant l'euphorie l'envahir.

- Oh que oui, il est venu à la coloc' faire son speech et il est reparti pour son appartement. Il t'a laissé un message apparemment parce qu'il n'avait pas le temps d'attendre que tu sortes de cours. Je suis passé chez toi en prétendant que j'avais besoin d'affaire pour Edward, ta mère avait déjà fait ses valises, elle a attendu que je sorte pour prendre la poudre d'escampette. Alors qu'est-ce que c'est que ce bordel ?

- Je suis enfin seule ! hurla-t-elle de joie en lui sautant dans les bras.

Jasper la réceptionna en appréciant son étreinte. Bella était très peu démonstrative et ça lui faisait plaisir de la voir heureuse pour une fois. Néanmoins, ça le dérangeait profondément de constater qu'elle ne s'épanouissait que lorsque sa famille n'interférait pas. Quand Edward lui avait dit qu'il n'était pas serein à l'idée de savoir sa sœur seule chez eux, Jasper n'avait pas compris. Élisabeth était là, alors pourquoi ? Puis il avait saisis. Leur mère les abandonnait dès que le Juge avait le dos tourné, c'était peut-être le seul moment de lucidité qu'elle avait pour prendre une décision. Bella allait réellement être seule chez elle. Et ça, Jasper n'appréciait pas du tout l'idée, elle était déjà bien assez solitaire comme ça.

De l'autre côté du parking, toujours immobile devant le gymnase, les Quileutes, Alice et Emmett regardaient la scène. Paul essayait bien de comprendre pourquoi il était aussi mécontent que ce mec sortit de nul part se permette d'être aussi familier avec elle. Il la prenait dans ses bras, la faisait sourire et maintenant elle se jetait sur lui pour une étreinte. Il serra les dents, ça ne lui plaisait pas, mais il n'avait rien le droit de dire, il était son nouvel ami, alors de quel droit se permettrait-il de juger un inconnu.

- Pas dégueulasse le beau gosse, s'exclama Leah en détaillant Jasper.

- Absolument d'accord, convint Alice en bavant à moitié. Et dire qu'Edward est dans le même appartement que lui, je veux vivre dans leur placard.

Quil, Embry et Seth se mirent à rire en entendant ça. Leah leva les yeux au ciel, quant aux autres, ils ne desserraient pas les dents.

- Il est trop vieux pour elle non ? demanda Emmett inquiet.

- Em' ne t'avise pas de t'en mêler ! prévint Alice en le frappant sur le bras.

- Il ne se passe rien entre eux, ce n'est pas le genre de Bella, trancha Jacob en grimaçant.

- T'es qui toi pour donner ton avis sur ma meilleure amie, attaqua-t-elle froidement.

- Quelqu'un qui s'inquiète assez de Bella pour savoir qu'elle a tendance à s'enfermer sur elle-même plutôt que de faire connaissance avec le coloc de son frère. Donc soit ce type est dangereux, soit il a des pouvoirs magiques, soit il a trouvé la faille et...

Paul n'en écouta pas plus. Il s'avança pour rejoindre la brune et son interlocuteur. Il devait en avoir le cœur net. Qui était ce type ? Que voulait-il ? Jusqu'où était-il prêt à aller ? S'il avait vraiment trouvé la faille, il avait pu voir à quel point Bella était fragile. Si Paul était protecteur ce n'était peut-être pas le cas de ce type. Il entendit bien Emmett grognait quelque chose derrière lui pour savoir ce que Paul était en train de faire, mais Alice le fit taire à nouveau. Se plantant juste devant eux, il ne capta que la fin de leur conversation.

-...ce n'est pas forcément une bonne nouvelle, s'inquiéta Jasper en fronçant les sourcils.

- Tu rigoles ! Je vais avoir la paix pendant au moins un mois, voir jusqu'à trois ou quatre ! Quand il part pour un gros dossier, il appelle mais il ne rentre jamais ! J'adore cette journée ! s'écria Bella réellement heureuse.

- Je ne parlais pas de ça...

- Bonjour, l'interrompit le Quileute froidement.

Les deux autres se rendirent compte de sa présence. Bella parut étonnée puis gênée de le voir là, quant à Jasper, ses yeux s'illuminèrent aussitôt. Il tendit sa main avec culot.

- Bonjour PAUL je suppose ? demanda-t-il avec un sourire en coin.

Le Quileute fronça les sourcils aussitôt. Pourquoi connaissait-il son prénom ?

- En effet, grimaça-t-il mal l'aise.

- Enchanté, moi c'est Jasper, je suis un ami de Bella, même si elle refuse d'admettre que nous puissions être amis.

- Tu es l'ami de mon frère, ajouta-t-elle en haussant les épaules.

- Ah tu vois ! Ingrate ! Je t'appelle tous les soirs ! se scandalisa-t-il en posant une main sur son cœur.

- Et je ne te réponds qu'une fois sur deux...

- A mon grand malheur. Je t'appelle plus que ton frère...

- Parce que lui a compris qu'il n'était pas nécessaire de m'emmerder...

- Mais j'aime t'emmerder, ça égaye ma journée...

- C'est bon, cinq minutes avec toi c'est déjà trop, soupira-t-elle en sortant son téléphone.

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda Jasper en regardant Paul en espérant qu'il aurait la réponse.

- J'appelle Edward pour qu'il vienne te récupérer...

Jasper s'empressa de lui prendre son téléphone sous les yeux choqués de Paul et Bella. Le blond fit une grimace trop mignonne en secouant la main.

- Non vraiment ce n'est pas la peine de prévenir ton frère...

- Je ne vais pas te supporter toute la soirée sans aide.

- Si Ed apprend que j'ai fait 1h30 de route pour venir TE voir, je suis un homme mort. Il va encore s'imaginer que je te drague.

- Vraiment ! On se demande bien pourquoi, lança Paul avec ironie en se récoltant un regard amusé de Jasper.

- Ce n'est pas moi que tu es venu voir espèce de fouine et tu le sais très bien, attaqua Bella en ne relevant même pas la fin de sa phrase.

- Tu as si peu confiance en moi que s'en est blessant, renchérit Jasper faussement vexé. Bien sûr que je suis venu te voir. Toi et ton magnifique sourire !

Il récolta un air blasé de Bella et une grimace de Paul. Faire le beau parleur semblait titiller le Quileute et Jasper s'en amusait beaucoup. Il se passait quelque chose entre ces deux-là, même s'ils ne s'en rendaient pas compte. Bella parce qu'elle refusait d'exprimer n'importe quel sentiment que son père pourrait retourner contre elle et Paul... Jasper ne le connaissait pas assez pour savoir malheureusement.

- Bon honnêtement, qu'est-ce que tu fais ici, à part attirer l'attention, demanda la brune en perdant patience.

- D'une je t'annonce de bonnes nouvelles tu pourrais me remercier, de deux, je t'ai dis que je t'invitais au restaurant.

- Mais bien sûr et tu veux qu'on appelle mon père pour le prévenir tout de suite, ou tu préfères que toutes les commères de Forks et Port Angeles réunies s'en chargent ?

- J'ai trouvé un petit restau sympa sur la plage et je suis persuadé qu'il n'est pas du standing des commères du coin. Donc détend toi.

- C'est une mauvaise idée..., s'inquiéta aussitôt Bella en secouant la tête pour refuser.

- Une mauvaise idée parce que tu vas manger avec moi ou une mauvaise idée parce que tu as peur que ton père l'apprenne ? demanda sérieusement Jasper en croisant les bras.

Le blond comprit la réponse seul. Bella n'avait pas peur de lui, elle avait peur des conséquences si on apprenait à son père qu'elle était seule avec un homme dans un restaurant. Paul les regardait de près. Il ne comprenait pas tout à leur conversation et c'était perturbant.

- Tu as besoin de parler Bella, soupira Jasper en dernier recours.

- Ne recommence pas avec ça, s'agaça-t-elle en tournant les talons. Je vais très bien.

Jasper lui attrapa le coude pour la faire rester et ferma les yeux pour s'imposer la patience. C'était une Masen après tout, rentrer dans le lard ne servirait à rien. Il fallait la jouer plus finement.

- Allez petite sœur, tu as dit toi même qu'il fallait fêter le départ de ton père et je te jure qu'il n'y aura personne pour nous dénoncer là où je t'emmène.

- Retourne à tes études de psy et lâche moi la grappe, soupira la brune fatiguée de devoir lui dire non.

C'est à ce moment que Paul mit bout à bout toutes les informations qu'il avait entendu sur ce Jasper. Psy, parler, sujet d'étude, appelle tous les soirs. Le regard des deux hommes se croisèrent et le blond semblait chercher du soutien. Paul ne le connaissait pas, pourquoi lui apporterait-il de l'aide ? Il semblait même attendre quelque chose de lui. Jasper prit une grande inspiration et attaqua à nouveau.

- Il n'est pas là Bella. Il est parti. Tu es libre de faire ce que bon te semble. Tu es libre de faire un choix...

- On peut arrêter là, tu crois quoi au juste, que parce qu'il est parti je vais pouvoir sortir faire la fête tous les soirs ? Il a des yeux partout...

- Tu dois te libérer de son emprise, insista Jasper en fermant les yeux. Je t'offre la possibilité de le faire ce soir. Accepte. Tu en as envie, ça te fera du bien, mais tu es incapable de lâcher prise. Et ça je le sais parce qu'il m'a fallu des mois pour convaincre Edward. Vous n'êtes pas frère et sœur pour rien.

C'est alors que Paul comprit quelque chose d'essentiel. Jasper essayait juste d'aider Bella, comme il semblait l'avoir fait avec Edward. Jacob avait en parti raison, ce type avait trouvé la faille de la brune, mais il ne cherchait pas à en profiter, au contraire. Tout ce qu'il disait, Paul le pensait aussi. Bella avait besoin de voir qu'une autre vie existait en dehors de chez elle. Alors, même si ça l'emmerdait de laisser son amie seule avec ce type, il tenta de la convaincre.

- C'est quel restaurant ? demanda-t-il soudainement.

- Le Wolf sur la plage, répondit Jasper avec un sourire complice.

- Tu ne risques rien là-bas Bella, c'est Émilie qui tient ce restau et il n'y a que les Quileutes et les touristes qui mangent là-bas. Il a raison, ça te fera du bien de sortir un peu. Surtout que si j'ai bien compris, ton père est sur la route, il ne te fliquera pas ce soir.

La mâchoire de Bella était serrée, ses mains moites, la peur était là, bien ancrée en elle. Ils étaient mignons avec leurs bonnes intentions, mais ça ne rassurait pas des masses la jeune femme. Oui elle en avait envie, surtout après ce qu'elle avait fait aujourd'hui. Un vent de liberté serait le bienvenu. Seulement il y avait toujours cette épée de Damoclès.

- Fais-moi confiance Bella, tu ne risques rien au Wolf, tenta de la convaincre Paul.

La brune se mordit les lèvres, pesa le pour et le contre, chercha le courage en elle et fit signe à Jasper que c'était d'accord.

- Parfait prend ta voiture, on se retrouve chez toi, dit Jasper ravi qu'elle ait cédé.

Bella s'éloigna sans un mot et Paul se sentit un peu coupable de lui avoir forcé la main. Sans lui, elle n'aurait probablement jamais dit oui.

- Merci...

- Je ne suis pas loin du restau, si tu lui fais du mal, je te refais le sourire, je te surveille Blondie, cracha froidement Paul.

Et il en avait bien l'intention. Jasper s'amusa de voir le Quileute le menacer. Le fait qu'il ait quelques années de plus ne semblait pas perturber Paul plus que ça. Vu son regard, Jasper comprit assez vite que si le jeune homme voulait lui en coller une, il le ferait. Le Quileute s'en alla et c'est là que l'étudiant en psychologie remarqua le public qu'il avait. Tous des commères. Il remit ses lunettes de soleil en espérant que la promesse qu'il avait faite à Bella ne serait pas rompu par une de ces vipères. Ils avaient besoin de tranquillité pour parler et la maison familiale ne semblait pas appropriée. La jeune femme devait avoir trop de mauvais souvenir à l'intérieur.

Le soir venu, Jasper n'en crut pas ses yeux. Il n'aurait jamais pensé que ce serait aussi difficile. Bella répondait à ses questions par oui ou par non en regardant toujours par-dessus son épaule dès que quelqu'un ouvrait la porte du restaurant. Elle était stressée, sa jambe tressautant sans cesse, ses yeux cherchant quelqu'un qui pourrait la dénoncer. Ce moment n'avait rien à voir avec ce que le blond avait prévu. Il avait cherché un lieu isolé sans rapport avec la famille Masen, jamais il n'aurait imaginé que Bella serait aussi paniquée. N'y tenant plus, il posa ses mains sur les épaules de la brune et chercha à capter son regard.

- Bella, stop ! Calme toi. Il n'y a personne ici si ce n'est des étrangers et de vieux Quileutes. Personne susceptible de dire à ton père que tu es ici puisqu'ils ne savent même pas qui tu es. Si ça peut te rassurer nous sommes en tout et pour tout huit clients ce soir. En connais tu un seul ?

La brune tourna son regard en se mordant la lèvre. Non, elle ne connaissait personne. Ses épaules se détendirent légèrement mais pas encore assez au goût de Jasper.

- Je vois bien que tu m'apprécies, mais que tu ne me fais pas totalement confiance, même si ça je ne sais pas pourquoi. Mais ton ami Paul, lui, tu lui fais une confiance aveugle, alors crois le. Il t'a dit que tu serais tranquille ici et ce n'est pas le genre de personne à mentir.

Bella soupira en se frottant la nuque. Il n'était pas naturel pour elle de sortir ainsi, de seulement profiter d'un repas en la compagnie d'un ami, tout ça sans regard, sans reproche, sans surveillance. Elle sentit aussitôt la sueur dans son cou. Le stress allait la rendre cardiaque un jour. La peur la rendait vulnérable, docile, c'était probablement le but du Juge, faire d'elle le même pantin que sa mère. Mais même elle reprenait sa liberté lorsqu'il disparaissait. Alors que Bella en était de toute évidence incapable.

- Je ne veux pas briser ton avenir, marmonna-t-elle en ne redressant pas la tête.

- Quoi ? demanda Jasper en fronçant les sourcils.

- C'est pour ça que je ne peux pas te faire totalement confiance. Tu sais qu'il n'y a rien de bon dans ma famille, je ne sais pas quelles informations tu as soutiré ou non à Edward, mais tu sais au fond de toi que quelque chose cloche. Charlie, mon oncle, le frère de ma mère, lui aussi il l'a senti. Du jour où il a voulu se dresser contre mon père, sa vie est devenu un enfer. Plus de carrière, plus de famille, il a même faillit déménager pour recommencer sa vie ailleurs. Mon père l'a détruit.

- Pourquoi tu me dis tout ça ? l'interrogea le blond attentif.

- Parce que c'est à moi qu'il a posé des questions à l'époque, avoua-t-elle les larmes aux yeux. Et que le peu que j'ai admis a mis sa vie en branle. C'était la seule personne en qui j'avais confiance en ce monde et à cause de moi, il n'a pas eu l'avenir qu'il méritait. Je refuse qu'il t'arrive la même chose.

Jasper analysa ce qu'elle venait de dire. Il fallait qu'il la rassure mais il fallait aussi qu'il lui fasse comprendre autre chose. Quelque chose d'essentiel qui semblait être un de ces gros problèmes.

- Ma mère est sénatrice au cas où tu l'ignorerais, commença-t-il en haussant les épaules. Ton père a probablement beaucoup de relation et de pouvoir, mais je pense que ma mère n'est pas en reste. Mon oncle est un des médecins les plus réputés de la région. Ton père n'est pas le seul à avoir de l'influence. Je ne suis pas sans défense et seul face au Juge, contrairement à ton oncle. Ce Charlie a fait ce qu'il a pu avec les armes qu'il avait. Mais je crois que ton problème est plus profond, est-ce que je me trompe ?

Bella le fusilla aussitôt du regard. Il était en train de la psychanalyser et elle n'aimait pas ça. Ses dents grincèrent de mécontentement et son masque était totalement inutile, puisque Jasper semblait lire à travers comme dans un livre ouvert.

- Tu m'as dit toi même que ton oncle était la seule personne en qui tu avais confiance. Tu t'es confiée à lui, en partie tout du moins. Il a essayé de t'aider, mais il n'y est pas parvenu. Cela veut dire qu'il y a bel et bien un problème avec ton père et surtout, que la seule personne en qui tu croyais t'a abandonné elle aussi. Depuis combien d'années es-tu seule avec toi même ?

Le cœur de la brune se serra à tel point qu'il la fit souffrir. Il avait tapé droit dans le mille. Que ça faisait mal ! Elle avait envie d'éclater en sanglot, mais ce serait lui avouer qu'il avait raison et elle s'était promise de ne rien lui dire.

- Depuis quand gardes-tu toute cette peur, cette colère et ce mal être en toi sans en parler à qui que ce soit ? Ton frère m'a avoué qu'il n'avait jamais été présent pour toi et il culpabilise beaucoup maintenant de te savoir seule. Tu savais qu'Edward avait des réactions... disproportionnées, dirons-nous, quand il est frustré. Il ne réagit pas comme il faudrait. Hurlement, crise, violence.

Oui, Bella le savait. Elle l'avait déjà vu détruire sa chambre après une raclée de son père. Il avait dit que quelqu'un avait vandalisé sa voiture à coup de pied de biche, alors que sa sœur l'avait bien vu le faire lui-même. Edward était devenu violent parce qu'il ne savait pas évacuer autrement. Heureusement, son père n'avait jamais été au courant, sinon la punition aurait été exemplaire.

- Alors moi je me pose la question de savoir comment toi tu vas finir par réagir quand le bol sera plein, continua-t-il imperturbable. Tu as cassé le nez de quelqu'un aujourd'hui et ne semble pas en ressentir la moindre culpabilité...

- C'était mérité ! cracha Bella en croisant les bras.

- Ce n'est pas le sujet. Tu passes ton temps à être passive, à subir, alors pourquoi aujourd'hui as-tu réagit ?

- Parce que j'ai enfin trouvé le courage de le faire ! s'énerva-t-elle en le foudroyant du regard. Parce que j'en prenais plein la poire sans réagir et que Lauren prenait un malin plaisir à continuer ! J'avais la trouille qu'elle me casse un doigt et que mon père me le fasse payer ensuite. Puis Leah m'a dit que je devais arrêter d'avoir peur et que je réponde. Alors j'ai répondu, sans savoir que j'y mettrais autant de cœur. Je n'ai pas cherché à lui casser le nez, c'était un accident, ça n'empêche que je n'arrive pas à m'en vouloir parce que ce n'est pas le centuple de ce que je subis chaque jour !

Jasper resta impassible, Bella avait mit de la force dans son propos, mais n'avait pas assez élevé la voix pour que les autres clients s'inquiètent de ce qu'ils pouvaient dire. Le blond lui attrapa la main. Il savait très bien qu'il ne s'y prenait pas comme un psy devrait le faire. Mais là, il se sentait plus ami qu'autre chose. La brune chercha à récupérer sa main mais Jasper y mit un peu plus de force.

- Tu es une bombe à retardement et je m'inquiète beaucoup pour toi. Il faut que tu arrêtes de dire que tout va bien alors que c'est faux. Tu ne vas pas bien, ton frère non plus. Je refuse de vous regarder vous détruire parce qu'un homme estime qu'il a tout pouvoir sur vous. Je ne suis pas aveugle. J'ai déjà vu des marques dans le dos d'Edward, même si elles sont discrètes, elles sont visibles. Je pense que ton père manie la ceinture avec doigté. Assez pour faire mal et se rappeler au bon souvenir de ton frère, mais pas assez appuyé pour laisser des marques qui pourraient l'incriminer devant un juge. C'est limpide pour Edward, même ses réactions sont logiques. C'est différent avec toi, je le sens. Comment ton père s'y prend-t-il pour t'insuffler cette peur ? Comment fait-il pour te convaincre toi même que tu n'as aucun libre arbitre ?

Elle ne lui dirait rien et il s'en rendit compte, tout du moins pas ce soir-là et certainement pas au milieu d'un restaurant.

- Tu dois goûter à la liberté, lui conseilla-t-il. Tu dois savourer chaque instant de bonheur pour qu'ensuite ils te donnent la force de faire ce qui est juste. Ton père n'a pas à frapper ton frère, ton père n'a pas à te maltraiter peu importe la façon dont il s'y prend. Tu es une personne, avec des sentiments, des pensées, des envies. Il n'a pas le droit de te priver de ces trois choses et tu ne devrais pas à avoir à t'en priver toi-même pour le contenter. Sors, vis et amuse toi comme toutes adolescentes se doit de le faire. Reprend ta liberté.

- Je ne peux pas, cracha-t-elle le cœur lourd.

- Pourquoi ? demanda calmement Jasper en fronçant les sourcils.

- Parce qu'alors se sera encore plus difficile pour moi de faire machine arrière quand il reviendra et qu'il reprendra le pouvoir, avoua-t-elle en sentant les larmes si longtemps retenues tomber sur ses joues.

Bella sentait cette envie en elle. Ce besoin de s'éloigner de ses amis actuel parce que les Quileutes lui permettaient d'être quelqu'un d'autre. Cet élan de courage et de liberté qui la prenait quand Leah ou Paul lui disait de se lâcher. Ce bien être qu'elle avait ressenti dans une maison qui lui était inconnue mais où elle aimerait se cacher pour le restant de sa vie. Mais surtout et avant tout, Paul, qui faisait naître en elle des sentiments qu'elle n'avait jamais ressenti, qu'elle ne s'était d'ailleurs jamais permise de ressentir.

- Alors tu vas tout sacrifier ? l'interrogea à nouveau le blond en essuyant ses larmes avec une serviette de table et en posant une main affectueuse sur sa joue. Tu vas le laisser gagner ? Tu vas laisser ton père régenter ta vie ? Parce que c'est ce qu'il est en train de faire. Tu n'aimes pas jouer du piano, pas assez pour rentrer au conservatoire. Tu n'aimes pas plus la religion j'ai l'impression. Je suis certain que tu t'habillerais autrement si tu en avais la possibilité et que tu ne serais jamais chez toi si seulement ton père n'était pas là pour te surveiller. Quelle est la prochaine étape ? Comment compte-t-il te soumettre lorsque tu seras majeure et libre de partir ?

- Parce que tu crois que le fait qu'Edward soit majeur a changé quelque chose ? rétorqua-t-elle froidement. Tu as l'impression qu'il est totalement libre de l'emprise de notre père ?

- Je ne te parle pas de ton frère, je te parle de toi, ne change pas de sujet. Comment te vois-tu dans cinq ans Bella ? Où te vois-tu dans cinq ans ?

Une fois encore, Jasper visait juste. Si Bella continuait sur cette lancée, dans cinq ans elle serait diplômée du conservatoire, mariée de force à Royce très probablement et gavée de médicament pour oublier à quel point sa vie lui était insupportable. Peut-être même enceinte d'un enfant qu'elle ne voudrait pas, qu'elle n'arriverait pas à aimer et qui ne l'aimerait pas en retour. Exactement comme sa mère. Le choc l'empêcha de respirer normalement pendant quelques secondes. C'était la première fois que la brune compatissait pour Élisabeth et qu'elle comprenait pourquoi il n'y avait aucun lien entre elles. Bella se refusait à finir comme elle.

- Vu ta réaction, ça n'a pas l'air réjouissant. Maintenant imagine les mêmes questions, mais sans la présence néfaste de ton père. Imagine si tu arrives à prendre ton envol et à te détacher de lui.

Dur, très dur pour elle de se permettre quelque chose de ce genre. S'imaginer sans son père, c'était un chemin bien plus lumineux pour sûr.

- Je serais avocate pour aider les gens, murmura-t-elle perdue dans ses pensées. Je n'habiterais plus Forks, je serais loin. J'emmènerais Edward avec moi et on aurait enfin un lien indestructible de frère et sœur. Je serai tombée amoureuse...

De Paul eut-elle envie de dire, mais elle s'arrêta avant. Il y avait des choses qu'il valait mieux protéger et surtout, le réaliser lui fit peur.

- Tu serais heureuse ? la questionna Jasper à nouveau cherchant à lui faire réaliser qu'il était encore temps.

- Ce serait génial mais utopiste, répondit-elle fataliste. Parce que je ne vois pas comment lui échapper. Même si j'en ai envie, rien ne me le permets.

- As-tu essayé ? Depuis Charlie, as-tu seulement essayé ?

La gorge de Bella se serra. Non, elle n'avait plus jamais trouvé le courage de chercher de l'aide. La peur, comme toujours, la paralysait.

- Tu en es capable...

- Tu n'en sais rien, cracha la brune rageusement. Tu ne me connais pas tant que ça, tu ne sais pas si j'en suis capable ou non...

- Si je le sais depuis que tu es venu en aide à ton frère pour lui éviter une punition au risque de t'en prendre une toi-même. Tu as bravé les interdits de ton père pour protéger Edward. Peu importe que vous ne vous entendiez pas, dans ton esprit, il méritait que tu prennes ce risque. Tu es capable de te mettre en danger pour les autres. Paul en est l'autre preuve. Tu t'es attachée à lui, alors que tu ne le connais pas depuis très longtemps. Il a touché quelque chose en toi, une corde sensible qui fait que tu tiens à lui et que tu lui fais confiance. Je t'ai vu tout à l'heure Bella, j'ai vu tes réactions et j'ai vu les siennes aussi. Je ne connais pas ce jeune homme, mais tu ne m'en as toujours dit que du bien et quand je l'ai vu quelque chose en lui m'a bien plut. Il cherche à te protéger.

- C'est moi qui doit le protéger pas le contraire, rétorqua-t-elle en attrapant son pendentif. Je devrais l'éloigner de mon père pendant qu'il en est encore temps...

- Même si tu essayais, mon petit doigt me dit que ce Paul ne te laisserait pas faire, s'amusa Jasper avec un sourire en coin. Tu ne t'es pas rendu compte que tu lançais des signaux d'alerte, mais ne t'en fais pas, ce jeune homme et moi, nous les avons bien reçu. Nous allons t'aider, que tu le veuilles ou non. Pas parce qu'on veut t'imposer nos choix comme ton père, mais parce que tu as besoin d'aide. Tu n'es pas seule. Tu ne l'es plus.

Bella voulu répliquer, lui dire qu'il n'avait pas à se mêler de ça, que... puis rien ne lui vint. Parce qu'elle était touchée par ses paroles, par la détermination qu'elle voyait dans son regard. Jasper était une sacrée tête de mule et un petit malin aussi. Pouvait-elle vraiment laisser l'espoir naître en elle ? Le blond sourit de bon cœur en voyant qu'il touchait au but. Le serveur arriva pour prendre leur commande et ils se mirent à manger dans le silence, jusqu'à ce que la langue de Jasper ne tienne plus en place.

- Maintenant, sois honnête, tu ne vas pas rester seule chez toi ? s'inquiéta-t-il.

- Que veux-tu que je fasse d'autre ? demanda Bella en fronçant les sourcils.

- As-tu vu ta maison ? Une jeune fille seule là-dedans, avec tout ce qu'il y a de précieux...

- Personne ne sait que je suis seule et qui viendrait cambrioler un Juge ?

- Je ne te parle pas que de cambriolage. Je vais te donner un exemple simple. Quelqu'un va forcément savoir que ton père n'est pas là et il ne va rien en avoir à faire de ta mère. Alors dis-moi Bella, seras-tu sereine quand Royce prétextera venir pour voir si tout va bien ?

Le peu d'appétit que la brune avait trouvé disparu aussitôt. Jasper était un oiseau de mauvaise augure. Toute heureuse à l'idée d'être seule chez elle, Bella n'avait pas envisagé cette possibilité qui était fortement probable. Dégouttée, elle relâcha sa fourchette. Cet enfoiré allait en profiter c'était certain.

- A-t-il... est-ce qu'il t'a déjà...agressé ? demanda Jasper en serrant les dents.

- Tu ne crois pas que tu as déjà posé assez de question ce soir ? s'agaça-t-elle en croisant les bras.

- Celle-ci est importante...

- Celle-ci n'aura pas de réponse, rétorqua-t-elle froidement.

Ce fut encore plus parlant pour Jasper que si elle lui avait dit oui ou non. Il se sentait encore moins en paix à l'idée de la laisser seule, il fallait absolument qu'il trouve une solution.

- Ton père vérifie que tu es chez toi quand il part ?

- Tous les soirs il appelle vers 20h, soit sur nos portables, soit sur le fixe. Si je fais un atelier qui doit durer plus tard, il faut que je le prévienne. Mais généralement il est trop prit pour faire plus. Il aime rester concentré sur son dossier. Disons que quand il trouve un pouvoir plus excitant ailleurs, il a tendance à relâcher sa surveillance sur nous.

- Comment caches-tu le fait que ta mère ne soit pas là ?

- Je dis qu'elle dort, qu'elle est parti chercher une course de dernière minute, qu'elle se douche, peu importe, ce n'est pas tellement ma mère qu'il surveille. Tant que moi je réponds, alors il ne cherchera pas plus loin. Quand Edward étaient encore là, on se partageait la maison sans vraiment se croiser. On restait chacun dans notre coin. Ma mère laisse de l'argent en début de semaine pour que nous fassions les courses ou l'essence et elle nous prévient toujours quand il rentre. Mon père exige toujours un repas copieux pour son retour. Avec Edward on avait tendance à manger les fonds de tiroir, à faire le minimum de courses, de se gaver au réfectoire pour se diviser l'argent qu'elle laissait. J'ai tout mis de côté dans une boite dans ma chambre.

C'était tellement triste. Mais le cœur de Jasper se réchauffa en entendant ça, parce qu'une étincelle s'était allumée.

- Pourquoi faire ? demanda-t-il malin.

- Pardon ?

- Pourquoi mets tu cet argent de côté ?

Une fois encore Bella évita de répondre, mais Jasper savait très bien pourquoi. Pour fuir, si un jour le courage lui en prenait. Tout n'était pas perdu.

- Allez ! Un dessert, ensuite nous irons marcher un peu sur la plage, tu as besoin d'air frais après autant d'émotions.

Il lui frotta le dessus de la tête avec sympathie. Elle lui faisait tellement penser à Edward des fois, même s'ils avaient leurs différences. Jasper savait très bien qu'elle ne lui avouerait pas de si tôt ce que son père lui faisait subir. Elle allait parler un jour, se confier, mais pas à lui. Le blond se mit à réfléchir à toute vitesse, il ne lui restait plus beaucoup de temps pour trouver une solution. Bella ne devait pas rester seule chez elle. Il n'en dormirait pas la nuit en la sachant en danger. Il se leva pour aller payer l'addition pendant que Bella faisait un détour au petit coin et releva le regard pour admirer la mer au loin. C'est là qu'il le vit. Appuyé sur un arbre devant le restaurant, Paul le scrutait avec des mitraillettes à la place des yeux. Jasper sourit encore plus, elle était pourtant simple la solution. C'était l'occasion de régler deux problèmes en un.


Qui ? Qui voulait du Paul en pétard ? Parce qu'il arrive, à grand pas. Bisous !